Sorgue m'a volée




Ma plume dessine ton sein
Un éclair dans la nuit
Ton oeil qui reluit
Prise à mon propre larcin

Création d’un dialecte
Qui s’abreuve à ta source
Manoeuvre sensible à l’ourse
Allocution dont je me délecte

Encore ta vie au de mes doigts
Cabre le jour en un arc-en-ciel
Serre dans son étau mon coeur si elle
S’envole encore je le dois

Calligraphie de sentiments
Encrés dans la chair à l’instant
Missive au Plus Grand
Pour un bref rassasiement
Mar 01 Juin 2010, 16:09 par jardinsecret sur L'amour en vrac

La passion

Il m’a été donné de découvrir une fois dans ma vie, les âffres mortelles de la passion amoureuse. Il a fallu attendre 28 ans, pour qu’un jour sans que je m’y attende, l’amour croise ma route et se charge de tout dévaster.

Au d’une semaine d’échanges soutenus sur internet, je réalisais avec stupeur que cet inconnu, dont j’ignorais jusqu’à la couleur des yeux et le son de la voix, m’était tout à coup devenu indispensable, indéniablement vital.
La passion s’empara de moi tout entière et je ne pus la freiner, je n’en avais pas même l’envie.

Deux mois s’écoulèrent à se rêver, se plaire, se découvrir au fil des mails. Un jour de novembre 2009, il traversa la France pour me retrouver. C’était comme si nous nous étions toujours connus. Je tombais dans ses bras, d’épuisement et de bonheur mêlés. J’étais vidée, épuisée par la violence de mes sentiments pour cet homme. Et à la fois, mon coeur était léger, il me semblait sentir pousser des ailes, tout prenait la saveur des possibilités.

Je ne m’étais jamais sentie aussi importante aux yeux de quiconque. Je me sentais belle, désirée, aimée, estimée, attrayante. Il me tenait en vie, et me rendait forte.

Cet homme là est sorti de ma vie quelques mois après. J’avais tout quitté pour lui : ma relation d’avant, ma maison, peut-être même mon travail. Son arrivée dans ma vie a eu l’effet d’une bombe à retardement.

Nous nous aimions trop, mais mal .....
Notre amour n’a pris naissance et intensité que dans l’impossibilité de pouvoir nous aimer et nous réunir. Lui était esclave et prisonnier de sa vie. Je ne pouvais rien faire si ce n’est souffrir et l’aimer en silence. J’étais cette femme de l’ombre, cette maitresse interdite.

Il était tout pour moi, et à ce jour mon coeur saigne et ne palpite plus.
Il a fallu se quitter, se taire, sourire et regarder vers l’avant. J’ai préféré qu’il sorte de ma vie, plutôt que de le lire, l’entendre encore sans pouvoir l’aimer et le rejoindre, sans pouvoir avoir une place dans sa vie.

Il me manque. Il me manquera toujours.
Lun 31 Mai 2010, 13:36 par scorpionne38 sur Amour internet

Promenade dans les bois

L’automne arrive tout doucement
Et nous avons revêtus nos "petites" laines.
Une envie d’une ballade, rien que toi et moi.
Sachant que dessous
Tu portes de la lingerie si sexy
Que je n’ai qu’une envie.
De te" prendre" contre ce tronc.
J’en imagine tous les scénarios.
Sachant que dessous
Tu ne portes que des bas de soie et laine et que j’ai envie de poser sur ton" aine" mes lèvres...
D’enlever ton slip avec mes dents
Et d’en titiller ce bourgeon si gonflant.
De prendre tes seins en coupe dans mes mains si larges
Et d’en aspirer leur si dur et si doux.
Alors lâchons nous!
Déchainement successif s’enchainent
j’ai tant envie que tu m’aimes.

caressedesyeux
Lun 26 Avril 2010, 12:17 par caressedesyeux sur Les liaisons sulfureuses

Le vide

Tu m’as choisie ?!
Il te faut tout de moi :
Toute ma féminité,
Que tu aspires goulûment,
Année après année.
A l’instant où je crois en sortir tu reviens à la charge.
Avec plus de rébellion j’essaie de t’échapper... encore.
C’est un combat pipé
A de souffle, je lutte et espère
Sortir des serres du rapace
Avec quelle arme ?
Et que n’approche aucun homme
Puisque visiblement tout n’est qu’illusion
Ce sont toujours des situations impossibles
Pour un amour inconsistant,
Une illusion,
Et qu’on ne me parle plus de mérite.
C’est la chance, rien que la chance qui unit
Pour la désunion, nous n’avons besoin de personne...
Fatalité ?
Vide
Immense
Trop présent
Regards
Illusions
Désirs
Cette solitude qui s’installe pourtant malgré moi
Qu’y faire ?
Mais espérer quand même
Et, par delà les questions, les frustrations et le manque de l’Autre, Vivre.
Mer 31 Mars 2010, 15:11 par dolce vita sur La déclaration d'amour

Pour lui



Je voudrais pouvoir effacer
Sur ton visage si dur
Toutes ces souffrances morales
D’un simple geste, telle une caresse,
Avec ma main.
Et en effacer à jamais toutes les cicatrices indélébiles.
Que seule moi je connais.
De ma main protectrice.
Et pouvoir atteindre, juste avec le des doigts,
Ton cœur meurtri à jamais.
Faire éclater ton adolescence
Et te permettre de la vivre à nouveau, avec moi.
De rires, de joies
De nos insouciances à ne pas à penser au lendemain
Mais les vivre intensément
Chaque instant auprès de toi.
Permettons à tes rêves de s’accomplir....

caressedesyeux



Mer 31 Mars 2010, 14:21 par caressedesyeux sur Mille choses

Une soubrette



Belle soubrette" éméchée"
A laisser son tablier aux oubliettes........
A "chiper" discrètement le verre d’un client
D’un bon cru millésimé, et médaillé;
Elle en rit encore, et à ce culot de le montrer
En y trempant le de son nez.....
Elle tient encore sur ses jambes gainées de soie blanche
ET lorsqu’elle se penche
On admire son décolleté.
Service terminée, elle dévale sans savoir ou aller.........
" Euphorie, sans suit, regard pétillant
Elle en quitte ses talons,
En perd même la raison
Avale un canapé, puis un autre,
S’en pourlèche les bouts des doigts
Jusqu’à ce qu’il n’y en est plus.
Sublime tentatrice,qui a envie de faire des bêtises.

CARESSEDESYEUX



Sam 27 Mars 2010, 18:37 par caressedesyeux sur Mille choses

Des bisous


Je veux des baisers
Des baisers à m’en faire tomber
Des baisers à ne jamais les oublier
Qui nous transportent ailleurs
Avec beaucoup de chaleur
Sentir tes lèvres se poser
Jouer avec le de la langue
En savourant , et en nous délectant
De ces moments uniques
Propices à nous enflammer
Pour une éternité.............

caressedesyeux


Sam 27 Mars 2010, 18:22 par caressedesyeux sur L'amour en vrac

Le perce-neige


Le printemps est encore loin,
Mais je pointe le de mon nez
Parmi ces belles fleurs
Que sont les violettes, les primevères.
Mais je ne suis que de passage
Moi le perce-neige
Si blanc,à la beauté si pure
Qui hélas! ne dure
Je me sens si triste à l’idée de vous quitter
Car je fais partie de ces fleurs rares
Qui n’a pas de parfum.
On m’oublie facilement.
Serait-on tenter de me cueillir
Car je veux bien vous appartenir
Mais je suis éphémère
Et je dois retourner dans ma terre qui est "mère"
Celle qui prend soin de moi .






caressedesyeux
Mar 23 Mars 2010, 15:35 par caressedesyeux sur Mille choses

Brune ou blonde




Laquelle choisis-tu?
Brune plus inaccessible, et naturelle
Blonde,plus vicieuse et dangereuse
j’encrasse,je m’insère en toi
Je fais souffrir,je détruis
je provoque,j’assouvis des plaisirs.
consolation jours et nuits,a toute heure.
quand tu veux, ou tu veux
par envie,par nécessité,par compréhension.
ça brule!
savoir me prendre par le bon
je suis a vous.
me placer délicatement entre tes lèvres,
sans être tente de me craquer.
délire toi des rêves, des images
mais soit sage.


brune ou blonde qui oserait me résister?
mais prenez garde! je suis un danger.
que je sois grande ou petite
mince ou ronde
quelle importance !
on m’apprécie sur le moment
on m’oublie facilement.
m’aime t’ont ?
pour celui qui m’essaye et qui me goute.
je ne fais que passer
refume moi
tu as besoin de moi

caressedesyeux
(la cigarette)



Mar 23 Mars 2010, 15:21 par caressedesyeux sur Mille choses

Une cigarette





On me roule,
Je me laisse modeler par des doigts
Je me laisse caresser dans l’intimité
on me trouve toute prête
Dans certains endroits
Blanche ou colorée, lisse, pure
Innocente et désirée
Es-tu digne de moi?
Deux, trois, quatre pourquoi pas?
Placez moi ou vous voulez
Entre les doigts pourquoi pas?
J’adopte toute les positions
Je me faufile de partout
J’apprécie la chaleur de ton corps
La douceur de tes lèvres
Je suis a toi, serre moi!
Je me laisse initier,
plaisir pour toi, plaisir pour moi,
Nous n’en ferons qu’un
Parle moi, dévore moi de tes yeux
Hum!!! c’est bon continuons;
As- tu envie de recommencer?
Fuis moi , et je ne serai jamais a toi
En combien de fois arriverez-vous a de moi?
Ne me décevez pas!
Je ne le referai pas
Si je suis bien, et si je plane
Je t’étonnerai des positions qui se succèderont
J’épouserai ton rythme
De mon parfum, je t’envelopperai
Pour mieux t’envouter
Respire moi,détend toi, détend moi,
D’un coup de souffle, je ne suis plus rien
Plaisir partagée
Je suis passée

caressesdesyeux
Sam 13 Mars 2010, 21:32 par caressedesyeux sur Mille choses

Une douce torpeur



Cette envie de plonger,
Dans un breuvage au gout exquis me ravie
Et me met les papilles en ébullition
De sentir cette douce torpeur m’envahir les neurones.
Et dont mon palais en raffole et m’affole
Belle couleur ,dont ses effluves viennent m’enivrer.
Belle saveur d’un mélange de baies sucrées au gout de cassis, fruit des bois
Et dont je prend plaisir à tremper le de mes lèvres
Puis de ma langue, je me met à rêver
Sauter dans une mare rouge dont l’odeur du raisin est bien présent
M’en recouvrir le corps, et s’immerger avec modération d’une tentation, et" macération."
Viens donc me rejoindre au pays de l’ivresse
Ou je serai une déesse qui t’accompagnera et en ferai des délicieux dégâts.

caressedesyeux
Mar 09 Mars 2010, 15:27 par caressedesyeux sur Mille choses

Être de ceux

" Être de ces gens qui ne vous diront jamais qu’ils vont mal, qui vous diront qu’ils savent qui ils sont, ce qu’ils font et où ils vont, qu’ils n’ont pas besoin d’un panneau d’indication pour choisir la bonne route, pas besoin d’un parachute pour sauter du haut d’une falaise, pas besoin d’un antiseptique pour panser les plaies, pas besoin de faire attention pour éviter l’accident, pas besoin de voir la mort en face pour se sentir mourir. Être de ces gens qui ont un passé plus épais que des piles de casier judiciaire, ceux qui n’ont pas besoin d’une balle dans l’abdomen pour saigner, pas besoin de regarder un film à l’eau de rose pour pleurer, ceux que vous auriez tort d’appeler rebelles, ceux qui n’ont pas besoin de drogue pour mourir d’une overdose parce que leur taux de réalisme est beaucoup trop élevé, ceux qui pourraient mourir d’un accès trop fréquent à la mélancolie, ceux qui ne tendent pas la main alors que leur bonheur fait la manche, ceux qui sont en dessous du seuil de la pauvreté mais en plongeant la tête dans leur esprit vous pourriez remarquer qu’ils ont touché la suprématie spirituelle. Ceux qui sont sans être pour autant, les dépravés, les névrosés, les partisans de la débauche, les échecs de Cupidon, ceux qui n’ont pas de haine et qui lui crachent dessus à chaque entrevu avec elle. Appartenir à la classe de ceux qui diront que des mots comme cela ne pourront jamais panser des maux comme ceux-ci, les arrogants, un peu trop sûr d’eux, ceux qu’on regarde dans les yeux pour savoir qui on est, ceux qui ont l’histoire de leur vie ancrée dans le regard, l’histoire d’une souffrance injustifiée et injustifiable.Ceux qu’on aime tous les deux jours parce que le premier ils n’ont pas besoin de nous et que le deuxième nous avons besoin d’eux. Faire partie de ceux qui ont un sourire mal accroché au des lèvres, qui font preuve d’une éloquence sans nom. Être le reflet de la vie, le cœur impitoyable de l’Homme, le regard du dictateur, être la question sans réponse, la phrase sans point... "
Mar 02 Mars 2010, 15:20 par Playdead sur Mille choses

L'absence





J’ai cette impression que tu es toujours à coté de moi
Et pourtant lorsque je me réveille en sursaut
Ma main ne touche que du vide
Mes rêves deviennent cauchemars
Et je te cherche dans ce labyrinthe qui n’en finit pas.
De nos souvenirs si merveilleux
Je repense à nous
Mon cœur se sert comme un étau,
Et mes larmes ne peuvent s’empêcher de couler.
Toutes ces choses partagées ensembles.
Cette absence qui me ronge un peu plus chaque jour,
Et dont je n’en vois pas le .
Il y aura peut-être un jour une lumière qui me sortira de ce néant.
Mais sache que je ne pourrais jamais oublier.
La route est encore bien longue, mais avec le temps
Ma douleur s’atténuera.............

caressedesyeux
Sam 27 Fév 2010, 17:33 par caressedesyeux sur Mille choses

Le toucher


Une palette de couleur,
Par petite touche vient me "taquiner" mon cœur;
Du de mes doigts
J’en effleure les tiens.
De picotement au de ceux-ci
Je me sens soudain au paradis.
Électrisant, et très grisant
Mon cœur bat d’un feu ardent;
Ma main glisse jusqu’à ton bras
D’une caresse tendre que celui-ci entendra;
Ta peau se met soudain à frissonner
Me donnant l’espoir, et l’envie de continue

CARESSEDESYEUX
Ven 26 Fév 2010, 14:43 par caressedesyeux sur La séduction

Pas de calais - fiction amoureuse 1 à 5

1 – La mer

La mer est une mère qui accueuille dans ses bras qu’importe le nom, la race, l’origine ethnique. La mer ouvre ses bras et accueuille les cœurs désamparés et blessés. La mer est généreuse et donne son amour inconditionnel, qu’importe qui la demande et comment.

Je me suis jettée de plein fouet dans ls bras accueuillants de la mer du nord de la Bretagne, espérant et souhaitant que les eaux froides rafraichiraient les brûlures de mon cœur.

Les vagues roulaient comme pour mieux m’accueuillir, elles grondaient un genre de bienvenue rauque et à demi étouffé, mais mon cœur lui, comprenait le doux chant des sirènes.

« Viens, viens à nous cœur éplorée et déplorée, viens que nous te berçions dans nos bras. Nous te ferons oublier tes soucis et tes chagrins. Nous sommes tes sœurs, ta mère, ta confidente. Nous sommes là pour toi, pour appaiser ta peine. »

J’écoutai ces paroles enchanteresses et mes pas, comme guidés par une force indépendante de ma volonté, dirigeaient bon gré malgré le reste de mon corps vers les vagues qui écumaient de passion dévorante. Elles aussi ont aimé. Elles aussi ont un éternel amour déçu.

L’eau était froide. Presque glaciale contre la chaleur intime de mon corps, mais plus j’avançai, plus un bien être indescriptible me prenait et plus l’envie d’avancer plus loin devenait intensément forte.

Il me sembla que la première vague voulait me repousser vers la plage, mais c’était une petite vague immature, et la seconde, plus grande, plus autoritaire et beaucoup plus forte m’attira avec une telle puissance qu’il me fut impossible à ce moment là de reculer, de faire demi tour. La vague suivante confirma les efforts de la seconde et m’entraîna encore plus loin dans la mer houleuse. Soudain, la plage était loin, et la réalisation des efforts qu’il me faudrait pour nager vers la terre sainte et ferme de mes anciens espoirs me fit paniquer. J’étais en enfer et je ne le réalisai qu’à moitié.

Or, la seule et unique chose à ne pas faire en mer est bel et bien de ne pas paniquer. Le corps reprend le contrôle sur les désespérances du cœur et s’agite comme un poisson dans un fillet … ou plutôt comme un triste poulet jetté à la mer. La peur sauvage s’empare des sens, les bras gesticulent, les yeux se ferment, ils refusent de regarder la triste réalitée en face. Les pieds, comme dans un espace aérien liquide, perdent de leur utilité, habitude de milliers d’années acquises chèrement à marchant sur la terre solide gouvernée par une loie gravitationnelle très différente de celle de la mer.

La bouche s’ouvre, avale de l’eau salée, la recrache aussitôt, trop salée, trop froide. Trop.

Là haut, dans le ciel azur, le soleil brille et aveugle, témoin silencieux, caméraman sans équipe de plateau.

Là en bas, l’actrice principale se noie, les éléments sont contre elle, les vagues l’avalent tout rond et elle est presque foutue.

« Est-ce que tu es folle ? »

Il avait hurlé ça à qulques reprises avant que je ne l’entende.

Au début, il y avait à peine la voix lointaine, à demi étouffé par le grondement des vagues. Puis la voix devint de plus en plus présente et claire.

Contact visuel : c’était un homme, un jeune homme, blond, avec des soupçons de rouille tons pastel, délavé. Tout devient délavé après un contact aussi passioné avec la mer. Il nageait vers moi, comme s’il fonçait sur moi. Il répétait sa question, mais je ne répondais pas. De toute façon c’était clairement une évidence : oui j’étais folle. Est-ce qu’une personne saine d’esprit irait s’offrir une petite trempette dans les eaux furieuses et glaciales de la mer ?

2 – L’homme

Un bras solide et déterminé, pour ne pas dire socialement archarné, s’enroula autour de ma poitrine et une force tout aussi déterminée m’attira contre son corps. Une main d’homme solide trouva position sur ma gorge, sous mon menton et comme d’instinc ou d’expérience, poussa mon visage pour le haut – pour m’empêcher d’avaler trop d’eau salée, ce qui par le fait même me força a recracher la dernière gorgée.

Une jolie quinte de toux digne d’une bonne pneumonie me prit et sur le coup je pensais que mon bon Sammaritain avait fait sa part, féliciations, mais que peut-être il était trop tard de toute façon.

« Respire, gamine! Respire ! »

Gamine ? C’était moi qu’il appelait gamine ? Et de quel droit, Monsieur ? Je n’ai eue qu’une dizaine de seconde pour le regarder mais il n’était pas si vieux, pas plus de quelques années de plus que moi … ou plus jeune avec une maturité et une force tranquille ancienne ancrée dans son être, comme un héritage très ancien et très solide.

Son autre bras, celui qui ne s’archarnait pas à me maintenir à la surface de l’eau, faisait des mouvements rotatifs pour aider le reste de son corps à nager vers la plage. Je pouvais sentir la puissance de ses jambes qui poussaient son corps et un poids presque mort à contre courant, contre les vagues déchaînées, furieuses, froides, pour nous ramener à la terre ferme. Je me sentais totalement idiote.

Le grondement des vagues devint de plus en plus lointain, distant, presque comme un souvenir qu’on perd, qu’importent les efforts pour le garder vif. Et mon corps redevint d’une lourdeur insuportable quand mon sauveur me déposa sur le sable humide et frais, mais bien moins froid quel’eau.

Il s’était penché sur moi, son ombre me protégeait du soleil et sans le dire, j’en étais reconnaissante.

Une main derrière ma nuque me fit lever le menton, et pendant que deux doigts me pinçaient sans ménagement le nez, deux autres doigts tout aussi forts me pinceaient la bouche pour forcer mes lèvres à s’ouvrir.

Mes yeux s’ouvrirent d’un coup, comme sous une impulse électrique.

« Je vais bien. J’en ai pas besoin. »

Une quinte de toux me vint encore et il m’aida à me tourner sur le côté pour recracher le restant d’eau salée que j’avais au fond de la gorge.

« Tu n’en as pas besoin, mais tu ne vas pas bien non plus ! »
Il avait ce genre de voix mi profonde, mi tendre, très rassurant pour un homme, dont les subtilités de la variation dépendaient uniquement du ton et du contenu. Et à ce moment là, je n’étais pas en position de marchander ou de remettre son autorité en question.

Et quand on ne peut remettre en question les paroles d’un homme, on peut encore moins remettre en question ses actions.

Il se releva comme si de rien n’était et me prit avec la même souplesse et force que si je n’étais qu’une enfant en bas age et commença à marcher.


3 – L’eau brûlante

Après les aux froides de la mer, la tropicalité quasi brûlante de sa douche coulait sur ma peau comme une onction bénite. Sa voix résonnait agréablement dans ma tête; « Ne me force à venir te rejoindre. » Sur le coup j’en souris comme une adolescente qui se serait fait draguer par un garçon plus âgé, mais je savais que c’était une menace plaisantine sans fondement, ce n’était pas le genre d’homme à abuser de son statut, de l’autorité et des points d’avance juste parceque l’occasion était lui était donné sur un plateau d’argent.

Le fait qu’il cogna pour s’enquérir de l’eau, de mon état moral et physique ne me surprit donc pas.

« Je t’ai apportée des serviettes et des fringues. Je n’ai que des chemises et des pantalons d’homme … »

Je glissai la porte de verre pour le regarder, mais il me tournait le dos, regardant la porte avec une dévotion digne d’une apparition de la Sainte Vierge. Les vêtements en question étaient posés sur le couvercle descendu de la cuvette de toilette : une chemise à carraux bleu, un pantalon bleu marine sombre, des chaussettes. Pas de sous vêtements.

« Je peux te prêter un de mes caleçons si tu y tiens. »

« J’apprécirais … beaucoup. »

Petit bruit discret de la porte qui s’ouvre et se referme.

L’eau qui coulait sur ma nuque et mon dos, glissait sur les courbes de ma féminité et me fit soudain réaliser, comme une épiphanie : c’était un homme et il était beau.

Je le revoyais dans la mer, sous le soleil, les cheveux qui brillaient, même s’ils étaient mouillés, sa barbe de deux semaines … je me demandais comment ça aurait été de ne pas refuser le bouche à bouche ?

Je me laissai aller contre les tuilles de la douche. Non, c’était idiot tout ça. De toute façon, folie passagère passée, l’embassade me trouvera un hôtel confortable, mes problèmes seront vite reglés et je partirai et je l’oublierai.

C’est fou comme la vie peut vous donner des claques sur la gueule quand on se laisse aller.

4 – L’eau réconfortante

« Je me suis presque suicidée et tu me donnes du sirop contre la toux ? »

« Avec la quantité d’eau froide que tu as avalée, ca ne peut pas te faire de tort. »

Une voix posée, calme, mais autoritaire et bienveillante.

J’ouvrai la bouche, pris le contenu de la cuillière et sitôt la bouche refermée, je sentais la force de sa main contre ma bouche. Le goût était fort, atroce, dégoûtant, piquant, mais avec cette main qui pressait avec une telle fermeté, impossible de recracher. Et ses yeux me regardaient si tendrement … pourquoi ? Pourquoi ses yeux m’encourageaient-ils à aller de l’avant, même si dans le présent très concret c’était vraiment difficile pour ne pas dire épouvantable.

J’avalai finalement, pris une grande respiration par le nez et serrai l’édredon du lit comme si forcer les muscles de mes mains allaient me faire oublier ce goût de rat alcolisé dans ma bouche.
Une autre respiration. Les yeux me piquaient et j’avais envie de pleurer. Il retira doucement sa main mais ne me quitta pas des yeux quand j’eus la grande idée de prendre une goulée d’air frais qui me fait tousser d’avantage. J’avalais encore, ma salive était pourtant plus que teintée de ce goût huileux et pestinentiel.

« C’est quoi cette vacherie que tu m’as donné ? »

« Syrop contre la toux de marin. Tu auras envie de courir un marathon demain. »

Je me laissais aller contre l’oreiller. Demain, c’est demain.

Aujourd’hui j’ai envie de mourir.

« Je vais aller te faire du café ou du thé, ça va alléger le goût. »

Mais il ne bougea pas d’un pouce.

« Thé, s’il te plaît. »

Il sourit et se leva.

La chambre était typiquement cette chambre qui hantait ma mémoire et mon imaginaire depuis toujours : la fenêtre à ma gauche, la porte à quelques pas au du pied du lit, le mur de droite couvert comme une mosaique tout en relief de textures et de matériaux différents.

La fenêtre en bois, style ancien, avec des rideaux sombres et lourds en velours bleu fond de mer, presque noir, et les rideaux blancs légers, en dentelle travaillée – sûrement faite par des mains patientes et entrainées. J’aurais voulue savoir comment c’était de se réveiller dans ce lit, et regarder vers la fenêtre, comment ce serait d’entendre l’orage au travers de cette fenêtre, comment ce serait d’ouvrir la fenêtre en été pour laisser l’air marin rentrer dans la pièce ?

Une petite porte discrète, presque cachée par le peignoire accroché en soin coin, et que l’œil ne repérait qu’après s’être longuement perdue à regarder par la fenêtre, donnait sur une petite salle de bains privée mais pratique. Presque collé à la porte de cette fameuse salle de bains, la commode, en bois sombre et verni, d’allure officiellement européenne et ancienne, peut-être même un rescapé du siècle dernier, se tenait devant moi, l’allure fière et austère. Sur le sommet de sa tête, une petite télé moderne, à écran plat, lecteur DVD et une chaîne stéréo, les hauts parleurs se dressaient fièrement sur le sol, de chaque côté de la commode, comme des guardes encores plus fiers. Je souris à la vue d’une cravate cloué aux deux extremités du second tiroir et qui servait de corde à linge pour hameçons de différentes tailles et couleurs.

Le mur, de l’autre coté de la porte qui donnait sur le corridor, qui ensuite donnait sur le salon ou la cuisine, était le plus chargé, pour ne pas dire surchargé de décorations. Un énorme poisson verni et empaillé tenait dans sa gueule une chainette en avec un pendentif de croix en fleur de lys, tandis qu’à son aileron dorsale était accrochée une autre chaîne dont le pendentif représentait un petit petit bateau de pêcheur.

« Moi je suis pêcheur d’hommes »

L’homme qui m’avait sauvé de moi même l’était aussi.
Il revenait avec un plateau sur lequel deux tasses à thé et un pot formaient comme la petite communauté du social.
Il s’installa en face de moi, comme pour mieux me garder à l’oeil d’une nouvelle éventuelle bêtise et me tendit l’une des tasses.

5 – Mon Histoire

Il prit une grande cuillière du contenu du pot et la glissa dans ma tasse – du miel. Ohhh, comme la douceur de cet onctueux délice me donnait envie !

Il s’adossa contre la pièce de bois qui formait la tête du lit, se croisa les jambes et demande, de la même manière qu’un HR vous demanderait de lui résumer les points forts de votre carrière, il me demanda les circonstances qui m’ont pour ainsi dire, jetté dans les filets de ses bras.

« Ça va être long. Et ennuyant et très touristique.»

« J’ai pas entendue une bonne histoire depuis la mort de mon père. Éblouis-moi. »

Une première gorgée de thé, comme tout bon conteur se le doit de faire, et j’essayai de trouver le bon moment où commencer mes mésaventures.

Soupir.

« Eh bien, ça a commencé par un voyage de groupe. Nous partageons la photographie comme point commun, et sur un des nombreux forums sur lequel je m’étais éparpillée, un des membres a proposé de faire un voyage en Europe.

L’Europe en tant que tel … est bien merveilleux mais immense et ca m’a pas follement tentée. Et puis une autre femme a proposée de faire plusieurs voyages, par pays. Le processus a commencé par un vote : quelle région de l’Europe, puis quel pays. Le premier voyage était évidement en Italie. Vingt personnes ont formé le premier groupe. Succès total et incontestable. Trois mois plus tard, la Pologne a conquis un second groupe.

Et finalement, au septième tour, la Bretagne. »

« Old Lucky Seven. Et tu crois que ça t’a portée chance ? »

Un professeur d’université n’aurait pas mieux formulé la phrase, mieux modulé sa voix que lui, entre deux gorgées silencieuses.

Je souris avant de reprendre.

« J’ai assistée à un concert d’un groupe local dans un pub, j’ai mangée plus de poisson en une semaine que durant la totalité de ma vie – et ça c’est un miracle en soi – j’ai vue la mer ! »

Ton extatique malgré moi, les vagues, le bruit, la force de l’eau en mouvement, le ciel, les oiseaux. Je fermai les yeux pour mieux savourer le souvenir de cette première rencontre. C’est comme rencontrer une idole, on se sent en pamoîson, prêt à déclarer n’importe quelle imbécibilité romantique mais soudain, là, devant l’idole, on est à de mots. Rien ne sort. Que l’air salin qui rentre à plein régime par les narines, la bouche, par tous les pores de la peau.

Il but plus de thé. Je me demandai s’il avait envie de rajouter un commentaire, mais il ne dit rien. Pas la peine de tourner le couteau dans la plaie.

« Et puis vendredi après-midi est venu, comme un traître. La fin du rêve. Le voyage du retour. L’adieu. L’avion partait … il est parti ce matin, vers les 6 heures. Et je n’y étais pas.

« Et ton groupe ? »

« La majorité, si. Il y avait un groupuscule de moutons noirs dans le groupe. Deux autres Québecois, un Berbère, et moi. »
Commentaire tue, j’en étais certaine. Il but trois longues gorgées de thé.

« Nous avons décidé de passer la soirée dans un pub du coin, pour ne pas gâcher ces quelques heures dans notre hôtel. Nous voulions profiter au maximum de cette opportunité. »

À mon tour de prendre une longue gorgée de thé, pour mieux revivre les évenements


à suivre ;)
Dim 31 Jan 2010, 00:32 par Ailime sur La vie à deux
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