Sexcape game

Laurent sortait de la salle de musculation requinqué,douché de frais,et heureux de sa nouvelle silhouette. Ces quelques mois d’efforts sur les machines avaient payé. Son corps était plus ferme,plus musclé,et il était particulièrement fier de ses abdominaux.
Ayant gagné en confiance, il espérait rebooster sa libido,en osant être plus entreprenant avec sa femme Natacha,qui,lui semblait-il s’ennuyait dans cette routine.
Aujourd’hui était l’occasion rêvée pour cela,car ils fêtaient leurs dix ans de mariage ce soir,et pour marquer le coup,il lui offrait un ensemble de lingerie sexy et un petit jouet pour adultes.
De son côté,Natacha n’en revenait pas de son audace,et appréhendait la réaction de Laurent quant au déroulement du reste de la soirée,mais il était trop tard pour faire marche arrière.
Ils s’étaient donné rendez vous au "sex crimes",un pub chic et glamour.
Natacha commanda un "surprends-moi", le cocktail surprise,et Laurent"un bonne nuit les petits",à base de red bull,sensé donner du peps,mais chez lui,il eut l’effet de son nom,car à la moitié du verre,il sombra dans les bras de Morphée.

Quand il se réveilla,il se trouvait dans une grande pièce,couché sur un lit taille XL avec Natacha à ses côtés.Ne sachant pas où ils étaient,ils se mirent à arpenter la pièce,encore groggy. L’ endroit était meublé avec goùt,mélangeant meubles anciens et déco moderne.
De chaque côté du lit,il y avait un guéridon sur lequel était posée un seau à champagne,deux verres et une coupelle de fraises.
Il y avait aussi,un fauteuil posé sur un piédestal,orienté de façon à donner une vue plongeante sur le lit,une table sur laquelle trônait un vase contenant de magnifiques roses, en s’ approchant,ils virent une carte au milieu des fleurs,ils s’en saisirent et lurent:
-mon premier est le petit du cerf
-mon deuxième est un amas de choses
-mon troisième est un pronom personnel
-mon tout est une représentation imaginaire de l’inconscient

-Mais c’est quoi ces conneries? s’exclama Laurent.

Au même instant,une voix se fit entendre:

-Bonjour Laurent,et Bienvenue à notre escape Game version érotique.
Des indices ont été disséminés dans cette pièce,et à vous de les trouver,afin de deviner ce que vous devrez faire pour gagner la partie.
Votre femme,Natacha nous à engagés pour vous concocter un programme aux petits oignons.
- Quoi ?Cest toi qui a organisé tout ça?
-Oui,bon anniversaire de mariage mon chéri! dit-elle en déposant un baiser sur ses lévres.

Laurent fut agréablement surpris que sa femme ai pris une telle initiative,et décida de jouer le jeu.
- Je crois que c’est fantasme,la réponse à la charade
-Oui,bien répondit Natacha toute excitée.
L’exploration reprit,ils trouvèrent une paire de menottes dissimulée sous un coussin. Ils ouvrirent les tiroirs du secrétaire,et dans l’un d"entre eux,il y avait une autre carte:" quel est le fantasme de 80%des hommes?
- Voir sa femme faire l’amour aves une autre femme,dit Laurent bien réveillé tout à coup,mais en ce qui me concerne,j’aimerais bien te voir faire l’amour avec un homme et une femme
-Ah bon? répondit Natacha d’un air malicieux
Une lumière s’alluma dans l’esprit de Laurent.
-On est là pour réaliser mon fantasme
-Bongo!!! Mais es tu prêt à le concrétiser ce soir?
-Seulement si tu en as vraiment envie,et pas pour me faire plaisir
-J’en ai envie,et si ça ne va pas,on peut toujours arrêter. Bon il faut que je me prépare,dit elle avec un clin d’oeil.
La porte s’ouvrit et elle sortit.

Laurent de resta pas seul longtemps,une jeune femme entra, se présenta comme s’appellant Zoé,et l’invita à s’ asseoir sur le fauteuil,sortit de sa poche des liens,et lui attacha les mains en arrière et les chevilles aux pieds du siége,puis elle s’en alla comme elle était venue.
Et Natacha réapparut,il ne la vit pas tout de suite car il tournait le dos à la porte,elle se posta devant lui,et il eut une érection.
Elle s’était métamorphosée en déesse. Ses cheveux était lachés et coiffés en boucles souples qui encadraient son visage,ses yeux étaient auréolés d’un trait d’eye liner,accentuant la beauté de son regard,ses lévres teintées de rouge sang,elle portait un corset noir bordé de dentelle rouge et le slip assorti,des bas noirs avec une couture rouge à l’ arrière et des chaussures à talons noires.
Une autre femme entra,très sexy elle aussi,en guêpière de dentelle blanche,le string assorti,des bas blancs à la jarretière de dentelle blanche,elle aussi,des mules à talons. Blonde,grande et fine avec un visage doux,mais un regard foudroyant. Elle approcha sa bouche de l’oreille de Laurent,et posant la main sur son entrejambe,dit:
- moi c’est Bridget,mais dis donc,tu bandes déjà,tu vas avoir du mal à tenir le coup jusqu’à la fin du spectacle!
Puis,elle attira doucement Natacha,et l’embrassa à pleine bouche,elles se dirigèrent vers le lit,s’embrassèrent,et la blonde déposa des baisers dans le cou de Natacha,sur ses épaules,son décolleté,entreprit de dégrafer son corset,lentement,agrafe par agrafe,le jeta à terre,embrassa ses seins,suça ses tétons,en fit le tour avec sa langue,souffla dessus,les mordilla tout en délicatesse. Comme sa partenaire semblait apprécier,car elle gémissait,Bridget continua et caressa le corps de natacha avec ses cheveux,fit courir sa langue sur son ventre,descendit,lui enleva son slip,embrassa son vagin,fit tourner sa langue autour du clitoris de sa partenaire qui gémissait de plus belle,continua de jouer aves son bouton de plaisir.
A cet instant,Brice,le mari de bridget,fit son entrée,il était grand,les cheveux grisonnants qui lui donnaient un air de Richard Gere,il portait juste un boxer qui moulait ses parties intimes.
Il rejoignit les deux belles,qui l’accueillirent en lui ôtant son boxer et l’embrassèrent chacune leur tour,le firent s’allonger,leurs langues glissèrent sur son torse,descendirent jusqu’à son sexe qui était déjà dur,elles le léchèrent en même temps,leurs langues se caressant,puis le suçèrent alternativement,chacune à leur manière,mais divinement bien,l’une faisant des mouvements de va et vient,resserrant sa bouche en remontant le long de sa verge,faisant tourner sa langue autour en même temps qu’elle l’avalait,l’autre l’enfonçant profondément dans sa gorge,donnant des petits coups de langue sur le gland.
C’était très érotique,et Laurent n’en pouvait plus,il avait l’impression que son baton allait craquer tant il était dur.
Les deux déesses,arrêtèrent avant que Brice ne jouisse,Bridget s’allongea,et natacha que le côté transgressif de la chose excitait fut sur elle en moins de temps qu’il ne faut pour le dire,l’embrassa avec fougue,caressa sa poitrine, lui ôta son string,posa une main sur son sexe et trouva cela très doux,elle l’embrassa doucement,puis le lécha,caressa le clitoris avec son pouce,puis le suça,elle s’avérait douée,et Bridget prenait beaucoup de plaisir.
La posture de Natacha offrait une vue imprenable sur sa croupe,et Brice ne put se retenir plus longtemps,il caressa ce cul magnifique,y déposa des baisers,introduisit sa langue dans son intimité trempée,et la pénétra pendant qu’elle faisait jouir Bridget,il alla doucement d’abord,puis voyant que la belle appréciait,il se laissa aller,et accéléra la cadence progressivement jusqu’à ce que Natacha jouisse,puis il jouit à son tour.
Pendant ce temps,les mains de Laurent avaient été détachées pour qu’il puisse se masturber,car il était tellement excité qu’il en avait des sueurs froides.
Quand tout le monde fut remis de ses émotions et rhabillé,ils sabrèrent le champagne.
Dim 03 Juin 2018, 20:57 par Bridget sur Les liaisons sulfureuses

L'ascenseur

Elle était d’un commun qui semblait du banal
Dans son grand manteau brun et sa p’tite queue de cheval
Pourtant à bien y regarder, elle avait quelque chose
Qui faisait d’elle comme un attrait, charme dont parfois on dispose.
On venait d’embarquer dans le même ascenseur
Cette cabine métallique qui à moi me fait peur.
Pour occuper le temps de notre élévation
Je fredonnais mollement un air d’une chanson.
Par quelques courtes œillades je zyeutais cette femme
Qui l’instant d’un trajet avait rejoint mon âme.
Je la surpris maintes fois faisant de même pour moi
Si bien que du hasard il n’y avait de quoi.
En revanche que penser quand la boite s’arrêta
Dans un bruit de ferraille qui vraiment m’affola.
Voilà des circonstances qui tombaient plutôt bien
Pour qui voudrait trouver comment lui faire du grain.
Seulement mon cœur me tournait mal en point
M’empêchant par le fait de saisir le destin.
Me voyant défaillir elle me saisit la main
En m’disant des « monsieur calmez-vous tout va bien »
Puis elle plaqua ma paume sur l’un de ses deux seins
« Sentez mon cœur » dit-elle, « de la peur il n’est rien »
« Par contre » susurra t-elle « j’aurais quelques regrets
Si de cette occasion nous ne pouvions profiter
Personnellement je ne suis pas pressée
Les secours ont le temps avant d’être alertés »
Elle ouvrit son manteau qui me la révéla
Entièrement nue dessous, juste une paire de bas.
La fille était pas mal et joliment bien faite
Je sentis dans le bas que la chose était prête.
« Oui bien sûr » soufflais-je pateusement
« Sachez que sur ce point je vous rejoins pleinement »
Sa bouche se jeta sur la mienne
Puis je sentis sa main sur ma région pubienne.
Moi-même, je ne restais sans rien faire
Lui caressant du mieux, son ferme et doux derrière
Mon pantalon tomba, suivi de mon caleçon
Parachevant ainsi, ma vive excitation.
Tout en se retournant elle ôta son manteau
Vint se coller à moi en me tournant le dos.
« Venez en moi, plantez moi votre engin ».
De quelques doigts agiles je cernais le terrain,
Une grotte bien huilée dans laquelle je glissais.
En rythme soutenu j’allais et je venais
La sentant se cabrer à chaque de mes piquées
Elle se mit à gémir du bien que ça lui faisait
S’agitant le fessier pour je rentre mieux
En quelques déhanchements ce fut le délicieux
J’explosais mon tout moi, l’entendis jouir aussi.
Haletants du combat, nous restâmes ainsi
Accolés l’un à l’autre pour reprendre nos esprits.
Nous entendîmes du bruit dans la cage d’escalier
L’ascenseur s’ébroua, se remit à marcher
Des gens ont dû prévenir le voilà réparé
En prestes mouvements nous fumes rhabillés
Les portes coulissèrent nous étions arrivés.
Dans un demi-sourire et des yeux malicieux
Elle me dit je ne sais, vous dire merci monsieur
De ces frissonnements qui me furent merveilleux
Sachez pour la mémoire que je m’appelle Elise
Elle se hissa vers moi et me claqua la bise,
Puis d’un pas sur et leste elle fila de ma sphère.
Voilà qui me réconcilie avec cette boite en fer
Pensais-je en moi qui n’étais pas peu fier
Ah de ce bon coup-là dont je me souviendrais
Comme d’un encouragement à plus prendre l’escalier.
Jime
Lun 12 Nov 2012, 13:34 par Jime sur Les liaisons sulfureuses

Après midi

En cet après-midi, flânant sans but précis,
Je parcourais les rues désertes de Paris
Au mois d’Aout vidé de ses âmes,
Ainsi on y remarque mieux la silhouette des dames
Habillées de l’été par de légers tissus
Qui cachent à peine parfois le nu…

Non que je sois chasseur d’un bout d’ sein ou d’une fesse,
Mes yeux clignent toujours à la vue de l’ivresse
D’une opportune chair apparente,
Ou d’un rond postérieur dans une robe transparente
Au travers de laquelle se devine, m’en contente,
Une frêle ficelle entre sa fente….

La chaleur du bitume m’assoupissait un peu
Belzebuth en vigueur m’éblouissait les yeux
Un début de soif dans la bouche,
Tout ça ne me donnait au mieux l’envie d’une douche
Au pire sous un ombrage m’endormir comme une souche
Ou y compter seulement les mouches

Sur mon chemin fortuit un parc de verdure,
M’enjôla de céans d’allonger ma posture
Afin d’y caresser le frais.
Je savourais le calme et l’odeur du gazon,
Quand j’entendis bruisser là derrière les buissons
Quelques feuillages avaient bougés.

Curieux de quoi ou qui me troublait la quiétude,
Je m’enquis discrètement d’en trouver la raison,
Et qu’elle ne fut pas ma vision !
Culotte à ses chevilles une femme et non des prudes
Satisfaisait besoin croyant sa solitude,
La croupe offerte, sans inquiétude.

Mais que je ne fus pas au bout de ma surprise,
Quand après que cessa son fin filet doré,
Elle prit une position assise
Et de doigts malicieux se mit à caresser
Lentement, doucement, l’entrejambe écarté
Ouvert aux vents, son fruit sucré.

Reluquant sans un souffle la scène délectable
Avec la seule trouille que sonna mon portable
Qui eut révélé ma présence
Je ne perdais pas une miette, j’étais dans tous mes sens
Agité de secousses au fond du pantalon
J’ouvris braguette, pris mon bâton.

La fille était charmante ce qui ne gâtait rien
Au ballet incessant de ses belles et fines mains
Qui naviguaient jusqu’à ses seins,
Quand soudain l’entendis prononcer de sa voix
Des paroles qui ne pouvaient n’être adressées qu’à moi
J’me sentis pris, fait comme un rat

« Je vous entends Monsieur vous agiter le sang
Trouvons-nous bien malin de faire solitairement
Ce que nous pourrions faire à deux »
De go elle se leva et se saisit de moi
Par l’appendice dressé qui bientôt lui fit feu
Au fond d’sa grotte douce comme la soie

Ne me remerciez pas dit-elle en se rhabillant
J’aime à me faire surprendre par d’inconnus amants
Vous n’aurez ni nom ni adresse
Mais si en souvenir une photo de mes fesses
Vous fait plaisir Monsieur alors profitez en
Ce que je fis immédiatement

Après un bref sourire en guise de salut
Je mis en fond d’écran la photo de son cul
Et repartis seul dans les rues
Je ne vous cacherais pas que pour longtemps ému
Il m’arrive d’une main droite d’rendre grâce à l’inconnue
Que bien sur je n’ai jamais revu

Jime
Lun 25 Juin 2012, 09:58 par Jime sur Les liaisons sulfureuses

Un heureux hasard








Armand avait un rendez-vous important qui n’était pas dans les proches environs. Se décidant à partir, il prit son" GPS’ , sans oublier ses échantillons, sa mallette, de l’argent et ses papiers car il n’avait pas bien sa tête à lui en ce moment. Il s’était une fois de plus disputé avec Anne- Sophie, son épouse. Elle avait bien changé Anne-Sophie, il ne la reconnaissait plus. Cette jeune femme si douce était devenue si amère, si autoritaire. Elle ne voulait pas du tout d’enfant , afin, comme elle disait, de ne pas voir son corps être déformé par les grossesses, et il avait accepté cette condition uniquement par amour pour elle, car à l’époque, il en était fou....
Ils se croisaient souvent, elle faisait partie d’une association caritative, seule occupation valorisante qui lui restait finalement et elle y consacrait tout son temps. Ne parlons plus de leurs rapports...ils faisaient chambre à part: madame avait souvent la migraine ou alors elle rentrait si tard qu’il ne l’attendait même plus.....
Elle n’avait plus ce charme et cette beauté naturelle qu’il aimait jadis, faute à un excès de liftings et de teintures et à une boulimie excessive de vêtements dernière tendance..Ce n’était plus ’sa’ Sophie, mais une inconnue, une femme qui voulait ressembler à certaines stars qui refusent de vieillir....
Il n’avait pas le temps de s’éterniser sur sa vie et déjà son esprit était à la "mission " qu’il devait accomplir.
Il prit les clefs de sa Polo et partit "illico’".
En route, il décida finalement de modifier son trajet, car les bouchons n’étaient pas trop sa tasse de thé. Après tout, il avait de l’avance et se décida à prendre des petites routes de campagne.
Il était au téléphone, quand surgit soudainement devant lui un troupeau de brebis....Il dût braquer prestement pour éviter la collision. Réagir rapidement !...c’était renverser une chèvre ou risquer de cabosser sa belle voiture contre un arbre.
Il freina et évita de justesse le choc. Un peu secoué, il descendit de sa voiture, regarda s’il n’y avait pas trop de dégâts, puis se mit à pester contre ce troupeau; enfin plutot contre le propriétaire et s’en alla lui dire deux mots...
Il entendit un sifflement au loin et décida d’aller au devant de son auteur afin de lui dire sa façon de penser....
’’Mais où est-il passé bon sang? Je n’ai pas de temps à perdre.’’
Une voie cristalline se fit entendre.
Une" Manon’’devant lui apparut... il n’en croyait pas ses yeux : cheveux noirs, le minois parsemé de taches de rousseur. Elle lui fit un grand sourire et il resta muet comme une carpe.
-"Bonjour" lui dit-elle
Désorienté, il ne sût pas quoi lui répondre. Elle tendit de nouveau sa main et en espéra un retour mais aucun son ne sortit de la bouche d’Armand.
-"Bonjour,; je m’appelle Iris..! ".
Armand était sur un petit nuage et voyait même des bulles de champagne autour de lui, à se demander si ce n’était pas ça le paradis. IL y serait bien resté un peu plus longtemps, mais une chèvre le bouscula légèrement et, vite revenu à la réalité,il vit la main d’Iris et lui tendit la sienne.
Il voulait juste lui faire comprendre qu’il allait manquer un rendez vous important à cause de ses" fichues " brebis mais elle lui parlait, et même s’en excusait. Elle l’invita à l’accompagner chez elle pour lui offrir quelque chose à boire afin de se remettre de ses émotions.
Au point où il en était, il n’avait plus rien à perdre, autant passer du temps avec cette "Ève" dont la bouche gourmande était une invitation à y poser la sienne. Il n’avait pourtant pas l’habitude d’avoir de telles pensées, mais il aimait ce qui était en train de lui arriver.
Elle habitait dans un joli hameau, sur une colline, sans voisin, une petite maison bucolique aux belles pierres apparentes dont l’intérieur semblait très douillet, chaleureux de part sa cheminée et de ses poutres rustiques et avec pour décor, des fauteuils en rotin et des coussins brodés dont le motif représentait un agneau...tout cela pouvait paraitre simpliste mais il s’y sentit bien. Elle lui proposa un petit gouter à sa façon, qu’il accepta, mais ne s’imaginait pas qu’elle sortirait autant de victuailles .
Il fit honneur au festin en finissant par du fromage qu’elle faisait elle-même, avec une lichette de confiture de figues maison, et d’un morceau de pain tout chaud qu’elle cuisait dans son propre four. Elle en vivait, et tous les mardi, elle allait vendre ses fromages, du lait, de la confiture, et même du pain. Cela lui procurait un maigre salaire, certes, mais elle paraissait heureuse et avait l’air de se contenter de ce peu. Elle respirait la joie de vivre et avait cette faculté à aimer les autres, de part sa façon de faire, en partageant ce qu’elle avait: généreuse femme pour laquelle le cœur d’Armand n’était pas insensible. L’heure tournait, la nuit était déjà bien avancée et le téléphone sonnait sans arrêt. Son patron qui l’engueulait, puis Anne -Sophie qui hurlait en lui demandant où il était passé, Armand leur raccrocha au nez.
Iris lui proposa gentiment de rester là. Il se mit à piquer un fard car il ne s’attendait pas à cette proposition, proposition honnête et sans arrière-pensée. Elle le rassura en lui montrant une chambre d’ami.
Il décida finalement de rester, quitte à dormir nu, car il n’était pas du genre à se déplacer avec des sous vêtements de rechange dans le coffre de sa voiture.
Cette chambre était petite mais coquette, possédait une salle de bain et des toilettes. Ce qui le surprit?... il pensait partager une salle de bain où des dessous féminins seraient suspendus. -"Arrêtes Armand de fantasmer !!"
Que lui arrivait-il? Cela faisait bien longtemps qu’il ne voyait plus les dessous de Anne-Sophie et sa libido s’était lentement éteinte, et là, elle ressurgissait. Iris lui proposa serviette et gant et le planta là en refermant la porte derrière elle. Ses yeux furetaient partout et il constatait que personne n’avait utilisé encore les produits sur l’étagère recouverte d’une fine pellicule de poussière. Des flacons portaient des noms de douceur tel que lactée-amande ou bien encore miel-acacia, et celui qui le fit sourire était violette des prés. Avait-il une tête à se plonger dans un bain de violette? Après tout pourquoi pas..?. mais finalement il prit douceur lactée, fit couler l’eau et se plongea dedans...
Armand n’avait pas vu l’heure passer car il s’était assoupi. Iris avait frappé la porte assez fortement et son rêve s’était envolé. Un rêve où il imaginait la bouche d’Iris sur la sienne. L’eau était froide. Il lui avait répondu que tout allait bien et n’avait pas très envie de remettre ses sous-vêtement...mais il n’avait pas le choix. Elle avait pensé à tout en lui laissant un peignoir pendu derrière la porte. Il attendit qu’elle s’en aille, ouvrit celle -ci et le récupéra. Des effluves de lavande s’en dégageaient et il aimait cette odeur qui lui rappelait tant de souvenirs.
Pieds nus, il regagna le salon. Iris avait mis un vinyl sur son tourne -disque. Elle ne possédait pas de chaine, de cd et de tout appareil d’usage courant chez la plupart des familles, mais cela ne le gênait pas. Au contraire, une plénitude régnait dans cette maison et il se sentait en osmose avec cela, avec cette vie simple car, inconsciemment , c’est ce dont il rêvait depuis toujours. Elle avait fait un bon feu et lui proposa de s’assoir à coté mais il préféra son tapis de laine, bien épais et visiblement plus doux. Il s’essaya en tailleur, perdu encore dans ses pensées, s’imaginant allongé sur Iris, à l’effeuiller doucement, à se délecter de l’odeur de sa peau, à l’embrasser ...
-"Armand!!!"
-"Oui.."
-"Avez vous faim?"
-"Pas très non..."
Elle apporta sur la table un velouté gratiné aux oignons au fumet appétissant et une compote coing-rhubarbe. Finalement il avait faim...Ils parlèrent tout en mangeant et il comprit qu’elle était seule et qu’elle assumait toutes les taches. Fille unique, ses parents décédés, elle avait ce courage que beaucoup finalement n’avaient pas. Il repensait à son travail, à les entendre toujours râler pour un oui pour un non sur leur condition, se plaignant sans arrêt. Il n’en pouvait plus de cette vie là, de sa triste vie privée aussi d’ailleurs! Il s’était jeté à corps perdu dans le travail afin d’enfouir sa douleur de ne jamais être père. A quoi bon cette vie sans avenir? toujours bosser, pour un meilleur train de vie, mais finalement l’argent ne fait pas le bonheur...

LE LENDEMAIN...
- Lui: ’’Une nuit merveilleuse , je n’avais pas dormi aussi bien depuis des lustres et là, je faisais la grasse matinée, écoutant ricocher la pluie sur la fenêtre...pas envie de me lever. Je sentais la bonne odeur du café bien frais se glisser sous la porte. J’allais sortir de mon lit mais un coup sur le battant se mit à retentir, alors je m’enfonçais bien sous la couette et Iris entra. Un petit déjeuner copieux m’attendait dans un plateau, avec jus d’orange, pain frais , beurre salé et confiture de myrtille qu’elle posa sur mes genoux. Je me mis à rougir car son petit sourire me fit comprendre que je ne lui étais pas indifférent et j’arrivais même à me dire que je ressentais quelque chose de très fort pour elle...visiblement, elle le ressentait aussi tout en ne laissant rien paraitre.
Mais l’incident arriva, si vite...le café brûlant se renversa sur la couette. Iris ne chercha pas à comprendre. De peur que je me brûle, elle enleva la couette, et....

-Elle:’’Il était nu...je devais certainement être rouge et il l’avait vu. J’aurais voulu vite sortir de cette pièce mais Armand m’en empêcha, mon cœur s’affola, ma respiration s’accéléra, j’avais si peur, peur qu’il ne se soit brulé, peur de ce que je pourrais ressentir si l’envie lui prenait de m’embrasser. Il me prit par les épaules et me parla doucement, une main apaisante sur mon visage et l ’autre qui me caressait les cheveux .
-"Chut, Iris, tout va bien, ne t’inquiètes pas..."
Je me sentais bien et je serais bien restée là, dans ses bras, mais j’avais peur. Je ne savais même pas embrasser, je me sentais stupide, gauche. Certes je lisais des livres mais ce n’était certainement pas pareil .

-Lui:’’Elle avait l’air apeurée mais j’avais posé ma main sur son visage et de l’autre, je lui caressais ses cheveux longs et soyeux pour la rassurer. J’en profitais pour enfouir discrètement ma tête dans le creux de son cou et sentir les effluves de son eau de toilette citronnée... j’avais tellement envie de gouter à ses lèvres...
Elle leva la tête et je ne pus m’empêcher de poser ma bouche sur la sienne et là, je me sentis transporté dans un autre monde...c’était tellement exaltant!!
Son baiser était hésitant, timide, alors je pris mon temps. Je la sentais trembler contre moi, je ne voulais pas aller trop vite. Je voulais profiter de ces instants mais mon cœur battait très fort et j’avais envie de la posséder... je ne voulais pas gâcher ce merveilleux moment, alors je l’a repoussais gentiment. Elle ne parut pas comprendre et fronça les sourcils...
Je dus lui expliquer que je " crevais" d’amour pour elle, quitte à me tromper et à en perdre la face, mais elle répondit qu’elle voulait, là, maintenant, sur le lit connaitre l’amour, et m’avoua qu’elle était vierge. Je restais stupéfait...J’avais un peu peur car je n’avais encore jamais fait l’amour à une femme innocente et cela m’intimidait.
Alors, fou de joie d’être le premier à l’initier, à l’amener sur le chemin du plaisir, je voulus que cela soit unique pour elle comme pour moi. Je voulus l’ancrer à jamais dans mon cœur, dans mon esprit, au fond de mon âme...
Elle était là, radieuse à côté de moi. Nous nous regardions dans les yeux et j’osais lui dire:’’ je t’aime’’ Impatient, j’attendais sa réponse qui, hésitante d’abord, puis chuchotée tout près de mon oreille, ne tarda pas... elle me dit a son tour: "je t’aime aussi "


CARESSEDESYEUX
Dim 08 Août 2010, 10:37 par caressedesyeux sur Histoires d'amour

Quiproquo consentant ?

Entre chacun de ses mots de réconforts féminins, chacune voit dans le visage de l’autre les inconvénients de leur situation actuelle. Elles se disent : "Ma vie n’est pas réjouissante mais la sienne n’est pas mieux... Dieu me garde de choisir la sienne !"

La célibataire voit dans l’union mal assortie un bonheur flétri trop tôt. Elle préfère vivre sa vie seule. La solitude a bien des désagréments. Son coeur ne bat pas au diapason avec un autre instrument. Personne n’est présent pour battre la mesure avec elle. Elle a l’impression d’être oubliée par tous. Pourquoi n’y a-t-il pas un autre coeur qui daigne s’accorder au sien ? Pourtant, elle demeure convaincue que sa liberté lui donne le choix d’un bonheur éternel. Mais encore faut-il qu’elle trouve l’harmonie avec un autre coeur !

L’amie accompagnée trouve dans son union quelque peu mal fagoté un confort artificiel. Cela lui apporte une stabilité affective précaire mais cela lui suffit bien. Dépitée de ses expériences peu productives, elle a abandonné sa quête de l’harmonie idéale avec un autre. Son coeur est peut-être devenu sourd et maladroit avec le temps, se dit-elle. Quand elle voit la solitude et le désespoir de son amie, elle est bien contente de trouver un compagnon et enfants en son logis. Au moins ne connaît-elle pas la solitude physique ! Mais son coeur demeure seul, alors elle chante en silence dans l’espoir d’entendre un jour une réponse.

Au final, toutes deux connaissent la solitude du corps et du coeur. Le corps ne trouve pas d’harmonie avec le coeur. Et le coeur recherche un autre pour faire danser les corps dans une harmonie divine, dans un seul et même rythme.
Mer 23 Juin 2010, 03:18 par Solina sur Parler d'amour

La boulangerie...

Madame Carraba avançait sur le trottoir, suivie de sa petite chienne qu’elle appelait « sa fille » . Elle s’était installée dans ce petit village du Sud-Ouest quelques années auparavant, et ses habitudes vestimentaires, même si l’élégance n’en était pas absente, faisaient un peu « tâche » dans cette paisible bourgade : On l’aurait beaucoup mieux imaginée dans un salon de thé du 16ème arrondissement parisien… Beaucoup, au village l’avaient baptisée « La Rose », mais personne ne savait si c’était à cause de la broche qu‘elle portait au revers de sa veste, ou au contraire à cause de ses remarques toujours acerbes qui évoquaient les épines de cette belle fleur.

Les enfants, plus directs, l’avaient baptisée « la fée Carabosse » tant son sale caractère était devenu légendaire dans le village.

Elle poussa la porte de la boulangerie, faisant tinter la cloche antédiluvienne fixée au-dessus. Malgré l’écriteau « nos amis les animaux restent dehors », la petite chienne la suivit… Fidèle à son habitude, elle ne crut pas vraiment utile de glisser le moindre « bonjour » au mitron, qui s’affairait derrière le comptoir. « Ces gens là », comme elle les appelait parfois, n’étaient pas de sa classe…

« Deux baguettes, et pas trop cuites » grinça t’elle sèchement, en posant sa monnaie déjà préparée sur le comptoir. Les formules de politesse ne l’encombraient pas vraiment, mais les habitants en avaient pris leur parti…

Curieusement, le mitron parut gêné, et la boulangère, dans l’arrière boutique, éclata de rire… Il est vrai que, ce matin là, les baguettes rangées contre le mur avaient l’air d’avoir pris un sérieux coup de chaud, et en trouver deux « pas trop cuites » comme l’exigeait la petite vieille acariâtre aurait été un exploit !

Le mitron, qui était devenu tout rouge, dût bien admettre cette évidence, et ne savait trop que répondre à cette cliente toujours cassante… La boulangère vit cette gêne, et vint à son secours :
« Madame Carraba, la prochaine fournée sera prête dans un petit quart d’heure et sera moins cuite, repassez donc en revenant de l’épicerie, je vous en mettrai deux de côté »

Mais pour bien comprendre l’atmosphère si particulière qui régnait dans la boulangerie par ce beau matin d’août, il fallait remonter un peu en arrière…

Alain, le mitron…. Né au village, il y avait grandi. Ses parents cultivaient la terre, mais lui s’était pris de passion pour les pâtes feuilletées.... Alors, quand à la fin de sa formation en alternance, il avait pu obtenir un stage auprès de la boulangerie de son propre village, il n’avait pas hésité un instant. D’autant que le patron lui avait clairement laissé entendre qu’il l’embaucherait ensuite.

Il vivait heureux dans son village, et y était parfaitement intégré… Bien bâti, il faisait partie de l’équipe de rugby locale, ainsi que de l’équipe de sapeurs pompiers volontaires. Il était aussi la coqueluche des filles du coin, et avait une petite amie depuis quelques mois dans une ferme non loin de là. Comme tout se sait dans ces petits villages, beaucoup d’habitants le « plaisantaient » un peu là dessus, mais cela restait de bon ton, car tous deux étaient appréciés…

Magali, la boulangère… Le geste vif, la quarantaine pétillante, la bonne humeur personnifiée…Toujours un sourire, un clin d’œil, un mot gentil, elle était très aimée de tous. Je crois que même s’il n’y avait pas eu de pain, les villageois seraient quand même venus partager la bonne humeur qu’elle entretenait dans sa boulangerie…

Son mari était parti en Alsace la veille, pour récupérer leurs enfants qui avaient débuté les vacances chez leurs grands-parents. Mais comme les petits commerces de village ne peuvent fermer, il avait été décidé qu’il irait seul, et y resterait quelques jours pour visiter sa famille si lointaine. Magali était parfaitement à l’aise dans sa boulangerie, et Alain, le jeune mitron, avait maintenant le métier bien en main : juste un bon « coup de collier » à donner pendant quelques jours. Mais la fierté d’avoir la confiance de son patron venait largement le récompenser de cet effort.

Ce matin là, il était donc arrivé de très bonne heure, plein d’énergie. En effet, si le pétrissage de la pâte était mécanisé, toutes les autres opérations étaient restées manuelles dans cette petite boulangerie de village. Cela ne l’effrayait pas : il était fort physiquement, et il aimait ce contact sensuel avec la pâte.

Malgré l’heure matinale, il régnait déjà une chaleur torride dans le fournil. La température extérieure, d’abord, était caniculaire en ce début août. Mais il avait fallu allumer bien à l’avance le feu de bois. Et il s’affairait à préparer les pâtons pendant que le four montait en température. Torse nu, comme à son habitude, il ruisselait de sueur ; le boulanger avait aménagé une douche au fond du local, qui lui permettrait d’assurer plus tard le service au magasin, dans une fraîcheur acceptable…

Il était à l’heure sur le plan de marche qu’il s’était fixé, la première fournée allait pouvoir être lancée dans quelques minutes…

Etait-ce la canicule ? ou le souci de voir si tout allait bien ? Magali, elle, s’était levée de bonne heure, et était descendue très discrètement au fournil. Affairé, Alain ne l’avait même pas remarquée… Elle s’était installée dans un vieux fauteuil posé là, et observait dans l’immobilité la plus parfaite. La lumière du feu faisait luire ce torse, ce torse musclé et ruisselant qu’elle admirait en silence…

D’un côté, elle avait beaucoup d’affection pour ce garçon fort sympathique qui n’était finalement guère plus âgé que son fils aîné… et pourtant, la vue de ce corps souple et musclé la troublait de plus en plus, elle ressentait jusque dans son ventre ce désir qui montait inexorablement en elle…

Alain s’était maintenant arrêté un instant, pour se désaltérer avant d’enfourner la première série de pâtons… Aussi, fut-il surpris d’entendre un « je vais vous aider » d’une voix chantante qui lui était familière… Il se retourna, vit le sourire de Magali qui avait déjà empoigné le chariot qui servait à cette manœuvre…

A deux, l’opération fut donc vite faite… Magali s’était rapprochée de lui, et commençait à lui masser les épaules ruisselantes de transpiration. Prévenante, elle s’était placée derrière lui, pour qu’il n’ait pas à croiser son regard immédiatement car elle devinait sa gêne. Elle aimait sentir cette musculature puissante sous ses mains, et l’odeur de cette sueur saine ne la dérangeait pas, contribuait peut-être même à l’excitation du moment… Ses mains avaient très vite glissé dans son dos, puis entouré son torse et caressaient maintenant sa poitrine…

Lui n’osait pas bouger… Non pas qu’il ne ressentit rien, bien au contraire, mais cette situation était inattendue, et même si Magali était une femme douce, splendide et rayonnante, c’était quand même « la patronne »…

Elle, toujours derrière lui, avait laissé glisser au sol la robe de chambre qu’elle portait comme seul vêtement, et avait maintenant collé sa peau contre la sienne, comme pour partager sa transpiration qui avait redoublé. Elle appréciait cette sensation des peaux qui s’unissent, qui glissent ainsi l’une sur l’autre. Elle prenait du plaisir à écraser sa belle poitrine contre son dos, pendant qu’elle caressait de ses mains tout le torse et le bas ventre d’Alain. Lui n’en pouvait plus : il avait de lui-même déboutonné son pantalon, devenu bien trop serré, pour ouvrir largement la route aux mains expertes qui le parcouraient… Même les douces caresses qu’ils se prodiguaient avec sa petite amie étaient loin de la fougue qu’il découvrait maintenant…

Le pantalon ayant rejoint au sol la robe de chambre, Magali entreprit, sans jamais cesser les caresses, de l’orienter vers la réserve ou s’empilent les sacs de farine. Délicatement, sans la moindre brusquerie, elle le fit basculer vers l’avant, la face contre des sacs qui étaient au sol. Elle comprit son émoi et voulut le rassurer. « Laisse toi faire, tu es fatigué » dit-elle ; il ne protesta pas…Abandonné sur son sac de farine, il avait légèrement écarté les jambes… Magali lui massait délicieusement les cuisses et fesses, et y prenait manifestement beaucoup de plaisir… Petit à petit, ses pouces se rapprochaient du sillon fessier, commençaient très doucement à l’entrouvrir… et lorsque les deux mains se rejoignirent, bien au centre, il eut un gémissement… Il n’avait visiblement rien connu de si délicieux.

Elle avait ensuite entrepris de le masser avec sa poitrine, faisant glisser ses seins ronds sur ses fesses et son dos inondé de sueur… Elle l’avait enlacé de ses bras, de ses jambes, prenant plaisir à onduler contre lui, avec lui, toujours collés par leur sueur…

Dans ce simulacre de lutte, ils avaient maintenant glissé au sol. Alain était sur le dos, son ventre et ses cuisses blanchis de la farine que la sueur avait collée… et cette magnifique colonne de chair, tournée vers le ciel, donna un frisson à Magali…

Mais si elle était bien décidée à offrir et prendre du plaisir avec lui, elle comprenait aussi la gêne qu’il pouvait ressentir. A la fois parce qu’Alain avait une petite amie, mais aussi parce que, étant « la patronne », elle pensait qu’aller trop loin aurait été abuser de cette position… Elle était joyeuse, joueuse, sensuelle, un peu délurée sans doute mais en rien perverse, et ne voulait donc pas mettre Alain dans une situation trop embarrassante pour lui, qu’il n’aurait peut être pas su gérer. Elle se résolut donc à ne pas aller jusqu’à une pénétration, qui aurait peut-être été « le pas de trop », qu’elle aurait pourtant pu faire sans peine tant il semblait s’abandonner… Bien plus expérimentée, elle considérait que c’était à elle de conduire les opérations, ce qu’Alain aurait été bien en peine de lui contester. Elle savait donc bien où aller, où ne pas aller…

Alors elle redoubla ses caresses, laissa glisser sa chevelure le long de ce torse d’athlète, qui frissonna… sans lâcher de ses mains la base de son membre, ses lèvres, sa langue avaient maintenant entrepris d’en caresser l’autre extrémité… elle dosait méticuleusement tous ses gestes, tous ses baisers pour prolonger ce moment si intense. En ressentant les spasmes puissants de ses abdominaux, elle perçut que, manifestement, Alain était maintenant à bout… Elle entoura alors son sexe dressé de ses seins d’albâtre, l’enserrant ainsi dans un étui chaud et douillet, puis rythma ses gestes pour bien accompagner son plaisir… Jusqu’à une longue explosion qui inonda leurs corps. Ils durent rester ainsi unis quelques longues minutes, sans dire un mot, sans bouger. Leurs corps maintenant apaisés étaient maculés de sueur, de farine et de sa semence abondante… Ils se dirigèrent jusqu’à la douche, où il se laissa délicieusement savonner, masser, rincer, essuyer. Il savourait les gestes experts de sa patronne…

Elle souriait toujours ; lui semblait un encore un peu gêné mais s’était enhardi à la regarder dans les yeux et à lui rendre un sourire. Il aurait même volontiers prolongé cette douche partagée, bienfaitrice et rafraîchissante, quand les sept coups du clocher de l’église le ramenèrent brutalement à la réalité : la fournée ! Nu, il se précipita vers le four, l’air catastrophé… Elle le suivit, de son pas toujours rapide et gracieux, plus belle encore dans sa nudité…

Ils retirèrent très vite le chariot d’enfournage… Les pains, sans être brûlés, avaient tout de même pris un sérieux coup de chaud… Il contemplait ce qu’il considérait être une catastrophe ; elle l’avait maintenant entouré de ses bras presque maternellement : « Ne t’inquiète pas, Alain…C’est le métier qui rentre » lui dit-elle avec douceur, sans jamais lâcher un instant sa bonne humeur…Elle déposa même un baiser dans son cou, comme pour le consoler

Juste le temps de laisser un peu refroidir cette première fournée, préparer la suivante et transporter les pains jusqu’à la boutique, et il serait temps d’ouvrir. Et il savait bien que certains clients, comme madame Carraba, arrivent dès l’ouverture et n’aiment pas attendre… Magali l’aida dans cette tache, afin de le mettre plus à l’aise…


Alors, maintenant, vous comprendrez mieux l’émoi d’Alain et l’éclat de rire de Magali quand madame Carraba désirait, avec son air pincé, ses baguettes « pas trop cuites »…

Et vous comprendrez aussi pourquoi, quand je rentre dans une boulangerie où la patronne est avenante, je jette toujours un coup d’œil à la couleur du pain !
Dim 03 Jan 2010, 23:18 par piertiteuf sur L'amour en vrac

Un mot de coeur, des maux de pleurs

’Je serai toujours à tes côtés’ lui disait-elle. Elle avait gravé ces paroles dans son coeur. Elle croyait qu’elles avaient un sens. Elle s’y raccrochait comme une naufragée à une pauvre planche. Dans l’océan de la confusion sentimentale, ces mots la maintenaient en vie.

’Vous êtes toutes pareilles. Vous êtes des pleureuses. Vous êtes sans intérêt. Pleurer, de temps à autre, cela peut passer pour un moment de faiblesse. Les autres et toi avaient choisi votre malheur. Je ne peux pas vous aider. Restez dans vos couples maudits et vivez votre malheur’, lui dit-elle. Etait-elle en train de s’entretenir avec la même personne qu’elle avait connue quelques mois auparavant ? Ces mots la blessèrent. Elle connaissait sa situation. Elle souhaitait une pause dans sa relation mais n’avait pas les ressources financières pour réaliser son départ. Il la poussait à vivre sa liberté. Elle aimait cela. Pourquoi ces paroles firent naître ses larmes ? Elle a eu l’impression qu’il ne comprenait pas sa situation. Contrairement à lui, ses parents ne pouvaient subvenir à ses besoins. Elle voulait vivre ses rêves sans dépendre de ses parents. Quelle dure réalité ! Elle avait trouvé ces paroles d’une froideur si glaciale qu’elles lui brûlaient la tête. Comment un simple mot d’amour s’est-il mué en maux ?

Pourquoi l’homme a-t-il donné tant d’affect dans des mots ? Pour lui apprendre à vivre ou à mourir ?

Que pensez-vous qu’a-t-elle fait ? Vivre ou mourir. Moi, je pense qu’elle a choisi de vivre pour mourir un peu tous les jours.
Jeu 03 Déc 2009, 01:55 par Solina sur Mille choses

Pas de retour. chapitre 5 (suite)

********

La salle de réunion était claire et fonctionnelle. Un grand plateau central, blanc, permettait à une vingtaine de personnes de s’installer autour. Un rétroprojecteur éteint faisait face à un écran géant encore déroulé. Sous les grandes fenêtres étaient disposés des meubles bas sur lesquels se trouvaient, en vrac, toutes sortes d’objets hétéroclites : téléphones portables, appareils photo, téléobjectifs, talkie-walkies, dossiers, classeurs et autres. Le climatiseur, silencieux, délivrait une température optimale.

En bout de table, l’inspecteur Ong s’entretenait avec Mathilde et Patrick.
- Voilà ! Vous savez tout ou presque, conclut-il.
Patrick n’en revenait toujours pas. Il devait fournir quelque effort pour ne pas laisser libre cours à sa colère :
- Mais comment peut-on laisser ce gars là en liberté ? C’est proprement inconcevable ! Sans compter que tes services n’ignorent pas ses méfaits !
- Justement !, rebondit Michael. Ce qu’il nous manquait, jusqu’à présent, c’était des preuves ou des témoignages.
Patrick craignit d’avoir compris :
- Tu insinues que Mathilde doit témoigner pour le faire arrêter ?
- Oui. Nous avons besoin de la faire comparaître devant le juge afin qu’elle certifie avoir reconnu Azhar.
- Et la Vietnamienne ? Son témoignage ne suffirait pas ?
- Elle refuse. Elle a peur. D’ailleurs, son visa de séjour touristique est expiré depuis belle lurette. Elle risque la prison et des coups de fouet.
- Des coups de fouet ???
- Oui, selon la loi sur l’immigration.
Le coach réfléchit. Il était responsable de ses athlètes. Trois d’entre eux étaient encore mineurs. La raison de leur venue était évidente et unique : participer au tournoi. Point. Ils n’étaient sûrement pas ici pour avoir affaire à la justice de ce pays, ne serait-ce qu’en tant que témoins.
- Ecoute, Michael, reprit-il. Je comprends ta situation et je te demande de bien vouloir te mettre à ma place. Mathilde n’a que quinze ans. Ses parents me l’ont confiée et il s’agit d’une immense responsabilité. Je ne peux pas accepter qu’elle témoigne. Essaie plutôt de convaincre la prostituée.
L’inspecteur ne cacha pas sa déception. Il s’adressa à l’adolescente :
- Et toi ? Qu’en penses-tu ?
On pouvait lire dans le regard bleu de Mathilde de la confusion. D’un côté, elle désirait ardemment voir cette terreur d’Azhar sous les verrous ; d’un autre, elle n’était pas certaine des implications de son témoignage.
- Franchement, si j’étais en France, j’aiderais volontiers à faire enfermer ce lâche. Mais… Ici… Et puis, la décision revient à Patrick.
Michael insista :
- Tu ne veux pas appeler tes parents pour leur expliquer le problème et obtenir leur autorisation ?
- Michael ! le coupa Patrick. Arrête ça, s’il te plaît. Tu te doutes bien qu’à 10 000 kilomètres de là, ils ne prendront aucune décision ; ils seront même plutôt enclins à refuser, de toute façon.
Le policier en convint, malgré lui.
- Bon ! Je vois… Je ne peux pas compter sur votre coopération et je le conçois.
Il marqua un temps d’arrêt avant de reprendre, embarrassé :
- Il y a autre chose que vous devez savoir… Azhar va aussi participer au tournoi.
Mathilde et Patrick se regardèrent, médusés.
- Tu plaisantes, j’espère ?, demanda vivement l’entraîneur.
- Non.
- Tu es en train de nous dire, tranquillement, qu’un chef de gang, qui passe son temps à battre des femmes sans défense est autorisé à combattre dans un tournoi international de taekwondo ? Dis donc, vous ne seriez pas un peu timbrés, dans ce pays ?
- Calme-toi, Patrick. C’est un peu plus compliqué que ça. La seule chose que je puisse te dire, c’est que la fédération n’a pas le choix.
Patrick se leva d’un bond :
- C’est carrément n’importe quoi, Michael. Je t’aime bien mais, là, je pense qu’on entre dans la quatrième dimension ! Allez, on y va ! fit-il à l’adresse de la jeune fille.
Juste avant de sortir de la salle, Patrick Brun se retourna :
- Au fait, dans quelle catégorie il est supposé combattre, ton protégé ?
- Ce n’est pas mon protégé, Patrick. Evite les sarcasmes, ça ne mène à rien... Il s’est inscrit dans la catégorie open…
Mathilde ne put retenir un cri de surprise, mêlé de crainte :
- Comme Arthur !
- Oui, comme Arthur, confirma l’entraîneur en hochant la tête…
Les français quittèrent le siège central de la police.

Dans le taxi qui les ramenait à l’hôtel, Patrick avait son air des mauvais jours.
- Mathilde, dit-il, on va devoir expliquer la situation aux autres. Je te demanderais de ne pas en rajouter à propos d’Azhar.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Evite de le présenter comme le diable en personne. Après tout, ce n’est qu’un garçon de 19 ans, même si c’est une crapule.
- C’est vrai, Patrick, mais tu aurais dû le voir. Il est vraiment effrayant avec sa cicatrice et ses yeux de fou. J’ai peur pour Arthur, tu sais.
- Oui, j’ai bien compris. C’est pour cela que je te demande de te calmer et de raisonner dans le cadre du tournoi. Je te rappelle qu’il y a des règles et des arbitres pour les faire respecter. Donc, si Arthur doit le combattre, il sera protégé, au même titre que les autres participants. De plus, rien ne dit qu’Arthur ne pourra pas le battre…
- Tu as sûrement raison, Patrick, mais je ne suis pas tranquille.
Le coach ébaucha un sourire :
- Tu l’aimes bien, hein ?
Elle rougit.
- Ecoute, continua-t-il, tu me connais depuis longtemps, non ? Fais-moi confiance. Tu verras, non seulement il n’arrivera rien à ton petit copain mais je te fiche mon billet qu’il gagnera la tournoi ; Azhar ou pas Azhar.
Elle se força à sourire :
- Bien sur que je te fais confiance ! dit-elle avec entrain.
- Bien ! Je vais l’étudier pendant qu’il s’entraînera. Je décèlerai ses forces et ses faiblesses. Cela nous permettra de mettre en place une stratégie adaptée, s’ils doivent se rencontrer. Au fait, tu as pu voir la taille qu’il fait ?
- A vue de nez, il est aussi grand qu’Arthur. Dans les 1m70…
- OK. S’il est plus âgé, au moins, il n’a pas l’avantage d’être plus imposant. Voilà un bon point, non ?
Mathilde remarqua le ton faussement enjoué que venait d’employer Patrick. Elle ferma les yeux.
Mer 18 Nov 2009, 09:54 par Arthis sur Mille choses

Pas de retour. chapitre 3 (complet)

Chapitre 3
Mathilde regardait Arthur finir sa série de coups de pied directs arrière. Le sac de sable, bien que lourd, oscillait au rythme des impacts puissants. Secrètement, elle aimait Arthur. Elle aimait son sourire permanent, ses yeux d’un bleu azur, ses cheveux blonds coupés courts. Elle rougit en pensant à ses rêves érotiques au cours desquels Arthur, torse nu, musclé et naturellement bronzé, l’enlaçait. Elle qui, à 15 ans, n’avait encore jamais connu l’amour…
- "OK, Arthur ! Tu peux arrêter là. Très bien ! Bravo !"
Patrick Brun était visiblement satisfait de la prestation de son protégé.
- "Tu sais que si tu as le bon timing en utilisant ce coup de pied direct arrière, ton adversaire sera par terre en 2 secondes. Avec ta puissance et ta rapidité, ça ne fait pas un pli ! Allez ! C’est fini pour ce soir… Tu peux aller prendre ta douche".
- "Merci co… Euh… Patrick…"
Mathilde se mêla à l’échange.
- "Patrick ! Et moi ? Pourquoi tu ne me fais pas travailler sur cette série, aussi ?"
Arthur se retourna et prit son air espiègle.
- "Mathilde, voyons ! Tu sais bien que pour utiliser cette technique en tournoi, il faut la maîtriser à 100% ! Ha ! Ha ! Ha !"
Devant la moue qui se dessina sur le visage de Mathilde, Arthur continua :
- "Je plaisante, Mat… C’est pour t’embêter un peu…"
Mathilde lui tira la langue.
- "Allons ! Ce n’est pas un peu fini ces gamineries ?!", intervint Patrick, en riant. Puis, il s’adressa à elle :
- "Mathilde, tu sais bien que ton point fort, c’est la contre-attaque retardée en 45 degrés. Pour le tournoi, c’est là-dessus qu’il faudra compter. Donc, ton entraînement spécifique portera sur cette tactique. Tu comprends ?"
- "D’accord, coach !", fit-elle, en sachant pertinemment qu’il avait horreur qu’on l’appelle ainsi. Et elle courut vers les vestiaires en s’esclaffant.
- "Quelle petite peste !", cria Patrick en faisant semblant de vouloir la rattraper.
[…]
Arthur n’avait d’yeux que pour cette silhouette svelte et agile qui se déplaçait gracieusement ; cette chevelure abondante châtain qui encadrait une petite frimousse malicieuse, parsemée de taches de rousseurs et… cette petite langue toute rose qu’elle continuait à lui tirer, tout en continuant à détaler.

- "Bon !", reprit Patrick à l’adresse d’Arthur. "Alors, tu te prépares pour le voyage ? »
- « Oui, je suis vraiment impatient ! »
- « Tu n’oublies pas l’école, hein ? »
- « Non, bien sûr que non ! Je me suis organisé avec mes profs. Ils m’ont donné une liste de devoirs pour les vacances. Je pense qu’avec une ou deux heures par jour, je devrais m’en sortir. »
Patrick n’avait aucune inquiétude réelle à ce sujet. Il était en relation régulière avec les professeurs du lycée et n’hésitait pas à parler à l’élève faisant partie de son club lorsque ses résultats scolaires étaient en baisse ou que son attitude générale laissait à désirer. En ce qui concernait Arthur, il n’entendait que des louanges de la part de ses professeurs, quelle que soit la matière.
- « C’est bien, Arthur. On part dans une semaine. Et on a encore pas mal de techniques à peaufiner. Je vais tout faire pour que Victor, Ali et Mathilde soient fin prêts. Toi, tu l’es… Donc, tu vas plus travailler le côté endurance, OK ? »
- « D’accord, Patrick… Dites, c’est comment, l’Asie ? »
Patrick repensa à son voyage en Corée du Sud.
- « L’Asie, c’est grand. C’est magique, aussi ; en tous cas, à mes yeux. Tu sais, je ne connais que la Corée mais j’ai entendu dire que Singapour est le pays le plus occidental d’Asie. Il a malgré tout su conserver un caractère particulier, grâce à la diversité des cultures le peuplant : chinoise, malaise ou indienne. Et, d’après ce qu’on m’a dit, toutes les races vivent harmonieusement ; en incluant les expatriés – Européens, Américains et Australiens pour la plupart – qui sont bien intégrés. »
- « Ça doit être vraiment super ! Et le tournoi ? Vous savez qui va participer ? »
- « Le tournoi international de Singapour a lieu tous les 2 ans. Le niveau est très poussé. Plus de 25 pays vont être représentés. Beaucoup d’Asiatiques, bien entendu ; et les Etats-Unis y participent pour la première fois, comme la France. L’Australie aura la plus grosse délégation, avec 15 athlètes de tous âges. Ce sont eux qui ont récolté le plus de médailles d’or lors de la dernière édition. La fédération m’a d’ailleurs averti que l’Australien qui concourra dans la catégorie open - la tienne - représentera son pays aux prochains jeux olympiques. »
- « Wooww ! Ça va pas être simple pour moi ! »
- « Ne t’inquiète pas, Arthur. Je pense que tu as le niveau pour les jeux, aussi. »
- « Mais je n’ai que 15 ans ! »
- « C’est pour cela que tu combats en catégorie « open ». Tu vas te mesurer à des athlètes de 19, 20 ans. »
Patrick marqua une pause. Il observa la réaction d’Arthur. Sans surprise, ce dernier ne manifesta aucune émotion particulière : ni peur, ni même crainte.
- « Bon. Il est temps que je te dévoile un secret… reprit l’entraîneur. Les gens de la fédération m’ont confié que si tu atteignais au moins les demi-finales, tu serais inclus dans l’équipe de France des JO. »
Arthur écarquilla les yeux de surprise.
- « Pour une nouvelle, c’en est une, Patrick ! »
Patrick rit de bon cœur.
- « Tu comprends maintenant, pourquoi je te fais travailler aussi dur ?! »

[…]

Après une douche réparatrice, Arthur sortit du bâtiment, le sac sur l’épaule et la tête dans ses rêves olympiques. Il était tard, il faisait déjà nuit, mais il ne se pressait pas pour autant. Soudain, il perçut un mouvement derrière lui. Il se retourna vivement. Mathilde fut stoppée net dans sa tentative de lui faire une surprise, un peu abasourdie par la vitesse de réaction d’Arthur.
- « Mathilde ! », s’étonna-t-il. « Qu’essayes-tu de faire ? »
- « Bah, je voulais te faire peur… »,répondit-elle, un peu dépitée par son échec.
- « Ha ! Ha ! Ha ! Eh ben, c’est raté ! »
- « Je sais... »
Il reprit son sérieux :
- « Tu veux que je te raccompagne chez toi ? Il est tard et tu pourrais faire une mauvaise rencontre. »
- « Tu penses que je ne peux pas me défendre ? », le défia-t-elle.
- « Tu plaisantes ? Je sais très bien de quoi tu es capable ! »
- « Alors, pourquoi veux-tu m’accompagner ? », rebondit-elle, l’air de rien.
Désespéré, Arthur fuit son regard. Il sut que le moment était venu de lui dire ce qu’il ressentait. Il n’avait jamais osé auparavant. Il était assez courageux pour se défendre contre trois voyous simultanément, mais assez lâche pour ne pas pouvoir la regarder droit dans les yeux et lui dire, tout simplement : « Tu me plais vraiment. Je veux sortir avec toi »… « Quel imbécile je fais !» s’injuria-t-il intérieurement. Il décida de jouer l’esquive. Pour le moment.
- « Allez, viens ! Ne fais pas ton bébé… »
Alors qu’il la poussait gentiment, Mathilde ne put s’empêcher de se sentir déçue et en colère. « Quel idiot, alors ! Il ne comprend rien ! Ou bien, il ne m’aime pas ?! Je vois bien toutes ces sottes qui lui courent après, au lycée… Arthur par ci, Arthur par là… Gnagnagna… Peut être qu’il aime bien l’une de ces pétasses. Bon ! Il faut que j’en aie le cœur net… ».
Arthur marchait à côté d’elle, silencieux. Elle se tourna vers lui :
- « Arthur ? », commença-t-elle, hésitante.
- « Oui ? », répondit-il un peu trop vivement.
- « Tu aimes bien les filles du lycée ? »
Arthur la regarda, l’air benêt.
- « Euh… Bah oui… En général, quoi. Elles sont sympas… »
- « Et qui préfères-tu ? »
Involontairement, il adopta un air encore plus ahuri, complètement pris au dépourvu par les questions de Mathilde.
- « J’sais pas moi… Pourquoi tu me poses ce genre de questions ? »
« Décidément, il le fait exprès ! C’est pas possible ! », se dit-elle. Elle s’arrêta, s’approcha de lui et l’enlaça.
- « Arthur, tu ne vois pas que tu me plais ? »
Sans un mot, il la prit par la taille, l’attira vers lui et l’embrassa tendrement. « Enfin ! » ne put-elle s’empêcher de penser, soulagée et heureuse… Ils restèrent l’un contre l’autre un long moment, profitant de cette harmonie de sentiments qu’ils se découvraient pour la première fois.
Puis, à contrecœur, ils se décidèrent à poursuivre leur retour à la maison. Mais cette fois-ci, ils marchaient main dans la main, les yeux pétillants de bonheur.
- « Arthur, tu m’aimes depuis quand ? », minauda Mathilde.
- « Depuis la première fois que je t’ai vue au dojang. »
- « Mais je n’avais que 9 ans ?! »
- « Et alors ? On peut aussi avoir des sentiments, à cet âge-là, non ?! », rétorqua-t-il, en riant.
- « Qu’est ce que tu peux être bête, quand tu veux ! », le taquina-t-elle.
Et ils rirent de bon cœur, avant de s’embrasser à nouveau.

Alors qu’ils s’approchaient de l’immeuble de Mathilde, Arthur s’arrêta :
- « Mathilde, je dois te dire quelque chose de super ! »
- « Quoi ? Que tu m’aimes ? », fit-elle, pleine de malice.
- « Non... »
- « Comment ça, non ???? », l’interrompit-elle, feignant la colère.
- « Mathilde ! Ecoute-moi, c’est super important.
- J’adore t’asticoter, Arthur ! Tu démarres toujours au quart de tour ! Allez, dis-moi ce qui est super…
- Eh ben, voilà… Avant de quitter le dojang, le coach m’a dit que je pourrais avoir une chance de faire partie de l’équipe de France pour les prochains JO. »
Mathilde le regarda bouche bée. Puis se ressaisit :
- « Tu veux me faire marcher à ton tour ou quoi ?
- Non, non ! C’est vrai…
- Ça alors ! Mais tu n’as que 15 ans !
- Et les prochains jeux ont lieu dans 3 ans…
- Tu as raison ! », admit-elle.
Après un temps de réflexion, elle sauta de joie.
- « C’est génial, Arthur ! Vraiment super ! Je suis tellement contente pour toi !
- Attends, attends ! Ce n’est pas encore fait, hein ?!
- Je sais mais quand même ! Au fait, ça dépend de quoi ? »
Il lui expliqua la teneur du marché. Elle s’enthousiasma :
- « Tu devrais y arriver sans problème !
- Je ne sais pas. Je ne connais pas mes adversaires et il paraît que le niveau est plutôt costaud. Tiens ! Il y a même un Australien qui est déjà intégré à l’équipe olympique…
- Mais tu n’as jamais perdu un tournoi, Arthur ! Ne sois pas modeste !
- Ca ne veut rien dire, tu sais… Enfin, on verra bien ! », conclut-il dans un sourire pour lequel elle craquait à chaque fois.
- « Oh ! Arthur ! Je suis tellement fière de toi ! »
Elle se jeta sur lui et l’embrassa fougueusement. A cet instant précis, Arthur se sentit invincible, fort de cet amour qu’il ressentait pour Mathilde ; porté par les émotions si démonstratives de Mathilde.
Mar 10 Nov 2009, 10:45 par Arthis sur Mille choses

Sur le palier

La lumière trop forte de ce ciel artificiel dénudait chaque mouvement, elle rendait le silence visible. Dans cette extrême clarté, immobile, toute tentative de naturel était figée. Ils se taisaient ensemble, mais avec la gêne d’une intimité inattendue. Presque adossé à la paroi, il se tenait droit. Sérieux, face à cette agréable surprise.
Il l’observait dans une proximité quasi indécente ; cette cage de fer lui offrait la liberté de ne pas être dérangé. Devant lui, de biais, elle ne pouvait voir ses yeux détailler son visage. Il était près d’elle. Elle se savait épiée, presque soumise à cette pulsion de voyeur. Ces taches de rousseur sur sa peau, déjà pâlie par ces néons, disparaissaient sous l’écume de son regard.
L’allure de son corps, comme une ligne de conduite, donnait à suivre la quiétude d’une femme sereine dans sa féminité, ni trop maquillée, ni trop apprêtée, mais juste fardée d’un regard hautain, rieur - et à la fois prêt à sourire - pour repousser les hommes trop peu farouches et attirer des prétendants aux ailes déjà brûlées face à sa désinvolture. Sa liberté, qu’elle croyait s’octroyer nonchalamment, perdait parfois de son naturel dans des gestes empreints des images de la mode : dans ce glissement, dans cette fausseté qui résonnait en elle au point de l’agacer, un peu de sa faiblesse se dénudait involontairement. Seule restait l’obscurité de son charme, indomptable malgré ces années à s’apprivoiser. Inlassablement, il lui manquait l’expérience de la spontanéité, la légèreté d’un sentier inconnu.

Une pince aux crocs desserrés emprisonnaient mollement ses longs cheveux raides, tous retenus au bord de sa nuque. A la faveur d’un soubresaut de la machine, telle une dune de sable soufflée par un vent fripon, ses épis d’or s’échappèrent pour s’allonger, s’étirèrent avec le silence impertinent d’une culotte en soie glissant sur la peau. Un immense champ blond vibra d’un ondoiement gracieux, libérant cette attente contenue. Avec la timidité d’une pluie fine, à l’orée de l’été, ses joues s’empourprèrent et laissèrent filer sa retenue. Il adossa alors ses épaules, le temps fit une boucle et ses yeux captèrent pour toujours le sensuel mouvement de cette féminité.
Un sourire à demi mots chuchota la rougeur de ce geste involontaire. Dans cet élan, il contempla une vague rouge monter jusqu’au plissement de ses pattes-d’oies, pareil à quelques collines rieuses bordant deux océans bleu clair. Sans qu’elle ne bouge sa tête, ne se tourne pour surprendre leur intimité, ses yeux virevoltèrent vers lui et caressèrent l’effronterie de l’attraper. Le bord était tout proche, un souffle chaud, une seule respiration trop rapide et il était perdu : l’essence de cet érotisme se serait évaporée sous l’intensité de son regard audacieux.
L’ascenseur ralentit. Il les immobilisa dans l’attente d’une échappée : celle-ci s’ouvrit dans un léger crissement mécanique, comme la porte rouillée d’un grenier. Le noir apparut, seul l’interrupteur sur le mur brillait. Avec ses bras chargés de victuailles, elle sortit et disparut un instant dans ce passage obscur. Il la suivit et avant qu’elle-même n’illumine leurs pas : il éteignit ce reflet. Puis, ils marchèrent un peu précipitamment jusqu’au fond du couloir, car ils savaient tous deux que la seule minuterie lumineuse était près de l’ascenseur. Leurs visages maintenant éclairés ne purent se croiser, seules leurs voix, l’une après l’autre, échangèrent des politesses qui tombèrent de leurs bouches et s’immobilisèrent à leurs pieds avec la lourdeur de cailloux inutiles.

Leurs portes d’appartement étaient proches, éloignées seulement de quelques mètres par un mur tapissé d’un gris de roches caverneuses. Devant sa porte, il lambinait lentement. Emportant son trésor encore frémissant de par son imprévu, il essayait de retenir le temps.
Sa silhouette fine, flottant indistinctement dans le coin de son oeil, semblait hésitante devant son palier. Ses bras emprisonnés dans un monticule de paquets se resserrèrent pour basculer ce poids sur sa poitrine penchée en arrière. Son bras droit se dégagea sans précaution et plongea maintenant sa main libre dans les motifs bleu marine de son sac ; avec une respiration arrêtée, elle s’immergea dans l’intime de son fouillis naturel, à la pêche de son trousseau. Son corps tendu semblait souffrir dans ce flottement comme emporté par un courant invisible qui, avec caprice, pourrait la renverser. Dans un même mouvement, sa main s’échappa des remous de sa recherche pour planter sa clef dans la serrure et retrouva instantanément l’équilibre, à la façon d’un nageur chahuté par la houle s’agrippant à un rocher.
Elle allait bientôt disparaître et retirer, comme une marée, la douce caresse des flots, pour ne laisser qu’une grande étendue ou seules survivent encore quelques gouttes d’une sensation devenue impalpable.
La lumière du couloir s’éteignit au moment ou elle ouvrit la porte. Il ne la voyait plus ni ne la sentait. Seuls ses talons claquèrent sur le sol à la façon d’un aveugle tâtonnant avec sa canne blanche.
- Attendez! Dit-il, avec un élan inespéré.
Elle répondit avec une pointe d’inquiétude qui comprima son «oui» lancé dans le noir.
Cette voix presque silencieuse suffit à le guider.
- Il y a un interrupteur juste dans mon entrée, dit-elle, dans un appel hésitant.
Aucune petite lumière ne permit à ses yeux de s’accoutumer au noir ambiant. Il était aveugle et seul le reste de cette image d’elle en équilibre restait comme un point de repère. Son élégante blondeur brillait encore dans sa rétine, mais au bout de quelques secondes, l’image s’estompa comme un évanouissement que l’on sent venir. Puis, le sucre d’un fruit inconnu, avec la saveur d’une langueur des îles, flotta jusqu’à ses sens perdus.
Cet arôme délogea son habitude de ne respirer que par le regard : il fut assailli par cette obligation d’abandonner son plaisir fétiche. La chair de cet homme reflétait milles images convoitées, avec une insistance qui gardait, malgré le temps, les sensations associées. Avec la soif d’un félin, il recherchait continuellement à sentir les battements de son coeur et cela à chaque fois que ses yeux emprisonnaient l’image d’une courbe à l’intensité. Sa quête était vaine et aussi loin que son imagier sensoriel remontait, il ne pouvait retrouver la première, celle dont la beauté s’était évanouie avec son enfance. Comme un voilier cherchant toujours un vent parfait pour longer les côtes, il guettait les signes de retrouvailles impossibles. Sa poursuite d’un plaisir si éphémère emplissait ses pas d’une souffrance que la frustration masquait, il ne pouvait en quelque sorte y renoncer, et cela malgré les rencontres qu’il écartait alors.
Cette fois, il ne pouvait faire avec ses yeux, et cette effluve si doucement mielleuse devenait sa seule attache. Il eut l’impression de pénétrer dans un jardin dont les fleurs, encore emplies de pollen, étaient sur le point de tourner, de se faner, telle l’exhalaison douceâtre d’un corps transpirant au soleil.

Maintenant, il sentait sa respiration, le souffle de cette femme, proche. Il le sentit encore plus fort quand il s’interposa entre sa porte et elle.
- Ne bougez pas, j’y suis presque.
Avec un ton impatient et en même temps encourageant, elle chuchota : - dépêchez vous, je ne vais pas tenir longtemps.
Un frisson le parcourut lorsqu’il sentit une nouvelle fois ce souffle se coller contre sa joue, comme une bouffée d’air fiévreuse. Sa main presque tremblante atteignit l’entrée. Il se glissa à l’intérieur, dans cet inconnu à peine imaginé.
Dans un mouvement incertain, il s’avança brusquement, pour se dépêcher, avec l’inexactitude du temps et heurta cet autre corps, déjà vacillant dans l’obscurité. Elle cria alors, presque emplie d’un soulagement, le relâchement d’une tension, enfin. Il sentit un poids encore indéfini dans ses formes bousculer son équilibre et, l’emporter sans brusquerie à terre. Ils s’étalèrent doucement sans presque se retenir. Comme pour appréhender plus fortement cette chute, il s’agrippa d’un bras à la taille de cette fleur soufflée par son désir. Et dans un dernier mouvement, avant de s’abandonner, ses doigts effleurèrent l’interrupteur. Les paquets chutèrent et se mélangèrent.

Sur le dos, recouvert par elle, une légère lumière les immobilisa. Des flots de couleurs se froissèrent dans les plis de leurs tissus. Leurs corps étaient joints, assemblés de façon inattendue, poussée l’un vers l’autre comme un bouquet qui se forme. Il n’ouvrit pas les yeux tout de suite et sentit les courbes de cette femme encore détendues sur tous ses membres. Ce poids sur la poitrine lui diminuait la respiration, mais cette gène nouvelle devenait agréable et doucement, il s’imaginait percevoir une chaleur, encore lointaine.
Puis, accompagné par son coeur emballé, suffoquant soudainement de sentir cette femme s’incarner, traverser sa vision, il sursauta.
- "Laissez-moi". Entendit-il.

Il ouvrit les yeux et sentit son bras enserrer malgré lui cette taille réticente qui essayait de se dégager d’un piège. Une taille qui avait l’habitude de se faufiler au milieu des autres qu’elle voyait tenter de la rendre prisonnière, telle des bois se refermant, étouffant les brins d’herbes libres de vibrionner au grès des souffles.
Il la regarda. Ils étaient proches, très proches. Son souffle se mêlait au trouble de cette bouche imminente, l’haleine inconnue d’un rêve.
Sa peau était belle, proche et nue.
Son bras ferme, enlaçait cet animal qui commençait à se débattre, silencieusement.
Elle commença à émettre un long gémissement, une ondée d’énervement saccadée par des grimaces et des sursauts de respiration. Sans penser à l’impact de son geste, à la force qu’il exerçait, il lutta pour l’obliger à abdiquer, paradoxalement, à se soumettre à la spontanéité de cette chute. Cette plainte douloureuse se transforma en un long soupir d’abandon lorsqu’elle rencontra à travers ces yeux sa détermination et sa douceur. Dans ses prunelles se reflétaient le ciel de ses grains de beauté, son visage de femme étoilé. Cet homme reflétait une constellation de douceur, celle qu’elle se cachait avec tant d’insistance : le velouté de son âme, qu’elle croyait être une faiblesse. Le début d’un vent chaud souffla sur son visage, comme lorsqu’on arrive aux abords d’une île. Le ciel était limpide de ses belles étoiles nues. Dans ce silence clair, il lui sourît lentement avec la lenteur de nuages s’évaporant.
Sa main, comme une longue vague, rejeta tous ses cheveux d’un côté de sa tête. Elle était d’une douceur qu’elle ne se connaissait pas.
Cet homme lui offrait à priori ce qu’elle ne voulait plus : il avait soufflé sur ces nuages, pour laisser se refléter dans son regard d’homme la première lueur de ces premiers émois, ceux de son enfance, ceux des premiers jeux amoureux, ceux de la spontanéité amoureuse ; avant qu’elle ne commence à lutter pour préserver une beauté flamboyante qu’elle croyait être tout son être.
Il desserra son bras de sa taille. Elle ne se releva pas.
Elle avait retrouvé, pour la première fois, le plaisir de s’amuser, sa douceur de désirer. Sa chute dans les bras de cet homme n’était pas un accident, ni le destin, mais son désir inavoué, la vraie couleur de sa peau sans l’éclat de son impertinence désabusée.

Puis, pour que cet état, cet instant ne deviennent pas un souvenir, ils s’embrassèrent avec le pincement du délice et de l’oubli.
Dim 29 Mars 2009, 14:49 par Bertrano sur Exercices de style

Mont des brumes (4)

Un paysage urbain que l’on devine dans la brume du matin. Au loin le bruit des bateliers. Il fait un froid humide, le soleil est loin de la ville, il ne peut percer la moiteur feutrée que l’on sent peser sur la citée... Dès l’aube, les bruits des voitures à chevaux se succèdent et envahissent la scène, se répercutent sur les immeubles à quatre étages, jusqu’au chapeau pointu de la dame de fer, immobile... Les volets de la chambre sont restés ouverts, la fenêtre aussi. Les rideaux volent et retombent sous le souffle léger du vent... La chambre est baignée d’une lumière nacrée. Le lit se prolonge doucement sur le sol recouvert des draps tendres et autre duvet... Elle dort. Sur le ventre. Il la regarde. Il parcourt ses courbes, il la sent abandonnée. Dans son sommeil, elle soupire. Il sourit. [...]

- « Ainsi, votre noble ami me soumet une énigme ? Cela tombe bien, j’adore jouer. » Il lui avait tendu le billet et elle avait usé de tout son temps pour en prendre connaissance : « Je me fie à ton talent d’expert pour identifier la paternité de cette œuvre... Merci de remettre au jeune homme qui t’apporte la toile la réponse. Bien à toi, Jean-François ».
Il l’avait suivie jusqu’à son atelier dont le désordre ne parvenait pas à occulter la divine lumière qu’il recevait... Frédéric en était resté bouche bée. Il se reprit en se disant qu’elle finirait par le prendre pour un sot s’il ne cessait de garder la bouche ouverte. Elle était surprenante. Fine certes, mais qui ne s’encombrait pas de manière pour dire son fait au gens et aux choses. Il la sentait entière, volontaire et passionnée. Discrètement, alors qu’elle usait de son œil comme d’un scalpel avec la toile, il la regardait avec une plus ample liberté. Oui, elle le surprenait, avec ses cheveux roux ramenés en grosses boucles à l’arrière du crâne. La tendresse de ses formes presque fragiles. Son air d’autorité et une sensibilité à fleur de peau qui faisait contraste avec un dynamisme félin... Et avec tout ça un rien sensuelle, un zeste de provocation qui lui aiguisait les nerfs. Quel drôle d’oiseau, se disait-il.
- « J’ai hésité, dit-elle enfin... Il y a bien des peintres qui envieraient le père d’un tel chef-d’œuvre, car assurément, on parlera de cette toile. Néanmoins... La technique, les couleurs, le geste, tout me fait penser à un Millet, un Millet si j’ose dire, plus Millet que Millet, car enfin, il y a bien un petit quelque chose dans cette toile d’indéfinissable. Oui, l’âme de ce tableau semble autre. Or, je ne vois pas d’autre peintre capable d’un tel génie ».
- « Votre verdict ? »
- « Oh, oh ? Un verdict ? Y aurait-il un coupable ? Monsieur, vous m’effrayez ! ! ! Et bien, soit, s’il vous faut un nom, ce sera, en désespoir de cause, Millet. Vous pouvez transmettre, Monsieur, ma réponse à qui la demande... Hélas, vous pouvez reprendre cette merveille, cependant, si son auteur était présent je saurais bien le contraindre à me la laisser quelques jours. »
- « Oseriez-vous user de la force ? , demanda avec amusement Frédéric.
- « Qui sait ? », soupira-t-elle, « Il émane une telle grâce de cette toile, une telle beauté, une délicatesse si rare chez un homme que l’on ne saurait y demeurer insensible... Oui, voilà qui me surprend fort de Jean-François. Il peint avec son sang, avec ses émotions mais pas avec une telle âme... Enfin... , se reprit-elle, j’avoue que je ne l’en aurais pas cru capable. Ne lui en dites rien n’est-ce pas ? Ainsi cette toile est bien de lui ? Votre silence semble le confirmer. Vous lui en ferez mes compliments» [...]
Il était revenu chercher la toile quelques jours plus tard. Il s’était bien gardé de tout commentaire lorsqu’il avait donné à Millet la réponse tant attendue. Ainsi, il avait en moins de trois heures réalisé un chef d’oeuvre que tous attribueraient à son ami. Il avait réussi son pari. Chacun des protagonistes avait juré de garder le secret. En sonnant à la porte de l’oiselle - comme il l’appelait -, il sentit un trouble, une sorte de rougeur s’emparer de lui. Allons, donc, voilà qu’en revenant ici je redeviens idiot, songea-t-il...
Mar 30 Mai 2006, 13:09 par dolce vita sur Histoires d'amour

Polychromes (5)

Elle était prête. John lui avait dit qu’il passerait la prendre à la demi. Elle avait choisi sa tenue pour être à la fois élégante, douillette, un rien sensuelle... Mozart. Elle partageait son affection entre lui et Molière, connus tous deux pour leur génie et leurs grands appétits... Ce soir, on jouerait du Mozart, profane et sacré... Un ensemble vocal, un trio à corde, de la musique de chambre, le tout dans un cadre de verdure très intimiste... Elle ne voulait pas imaginer quoique ce soit afin de ne pas générer de frustration ; juste savourer l’instant. Ses talons fins mais pas trop haut, sa robe, asymétrique, fines bretelles, gaze épousant ses formes jusqu’aux hanches, cheveux courts, boucles d‘oreilles... Elle sourit à son reflet et se dit en empoignant au passage un grand châle de mousseline que c’était parfait : « Check list OK, captain ! ». Elle entendit la cloche du portail teinter joyeusement : « pile à l’heure ! C’est ce qui s’appelle être ponctuel ! », se dit-elle.
Il était très élégant, en costume et chemise portée négligemment, le comble du raffinement, la blancheur de l’étoffe faisait ressortir agréablement le teint un peu hâlé de John. L’air était doux, chaud mais sans être étouffant. Il la regarda avec un sourire d’une grande douceur et passa sa main autour de la taille pour la conduire :
- La voiture de madame est avancée, si vous voulez bien prendre place, susurra-t-il d’une voix grave de majordome, sans oublier au passage ces attentions délicates qui charment les plus coriaces.
- John, murmura-t-elle mi joueuse, n’en faites pas trop si vous ne voulez que je ne feigne l’évanouissement...
- Oh, mais alors, je vais poursuivre, répliqua-t-il sur le même ton, avant d’éclater de rire avec Alma.
Tous deux se sentaient bien, le cœur léger, détendus et sereins, avec un sentiment de liberté indicible. Ils sentaient confusément que rien de ce qu’ils étaient, pourraient dire ou faire ne pourrait choquer l’autre, rien, et pourtant ils allaient de surprise en ravissement, dans une complicité évidente...
Ven 19 Mai 2006, 11:38 par dolce vita sur Histoires d'amour

Polychromes (4)

La journée s’était passée dans une agitation constante auquel son esprit faisait écho. Elle ne pouvait s’empêcher de songer à John et de sourire. Il n’était pas du tout comme les hommes qu’elle avait pu rencontrer. Non, certainement pas. Il était.... différent. Elle haussa les épaules devant sa propre gaucherie. Elle essaya d’y voir clair en elle. Si souvent ces messieurs lui disaient des douceurs comme on engloutit un paquet de pop corns, sans y penser ; lui n’agissait pas ainsi. Elle se rendait bien compte que les mots dont il l’abreuvait, il les pensait longtemps avant. Ils avaient d’autant plus de prix que cela lui coûtait visiblement d’ouvrir la bouche sur ce qui touchait son intériorité, une grande pudeur l’habitait. Et il en avait encore tout plein de ces mots tendres qu’il gardait en réserve jusqu’au moment opportun. Elle le présentait. Elle avait très envie de l’appeler, de le voir, de l’entendre... « Très peu féminin comme attitude », songea-t-elle. « « Un homme propose »... Moui », se disait-elle, « quand on lui en laisse le temps »... Elle était en train de finir un article et mâchouillait un bout de pain quand la sonnerie du téléphone la fit sursauter ! « Je vais m’offrir un téléphone avec répondeur, se dit-elle, ce ne serait pas du luxe pour travailler en paix ».
C’était John. Elle changea de couleur, blêmit, rougit, un éclat de joie vint illuminer son sourire et ses yeux pétillèrent ! Il lui proposait d’aller avec elle à un concert, il avait deux places et pensait lui faire plaisir en l’invitant.
-« Fabuleux », lui dit-elle, « Sûr que ça marche. D’accord pour la semaine prochaine, je vais m’organiser».
Elle allait le revoir et c’est lui qui l’invitait... Lui. Il avait toujours sa voix légèrement chantante qu’elle aimait tant. Elle aurait fait des bonds jusqu’au plafond ! Elle s’était retenue de ne pas hurler sa joie au téléphone pour ne pas l’assourdir... Elle se mit à improviser une danse au rythme de sa joie avant de se souvenir que son papier était urgent. Elle avait horreur du travail bâclé. Au journal, on appréciait son professionnalisme et elle n’était pas peu fière des compliments des lecteurs et de son rédacteur en chef. Ce soir, son esprit était ailleurs, elle eut beaucoup de mal à se concentrer. Dans sa tête revenait un prénom. Elle se mit à fredonner « Tonight », avant de se rendre compte du ridicule de la scène et de l’urgence de son boulot... Elle se traita d’adolescente attardée et acheva... Elle ne devait plus être dérangée ce soir là que par ses rêveries. C’est elle qui appela son amie Lindsey pour prendre de ses nouvelles...
Jeu 18 Mai 2006, 18:14 par dolce vita sur Histoires d'amour

Si le soleil renaît

Si le soleil renaît


Je l’ai tellement ouvert
Mon cœur
La simple ondée l’émeut

Et l’onde
Du monde

Une peau douce
Une ombre
Que je vois s’éloigner

Monte de la profondeur
Un souvenir terrible
J’étais heureux
Et tes bras me tenaient

Je tombe
Qu’ai-je fait

Parfois
Je voudrais m’en aller
Je reste ici
Me tiens tranquille
Sous le rouleau liquide

A quoi me sert de désirer
Si chaque fois j’échoue
Ou si dessous
La vague se dérobe

Je ne retrouve ni l’amour
Ni l’amitié
Qui m’appelaient

Mon désir est défait

Tristesse
Tu es plus grande que mon cœur
Tu me voles la forme du bonheur
Tu dérobes mes pleurs

Qu’en faire
La mer est haute
Mon âme écope

Plonge
Me dit-elle

Atteins le courant chaud
Remonte le corail
Rouge et mauve
Déchirant tes entrailles

C’est là-bas que la patrie espère
Aucun visage pour te sourire
Mais la lumière te dira oui

Parfois je pense
En regardant par la fenêtre
La silhouette familière
J’aurais aimé
Lui dire

Pourquoi rêver encore
Pourrais-je éteindre mes désirs
Et je ne garderais que toi
Flamme infinie
J’y étendrais mon cœur
Et pas de plainte
Tu me dirais ce qu’il faut faire
Comment aimer dans la lumière
Eteinte

Laisse-moi m’en aller
Décline-moi

Dis-moi que c’est pour rien
Qu’en moi se déroulaient
Les lianes hautes qui servaient
A toucher l’étendue
Du destin de ton cœur
Et que tes doigts de lune
N’y ont pas déposé
La moindre fleur

Et qu’à présent je peux rentrer

Qu’en ma mémoire est close
La porte de l’aimée

Si c’est ainsi
Tant pis
Montre-le moi
J’irai où il fait froid

Où je suis seul
Les dieux sont invités
Et rien ne me fait peur
Que de perdre l’étoile

Il y a une place
Pour ma façon d’aimer
Et l’on s’en souviendra
Si le soleil renaît
Sam 18 Fév 2006, 01:14 par Iris sur L'amour en vrac

Vision double

Vision double

Je suis épuisée, dit-elle, il me hante.
Il me suit jour et nuit, image brillante.
Il colle à mes pas, parfois marche sur moi.
Je rêve qu’un jour soudain il m’aperçoit.

Me fondre dans son étreinte sans fin !
Je me suis faite caressante, en vain !
Une lubie: attiser sa gourmandise,
Que mon simulacre enfin se volatilise.

Fidèle, il me suivra jusqu’à mon trépas,
Malgré toutes les apparences, pas à pas.
Mon amour, folle copie, dans la pénombre
Je cache ma folie: je suis ton ombre.

Bisous
Isabel
Jeu 21 Oct 2004, 09:52 par Isabel sur La vie à deux
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Ecrire sur ditelle

Ecrire sur ditelle Sexcape game, L'ascenseur, Après midi, Un heureux hasard, Quiproquo consentant ?, La boulangerie..., Un mot de coeur, des maux de pleurs, Pas de retour. chapitre 5 (suite), Pas de retour. chapitre 3 (complet), Sur le palier, Mont des brumes (4), Polychromes (5), Polychromes (4), Si le soleil renaît, Vision double,
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L'amour n'as pas de meilleur ministre que l'occasion.

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