Tgv

Fabrice somnolait, doucement bercé par l’ambiance feutré du TGV qui le ramenait de la capitale. Le vague colloque, auquel il avait du participer, fut ennuyeuse au possible. Cela ne lui convenait pas d’être obligé de sourire sur commande. Il n’avait jamais apprécié la foule et la promiscuité qu’elle engendre. Il avait hâte de rentrer et de retrouver Cécile et sa mère. Surtout sa chère maman. Il se sentait coupable de l’avoir laissée. Il était mal à l’aise loin d’elle. Cécile avait du mal à comprendre cet attachement.

Cela faisait de longues années qu’il était seul. Il avait bien eu une liaison, il y a une dizaine d’années. Mais elle l’avait finalement abandonné, lui conseillant de retourner chez sa mère.

Comme un soleil
Comme une éclaircie
Comme une fleur que l’on cueille entre les orties
Elle doit venir, comme vient le beau temps
Elle doit venir, comme vient le printemps


La chanson de Fugain le percuta violemment, le prenant à dépourvu. Il ne comprit pas, sur le coup, pourquoi elle surgissait ainsi. Il croyait l’avoir bien enfoui au fond de lui. Florence disait que c’était leur chanson. Il y avait tellement cru.

Demandez moi tout ce que vous voulez
Et sans regret je vous le donne


Après toutes ces années, il avait perdu espoir de trouver une âme sœur. Désespéré, vivant sa quarantaine comme une croix.

Mais dites moi où je la trouverais
Celle qui comprendra
Celle qui me dira :
Où que tu aille, je vais avec toi,
Quelque soit le chemin, je te suis pas à pas
Mais s’il m’arrivait de tomber
C’est elle qui me relèverait


Cécile représentait cet espoir. Ils se connaissaient depuis des années. Petit à petit ses sentiments pour elle s’étaient développés. Il mis trois ans à devenir profondément amoureux.
Il avait fallu ce soir de retour de vacances. Il avait traversé la moitié du pays en voiture. Il était fatigué. Il voulait à tout pris la voir. Un homme était en train de surgir dans sa vie. Il l’avait déjà invitée au restaurant. Quand il s’en était inquiété, Cécile lui avait répondu en riant que ce n’était qu’un copain. Mais il n’avait pas confiance.
Il réussit à la voir, sa fatigue aidant, elle l’avait d’abord consolé gentiment, puis….

Demandez moi tout ce que vous voulez
De ne plus jamais voir personne.
De renoncer aux parfums de l’été.
Aux accords de guitares
Aux fumées de la gloire.


Mais l’avenir était sombre. Cécile refusait de rencontrer sa mère. Lui reprochant d’être trop casanier. Pourtant il menait une vie tout à fait normale. Ce n’est pas de sa faute, s’il a besoin d’une bonne nuit de sommeil, et d’une vie régulière. Il était prêt à faire des efforts, et il avait commencé. Il n’allait plus manger trois fois par semaine chez sa mère. Ce n’était pas facile, et de plus sa mère s’en inquiétait. Il ne pouvait pas lui parler de Cécile, car elle aurait aussitôt voulu la rencontrer.

Demandez moi de ne plus croire en rien
Pourvu que je la vois au bout de mon chemin.
Demandez moi tout ce que vous voulez
Mais dites moi où la trouver.


Il avait demandé à Cécile de lui accorder un peu de temps. Il avait du mal à changer ses habitudes. Mais elle l’aimait, il en était sur. Il ne fallait pas qu’il la brusque. Ne plus lui faire de remarque, qu’elle s’habillait trop court, que les hommes lui tournaient trop .

L’arrêt vigoureux du train le réveilla. Il se senti nauséeux, troublé. Sa relation avec Cécile n’en était quand même pas encore arrivé à ce point.

Le train reparti. Dans une demi-heure il sera arrivé. Il sorti son téléphone.

Il sauta du train le premier, plongea dans le passage souterrain, émergea et se précipita dans les bras de la femme qui avait répondu à son appel.
Lun 30 Août 2004, 22:34 par Zub sur La vie à deux

Une route dans les étoiles.

Pour en revenir un peu aux lieux de rendez-vous inhabituels (si vous le permettez!)

Je me souviens comme si c’était hier de ce rendez-vous si particulier. Ce jour-là, je ne trouvais pas le sommeil. Je me retournais encore et encore dans mes draps, en voyant défiler les heures sur le cadran de mon réveil.
N’y tenant plus, je me suis levée, et sans tenir compte qu’il était deux heures et demies du matin, j’ai appelé l’homme responsable de mon insomnie.

Je n’ai pas eu l’audace de lui demander si je le réveillais, je n’ai pas pris la peine de m’excuser de l’heure indue, j’ai juste annoncé un "Je ne peux pas dormir, j’ai envie de te voir" laconique.
Le fait que nous étions séparés d’à peu près cent kilomètres ne semblait pas m’effleurer non plus!
J’ai adoré sa folie en réponse à la mienne sous la forme d’un seul mot :"Où?"

J’ai filé me changer, me coiffer, me maquiller, je voulais être jolie même en pleine nuit! Je souriais de mon aplomb car le lieu où je lui avais donné rendez-vous n’était pas banal!

Sur l’autoroute qui reliait nos villes, je lui avais indiqué la sortie 23. A cet endroit, après avoir roulé quelques centaines de mètres sur la gauche, on découvrait un chemin carrossable, long de quatres kilomètres, s’enfonçant parmi les champs et absolument pas éclairé!
La seule lumière perceptible provenait des étoiles et de la lune.
Pas une maison, pas un arbre à l’horizon. Le ciel semblait se confondre avec la terre.

Je me rappelais m’être égarée là, un soir et j’avais été frappée par l’ambiance. Je m’étais sentie si petite sous la voûte étoilée, presque absorbée par elle. Cela m’avait rappelé ma visite au planétarium lorsque j’étais étudiante.

C’est là que je voulais retrouver l’homme qui squattait mes pensées. Je désirais lui faire partager la magie de l’endroit, j’espérais enfin goûter ses lèvres, sentir ses bras de moi...et avoir l’impression d’être en plein ciel!

J’ai pris la voiture, et écouté ma musique préférée pendant le trajet.
Lorsque je suis arrivée, il m’attendait déjà.
Il est venu vers moi, m’a prise contre lui comme je l’avais rêvé. Il ne disait rien mais je le sentais réceptif au lieu, j’avais réussi à l’émouvoir!
Enfin il a souri, m’a traitée de "petite folle"...et j’ai adoré.


Syolann
Jeu 19 Août 2004, 17:09 par syolann sur La séduction

10 questions à l’administrateur des âmes tendres.

Interview réalisée par Elodie Noël.

Le site d’écriture des âmes tendres est le rendez-vous d’écrivains en herbes sur le web. Libre, il permet à qui veut de venir écrire des récits, des poèmes, ou des nouvelles mais pas sur n’importe quel thème. Et oui, c’est sur l’amour, les sentiments et même les pulsions charnelles que le texte doit porter. PetitPrince, le pseudonyme du créateur et administrateur du site, répond à dix questions pour cette interview informel.

EN : Pourquoi le site des âmes tendres ?

PP : Pour plusieurs raisons. Permettre à chacun de venir travailler son écriture dans un thème imposé et rigoureusement cadré. Le fait d’écrire prend vraiment son importance lorsqu’on montre son travail aux autres, ça change complètement l’approche de l’écriture. Ensuite, et là c’est plus philosophique, c’est pour fabriquer sur la toile une niche ou la beauté règne. C’est en cultivant le beau, que l’on fait sa propre beauté.

EN : Le thème choisi par les âmes tendres n’est-il pas un peu difficile à traiter ?


PP : Certes, un copain m’a dit que j’étais élitiste à proposer d’écrire avec une belle plume sur le thème des sentiments (rire). Ce n’est pas non plus insurmontable, nous avons quelques 100 personnes qui sont inscrites sur le site qui s’y essayent, et qui y arrivent. On a tous un truc de beau à l’intérieur, il faut juste avoir le courage de le laisser sortir. La plume, elle suit.

EN : Le site des âmes tendres est-il un atelier d’écriture ?


PP : Ce n’est pas vraiment un atelier d’écriture. Dans un atelier d’écriture, il y a des gens compétents qui dirigent les travaux, conçoivent et corrigent des exercices. De plus ils suivent les apprentis écrivains. Le site des âmes tendres, c’est un immense exercice à répétition : écrire joliment sur des jolies choses. Je conçois les thèmes, les membres écrivent dedans. Les membres peuvent aussi me suggerer un thème qui leur est cher et semble coller avec le site. Dans ce cas, je les fais bosser sur le titre et l’accroche qui doivent avoir une tournure très précise.

EN : Et pour les autres, les lecteurs ?

PP : Le site a entièrement été refait pour l’agrément de la lecture. Je me suis d’ailleurs beaucoup inspiré des tendances actuelles, des blogs notamment, ainsi que de Spip qui possède la calligraphie la plus lisible sur le web. Le visiteur accroche le site en passant pas un moteur ou un annuaire, et flâne dans les pages à lire des choses incroyablement belles, sur un thème magnifique, dans une présentation absolument délicieuse (rires).

EN : Vous parlez d’amour, mais de sexe aussi. N’est-ce pas risqué ?

PP : L’érotisme, les histoires chaudes et sensuelles, ont tout à fait leur place sur le site des âmes tendres. L’écriture d’une nouvelle érotique, d’un récit érotique demande certes une plume et un savoir faire un peu particulier. En revanche c’est dans cette rubrique des liaisons sulfureuses que les membres, même les plus timides, viennent le plus volontiers poster. Ah le sexe, ca fait tourner le monde, et la tête, alouette.

EN : Vous-même vous écrivez. Comment vous y prenez vous ?


PP : Chaque écrivain possède sa façon de faire. Personnellement, j’écris sur ordinateur, ce qui me permet de coucher rapidement la trame de mon texte, de changer l’ordre de quelques idées. Je relis, je corrige deux trois fautes de style, et dés que ca me semble bon, je le poste sur le site. Par le suite, je vais éditer mon texte environ deux ou trois fois pour corriger les quelques choses qui m’avaient échappées.

EN : Et pour cette fabuleuse imagination, vous faites comment ?

PP : C’est sur que si on se met devant une feuille blanche et qu’on se dit « je dois écrire un truc », ça ne marche pas. Je suis assez sensible à ce qui se passe de moi. Lorsque je ressens une émotion à la vue d’une scène dans la rue, je vais en tirer la source d’un texte, ou alors ça fera partie d’une description dans un des récits. Je ne suis pas très bon pour décrire ce que je vois, mon truc c’est plus faire naître des émotions.

EN : Ca fait longtemps que vous écrivez ?

PP : J’ai découvert l’écriture en racontant à une amie les débuts de ce que je croyais être une aventure amoureuse. Je me souviens, c’était par mail, il y a de ca 5 ans. Je voulais son soutien, et je ne voulais pas qu’elle s’ennuie de trop à lire mes doutes et mes angoisses. Alors je faisais en sorte que ce que j’écrive lui plaise, la fasse rire. C’était une muse finalement. Depuis j’ai toujours conservé cette approche d’écrire, faire plaisir au lecteur, ça facilite énormément le travail, et ça fait des textes très beaux.


EN : Vous n’écrivez que sur le site des âmes tendres ?

PP : Non, j’écris aussi sur d’autres sites. Ca me permet de me frotter à d’autres genres, comme le policier, le fantastique, ou même le gore. Les ambiances ne sont plus les mêmes que dans le cadre sentimental, et cette diversité est agréable. Pour ces récits là d’ailleurs, j’emploie souvent la technique de Matheson qu’il me semble avoir perçue à la lecture de ses nouvelles. Le résultat est souvent au rendez-vous. L’absurde et la science fiction me plaisent beaucoup, mais là, il faut être très fort pour ne pas sombrer dans les lieux communs ou le nombrilisme.


EN : Vous envisagez d’écrire un livre ?


PP : Oui, ça me tarabuste pas mal, mais je crois que le travail à fournir m’effraie. Aujourd’hui j’écrit pour forger ma plume en racontant des choses qui me tiennent à cœur. Les scénarios sont tout petits, souvent inexistant au moment ou je commence le texte. J’ai juste envie de faire passer quelque chose, alors je fais confiance à mon cœur et j’y vais. Pour un livre, je crois que l’approche doit être plus rigoureuse, qu’il faut faire ce que je fais mais à une échelle différente. Je ne sais pas si ça me plairait, si je serais aussi à l’aise qu’avec des textes cours. Peut-être un recueil de nouvelles, ou une courte nouvelle comme Amélie Nothomb sait si bien faire.


EN : PetitPrince, merci.
Sam 14 Août 2004, 08:59 par PetitPrince sur Articles

Le fils Pertin

Fanny logea dans une petite chambre proprette dont la fenêtre donnait sur le verger. Comme le voulait la coutume dans la maison de Camille, elle participait aux taches de la maison, et aidait le vieux à faire entrer l’argent dans la maison. En l’occurrence, Camille vivait de la vente de ses volailles, de ses primeurs et de ses aromates sur le marché. Ceci et quelques trocs avec les voisins lui permettaient de s’assurer un quotidien agréable, partagé entre le travail et l’échange avec ses hôtes. Car Camille, il était réputé le bougre, pour son immense sagesse. Et bien des gens étaient partis de chez lui, avec une autre voie qui se dessinait sous leurs pas. D’autres, comme Fanny, venaient simplement oublier à la campagne une vie qui leur faisait du mal.

- Alors Fanny ! apostropha malicieusement Camille
Fanny se retourna vers la porte d’où avait surgit Camille et sa candeur.
- Ce matin au marché, il y a le fils Pertin qui vous a fait de l’œil au stand. Il est joli garçon le fils Pertin, mais je crois que c’est pas un gars très bien pour vous.
Fanny rigola de bon cœur.
-Oui c’est vrai, il est resté longtemps à tourner des tomates et des poireaux. Et c’est vrai qu’il est mignon. Mais là je n’ai pas vraiment envie de rencontrer un garçon, je crois. Le fils Pertin devra se trouver une autre belle alors, finit-elle en rigolant.
-Oh, moi je crois bien qu’il se servira de sa main plutôt que d’aller chasser la belle, s’esclaffa Camille.

Fanny resta interdite devant cette réalité obscène. Le vieux Camille, il ne s’en laissait pas compter. Et Fanny, aurait l’occasion de s’en rendre compte plus souvent qu’elle ne le croyait.
Mar 03 Août 2004, 20:41 par PetitPrince sur Histoires d'amour

L'homme qui s'endort

Le quotidien fournit aux couples un lot impressionnant de questions concernant l’autre. Essayons de ne pas rentrer dans ce qui pourrait être interprété comme du sexisme en comparant les travers de l’un et ceux de l’autre (les travers du porc hihi), et examinons les raisons du pourquoi que l’homme il s’endort dodo après avoir honoré sa compagne doute

Cette étude s’adresse à toi, femme perplexe ahmoui devant cet étrange comportement de ton homme


La petite mort, puisque ce phénomène biologique connu porte ce nom ci, est bien entendu variable (en longueur comme plein d’autres choses confiant ) selon les individus observés. Un conseil que tu pourras donner à ton homme s’il s’endort trop souvent c’est de ne pas rester dans le lit une fois son affaire faite. Etre actif, allumer la chaîne, prendre une douche, faire des pompes, bref laisser passer un petit quart d’heure et paf, remettre le couvert debile .

S’endormir peut être aussi le signe que l’on est lassé par sa partenaire et qu’elle ne nous surprend plus, qu’on ne la désire plus. Dans ce cas là, s’endormir, c’est un peu la fuir. A chacun de prendre les décisions qui s’imposent alors reflexion .

S’endormir peut être le signe que le mâle est très heureux auprès de sa compagne. Et je pense que si attraper un homme est une chose terriblement facile pour une femme, le garder s’avère nettement moins évident. L’homme ayant dans ses gènes le besoin de donner sa semence à un maximum de partenaires et la femme ayant dans ses gènes le calcul de prendre de tous les mâles le plus fort, ceci explique la terrible farce que le Ciel nous envoie: seuls les hommes célibataires sont heureux et seules les femmes mariées sont heureuses. Bon. Alors si ton homme reste, même en s’endormant, tu n’as pas tout perdu en somme.

Enfin, dernier cas de figure dans cette analyse en règle : l’homme ne s’endort pas. Alors là c’est très très simple:
    - La partenaire est une conquête toute fraîche, c’est à dire de moins de 6 mois. Ben , on étrenne, on étrenne hein dance .
    - La partenaire est une véritable bombe, genre bien foutue, soigneuse de sa personne et très participative aux ébats. Ben, on ne va pas se plaindre hein rolleyes .
    - L’homme est jeune, c’est à dire de sa maturité sexuelle. Je rappelle que la maturité sexuelle chez un jeune mâle est de 18 ans et que chez une jeune femme c’est de 32 ans. A cette époque, on n’est pas un homme, on est une véritable machine ohhh.


Et nous, nous sommes perdus, noyés, tout seuls et impuissants dans notre petite mort et nous entendons au loin notre compagne qui réclame encore et encore.
Lun 02 Août 2004, 09:33 par PetitPrince sur Le grimoire d'amour

Non...

Comment avait-elle fait ça. Alors qu’elle rêvait d’îles paradisiaques, alors qu’elle n’aspirait qu’à la tendresse, alors qu’elle n’était que douceur, elle avait joué ce rôle de pute, cette salope sans nom, et elle avait aimé. Oh oui, elle avait aimé. Elle avait joui comme jamais. Ses mains en tremblaient encore. Son coeur battait à tout rompre. Un sourire était figé sur ses lèvres. Son esprit était à mille lieux. Le goût de son sperme lui restait sur la langue. Il avait déjà remonté son pantalon, lui disait quelques banalités qu’elle ne comprenait pas, ça le faisait rire. Comment avait-elle pu dire oui! Elle ne l’avait pas dit d’ailleurs. Elle avait dit non. Non. Il n’avait pas entendu, ou n’avait pas obéi du moins. Il lui avait baissé sa jupe, arraché son slip, plaquée contre le mur et l’avait prise de force. Du moins au début.

Il était arrivé depuis peu dans l’agence. Sûr de lui, pas très grand, brun, les cheveux un peu longs, une mèche qui semblait se rebeller constamment et glisser devant ses yeux. Ses yeux foncés. Presque noirs. Pas presque... ils étaient noirs quand il la regardait avaler son sexe, le regard du démon. Il avait séduit toutes les femmes les unes après les autres dans la boite. Angèle, la première qui était sortie de son bureau, les joues empourprées en reboutonnant son chemisier. Puis Corine qu’il avait invité à déjeuner... le déjeuner avait duré 3h, elle était revenue au bureau avec un grand sourire, vantant ses mérites, combien il était beau. Ensuite, ce fut Morgane. Là, c’est elle qui l’a invité, un soir au ciné. Elle n’a pas pu nous raconter le film, ils ne sont jamais descendus de sa voiture. Sarah, Bénédicte, Valérie, même Mireille, la secrétaire du patron. Elle a 52 ans. Mariée, 3 enfants, une femme exemplaire. Elle aussi, il l’a rabaissée au rang de pute. Et puis elle aujourd’hui. Elle qui le haissait déjà le premier jour où elle l’a vu.

Il a frappé à sa porte, il est entré avec un nouveau projet qu’ils devaient étudier ensemble. Bien sur qu’elle a refusé de le faire ce week-end chez lui pour être plus tranquille. Elle n’est pas stupide! Elle ne voulait pas travailler avec lui, mais si elle s’y mettait de suite, ça limiterait le temps à passer en sa compagnie. Il fallait se dépêcher, régler ça de façon méthodique, claire, propre et vite. Ils travaillèrent jusqu’à 21h sans s’arrêter. Même pas une pause pour le diner. Ils avaient bien avancé. Deux ou trois jours comme cela, et tout serait bouclé, elle n’aurait plus à partager son bureau avec lui. Elle le détestait, mais elle devait avouer qu’il était compétent. Très. Même plus qu’elle. Il sentait la suffisance, il se savait le meilleur et se donnait le droit de mettre tout le monde à ses pieds.
Quand il referma bruyamment le dossier et lui dit "A toi maintenant, un autre dossier brulant à conclure rapidement ", elle prit peur. Il s’avança vers elle. Elle tenait la carafe d’eau dans une main, un verre à moitié plein dans l’autre. Il passa ses mains de sa taille en souriant, son exécrable air de vainqueur sur le visage. Elle lui jeta son verre à la figure. Il la gifla instantanément. Elle l’a sentie celle-là! Il lui prit soigneusement le verre et la carafe des mains. Elle aurait pu s’enfuir, crier, mais non, elle ne bougea pas. Paralysée.

Il lui ota son pull, et palpa ses seins. Les soupesant, les jaugeant. Comme si déjà ils étaient à lui. " Non, arrêtez." Il n’arrêta pas bien sur, avait-il seulement entendu. Il posa ses lèvres sur sa peau. Elles étaient chaudes, moelleuses. Il lui mordit les tétons à travers la dentelle de son soutien-gorge. Fort. Elle sentit la douleur jusque dans son ventre. Ses mains prirent sa tête, pour l’enlever, mais il les saisit et les écarta. Il la colla contre le mur, la retourna, emprisonnant ses mains dans son dos. Elle entendait son souffle sur son oreille, sa langue qui en léchait le lobe, son torse contre son dos nu, son sexe en érection contre ses fesses. "Non, ne faites pas ça..." Il lacha ses mains, fit descendre sa jupe le long de ses jambes. Sa main glissa sur son dos, puis sur ses fesses. De nouveau, il tata, jugeant la marchandise, comme à la foire agricole. Il lui fit écarter les cuisses, passa sa main entre, frola son sexe.
Elle ne savait que faire. Hurler? Se débattre? Se réjouir? Etait-elle encore là, ou n’était-ce que son enveloppe corporelle? Ses doigts à présent la fouillaient. Sa langue passait sur ses fesses, il s’en délectait. Elle aurait voulu retenir ce soupir, ne pas lui montrer qu’elle y prenait un certain plaisir. Il se redressa, et là où ses doigts s’étaient frayés un chemin, il y glissa son sexe. Lentement. Il avait au moins cette délicatesse. Du moins elle le croyait. Il ne tarda pas à se montrer plus violent. Ses coups de reins la déchiraient. Poussait-elle des cris de douleurs? ... ou de plaisir. Ses doigts pétrissaient à tour de rôle ses hanches et puis ses seins. De larges marques rouges restaient imprimées sur sa peau blanche. Elles se transformeraient sans doute en hématomes dans quelques heures. Son sexe lui pilait le bas du ventre. Il lui faisait mal, elle ne le désirait pas, elle le haïssait même, et pourtant il allait la faire jouir. Elle se détestait de pousser ainsi des râles de plaisir, s’accordant aux siens. Il la sentait prête à s’effondrer, prête à tout lui concéder, prête à se donner entièrement à lui. Il se retira, la retourna et la fit mettre à genoux. Il lui présenta son sexe qu’elle engloutit avidement. Elle l’aspirait, le léchait, le suçait comme si on lui avait présenté une fontaine de jouvence. Elle en voulait l’élixir et l’aurait. Et elle l’eut.

Comment avait-elle pu ? Il venait de sortir du bureau sans un mot. Le visage satisfait. Son air vainqueur qu’elle lui avait vu tant de fois. Elle se rhabilla, prit son sac à main, éteignit toutes les lampes et sortit à son tour. Demain il faudrait recommencer, encore... oui...

Encore...
Ven 30 Juil 2004, 02:02 par la marquise de sade sur Les liaisons sulfureuses

Pour S.

Tu es assise là sur un banc de ce square désert caché dans un recoin de cette petite ville. Je te reconnais immédiatement. Nos regards ne se trompent pas. Je m’approche de toi en souriant. L’ardeur est déjà dans mes yeux. Je m’assieds à côté de toi et sans un mot, ma main se pose délicatement sur ta joue. Ta figure se fait chatte contre elle et s’y frotte avec une langueur qui me transperce. Je passe mes doigts sur ton visage. Je le dessine tout doucement. Mon pouce s’attarde sur tes lèvres, qui l’emprisonnent un bref moment. Je ne peux résister à un tel appel! Ma bouche rejoint la tienne, nos lèvres se touchent et, brûlantes d’envie, s’ouvrent les unes aux autres. Nos langues s’attirent si vivement, nos bouches s’accordent si parfaitement que nos corps en veulent autant et bien plus! Ma main se glisse dans l’échancrure de ta robe et trouve un sein doux et palpitant dont elle effleure le bout de sa paume tendue. Il s’épanouit instantanément et ta respiration s’accélère. Tu t’allonges sur le banc. Ton bras dans mon cou m’attire sur toi. Je me dégage de ton étreinte et m’agenouille à tes côtés. Tu as laissé pendre une de tes cuisses et l’autre s’est largement dénudée sous le léger tissu de ta robe. Je te regarde en la remontant délicatement jusqu’au bas de ton ventre. Déjà je devine la fleur qui m’ensorcelle de son nectar! Mes doigts, mes mains, mes paumes rodent d’elle, s’en approchent, puis s’en éloignent à plusieurs reprises mais ne tardent jamais trop à revenir, chaque fois plus près. Douce torture qui entraîne ton bassin dans de profondes ondulations.

Un de mes doigts s’insinue sous l’élastique de ton string jusqu’au rebord charnu de ton pubis. Douce et obsédante tentation, effleure, caresse, s’insinue, épanouit tes pétales secrets, corolle avide au petit coeur gonflé. Tes mains s’agrippent où elles peuvent. Eperdues, en toi, les sensations mêlent un plaisir et un désir croissants que tu ne peux plus contrôler. Je maîtrise ma hâte en te dénudant langoureusement les seins que je couvre de baisers de plus en plus gourmands, de plus en plus friands. Je les sens se soulever vers moi pour s’écraser contre ma bouche avide. Je n’y tiens plus! D’un geste rapide, je fais glisser ton string entre tes jambes, que tu replies souplement pour me faciliter la tâche. Tu m’attends maintenant, apparemment calme mais apparemment seulement. Je me déshabille rapidement avant de coucher mon corps sur le tien. Nos bouches se retrouvent, toujours aussi parfaitement accordées. Je sens la belle rondeur de tes seins sous ma poitrine. Mon sexe gonflé et doux rencontre le tien, accueillant, désirant. Je l’enfonce à peine, je te découvre mais toi, tu en as tellement envie que d’un seul coup de rein, tu le prends en toi de toute sa longueur, de toute ta profondeur. Une première extase nous emporte : inat-tendue, violente. Nos reins, nos bassins s’emballent rapidement en un rythme commun, exaltant, fou, débridé. Le plaisir monte en toi, le plaisir monte en moi. Le désir de t’en donner plus toujours m’anime comme jamais. Je sens ton orgasme monter, monter pendant de longues minutes. Il rayonne de ton sexe à ton corps tout enflammé de sensations merveilleuses. Quand enfin, il ouvre ta bouche en un long gémissement, j’explose au plus profond de toi et te propulse dans une jouissance fabuleuse, ma récompense!
Dim 18 Juil 2004, 11:58 par Franck d'Yseult sur Les liaisons sulfureuses

Mois contre moi

Jamais je n’aurais pensé en arriver là
Aimer quelqu’un de qui j’éloigne mes pas.
Nier les évidences et fuir les apparences
Voilà pourquoi ma vie frôle l’indécence
Il faudra bien que ces sentiments je consume
Et que mes faiblesses intérieures j’assume
Rancune, aigreur et jalousie font mon amertume

Fut-il dur à supporter, le temps passe
Et toujours ces sentiments qui me dépassent
Vrai pourtant qu’il faut qu’ils trépassent
Remède ou poison rien ne semble efficace
Ignorer les appels de mon cœur de glace
Et toutes ces lignes de ma vie que j’efface
Retour retard des souffrances en pleine face

Moi qui voulait tout maîtriser par le raisonnement
Avachi là, perdu dans l’avalanche des sentiments
Résigné face à l’amour et son acharnement
Sourire à la vie serait tellement plus évident

Vide mes poches de regrets d’hiver et cours avec moi vers demain

Arrive une nouvelle saison, aimer d’une autre façon ?
Vincent saura-t-il enfin faire éclore sa raison
Refroidie par les frimas d’un hiver sans passion ?
Il veut retrouver l’émoi de chairs en fusion
Laissons le combattre ses éternelles obsessions.

Mai est là, mes sentiments je n’ai pu étouffé
Ainsi va ma vie , de désir en manque
Immense…à ne plus voir le fond de ma raison

J’attends toujours le déclic qui me ferait avancer
Un sourire te suffirait pour me désarmer
Il est loin le temps où je faisais le désintéressé
Nuit la plus courte à rêver ta chaleur mouillée

Prends ma bouche d’un baiser de printemps et chasse les démons qui envahissent mon esprit

Je veux du soleil au cœur et à l’âme
Un petit rayon pour rallumer la flamme
Illusion de chaleur dans une vie sans cœur
Laissons les étoiles rapprocher leurs lueurs
La morale pourra dire que c’est une erreur
Et alors ? l’amour n’accepte pas de blâmes
Toute envie n’a de maître que celui qui réclame

A quand les coups d’amour, brûleurs de peau
Ou devrais-je me contenter de me glacer les os ?
Utopie, quand j’aime, est le premier de mes mots
Tout bonheur je m’interdis, trop beau, trop chaud

Soirée de fin d’été à réviser mes pensées
Et si demain tout ça venait à s’arrêter ?
Peut-il d’ailleurs en être autrement
Tout ici n’est à la vie qu’un pansement
Et quand ce petit monde viendra à s’écrouler
Mes jours ne trouveront plus le refuge secret
Bien sur comme d’autres fois, je survivrai
Restera la saveur douce-amère d’un baiser percé
Et les moments partagés figés dans l’éternité

Hors de moi, hors de l’amour, hors saison, le temps ne me sera pas rendu

Oublier les nuages et le ciel au regard malsain
Continuer à écrire ensemble une histoire sans fin
Tels devraient les idéaux des combattants du destin
Observer les émotions sans imaginer leur déclin.
Bien mal m’a pris d’avoir attrapé le béguin,
Refoulé mes angoisses et joué au maître libertin,
En sachant que mes sentiments resteraient souverains.

Nos liens se renforcent dans ce diffus virtuel
Osmose, agrafe sentimentale et désir charnel
Virevoltent dans nos têtes les rires et les mots
Ensemble nous partageons tout, de bas en hauts
Malaise quand nos fiels amènent les sanglots
Bien être et tendresse, échanges les plus beaux
Réfugiés derrière l’écran, nous vivons le passionnel
Enroulé de mon être, ton charme est réel

Déjà la fin de l’année et toujours rien de changé
Exorcisme et magie noire n’ont pas fonctionné
Contre des ressentis en moi ancrés et cimentés
Espérer pour libération l’asphyxie de l’âme damné
Mois contre moi, mes rêves dont je ne suis plus sur
Braver les frustrations, vivre dans l’intense et le pur
Rentrer dans la carapace dans les moments plus durs
Et entendre ton rire qui lézarde les murs…

Les rêves sont comme les anges. Ils ont besoin d’ailes pour s’envoler. J’ai besoin d’elle pour m’enivrer.
Mer 14 Juil 2004, 17:42 par la_tulipe_noire sur Amour internet

Un fou et une folle...

Il est fou, c’est sûr, c’est lui même qui le dit.
Elle est folle…c’est aussi lui qui le dit.

Le fou un jour a décidé de rencontrer la folle. Quand il a pris cette décision il ne savait pas qu’elle était folle. Il ne savait même pas s’il avait envie de la rencontrer. Il s’était surtout fixé un défi. Trouver le courage de rencontrer cet être. Celle qui le rendait fou. Il voulait juste savoir pour qui ses sentiments explosaient. Il voulait juste voir en face si sa folie était justifiée.

Le fou a fait sa part de chemin. Il s’est rapproché tout près de la folle. Il voit maintenant son regard et son sourire et se dit qu’il a bien fait d’être fou. De loin ou de près, tout finalement semble identique. Le fou se sent moins fou d’avoir découvert la raison de sa folie. Il ne sait toujours pas que la folle est folle. Il sait juste qu’il a bien fait de parcourir le chemin.

La folle a fait une part de chemin aussi, plus courte mais tellement plus difficile. Elle a surpassé les murailles du fou. Sans les briser. Elle a juste trouvé l’ouverture où se glisser, sans que le fou n’ait eu envie de la repousser. Elle a fait ce que personne n’avait jamais osé faire. C’est pour ça que le fou dit que la folle est folle.

Le fou en sait un peu plus de la vie aujourd’hui. Il comprend mieux ce que douceur et tendresse veulent dire. C’est la folle qui lui a appris.
Mer 14 Juil 2004, 17:29 par la_tulipe_noire sur L'amour en vrac

Un sourire

Le jour se lève à peine. A travers les stores de bambou, un faisceau de lumière s’est infiltré, insolent, intrépide, il glisse sur tes épaules.
Tes yeux sont clos. Sur ton visage poupin, un sourire. Ta respiration est longue, à peine audible, appaisante. Quelques cheveux sur le sommet de ton crâne se lézardent voluptueusement sur l’oreiller. Ton menton et ton cou se sont ornés de quelques poils de barbe.
Ton cou... j’en approche mes lèvres, y dépose un baiser, un effleurement. Je te respire; tu sens bon, tu sens chaud, tu sens la douceur.
Une boucle s’est glissée jusqu’à ta bouche et te réveille. Tu ouvres les yeux, me regardes, ton sourire s’elargit encore. Ta main glisse sur mon ventre et m’attire contre toi. Tu m’embrasses, fais descendre le drap de coton blanc le long de mes seins et pose ta tête sur ma poitrine.
Le soleil s’insinue et nous observe. Il nous éclaire. Tu m’éclaires. Tes doigts dessinent les contours de mes hanches, des frissons me parcourent, des soupirs s’échappent. Ta langue lentement frôle ma peau, mon ventre que tu embrasses, mon nombril que tu effleures de tes doigts. Sans un mot, tu t’allonges sur moi. Ton regard me suffit, ton sourire me nourrit, ton envie me remplit. Tu te glisses en moi doucement, je me mords les lèvres involontairement. Ta langue appaise la morsure, ton sexe satisfait ma désinvolture.
Tes va-et-vient longs et puissants, tes yeux qui explorent les miens, observant chaque émotion qu’ils transcrivent, ta bouche qui sans même me toucher m’inonde de baisers, soumettent mon corps, le saturent de plaisir, le paralysent d’orgasmes. Seuls quelques soupirs arrivent à s’échapper d’entre mes lèvres, tu les attrapes bien vite pour t’en repaître.
Jouant de mon trouble, profitant de mon abandon total, tu gardes toujours ce même sourire divin qui me conquiert. Quand ton sexe se vide en moi, quand mon corps n’est plus qu’un torrent de feu, quand mes lèvres réclament le contact des tiennes, quand mes mains usées par l’étreinte se décrispent, quand mes yeux comptent plus d’étoiles que la galaxie, tu déposes un baiser sur ma bouche, passes ta main dans mes cheveux, caresses ma joue et souries.

Le soleil est déjà haut dans le ciel quand d’un baiser sur la joue nous nous séparons. Tu repars vers ta vie, ta famille, je rentre dans ma ville, réintègre mon domicile.

Demain peut-être, dans une semaine, un mois ou quelques années, d’un café, d’un verre ou d’un repas, comme deux amis, deux frères, deux enfants, nous nous souviendrons du temps où nous parcourions les mers, où nous défions les règles, où tu étais magicien. Je te dirai "tu es mon héros" et tu me souriras...



La marquise... illusionniste
Dim 11 Juil 2004, 02:16 par la marquise de sade sur Les liaisons sulfureuses

Une terrible épidémie

Avez vous remarqué qu’une terrible épidémie semble s’être abattue sur les bipédes du genre amoureux ?

A tout les coins de rue, de bar ou de canapé, à perte de vue de moi, et même trés prés de moi, je constate que le temps est à la rupture... Je n’en ai jamais vu pleuvoir autant ! Les couple éclatent purement et simplement, dans de discretes pleurs trempées d’amertume. Etaient-ce ceux qui parmi les plus fragiles, n’étaient voués à rien ? Est-ce le soleil, qui revenant, dévoile des corps et des promesses d’ivresse encore ?

Et en fin de compte, quel est le moment le plus intense en amour ? Le début, ou la fin ?
Lun 07 Juin 2004, 22:57 par PetitPrince sur Edito

tic tac

Tic tac, tic tac, le manège incessant des aiguilles du réveil, ne fait que me rappeler qu’une nuit de plus je ne dors encore pas. Que fait-il ?
Dort-il ?
Pense-t-il à moi ?
J‘ai beau me dire que toutes ces insomnies sont de la plus grande inutilité je ne peux m’en empêcher. J’analyse dans tous les sens possibles, ses dernières réactions, les dernières phrases qu’il m’a dites.
J’oscille de charybde en scylla. Je revois tous les défauts qui me faisaient horreur chez lui et je suis envahie par la rage de ne pas l’avoir abandonné la première. Puis je me dis que tous ces détails faisaient partie intégrante de cette personnalité à part que j’aimais tant, et là c’est le désespoir de ne plus sentir ses bras de mon corps qui noie mon âme.
Je finirai par m’endormir, par lassitude de ne trouver aucune réponse à mes questions ou simplement par épuisement. Car « IL » m’épuise.
Mon corps souffre plus depuis que je passe chaque nuit seule, que lors de nos fougueuses nuits d’amour, où je ne parvenais à dormir que quelques minutes avant l’aube. Son absence me ronge.
Non, pas son absence. L’absence de raison à cette absence me ronge. Comment peut-on changer ainsi en une nuit ! On ne le peut pas. Les raisons les plus farfelues me viennent à l’esprit. Cette séparation est un test. Il attend, pétrifié chez lui, que je me précipite, afin de lui prouver mon amour. Stupide n’est-ce pas ? Pourquoi mettre en péril notre histoire pour une chose qu’il avait déjà entièrement ?
Autre possibilité, il a traversé un miroir magique et, prisonnier d’un monde glacial, il regarde impuissant, son double maléfique me broyer le cœur ! Le peu de raison qui me reste encore, me pousse à me ressaisir. Pourquoi chercher moult raisons insensées à cette rupture, alors que la véritable cause est déjà la pire. Si je me borne à ne pas comprendre c’est que je nie de toute mon âme la vérité. Non, on ne change pas en une nuit. Je le sais et j’en suis consciente, mais c’est ce qui en découle qui me détruit.
Depuis combien de temps déjà, me trahissait-il. Quand il me serrait dans ses bras, en me murmurant tout ce que je voulais entendre, à quoi pensait-il ? A qui d’autre rêvait-il ? Pendant que je m’ouvrais de tout cœur à lui, que ma nudité était bien plus spirituelle que physique, avait-il déjà pitié de moi ? Se répétait-il les phrases assassines qu’il m’assénerait bientôt.
Non, on ne change pas en une nuit. Ce n’est pas la fin de notre histoire qu’il a brisé, c’est toute ma confiance et mes illusions dans l’amour. Je ne suis pourtant pas plus bête ou moins jolie qu’une autre. Au contraire, je suis plutôt mignonne et futée. Comment peut-on me laisser à cause de moi et même pas pour une autre que moi ! Non réflexion stupide. On ne me quitte pas, c’est tout. La raison est accessoire. La raison ne doit pas être, simplement. Le jeu est terminé. Désormais, je mènerai la danse. On ne me quitte pas.
Les dernières phrases que nous avons échangées étaient celles-ci :

- Tu ne sais pas ce que tu perds !
- Et toi tu ne sais pas à quoi tu échappes !


Et bien décidément, tu avais tort jusqu’au bout mon pauvre. Car si effectivement tu ne sais pas ce que tu as perdu, tu imagines encore moins ce à quoi « tu » as finalement échappé.
Et encore, méfie-toi, je ne suis pas prête de t’avoir oublié !
Lun 07 Juin 2004, 13:03 par alhana sur L'amour en vrac

le conseiller matrimonial

Tu viens d’avoir 20 ans.Ton visage s’illumine souvent du sourire de celles qui n’ont pas encore souffert par amour. Ton regard ne porte pas les stigmates de l’indifférence et de la trahison. Tu découvres la séduction et ses jeux, l’amour et ses enjeux. Tu t’ouvres à ta vie de femme. tu cherches en chaque homme un goût différent, une saveur insoupçonnée. Tu batifoles, tu butines, tu vas de peaux en peaux. Vite lassée, jamais rassasiée, tu agaces beaucoup de tes congénères, sans doute jalouses et aigries. Certainement envieuses de la facilité avec laquelle tu appâtes ces messieurs, qu’elles jugent alors béta et sans consistance.

Ce soir nous nous sommes retrouvés dans cette boîte où nos habitudes laissent peu de place à la découverte. Tu es accompagnée de ton petit ami, le dernier, enfin le nouveau...bref pas le même que la semaine dernière ni que le prochain de la semaine à venir. Avec lui tu sirotes un verre d’une table minuscule installée dans un coin obscur. Tu ne sembles pas très intéressée par votre conversation. Tu jettes un regard à droite, à gauche, comme si tu attendais quelqu’un.

Tu viens de temps en temps vers moi. Accoudés au comptoir, nous échangeons quelques mots...je sens que tu as envie de parler, mais, comme toujours, je ne jouerai pas le jeu, je sourirai pour acquieser, j’économiserai mes mots pour leur donner plus de valeur. Tu me parles de toi, de lui, de vous deux ensemble. De ce qu’il est par rapport à tes anciennes conquêtes, de ce qu’il n’est pas vis à vis de tes envies et espérances du futur.

Tu repars vers lui, l’embrasses, passes une main dans ses cheveux...puis silences et regards vides. Retour à moi.
Tu ne l’aimes pas...enfin tu n’es pas très sure...tu te demandes si tu dois le quitter demain ou dans 3 jours...mais tu l’aimes quand même un peu finalement. Tu ne sais plus...tu n’as jamais su, tu veux mon avis.

Ainsi s’avance la soirée, tu sautilles de lui à moi, de moi à lui. Je suis un peu géné. Il doit se demander qui je suis. Tu le délaisses presque, passes toujours plus de temps avec moi. Tu t’épanches, tu te livres, tu te confies.
Avec tendresse et affection, et en même temps si froid et chirurgical, je vais te poser deux ou trois questions sur toi, sur lui aussi un peu, sur la façon dont tu vois l’amour surtout. Je dépose ici et là quelques banalités sur les rapports hommes-femmes, la séduction et le désir. Tes grands yeux de chatte s’ouvrent ronds comme des billes, surpris par la découverte. Tu dévoiles un sourire géné, regardes le bout de tes chaussures...et si moi "le vieux" j’avais un peu raison ?
J’avale un dernier verre, je te laisse.

Une semaine plus tard, tu m’apprendras que tu as quitté ton petit ami à la fin de cette soirée. Tu as l’air plutôt contente de toi. Depuis ce jour, tu me surnommes ton "conseiller matrimonial".
Tu dis que de l’amour je parle comme un livre.
Que de tes doutes sur le sujet je te délivre.
Si tu savais...


La tulipe
Dim 06 Juin 2004, 00:23 par la_tulipe_noire sur Un monde parfait

L'éclosion du jour

- Et ben là ! Et ben là ! en souvenir de copains voilà,


L’éclosion du jour


Durant la nuit, la neige a posé son destin, s’est maternée… un autre miracle.

Jusqu’au petit matin, elle n’avait pas dormi.
C’était souvent l’excitation suscitée par les lumières de la nuit plutôt que l’insomnie qui la tenait en éveil.

Paisiblement, le paysage prend l’air d’un tableau qui patientait tout d’elle.

La mer s’est figée de gros morceaux de froidure.
Plus loin encore, à peine poudrées de clarté, des îles naissent informes.
Les glaces gênées s’affectionnent dans l’ombre, paresseuses, flottantes comme immobiles.

La lumière enlunée se fait obstinément plus dense.
Le petit jour engourdi ne se sentait pas réveillé.
Du rivage, une femme fixait encore une fois un panneau de poésie.

Comme un trou percé dans un drap... l’étoile d’un solitaire n’est plus qu’un petit point argenté... Le jour vierge s’est engagé... enfin... presque clair.

Des courants de fleuves fripés, des rivières sinueuses… coulent dessus le sol marin.
Des cortèges d’anges caressent de leurs ailes, la surface.
Quelques exilés tombent dans la mer... puis d’autres... puis d’autres...
Des familles d’oiseaux se sont casées dans des écueils d’eau. Plusieurs s’ébrouent.


Une Artiste familière à la Vie revigore la giclée de ses aquarelles…

Un mauve cède longuement sa place à l’orange puis lentement à petit, les ombres incertaines disparaissent. Les météorites en tenue de froid, bougent à peine sur l’océan de tous les hasards.


La lune d’un soir restée accrochée, se fait consommer elle aussi.
L’au loin reculé se refait subtil, s’esquissant d’un inventif trait rose.
Désordonnées, des couleurs bleues s’amènent avec trop de paresse.
La mer envieuse se couvrit et la couleur se greffa… jusqu’aux nuages affaiblis.
Un azur abouti, s’étalant presque partout. La mer devint miroir. Le ciel regarda.
Assortis, mer et ciel s’accouplaient. D’éphémères nuages roses s’échangèrent.
Le rose s’abandonna définitivement, se retira presqu’en secret , presque trop discret, disparut dans le bleu friand qui l’absorba.


Sur le sol insulaire du continent, la neige bleuit elle aussi, semée ici et là de bouquets épuisés.

D’autres couloirs de volatiles s’annoncèrent. Des traits de brouillons prune apparurent.
Pars là, nagent des bancs de petites vagues. Le ciel reçoit tant d’élan de pinceaux, chamoisé dans tous les sens… La mer colorée s’écoule molle, se traîne de satisfaction jusqu’au rivage!

C’est beau!

Que c’est beau! Que c’est beau! Plus paradisiaque qu’une invention!

Les glaces avancent dans la scène. C’est si vivant! Tout bouge!


Elle observe…
Au loin, l’horizon est argenté des cités de glaces…

Le voilà!
Comme un beau tournesol enduit de lumière, blanc de gêne; à nouveau il s’éclipse…
puis il est là. Des nuages le retiennent… c’est un enfantement difficile…

Des nuées de vapeur rougirent…à peine.
La piste de lumière empourprée… pâlit laissant quelques restes. Tout est calme, en attente.
Pour se sauver de l’instant, une allée rouge apparut dans la mer. Sur l’horizon, un rayon d’argent se déroula comme un ruban brûlant, devient plus intense, rougit se tendit comme une ficelle rondement.
Captif, le tournesol négocia, pressé entre deux nuages qui ne le lâchaient pas.
Il s’éleva, se dégagea et disparût lentement sous un carré de brume.


De son passage amorcé, sitôt des nuages camarades s’amenèrent comme des sédiments, envahissant le ciel.
Dans ses draps de nuages…
…traînard, un soleil défait, pâlit, décida enfin de prendre congé pour la journée !

et du rivage,
…. une sage-femme fixait encore une fois un petit pan de poésie.



mOTSaRT
Ven 28 Mai 2004, 01:56 par mOTSaRT sur L'amour en vrac

car rapace (pour Yves)

Carapace de glace
Tu erres tel le rapace
Carapace dans le coeur
A la recherche constante du bonheur
Carapace dans les yeux
Tu quêtes le mieux ?
Carapace invincible
Et tellement invisible.
Tu empiles les boucliers
Toujours ce besoin de te protéger.
Carapace cristalline irisée
Ta coquille est fragilisée
Par cette hésitation :
Briser ce mur du son…,
Exploser au soleil ses rayons
Monter en puissance cette passion
Déchiffrer les étoiles, capter leurs pulsions
Dans le ciel jouer à saute-moutons.
Tu ne dois pas hésiter
Arrête de te tourmenter
Laisse ton esprit reposer
Et ta tête tu vas relever.
Essuie sur ton front
Ce manque, ce doute,
Nettoie leurs gouttes.
Le même point tu dois garder
Cet horizon va changer.
Arrête de te retourner
Tu ne dois pas t’inquiéter.
Tout se met en place de toi
Regarde, tu es le Roi.
Que de soleils éclairés font une ronde,
Ils t encerclent en formidable farandole farfelue,
De leur lumière ils t’inondent,
Te souhaitant à l’infini, bienvenue.
Prends cette main tendue
Accepte, fais un pas vers l’inconnu…
Essaie, tu ne seras pas déçu !
Prends dans ta main
Entends ce refrain…
Captivante mélodie
Que celle de la vie.
Amour achevé
Amour enchaîné….
Mais sors de cette geôle,
Avant que la mort ne te frôle.
Mort de l’esprit
Torturé et meurtri…
Délicate et violente mélancolie
Qui cloisonne ton « autre lui » .
Sain de corps te voici
Tu oses relever le défi,
Tu es là, nimbé de lumière
Tu remontes le cours de ta rivière…
Ven 14 Mai 2004, 01:35 par à mon étoile sur L'amour en vrac
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