Fraise au parfum de rose

Fraise au parfum de rose

Un samedi, comme il s’en trouvait tant d’autre... Et pourtant comme ils s’en trouvent tant justement innocemment....
C’était le jour de la Saint-Jean à Saint Jean, justement, un de plus beau quartier de Lyon.
Dans une rue, plutôt bien fréquentée, en effervescence comme souvent le soir le sont les rues de la capitale des gaules, Marine vient de sortir de son travail et se dépêche de rentrer chez elle comme en son habitude en cette heure tardive elle tient en sa main sa baguette de pain.
Pierrick, lui tient plutôt le bout d’un ruban ficelé entourant l’emballage d’un prestigieux gâteau qu’il vient d’acheter chez un pâtissier renommé pour festoyer l’anniversaire de sa petite amie. Et de son autre main il tient une superbe rose.
Ils ne se connaissent pas encore... Comme la destiné est hasard. Surtout lorsque l’on ne regarde pas. Et que le choc se produit là !
Alors contre toute attente ils se percutèrent frontalement. Il est vrai que Marine a une fâcheuse tendance à marcher en baissant la tête et en regardant ses pieds. Pierrick, lui c’est différent, angoissé, tiraillé par on je sais quoi, surveille son carton qui oscille légèrement, afin qu’il ne penche pas trop eu égard à ce qu’il contient dedans.
L’impact est éminent, non il s’est déjà produit...
Donc nous pourrions reprendre la scène au ralenti, juste pour comprendre ce qui s’en suit :
Chut pas de bruit regardons. L’atterrissage du gâteau sur le trottoir, suivit juste après de la rose, et pour finir cette pauvre baguette de pain qui se mit à rouler sur sa tranche pour s’échouer dans un ensemble dispersé près d’une bouche d’égout.
Le choc dissipé, Tous deux lèvent enfin leurs yeux, Pierrick n’est pas insensible au charme de Marine, Marine n’est pas insensible au charme de Pierrick. Tous deux rougissent d’un sentiment qui les pénètre, un sentiment si troublant, un sentiment envahissant.
Elle ne sait plus quoi dire et se sent vraiment désolée de ce qu’elle vient de provoquer. Ce n’est pas la toute première fois que cela lui arrive. Marine est une rêveuse, elle vit toujours la tête dans les cieux ou bien les nuages, ce qui serait mieux, emplissant à ses heures, écrivaine de l’infortune, des pages en n’en plus finir, où elle se prend pour une héroïne de roman et de fait elle accumule nombre de petites bêtises, qui font tomber les choses, sur elle, sur les autres, juste pour poser sa main attendrissante, délicate et si douce sur sa bouche. Il y a des jours comme ça où elle resterait bien enfermée chez elle à double tour. On ne l’appelle pas miss catastrophique pour rien.
De fait le choc advenu, ils se penchent alors sur le feu dessert dont il ne reste rien, les dégâts ne sont tout de même pas anodins.
A défaut d’un gâteau à la fraise, il ne reste plus qu’un gâteau écrasé éparpillé pressurisé, c’est un gâteau tatin, un gâteau câlin. Marine est vraiment ennuyée contrite et désolée. Elle propose à Pierrick de le rembourser ou tout du moins de lui racheter le même, bien qu’elle imagine qu’il puisse évidemment coûter cher. Il est vrai qu’en ce moment Marine est juste financièrement parlant, il faut dire qu’avec un salaire de petite secrétaire c’est pas évident. Mais elle gère ses finances comme elle peut. Tant pis il faut qu’elle le rembourse d’une façon ou d’une autre, une histoire d’honnêteté, une histoire d’amour propre, une histoire de fierté. .
Pierrick tombé sous le charme de Marine a une idée toute particulière et finalement pourquoi pas? Il est fou à ce moment là, mais parfois la folie ne peut-être que grisante et pourquoi pas, entreprenante. Il y a si longtemps qu’un épisode comme celui-là ne lui était pas arrivé, qu’il décide de continuer.
Ce faisant, il lui propose innocemment et lui faisant croire, sans aucune arrière pensée, de lui laisser son numéro personnel, juste histoire quelle le rappelle et de la revoir en refusant d’elle un quelconque remboursement, juste comme ça innocemment.
Elle ne sait que répondre, pourtant attirée ou surprise par autant de délicatesse, elle lui donne le sien.

Quelques semaines plus tard après quelques échanges verbaux, Marine attend Pierrick à la terrasse d’un restaurant. Un rendez-vous qu’il a programmé difficilement et pourtant si rapidement. Sa profession l’occupe énormément, il travaille beaucoup et les pauses sont rares pour qu’il puisse se libérer aussi facilement. Mais il faut bien trouver une excuse auprès de sa direction, même pour un rendez vous des plus galants et corrects.

Il arrive alors avec un carton d’invitation à la main, un carton d’invitation pour la vie, en cherchant à lui faire oublier les circonstances navrantes et tout autant amusantes et pourtant si déconcertantes d’un si bel épisode qui lui permit enfin de la rencontrer. Pourquoi enfin ? Car à s’en rappeler, sa petite amie d’antan, dont il n’avait plus rien à faire à présent, n’avait pas trop apprécié son gâteau d’anniversaire renversé près des bouches d’égouts. Il lui présenta comme ça sur la table, d’où son courroux. Mais Pierrick n’en avait cure, les yeux de Marine depuis ce choc étaient là ancrés et que pouvait représenter la figure de l’autre devant ses rêves enfiévrés. Et pour conclure il avait même oublié la rose pour sa promise et maintenant il en souriait en y repensant. Mais finalement cette journée lui permis cette si belle rencontre et au fond de son cœur il voulait tant connaitre la belle Marine. Marine si belle aux yeux noisette espiègles et si expressifs, Marine si charmante. Bien qu’elle ne fût pas d’une grande d’une intense beauté elle avait pour lui les formes attirantes là où il les aimait. Et cela promettait de belles journées de belles nuits de belles… d’instants passionnants, intéressants conformément à son comportement qu’il supposait entouré de brillance, de gentillesse et d’amour et de douceur.
Il savait qu’il ne devait pas être trop entreprenant. Qu’il devait aller doucement qu’elle méritait le tendresse et qu’avec elle il rentrait dans un autre monde ou il se trouvait même bête, ne sachant trouver les mots, mais rassuré de savoir et de voir en cela Marine tout à son aise, pour lui compter fleurette ...
Il se retrouve alors chez elle, naturellement comme ils se connaissaient quelque peu, quelques goûts communs, surtout la cuisine et le bon vin, ...
Elle l’amène dans sa cuisine, elle est quasiment dévêtue et ouvre le frigo devant lui, elle y dépose une multitude de petits choux à la crème, Saint honoré surmontés de fraises. Lui ouvre son carton et en sort un gâteau nappé de chantilly et d’autant de fraises.
Crise de fou rire! De quoi manger l’amour et d’en faire même une indigestion...
Il lui tend un chou et lui met dans la bouche
Un nouveau jeu ? Innocente ? Experte ? Elle accepte, c’est même plutôt amusant. Des jeux de grands.
Ils continuent ne voyant pas l’heure passer. Tous deux à s’aimer.

En voilà un dont la crème s’échappe et coule le long de son doigt et un peu sur son cache cœur, juste à la naissance des seins dont la veine du cou palpite bien vite. Il a vu son émoi, ose s’approcher et nettoie avec son pouce la divine beauté qu’il aperçoit. Elle n’en a même pas peur, elle est juste surprise par tant de douceur et d’étrangeté, juste un peu déroutée. Puis avec sa langue il poursuit l’aventure tel les grands conquérants. Il lui lèche son doigt, son regard braqué vers elle, vers Marine qui est fascinée attirée qui n’en peut plus d’attendre. Picotements dans le bas du ventre, étrange sensation, agréable un début quand viendras-tu dedans ? Laisse moi le temps...
Ils se regardent alors dans les yeux et naturellement Pierrick s’approche davantage pour l’embrasser passionnément sur les lèvres. Les langues s’entrelacent dans un ballet sans fin. Il se colle contre son corps, elle en tremble et n’a aucun mal à se laisser aller. Elle est en confiance, il en fait son rêve tant il est si doux, tant il aime donner, tant il a compris que Marine est pareille, échange d’amour, échange de bonté.
Ils se retrouvent tous deux nus, Pierrick écrasant une fraise entre ses beaux vallons et dont il boit le jus jusqu’à l’ivresse. Les pointes de Marine se figent et des frissons parcourent tout son corps. Amoureuse, elle en veut encore, il en pose ci et là puis une dans sa profonde intimité, où il la trouve et la croque d’une langue experte. Délice calice où il se niche et dont elle plante ses doigts dans sa chevelure en gémissant... Il goûte à son bouton rose, le happe, elle jouit...
Ils sont fous d’amour, et se tartinent de crème pâtissière, de chantilly, de sirop de rose que Marine fait couler goulument sur son corps. A son tour elle prend les initiatives. Elle se délecte alors telle une gourmande amante qui prend son temps en le léchant de partout, en l’aspirant de doux baisers, tantôt fougueux tantôt langoureux. Il est au bord du précipice, mais il se retient encore.
Elle pose alors sa bouche autour de son sexe et l’engloutie le mange, le dévore avidement, goulument. Puis la pointe de sa langue descend encore plus bas et fait couler du sirop qu’elle lèche avec avidité et frénésie...

La jouissance arrive, et explose dans son intime espace. Il est comblé, elle se sent bien, heureuse, ne veut plus et rester encore un peu de ses bras . Il continue à la caresser, il aime la douceur de sa peau, si fine si enfantine. Il ferme ses yeux, elle le regarde, en profite encore un peu avant le départ. Car fatalement il y a un départ. A savoir si ils se reverront ?
il en restera un beau souvenir et une rose posés sur la table séchée et conservée, et près d’elle un numéro de téléphone pour se retrouver et de nouveau s’aimer…
Lun 02 Fév 2015, 16:23 par caressedesyeux sur Les liaisons sulfureuses

De lune à l’autre

De lune à l’autre

Ce soir la lune me toque
Tendrement, elle se moque
Elle dispense ses rayons
D’une chevelure nylon
J’entends ses cils battre et
Son cœur murmurer
Ses lèvres sèches ou mouillées
A moi de deviner.
Un silence de soie
Revêt nos corps aux abois.
Nul ne saurait
L’attente perle en secret.
Et l’autre, en qui l’oser
Celui d’escarmouche sage
Tendre élan de passage,
Ou celui gladiateur
Du glaive et de sueur.
A un souffle de la rixe
Nos intérieurs prolixes
Retiennent pour peu de temps
Les courants de ce vent.
Nos murs suintent le désir
Le frêle côtoie le pire.
Au porte du durcir
Mon âme veut s’assouvir
Dans le feu de son antre.
Elle m’incite dans son ventre
De miel et de ferveur.
Primes soubresauts, candeur
Pour s’offrir comme une proie,
Laissent place à l’électrique
Des envolées lyriques.
De deux en un, émois en toi
Le chant des corps que l’on s’octroie,
Me voici m’injectant en fontaine lactée
Dans l’ultime furie de nos corps emmêlés.
Ouverte à cette offrande, banderilles dorsales,
Elle me quitte un instant pour des sphères verticales.

jime
Ven 30 Jan 2015, 15:54 par Jime sur Les liaisons sulfureuses

Les sables emouvants

Sur cette longue plage aux sables émouvants
De couleurs grisonnantes que soulèvent les vents
Je marche pendant des heures pour y chercher le temps
Le temps des jolis rires et des amours d’enfant
Dans un ciel fin d’été où meurent les cerfs volants
Les nuages ont pris place et semblent menaçant
Ajoutant de la peine par leurs grands manteaux blancs
A ma lourde tristesse que je porte en souffrant

Je revois ton visage, je revois nos seize ans
Je ne peux oublier les premiers sentiments
Nos corps qui se frôlaient, les premiers frissonnements
Les odeurs de vanille, les jeux d’adolescents.
Aujourd’hui je suis seul avec les goélands
Sur cette grande plage abandonnée des gens
Si loin de ces années, si près d’être mourant
Que le silence du sable me paraît si pesant

Je reste planté là sans un instant
A égrener des yeux, et chercher lentement
Parmi ce paysage qui me semble parent
Les silhouettes des étés qui partent doucement
Emportant avec eux l’histoire des jeunes amants
J’ai mal à retenir dans mes vieux yeux brillants
Le chagrin de mon cœur à chaque martèlement
Des éternelles saisons et leurs recommencements.
Mar 02 Avril 2013, 07:36 par Jime sur L'amour en vrac

Viens...

Certaines nuits, ça lui revenait en mémoire comme une obsession.
Elle était sur lui et le rythme était doux. Il avait ses mains sur ses hanches, elles accompagnaient les mouvements onduleux de la belle que le plaisir berçait, guidé par les reins de son homme. Tout leur désir de l’autre en émoi.
Il lui disait « viens » dans son souffle.
Ca l’emmenait haut ce mot, très haut. C’était donc si haut le septième ciel ?...
... et elle se sentait venir... s’engourdir, accélérer la cadence mais à peine, puis relâcher le contrôle pour s’abandonner à l’orgasme imminent.
Impossible de s’arrêter, rien n’y pouvait plus rien. Elle a gémi. Doucement, sans trop de bruit, sans violence. Elle a joui seule puisqu’on lui offrait.
La belle a senti monter la substance, l’envahir et la prendre entièrement. Son corps ne lui appartenait plus, il était ailleurs ; quelque part au-dessus. Il se contractait, se relâchait, s’extasiait pour enfin, essoufflé.... se discipliner et la laisser entre deux sursauts, discrètement le ré-habiter.
La folie de ses sens vaincue, elle entendit à nouveau. Elle sentait à nouveau les mains de son homme glissaient sur elle avant de l’enlacer pour la presser tendrement contre l’autre corps chaud et mouillé par la sueur de leurs ardeurs.
Vidée de toute réalité extérieure, allongée sur lui pour perpétuer le bien-être. Sentir son odeur qui l’espace d’un orgasme lui avait échappée. Savourer sa chaleur et admettre que leurs respirations s’accordaient parfaitement... elles aussi.
Contre lui, indiciblement bien... attendre sans pour figer l’instant... le garder encore en elle, préserver le mélange, se nourrir de toute sa tendresse et déjà se souvenir de ce précieux
« Viens »
Pour par la suite en y pensant les yeux fermés, ressentir encore un infime goût de ce moment. Une parcelle de son abandon.
Jeu 12 Avril 2012, 18:29 par ungraindesand sur Les liaisons sulfureuses

L'humanité!

Je pense à l’être humain que je suis ?

Créature complexe, mystérieuse et assez souvent incompréhensible… !
Un organisme multicellulaire, intelligent et rusé !
J’ai beau cherché en nous cette humanité qui en fait nous distingue des autres êtres vivants, des autres animaux qui nous ressemblent !
Hélas elle (l’humanité) n’a jamais existé qu’à l’état latent, un état qui a du mal à se développer et à faire surface.
Nous sommes une espèce qui tout en ayant de l’intelligence et la pensée nous avons transformé notre identité et l’objet même de notre existence.
On est pourtant très fragiles, et de nombreuses questions restent encore sans réponses en relation avec l’univers et l’avenir de la vie sur terre ?
L’infini continue de méthodiquement et harmonieusement malgré l’influence négative de l’homme.
Nous avons provoqué une course sans limites qui se caractérise par une soif aveugle, un amour exagéré pour tout ce qui brille ; attire et fait envi... même au dépens de la nature que nous poussons à agir contre elle –même, nous avons pollué l’air que nous respirons !
Le signe extérieur l’emporte !

Cette stupidité matérielle que l’être humain a inventée qui écrase ; et tue le sentiment ainsi que les vraies qualités de l’humanité.
Ce mot en fait qui veut tout dire et qui ne signifie plus rien de nos jours, c’est un peu pareil quand on parle de la conscience, l’honnêteté, la vérité, la sagesse. Ce n’est que des mots !

L’homme ne sait plus quoi faire, il court chaque jour un peu plus que de coutume à la poursuite de l’argent... ?Il continue de construire des usines, des armes et des bombes et pollue l’atmosphère !
Nous avons fini par oublier presque qu’on est fait de chair, de sang et d’os, tout à fait naturels comme tous les autres mortels.
L’abri et l’habit ou tout simplement l’argent nous laisse croire qu’on est différent, on construit des espaces gigantesques largement équipées, des immeubles qui épousent le ciel, plusieurs étages en hauteur, ou les escaliers, ascenseurs et portes se confondent dans un bruit qui dérange.
Des terres agricoles qui produisent et assurent l’alimentation des hommes et du bétail se transforment en usines, immeubles ou autres…
Aucun souci pour l’environnement et l’avenir de nos enfants et de la planète terre !la pollution s’engage, s’installe et change le visage de la nature ?
Des voitures de toute sortes qui klaxonnent ;des façons de dire regardez –moi, des téléphones qui sonnent partout même dans les cimetières .
Des manières qui se robotisent, une humanité qui agonise.
Chermed 2006
Ven 20 Jan 2012, 15:25 par chermed sur Mille choses

Echec et mat






Après une petite entrevue fructueuse
Nous voici enfin, face à face,
Et subitement tu deviens bien sérieuse :
Finies les hésitations de la préface
Tu as mis tous tes atouts en évidence
Afin de me faire céder facilement
Mais ne crois pas trop à la chance
J’ai un sacré tempérament !

Ton regard implacable soutient le mien,
Sans qu’un frisson ne fasse un cil
Je décide, de prendre la facette du fou
Jouant à la marionnette sans fil.
Pour te déstabiliser du premier coup
J’improvise une jonglerie de balles multicolores
Mais cela ne semble t’impressionner guère
Tu connais les trucs et les manières
De ceux qui disent qu’ils t’adorent.

Je prends alors la place de la tour
Pour t’en jouer un bien astucieux
Me transforme en gentil troubadour
Ma harpe fredonne un chant mélodieux.
Où l’amour parle de douceur et tendresse,
De quelques baisers t’effleurant le corps
Mais tu es déjà une belle princesse
Et connais les écueils du décor
Tu parais être subitement endormie
Mais ta conscience retrouve vite ses esprits.

Le cavalier arrive alors fougueux
Plongeant son regard brûlant dans le tien
Surprise, tu baisses ta garde un petit peu.
Pour mieux m’attirer dans ton guet-apens
Et pointer ton épée si aiguisée sur mon cœur
Mais ne suis dupe et te désarçonne à ma manière
D’un sourire radieux et d’un compliment flatteur,
Qui touche et n’a pas l’air de te déplaire
Mais tu n’es pas tombée de la dernière
Et me contre en experte cavalière.

Je sors dés lors ma dernière carte
Le roi qui s’avance avec détermination
Sur mon passage, les pion s’écartent
Je vais sur la reine sans hésitation.
Je baise ta main si délicatement
Que ton sourire me fait comprendre
Qu’il est temps que je m’applique sérieusement.
Que ton cœur est prêt à se rendre
Qu’il faut que j’abatte mon dernier coup,
Je t’enlace et te serre tout contre moi
Avec force et en même temps très doux
Je sens ton corps frissonner d’un émoi.
Ton cœur taper si fort dans ta poitrine
Je t’embrasse alors si passionnément
Que tu entends une chorale divine
Te voila étourdie, toute retournée
Mes baisers te font l’effet d’un soudain sommeil
Tu en tombes à mes pieds subjuguée
Jamais tu n’as connu trouble pareil
Tu n’aurais cru que je te battes
Échec et mat !

CARESSEDESYEUX
Jeu 17 Mars 2011, 17:40 par caressedesyeux sur Mille choses

Fraise au parfum de rose

]Un samedi, comme tant d’autre... Et pourtant ....
Saint Jean beau quartier de Lyon.
Dans une rue, plutôt bien fréquentée, en effervescence, comme souvent le soir.
MARINE, qui se dépêche de rentrer chez elle comme d’habitude, sa baguette de pain à la main.
PIERRICK, tenant dans une main , le bout d’un ruban ficelé d’un prestigieux gâteau qu’il vient d’acheter chez un pâtissier renommé pour l’anniversaire de sa petite amie; et de son autre main une rose.
Ils ne se connaissent pas encore...
Ils se "percutent".Marine a une fâcheuse tendance à baisser la tête et à regarder ses pieds.PIERRICK surveille son carton oscillant, légèrement,afin surtout qu’il ne penche pas trop.
L’impact est éminent...
Comme au ralenti, la scène s’en suit
L’atterrissage du gâteau par terre, suivit de la rose, et de la baguette de pain qui se mettent à rouler, et s’échouent près d’une bouche d’égout.
Ils daignent enfin lever leurs yeux, et PIERRICK ne n’est pas insensible au charme de Marine, Marine qui rougit
Elle ne sait pas quoi dire, et, elle est vraiment désolée,de ce qu’elle a provoqué.C’est pas la première fois que cela lui arrive Marine toujours la tête dans les nuages,écrivain à ses heures, qui accumule des petites bêtises, ou qui fait tomber des choses.Il y a des jours comme ça, ou elle resterait bien chez elle; on ne l’appelle pas Miss catastrophe pour rien;Ils se penchent sur le dessert, dont les dégâts,sont tout de même pas anodin.
A défaut d’un gâteau à la fraise, c’est un gâteau tatin. Marine est vraiment ennuyée, elle propose le remboursement, et à la même occasion, lui rachète le même , bien qu’elle imagine qu’il coute cher.Et en ce moment Marine est juste, il faut dire qu’avec un salaire, pas évident; mais elle gère comme elle peut,tant pis il faut qu’elle le rembourse d’une façon ou d’une autre.
PIERRICK a une idée invraisemblable mais finalement pourquoi pas? ,il est fou à ce moment la , mais parfois la folie,ne peut qu’être grisante, et cela fait très longtemps que cela ne lui est pas arrivé.
IL lui propose, de lui laisser son numero perso juste histoire de la revoir, et refuse quelconque remboursement.,
Elle ne sait quoi dire, mais lui donne le sien.
Quelques semaines plus tard, Marine attend, Pierrick , à la terrasse d’un restaurant, un rendez vous qu’il a programmé rapidement; il, travaille beaucoup, et il est rare qu’il puisse se libérer aussi facilement. Mais il faut bien trouver une excuse, même pour un rendez vous des plus correct.
IL arrive, avec un carton à la main , oubliant le mauvais épisode, car à s’en rappeler, sa petite amie n’ avait pas trop apprécié, son gâteau d’anniversaire renversé, et il en avait même oublié la rose et maintenant il en souriait en y repensant, mais finalement ce jour la il avait fait une belle rencontre, et il voulait d’avantage connaitre Marine.Marine aux yeux noisette si expressif, si charmante, bien qu’elle ne fut pas d’ une grande beauté, elle avait les formes la ou lui il aimait, et cela promettait d’être intéressant, de part son comportement,qui supposait qu’elle était douce, gentille et brillante.
Il savait qu’il devait aller doucement avec elle,et il se trouvait même "bête" , ne trouvant pas les mots, mais rassuré de voir Marine tout à son aise, lui compter fleurette ...
Il se retrouve chez elle, naturellement comme si ils se connaissaient, quelques gouts en commun, surtout la cuisine, le bon vin, ...
Elle l’emmène à la cuisine, elle ouvre le frigo, et dépose devant lui une multitude de petit choux à la crème Saint honoré surmontées de fraise, lui il ouvre son carton et en sort un gâteau napée de chantilly et aussi des fraises.
Crise de fou rire! de quoi manger, et d’en faire même une indigestion...
Il lui tend le premier un chou, et lui met dans la bouche
Un nouveau jeu? elle accepte; c’est même amusant
Ils continuent, ne voyant pas l’heure passée.
En voila un dont la crème qui s’échappe, et coule le long de son doigt,et un peu sur son cache cœur juste à la naissance de ses seins, dont la veine, du cou palpite bien vite. Il a vu,osant s’approcher , et nettoie avec son pouce.Elle en a même pas peur, juste un peu déroutée.Puis avec sa langue il lèche son doigt, regard braqué dessus Marine est fascinée; picotement dans le bas du ventre, étrange sensation, agréable...
Ils se regardent dans les yeux,et naturellement Pierrick s’approche davantage pour l ’embrasser sur ces lèvres. Il se colle contre son corps,elle en tremble, et aura du mal à se laisser aller , mais il la met en confiance, et est très doux, car il aime donner,mais il n’a pas encore compris que Marine est pareille.
Ils se retrouvent nus, Pierrick écrasant une fraise entre ses beaux vallons et dont il boit le jus, ses pointes se figent, et des frissons parcourent son corps.Elle en veut encore ,il en pose par -ci par la , puis une dans son intimité, ou il la croque, délice calice ou il s’y niche,et dont elle plante ses doigts dans sa chevelure,et gémit...Il goute à son bouton rose,le happe, ,elle jouit...
Ils sont fous,ils se "tartinent" de crème, pâtissière, de chantilly, de sirop de rose que Marine fait couler sur son corps, ou à son tour elle prends les initiatives.Elle se délecte,telle une gourmande amante, qui prend le temps,en le léchant de partout, en l’aspirant de doux baisers, tantôt fougueux , tantôt langoureux.Il est au bord du précipice, mais se retient encore.
Elle pose sa bouche autour de son sexe,et le "dévore" goulument,puis la pointe de sa langue descend,encore plus bas et fait couler du sirop dont elle lèche avec avidité et frénésie...
La jouissance ,arrive, et explose, il est comblé,elle se sent bien, ne veut plus ,et rester encore un peu;Il continue de la caresser,il aime la douceur de sa peau,Il ferme les yeux.Elle le regarde, en profite encore un peu avant le départ; Car fatalement il y a un départ, à savoir si ils se reverront ?

il en restera un beau souvenir, et une rose posés sur la table séchée et conservée .. [/size]
Sam 23 Oct 2010, 10:16 par caressedesyeux sur Les liaisons sulfureuses

La boulangerie...

Madame Carraba avançait sur le trottoir, suivie de sa petite chienne qu’elle appelait « sa fille » . Elle s’était installée dans ce petit village du Sud-Ouest quelques années auparavant, et ses habitudes vestimentaires, même si l’élégance n’en était pas absente, faisaient un peu « tâche » dans cette paisible bourgade : On l’aurait beaucoup mieux imaginée dans un salon de thé du 16ème arrondissement parisien… Beaucoup, au village l’avaient baptisée « La Rose », mais personne ne savait si c’était à cause de la broche qu‘elle portait au revers de sa veste, ou au contraire à cause de ses remarques toujours acerbes qui évoquaient les épines de cette belle fleur.

Les enfants, plus directs, l’avaient baptisée « la fée Carabosse » tant son sale caractère était devenu légendaire dans le village.

Elle poussa la porte de la boulangerie, faisant tinter la cloche antédiluvienne fixée au-dessus. Malgré l’écriteau « nos amis les animaux restent dehors », la petite chienne la suivit… Fidèle à son habitude, elle ne crut pas vraiment utile de glisser le moindre « bonjour » au mitron, qui s’affairait derrière le comptoir. « Ces gens là », comme elle les appelait parfois, n’étaient pas de sa classe…

« Deux baguettes, et pas trop cuites » grinça t’elle sèchement, en posant sa monnaie déjà préparée sur le comptoir. Les formules de politesse ne l’encombraient pas vraiment, mais les habitants en avaient pris leur parti…

Curieusement, le mitron parut gêné, et la boulangère, dans l’arrière boutique, éclata de rire… Il est vrai que, ce matin là, les baguettes rangées contre le mur avaient l’air d’avoir pris un sérieux coup de chaud, et en trouver deux « pas trop cuites » comme l’exigeait la petite vieille acariâtre aurait été un exploit !

Le mitron, qui était devenu tout rouge, dût bien admettre cette évidence, et ne savait trop que répondre à cette cliente toujours cassante… La boulangère vit cette gêne, et vint à son secours :
« Madame Carraba, la prochaine fournée sera prête dans un petit quart d’heure et sera moins cuite, repassez donc en revenant de l’épicerie, je vous en mettrai deux de côté »

Mais pour bien comprendre l’atmosphère si particulière qui régnait dans la boulangerie par ce beau matin d’août, il fallait remonter un peu en arrière…

Alain, le mitron…. Né au village, il y avait grandi. Ses parents cultivaient la terre, mais lui s’était pris de passion pour les pâtes feuilletées.... Alors, quand à la fin de sa formation en alternance, il avait pu obtenir un stage auprès de la boulangerie de son propre village, il n’avait pas hésité un instant. D’autant que le patron lui avait clairement laissé entendre qu’il l’embaucherait ensuite.

Il vivait heureux dans son village, et y était parfaitement intégré… Bien bâti, il faisait partie de l’équipe de rugby locale, ainsi que de l’équipe de sapeurs pompiers volontaires. Il était aussi la coqueluche des filles du coin, et avait une petite amie depuis quelques mois dans une ferme non loin de là. Comme tout se sait dans ces petits villages, beaucoup d’habitants le « plaisantaient » un peu là dessus, mais cela restait de bon ton, car tous deux étaient appréciés…

Magali, la boulangère… Le geste vif, la quarantaine pétillante, la bonne humeur personnifiée…Toujours un sourire, un clin d’œil, un mot gentil, elle était très aimée de tous. Je crois que même s’il n’y avait pas eu de pain, les villageois seraient quand même venus partager la bonne humeur qu’elle entretenait dans sa boulangerie…

Son mari était parti en Alsace la veille, pour récupérer leurs enfants qui avaient débuté les vacances chez leurs grands-parents. Mais comme les petits commerces de village ne peuvent fermer, il avait été décidé qu’il irait seul, et y resterait quelques jours pour visiter sa famille si lointaine. Magali était parfaitement à l’aise dans sa boulangerie, et Alain, le jeune mitron, avait maintenant le métier bien en main : juste un bon « coup de collier » à donner pendant quelques jours. Mais la fierté d’avoir la confiance de son patron venait largement le récompenser de cet effort.

Ce matin là, il était donc arrivé de très bonne heure, plein d’énergie. En effet, si le pétrissage de la pâte était mécanisé, toutes les autres opérations étaient restées manuelles dans cette petite boulangerie de village. Cela ne l’effrayait pas : il était fort physiquement, et il aimait ce contact sensuel avec la pâte.

Malgré l’heure matinale, il régnait déjà une chaleur torride dans le fournil. La température extérieure, d’abord, était caniculaire en ce début août. Mais il avait fallu allumer bien à l’avance le feu de bois. Et il s’affairait à préparer les pâtons pendant que le four montait en température. Torse nu, comme à son habitude, il ruisselait de sueur ; le boulanger avait aménagé une douche au fond du local, qui lui permettrait d’assurer plus tard le service au magasin, dans une fraîcheur acceptable…

Il était à l’heure sur le plan de marche qu’il s’était fixé, la première fournée allait pouvoir être lancée dans quelques minutes…

Etait-ce la canicule ? ou le souci de voir si tout allait bien ? Magali, elle, s’était levée de bonne heure, et était descendue très discrètement au fournil. Affairé, Alain ne l’avait même pas remarquée… Elle s’était installée dans un vieux fauteuil posé là, et observait dans l’immobilité la plus parfaite. La lumière du feu faisait luire ce torse, ce torse musclé et ruisselant qu’elle admirait en silence…

D’un côté, elle avait beaucoup d’affection pour ce garçon fort sympathique qui n’était finalement guère plus âgé que son fils aîné… et pourtant, la vue de ce corps souple et musclé la troublait de plus en plus, elle ressentait jusque dans son ventre ce désir qui montait inexorablement en elle…

Alain s’était maintenant arrêté un instant, pour se désaltérer avant d’enfourner la première série de pâtons… Aussi, fut-il surpris d’entendre un « je vais vous aider » d’une voix chantante qui lui était familière… Il se retourna, vit le sourire de Magali qui avait déjà empoigné le chariot qui servait à cette manœuvre…

A deux, l’opération fut donc vite faite… Magali s’était rapprochée de lui, et commençait à lui masser les épaules ruisselantes de transpiration. Prévenante, elle s’était placée derrière lui, pour qu’il n’ait pas à croiser son regard immédiatement car elle devinait sa gêne. Elle aimait sentir cette musculature puissante sous ses mains, et l’odeur de cette sueur saine ne la dérangeait pas, contribuait peut-être même à l’excitation du moment… Ses mains avaient très vite glissé dans son dos, puis entouré son torse et caressaient maintenant sa poitrine…

Lui n’osait pas … Non pas qu’il ne ressentit rien, bien au contraire, mais cette situation était inattendue, et même si Magali était une femme douce, splendide et rayonnante, c’était quand même « la patronne »…

Elle, toujours derrière lui, avait laissé glisser au sol la robe de chambre qu’elle portait comme seul vêtement, et avait maintenant collé sa peau contre la sienne, comme pour partager sa transpiration qui avait redoublé. Elle appréciait cette sensation des peaux qui s’unissent, qui glissent ainsi l’une sur l’autre. Elle prenait du plaisir à écraser sa belle poitrine contre son dos, pendant qu’elle caressait de ses mains tout le torse et le bas ventre d’Alain. Lui n’en pouvait plus : il avait de lui-même déboutonné son pantalon, devenu bien trop serré, pour ouvrir largement la route aux mains expertes qui le parcouraient… Même les douces caresses qu’ils se prodiguaient avec sa petite amie étaient loin de la fougue qu’il découvrait maintenant…

Le pantalon ayant rejoint au sol la robe de chambre, Magali entreprit, sans jamais cesser les caresses, de l’orienter vers la réserve ou s’empilent les sacs de farine. Délicatement, sans la moindre brusquerie, elle le fit basculer vers l’avant, la face contre des sacs qui étaient au sol. Elle comprit son émoi et voulut le rassurer. « Laisse toi faire, tu es fatigué » dit-elle ; il ne protesta pas…Abandonné sur son sac de farine, il avait légèrement écarté les jambes… Magali lui massait délicieusement les cuisses et fesses, et y prenait manifestement beaucoup de plaisir… Petit à petit, ses pouces se rapprochaient du sillon fessier, commençaient très doucement à l’entrouvrir… et lorsque les deux mains se rejoignirent, bien au centre, il eut un gémissement… Il n’avait visiblement rien connu de si délicieux.

Elle avait ensuite entrepris de le masser avec sa poitrine, faisant glisser ses seins ronds sur ses fesses et son dos inondé de sueur… Elle l’avait enlacé de ses bras, de ses jambes, prenant plaisir à onduler contre lui, avec lui, toujours collés par leur sueur…

Dans ce simulacre de lutte, ils avaient maintenant glissé au sol. Alain était sur le dos, son ventre et ses cuisses blanchis de la farine que la sueur avait collée… et cette magnifique colonne de chair, tournée vers le ciel, donna un frisson à Magali…

Mais si elle était bien décidée à offrir et prendre du plaisir avec lui, elle comprenait aussi la gêne qu’il pouvait ressentir. A la fois parce qu’Alain avait une petite amie, mais aussi parce que, étant « la patronne », elle pensait qu’aller trop loin aurait été abuser de cette position… Elle était joyeuse, joueuse, sensuelle, un peu délurée sans doute mais en rien perverse, et ne voulait donc pas mettre Alain dans une situation trop embarrassante pour lui, qu’il n’aurait peut être pas su gérer. Elle se résolut donc à ne pas aller jusqu’à une pénétration, qui aurait peut-être été « le pas de trop », qu’elle aurait pourtant pu faire sans peine tant il semblait s’abandonner… Bien plus expérimentée, elle considérait que c’était à elle de conduire les opérations, ce qu’Alain aurait été bien en peine de lui contester. Elle savait donc bien où aller, où ne pas aller…

Alors elle redoubla ses caresses, laissa glisser sa chevelure le long de ce torse d’athlète, qui frissonna… sans lâcher de ses mains la base de son membre, ses lèvres, sa langue avaient maintenant entrepris d’en caresser l’autre extrémité… elle dosait méticuleusement tous ses gestes, tous ses baisers pour prolonger ce moment si intense. En ressentant les spasmes puissants de ses abdominaux, elle perçut que, manifestement, Alain était maintenant à bout… Elle entoura alors son sexe dressé de ses seins d’albâtre, l’enserrant ainsi dans un étui chaud et douillet, puis rythma ses gestes pour bien accompagner son plaisir… Jusqu’à une longue explosion qui inonda leurs corps. Ils durent rester ainsi unis quelques longues minutes, sans dire un mot, sans . Leurs corps maintenant apaisés étaient maculés de sueur, de farine et de sa semence abondante… Ils se dirigèrent jusqu’à la douche, où il se laissa délicieusement savonner, masser, rincer, essuyer. Il savourait les gestes experts de sa patronne…

Elle souriait toujours ; lui semblait un encore un peu gêné mais s’était enhardi à la regarder dans les yeux et à lui rendre un sourire. Il aurait même volontiers prolongé cette douche partagée, bienfaitrice et rafraîchissante, quand les sept coups du clocher de l’église le ramenèrent brutalement à la réalité : la fournée ! Nu, il se précipita vers le four, l’air catastrophé… Elle le suivit, de son pas toujours rapide et gracieux, plus belle encore dans sa nudité…

Ils retirèrent très vite le chariot d’enfournage… Les pains, sans être brûlés, avaient tout de même pris un sérieux coup de chaud… Il contemplait ce qu’il considérait être une catastrophe ; elle l’avait maintenant entouré de ses bras presque maternellement : « Ne t’inquiète pas, Alain…C’est le métier qui rentre » lui dit-elle avec douceur, sans jamais lâcher un instant sa bonne humeur…Elle déposa même un baiser dans son cou, comme pour le consoler

Juste le temps de laisser un peu refroidir cette première fournée, préparer la suivante et transporter les pains jusqu’à la boutique, et il serait temps d’ouvrir. Et il savait bien que certains clients, comme madame Carraba, arrivent dès l’ouverture et n’aiment pas attendre… Magali l’aida dans cette tache, afin de le mettre plus à l’aise…


Alors, maintenant, vous comprendrez mieux l’émoi d’Alain et l’éclat de rire de Magali quand madame Carraba désirait, avec son air pincé, ses baguettes « pas trop cuites »…

Et vous comprendrez aussi pourquoi, quand je rentre dans une boulangerie où la patronne est avenante, je jette toujours un coup d’œil à la couleur du pain !
Dim 03 Jan 2010, 23:18 par piertiteuf sur L'amour en vrac

Le cockpit d'un airbus...

L’Airbus A 340 avait maintenant atteint depuis plus d’une heure son premier niveau de croisière. Sur ce Francfort – San Francisco nocturne, le personnel de cabine avait déjà desservi les plateaux repas et préparé la cabine pour cette longue nuit. L’Atlantique était au dessous, la lumière céleste s’y réfléchissait car le ciel était parfaitement dégagé. Il y avait bien longtemps que Karl, pilote aux commandes, avait enclenché le pilote automatique, réglé l’altitude de croisière et asservi la trajectoire sur le FMS, « Flight management System », qui calcule et optimise en permanence la route de l’avion. Sa clearance transocéanique affichée, il avait calculé qu’il y en avait encore pour au moins une heure avant qu’il puisse, par allègement de l’avion, demander au contrôle un niveau de croisière supérieur.

Pilote confirmé sur « court courrier », Karl avait depuis un an été qualifié sur cette belle machine destinée aux vols à grande distance, et appréciait ces moments de calme et de solitude. Les instruments réglés à leur luminosité minimale, il contemplait la double immensité qui lui faisait face : celle de l’océan au dessous, et la voute céleste au dessus. Ce spectacle lui procurait un plaisir dont il ne se lassait pas. Il se sentait à la fois tout petit face à cette immensité, et puissant car il avait entre les mains la vie de plusieurs centaines de passagers. Il se disait qu’il avait vraiment choisi le plus beau métier qui soit, il aimait d’ailleurs dire en plaisantant qu’il avait « le plus beau bureau du monde »…

Son commandant de bord, sur le siège à côté, s’était assoupi. Les règles de la compagnie étaient claires : sur ces vols « long range », trois pilotes étaient embarqués, l’un étant allongé sur une couchette séparée, les deux autres à leur poste de pilotage. Mais dans ces phases de croisières nocturnes longues, lorsque que la météo est excellente, il n’était pas si rare que l’un des deux pilotes aux commandes reculât son siège, en inclinât le dossier, pour s’assoupir quelques instants. Pas vraiment dans les règles, mais l’autre pilote sanglé sur son siège, le pilote automatique enclenché… Pour la circonstance, il avait même gardé son casque sur les oreilles pour limiter le bruit pourtant feutré qui régnait dans le cockpit
Les deux hommes se connaissaient bien, se respectaient et se faisaient une confiance absolue. Karl avait bien noté l’assoupissement profond de son compagnon, mais tout allait bien, la machine ronronnait de ses quatre réacteurs… Pour être sur de ne pas s’endormir, il avait demandé à une hôtesse de lui apporter un café, qui n’allait sans doute pas tarder. Il n’avait évidemment plus le droit d’ôter les sangles de son siège : en effet, une turbulence brusque pourrait alors mettre l’avion dans une situation difficile, si le seul pilote éveillé se retrouve collé au plafond…

Et effectivement, l’hôtesse se signala bientôt, car les portes blindées des cockpits ne s’ouvrent que sur validation de l’équipage. Après avoir préparé les cabines pour la nuit, les hôtesses aimaient à venir partager un instant l’atmosphère si particulière d’un cockpit en vol de nuit. La compagnie n’y voyait d’ailleurs pas d’inconvénient, car pendant ces phases de croisières, favorables à l’assoupissement des pilotes, la présence d’une autre personne permet une meilleure vigilance.
Karl avait déployé la tablette centrale (luxe suprême des Airbus qui, par leur mini-manche latéral, dégagent cette place en face du pilote…) et posé sa tasse devant lui. Elle était restée, assise sur la banquette latérale, à contempler le paysage extérieur, d’une beauté sublime malgré la monotonie de la mer. Il avait des notions d’astronomie, et commençait à lui expliquer les principales constellations visibles… Elle écoutait, autant sous le charme de sa voix, que sous celui de sa chevelure blonde à peine éclairée par les instruments de bord…

Elle s’était maintenant placée derrière son siège, de manière à mieux voir la direction que lui montrait son bras… Orion, Cassiopée : il avait du plaisir à les reconnaitre et les nommer… Mais elle pensait déjà à autre chose… Sa longue chevelure, qu’elle avait maintenant dénouée, frôla ainsi la joue du pilote qui se tût… Sans un seul mot, ils avaient tous deux compris l’attirance exercée chez l’autre, sans doute exacerbée par cette situation, presque seuls dans le cockpit, la porte blindée refermée derrière eux…

La situation était rendue encore plus particulière, car lui ne pouvait pas prendre le risque de se détacher son harnais… Et elle comprit vite qu’il était ainsi à sa merci, sans doute tout aussi excité de ne pouvoir, ni vouloir, de son siège. Elle joua quelques minutes à frôler sa joue avec la sienne, puis déposa quelques baisers dans son cou. Sa main s’enhardit à ouvrir sa chemisette et caresser son torse, entre les deux sangles formant les bretelles de son harnais… Sans dire un mot, sans même vraiment se distinguer dans la pénombre du cockpit, ils s’étaient communiqué un désir farouche de faire l’amour… ce qui lui était déjà arrivé dans la couchette de repos, mais jamais encore dans un cockpit…

Leurs gestes suffirent à se comprendre sans un seul mot : elle desservit la tasse de la tablette, Karl replia cet accessoire sous le tableau de bord. Il recula très légèrement le siège, de manière à dégager un peu plus de place devant lui, tout en gardant un accès aux commandes… Elle sentit ce mouvement du siège et comprit immédiatement ses intentions. Un coup d’œil sur la silhouette du Commandant de bord qui dormait maintenant comme un nouveau-né… Et elle eu tôt fait de faire glisser sa jupe stricte d’hôtesse, dévoilant ainsi un string dont la blancheur, éclairée par les instruments de bord, accrocha le regard de Karl. Furtivement d’ailleurs, car ce dernier vêtement eut vite fait de rejoindre la jupe sur la banquette latérale. Souple comme une liane, elle fut en deux mouvements à califourchon sur ses genoux, ses mains habiles à ouvrir un pantalon bien qu’il fut sous le harnais… Il faut dire que Karl, sans se détacher, avait bien accompagné ce mouvement….
Jamais elle n’avait ressenti cette excitation… les circonstances, bien sur… mais finalement « dominer » ainsi un pilote, qui reste pour beaucoup d’hôtesses un homme d’un statut particulier…
Et lui-même se plaisait, dans ce rôle contraint à la passivité… avec le harnais comme bonne excuse, et toujours le magnifique spectacle de la voute céleste en toile de fond !

Leur excitation avait atteint un tel niveau qu’elle n’eut aucun mal à s’empaler sur sa chair tendue, lui ayant posé les mains sur ses reins pour mieux la guider dans ses mouvements… Elle se cambra, ce qui amena la froide boucle du harnais contre son pubis lisse… Curieusement, ce contact froid et métallique redoubla encore son plaisir. Leur excitation s’était tellement amplifiée pendant qu’ils se mettaient silencieusement en place, qu’ils partagèrent un orgasme presque simultané, violent… Après quoi elle se laissa retomber sur lui… reprenant ses esprits, il jeta rapidement un coup d’œil aux instruments : rien à signaler…

Après quelques petites minutes d’apaisement, l’hôtesse entreprit de quitter cette position qu’elle trouvait maintenant un peu dérangeante, une fois l’excitation retombée. Pendant qu’elle retrouvait ses vêtements dans la pénombre, lui rajusta rapidement son pantalon, puis la position du siège. Un autre coup d’œil aux instruments : il allait être temps de recontacter le contrôle pour demander le changement de niveau, et préférait réveiller son commandant de bord pour cela. Il attendit donc que l’hôtesse ait évacué le cockpit, avec la tasse vide.

Une fois la manœuvre effectuée, les deux hommes maintenant réveillés entamèrent un dialogue paisible pendant une dizaine de minutes, quand le commandant dit à Karl sur un air entendu :
- Elle est bien, hein ?
- Euh.. je ne comprends pas…
- Ne te fatigue pas… Je dormais effectivement, et quand je me suis réveillé j’ai compris la situation…
- Euh…
- Tu vois, j’ai toujours rêvé que cela m’arrive un jour. Je pars en retraite dans un an, cela ne se produira sans doute jamais… Alors, j’ai jeté un coup d’œil aux instruments, vu que tout allait bien et continué de faire semblant de dormir… Au moins, toi, tu l’auras vécu, et moi un tout petit peu « par procuration »…

Les deux hommes éclatèrent de rire, simplement interrompus par un message radio qui leur demandait de changer d’organisme de contrôle : ils étaient presque au milieu de l’Atlantique.
Mer 23 Déc 2009, 05:58 par piertiteuf sur Les liaisons sulfureuses

Pas de retour.

Chapitre 1

En sueur et essoufflé, Arthur n’en avait pas moins le sourire.

Un sourire franc et lumineux, qui ne manquait jamais d’étonner. Si Patrick Brun le connaissait bien, ce sourire, jamais il ne s’en lassait. « Décidément - pensait-il en regardant son élève - ce gosse a tout pour lui : talentueux, intelligent, gentil comme tout, beau gosse et jamais la grosse tête. Comme j’aimerais qu’ils soient tous comme lui… »

Patrick Brun était instructeur de taekwondo depuis une quinzaine d’années, déjà. Il avait la chance d’exercer son métier par passion et non pas, uniquement, pour recevoir son chèque en fin de mois. A l’âge de 20 ans, désœuvré comme la plupart de ses acolytes de la cité, il a découvert le taekwondo par pur hasard, dans un minuscule dojang (nom donné aux centres d’entraînement dédiés) de sa ville, Bagnolet. Le maître des lieux était un Coréen, ne payant pas de mine, sachant au plus 10 mots de français mais qui excellait pour communiquer la technique et la philosophie de cet art martial. Dès sa première session, Patrick sut que le taekwondo ferait partie intégrante de sa vie, comme la drogue, l’alcool ou la violence gratuite formaient le lot quotidien d’une grande majorité des jeunes de son âge. Il avait trouvé sa voie et avait investi sa vie dans la pratique de cet art qui commençait a peine à se développer, à l’époque. Il participait aux tournois organisés en France et en Europe et gagnait très souvent. Il a même eu l’occasion de séjourner en Corée du Sud pendant un mois et de se mesurer aux champions du coin. Il avait été loin d’être ridicule et son Maître - qui l’avait accompagné pour le voyage - même s’il ne disait rien était fier de son disciple et du fait d’avoir reçu les félicitations des grands pontes de la World Taekwondo Federation pour le travail accompli hors des frontières. A 25 ans, Patrick Brun a décidé d’arrêter la compétition pour se consacrer à l’instruction. Il avait repris le dojang de son Maître - reparti dans son pays - et l’avait développé, avec le succès grandissant du taekwondo en Occident.

Par le biais de son Club, Patrick avait éduqué des centaines d’enfants, leur évitant ainsi de tomber dans les dérives trop faciles des cites ouvrières, et sorti certains d’entre eux pour alimenter son département « Elites », dédié spécifiquement à la compétition. Le nombre de médailles gagnées dans les différentes catégories de jeunes l’avait définitivement aidé à recruter de plus en plus d’élèves. A 40 ans, il vivait plutôt bien de son activité et pouvait dédier 80% de son temps au suivi des « Elites », laissant la formation de base aux mains expertes de ses différents instructeurs.

Arthur était la vedette de ce groupe d’élites, composé d’une vingtaine de pratiquants de haut niveau, âgés de 10 à 20 ans. Il pratiquait depuis l’âge de 5 ans, poussé par ses parents qui croyaient dans les vertus des arts martiaux. Très tôt, Arthur avait montré des dispositions physiques exceptionnelles pour le Taekwondo : souplesse, puissance, rapidité et coordination. A cela s’ajoutait un mental très fort, malgré son très jeune âge. Fait exceptionnel, il n’avait jamais perdu un tournoi auquel il avait participé, aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe. Depuis l’âge de 10 ans, il avait récolté 50 médailles d’or !

Bien entendu, ce parcours ne s’est pas réalisé sans sacrifices. Encore aujourd’hui, à 15 ans, il s’entraîne deux heures, après l’école ; sans compter sa participation à l’instruction des plus jeunes que Patrick impose a toutes les ceintures noires. « Les arts martiaux vous ont apporté, entre autres, une philosophie de la vie. Maintenant, c’est à vous de redonner un peu au taekwondo. Et cela passe par l’instruction », aimait-il à répéter. Mais Arthur ne se plaignait pas de cette discipline. Il adorait les compétitions et découvrait, depuis 2 ans, les joies et bienfaits personnels de l’instruction.

La salle d’entraînement était lumineuse et spacieuse. Quatre tatamis bleus de 9mètres carrés divisaient l’espace. Des punching bags pendaient à différents endroits et l’on pouvait entendre le bruit mat de chaque coup de pied lancé par les autres élites, en plein effort. Des appareils de musculation tout neufs trônaient dans le fond, à gauche, à côté du bureau de Patrick. Les murs blancs recevaient des cadres montrant toute une série de personnages, dont le créateur coréen des lieux, Grand Maître Park Chung-hee et certains jeunes champions du Club – dont Arthur. A droite de l’espace, vers la zone de sparring, les murs présentaient 5 cadres rapprochés, chacun définissant (en hangul – alphabet coréen – et en français) une des 5 vertus du taekwondo : respect, maîtrise de soi, esprit indomptable, humilité et persévérance. Patrick insistait énormément sur ces concepts, à chacune de ses sessions d’entraînement. « Je ne veux pas donner des armes à un futur criminel », répétait-il. « Si vous ne respectez pas et n’implémentez pas ces vertus, ici et dans la vie en général, vous pouvez partir » clamait-il à tous ses étudiants et il soulignait plus particulièrement la notion de « respect », qu’il estimait comme étant la base d’un homme honnête. La salle bénéficiait de plafonds très hauts, amplifiant cette impression de grandeur.

- Alors, c’est bien vrai, coach ? Je pars pour Singapour ?
Patrick sourit, content de son effet.
- Oui, mon petit gars. Tu pars avec trois autres combattants et, bien sûr, moi. Et, je te l’ai déjà dit : arrête de m’appeler « Coach ».
- Oui, co… Euh… Patrick… C’est vraiment génial !
- Le tournoi débute dans quinze jours. Comme d’habitude, j’ai concocté un programme spécifique pour vous quatre. On commence demain.
- Pas de problème. Je serai prêt ! Au fait, qui sont les trois autres ?
- La Fédération a retenu notre club pour ce tournoi international et j’ai choisi Victor, Ali et… Mathilde…
Patrick avait fait exprès de temporiser avant d’annoncer la participation de Mathilde. Il savait bien qu’Arthur avait plus qu’un faible pour cette jeune fille qui, de son côté, ne semblait pas indifférente. Mais, à 15 ans, on ne sait pas trop comment exprimer ce genre de sentiments, tellement nouveaux…

Le visage d’Arthur s’était illuminé à l’évocation du nom de Mathilde, ce qui ne faisait que confirmer l’observation de Patrick.

Chapitre 2

Michael Ong observait l’effervescence qui régnait au siège de la STF (Fédération Singapourienne de Taekwondo). Il savait que le tournoi international débuterait dans quinze jours mais, en tant que membre de la commission d’organisation chargé de la sécurité, il n’avait aucune inquiétude à avoir : son pays était l’un des plus sûrs du monde et tout était déjà mis en place. Cela n’avait présenté aucune difficulté. En effet, sa qualité d’inspecteur du département des investigations criminelles lui permettait de faire ses relations internes plus vite que n’importe qui d’autre…

Michael faisait aussi partie de la fédération en tant que détenteur d’une ceinture noire 4eme dan et instructeur au sein des forces de police. A l’occasion, plus jeune, il avait représenté son pays dans quelques tournois militaires et intra forces de police mais cela ne l’avait jamais vraiment intéressé. Ce qui le passionnait, dans le taekwondo, c’était l’aspect art martial plutôt que le côté sportif. Et, à bientôt 40 ans, il était toujours aussi engagé dans sa quête perpétuelle.

Il vit arriver vers lui Lee Boon Tat, le responsable des inscriptions. Michael perçut tout de suite son anxiété.

- Michael, je peux te parler un instant ?
- Bien sûr. Tu m’as l’air soucieux… Des problèmes avec les participations ?
Boon Tat avait le regard fuyant et Michael n’aimait décidément pas ça…
- Oui, il y a quelque chose qui me perturbe avec les inscrits…
- Quoi ? Un pays indésirable a fait une demande de participation ?
- Non, le problème vient plutôt d’ici…
Michael ne manqua pas de marquer son étonnement.
- Ici ? Dis m’en plus... Je ne vois pas, là…
- 3 athlètes du club de Geylang se sont inscrits.
- Comment ? Mais qui a permis à ces voyous de participer au tournoi ?, s’emporta Michael.
- Ils sont affiliés à la fédération et les combattants sont licenciés. Personne ne peut leur interdire de participer.
Pendant que Boon Tat parlait, Michael repensa au Geylang Fighting Team. Il se remémora les différents problèmes occasionnés par la plupart des membres de ce club, non seulement lors de tournois locaux mais, aussi et surtout, dans la rue. Le Geylang Fighting Team était notoire pour les activités illégales de ses membres : racket, prêts usuriers, contrôle de la prostitution (Geylang est LE quartier abritant la prostitution, à Singapour), trafic de cigarettes, etc… En clair, il s’agissait d’un gang bien connu des services de police. Michael les a connus lorsqu’ils ont participé à leurs premiers tournois, démontrant leur mépris des règles de fair play et n’hésitant pas à s’en prendre aux arbitres, juges ou adversaires quand les décisions ou l’issue des combats leur étaient défavorables.

Bien entendu, très vite, la fédération avait pris la décision officieuse de bannir le club mais la police lui avait demandé de n’en rien faire, arguant du fait que tant qu’ils participaient aux divers tournois organisés à Singapour, il serait plus facile de les observer. A partir de cette intervention du gouvernement, la fédération n’avait plus son mot à dire sur le sujet… De leur côté, les policiers, dont Michael Ong, avaient pris le problème à bras le corps et avaient opéré un nombre impressionnant d’arrestations mais cette activité n’avait jamais eu pour effet de désorganiser le gang qui continuait à sévir grâce au recrutement permanent de nouveaux membres, tous adeptes de taekwondo.
- Bon ! fit Michael. Je vais en parler au président de la fédération.
Boon Tat ne put réprimer un sourire de dépit.
- Je l’ai déjà vu, Michael. Il ne peut rien faire. C’est lui qui m’a demandé de voir ça avec toi… Apres tout, c’est bien vous qui avez refusé de les bannir, non ?
Boon Tat avait raison et Michael ne pouvait que l’admettre, même s’il avait été contre cette intervention de ses supérieurs.
- OK, Boon Tat. Je vais en référer à mes chefs. Je vais voir si on peut faire quelque chose. Entre-temps, as-tu la possibilité de retarder leur inscription ?
- Tu plaisantes ? La clôture a lieu ce soir !
Michael pestait intérieurement. Il pensait pouvoir regarder tranquillement le tournoi et le voilà, maintenant, à devoir gérer une situation potentiellement dangereuse…
- Qui sont les athlètes inscrits ? demanda-t-il.
Boon Tat se décida, finalement, à regarder Michael droit dans les yeux.
- Min Yi Er, Gopal Sanchin et… Azhar…
« Ben, voyons ! » réagit Michael en entendant le dernier nom. Azhar était le bras droit du chef de gang, l’exécuteur des basses œuvres. Il n’avait que 19 ans ! Un fou furieux, violent et, qui plus est, champion national de taekwondo. Ni Michael, ni ses collègues n’avaient encore réussi à l’appréhender. Il était assez malin pour faire porter le chapeau par un de ses hommes, à chaque intervention de la police. Cela ne les empêchait pas de savoir à qui ils avaient à faire… Mais, le pire pour Michael et beaucoup d’autres membres de la fédération, était qu’à cause de lui, Singapour détenait un triste record ; celui du premier pays au monde - depuis que le taekwondo est devenu sport olympique - à déplorer un mort pendant un tournoi dûment encadré par les règles de sécurité édictées par la WTF. Un incident qui a fait le tour du monde, au grand dam du gouvernement singapourien. « Un meurtre » corrigea Michael. Il y était. Il a vu Azhar s’acharner sur son adversaire pendant que l’arbitre, stupéfait devant tant de violence concentrée, ne savait comment réagir. Il a senti, avant qu’il ne se produise, le coup de pied circulaire qui visait la tempe de sa pauvre cible, tenant à peine sur ses jambes. Il a prévu l’issue fatale de ce dernier coup porté avec une énergie surnaturelle, avant que l’arbitre n’intervienne. Un frisson d’horreur l’a secoué avant que l’adversaire d’Azhar ne se relève pour s’écrouler, deux secondes plus tard, et ne jamais sortir d’un coma stade 4… Un sentiment de haine, fulgurant, est apparu lorsqu’il a regardé Azhar lever les bras en signe de victoire et faire un clin d’œil vers les membres de son gang qui applaudissaient à tout rompre et criaient son nom… Six mois ! Six mois que cet « assassinat » a eu lieu ! Personne n’a pu faire quoi que ce soit. Ni la fédération, ni le gouvernement. Après tout, le cadre du combat était tout ce qu’il y avait de plus légal ; les fameux formulaires de dégagement de responsabilité étaient proprement remplis et signés ; et, surtout, les associés d’Azhar avaient été très clairs auprès de la famille du défunt âgé d’à peine 17 ans… « Et, maintenant, le revoilà… », gambergea Michael. « Dans un tournoi international ! Et sil tue un adversaire étranger ? Qu’est ce qui va se passer ? Il faut que je trouve un moyen d’empêcher sa participation ! »

(A suivre...)
Lun 09 Nov 2009, 09:32 par Arthis sur Mille choses

Un monde

« Ma bien aimée, je ne cesse de penser a toi, et Dieu sait qu’un homme amoureux peut écrire les plus beaux vers sur la créature qu’il aime.
Je cherche encore ton odeur sur ma peau, je me perds dans mes rêves pour retrouver la douceur de tes lèvres, je m’enfonce dans les enfers pour apercevoir ton regard. Mais je ne trouve rien, je cherche en vain et vain chaque jour, mais je ne trouve plus ton visage. Mon cœur cesse alors de battre quand je ne sens plus ta peau en contact avec la mienne, il me suffit juste d’une réanimation, il me suffit juste de te revoir, de revoir une parcelle de ta peau, de tes cheveux pour qu’il rebatte encore plus fort.
Mon amour, mon cœur se nourrit de cet amour, il a besoin de tes yeux, de ta main, de ton cou, il a besoin de ton nez, de ta jambe et de tes doigts, pour faire fonctionner mon corps afin que je ne tombe pas dans l’éternelle folie. Mon amour pour toi est le carburant et mon cœur est ce moteur qui peut tomber en panne à tout moment. Il ne me suffit que de 3 mots pour qu’il devienne une fusée. Pour qu’il grimpe au sommet des étoiles les plus lointaines, s’en aille dans l’espace a la conquête du satellite rechercher par toutes les femmes, et qu’il te la ramène rien que pour toi cette lune tant désirée.
Ma chère, mon cœur me souffle à l’oreille que tu n’as guère besoin de cette lune, que tu brilles plus sur Terre que n’importent quels astres dans les cieux. Mon cœur susurre qu’il n’a plus besoin du soleil comme lumière, tu réussi a l’illuminer, a l’éclairer chaque secondes, chaque minutes et chaque heures, le jour et la nuit n’existe plus quand tu es la.
Mon souffle, mon éternel désire, mon chant d’espoir, ma passion ininterrompue, mon trésor, ma seule raison de guerre, tu es plus pour moi que tous les êtres existants dans la galaxie. Et je compte les jours où l’on serra enfin réuni, toi et moi a jamais.
Tu as déposé sur mon cœur, une fleur qui ne cesse d’éclore, qui pousse, et devient belle, qui ne fane pas. Tu as déposé sur mon cœur une flamme grandissante, qui ne brûleras pas mon cœur peut importe le destin, qui ne s’éteint pas a l’eau et renaît sans cesse de cette étincelle que tu sais rallumer.
Tu as emporté mon cœur dans ton univers, un endroit ou les oiseaux n’ont plus besoin de chanter, ou la paix n’a pas besoin d’exister, ou la colère peut être présente, tu as emporté mon cœur et tu l’as déposé sur le tien pour que je l’écoute aussi battre. Et même quand mon corps ne serra plus pourvu d’aucune vie, même quand mon esprit l’aura déserté, mon cœur continuera de battre pour toi.
Ma tendre, le sourd bruit du battement de mon cœur provoque dans mon corps des frissonnements terribles qui font ma raison et mon esprit. Mon corps se lasse de ce manque, mon cœur loin, près de toi ne lui donne plus l’énergie nécessaire a son bon fonctionnement, mon corps est lui fatigué de t’attendre, et d’attendre que nos deux cœurs réunis reviennent a lui. Ma chère, quand je m’en irai de ce monde, je déposerais mon âme et ma raison dans un endroit inconnue de mon corps pour que l’on se retrouve enfin.
Mon ange, bientôt je viens te rejoindre au paradis, bientôt mon cœur s’arrêtera sur Terre, mais continueras à battre dans le monde dans lequel tu m’attends maintenant. Le seul monde qui le fait encore vibrer, qui fait secouer mes sentiments et bousculer mes émotions, un monde si vieux, et si nouveau a la fois car il est toujours autant à la mode, un monde ou le temps n’existe plus , le monde de l’amour…
Tu as capturé mon cœur et il est maintenant présent en toi, a toi et pour toi, près du tien à jamais, il mourra la bas… »
Dim 29 Juin 2008, 22:20 par Arual sur La déclaration d'amour

La croisière bleue...

La croisière bleue

….Dés le lendemain de cette croisière, j’ai repris mes marches, sur les bords de Mer : Tout en me récitant des vers ! Et passant par le port, il m’a repris des envies de … Croisière !

Le jeudi, donc, je me suis retrouvé à nouveau sur une vedette pour une journée de mer avec deux escales : Ile de Port-Cros, puis île de Porquerolles. J’ai embarqué dans les premiers. Cela m’a permis l’accès du Pont supérieur, côté proue. Sous le Poste de commandement, il y avait un capot en pointe, vers l’avant, et de chaque côté un petit banc latéral. J’ai choisi celui de bâbord, qui permettait d’être durant tout le voyage, face aux cotes que nous allions longer. Plus à l’avant, face à la proue, il y avait trois rangées de bancs.

Sur le dernier, côté bâbord, juste devant moi, s’est installé tout un groupe d’Allemands, aux bruyants : « Ya, ya, ya » habituels. Tout au bord, une petite silhouette m’a captivé, et quand elle s’est retournée, j’ai été sidéré : Incroyable mais vrai ! C’était le sosie d’une certaine Brunette amie, mais telle, que pour la première fois j’avais vu celle-ci, vingt ans auparavant ! Même taille approximativement, même silhouette quoique qu’avec un peu plus d’ampleur, pour celle-ci, des hanches vers le bas…Chevelure aile de corbeau, dont la frange raccourcit un petit front bombé ; frisée, grands yeux de biche, noirs et brillants, petit nez qui jappe à la lune, à croire qu’elle se l’était fait ‘raboter’, elle aussi ? Même petit visage régulier, très mat mais tavelé de fines tâches de rousseur…la ressemblance ne s’arrêtait pas là. Comme l’autre, elle était aussi vive qu’un farfadet. Elle s’est levée plusieurs fois, et a virevolté pour choisir un bon emplacement d’où filmer la côte.

Ce bateau rapide est sans roulis ni tangage, mais quand il a viré pour longer la côte de l’Ile du Levant, par petit jeu habituel, l’Homme de barre, a renversé brusquement le courant d’eau propulseur, et ce freinage intempestif l’a fait piquer du nez puis se redresser, comme un cheval qui se cabre…
La jeune femme filmait debout, juste devant moi. Elle a d’abord été déséquilibrée, partant en avant
[ son cri, s’est perdu dans celui de toutes les Dames du bord ! ]
Ensuite, la remontée du bateau, l’a renvoyée en arrière …
J’ai eu alors un geste machinal et non prémédité : Mettant mes mains en avant, j’ai saisi chacune de ses hanches et l’ai retenue. Seulement mon geste a été aussi familier et affectueux qu’il l’eut été avec la Brunette Amie, précitée !

Le bateau glissait à nouveau tranquillement sur son erre, mais mes mains, elles, sont restées en place, un peu plus longtemps que nécessaire. Elle filmait à nouveau, puis elle s’est retournée et m’a souri !
Quel choc, Bon Dieu : ces lèvres bien ourlées quand elles s’entrouvraient sur de petites dents blanches, c’était encore l’Autre, celle d’il y a vingt ans ! Elle m’a dit :
- Merci, Monsieur, et excusez-moi ! »
Constatant que sa voix s’approchait plus du soprano que du contralto de l’autre, j’ai répondu :
- Oh ! Tout le plaisir a été pour moi…

Son sourire s’est alors accentué…et elle est allée se rasseoir. Pendant ce temps, un marin dans la dunette faisait un commentaire continuel au micro ; et les haut-parleurs diffusaient, bien trop fort ses explications : passe-temps supplémentaire des passagers !
J’ai retenu que cet hydrojet était muni de trois moteurs Diesels de 100 chevaux chacun, consommant 100 litres de gas-oil par heure, soit 300 litres auxquels s’ajoutait…1 litre de Pastis à l’heure pour l’équipage !
…Ensuite nous sommes passés à la description des côtes que nous longions, ainsi que le panégyrique de ces deux Docteurs qui étaient frères ayant fondé dés 1930 ce « Paradis Naturiste » sur une partie de l’Ile du Levant. Le reste de l’Ile, les 7/10ème étant occupés par l’Armée de Mer qui y a installé un centre d’essais pour fusées…etc., etc.…

Pas d’escale cette fois, la vedette avait repris sa vitesse de croisière. Peu après, elle s’est mise à longer les côtes de l’Ile de Port Cros, avant de s’en approcher. La brunette était à nouveau debout, et elle filmait encore la côte. C’est alors que le petit jeu des marins a repris, mais cette fois j’ai anticipé. Je me suis levé, et placé derrière elle, saisissant le bastingage de la main gauche, ma main droite, elle, s’est d’abord posée sur sa hanche… J’ai senti qu’elle se raidissait à mon contact, mais le bateau refaisant son piqué, je l’ai solidement agrippée et retenue !
Quand la proue a fait sa remontée, repartant en arrière, elle a été soudain contre moi…tout contre ! Elle s’est alors appuyée sur moi en toute confiance, continuant à filmer…J’ai pensé que l’autre aurait fait de même « au temps ou nous étions amis… » Elle m’a encore remercié d’un sourire. L’œil pétillant de malice, elle allait parler, quand une touriste depuis son banc, l’a hélée en Allemand. Nous étions déjà séparés : je me suis assis !
Le bateau est entré au port : Je suis descendu dans les premiers. Longeant déjà le quai, je l’ai vue derrière son groupe qui se préparait à débarquer. Nos yeux se sont croisés, et…elle m’a encore souri. La ressemblance aidant, j’ai trouvé cela presque normal, alors que je suis tellement habitué maintenant, à tous ces regards Féminins qui se détournent avec dédain !

*

Il était 10h passées, nous avions quasiment deux heures avant le départ pour l’étape suivante. J’ai pris de suite la direction du col des Quatre chemins, repéré sur la carte : 115m d’altitude et un point de vue périphérique sur la mer…
C’est un très bon chemin ombragé que je connaissais déjà en partie, mais cette fois j’ai poursuivi l’ascension, et, c’est essoufflé que j’ai atteint le point haut. J’ai enlevé ma casquette et essuyé mon front ruisselant…La vue au loin, vers les côtes de France, entre autres, valait bien cette suée !

Ayant marché assez vite, il y avait longtemps déjà que j’étais seul... J’ai ôté mon petit sac à dos, et bu une longue rasade d’eau citronnée, appréciée bien que déjà plus très fraîche. Ensuite j’ai repris rapidement la descente car l’heure s’avançait et je voulais acheter un pain ‘banian’ dans un des établissements qui fleurissent sur le port. Le manger ici, avant de rembarquer me donnerait plus de temps libre sur l’Ile de Porquerolles où je voulais, comme deux ans auparavant, louer un VTC pour faire le tour de l’Ile tout en me baignant souvent sur les Plages et criques déjà connues de moi !
C’est à la hauteur du petit barrage, sans eau, que je l’ai rencontrée. Elle était seule, sac à dos, short, tee-shirt, lunettes foncées et petit ‘bob’ rigolo, en toile blanche, posé comiquement sur la tête qui m’a rappelé les moments d’après courses, du passé…
Le temps de penser :
- Çà aussi ? C’est dingue…tiens, elle est seule ?
Elle me demandait déjà :
- Vous venez du col des 4 chemins, non ? C’est encore loin, non ?
- Assez ! Et c’est très pentu surtout. Vous avez vu l’heure ? Si vous allez jusque là, il vous faudra redescendre en courant pour ne pas rater l’embarquement…

Elle s’est mise à rire en répondant :
- Courir avec le sac à dos ? Moi, vous savez, le jogging, j’en fais un peu dans un Parc pour le souffle…mais mon seul Sport et en dilettante seulement, c’est le tennis. Vous, vous êtes monté très vite, non ? Les Gens du bateau, eux, vont encore moins vite que moi ! Si vous voulez bien, il vaut mieux que je redescende avec vous, non ?
Remarquant sa propension à utiliser des : non ? En fin de phrases, je lui ai répété encore
- Tout le plaisir sera pour moi…

J’étais sincère, déjà conquis et fier qu’elle accepte ma présence. Nous sommes redescendus assez vite. Pourtant elle n’a pas cessé de babiller gentiment comme le faisait l’autre…Ainsi j’ai appris qu’elle était Suissesse. Que son Père était Suisse Alémanique, et sa Mère Genevoise. Qu’elle avait vécu toute sa ‘jeunesse’ (sic) à Bâle. Qu’elle était bilingue depuis toujours ; que c’était peut-être ce qui l’avait incitée à se spécialiser en langues. Anglais et Italien, ajoutés au Français et à l’Allemand, en plus des langues mortes : Grec et Latin…
J’ai pensé :
-Mazette, une érudite !
Elle a continué son monologue . Il lui restait à vivre une année d’application à la Fac de Genève avant d’y présenter sa thèse de Docteur es lettres… « Bigre ! ais-je pensé ! » Mais quand elle a annoncé 26 ans, je n’ai osé en avouer que 62 ( dix ans de moins ! ) sans que cela la fasse sourciller le moins du Monde ! Elle a continué : Son prénom était Birgitte, mais sa Mère l’appelant toujours Brigitte, la Famille avait opté pour Bibi …
Je lui ai dit alors, que chez nous un Bibi, c’était un petit cheval ou un petit chapeau, et cela l’a fait bien rire !

La suite, je l’attendais : Il y avait un Ralph dans sa vie…il était son Prof. de langues à la Fac, et il était depuis deux ans son ‘Ami’. Pour une préparation anticipée de la rentrée en Fac, il était reparti, alors qu’elle séjournait encore chez des Amis à Antibes…ceux-ci occupés et connaissant déjà ces Iles, elle était venue seule faire cette croisière. Et enfin
( j’ai eu l’impression qu’elle insistait là dessus ) que le Groupe avec lequel elle s’entretenait sur le bateau, était bien composé d’Allemands, rencontrés devant le guichet ce matin là…

Nous arrivions au Port, quand j’ai appris que Ralph avait 43 ans…
J’ai aussitôt pensé :
-Pour elle, c’est déjà un ‘vieux’ ?
Elle continuait :
Il était peu sportif ! Joueur occasionnel de tennis, malgré une bedaine qu’elle trouvait exagérée, il refusait obstinément de l’accompagner à la salle de gym où elle se rendait elle-même, trois fois par semaine…
Mais comme elle a ajouté qu’elle avait du poids à perdre, je me suis récrié, disant que çà ne se voyait pas ! Et elle a souri encore…
Oh ! Ce sourire qui m’interpellait, et me rappelait ces vers de Baudelaire, que j’ai murmuré :
- « Ta tête, ton geste, ton air – sont un beau paysage – le rire joue en ton visage – comme un vent frais dans un ciel clair… »
- Vilain flatteur ! m’a-t-elle dit. Mais elle l’était…flattée !

J’ai derechef débité toute ma litanie sur le Sport, que j’ai pratiqué toute ma vie, qui ne m’a apporté que du positif sur tous les plans. Et que je pratique encore sous forme principalement d’une longue marche quotidienne pour la Santé !

Et sans idée préconçue, je le jure, j’ai expliqué le petit programme que je m’étais fixé pour jouir au mieux de ces six heures d’escale à Porquerolles…
J’avoue avoir été surpris quand elle m’a dit alors :
-Vous connaissez déjà cette Ile. Est-ce que je pourrais vous accompagner en louant moi aussi une bicyclette ?
Et comme un idiot je n’ai su encore que répondre :
-Tout le plaisir sera pour moi !
Puis :
-Il vaut mieux manger sur cette île. On aura plus de temps à passer là-bas. Tenez, ici, ils ont des pains banians, savoureux. Avec une boisson, çà vous va ? On s’installe à la terrasse ?

Face à une : « mer mêlée au soleil » dans un ciel aussi bleu qu’elle, des bateaux immobiles dans le port, des mouettes criardes, planant, et plongeant de façon désordonnée un peu partout, nous avons dévoré notre énorme sandwich : thon, œuf dur, tomates, etc.…
Moi, devant une bière, elle, devant un bol de thé comme le faisait l’autre, à qui je disais :
« Tu aimes çà ? Bon thé - Divine ? »

Et tout comme, elle, elle ne l’a pas sucré ! J’étais à la fois tiré par le passé et émerveillé du présent : La présence confiante de cette gentille petite Compagne, m’enchantait ! Je n’avais aucune arrière pensée malgré les souvenirs brûlants qu’elle évoquait pour moi, à son corps défendant… Nous étions assis sagement, l’un en face de l’autre : elle aurait pu être ma Petite Fille ( !) Et pourtant j’ai surpris le regard dubitatif ou goguenard de certains voisins de table !

*

… A midi moins le quart, il était de retour au Port notre grand bateau blanc. Elle l’a filmé un peu depuis le quai, puis nous avons embarqué dans les premiers. Cette fois, elle s’est mise à côté de moi sur le petit banc sous la dunette, côté bâbord. Au fur et à mesure de l’embarquement sur l’avant, on retrouvait à peu prés les mêmes têtes…

J’ai encore surpris des regards furtifs et réprobateurs de quelques vieilles pies, parce qu’on bavardait et qu’on riait : crime de lèse société, à leurs yeux ! Moi je pensais à ces vers de Verlaine : « On parlait de choses et d’autres - Et mes yeux recherchaient les vôtres… »
Des yeux brillants et gais qui ne se dérobaient pas, à croire que la casquette de tennis que j’avais enfoncée sur ma tête, visière sur le front, mettait mon visage et mes rides dans l’ombre…ou alors, tout comme l’autre, elle était très myope !


*


2ème partie :

Porquerolles


Cette fois, en abordant la côte Nord de Porquerolles, pas d’embardée : le bateau a ralenti doucement…Comme elle filmait à nouveau, j’avais encore prévu de la soutenir.
J’ai posé ma main droite sur sa hanche, et…elle s’est appuyée légèrement sur moi : Une onde de Bonheur m’a alors submergé !
De même, quand dans la cohue du débarquement, je l’ai protégée des autres. J’ai senti encore son petit corps chaud contre le mien. Oh ! Quelques instants seulement, alors que j’aurais voulu que çà dure un siècle …

De ce coin de Port jusqu’à la ville, les quais sont très longs, et nous avons marché au pas de gymnastique, dépassant tous les touristes débarqués de notre bateau. Je savais que chez les loueurs de cycles, ce serait vite la foire d’empoigne… Arrivés dans la rue principale, j’ai obliqué à gauche, avant d’atteindre la Place du Village. J’y avais déjà loué une machine deux ans avant, content de l’engin comme du service.
Il n’y avait pas de « bicyclette bleue » disponible. J’ai choisi un VTT noir pour moi, un rouge au cadre plus petit, pour elle. Puis pour régler sa hauteur de selle, je l’ai fait monter sur l’engin, une pédale au plus bas. Moi, je tenais le guidon et la manette du réglage de la tige de selle : J’avais ma petite idée…J’ai desserré brusquement cette manette : la selle a chuté brusquement, et…elle avec ! Elle s’est accrochée à mon cou avec un petit cri, sous l’œil goguenard du loueur…puis, je l’ai fait se tendre sur une jambe pour régler la selle. Elle a dit
- Cà va ! Mais vous êtes un coquin, vous, non ? »

Les réglages terminés, nous sommes sortis de la rue, alors que nos voisins de pont sur le bateau, arrivaient à peine. Mais dans les rues du village et sur la route de sortie, c’était une cohue de cyclistes mélangés aux piétons : d’autres bateaux avaient déversé leurs touristes avant le nôtre. Aussi après la Plage d’Argent, ou nous avons mis deux fois, pied à terre pour admirer son sable blanc et la côte en face : la presqu’île de Giens, la ville d’Hyères et plus à droite jusqu’au Cap Bénat,.Nous avons obliqué par un chemin sous les arbres en direction de la pointe du grand Langoustier.
Là, on trouve une Plage noire, celle-là. Son sable est plus grossier, jamais nettoyé depuis l’époque du minerai qui transitait jadis par-là. Encore une fois, je n’avais aucune idée préconçue, mais dés l’arrivée, je me suis souvenu que deux ans avant, j’y avais vu, déjà, quelques Naturistes isolés, en bout de plage, vers les rochers. Cette fois, il n’y avait qu’eux, sur la plage entière…

Elle est de loin plus petite que la Plage d’Argent. Avec la location de VTT, les Touristes étrangers, s’y sont regroupés, imposant les mœurs de leurs Pays. Ils étaient nombreux déjà. Cela m’a rendu perplexe, car après 40 minutes de vélo, nous avions chaud, et j’avais prévu une halte-baignade en ce point…
C’est alors qu’elle a dit :
-Vous êtes Naturiste, Vous ?
-Pas un fanatique, mais au milieu d’eux, çà ne me dérange pas ! Ais-je répondu,
pensant en même temps : « Hypocrite, va ! »
Mais déjà elle répondait :
-Moi, c’est tout pareil. On se baigne ?
Et moi toujours faux – cul :
- ça va nous rafraîchir…mais pas plus de 20 minutes, si on veut faire le tour complet de l’Ile.

Nous avons accolé nos deux VTT et je les ai réunis avec les deux antivols fournis par le loueur. Ensuite nous nous sommes avancés sur la plage, posant nos sacs, puis posant nos serviettes de bain sur le sol…
Une chose est de faire du Naturisme en couple ou si l’on est seul au milieu d’inconnus, une autre était de se déshabiller côte à côte, alors qu’on se connaissait à peine…
J’ai compris qu’elle attendait que j’en prenne l’initiative ! Je me suis dit :
-Après tout, puisqu’on en a parlé…


Regardant la mer, j’ai enlevé, casquette, souliers, chaussettes, tee shirt…puis j’ai jeté un coup d’œil de son côté : elle m’avait imité, pièce à pièce…elle était donc torse nu et ses deux beaux petits ‘lutteurs’ étaient bronzés, signe qu’elle se baignait, au moins en mono, habituellement.
Au vu de ces aréoles très brunes et de ces ‘tétins’ arrogants, j’ai pensé :
- Houa ! Les mêmes, mais supérieurs en quantité…
Les souvenirs affluaient…pour y couper court, j’ai rapidement enlevé short et slip. Elle était nue aussi quand on a marché de concert vers l’eau, un peu gênés tout de même. Ma pensée pastichait Shakespeare : « Songe d’une nudité…»

La comparaison s’imposait encore à moi, un peu plus négative cette fois : hanches plus larges, fesses un peu plus volumineuses, ventre un peu plus bombé…
Dame l’autre était Marathonienne ! J’ai pensé :
- Un joli petit Tanagra, tout de même…Ah ! Si j’avais vingt ou trente ans de moins…
Et une bribe d’une chanson de Brel s’est imposée à mon esprit :
« Etre une heure, une heure seulement – beau, beau, beau et con à la fois ! »

L’eau clapotait sous nos pieds, tiède et délicieuse : il était temps que je m’y enfonce totalement…Elle ne nageait que la brasse. J’ai donc crawlé autour d’elle et batifolé à mon habitude, sans trop m’en approcher, mais… Mais, au-dessus, comme au-dessous, quand je plongeais, mes yeux hypocritement inquisiteurs m’ont tout révélé de son anatomie. Un jeune corps bronzé, à peine moins à l’emplacement du maillot et combien appétissant. J’ai automatiquement évoqué Baudelaire :

« Volupté, sois toujours ma Reine
Prends le masque d’une Sirène
Faite de chair et de velours … »

Cette chair veloutée, je l’ai vue encore de prés quand nous nous sommes allongés sur nos serviettes de bain respectives, à moins d’un mètre l’un de l’autre…Une fraction de seconde m’est apparue une petite touffe ébouriffée, pas taillée celle-là ( ! ) qui m’a fait saliver bien plus que celle de la grosse Dame blonde sur le quai de l’île du Levant !

Brutalement, une onde de désir m’a envahi, et j’ai eu une érection intempestive, incontrôlable…Heureusement j’étais couché sur le ventre, à ce moment-là ! J’avais une envie folle de m’approcher d’elle, qu’heureusement ma volonté réprimait, que mon esprit repoussait, et je me suis dit :
- Espèce d’idiot, ne gâche pas tout !
Nous étions à peu prés secs, il fallait repartir. On s’est rhabillés, très vite, toujours un peu gênés !

VTT libérés, j’ai dit :
- La prochaine étape, c’est le phare d’où on domine toute l’île et bien au-delà. Mais le sentier qui longe les falaises est interdit aux VTT, il nous faut revenir en arrière par la route…
Nous sommes donc repassés quasiment au village puis nous avons emprunté la route large qui s’élève peu à peu vers le pied du phare. Sur l’esplanade, le coup d’œil valait les efforts consentis pour y parvenir. Elle a filmé, faisant un tour d’horizon…

Bucolique, j’ai murmuré Mezzo voce :
- « L’Eternité…la mer allée - Avec le Soleil… »
Elle s’est tournée vers moi, disant :
-Rimbaud a du passer par-là, non ?
J’ai acquiescé, ajoutant :

-La Mer, l’a toujours inspiré…d’autres aussi, Valéry à Sète :
« La mer toujours renouvelée… »
Et Baudelaire après son grand voyage :
« Qui a doté la mer, rauque chanteuse
De cette fonction sublime de berceuse… »
Et Trenet, avec « La Mer… »
Elle m’a coupé :
- Vous aimez la poésie, non ? C’est rare de nos jours…
Puis, pragmatique :
- Il faisait très chaud sur cette route. J’allais ‘exploser’ dans la côte ! ‘On’ peut retourner nous baigner, non ?
-Oui, mais à l’Oustaou de Diou, une petite crique enchanteresse, vous verrez…

Nous sommes redescendus par le sentier littoral qui cette fois n’était plus interdit aux VTT. Nous avons vite atteint cette petite crique qui s’ouvre au pied des falaises. Pas de sable, mais des graviers et des petits galets ronds. Des algues sèches, aussi, un vrai matelas déposé par la mer qui m’a rendu nostalgique d’une certaine crique d’Algérie et de ‘Celle’ qui m’accompagnait alors…plus d’un demi-siècle s’est écoulé, mais rien n’est oublié !
Il n’y avait qu’un tandem appuyé aux rochers, puis deux vélos un peu plus loin et quelques affaires étalées au soleil. Dans l’eau deux couples dans le plus simple appareil s’y ébattaient.
Bibi m’a dit :
- On ne va pas les gêner, on se rebaigne nus, non ?
Moi :
-Ici ne viennent que des Naturistes…

Inutile d’épiloguer. Sans ‘chichis’ cette fois on s’est déshabillé rapidement, une fois les VTT accolés, et les serviettes posées côte à côte sur les algues. C’est à l’entrée dans l’eau que çà s’est gâté : des petits rochers pointus, des trous pleins d’algues. Je savais qu’après quelques mètres et il y a de quoi nager. Je le lui ai dit, car elle n’avançait pas…
J’ai ensuite pris sa main, mais çà n’a rien changé…Alors, sans réfléchir, comme dans un passé dont je n’ai rien oublié, je l’ai soulevée et prise dans mes bras : Elle a poussé un petit cri et s’est accrochée à mon cou. J’ai commencé à avancer : elle s’était d’abord raidie un peu, puis au fur et à mesure, elle s’est détendue… moi, cela a été l’inverse !

Ce petit corps de Femme, brûlant, un peu suant [ Peut-être ais-je senti les phéromones qu’exhalaient ses aisselles ? ] m’inspirait ! Avec ce poids supplémentaire, j’ai tangué un peu. Un peu plus loin, mon pied s’est enfoncé dans un trou, du coup, j’ai baissé un peu les bras, et ses fesses ont glissé vers mon bas-ventre… Oh ! Ce fut bref. Mais mon érection, elle, ne le fut pas !

Heureusement que dans cette ‘mare aux grenouilles’, j’avais déjà de l’eau jusqu’aux…
Hum ! ouille… Je me suis tourné vers le large et me suis laissé aller dans l’eau, pour prendre la position horizontale, mais çà n’a rien arrangé, car elle s’est retrouvée couchée sur moi… alors, je me suis laissé couler, parcouru par une onde de désir intense, et un sentiment de honte à la fois !
Ressorti à ses côtés, elle s’est à son tour retournée pour nager en brasse : elle riait à gorge déployée…elle n’était donc pas fâchée ! J’ai batifolé autour d’elle, de plus prés cette fois. Plus loin, j’ai vu qu’on avait pied à nouveau sur un haut fond plein d’algues douces.

Plongeant entre ses jambes, je l’ai juchée, sur mon cou, et me suis redressé la soulevant hors de l’eau. Piaillant, mais visiblement amusée…moi, j’ai réalisé que c’était encore une incongruité puisque c’était son sexe à nu que je sentais sur mon cou !
Pourtant, tels Paul et Virginie, nos jeux sont restés enfantins : Elle essayait d’aller au fond, mais ses fesses et ses jambes restaient en surface…j’ai essayé de lui enseigner les apnées, le crawl ou simplement de se laisser couler, yeux ouverts. Elle m’a dit :
-Vous êtes un vrai Dauphin, non ?
D’autres ‘nudistes’…oh ! pardon : naturistes, arrivés après nous, entraient dans l’eau, nous, nous en sommes sortis…mais à l’horizontale, cette fois, en nous servant des mains presque jusqu’au bord !

Ensuite nous nous sommes allongés sur les serviettes. D’abord couchés sur le ventre, puis sur le dos, car le soleil tapait dur. Et nous avons échangé des considérations sur le Sport en général et la natation en particulier. Comme elle s’esbaudissait sur mes ‘prouesses’ ( sic) sur, et sous, l’eau, je lui ai parlé longuement d’une plage d’Algérie prés de laquelle s’est passée toute ma jeunesse…
Elle m’a dit, songeuse :
- Moi, malgré deux ou trois séances par semaine en salle, du footing et du tennis le week-end, je n’arrive pas à perdre ma cellulite…
J’étais sur le ventre, elle sur le dos. Sans plus réfléchir, j’ai osé poser ma main sur sa cuisse, pincé très légèrement la peau, et l’ai fait rouler sous mes doigts, disant :
- La cellulite fait des bourrelets, vous n’en avez pas !
Elle a alors poussé un soupir, et…j’ai perdu la tête. Ma main délibérément s’est mise à lui caresser la cuisse, puis elle est remontée vers le ventre ou j’ai fait encore rouler la peau…
Et, j’ai entendu ma voix devenue rauque, lui dire :
- Sur le ventre non plus…vous êtes musclée : Vous avez de bons abdominaux !
Déjà la même main, glissait vers la hanche…Elle a soupiré encore ! Insensiblement je m’étais rapproché d’elle. J’étais contre elle maintenant. Ma main est redescendue vers l’autre cuisse…elle ne se crispait pas, s’ouvrant même un peu quand j’ai caressé l’intérieur des cuisses…

J’avais perdu la notion du réel, et de tout ce qui nous séparait : Comme elle est nettement plus petite que moi [ 1m62, su après ] mes lèvres se sont posées sur des mèches de sa chevelure mouillée, puis, me pliant un peu, j’ai embrassé sa joue ! Elle a tourné son visage vers moi : ses yeux de biche étaient ouverts, brillants !
Elle a murmuré, la voix changée elle aussi :
- Quel coquin, non ? Votre main est si douce et si dure à la fois…ce matin déjà, j’ai été très troublée par vos mains sur moi…

J’ai alors fermé sa bouche d’un chaste baiser, pensant comme l’a dit Musset :
« Un baiser, qu’est-ce ? – un point sur le I du verbe aimer… »
Mais dans ‘Désir’ aussi, il y a un I ? Mes lèvres s’appuyaient maintenant à des lèvres consentantes, ouvertes : Ma langue a pénétré sa bouche ouverte, la fouaillant, entourant sa langue à elle…Dans mon esprit enfiévré, une seule pensée me taraudait :
-C’est pas possible ?
Car en même temps, ma main en était venue au pubis, descendant à plat sur un petit sexe broussailleux, chaud, humide où mon majeur s’appuyait un peu …J’ai retrouvé des sensations, des égarements, que je n’aurais jamais cru revivre…


C’est alors qu’une bande de cyclistes est arrivée. Ils étaient encore un peu loin de nous heureusement. Ils sifflaient et s’exclamaient bruyamment dans un jargon incompréhensible pour moi. Reprenant nos esprits et…nos souffles, nous nous étions complètement séparés ! Elle a traduit :
- Ils disent : « On les a dérangés, ces deux là ! »
Posant leurs vélos, ils se sont égaillés dans la crique, se déshabillant, aussi vite que nous en faisions autant pour nous rhabiller, nous ! L’esprit complètement tourneboulé, n’arrivant pas à réfléchir, j’ai dit :
- Cette fois on va vers le sémaphore…

La montée au sortir de la crique est très raide. Poussant les vélos, nous avions bien chaud, avant même d’attaquer le sentier littoral….
En haut de la côte, elle a ressorti son caméscope, disant :
- Jamais je ne pourrais oublier ce petit coin, je veux en garder tous les détails…
Et avant de repartir, elle a dit :
- çà monte à nouveau, non ? on va encore avoir chaud, mais c’est boisé… cette fois on se ‘reposera’ à l’ombre, non ?
Elle a baissé la voix, j’ai à peine compris :
-J’ai ce qu’il faut dans mon sac !
Ahuri, je n’osais pas comprendre ! Puis une immense joie m’a envahi : J’allais refaire l’amour, après six ans d’abstinence ? Et avec cette adorable petite Nana !

Je rapporte bien je crois, les idées qui étaient miennes pendant qu’on poussait les VTT pour remonter de la crique :
- C’est un coup « d’c’est pas possible ! » comme au jeu de Dames…Dame, ma carcasse est intacte, mais ma ‘gueule’ ? On a joué… elle s’est ‘chauffée’ ? Et elle a ce qu’y faut dans son sac ? Les Filles maintenant, elles prévoient çà ? ‘P…’ ! Tu vas encore savoir ? Bof, c’est comme le vélo, çà s’oublie pas ?

Pendant ce temps là, nous avancions lentement : petit plateau à l’avant, grosse soucoupe à l’arrière, mais ils pèsent 14 kg ces VTT, et avec en plus un chemin empierré, bosselé, peu praticable, car prévu pour des pédestrians…Quand on a retrouvé un chemin plus large et mieux entretenu, mais encore plus pentu, elle a calé !
Nous n’étions plus très loin du sommet ; je me suis placé à sa gauche, et poussant mon engin de la main gauche, j’ai enserré sa taille de la droite, pour l’aider, tandis qu’elle poussait sa machine à droite…

J’ai alors eu un flash : Vingt ans avant, dans la très dure côte d’un Semi-Marathon Lyonnais, je poussais ainsi la brunette précitée, qui n’en pouvait plus ! Mais en même temps, je vivais, aussi, o combien, le présent ! Bibi avait remonté et noué son tee-shirt pour avoir moins chaud. Mon avant-bras contre ses reins, ma main tenant sa hanche, je sentais cette peau moite, brûlante… d’instinct je l’ai attirée à moi ! Pas une crispation, et même il m’a semblé qu’elle frissonnait !

Nous ne parlions pas, chacun dans ses pensées. Et les miennes, c’était :
- Ah ! Ces p’tites ‘Nénettes’…un préservatif ? J’espère qu’ils ont fait des progrès…
Nous sommes arrivés au mont Salin. Point de vue sur la mer : Elle a filmé vers l’est en direction des îles de Port Cros et du Levant. Nous dominions le sémaphore maintenant. L’esplanade était entourée de grands arbousiers et de buissons.

Dés qu’arrêtés, elle m’a dit :
- Ouf ! Je n’en pouvais plus ! j’ai très chaud…Sous ces arbres il y a de l’ombre, non ? On va se reposer un peu, non ?
J’ai fait : « Oui » de la tête, et nous avons poussé les VTT dans une trouée du taillis. Je les ai attachés ensuite, et nous nous sommes enfoncés un peu plus loin : Invisibles de partout…nous nous sommes regardé et nous avons éclaté de rire !

Transcendé, je me sentais incroyablement jeune…qui a dit le premier :

« Quand on aime, on a toujours vingt ans … »

Nous avons commencé par manger quelques arbouses, fruits qu’elle ne connaissait pas : Bien rouges, bien mûres…la coquine en avait une qui sortait à moitié de sa bouche, et elle a tendu son visage vers le mien ! J’ai pris l’autre moitié, et lèvres contre lèvres, nos dents ont malaxé le fruit…
Ses yeux rieurs étaient un appel impérieux : Je l’ai serrée dans mes bras…le fruit avalé, nos bouches ne se sont pas séparées pour autant, et mes mains se sont fait caressantes : L’une dans son dos, l’autre descendant vers les fesses dodues…Elle se collait encore plus à moi…moi dont le sexe en érection s’appuyait sans vergogne sur son bas ventre !
Rejetant la tête en arrière, elle a dit :
-Il fait si chaud…mettons-nous vite à l’aise sur nos serviettes, ‘on’ y sera mieux, non ?


*

Le Miracle…

Les sacs posés à terre, les serviettes de bain, étalées côte à côte, on s’est prestement déshabillé pour la troisième fois, loin de la mer, cette fois !
Dés qu’allongés, j’ai complètement perdu la tête et la notion du temps…Je sais que je l’ai ‘mangée’ de baisers, partout…partout, sauf à l’intérieur de ce petit maquis broussailleux, humide de transpiration et de désir apparent qui sourdait d’elle : le cuni lingus, ce n’est pas mon truc ! Ma bouche est remontée vers un ventre frissonnant, puis un sein au tétin en érection, lui aussi ou je me suis de nouveau abouché tandis que mes mains ne restaient pas inactives, elles non plus. La voix chavirée, elle m’a murmuré : « Maintenant, non ? » J’allais la chevaucher, quand elle m’a présenté le préservatif qu’elle avait du sortir de son petit réticule et garder dans la main…

Relevé sur un coude, j’ai placé cette ‘chose’ contre mon sexe en érection et l’ai fait rouler…çà, non plus, je n’avais pas oublié, mais pourtant c’est dans ma tête que çà s’est gâté : çà m’avait dégrisé ! J’ai pensé :
-çà y est, tu vas faire Gancho ! »
[ Faire Gancho, suprême déshonneur pour un ‘pied-noir’, car le gancho en langue Espagnole est un hameçon recourbé : Inutile de faire un dessin ! ]
J’ai failli me relever en disant, rageur :
-C’est plus d’mon âge, restons en là !
Mais la pensée suivante a été :
-Ce n’est pas de sa faute, après tout. Avec toutes ces MST maintenant, elles font ‘gaffe’…mon doigt peut remplacer ma ‘queue’ pour lui permettre une jouissance clitoridienne !

Allongé contre elle, main sur son sexe, mon majeur s’est appuyé, s’enfonçant entre des lèvres accueillantes, pendant que je lui disais à l’oreille :
- Tu sais, il y a six ans que je n’ai plus fait de câlins…J’ai peur d’être maladroit…guides mon doigt, et caresses toi avec, comme tu aimes ?

Je sais par expérience (s) qu’elles aiment ainsi se masturber avec le doigt du partenaire !
Et de fait, c’est ce qui s’est passé : Je suis sûr qu’elle n’a pas singé sa jouissance et les spasmes qui l’ont secouée…
Elle a ensuite arrêté d’activer mon doigt. Moi j’avais oublié le p’tit ‘chapeau’ qui enserrait ma barre d’acier Suédois…Cette fois, je l’ai chevauchée et pénétrée illico : Enfin Homme, comme on ne l’est jamais qu’en un corps de Femme qu’on besogne…Je ne puis traduire ce plaisir intense qui me submergeait, mais, paradoxalement mes pensées, étaient :
-Je nique… P… ! Je nique…C’est bon, p…! Qu’est-ce que c’est bon…mais j’vais pas pouvoir me retenir longtemps… de toutes façons avec ce tuyau de caoutchouc, j’risque pas d’lui donner du plaisir, à elle !

Je ne l’ai pas secouée longtemps ma petite partenaire. Déjà sourdait le geyser salvateur…ma gorge a éructé la joie indicible qui me submergeait !

‘Popaul’ ayant fini de ‘pleurer’ ( Joie et dépit à la fois ! ) Je ne me suis guère laissé aller, ni attardé en elle, du fait de cette ‘chose’, une vraie tunique de Nessus…
Je me suis retiré, et à nouveau sur un coude, de ma main libre, j’ai fait rouler dans l’autre sens cette ‘cochonnerie’ ou des poils s’étaient coincés… çà m’a rendu encore plus furieux : Foin d’écologie, j’ai jeté ‘çà’ en direction des arbousiers qui n’en pouvaient mais !

En même temps, j’ai dit à voix haute, presque méchamment :
-Eh ! ‘ben’, mes pauvres Enfants, je vous plains d’être obligés de vous contenter de ces ersatz…être si prés, et si loin, l’un de l’autre à la fois, c’est un supplice de Tantale, non ?
[ Je commençais à utiliser cette ponctuation qui terminait presque toutes ses phrases ! ]

*

Je voulais me relever, mais elle m’a enserré de ses bras, visage prés du mien, yeux brouillés de larmes, et d’une pauvre petite voix qui m’a fait mal, elle m’a dit :
- Attends ! Je t’en supplie…moi aussi, j’ai été frustrée, non ? Tu comprends, j’ai arrêté la pilule parce que je prenais du poids. Ralph était d’accord, c’est pour çà que j’avais ce préservatif dans mon sac. Et puis j’ai pensé aussi aux MST, non ?
Puis, après un instant :
- Tu m’as dit que tu n’as pas fait de câlin depuis six ans, même pas avec ta Femme ? Je ne comprends pas, mais tu m’expliqueras, non ? Si tu étais plus jeune ( !) Je ne t’aurais pas cru…Toi, je te crois ! Je ne comprends pas ce qui m’arrive ? D’habitude je suis tellement méfiante et un peu sauvage, même !
J’étais décontenancé, honteux de ma colère injustifiée, vis à vis d’elle…C’est elle, qui maintenant prenait l’initiative : elle m’a embrassé, et caressé, comme je l’avais fait pour elle précédemment, puis… c’est elle qui m’a chevauché !
Mais qu’elle était maladroite ma petite amazone : J’ai du l’aider pour cette nouvelle pénétration qu’elle recherchait. Ensuite une main sur sa hanche, l’autre tenant sa fesse, j’ai guidé des mouvements qu’elle a vite compris, et… repris à son compte !
Mes mains sur ses hanches n’ont alors plus servi qu’à l’empêcher, par un recul excessif, de perdre l’objet de son plaisir ! Ses frissons, puis ses spasmes quasi violents avant de s’abattre sur moi, heureuse, comblée, çà ne pouvait être une jouissance simulée…
Cette fois, j’ai complètement perdu la tête, c’est avec une joie sauvage que je l’ai retournée comme une crêpe et besognée comme un furieux !
Lamartine a écrit :
« L’Homme est un Dieu qui se souvient des Cieux… »

Moi, je l’avais retrouvé ce Paradis. Ma merveilleuse petite proie consentante gémissait par à coups ! A un moment, elle a même grincé des dents, ce qui a encore déclenché un flash dans mon esprit :
- Elle aussi ? Pas croyable…
Mais déjà je me répandais en elle, avec des mugissements de taureau en rut !
Après quelques derniers va et vient, très lents, encore dans une extase devenue douloureuse, je me suis calé au plus profond d’elle…

*

Reprenant lentement mes esprits je me suis soulevé sur les coudes, sentant que je l’écrasais de tout mon poids. Son ventre toujours contre le mien, ses seins ont repris forme : je ne sentais plus que les deux pointes sur ma poitrine…Elle était essoufflée, ma bouche glissant de ses cheveux vers son oreille, j’ai murmuré :
-Pardon, mon petit cœur : Refaire l’amour, et avec une si jolie petite ‘Minette’, çà m’a rendu fou, tu comprends ?
Mais elle :
-Oh ! Mon Chéri, c’était tellement merveilleux…Je ne croyais pas çà possible : J’ai eu encore du ‘plaisir’ …Tu es un véritable Bonobo, Toi, non ?
Moi, en riant :
-Dans le temps jadis, je n’aimais pas qu’on m’appelle Tarzan…parce que c’était l’Homme Singe, et Toi, tu me traites carrément de Chimpanzé !
Elle, navrée :
-Pardon, mon Chéri…j’ai dit Bonobo, parce que c’est le seul mammifère qui peut faire l’Amour trois fois de suite et trente fois en 24 heures !
Alors, moi, goguenard :
-Comme tu y vas ? Trois fois de suite, je ne croyais plus çà possible : ‘Le Miracle’, c’est Toi ! Mais trente fois en 24 h, çà ne risque pas….Je suis donc un demi-Bonobo : un ‘No-beau’, quoi !
Elle s’est écriée :
- Oh ! J’ai vu tout de suite que tu faisais des complexes avec ton âge…bien sûr, tu as des rides d’expression (sic) mais quand tu ris et que tes yeux rient aussi, tu es incroyablement jeune, non ?
Puis, pensive :
-Tes mains, d’abord, je te l’ai déjà dit, elles m’ont surprise: douces et fermes à la fois, affectueuses et fraternelles, comme si nous étions des Amis de toujours…Je t’avais bien regardé avant déjà, et moi si prude, j’ai eu envie de m’appuyer sur ton corps d’Athlète (sic)…Après, j’ai eu envie de les retrouver ces mains qui m’avaient électrisée ! Et je suis
revenue filmer les côtes de Port Cros, juste devant toi…
Un grand sourire a éclairé tout son visage, ses yeux étaient rieurs quand elle a dit malicieusement :
-Tu sais, à peine débarquée à Port–Cros, je t’ai cherché des yeux : Tu as vite dépassé tout le monde, alors, moi aussi, j’ai marché vite dans la même direction, espérant te retrouver sur ce chemin, quand tu reviendrais ! Je t’ai ‘draguée’, comme on dit en France, non ?
Front plissé, elle a continué :
-J’ai été si heureuse de redescendre avec toi, et j’ai osé te demander ton programme pour l’escale de Porquerolles et la permission de rester avec Toi…déjà, ce n’était plus moi, la Bibi habituelle ! Et quand tu m’as pris dans tes bras pour aller vers l’eau profonde, à la crique, que j’ai senti sur ma fesse, l’effet que je te faisais, je n’ai plus pensé qu’à être à toi !
En bonne Suissesse, elle parlait lentement, déversant de l’ambroisie dans mes veines. J’étais en elle, plié sur elle pour que ma bouche se promène, caressante, sur son front, ses yeux, son petit nez, et enfin sa bouche qui reprenait son monologue, entre deux baisers. Elle m’enserrait de ses bras, et…de ses jambes ! Alors, paroles brûlantes et chair itou, pas étonnant que ‘Popaul’ ait voulu être de nouveau à la fête…
J’ai donc repris de très, très lents va et vient…et senti qu’elle serrait les muscles de son sphincter vaginal…
J’ai dit alors, voix rauque, sans doute comminatoire :
- Oui, serres…serres…empêches moi de sortir…empêches moi de rentrer…
- Oui, j’essaye…mais c’est pas possible, non ? Et…c’est trop bon…mon chéri, comment
tu peux encore ?…oui…oui…
C’était reparti… et j’ai pensé :
- Bon Dieu ! Moi aussi, j’croyais pas çà possible… et c’est bon, putain ! c’que c’est bon !
Cette fois, çà a duré, duré, duré…

Longtemps aprés, collé à elle, ses bras et ses jambes m’enserrant, j’ai réalisé que nous étions essouflés tous les deux, et que je l’écrasais…Je me suis retiré d’elle, disant :
- Moi aussi, je ne pensais plus çà possible…ce n’est plus le mont Salin, ici, mais le mont Câlin !
Nous avons ri… à part les cigales et les oiseaux, nous étions seuls au Monde ! Puis, doucement, voix posée, heureuse, elle a repris son soliloque :
-J’ai eu encore un orgasme ( l’autre disait : « J’ai joui ! » ) Je ne croyais pas çà possible, et je ne me reconnais plus…Tu sais, ‘mon Amour’, je peux compter ‘mes Hommes’, ceux qui m’ont fait l’Amour, sur les doigts d’une seule main ! Et çà avait très mal commencé…

Après un silence forcé, à cause de mes baisers, elle a continué :
- C’était à Genève ou il y a un Frère de ma Mère qui habite là encore…J’avais douze ans, j’étais naïve, bête on peut dire : une éducation stricte, sévère ou il n’y a aucun dialogue !J’aimais beaucoup cet Oncle, je crois que je cherchais en lui le Père affectueux que je n’avais pas à la maison…
En vacances, chez eux, j’étais toujours sur ses genoux, trop câline, j’ai compris après…Un matin, il m’a emmené à la pêche, avec lui. Ils ont un petit chalet au bord du lac. Quand il a commencé à me caresser, j’ai laissé faire…mais vite, j’ai compris que ce n’était pas bien, trop intime ! J’ai eu peur, je le lui ai dit…mais il s’est mis à rire, répondant : « Tu vas y passer, ma Petite, tu m’as assez allumé ! ici tu peux toujours crier… » Il m’a jeté sur le vieux canapé, j’ai pleuré, supplié, je me suis débattue, mais comment résister à un homme de trente et un ans ?Il m’a enlevé la culotte et m’a violé une première fois !
Après il m’a dit : « J’avais mis de la vaseline, tu vois que çà s’est bien passé…et tu n’as pas encore tes ourses ( !) tu ne risques rien ! »
En hoquetant, elle a continué :
- Il m’a complètement déshabillée et il a recommencé à me caresser de force et m’a encore violée…Je lui disais en pleurant qu’il irait en prison, mais il ricanait : « Personne ne te croira…tu es toujours collée à moi ! Je dirai que c’est toi qui a voulu. C’est toi qui sera punie… »
Elle pleurait à gros sanglots, maintenant : J’étais sidéré !

Elle a continué :
- J’ai eu trop honte, pour moi, pour ma Mère ( c’était son frère !) Je n’ai jamais plus voulu lui parler. Je crois qu’à la longue, elle a compris, ma Mère ? Mais elle s’est bien gardée de me poser des questions ! J’avais eu très mal. Le mal au ventre a persisté, mais c’était mes premières règles que çà avait déclenché !
Et après un silence :
-C’est depuis ce temps là que je suis devenue méfiante, réticente. Vers seize ans, j’ai eu un petit Copain. Je croyais y tenir…Pour ne pas le perdre, je l’ai laissé faire, et puis dans le fond, j’étais curieuse de recommencer, autrement…mais avec un préservatif, je n’ai pas apprécié du tout ! Plus tard, à vingt ans, en Fac, j’ai eu un Ami de vingt ans lui aussi : Etudiant ensemble, sortant ensemble, mais chacun sa chambre…Quelquefois je lui faisais plaisir, pour le garder, toujours avec ces préservatifs dont tu as horreur, je comprends maintenant pourquoi…
Il y a trois années, maintenant, Ralph est devenu mon professeur : J’ai de suite été amoureuse, je le croyais sincèrement, mais c’était de l’admiration, surtout ! Il est brillant, prévenant, il est devenu affectueux : Enfin le Père que je recherchais, non ? Lui, c’est le samedi soir, parce que le lendemain on peut dormir plus longtemps… Quelquefois en semaine, si on sort et qu’il boit un peu ! J’ai pris longtemps la pilule, mais vaginalement, je me croyais frigide…
J’ai pensé :
- Une de plus !
Elle continuait :
- J’ai honte, mais Fred ( l’étudiant ) il m’avait appris les caresses du clitoris…des fois, je le fais toute seule ! Ralph, je ne l’ai jamais trompé, même pas tentée de le faire ! Je ne comprends pas du tout ce qui est arrivé aujourd’hui…Toi, tu es le Diable, non ?
Moi :
-Oh ! Un pauvre Diable alors : Si tu savais ! Même pas ce vieux Faust qui avait vendu son âme au Diable…C’est Cervantès, je crois, qui a écrit quelque part : « L’Homme est de feu, la Femme d’étoupe…et le Diable souffle sur les deux… » Je ne crois plus depuis longtemps au hasard, et pourtant ? Un beau jour de croisière, le soleil, la mer, ces îles en vue, et ce bateau qui te déséquilibre devant moi…Je croyais revivre d’autres moments disparus à jamais ! Ensuite, ta présence à mes côtés, et nos corps dénudés entièrement, même au milieu d’autres Naturistes, j’ai perdu les pédales, et osé ! Paul et Virginie sur la Plage noire… Mais à l’Oustaou de Diou, au nom prédestiné, les autres n’existaient plus, il n’y avait plus que nous : Adam et Eve au paradis, non ?
[ Par mimétisme verbal, je me mettais à utiliser son : non ? ]
Pendant tout ce temps, allongé prés d’elle, ma main droite n’était pas restée inactive. Sur mon bras gauche, elle avait posé son cou, ma bouche à hauteur de son visage ne restait pas inactive, elle non plus…, et « il me venait des idées… » comme chantait le ‘vieux’ Sardou…Quand je lui ai chuchoté à l’oreille ce que je voulais faire, elle a eu un petit rire nerveux :
-Mais…je vais être ridicule dans cette position, non ?…
Toujours en chuchotis, j’ai plaidé ma cause : « La guerre du feu… » les Centaures, etc…malgré sa réticence, je lui ai fait prendre la position de la ‘prière arabe’…
Elle s’est alors écriée :
- Oh ! J’ai la tête dans le sable, je ne vois rien : comme une autruche !
Mais je l’avais déjà pénétrée, et tenant ses hanches, tirant avec les mains quand je m’enfonçais en elle…c’était de vrais coups de bélier qui lui ont tiré un : « Ooh ! » Etonné…puis des : « Haaa ! » plus aigus, mais très doux !
Je savais par multiples expériences, qu’après avoir éjaculé trois fois, cette position de la partenaire me ferait ‘bander’ indéfiniment grâce au mental possessif habituel qui s’affichait dans ma tête dans en jargon ‘pied–noir’ :
- Putain ! J’lui donne bien l’ compte, comme çà…tant qu’elle en veut…tiens…tiens…C’est bon tout l’temps, mais ‘j’crache’ pas…
Et d’une voix rauque, impérieuse :
- C’est bon ?
Elle, encore plus fort :
-Oui…Oui…Oui…
Dix minutes, peut–être plus, se sont passées ainsi…Subrepticement, du coin de l’œil, j’ai regardé ma montre : Il fallait en finir ! Je me suis arrêté et penché vers elle, soufflant un peu, j’ai dit à son oreille :
-Tu veux bien te retourner ? Je vais continuer en ‘Missionnaire’…je veux te sentir tout contre moi…
Elle m’a dit, très fort :
- Oh ! Oui, mon Chéri, toi tu sais tout…tu m’apprends tout !
Retournée, je l’ai mignotée d’abord, mais quand j’ai pris sa bouche et l’ai fouillée impérativement, le désir, à nouveau m’a fait reprendre possession d’elle…Après un ‘staccato’ de mitrailleuse lourde, j’ai joui longuement, continuant des va et vient, lents, presque douloureux !

A cent mètres de là, sur l’esplanade, si des quidams étaient passés à ce moment là, ils auraient cru entendre un barrissement d’éléphant ! Essayant de moins peser sur elle, nos corps encore épousés, nous avons lentement repris notre souffle…et j’ai pu parler :
-Il est 15 h passées, si tu veux voir le sémaphore, il est plus que temps… après on descendra sur Notre Dame de la Repentance, la bien nommée, pour demander la rémission de nos pêchés, non ?
Mais elle :
- Tant pis ! J’ai été et je suis trop heureuse pour …restes encore un peu en moi : je ne peux me faire à l’idée que çà va être bientôt fini, nous deux ! Tout à l’heure, j’ai été un peu vexée, humiliée de ce que tu m’avais demandé…Je n’ai pas osé dire non, heureusement : quel plaisir tu m’as donné encore…c’est çà la Furia Francese, non ? Ce n’est pas les Italiens mais les Italiennes qui ont trouvé cette expression lors de leur conquête par les chevaliers de François 1er !

*


J’étais soudain très, très fatigué ( on le serait à moins ? ) J’ai pensé au vieux Père Graziani qui disait souvent, à l’âge approximatif que j’ai atteint à mon tour ( !) :
-Ah ! Si je pouvais mourir en ruant dans les ‘brancards’ !
Mais ma pensée suivante a été :
-La Petite ne mérite pas çà, que d’emmerdes ce serait pour elle…
Puis, je me suis endormi !
Oh ! Pas longtemps, quelques minutes seulement comme le Marin à la barre de son voilier…Réveil aussi soudain : J’ai réalisé que j’écrasais de tout mon poids ce petit corps brûlant, qui me supportait bravement !
Je me suis redressé sur les coudes, je me suis à nouveau plié en point d’interrogation pour embrasser son front, ses yeux, sa bouche…Bouche contre bouche, j’ai murmuré :
- « Fermes sur moi ton bras qui tremble – Nos deux corps, nos deux cœurs, nos deux bouches…Ah ! Je vis…tout est chaud… »
- Pierre Louys, a-t-elle murmuré… J’ai lu les poèmes saphiques, mais Toi, comment se fait-il ?
Mes lèvres ont pesé sur les siennes pour ne pas évoquer un passé si lointain…et présent à la fois !
Ma langue l’a fouaillée, mon ‘vit’ encore gonflé dans cette grotte de la Nativité d’où nous sommes tous issus, s’est complètement raidi…J’ai recommencé de longs va et vient avec cette pensée lancinante :
- C’est sans doute la « Toute, toute dernière fois… »
Mais elle a dit, presque humblement :
- Moi…Je peux ?
Toujours unis, nous avons roulé…Une fois sur le dos, j’ai senti les inégalités du terrain, ébloui par un rayon de soleil qui perçait la sylve ou nous nous étions caché…
Elle était à genoux, le torse relevé un peu…je l’ai observée dans sa danse désordonnée à la recherche du plaisir ! Mes mains sur ses hanches veillaient à ce qu’elle n’échappe pas à mon pivot, tandis que repassaient vaguement en mon esprit les images de celles qui, dans la même position, m’avaient dit, aimer çà, parce qu’elles « Tiraient leur coup à l’envers ! »
Bien plus adroites et averties que la pauvre petite Lady Chatterley qui se tortillait sur moi…J’étais crispé, tendu de toute ma volonté à ne pas exploser, et la priver d’une partie de son plaisir…
Mais elle s’est énervée de sa propre maladresse : Se laissant aller sur moi, elle a embrassé ma poitrine, disant :
- Tu fais tellement mieux que moi, mon Chéri…Toi, donnes moi du plaisir !
Encore une fois retournée, je l’ai besognée à mon rythme : c’était ‘autrement bon’…Souffles mêlés nous avons partagé notre extase ! à mes bruits de gorge, rauques, répondaient les siens, plus aigus !

Depuis six ans j’avais fait mon deuil de tout çà, et je n’avais pas imaginé connaître à nouveau un tel embrasement partagé…Après un final de 14 juillet, nous avons prolongé ce Nirvana, encore de longues minutes, sans , dans un profond recueillement que j’ai du interrompre :
-Il n’est que temps de lever le camp, mon petit chou !
Mais elle :
-Un chou à la crème, alors, non ? Si demain je n’achète pas une pilule du lendemain je risque bientôt de devenir un Bibendum, non ?
Je ne l’aurais pas cru capable de ce genre d’humour à la Française…
J’ai toujours des kleenex dans les poches, j’en ai sorti plusieurs pour qu’on puisse s’essuyer, mais elle a dit :
- On aurait besoin d’un autre bain, non ?
- Du sémaphore on peut descendre rapidement vers la plage de la Courtade, on pourra très vite se rincer. Mais en maillots, cette fois, autant les mettre de suite !
Rhabillés rapidement, VTT récupérés, on a fait une trop courte pause devant le sémaphore d’ou la vue est admirable, puis nous sommes descendus sans un coup de pédale, vers la Plage de la Courtade : Immense, familiale, sans Naturistes…
Ma mémoire pêche peu d’images précises de ce petit bain ou pourtant nous nous sommes amusés, riant comme des gosses du bon tour qu’on venait de jouer à la vie de tous les jours…
Au rhabillage, pendant que je tenais la grande serviette de bain autour d’elle, elle m’a dit en riant encore :
- Je vois que çà te fait encore envie, non ? Ah ! Si on avait du temps ?
Mais il n’était que temps ! Les VTT rendus, une bouteille d’eau fraîche achetée en passant, nous avons terminé le parcours en courant sur les quais…
Le bateau était là, mais la montée à bord n’avait pas commencé. En vraie petite souris, elle s’est infiltrée dans la file d’attente [ çà m’en a rappelé une ‘autre’ qui se glissait ainsi dans la cohue des Coureurs avant un départ de course à pied…] Elle a embarqué avec les tout premiers passagers et a retenu notre place sur le pont avant : banc en biais, côté bâbord, sous la cabine de pilotage.

En attendant le départ, nous avons tiré de nos sacs, des barres de Mars ( un coup de barre ? Mars et çà repart ) pour moi…et d’Ovomaltine chocolatée (marque Suisse ) pour elle. L’exercice nous avait creusés ! Retour en cabotage le long des côtes : Presqu’île de Giens, Hyèrres, La Londe, le Fort de Brégançon ou nous avons fait une boucle au ralenti, Cap Bénat…
Le marin continuait à donner des explications au micro, le sens des paroles nous échappait.
Elle n’a plus filmé : Lovée contre moi, elle me parlait à l’oreille, vu le bruit, ou reposait sa tête sur mon épaule…Les mêmes commères, ont ricané et fait des commentaires à voix haute, qu’elle m’a traduits :
- Elles disent : « Les Filles maintenant, rien ne les arrête…Ce matin, elle était seule, celle là, et ce soir elle est collée contre ce vieux type… » Moi, je leur souhaite de connaître le Bonheur que j’ai connu dans tes bras aujourd’hui…
A son oreille, j’ai répondu :
- Tu es une merveilleuse Petite Princesse, et comme a dit Gabin à notre Michèle Nationale :
« T’as d’beaux yeux, tu sais… » De grands yeux parfois rêveurs, parfois très vifs, selon, mais tu m’as dit être myope et avoir perdu une de tes lentilles ? C’est pour cela que tu n’as eu aucun recul devant mon masque de Vieil Indien déplumé , qu’elles dissèquent, ride à ride, elles…
J’ai vu que ses yeux s’étaient embués, je les ai embrassés : Tant pis pour la galerie !
Et de nouveau, contre son oreille :
- Chut ! Ne dis rien…ne pleure surtout pas, c’est une immense joie que tu m’as procurée aujourd’hui : un vrai miracle ! Excuses mon étonnement, moi qui il y a déjà six ans, ai amalgamé, malaxé et adressé ces vers lus je ne sais ou :
« Dans la clarté de tes prunelles – J’ai vu, ironie cruelle – Que j’étais vieux, que j’étais laid – Que je n’ai rien à espérer – Plus d’Espoir… plus d’Aventure – Il me faut revêtir l’armure – De la triste réalité –Affalé, découragé – l’Ombre descend et me submerge – Elle roule sur moi et gamberge – S’amusant à me faire languir – le Noir Oubli qui doit venir… »
Elle s’est serrée contre moi, disant :
- Il est beau ce poème, mais qu’il est triste…
J’ai arrêté la suite, d’un baiser, puis recommencé dans son oreille à cause des haut-parleurs :
- Souviens-toi toujours…De ce beau jour….ou tu m’as redonné….ma fierté !
Grâce à Toi, chaque matin, je vais moins haïr, ce vieux visage… que je rase !
Elle a bien voulu sourire ! Il me serait impossible de rapporter, dans l’ordre, et dans leur intégralité, la teneur de ces chuchotis à l’oreille sur le bateau !

*

Débarqués au Lavandou à 17h30, comme prévu, il nous est resté une heure de battement avant le départ de son car pour Antibes : le glas de cette incroyable journée, hors du temps, avant l’adieu aux… larmes, comme je n’en ai, hélas ! Que trop connus !
Nous nous sommes d’abord assis sur un bloc de rocher, au bout de la jetée du Port, et là, ont repris les dialogues ou parfois, de longs monologues, pour répondre aux questions posées…
-Plus rien avec ta Femme…Comment est-ce possible ?


Cela l’intriguait à juste titre et elle m’avait tellement parlé d’elle, que je me suis lâché un peu : je lui devais bien çà pour m’avoir fait confiance et accepté la copulation sans protection, au péril de sa jeune vie ! Je lui ai donc fait un résumé, en regardant la mer, elle aussi, la tête sur mon épaule :
- Mes jeunes années, ont été illuminées par un être de lumière qui m’a été arraché brutalement par le Destin. Ce premier Amour n’a pas ainsi subi l’écume des jours et ne s’est pas érodé avec le temps ! Après ce que j’avais connu, j’ai sans doute trop demandé, trop espéré d’une Femme… Une lune de miel qui devient vite une lune de fiel ! A la loterie du mariage, encore faut-il être un bon numéro soi-même…On tombe dans les non-dit, les blocages, les reniements, les acceptations d’un état de choses par lâcheté et veulerie…
A ce moment là elle m’a interrompu, avec véhémence :
- Ce n’est pas possible, tu te dénigre trop…
J’ai répliqué :
- Mais si, avec tous les bons prétextes habituels qu’on se donne : Famille, entre autres. De vrais Parents adoptifs, qu’on adore et qui ont tellement misé sur ce mariage…puis les Enfants ! Oui, deux, à 11 ans d’intervalle…à cause des huit années de guerre d’Algérie…années terribles vécues en commun : la meilleure image, c’est une paire de bœufs attelés au même joug et qui s’efforcent de tirer le char dans la bonne direction, malgré les ornières et les pièges du chemin…de la Vie !
Elle m’a coupé :
- Je commence à mieux comprendre…
J’ai continué :
- Pour ce qui t’intrigue, le sexe, cela compte beaucoup pour l’Homme, moins pour la Femme ! A l’époque il n’y avait pas la pilule…J’abrège : Chambre à part, sous prétexte que je ronfle la nuit. Dés lors, mes élans (sic) sollicitations, prières, exigences…qui pour l’autre sont devenus obligations et corvées du mariage ( !) Acceptées avec de plus en plus de réticences…Madame se faisant attendre pour ce qu’elle appelle le passage à ‘l’abattoir’, traînant interminablement dans la salle de bains…puis se prêtant, tendue, crispée, à mon unique assaut ! Le pire, quand je me risquais à quelques préliminaires, c’était d’entendre invariablement : « allez, grouille ! » J’en termine, par le soir ou il m’a été répondu : Je ne suis pas ton tiroir à… saucisse ! Je ne l’accable pas pour autant. Il y a le reste, tout le reste : elle a porté la Famille sur les épaules. La maison, les Enfants, le travail, et…un mari qui s’investissait trop dans le sport !
- Tu en parles avec respect, et admiration, non ? Mais tu as du avoir des aventures, non ?
- Oui, mais je ne les ai pas spécialement recherchées…surtout pas ce qui pouvait devenir sérieux…mais quelquefois, c’est plus qu’un droit, presque un devoir de se prouver qu’on est encore un Homme, capable de donner du plaisir à une Femme ! Quant à y donner suite, j’en ai eu l’occasion, mais cela eut été au détriment de bien des choses…
- Tu n’as jamais songé à divorcer ?
- Il y a 6 ans, nous y étions presque…c’est elle qui en avait pris l’initiative…Avant cela, sur des années et des années, il y a eu d’abord, celle qui n’a pas su attendre, preuve qu’elle ne tenait guère à moi ! Puis, à la fin des évènements d’Algérie, une Amie autant qu’Amante, qui s’est effacée devant la grossesse non désirée de l’Epouse, et pas par la faute du chat !


Un soupir et j’ai repris :
-Plus tard, une Minette qui avait vingt ans de moins que moi…[ J’aurais pu lui dire qu’elle en était le sosie, 20 ans après ! ] Celle-la, a trop écouté sa famille, ses collègues, et.…je ne sais qui, pour notre différence d’âge ! Comme disait Bedos, sur scène : « Une différence d’âge ? C’est jamais qu’une différence d’âge… »
Nous avons éclaté de rire et j’ai continué :
-Tu as vu que je pouvais ‘assurer’ aussi bien que je l’aurais fait à ton âge…oui mais voilà, la Société nous rappelle chaque jour ses normes et ses tabous !
J’ai évoqué aussi la dernière, une ‘poupée Barbie’, qui avait 14 ans de moins que moi, et qu’ensuite j’avais baptisée « La Reine Néfertiti » sur la plage naturiste de Pampelone où nous avions campé tout un mois…
Bibi, voulait en savoir plus, j’ai continué :
- Elle ? Un corps à la plastique impeccable, une blonde naturelle, des yeux bleus qui savent se faire langoureux, un visage quasi inconnu sous les fards et les apprêts ! J’y ai cru, jusqu’à ce que je m’aperçoive en ce mois de vie à deux, que j’étais pour elle une ‘occasion’ de se sortir d’une matérielle étriquée…A l’inverse de chez moi, j’avais une poupée Barbie, toujours prête aux câlins, les appelant même, mais pour le reste : Rien ! Désillusions…. Décalage entre le concret de ce qu’on a et la galère de ce qui sera forcément ! Finalement, divorce arrêté d’un commun accord…Pas de saut dans l’inconnu au risque de perdre le peu de confort matériel et de sécurité, qu’une longue vie de labeur, et de thésaurisation difficile, nous a procurés !
Main dans la main, nous avons marché sur ce long quai qui borde la grande jetée du Port. C’est elle qui parlait maintenant et j’ai du résister à son plaidoyer, pour qu’il y ait au moins une suite épistolaire à cette belle aventure que nous venions de vivre…J’ai cité Nerval :
« Heure frivole – qu’il faut saisir – Passion folle – qui s’envole – après le Plaisir… »
Mais elle n’était pas convaincue : L’Homme fantasme auparavant, la Femme construit après…
Que de ‘Si’ elle a débité ! Entre autres :
- Si mes Amis n’avaient pas projeté un voyage à Avignon et aux Baux de Provence, pour me faire connaître cette région, j’aurais pu revenir demain, non ?
- Si cette croisière avait eu lieu en juin, j’aurais pu m’inscrire à la Fac de Lyon, pour ma dernière année, avant ma thèse, c’était possible. On aurait pu se voir, non ?
Je l’ai coupé :
- Cela eut été jouer à qui se fatiguerait le premier, non ? Tu sais, Sartre l’a bien dit : « L’Enfer, c’est les autres… » Notre Société nous fait payer jour après jour, une vie hors normes… Ce qui est Merveilleux aujourd’hui t’apparaîtrait peut-être désuet et déraisonnable, avec le temps…Demain pour moi, c’est le seul Avenir que je peux envisager : J’ai eu un ‘pépin’ de santé, inexpliqué et inexplicable ! Demain ? Je serai peut-être mort !

Voilà qu’elle pleurait : De grosses larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues Décidément comme à la Minouche du passé, j’avais l’art de lui tirer des larmes, et comme elle, elle essayait de se reprendre en brave petit soldat !
J’ai enserré sa taille, l’ai attirée à moi, et bu ses larmes, embrassé ses yeux avant de continuer :
- Tu sais dans ma jeunesse, j’entendais une vieille chanson, les scies d’alors, qui commençait ainsi : « Ramona, j’ai fait un rêve merveilleux… »
- Oui, du répertoire classique, même…
- Une chanteuse à voix de l’époque, détaillait aussi : « Il ne faut pas briser un rêve… » ce que doit rester cette journée ! Dans trois jours, tu vas retrouver Ralph et…la Réalité des choses…
-Je ne sais pas si je vais être la même ? L’Admiration pour lui s’est depuis longtemps perdue dans les petits incidents de la vie de tous les jours…
…Maintenant que tu m’as appris l’amour : un embrasement dont je n’avais pas idée, je crois que je vais lui demander un break de réflexion, en lui en donnant la raison !
Moi, j’ai pensé à ce monsieur je ne sais plus qui, qui a écrit : « Les Femmes prennent un Amant par Amour, ensuite elles prennent des Amants pour l’Amour… » Et j’ai espéré ne pas l’avoir trop perturbé, cette Petite…mais que dire ? Que faire ? Je n’y pouvais plus rien !


*


On arrivait sur le boulevard du Front de mer, elle m’a dit soudain, tournée vers moi :
-Tu sais que tu es encore en moi ? Et çà tu n’y peux plus rien ! Si je n’avais pas à réussir la dernière année importante de mes études, je ne prendrais pas de pilule dans l’espoir d’avoir un petit Sportif…le plus beau souvenir possible pour perdurer ce qu’on vient de vivre, non ?
Mais devant ma tête, elle a éclaté de rire disant :
- Je plaisante un peu, non ?
Et j’ai complètement oublié cette phrase qui s’est avérée prémonitoire...
Je connaissais, sur ce boulevard, un établissement qui fabrique d’excellentes glaces italiennes, mais elle n’a pas voulu que nous nous installions dans la salle :
- On est si bien à l’extérieur, encore un peu face à la mer… » m’a-t-elle dit. On s’est fait servir le même double cornet pour chacun : Vanille et…fruits de la ‘passion’, ce qui nous a fait éclater de rire, comme des gosses !
Sur ce boulevard, bien sûr face à la mer, nous nous sommes assis sur un banc pour déguster nos cornets. Je savais mon ‘associée de la Vie’ à Toulon [ Pour moi, merci bien : « laisses béton ! » ] Donc qu’elle rentrerait bien plus tard. Il m’eut été égal qu’elle me voie en compagnie de cette jolie petite Princesse [Pas des « Mille et une nuits » mais d’un seul jour, hélas ! ] dont j’étais très fier, mais à quoi bon la vexer, et réanimer des discussions obsolètes…
Par contre, nous avons subi des regards peu amènes de certains flâneurs qui déambulaient, et elle s’est mise à chantonner : « Les Amoureux qui se bécotent sur les bancs publics – se foutent pas mal du regard oblique, des passants honnêtes… »
Puis :
- Se ‘foutent’…c’est un vilain mot, non ?
- Brassens se voulait anarchiste jusque dans ses chansons, mais c’est un grand Poète…

Ont suivi des mots, des débuts de phrase, qu’on débutait dans un bel ensemble, sans se concerter, du genre :
- Jamais je n’oublierai…
Ou avec un seul mot différent... Elle :
- Je ne croyais pas çà possible…
Moi :
- Je ne croyais plus çà possible…
Ou un seul mot : « Merci ! … » qui se concluait par un baiser !

Une nuée d’oiseaux blancs, criards, tournoyait au-dessus d’un bateau de pêche qui rentrait au Port. Elle a dit :
- Ce sont des Albatros, non ?
- Des mouettes rieuses seulement, et pas « Le Prince des nuées – Qui hante la tempête et se rit de l’archer… »
- Baudelaire est ton Poète préféré, non ?
-J’aime le parfum vénéneux des fleurs du mal, mais ce qu’il a écrit sur la mer est très beau, très propre…Quand je vois ces oiseaux dans le ciel, je pense à : « Derrière les ennuis et les vastes chagrins – Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse – Heureux, celui qui peut d’une aile vigoureuse – S’élancer vers des champs lumineux et sereins… »
Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présen
Ven 31 Août 2007, 14:07 par jan goure sur Les liaisons sulfureuses

Morphine [Yaoi]

2. La face innocente du Premier Rituel

Tom se leva le premier du lit, puis enleva la couette qui tenait son petit frère au chaud. Il découvrit un corps identique au sien, d’une beauté qu’on ne peut jamais égaler. Bill s’étira et Tom toucha la petite étoile que son jumeau avait sur la hanche. Il caressait sensuellement le bas du ventre de son frère, égarant ses doigts sur son nombril et sur son sexe. Bill riait car ça le chatouillait. Il se redressa pour se retrouver assit. Il croisa les bras en se frottant le torse: il avait un peu froid. Mais plus que jamais il était heureux. Tom lui tendit la main pour l’aider à se lever.
Ils se retrouvèrent face à face à se contempler. Et là, il n’y avait plus que leur coupe de cheveux pour les différencier, ainsi que les tatouages du petit frère. Ce dernier s’approcha et colla son corps à celui de son frère. Il nicha sa tête dans son cou et mordilla le lobe de son oreille. Puis, sans qu’ils ne communiquent par mots, ils s’écartèrent l’un de l’autre, puis Tom prit la main de son frère. Ils sortirent de la chambre, Tom devant, son petit frère sur les talons. Ils descendirent les escaliers et, après que Tom s’eut assuré qu’il n’y avait vraiment plus personne dans la maison, ils se dirigèrent vers la cuisine.
Là, Bill resta debout au milieu de la pièce, sur le carrelage à carreaux noirs et blancs. Il avait un peu peur, mais il laisserait son frère s’occuper de lui. Tom caressa son frère pour le mettre en confiance, épousant les formes de son corps de ses paumes de mains. Il déposa furtivement un baiser sur les lèvres de son petit frère, puis se sépara de lui. Il ouvrit le frigidaire et en sortit une bouteille de lait non entamé. Le liquide était alors pur. Tom ouvrit la bouteille et laissa le bouchon rouler à terre. Puis, sachant totalement que faire cela était un jeu interdit, revînt vers Bill qui se tenait toujours immobile au centre de la cuisine. Ce dernier leva la tête et ouvrit la bouche. Tom versa doucement un filet de lait dans la bouche de son frère qui, dans cette position, ne pouvait pas avaler. Mais c’était le but. Bientôt le liquide blanc déborda, Bill toussa, puis le lait ruissela tout le long de son corps. Tom continua à renverser la bouteille jusqu’à ce qu’elle soit totalement vide. Puis, quand la dernière goutte de lait fût tomber sur la peau blanche de son frère, il laissa la bouteille tomber à terre. Bill rabaissa la tête et avala l’unique gorgée qu’il aura pu boire. Le lait recouvrait tout le sol à présent.
Tom se rapprocha alors de son jumeau et commença à lécher sa peau imprégnée de lait. Il commença par le visage, puis descendit sa langue dans le cou de Bill, puis sur sa poitrine, dans son nombril, sur son aine, sur son sexe sur lequel il s’attarda un peu plus. Bill se laissait totalement explorer sans , souriant et gémissant de plaisir au contact chaud de la langue de son jumeau. Il se sentait entier, complet. Il caressait les cheveux de son frère qui s’affairait toujours sur ses parties intimes. Puis, ne tenant plus debout tellement le plaisir devenait grand, il s’allongea par terre dans la flaque de lait. Ce qu’il n’aurait pas dû faire, car Tom arrêta de lui procurer ce plaisir. En revanche, il se positionna à quatre pattes au dessus de lui et, tout en le caressant, l’embrassait amoureusement. Il frottait doucement son corps sur le sien, leurs peaux glissaient l’une sur l’autre grâce au lait. Les cheveux de Bill se trempaient dans la flaque blanche. Celui-ci avait totalement décollé de la planète, comme son frère d’ailleurs, et errait dans l’espace, un espace si grand qu’il eut presque peur en le voyant. Mais en fait, ça le faisait rire. Il ne savait pas pourquoi, mais il riait. Il se sentait si bien, éprit d’une ivresse de bonheur. Tom, lui, souriait tout en recommençant à lécher la peau de son petit frère.
Ils s’étaient promis une histoire unique et belle, que personne ni rien ne les séparerait. Que pour toujours, ils erreraient dans cet espace sans fond ni plafond. Ils s’étaient jurés de braver les interdits, de vivre comme bon leur semblerait, à deux et rien qu’à deux, sans personne pour les juger. Ils n’en n’avaient pas besoin. Ils savaient qu’ils ne s’en sortiraient pas indemne de cette aventure, mais ils voulaient la vivre et la mordre à pleine dent. A deux, ils ne formaient qu’une seule et unique âme, séparément, ils mourraient de solitude et de peur.
Tom se releva et aida Bill à faire de même. Ce rituel, plutôt inoffensif, n’était pas terminé. Mais ils le laisseraient un moment de côté pour réaliser le second.
Ils remontèrent à l’étage, dans la salle de bain.
Sam 24 Mars 2007, 14:11 par Lyra sur Les liaisons sulfureuses

Soir de porcelaine

J’ai trop fréquenté les bars à putes. Par plaisir du vice sans joie, mais avec des rires gras, des rires cassés. Des rires de bêtes imondes. J’ai trop bu de leur breuvage, fumé des ronds qui empestaient l’euphorie. Trop entendu cette musique mielleuse qui résonnait au milieu des verres qui se cognent les uns aux autres pour se féliciter d’être un homme, d’être là. Ce bar reflétait ce qu’il y avait en moi. Un désordre. Un chaos.

J’ôtais rarement mon imperméable. Je me sentais à l’abri de cet endroit, que je sollicitais au plus profond de moi. C’est moi qui était la négresse blanche, celle que l’on insulte. J’étais la honte de cet endroit. J’épiais les autres, libertins. Je jubilais de les voir se vautrer dans cette ambiance de fumée, sexe, parjure. Je m’incrustais dans les mains des hommes lorsque saouls ils devenaient bestial sur la poitrine des putains. Je devenais leurs bouches. Je ressentais l’émoi de dégoût de ces femmes lorsque la main indélicate saisissait un sein lourd de non promesse. La bouche des hommes vomissait à mon visage des insultes grossières, mais je jubilais de leurs faiblesses. Je transpirais de leurs désirs. Je me tenais bien souvent sur la petite table qui traînait au fond de ce bar de jouissance d’un soir. Mon imperméable, mes bas, mon chignon et mes talons aiguilles me donnaient l’air d’une pute vierge. Tous leurs mots pleins d’indélicatesse me promettaient un dépucelage inavouable. Je les toisais l’air de les inviter à me prendre sur cette petite table. Mais si mon sourire les invitait à l’immorale, mon regard glacé retenait de seulement une main. Je buvais mi-pucelle mi-putain mon verre de whisky d’un trait pour provoquer ces hommes. Je les incitais à venir poser une main dans l’encolure de mon imperméable. Je les bravais de mon regard. Je les jaugeais. Entre les dessous vulgaires des femmes, la couleur des murs violet et rose sale, je devenais la négresse blanche. Négresse blanche, capable d’ajuster une robe longue comme Scarlette O’ Hara, de dentelle et de soie et capable d’être Fleur de Marie. Le mélange des deux était explosif de sueur. J’aspirais par ma peau, mes cheveux de grande bouffée de la fumée de cigarette et mon parfum de bas étage épongeait cette odeur de puanteur. Je répugnais à me sentir, mais je caressais l’envie d’assouvir mes fantasmes de négresse blanche. Le mauvais whisky bavait sur le coin de ma bouche devant tant de débauche dont je raffolais. Ce mauvais jus roulait dans mon corps pour le réchauffer. Le vocabulaire de cet endroit était une crasse épaisse qui se collait à mon imperméable. Les femmes riaient bouches grandes ouvertes, pleines d’ appétit. Les hommes éteignaient leurs rires par des baisers écumants de bave. Tandis que leurs mains plus avides sous ce couvert cherchaient à fouiller la pute ivre de ce débordement charnel. Glauque pour celui qui se trompe d’endroit. Les yeux des hommes et des femmes à demi fermés par l’ivresse d’un soir brillent de façon pitoyables mais cette attente de luxure annonce une fin éminente et libératrice… La négresse blanche fait outrage à ses désirs et part retrouver la petite bourgeoise qu’elle est...

Fille du peuple.
Jeu 04 Jan 2007, 14:33 par Fille du peuple sur L'amour en vrac

Oxford-on-Avon

Je t’imagine avec tous ces touristes, regardant, écoutant, riant, soupirant et puis, j’imagine tes regards et tes pensées s’envoler de l’autre côté du bras de mer, dans un petit coin de France que tu ne connais pas... J’imagine tes doigts effleurant mes lèvres, ton souffle courir sur ma nuque ton visage enfoui au plus tendre. Tu me respires... La musique The Tower of Learning exalte doucement notre émotion... J’imagine tes regards qui se perdent au delà du visible, au delà du temps et des lieux, au delà des personnes... Je vois tes lèvres ... Tu me regardes, tu as pris mes poignets dans tes mains, tes yeux qui fixent les miens et tu me parles... Je sens que ce que tu veux me dire te brûle.. Il y a si longtemps que tu as gardé prisonniers ces pauvres mots, ces mots que j’ai gardé sur mon portable, ces mots de toi, ces mots que je t’ai chanté si longtemps, si souvent, ces mots qui habitent mon coeur... Et puis, tu murmures mon prénom. Je te souris. Pour une fois, c’est moi qui fait silence, pour une fois... Je te parle mais tu es si loin. J’ai vu ton regard désemparé, j’ai deviné ta peur. J’ai pris ton visage entre mes mains, et je t’ai répondu en embrassant ta bouche comme je meurs d’envie de le faire depuis une infinité de temps... J’ai recueilli ton soupir sur mes lèvres. Careless whisper[...]
Tu es seul au milieu d’une foule de gens, une femme à ton côté qui te parle, tu ne l’entends pas.
Sam 16 Déc 2006, 15:56 par dolce vita sur Histoires d'amour
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Ecrire sur bouger Fraise au parfum de rose, De lune à l’autre, Les sables emouvants, Viens..., L'humanité!, Echec et mat, Fraise au parfum de rose, La boulangerie..., Le cockpit d'un airbus..., Pas de retour., Un monde, La croisière bleue..., Morphine [Yaoi], Soir de porcelaine, Oxford-on-Avon,
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