Souffrir

Voir l’autre qui s’en va loin si loin
Partir pour ne jamais revenir
Ne pas essayer de le retenir
Tout mouvement semble vain

Aimer l’autre qui part ailleurs
L’aimer si fort et pourtant,
Conserver ses larmes dans le creux
De sa fierté, son courage

Rester meurtrie dans sa superbe
Affichée chaque jour, chaque heure
Et retrouver son immense chagrin
Le soir près d’un album aux pages rapiécées

Les larmes creusant les sillons d’un avenir morose
Les yeux luttant pour ne pas échouer, ne pas céder
A la douleur qui ne songe qu’à s’échapper
Car trop pénible à porter seule

J’ai si mal en pensant aux instants révolus
Je voudrai hurler ma peine au monde
Mais à quoi bon ? Et puis qui m’écouterai ?
Il fait si froid dehors


Alors on songe à ces phrases trop vite dites,
A celles qu’on aurait aimé retenir
Et aussi à celles qu’on aurait du dire
Mais c’est trop tard me dit l’horloge

Les jours passent, emportant avec eux
Les tendres moments, les heures si douces
Les caresses de mains qui s’aiment
Les baisers d’une autre vie, d’un autre temps

Je pense à toi, j’écoute cette vieille musique
Elle me rappelle tes
Dans lesquels j’aimais tant me réfugier
Refuge contre l’humanité

Plus de rempart, de protection
Plus d’amour, plus rien
Je pense encore à toi
J’ai mal, reviens
Sam 16 Jan 2010, 22:20 par Sarah sur L'amour en vrac

La boulangerie...

Madame Carraba avançait sur le trottoir, suivie de sa petite chienne qu’elle appelait « sa fille » . Elle s’était installée dans ce petit village du Sud-Ouest quelques années auparavant, et ses habitudes vestimentaires, même si l’élégance n’en était pas absente, faisaient un peu « tâche » dans cette paisible bourgade : On l’aurait beaucoup mieux imaginée dans un salon de thé du 16ème arrondissement parisien… Beaucoup, au village l’avaient baptisée « La Rose », mais personne ne savait si c’était à cause de la broche qu‘elle portait au revers de sa veste, ou au contraire à cause de ses remarques toujours acerbes qui évoquaient les épines de cette belle fleur.

Les enfants, plus directs, l’avaient baptisée « la fée Carabosse » tant son sale caractère était devenu légendaire dans le village.

Elle poussa la porte de la boulangerie, faisant tinter la cloche antédiluvienne fixée au-dessus. Malgré l’écriteau « nos amis les animaux restent dehors », la petite chienne la suivit… Fidèle à son habitude, elle ne crut pas vraiment utile de glisser le moindre « bonjour » au mitron, qui s’affairait derrière le comptoir. « Ces gens là », comme elle les appelait parfois, n’étaient pas de sa classe…

« Deux baguettes, et pas trop cuites » grinça t’elle sèchement, en posant sa monnaie déjà préparée sur le comptoir. Les formules de politesse ne l’encombraient pas vraiment, mais les habitants en avaient pris leur parti…

Curieusement, le mitron parut gêné, et la boulangère, dans l’arrière boutique, éclata de rire… Il est vrai que, ce matin là, les baguettes rangées contre le mur avaient l’air d’avoir pris un sérieux coup de chaud, et en trouver deux « pas trop cuites » comme l’exigeait la petite vieille acariâtre aurait été un exploit !

Le mitron, qui était devenu tout rouge, dût bien admettre cette évidence, et ne savait trop que répondre à cette cliente toujours cassante… La boulangère vit cette gêne, et vint à son secours :
« Madame Carraba, la prochaine fournée sera prête dans un petit quart d’heure et sera moins cuite, repassez donc en revenant de l’épicerie, je vous en mettrai deux de côté »

Mais pour bien comprendre l’atmosphère si particulière qui régnait dans la boulangerie par ce beau matin d’août, il fallait remonter un peu en arrière…

Alain, le mitron…. Né au village, il y avait grandi. Ses parents cultivaient la terre, mais lui s’était pris de passion pour les pâtes feuilletées.... Alors, quand à la fin de sa formation en alternance, il avait pu obtenir un stage auprès de la boulangerie de son propre village, il n’avait pas hésité un instant. D’autant que le patron lui avait clairement laissé entendre qu’il l’embaucherait ensuite.

Il vivait heureux dans son village, et y était parfaitement intégré… Bien bâti, il faisait partie de l’équipe de rugby locale, ainsi que de l’équipe de sapeurs pompiers volontaires. Il était aussi la coqueluche des filles du coin, et avait une petite amie depuis quelques mois dans une ferme non loin de là. Comme tout se sait dans ces petits villages, beaucoup d’habitants le « plaisantaient » un peu là dessus, mais cela restait de bon ton, car tous deux étaient appréciés…

Magali, la boulangère… Le geste vif, la quarantaine pétillante, la bonne humeur personnifiée…Toujours un sourire, un clin d’œil, un mot gentil, elle était très aimée de tous. Je crois que même s’il n’y avait pas eu de pain, les villageois seraient quand même venus partager la bonne humeur qu’elle entretenait dans sa boulangerie…

Son mari était parti en Alsace la veille, pour récupérer leurs enfants qui avaient débuté les vacances chez leurs grands-parents. Mais comme les petits commerces de village ne peuvent fermer, il avait été décidé qu’il irait seul, et y resterait quelques jours pour visiter sa famille si lointaine. Magali était parfaitement à l’aise dans sa boulangerie, et Alain, le jeune mitron, avait maintenant le métier bien en main : juste un bon « coup de collier » à donner pendant quelques jours. Mais la fierté d’avoir la confiance de son patron venait largement le récompenser de cet effort.

Ce matin là, il était donc arrivé de très bonne heure, plein d’énergie. En effet, si le pétrissage de la pâte était mécanisé, toutes les autres opérations étaient restées manuelles dans cette petite boulangerie de village. Cela ne l’effrayait pas : il était fort physiquement, et il aimait ce contact sensuel avec la pâte.

Malgré l’heure matinale, il régnait déjà une chaleur torride dans le fournil. La température extérieure, d’abord, était caniculaire en ce début août. Mais il avait fallu allumer bien à l’avance le feu de bois. Et il s’affairait à préparer les pâtons pendant que le four montait en température. Torse nu, comme à son habitude, il ruisselait de sueur ; le boulanger avait aménagé une douche au fond du local, qui lui permettrait d’assurer plus tard le service au magasin, dans une fraîcheur acceptable…

Il était à l’heure sur le plan de marche qu’il s’était fixé, la première fournée allait pouvoir être lancée dans quelques minutes…

Etait-ce la canicule ? ou le souci de voir si tout allait bien ? Magali, elle, s’était levée de bonne heure, et était descendue très discrètement au fournil. Affairé, Alain ne l’avait même pas remarquée… Elle s’était installée dans un vieux fauteuil posé là, et observait dans l’immobilité la plus parfaite. La lumière du feu faisait luire ce torse, ce torse musclé et ruisselant qu’elle admirait en silence…

D’un côté, elle avait beaucoup d’affection pour ce garçon fort sympathique qui n’était finalement guère plus âgé que son fils aîné… et pourtant, la vue de ce corps souple et musclé la troublait de plus en plus, elle ressentait jusque dans son ventre ce désir qui montait inexorablement en elle…

Alain s’était maintenant arrêté un instant, pour se désaltérer avant d’enfourner la première série de pâtons… Aussi, fut-il surpris d’entendre un « je vais vous aider » d’une voix chantante qui lui était familière… Il se retourna, vit le sourire de Magali qui avait déjà empoigné le chariot qui servait à cette manœuvre…

A deux, l’opération fut donc vite faite… Magali s’était rapprochée de lui, et commençait à lui masser les épaules ruisselantes de transpiration. Prévenante, elle s’était placée derrière lui, pour qu’il n’ait pas à croiser son regard immédiatement car elle devinait sa gêne. Elle aimait sentir cette musculature puissante sous ses mains, et l’odeur de cette sueur saine ne la dérangeait pas, contribuait peut-être même à l’excitation du moment… Ses mains avaient très vite glissé dans son dos, puis entouré son torse et caressaient maintenant sa poitrine…

Lui n’osait pas bouger… Non pas qu’il ne ressentit rien, bien au contraire, mais cette situation était inattendue, et même si Magali était une femme douce, splendide et rayonnante, c’était quand même « la patronne »…

Elle, toujours derrière lui, avait laissé glisser au sol la robe de chambre qu’elle portait comme seul vêtement, et avait maintenant collé sa peau contre la sienne, comme pour partager sa transpiration qui avait redoublé. Elle appréciait cette sensation des peaux qui s’unissent, qui glissent ainsi l’une sur l’autre. Elle prenait du plaisir à écraser sa belle poitrine contre son dos, pendant qu’elle caressait de ses mains tout le torse et le bas ventre d’Alain. Lui n’en pouvait plus : il avait de lui-même déboutonné son pantalon, devenu bien trop serré, pour ouvrir largement la route aux mains expertes qui le parcouraient… Même les douces caresses qu’ils se prodiguaient avec sa petite amie étaient loin de la fougue qu’il découvrait maintenant…

Le pantalon ayant rejoint au sol la robe de chambre, Magali entreprit, sans jamais cesser les caresses, de l’orienter vers la réserve ou s’empilent les sacs de farine. Délicatement, sans la moindre brusquerie, elle le fit basculer vers l’avant, la face contre des sacs qui étaient au sol. Elle comprit son émoi et voulut le rassurer. « Laisse toi faire, tu es fatigué » dit-elle ; il ne protesta pas…Abandonné sur son sac de farine, il avait légèrement écarté les jambes… Magali lui massait délicieusement les cuisses et fesses, et y prenait manifestement beaucoup de plaisir… Petit à petit, ses pouces se rapprochaient du sillon fessier, commençaient très doucement à l’entrouvrir… et lorsque les deux mains se rejoignirent, bien au centre, il eut un gémissement… Il n’avait visiblement rien connu de si délicieux.

Elle avait ensuite entrepris de le masser avec sa poitrine, faisant glisser ses seins ronds sur ses fesses et son dos inondé de sueur… Elle l’avait enlacé de ses , de ses jambes, prenant plaisir à onduler contre lui, avec lui, toujours collés par leur sueur…

Dans ce simulacre de lutte, ils avaient maintenant glissé au sol. Alain était sur le dos, son ventre et ses cuisses blanchis de la farine que la sueur avait collée… et cette magnifique colonne de chair, tournée vers le ciel, donna un frisson à Magali…

Mais si elle était bien décidée à offrir et prendre du plaisir avec lui, elle comprenait aussi la gêne qu’il pouvait ressentir. A la fois parce qu’Alain avait une petite amie, mais aussi parce que, étant « la patronne », elle pensait qu’aller trop loin aurait été abuser de cette position… Elle était joyeuse, joueuse, sensuelle, un peu délurée sans doute mais en rien perverse, et ne voulait donc pas mettre Alain dans une situation trop embarrassante pour lui, qu’il n’aurait peut être pas su gérer. Elle se résolut donc à ne pas aller jusqu’à une pénétration, qui aurait peut-être été « le pas de trop », qu’elle aurait pourtant pu faire sans peine tant il semblait s’abandonner… Bien plus expérimentée, elle considérait que c’était à elle de conduire les opérations, ce qu’Alain aurait été bien en peine de lui contester. Elle savait donc bien où aller, où ne pas aller…

Alors elle redoubla ses caresses, laissa glisser sa chevelure le long de ce torse d’athlète, qui frissonna… sans lâcher de ses mains la base de son membre, ses lèvres, sa langue avaient maintenant entrepris d’en caresser l’autre extrémité… elle dosait méticuleusement tous ses gestes, tous ses baisers pour prolonger ce moment si intense. En ressentant les spasmes puissants de ses abdominaux, elle perçut que, manifestement, Alain était maintenant à bout… Elle entoura alors son sexe dressé de ses seins d’albâtre, l’enserrant ainsi dans un étui chaud et douillet, puis rythma ses gestes pour bien accompagner son plaisir… Jusqu’à une longue explosion qui inonda leurs corps. Ils durent rester ainsi unis quelques longues minutes, sans dire un mot, sans bouger. Leurs corps maintenant apaisés étaient maculés de sueur, de farine et de sa semence abondante… Ils se dirigèrent jusqu’à la douche, où il se laissa délicieusement savonner, masser, rincer, essuyer. Il savourait les gestes experts de sa patronne…

Elle souriait toujours ; lui semblait un encore un peu gêné mais s’était enhardi à la regarder dans les yeux et à lui rendre un sourire. Il aurait même volontiers prolongé cette douche partagée, bienfaitrice et rafraîchissante, quand les sept coups du clocher de l’église le ramenèrent brutalement à la réalité : la fournée ! Nu, il se précipita vers le four, l’air catastrophé… Elle le suivit, de son pas toujours rapide et gracieux, plus belle encore dans sa nudité…

Ils retirèrent très vite le chariot d’enfournage… Les pains, sans être brûlés, avaient tout de même pris un sérieux coup de chaud… Il contemplait ce qu’il considérait être une catastrophe ; elle l’avait maintenant entouré de ses presque maternellement : « Ne t’inquiète pas, Alain…C’est le métier qui rentre » lui dit-elle avec douceur, sans jamais lâcher un instant sa bonne humeur…Elle déposa même un baiser dans son cou, comme pour le consoler

Juste le temps de laisser un peu refroidir cette première fournée, préparer la suivante et transporter les pains jusqu’à la boutique, et il serait temps d’ouvrir. Et il savait bien que certains clients, comme madame Carraba, arrivent dès l’ouverture et n’aiment pas attendre… Magali l’aida dans cette tache, afin de le mettre plus à l’aise…


Alors, maintenant, vous comprendrez mieux l’émoi d’Alain et l’éclat de rire de Magali quand madame Carraba désirait, avec son air pincé, ses baguettes « pas trop cuites »…

Et vous comprendrez aussi pourquoi, quand je rentre dans une boulangerie où la patronne est avenante, je jette toujours un coup d’œil à la couleur du pain !
Dim 03 Jan 2010, 23:18 par piertiteuf sur L'amour en vrac

L'attente...

Du haut de tes cîmes enneigées, penseras-tu que sept années se sont écoulées depuis notre première rencontre ?
J’ignore encore comment tu as bouleversé ma vie...
Les rendez-vous se sont succédés ; passant de "vous" à "tu", nous nous sommes parlés.
Nos mains se sont serrées, jusqu’à ce que mes lèvres caressent ton visage, le temps d’un "bonjour" ou d’un "au revoir"... dans l’attente...
Dans cette attente, je me suis perdue dans les d’un autre qui me promettait son amour, pour toujours.
Mais, comme cet autre n’est pas mon Unique, alors je me suis risquée à t’attendre, à nouveau...
Mer 30 Déc 2009, 08:07 par évènement sur Histoires d'amour

Sors...

J’vais pas pleurer sur toi parce que t’es grand t’es fort t’es dur,
Mais j’te prendrai bien dans mes , là, quand j’vois ces yeux sur ta
figure.
Je n’aurai pas pitié de toi, parce que c’est le plus vil sentiment,
J’ai du respect pour toi bien plus que ça... Evidemment !
J’ai un sac à réconfort tout plein tout prêt à te sortir,
Des phrases surfaites que j’adore, j’arriverai même à t’faire sourire...
Je ferai pas mon faon malade et mon regard d’embourgeoisée,
Mais j’me mettrai sous ton épaule même bien plus lourd que moi j’le ferais
Je verrai pas l’humidité qui pointe aux coins de tes paupières,
Même si je sais que c’est la douleur, je pens’rai que c’est la lumière.
Et je te porterai debout jusqu’à c’que tes sourires sonnent vrais.
Et quand tu tiendras tout seul j’dirai que t’as presque tout fait.

Ah, sors de là, sors de ton purin
Sors j’te dis de ton chagrin
Ah ! J’fais des pieds j’fais des mains
J’veux faire chanter tes lendemains...
Laisse sur le côté laisse les choses couler les larmes et les regrets...
Même si t’es fatigué lève lève tes yeux de sur tes pieds

J’vais pas trop t’écouter, sinon c’est moi qui vais lâcher.
Mais tu pourras parler des heures pour vider le mal intérieur.
Et je vais t’emmener te faire voir toutes les couleurs,
Te faire sentir que, quand on croit plus en l’espoir y’en a qui peuvent nous en
sortir.
Je sortirai ta tête de l’eau, quitte à y perdre un peu la mienne...
Moi je te trouve beau et j’veux qu’tu reviennes.

Ah, sors de là, sors de ton purin
Sors j’te dis de ton chagrin
Ah ! J’fais des pieds j’fais des mains
J’veux faire chanter tes lendemains...
Laisse sur le côté laisse les choses couler les larmes et les regrets...
Même si t’es fatigué lève lève tes yeux de sur tes pieds

Et puis j’vais t’remettre dans la course en te tirant vers des sommets.
Et si l’amour se joue en bourse on en atteindra des milliers.
Y’aura des jours mauvais et puis y’aura des jours meilleurs...
Mais si tu restes, je te promets que bientôt tu n’auras plus peur.
Je dis tout ça j’sais pas comment, pourtant j’y crois presque pour deux.
Alors mets-y du tien, mets c’que tu peux !

Ah, sors de là, sors de ton purin
Sors j’te dis de ton chagrin
Ah ! J’fais des pieds j’fais des mains
J’veux faire chanter tes lendemains...
Laisse sur le côté laisse les choses couler les larmes et les regrets
Même si t’es fatigué lève lève tes yeux de sur tes pieds !
Même si t’es fatigué lève lève tes yeux de sur tes pieds !

Buridane
Mer 16 Déc 2009, 17:11 par Loyd sur La vie à deux

Lettre à magali

à Magali…


Comme à chacun de nos rendez-vous, j’avais reçu ton petit message : « suis à Nation»... Et déjà dans ma tête déjà s’égrenaient les stations qui nous séparaient encore…

Un délicieux compte à rebours pour aller te rejoindre à la sortie du métro. Puis cette attente, guettant, entre les passants pressés, l’élégance de ta silhouette… Qui de nous deux apercevrait l’autre en premier ? Ce soir là, ce fut moi, et j’en étais heureux car j’aimais à voir le changement de ton expression quand tes yeux croisaient les miens, comme si chaque fois était une première fois…

Une bise pudique dans cette foule pressée, nos mains qui se rejoignent… Quelques banalités échangées d’abord, comme pour respecter une approche à chaque fois aussi douce de nos sentiments, dont nous savions bien qu’ils iraient crescendo tout au long de cette soirée. La traversée de ce petit parc avant de rejoindre mon appartement me donne à chaque fois la même impression, celle d’un « sas » de décompression, entre le vacarme de la rue et la douceur des quelques heures que nous avions décidé de consacrer l’un à l’autre. Même le temps de cette transition méritait d’être savouré, ce que je fis en entourant tes épaules de mon et en glissant un baiser sur la soie de ta chevelure…

Le digicode, puis l’ascenseur… premier moment d’intimité pour te serrer très fort contre moi, sans un mot car certains silences sont si riches d’émotions… Comme pour écouter les battements de nos coeurs, comme pour mieux savourer la douceur de ton cou sous mes lèvres.

Puis un tour de clé et nous voilà enfin dans la chaleur de l’appartement… Juste le temps de te déchausser, et tu contemples déjà le Paris mouillé de pluie qui s’offre sous la fenêtre. Je m’affaire à servir le petit repas que je nous ai préparé, pour bien commencer notre soirée par un tête-à-tête délicieux de douceur.

Tu es encore à la fenêtre, perdue dans tes pensées : je me place derrière toi pour respecter ta contemplation, mais tout près pour bien sentir ton corps contre le mien, mes t’entourent pour éterniser ce moment de tendresse ; mes mains se posent bien à plat sur ton ventre, comme pour en capter toute la douce et chaude féminité qu’il rayonne. J’ai posé ma joue contre la tienne, pour me laisser caresser le visage par tes cheveux, et partager jusqu’au paysage que tu regardes.

Comme à chaque fois, nous jouons à deviner les monuments dont seul le sommet émerge sur l’horizon… Parisienne de toujours, tu me bats à plate couture à ce jeu improvisé. Le jour a baissé, et la Tour Eiffel scintille soudain de ses mille feux pour nous inviter à table...

Le repas est simple, comme toi, comme ton sourire. J’ai essayé de faire en sorte qu’il soit aussi délicieux, mais y parviendrai-je un jour ? Peu importe, s’en délecter ensemble décuple la jouissance de la dégustation… Un peu de vin, juste pour le plaisir d’y mouiller nos lèvres, de sentir sur la langue des arômes sensuels, un peu surprenants. J’aime ce moment exquis où nos regards peuvent se croiser, se comprendre, mais ou la table qui sépare encore nos corps nous oblige à savourer une attente sublimant le désir… Le rite de ce petit repas partagé fait pour moi complètement partie du prélude amoureux…

Tu évoques aussi ta vie quotidienne, et ses soucis ; nous avons pris l’habitude de nous les confier, de les partager, comme pour les exorciser... Et je lis parfois dans tes yeux que tu ne me dis pas tout, mais même mes questions respecteront cette limite que tu t’es fixée…

Te respecter, respecter ta liberté, accepter tes jardins secrets, et même les encourager… Te serrer contre moi sans te «posséder», te tenir entre mes mains comme on le ferait pour un verre de cristal : trop vouloir le serrer conduirait à le briser. Avec toi j’ai appris que le bonheur est ainsi : il faut savoir ne pas craindre de le poser à côté de soi en confiance, car c’est ce désir de possession qui l’étouffe à coup sur. On est ainsi certain de le retrouver sans risquer de le briser…

La soirée s’avance un peu : nous nous sommes allongés côte-à-côte. Jusqu’où irons nous ce soir, que ferons nous ? Chaque soirée est si différente, et même cette incertitude est délicieuse… Je te câline tendrement, en essayant d’être bien à l’écoute de ton corps.

Ne rien brusquer, être bien en phase avec tes désirs… Savoir les détecter, les reconnaître juste au moment où ils naissent…Savoir écouter ton souffle, entrer en communion avec toi, tout doucement… Laisser glisser tes mains sur mon corps : tu connais si bien les chemins qui mènent à mes frissons. Mes lèvres parcourent ta peau, en redécouvrant à chaque fois la douceur. Nos cuisses, nos jambes se mélangent, beau simulacre de lutte. Tu t’es laissée vaincre, sans doute as-tu deviné que j’avais envie de te délivrer un long et tendre massage. J’aime à sentir ton corps s’abandonner sous mes doigts, j’aime à laisser glisser mes mains sur ton dos, leur faire contourner ton cou par-dessus tes épaules, et ressentir dans tout ton corps le frisson que cela déclenche parfois.

J’hésite toujours, pendant que je te masse, à fermer les yeux pour mieux savourer la délicieuse sensation de ce contact, où à les garder ouverts pour contempler ton corps qui s’est maintenant totalement abandonné. J’avoue alterner un peu les deux, comme un gourmet qui, mettant tous ses sens en éveil, ne voudrait manquer aucune sensation… Je crois avoir forcé un peu sur l’huile à l’arnica qui fait luire ton dos ; c’est avec ma poitrine que je vais maintenant m’attacher à résorber cet excédent, en la faisant glisser doucement contre ton épine dorsale...

J’aime cet instant délicieux, où tes fesses rondes et fermes viennent, comme en échange, masser mon torse, mon ventre. Même les yeux clos, tu ne peux maintenant plus rien ignorer de mon excitation… Et puis je ne sais plus exactement ce qui s’est passé, un éblouissement complet… T’es-tu retournée de toi même, t’ai-je guidée en cela ? Peut être ne le sais tu pas non plus, l’union de nos êtres étant devenue soudain si parfaite… Un sentiment d’abandon total à l’autre, si doux...

J’aime aussi ce moment où tu reprends le dessus, et tu sais ce plaisir que j’ai à m’abandonner à toi. Ce n’est en rien de la soumission, c’est plus l’expérience d’une confiance réciproque absolue. Je sais que tu connais mieux que moi les chemins qui mènent au plaisir, alors je te laisse m’y conduire…C’est le bon sens, non ?

Après ce feu d’artifice qui nous laisse inanimés quelques temps, nous nous resserrons à nouveau l’un contre l’autre, enfouis sous la couette, pour communier en tendresse. Mais sans qu’il soit besoin de se le dire, nous savons que c’est un compte à rebours plus cruel qui s’est engagé maintenant, pour que tu rejoignes le métro avant le dernier passage…

L’un comme l’autre essayons de ne pas le montrer, mais tes traits sont si expressifs… Et je devine que tes yeux lisent sans doute aussi ce sentiment dans les miens… C’est en général dans ce moment que me revient notre histoire, celle d’une rencontre aussi improbable que fut la notre… Tout aurait dû normalement nous séparer, et voilà que nos différences deviennent des complémentarités admirables.

Nous allons chacun au secours de l’autre dans ses incertitudes, et je suis étonné de voir comment tu as pu faire évoluer ma vision du monde, ma vision des autres. Je me suis enrichi à ton contact, mon coeur s’est agrandi depuis que tu y es entrée. Tu as renouvelé jusqu’au sang qui coule dans mes veines, tu y as mis une nouvelle vie… Tu m’as appris à vivre à fond dans l’instant présent, moi qui ne faisais qu’échafauder des projets, me souciais toujours du lendemain… Tu m’as appris à aimer l’autre pour lui-même et non pour soi, comment pourrai-je un jour t’en être assez reconnaissant ? L’ascenseur, la nuit, le parc à traverser, puis la rue et le métro. Cette fois, nous déroulons ce petit trajet silencieusement, comme une petite épreuve nécessaire à un retour sur terre, nous qui avons passé quelques instants en apesanteur…

Curieuse impression que de dévider à l’envers un fil qui s’était enroulé quelques heures auparavant. Quelques heures de bonheur hors du temps, que toi seule sait rendre aussi belles. A la semaine prochaine, mon coeur, et prends bien soin de toi !
Lun 14 Déc 2009, 11:37 par piertiteuf sur La déclaration d'amour

Décembre

Tombe, balai incessant de gouttelettes glacées, tombe… Tu n’en peux plus de trop chuter.

La nuit, le jour s’en sont allés.
Les couleurs peu à peu s’effacent avec grâce, sans un soupir, sans une plainte.
La sève engourdit sa chaleur sous la toile tissée de fils d’aube entrelacés. Las.
Les danses et les chants se sont tus pour faire place à l’espace. Blanc. Blanc crépuscule d’une lune de carton glace.
La froideur a étouffé la vie.
Le froid a blessé tous les cœurs. Se sont-ils assoupis ou sont-ils morts ?
Les cieux sont lourds et ploient sous la peine.
Le lait de leur haleine fétide macule la chaussée et habille les toits.
Ils éternuent à la face des aveugles leurs crachas qui s’emmêlent engourdissant nos doigts.
Des larmes givrées ont décoré les rues, sont montées jusqu’aux nues dans les de leurs mères, la montagne n’est plus qu’ensevelissement suprême et qu’il faudra damer.
Le froid décor a amidonné nos âmes, elles se perdent un peu, raides, dans ces tenues de fête trop apprêtées.
Las, les couleurs ne sont plus.
Et les bougies naîtront au cœur de cette nuit ou, de ce jour, absents de l’astre incandescent pour réveiller les yeux des façades au teint blême d’un espoir de lueur, l’été, dont elles rêvent…

Tombe, balai incessant de gouttelettes glacées, tombe dans le coeur de l’enfant… Tu n’en peux plus de le noyer.
Jeu 03 Déc 2009, 14:21 par dolce vita sur Mille choses

Rencontre avec un ange...

Un autre lieu, une autre vie,
Rien de prévu,
On ne prévoit rien dans ces cas là.
Juste une ballade entre amis,
Et je t’ai vu,
Attiré inexorablement vers toi
J’ai rencontré un ange...

Normal n’est pas le bon sentiment,
Mais nous nous sommes rapprochés
Comme des aimants attirés
Normal est un ressentiment ignorant
De ce que j’ai pu éprouver
Comme des amants désirés
J’ai rencontré un ange...

La timidité m’a submergé
Cette soirée on nous avons parlé
Bord de plage, lune en fond
La passion m’a rattrapé
Te regardant dormir à mes côtés
Je n’osais pas émettre un son
J’ai rencontré un ange...

Hésitant je t’ai em
Et tu m’a rendu ce baiser
La flamme est devenu ier
Ta main ne m’a plus quittée
Et ensemble nous avons continué
Peu de temps nous restait
J’ai rencontré un ange...

Au revoir, mon corps chancelle
Tu m’as serré dans tes
Mon cœur lacéré d’une séparation
Les pleurs pour unique chandelle
Désormais mon âme sans toi
Attendra ta prochaine résurrection
J’ai rencontré un ange...
Mer 25 Nov 2009, 01:11 par Loyd sur Histoires d'amour

Pas de retour.

Chapitre 1

En sueur et essoufflé, Arthur n’en avait pas moins le sourire.

Un sourire franc et lumineux, qui ne manquait jamais d’étonner. Si Patrick Brun le connaissait bien, ce sourire, jamais il ne s’en lassait. « Décidément - pensait-il en regardant son élève - ce gosse a tout pour lui : talentueux, intelligent, gentil comme tout, beau gosse et jamais la grosse tête. Comme j’aimerais qu’ils soient tous comme lui… »

Patrick Brun était instructeur de taekwondo depuis une quinzaine d’années, déjà. Il avait la chance d’exercer son métier par passion et non pas, uniquement, pour recevoir son chèque en fin de mois. A l’âge de 20 ans, désœuvré comme la plupart de ses acolytes de la cité, il a découvert le taekwondo par pur hasard, dans un minuscule dojang (nom donné aux centres d’entraînement dédiés) de sa ville, Bagnolet. Le maître des lieux était un Coréen, ne payant pas de mine, sachant au plus 10 mots de français mais qui excellait pour communiquer la technique et la philosophie de cet art martial. Dès sa première session, Patrick sut que le taekwondo ferait partie intégrante de sa vie, comme la drogue, l’alcool ou la violence gratuite formaient le lot quotidien d’une grande majorité des jeunes de son âge. Il avait trouvé sa voie et avait investi sa vie dans la pratique de cet art qui commençait a peine à se développer, à l’époque. Il participait aux tournois organisés en France et en Europe et gagnait très souvent. Il a même eu l’occasion de séjourner en Corée du Sud pendant un mois et de se mesurer aux champions du coin. Il avait été loin d’être ridicule et son Maître - qui l’avait accompagné pour le voyage - même s’il ne disait rien était fier de son disciple et du fait d’avoir reçu les félicitations des grands pontes de la World Taekwondo Federation pour le travail accompli hors des frontières. A 25 ans, Patrick Brun a décidé d’arrêter la compétition pour se consacrer à l’instruction. Il avait repris le dojang de son Maître - reparti dans son pays - et l’avait développé, avec le succès grandissant du taekwondo en Occident.

Par le biais de son Club, Patrick avait éduqué des centaines d’enfants, leur évitant ainsi de tomber dans les dérives trop faciles des cites ouvrières, et sorti certains d’entre eux pour alimenter son département « Elites », dédié spécifiquement à la compétition. Le nombre de médailles gagnées dans les différentes catégories de jeunes l’avait définitivement aidé à recruter de plus en plus d’élèves. A 40 ans, il vivait plutôt bien de son activité et pouvait dédier 80% de son temps au suivi des « Elites », laissant la formation de base aux mains expertes de ses différents instructeurs.

Arthur était la vedette de ce groupe d’élites, composé d’une vingtaine de pratiquants de haut niveau, âgés de 10 à 20 ans. Il pratiquait depuis l’âge de 5 ans, poussé par ses parents qui croyaient dans les vertus des arts martiaux. Très tôt, Arthur avait montré des dispositions physiques exceptionnelles pour le Taekwondo : souplesse, puissance, rapidité et coordination. A cela s’ajoutait un mental très fort, malgré son très jeune âge. Fait exceptionnel, il n’avait jamais perdu un tournoi auquel il avait participé, aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe. Depuis l’âge de 10 ans, il avait récolté 50 médailles d’or !

Bien entendu, ce parcours ne s’est pas réalisé sans sacrifices. Encore aujourd’hui, à 15 ans, il s’entraîne deux heures, après l’école ; sans compter sa participation à l’instruction des plus jeunes que Patrick impose a toutes les ceintures noires. « Les arts martiaux vous ont apporté, entre autres, une philosophie de la vie. Maintenant, c’est à vous de redonner un peu au taekwondo. Et cela passe par l’instruction », aimait-il à répéter. Mais Arthur ne se plaignait pas de cette discipline. Il adorait les compétitions et découvrait, depuis 2 ans, les joies et bienfaits personnels de l’instruction.

La salle d’entraînement était lumineuse et spacieuse. Quatre tatamis bleus de 9mètres carrés divisaient l’espace. Des punching bags pendaient à différents endroits et l’on pouvait entendre le bruit mat de chaque coup de pied lancé par les autres élites, en plein effort. Des appareils de musculation tout neufs trônaient dans le fond, à gauche, à côté du bureau de Patrick. Les murs blancs recevaient des cadres montrant toute une série de personnages, dont le créateur coréen des lieux, Grand Maître Park Chung-hee et certains jeunes champions du Club – dont Arthur. A droite de l’espace, vers la zone de sparring, les murs présentaient 5 cadres rapprochés, chacun définissant (en hangul – alphabet coréen – et en français) une des 5 vertus du taekwondo : respect, maîtrise de soi, esprit indomptable, humilité et persévérance. Patrick insistait énormément sur ces concepts, à chacune de ses sessions d’entraînement. « Je ne veux pas donner des armes à un futur criminel », répétait-il. « Si vous ne respectez pas et n’implémentez pas ces vertus, ici et dans la vie en général, vous pouvez partir » clamait-il à tous ses étudiants et il soulignait plus particulièrement la notion de « respect », qu’il estimait comme étant la base d’un homme honnête. La salle bénéficiait de plafonds très hauts, amplifiant cette impression de grandeur.

- Alors, c’est bien vrai, coach ? Je pars pour Singapour ?
Patrick sourit, content de son effet.
- Oui, mon petit gars. Tu pars avec trois autres combattants et, bien sûr, moi. Et, je te l’ai déjà dit : arrête de m’appeler « Coach ».
- Oui, co… Euh… Patrick… C’est vraiment génial !
- Le tournoi débute dans quinze jours. Comme d’habitude, j’ai concocté un programme spécifique pour vous quatre. On commence demain.
- Pas de problème. Je serai prêt ! Au fait, qui sont les trois autres ?
- La Fédération a retenu notre club pour ce tournoi international et j’ai choisi Victor, Ali et… Mathilde…
Patrick avait fait exprès de temporiser avant d’annoncer la participation de Mathilde. Il savait bien qu’Arthur avait plus qu’un faible pour cette jeune fille qui, de son côté, ne semblait pas indifférente. Mais, à 15 ans, on ne sait pas trop comment exprimer ce genre de sentiments, tellement nouveaux…

Le visage d’Arthur s’était illuminé à l’évocation du nom de Mathilde, ce qui ne faisait que confirmer l’observation de Patrick.

Chapitre 2

Michael Ong observait l’effervescence qui régnait au siège de la STF (Fédération Singapourienne de Taekwondo). Il savait que le tournoi international débuterait dans quinze jours mais, en tant que membre de la commission d’organisation chargé de la sécurité, il n’avait aucune inquiétude à avoir : son pays était l’un des plus sûrs du monde et tout était déjà mis en place. Cela n’avait présenté aucune difficulté. En effet, sa qualité d’inspecteur du département des investigations criminelles lui permettait de faire bouger ses relations internes plus vite que n’importe qui d’autre…

Michael faisait aussi partie de la fédération en tant que détenteur d’une ceinture noire 4eme dan et instructeur au sein des forces de police. A l’occasion, plus jeune, il avait représenté son pays dans quelques tournois militaires et intra forces de police mais cela ne l’avait jamais vraiment intéressé. Ce qui le passionnait, dans le taekwondo, c’était l’aspect art martial plutôt que le côté sportif. Et, à bientôt 40 ans, il était toujours aussi engagé dans sa quête perpétuelle.

Il vit arriver vers lui Lee Boon Tat, le responsable des inscriptions. Michael perçut tout de suite son anxiété.

- Michael, je peux te parler un instant ?
- Bien sûr. Tu m’as l’air soucieux… Des problèmes avec les participations ?
Boon Tat avait le regard fuyant et Michael n’aimait décidément pas ça…
- Oui, il y a quelque chose qui me perturbe avec les inscrits…
- Quoi ? Un pays indésirable a fait une demande de participation ?
- Non, le problème vient plutôt d’ici…
Michael ne manqua pas de marquer son étonnement.
- Ici ? Dis m’en plus... Je ne vois pas, là…
- 3 athlètes du club de Geylang se sont inscrits.
- Comment ? Mais qui a permis à ces voyous de participer au tournoi ?, s’emporta Michael.
- Ils sont affiliés à la fédération et les combattants sont licenciés. Personne ne peut leur interdire de participer.
Pendant que Boon Tat parlait, Michael repensa au Geylang Fighting Team. Il se remémora les différents problèmes occasionnés par la plupart des membres de ce club, non seulement lors de tournois locaux mais, aussi et surtout, dans la rue. Le Geylang Fighting Team était notoire pour les activités illégales de ses membres : racket, prêts usuriers, contrôle de la prostitution (Geylang est LE quartier abritant la prostitution, à Singapour), trafic de cigarettes, etc… En clair, il s’agissait d’un gang bien connu des services de police. Michael les a connus lorsqu’ils ont participé à leurs premiers tournois, démontrant leur mépris des règles de fair play et n’hésitant pas à s’en prendre aux arbitres, juges ou adversaires quand les décisions ou l’issue des combats leur étaient défavorables.

Bien entendu, très vite, la fédération avait pris la décision officieuse de bannir le club mais la police lui avait demandé de n’en rien faire, arguant du fait que tant qu’ils participaient aux divers tournois organisés à Singapour, il serait plus facile de les observer. A partir de cette intervention du gouvernement, la fédération n’avait plus son mot à dire sur le sujet… De leur côté, les policiers, dont Michael Ong, avaient pris le problème à le corps et avaient opéré un nombre impressionnant d’arrestations mais cette activité n’avait jamais eu pour effet de désorganiser le gang qui continuait à sévir grâce au recrutement permanent de nouveaux membres, tous adeptes de taekwondo.
- Bon ! fit Michael. Je vais en parler au président de la fédération.
Boon Tat ne put réprimer un sourire de dépit.
- Je l’ai déjà vu, Michael. Il ne peut rien faire. C’est lui qui m’a demandé de voir ça avec toi… Apres tout, c’est bien vous qui avez refusé de les bannir, non ?
Boon Tat avait raison et Michael ne pouvait que l’admettre, même s’il avait été contre cette intervention de ses supérieurs.
- OK, Boon Tat. Je vais en référer à mes chefs. Je vais voir si on peut faire quelque chose. Entre-temps, as-tu la possibilité de retarder leur inscription ?
- Tu plaisantes ? La clôture a lieu ce soir !
Michael pestait intérieurement. Il pensait pouvoir regarder tranquillement le tournoi et le voilà, maintenant, à devoir gérer une situation potentiellement dangereuse…
- Qui sont les athlètes inscrits ? demanda-t-il.
Boon Tat se décida, finalement, à regarder Michael droit dans les yeux.
- Min Yi Er, Gopal Sanchin et… Azhar…
« Ben, voyons ! » réagit Michael en entendant le dernier nom. Azhar était le droit du chef de gang, l’exécuteur des basses œuvres. Il n’avait que 19 ans ! Un fou furieux, violent et, qui plus est, champion national de taekwondo. Ni Michael, ni ses collègues n’avaient encore réussi à l’appréhender. Il était assez malin pour faire porter le chapeau par un de ses hommes, à chaque intervention de la police. Cela ne les empêchait pas de savoir à qui ils avaient à faire… Mais, le pire pour Michael et beaucoup d’autres membres de la fédération, était qu’à cause de lui, Singapour détenait un triste record ; celui du premier pays au monde - depuis que le taekwondo est devenu sport olympique - à déplorer un mort pendant un tournoi dûment encadré par les règles de sécurité édictées par la WTF. Un incident qui a fait le tour du monde, au grand dam du gouvernement singapourien. « Un meurtre » corrigea Michael. Il y était. Il a vu Azhar s’acharner sur son adversaire pendant que l’arbitre, stupéfait devant tant de violence concentrée, ne savait comment réagir. Il a senti, avant qu’il ne se produise, le coup de pied circulaire qui visait la tempe de sa pauvre cible, tenant à peine sur ses jambes. Il a prévu l’issue fatale de ce dernier coup porté avec une énergie surnaturelle, avant que l’arbitre n’intervienne. Un frisson d’horreur l’a secoué avant que l’adversaire d’Azhar ne se relève pour s’écrouler, deux secondes plus tard, et ne jamais sortir d’un coma stade 4… Un sentiment de haine, fulgurant, est apparu lorsqu’il a regardé Azhar lever les en signe de victoire et faire un clin d’œil vers les membres de son gang qui applaudissaient à tout rompre et criaient son nom… Six mois ! Six mois que cet « assassinat » a eu lieu ! Personne n’a pu faire quoi que ce soit. Ni la fédération, ni le gouvernement. Après tout, le cadre du combat était tout ce qu’il y avait de plus légal ; les fameux formulaires de dégagement de responsabilité étaient proprement remplis et signés ; et, surtout, les associés d’Azhar avaient été très clairs auprès de la famille du défunt âgé d’à peine 17 ans… « Et, maintenant, le revoilà… », gambergea Michael. « Dans un tournoi international ! Et sil tue un adversaire étranger ? Qu’est ce qui va se passer ? Il faut que je trouve un moyen d’empêcher sa participation ! »

(A suivre...)
Lun 09 Nov 2009, 09:32 par Arthis sur Mille choses

Aucun mot ne m'évoque plus de chose que ton prénom.

Le simple souvenir de ta peau contre la mienne.
Ta main contre la mienne.
Nos réveils l’un dans les de l’autre.
Nos joies partagées.
Nos vies rapprochées.

Le souvenir de ton regard lorsque, nus et allongés, nous nous emsions.
Ton regard lorsque je passais mes doigts dans tes cheveux.
Ton regard lorsque je suivais les lignes de ton corps.
Ton regard lorsque l’on se retrouvait.

Le souvenir de ces mots que nous nous sommes échangés.
Ces mots tendres chuchotés à l’oreille.
Ces mots si doux à écouter.
Ces mots accompagnés de ta voie si douce.

Je ne veux pas te perdre.
Ven 30 Oct 2009, 23:41 par Pierre sur L'amour en vrac

Où que tu soies...

Je ne sais même pas où tu es en ce moment. Dans quel pays. Aventurier du ciel. Prends garde aux vents de travers... Garde-toi de ce qui fait mal. Toi. J’étais une sauvageonne et tu m’as apprivoisée sans que je ne comprenne comment ni pourquoi...
Toi qui es en moi à chaque instant. Toi que j’ai cherché et que j’ai fui. Toi. Toi qui me hante à travers eux. Encore et toujours. On se reverra. Je le sais.
On ne s’est pas encore dit adieu...
On ne s’est pas tout dit. On ne s’est pas tout fait. On s’est fait mal. On s’est dit du mal. On s’est blessé. On a encore pas mal de bien à se faire... On a tant de pudeur pour la douceur et la tendresse.
Je voudrais encore plonger dans ton regard et que tu m’entraînes loin, loin de ces rivages... Lâcher prise dans tes ... Je voudrais lire encore dans tes yeux tout ce que tu portes en toi... Que tu m’aimes, oui, que tu soies capable d’aimer ; de te donner. Et t’aimer comme on respire. Etre deux.

That’s it.
Mar 29 Sep 2009, 20:43 par dolce vita sur L'amour en vrac

L'air du temps...

Qu’y a-t-il de meilleur, lorsque l’air commence à fraîchir que les d’un homme pour s’y blottir ? Quoi de plus doux que la voix suave et grave d’un amant lorsque la vie vous force au combat. Le repos de la guerrière. Entendre dans cette voix proche la tendresse sans fard. Savoir qu’avec lui, il n’y a pas besoin de se battre, que l’on peut se départir de son armure. Que l’on peut reprendre souffle et vie. Se présenter à lui sans arme, dans sa fragilité de femme. Respirer son parfum qui rassure. Ses petits mots à lui dont il vous enveloppe comme d’une lé de mohair. Sa force douce et protectrice. Savourer sa présence au détour d’un chemin, à l’angle d’une rue, dans la vibration des ondes, au coeur de la nuit. Présent et libre. Comme moi. "Je suis là", me dit-il. Le savoir et s’en souvenir. L’appeler en sâchant que le plaisir sera partagé... Et plonger dans l’infini de ses regards, répondre à leur invitation, à leur jeu amoureux, gourmand aussi... Et oublier ce qui fait mal. Une trêve.
Mer 23 Sep 2009, 18:35 par dolce vita sur L'amour en vrac

J'aurais aimé

J’aurais aimé


J’aurais aimé
Te sentir près de moi

Au creux de mes ......
J’aurais aimé
Te dévorer, te savourer

A pleine bouche, te goûter ......
J’aurais aimé
Sentir contre mon cœur ton corps

L’explorer du Sud au Nord...
J’aurais aimé
Te donner envie de moi

Pour me blottir au creux de toi...
J’aurais aimé
Une nuit... au fond de toi

Plonger mes doigts......
J’aurais aimé
Laisser ma langue brûlante

Te parcourir jusqu’à ton antre...
J’aurais aimé
Te donner plus qu’un orgasme
Réaliser ton fantasme...

J’aurais aimé......

J’ai une envie......

Une envie de rouge et de noir
Une envie couleur d’espoir
Une envie qui te ressemble
Une envie qui nous assemble...
Lun 17 Août 2009, 21:34 par Caprice sur Les liaisons sulfureuses

Amour absolu

Pas besoin de se voir, de se parler,
Unis ou séparés
Eveillés ou endormis
Nous sommes connectés.

A des milliers de kilomètres,
Je sais ce que tu penses
Tu sais ce que je fais
Nous sommes connectés.

Dans tes ou loin de toi
Nos corps s’emboîtent
Comme un puzzle parfait
Nous sommes connectés.

Dans nos yeux une petite flamme luit
Eclairant chacune de nos envies
Yeux dans les yeux éveillant nos sens
Nous sommes connectés.

Nous nous sommes trouvés,
Perdus et retrouvés
Dans une course tracée
Nous nous sommes connectés.

Amour absolu
Univers de mes jours
Soleil de mes nuits
Nous sommes connectés

Vivant pour toujours
Sur terre ou déportés
Ici ou ailleurs
Toujours connectés.

Je t’aime pour ce que tu es
Tu m’aimes pour ce que je suis
Unis toi et moi
Nous sommes connectés pour toujours.
rose aime
Ven 31 Juil 2009, 14:38 par Hécate sur Parler d'amour

Mon monde parfait :

Dans un monde parfait, je serais dans tes ...
Ven 05 Juin 2009, 12:03 par Asma sur Un monde parfait

Les alberts.

Prairies grasses, fleurs des prés, ruisseaux silencieux que l’on devine à l’humidité des herbes sauvages. Elles répandent leurs parfums acres lorsqu’on les froisse sous nos pieds maladroits et glacent nos mollets. Sur la gauche, un champ s’étire jusqu’au village bâti après le tournant de la route. De rares véhicules, timides, l’empruntent, honteux de troubler ainsi la paix des lieux, se sentant étrangers à un décor qu’ils ne feront que traverser, venant d’un point invisible pour disparaître vers un autre. Un homme fait voler en cercles réguliers un petit avion à moteur : trois paires d’yeux se portent vers le point rouge tantôt petit tantôt grandissant dont l’air apporte les grondements de tondeuse… L’homme n’a pas d’âge, trop loin pour être à même de distinguer quoique ce soit de lui, il joue sagement avec son engin téléguidé. Il s’applique. Il ne voit pas les conifères caressés par le vent derrière lui, il fait fuir les oiseaux effarouchés par le bruit qui tourbillonne au dessus de sa tête. Il ne voit pas la retenue d’eau ni les canards gracieux qui glissent à la surface : maman cane entourée de ses canetons se moque du point rouge qui volète. Il ne voit pas les yeux qui suivent du regard les acrobaties ni les jeunes bouches qui commentent. Doucement l’avion se pose comme à regret. Comme si l’homme avait conscience que son rêve d’enfant avait survécu au-delà de toute raison, refaisant encore et encore les gestes d’un apprentissage qui ne sera pas poussé plus avant. L’homme a pris sous son la grande aile rouge mais il ne parvient pas pourtant à prendre son envol. Il s’éloigne en rase motte pour disparaître tout à fait, fragile esquisse appartenant au passé. La terre ou les maisons l’ont englouti.
Découverte de la pinède, le sol est familier, tordu par les racines qui affleurent, une végétation pauvre, nous marchons jusqu’au point d’eau. Le ciel s’ouvre sur les montagnes alentour, le frissonnement de l’eau, des nuages de petits poissons viennent tenir compagnie à une baguette de pain qu’ils emsent de toutes leurs petites bouches… J’ai l’impression d’une joie intense et en même temps une envie de pleurer trop longtemps contenue gonfle ma poitrine. Mêler mes larmes à la terre nourricière, reprendre mon souffle à la force de la nature qui ne ment pas, qui ne connaît ni la peur ni la haine en ces heures paresseuses, les prismes grimaçants de l’âme humaine. Une nature libre et belle au delà de toutes limites m’accueille, me reconnaît et en laquelle enfin, je me ressource. Douloureusement, je reprends vie, en silence.
La cane se tient au loin des nouveaux arrivants qui n’ont même pas un maillot de plumes à offrir aux regards… Des éclats de rire et voilà des pieds roses qui barbotent dans l’eau vaguement croupie, en quête d’aventures comme il sied à leur jeune âge. Mais, bientôt, la faim se fait sentir. Le soleil est haut dans le ciel. De nouveaux oiseaux déplumés, sautillant sur leurs longues jambes viennent s’ajouter aux premiers et tout en cancanant, couinant, pépiant, jouissent de ce déjeuner bucolique presqu’estival…
Animaux, végétaux, minéraux, tout reprend sa place dans un monde de merveilles, pareil à l’aube du premier jour...
Dim 31 Mai 2009, 14:03 par dolce vita sur Mille choses
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