L'hirondelle pleur de ses peurs qui fond fuire le faucon

Le faucon est et généreux,
Le faucon lui aussi recherche le grand bonheur,
Le faucon a lui aussi vécu des choses tristes,
Mais l’hirondelle ne sait pas plus,
Le faucon ve un lien reel avec la petite hirondelle,
Le faucon se sent frustré et agacé,
Par le refus de l’hirondelle.

L’hirondelle ne lui donne pas ce lien réelle,
Parcequ’ elle est incapable de parler,
De ce que le faucon voudrait entendre dire,
L’hirondelle ne peut parler de ce secret ouvertement devant le faucon,
Parce que la douleur est intense,
Qu’elle ve pas lui faire entendre ce calvere,
Qu’elle meme ne peut oublier.
Elle aime trop le faucon,
Elle souhaite le preserver de cela,
Pour un sertain temps...
Elle lui en parlera par bride,
Au file du temps et de son amour grandissant,
jusqu’a l’instant ou elle sera prete a vider son sac,
Pour montrer a quelle point elle aime le faucon,
Comme jamais elle a aimait,
L’hirondelle meurtrie ne peut racontée de vive voix,
Son histoire, ses douleurs, ses meurtrissures les plus profondes,
L’hirondelle voudrait bien pourtant.......
Cela la soulagerait sûrement,
Mais tout son être intérieur lutte pourtant,
Mais le corbeau a toujours une emprise mentale,
Peur de revivre une énième fois,
Ce jour si noir qu’elle a voulu en mourir.
L’hirondelle n’aurait jamais avoué au faucon,
Ce lourd secret, si lui-même ne l’avait pas deviné.

L’hirondelle pleure, le faucon est parti,
Elle voudrait l’appeler, mais la peur la tétanise,
La peur chez elle est un paradoxe,
Elle n’a pas peur du faucon au contraire,
Le faucon la rassure lui donne de l’espoir,
L’hirondelle a peur d’elle,
Peur de ce qui lui traverse le coeur,
Peur de son histoire,
Peur de le décevoir,
Peur de ne pas être à la hauteur,
Peur d’être un poids pour ce si joli faucon,
Peur du regard des autres,
Peur de faire souffrir le faucon,
Peur que le faucon se lasse,
Peur qu’il souffre de mes ailes brisees,
Peur qu’il voit une autre hirondelle,
Peur de ressentir les sentiments d’amour charnel,
Peur parce que j’en ai envie au plus profond,
Mais est-ce que le mental ne viendra pas tout gâcher...
Peur de ne pas aller assez vite pour le faucon,
Peur de moi, de mes réactions et émotions,
Peur de mes pleurs, de mes cauchemars,
L’hirondelle voudrait tant que le faucon lui revienne,
Pour qu’elle puisse combattre ses peurs.
L’hirondelle voudrait tant que le faucon l’aide à penser ses ailes une bonne fois pour tout,
L’hirondelle voudrait vivre une histoire d’amour éternel avec ce joli faucon

L’hirondelle ne sait même pas si le faucon viendra lire ses poèmes,
L’hirondelle aimerait bien avoir un signe de ce faucon,
L’hirondelle comprend que le faucon ve plus,
L’hirondelle lui promet qu’il aura ce lien réel,
L’hirondelle se meurtrit, le décompte a commencé,
L’hirondelle compte les jours, les heures, les minutes, les secondes, qui la séparent du corbeau,
L’hirondelle préférerait faire le décompte qui la conduirait au faucon.
Ou l’Amour triomphera de tout.
Qui la délivrera de toute cette douleur lancinante .

Mon beau faucon reviens moi, donne-moi un signe.

L’hirondelle voudrait rencontrer le faucon,
À une date importante
Pourquoi pas le 10 août ?
Pourquoi cette date ?
Je ne peux pas le révéler ici,
Mais je te dirai la raison de cette date.
Je voudrai que ce jour soit mon renouveau.

Faite que dieu lui face lire mes poèmes et qu’il me revienne.
Ven 28 Juil 2006, 11:25 par joullia sur L'amour en vrac

Le faucon et l'hirondelle

Par une douce nuit d’été,
Ou scintiller mille astres bienveillants,
L’hirondelle ne s’attendait pas à vivre un moment pareil,
La rencontre d’un faucon,
Un faucon merveilleux avec un plumage exceptionnel,
L’hirondelle timide et peureuse,
Elle observa ce faucon discrètement,
Elle le trouve sincère, gentil, aimable,
Elle décela en lui quelque chose de différent,
L’hirondelle tomba sous le charme de cette beauté intérieur,
Qu’aucun autre oiseau ne possédait,
Une sorte d’aura si merveilleuse,
Que les chants de ce faucon,
Là fis a nouveau et espérer....

Par un coup de folie et d’audace,
La jeune hirondelle aux ailes brisées,
Lui échangea quelques chants,
Le faucon écouta le chant de l’hirondelle,
De longues nuits de chants et d’espoir débutaient,
Les ailes de l’hirondelle,
Semblaient d’un coup moins douloureuses,
L’hirondelle meurtrie par son passé,
À bien du mal a avancé dans la vie,
Elle a tendance a repousser le faucon,
Parce qu’elle a tant combattu avec son coeur,
son elle intérieures,
Le faucon voudrait la protégée et la chérire,
Le faucon promis à l’hirondelle que le corbeau,
Ne lui ferait plus de mal.

Par un jour d’été,
L’hirondelle décida de faire un pas de plus,
Pour démontre a quel point elle aime le faucon,
Le faucon ravi d’avoir ce petit pas,
Lui demanda un pas de plus,
Là l’hirondelle a ressenti ces ailes brisées,
Elle a pris peur,
Elle a demandé du temps,
Le faucon à mal prit son refus,
Le faucon est parti,
L’hirondelle pleure de maladie d’amour,
L’hirondelle a peur du corbeau qui va revenir,
La toute petite hirondelle face à ce corbeau,
Si mal veillant, méchant et pervers,
L’hirondelle pleure de désespoir,
L’hirondelle ve que le beau faucon revienne,

Elle demandait juste un peu de temps au faucon,
Le temps que l’orage passe,
Pour être sereine sur ces chants.

Le faucon a penser que l’hirondelle le repousser,
L’hirondelle pleure de désespoir et de peur,
L’hirondelle a juste besoin de temps....
L’hirondelle voudrait rejoindre le faucon,
L’hirondelle voudrait que ces ailes repoussent.
L’hirondelle voudrait que le faucon l’aime encore,
L’hirondelle voudrait faire son nid avec lui,

L’hirondelle est terrorisée,
Elle voudrait partir là ou le corbeau ne pourra pas la retrouver.
Jeu 27 Juil 2006, 18:54 par joullia sur L'amour en vrac

Karim

J’ai besoin d’être aidée
J’ai besoin d’être écoutée
Besoin de m’exprimer
Besoin de parler

Comment tout te dire
Sur ce qui c’est passé
Meme le temps n’a pas su l’effacer completement,
c’est impossible, trop difficile
j’ai trop pleuré
j’ai trop crié

Ce que je peux ressentir
Je ne peux en parler facilement,
Des larmes de mes yeux coulent ,
Elles s’ecoulent le long de mes joues.
Si tes larmes t’avais aveuglees
Comme le font les miennes ....
Peut etre alors tu me laisserai une seconde chance.

Si seulement tu pouvais resentir mes sentiments :
Toi qui as su rendre à mon coeur
Le courage de rapprendre a aimé
Toi qui m’a offert ta chaleur
Quand dans ma vie tout chavirait
Toi et ton regard charmeur
Comment aurai je pu ne pas t’aimer

Ton sourire m’abandonne à moi même,
Cette pensée de fusion m’obsède,
Ton corps et ta voix m’envoûtent...

Je rêve de toi le jour et la nuit,
Ces nuits qui ne sont jamais assez longues...
Ton visage je l’imagine au petit matin,
lorsque j’entrouve mes yeux,
et parfois il me semble entendre ta voix,
me murmurer de ne pas avoir peur,
que tu es la pour me proteger,
que tu laisseras plus personnes me faire du mal,
et j’avoue qu’elle me rassure un peu...

l’orsque le soleil rechauffe mon visage,
j’imagine que ce sont tes douce mains
qui tournent les pages
d’un reve se terminant demain ...
meme si le matin tu es absent,
dans mon coeur tu es toujous present...
tu alimentes tous mes reves,
source inextinguible d’amour...

J’ai envie de toi, et de toi seul...
Ce n’est pas qu’une histoire de fusion charnelle,
Mais l’Histoire de la rencontre de nos âmes.

Comment expliquer ce que tu a reveillé en une nuit,
Ce que j’avais mis tant de temps,
A enmurer de plonb.
Mon coeur c’est soudainement eveillé comme une evidence,
tant d’annes sans ces flames et ces etincelles...
Et soudain,
Mon coeur s’embrasse comme un monumental feu d’artifice
Qui ne fini plus,
Il illumine mes yeux de joie et d’espoire.

J’ai besoin de toi et de ton amour,
T’es mots sont et reel,
Tes penser de l’amour rejoint les miennes ....
Redonne moi ma chance et du temps

Je me sens engloutie
Par tout mes problèmes
Dans un couloir infini
J’ai beaucoup de haine
Seul toi a su adoussir cette haine lancinante

STP.. Aidez moi a faire confiance en la vie
A me donner confiance
A oublier, a donner une chance
Pour pouvoir parler
Pour calmer cette souffrance..
Pour pouvoir partager mon amour pour toi
Jeu 27 Juil 2006, 16:06 par joullia sur L'amour en vrac

Unique destinée

J’aime l’horizon de tes yeux ou ce devoilent les eclats d’etoiles qui illuminent ton regard.
J’aime le delicat sourire de ton visage quand l’amour t’habille de ses bras.
Tu es ma fleur d’emotions, au parfum de dependance.
Mon âme soeur, ma couleur de vie, mon voeux, mon attente de toujorus.
Alors, quand l’arbre des mots, ou secrit notre avenir, m’a permise d’exaucer un souhait,
que pouvais je lui demander de plus que de t’avoir deja rencontré ?

Transcender les spasmes du temps, en saisons qui deviendraient l’ecrin de nos pensees ?
Enfermer le ciel de l’eternité, sous la voute de nos destins partages ?
Caresser la volupte de tes sentiments afin d’effleurer ton ame d’evidence simultané ?
J’avais atteint le bord des termes du fleuve des emois a ton egard.
Dans quel alcôve ce dissimulaient les phrases qui me permettraient d’exprimer l’etendue
de mes sentiments, toujours grandissant, que tu a fais eclore en moi ?

C’est alors , que le vent m’a fait une suggestion, que l’echo à raporté.
Que chaque etoile porte un fragment de mon âme, qu’elle restitura chaque nuit,
a tes pieds, en brillant jusque dans tes reves les plus ethérés
biensur , rien ne pourra traduire tout ce que je ressens pour toi,
mais aucune nuit ne se reproduira pour te dire combien je t’aime

Chaque jour verra ce lever une aube nouvelle ou notre amour sera eternel.
Mar 25 Juil 2006, 20:36 par joullia sur Parler d'amour

Ce que j’aime en toi…

Le matin câlin où tu me réveilles doucement, tes mains caressant mon corps. A moitié dans tes bras, à moitié dans les bras de Morphée, avoir cette folle impression encore de rêver. Le rêve se mélange alors à la réalité pour me donner l’impression qu’un ange est à mes côtés… Mi ange, mi démon qui éveille en moi le désir et la passion. Un réveil coquin qui me laissera le sourire jusqu’au lendemain.

Te regarder, marcher, penser, rêver… Laisser mes yeux glisser sur ton visage et sur tes courbes qui ne font pas de moi un sage. Ton petit jean moulé dans lequel j’aime te voir te trémousser. Jouer avec ta crinière qui te donne ce côté sauvage, renforcé par le parfum que tu laisses dans ton sillage.
Ton décolleté qui semble m’appeler. Ton épaule et ton ventre dénudés qui me donnent envie de les embrasser. Le long de ton cou remonter, en le couvrant de baisers… Bref toutes ces parties de ton corps qui me laissent te voir et te désirer, à tout moment de la journée. Simples apparitions mais qui me font perdre la raison.

Tes lèvres tantôt mouillées, tantôt satin, qui glissent sur les miennes avec un goût certain. Tes mains sur ma nuque, me donnent une chaleur qui m’apaise et produit en moi le bien-être que tout un chacun rêve. Ces après-midi où poussée par un désir brutal tu t’enflammes, et je me fais esclave pour assouvir tes fantasmes.

Tes mots tantôt taquins, tantôt coquins, sont les graines qui fleurissent au long de notre parcours et dans tes abondants compliments je me sens homme pour te faire la court.

Une curiosité dans tous les domaines inégalée, font de toi quelqu’un de cultivé. Ouverte à toute discussion, tu répondras présente pour que nous en débattions. Il n’y a point tabou qui te fait peur, car tu ne veux pas rester dans la secte des beaux parleurs. Paroles et écoute, tu as tout et tu sais t’en servir, car même si tu entends mes désirs, tu sais aussi m’apporter le réconfort, dans les moments où je ne comprends plus mon sort. Je sais que même si je suis parfois un peu ours, tu me comprends et cela vaut tous les tours, jusqu’à la fin des temps.

Tes ambitions et rêves m’inspirent un profond respect, et je te donnerai tout pour que ce soit fait. La créativité qui t’anime est communicative, tu ne saurais rester donc passive. Les difficultés quelles qu’elles soient, que tu rencontres sont autant de défi, que chaque fois tu regardes de face en disant « c’est ma vie ». Ainsi tu vas de l’avant et les affrontes. Chose que peu de personnes montrent… Femme à la fois forte et faible qui sait admettre ses peurs et doutes, mais qui cherchera toujours à aller au bout de la route. Tant de traits sur lesquels je reste admirateur et qui me donnent l’envie d’être ton porteur.

La surprise d’un repas, quel qu’il soit, avec sa touche de simplicité et ses aromes parfumés. Rien de bien extraordinaire, si ce n’est que je sais qu’il est destiné à me plaire. Et puis ne disait-on pas que c’est aussi par là que le cœur d’un homme se gagna ?

Le soir, terminer cette journée sur la même note enchantée, par laquelle la journée avait commencé, de pouvoir nous assouvir à nouveau enlacés et lire dans tes yeux le bonheur d’être aimée.

Et quand enfin vient l’heure tardive de se reposer, nous nous retrouvons timidement nez à nez. Une fois la lumière tamisée, nous partageons nos dernières pensées, avant de s’endormir pour demain tout recommencer.

C’est tout ce que tu me donnes,
Et moi qui ne suis qu’homme,
Je ne pense plus qu’à toi…
Car c’est tout ça que j aime en toi…

timide Loyd for you timide
Ven 21 Juil 2006, 17:19 par Loyd sur Parler d'amour

La jeune fille du train

Moi, les femmes, je les ai toujours aimées. Leurs charmes, leur gentillesse, leurs beautés... Je ne dis pas par-là que je suis un véritable Don Juan mais je dois admettre que j’ai toujours beaucoup apprécié la compagnie des femmes. Parfois ce n’était que de petites aventures sans lendemain, des flirts comme on les appelle. Mais quelque fois la relation durait plus longtemps.
En revanche, je n’ai réellement été amoureux qu’une seule fois. Le destin applique sa sentence à bien des situations inexplicables. Inutile d’être expert en la matière pour voir que la vie nous cache le bonheur. Elle a ses plans, ses ambitions. Nous avons beau essayer de les contourner elles nous rattrapent à chaque fois.
Alors, si je suis amoureux, on peut trouver cela bien. Car l’on va pouvoir se nourrir de mon bonheur. D’un bonheur qui ne m’a jamais sourit. Du bonheur que je n’ai jamais eu avec elle. Celle dont j’ai été amoureux.

Je suis un jeune homme. Ni beau, ni laid. Sans autre actuelle pensée que celle d’être heureux, comme tous les jeunes hommes de mon âge. L’âge de l’amour? Non. L’âge d’un pseudo-bonheur.
Je suis au lycée, j’ai ma routine hebdomadaire. Je suis à l’internat. Chaque lundi matin, je prends le train qui m’emmène auprès de mon école. Chaque matin, dans ce train, je vis autre chose que ma routine. Chaque matin, dans ce train, je ne suis personne, tout comme les autres personnes dans ce même train ne sont personne. Ce train est un lieu de théâtre. Une scène où se jouent des pièces silencieuses, muettes et intimes. Un endroit où toutes les semaines je revis la même pièce.

Merveilleuse histoire que celle qui ne dure pas. Elle s’engouffre par une fissure de notre vie. Un instant où nous sommes coupés du reste du monde. Un moment où nous nous retrouvons seuls, confrontés et accompagnés par des centaines de personnes qui ne sont personne. Une bribe de temps où nous sommes vulnérables, mais réceptifs à certaines sensations inconnues à la vie ordinaire.

Le jeune garçon de 16 ans que j’étais, attend sur le quai. Le vent glacé de la région lui donne la chair de poule et l’envie que le train arrive. Il attend encore un peu. Il arrive. La porte coulissante du wagon s’ouvre et le jeune garçon entre à l’intérieur. Le train est remplit mais il reste encore quelques places ici et là.
Il en choisit une et s’assied. Il y a une femme en face de lui. Une jeune femme, plutôt, se dit-il après un nouveau coup d’œil. En fait, elle a peut-être le même âge que lui. Ou est-elle plus jeune? Il ne sait pas. Curieux qu’il ne puisse pas s’empêcher de la regarder! Elle n’est pas tellement belle. Mais elle a un charme inouï. En fait elle est magnifique. Ses longs cheveux rouges sombres tombent dans une cascade aphrodisiaque de chaque côté de son corps et de part et d’autre de sa tête. Son visage, quoique d’apparence neutre, semble figé dans une expression de modestie naturelle. Son regard est fixé sur le sol, ses yeux sont noirs, intenses et leur maquillage n’est ni trop gras, ni trop fin. Ce noir marque un regard violent, mais à la fois... il est vide, désespérant. Il possède une fougue si triste, si enfouie. D’une lividité emplit de mélancolie et d’amertume. Mais neutre. Son nez n’est ni long ni court, il est magnifique. Il appartient lui aussi au miracle.
Pendant une fraction de seconde leurs regards se croisent. Elle aussi l’a remarqué, elle non plus ne le connaît pas. Elle aussi le trouve ni beau ni laid, magnifique. L’instant de se premier regard est unique, éternel. Dépourvu de tout sens moral. Un laps de temps éphémère où ni l’un ni l’autre n’avait cherché à se cacher. Une force invisible s’était installée entre eux durant la longue durée de cet infime instant.
La bouche de la jeune fille s’entrouvrit, puis se referma aussitôt. Inutile, il n’y a rien à dire.
Le voyage est court, à peine plus d’une demi-heure. Les deux jeunes gens n’ont pas arrêté de se titiller du regard. A chaque fois que l’un posait les yeux sur l’autre, ce dernier détournait les yeux. Ils jouaient spontanément et inconsciemment à un jeu. Un jeu où il n’y avait aucun perdant. Mais que des gagnants. Le train s’arrêta. Le jeu était terminé.

Je n’aime pas dire que ce que j’éprouve à quelqu’un. Je n’est jamais dit "je t’aime" à une femme. Sauf à une, je ne pense pas que je l’aimais au début. A ce moment, elle devait être pour moi semblable à toutes les autres. Mais j’ai appris à l’aimer, j’ai appris à aimer. Je ne savais pas ce que c’était. J’aurais voulu ne jamais le savoir.
Aimer quelqu’un, c’est tout remettre en question. Sa vie, ses amis... soi-même. Aimer c’est être tellement attiré par une personne que l‘on touche la mort du doigt. On vit pour désirer la mort. Je l’ai aimée, je l’ai trop aimée, je l’ai aimée à l’en tuer. Et elle m’a aimée à s’en tuer, à en vouloir que je la tue. Elle est celle pour qui il vaut encore la peine de rester ici, même si elle est déjà partie.

Je la rencontre au lycée. Elle, un an de moins que moi. Elle n’a pas connu ce lycée sans moi autant que je ne l’ai connu sans elle. Elle est apparue pour moi, semblable à des dizaines d’autres qui arrivent tous les ans. Elle m’a découvert en même temps que l’immensité d’une nouvelle vie. Dès le premier instant, elle m’avait aimé. Au bout de trois semaines je l’avais repérée. Du haut de mon arrogance. Accompagné par des dizaines d’amis. Recherchant la fraîcheur de la jeunesse. C’est trop! Je me dégoûte. Qui suis-je pour pouvoir traiter cette jeune fille de cette façon? Qui suis-je pour revendiquer mes droits au sein de cette communauté dans le seul but de trouver une fille avec qui je passerai du bon temps et à qui je croirais faire passer du bon temps?
La jeune fille que j’avais repérée était discrète et incroyablement jolie. Parfaite. Elle parlait avec ses copines. Des filles superficielles. Non. Des filles normales. Je n’avais pas le droit de les juger par référence à ce que j’étais.
Je fis sa connaissance. Il s’agira d’une relation prometteuse. Je pensais à l’époque que je ne m’en lasserais pas avant au moins 2 mois. Imbécile!

Tous les matins, le jeu recommence, toujours les mêmes titillements. Toujours ces expressions vides, ne pouvant refléter ce qui se passait dans la vie extérieure. Il la regarde, elle le voit, tourne les yeux. Il les détourne à son tour. Merveilleux. Il oublit tout. Il oublit qu’il est un coureur de fille. Il oublit qu’il veut sortir avec la jeune fille moins âgée que lui, celle qu’il apprendra à aimer, celle qui le fera changer. La seule, l’unique.

Je suis pressé. Depuis le temps que je la connais, si seulement je pouvais l’embrasser. C’est la première fois qu’une fille me donne autant de fil à retordre. J’ai déjà passé suffisamment de soirées en tête à tête avec elle. J’aurais déjà dû passer à l’action.
Mes amis commencent à se poser des questions. Pourquoi ne se passe t-il rien? Pourquoi n’y a t-il eu rien de fait encore? J’ai honte. La réputation qui me précède désormais devient de plus en plus ridicule. Il faut que je la lâche pour en trouver une autre moins difficile.
Non. Je ne peux pas. Je suis attiré. C’est avec elle que je veux être ! Cela fait maintenant deux mois que nous nous connaissons. C’est long. Elle trouve des excuses. Elle veut être sûre. Mais je le suis déjà. Elle est timide. Je ne le suis pas.

Aujourd’hui, elle est bien au rendez-vous. Elle y est toujours d’ailleurs. Elle n’en manque jamais. Elle est toujours dans le même wagon, toujours mais cette fois elle n’est pas à la même place. Il y a quelque chose d’anormal. Elle est là, la symbiose se déroule toujours selon le même plan, cependant il y a une différence il ne sait pas se que c’est mais quelque chose ne va pas, il en est certain. Ce n’est pas chez la jeune fille du train, c’est plutôt dans sa véritable vie.
Mais pire que tout, il a vu un autre détail surprenant. Dans les yeux de la jeune fille normalement vide de toute expression, il a trouvé une larme.

Je suis seul avec elle, encore une fois. Je commence à douter qu’une relation entre nous deux puisse existée.
Il fait noir. Nous sommes au sous-sol, sous un escalier. Nous aimons cet endroit. Nous parlons. Peu, mais nous parlons. Je ne la vois pas. Je distingue juste ces traits dans la pénombre. Je l’entends renifler. Je lui demande ce qu’elle a. Elle me répond qu’il n’y a rien. Ça va passer. Et puis elle éclate en sanglots. Elle m’attrape. Je la prends dans mes bras. Je la serre et l’entend pleurer. Je sens la chaleur de son corps blottit contre moi. C’est la première fois que nous sommes aussi proches. Je lui demande une nouvelle fois ce qui ne va pas et elle me dit qu’elle m’aime. Elle dit qu’elle n’a jamais aimé personne autant que moi. Elle dit encore qu’elle en est malade, qu’elle m’aime à en mourir, et que c’est sans doute ce qui va finir par arriver s’y elle continue de m’aimer.
Je ne comprends pas. Je suis déconcerté. Je lui dis que nous pouvons nous aimer, je lui dis que moi aussi je l’aime...
Première défaillance, je me suis rendu compte plus tard de ce que je lui avais dit.
Elle me répond qu’elle ne peut pas m’aimer, elle me répond que je ne peux pas non plus. Et elle pleure. C’est atroce de voir son petit corps tout frêle, tout innocent dans cet état. Je lui demande pourquoi nous ne pouvons pas nous aimer? Elle me répond que toutes les excuses qu’elle m’avait dites jusqu’à présent étaient fausses. Elle me dit que si elle ne peut pas m’embrasser, c’est parce qu’elle est malade. Elle est atrocement malade. Elle risque de mourir. Et elle ne peut pas m’embrasser, sinon elle est sera certaine d’en finir. Elle saura si elle peut m’embrasser au moment où sa maladie la fera mourir si elle ne peut pas.
Je suis abattu. Quel choc ! Je remonte seul dans m’a chambre, alors que la même larme que celle qui tombait des yeux de la jeune fille du train tombe à présent sur mes joues.

Au fond de son lit, il est désorienté, confus. Il voit la lune à travers la fenêtre. L’astre l’entraîne encore un peu plus dans son propre désespoir de la nuit. Elle le plonge dans son abîme pour l’y noyer dans son jus de chagrin. Il n’a jamais été comme ça. Cette épreuve n’a pas fini de le changer. Que doit-il faire? Réagir comme il l’aurait fait avant: laisser tomber cette fille et en trouver une autre ? Non. Il ne peut pas. Il a changé. A présent il a des sentiments. Il le sent, il aime cette fille. Il ne la laissera pas tomber. Il l’aime. Il lui a dit.

La jeune fille du train l’avait bien prédit, il y avait bien quelque chose d’anormal. Savait-elle ce que c’était. J’en doute. Elle n’est que la fille du train. Celle dont je suis l’unique à connaître. Elle est toujours vide d’expression. Elle ne pleure plus. L’heure est venue de se battre ; c’est ce qu’il faudra que je fasse. Me battre pour celle que j’aime. Celle à qui j’ai dit "je t’aime". La seule, l’unique. Se battre... Pour qu’elle ne meurt pas. Mais y pouvons-nous vraiment quelque chose? La fille du train est toujours là. Elle ne manque jamais à son à devoir de me guider. Pas directement. Mais juste pour que je ne quitte jamais le droit chemin de la décence.

Je suis malheureux, et je partage ma peine avec celle que j’aime. Nous avons tout de même décidé de nous aimer. Au-delà de la maladie. Au-delà de la désespérance de notre condition. Nous nous aimons. Nous nous étreignons, nous sommes constamment dans les bras l’un de l’autre. Mais jamais nous nous ne nous embrassons. Atroce. C’est une autre épreuve à traverser. Plus insoutenable encore. Mais nous tenons. Nous n’avons pas le choix.

Je la regarde, abattue, je ne vois en elle aucun espoir. Aucune force de se battre. Seulement l’envie, le désir de m’embrasser. Plusieurs fois nous avons frôlé la catastrophe. Plusieurs fois nos lèvres on faillit se toucher. Plusieurs fois la haine nous est apparue contre l’amour, la haine d’avoir à endurer cette épreuve, de devoir nous confronter à cet obstacle. De ne plus avancer, de stagner toujours au même endroit. Arrêtés à jamais sur notre chemin.
Que faire? Attendre les trois mois qui restent. Attendre et peut-être la voir mourir, sans qu’elle en ait profité. Sans qu’elle n’ait profité de mes lèvres et sans que je n’aie profité des siennes ! Où bien tenter. La vie est un jeu, après tout, mais si nous tentons, alors elle devra attendre que je la rejoigne, là-haut, vers elle.
J’ai compris. Les mots seuls ne suffisaient pas. J’ai vu au-delà du corps de la belle et innocent petite jeune fille de 15 ans. J’ai vu que je l’aimais. Elle me l’a fait comprendre. Pour la première fois de ma vie, j’aime, et je suis malheureux d’aimer.
Je ne veux pas tenter. Je ne veux pas la voir mourir. Elle ne sait pas. Elle est partagée.
Notre amour n’est pas commun. Elle m’aime. Mais elle m’aime à en mourir.

Depuis le début de cette fable, l’espoir se tarit dans l’ombre. L’avoir dans ses bras sans pouvoir la posséder, il en veut à toute l’humanité de lui avoir concédé un seul grand amour à travers celle que jamais, jamais il ne pourra embrasser.

La jeune femme aux cheveux rouges dans le train, elle, ne l’aime pas. Lui non plus d’ailleurs. Ils sont le divertissement l’un de l’autre. Ils ne s’aiment pas, ils aiment l’attrait que l’un a pour l’autre. Ils aiment l’histoire du train, le jeu du regard, du titillement.
Elle est là, vide, indifférente. Seulement en apparence, en fait elle attend la venue de l’autre, de l’homme du train. Celui avec qui elle joue à un jeu. Aujourd’hui il est triste. Il y a une larme au coin de son œil droit. Mais il fait son possible pour paraître comme d’habitude. Mais la jeune fille voit bien qu’il n’est pas pareil. Elle voit bien qu’il est désespéré.
Mais rien n’y paraît, ils jouent encore.

Il fait nuit. Il ne devrait pas être dehors. S’il se fait prendre, il sera punit. Qu’est ce qu’il s’en fout ! Il est dehors car il a besoin de crier. Il y a toujours cette lune qui le regarde. Il lui hurle sa détresse. Il lui chante sa complainte. Astre de la nuit. Piédestal de la lamentation ! Entend les cris de cet homme. Pour lui le bonheur s’arrêtera bientôt. Il a vu dans ses rêves, l’immonde faucheuse d’âmes de la mort. Elle ne le désigne pas. Elle le regarde. Elle rit. Elle chante, qu’elle est heureuse. Et le jeune garçon s’effondre sur le sol, sous le regard de la l’astre de minuit, sous les regards de millions d’étoiles. Il tombe à terre devant la puissance de ce dilemme.
Il aime. Il ne veut pas du plus beau cadeau de dieu, l’amour. Il se relève. Il hait ce dieu que vénèrent ses parents, il l’insulte, lui lance des pierres. Il veut que ce dieu reprenne son amour. Il n’en veut pas. Ou alors qu’il reprenne sa maladie, il n’en veut pas n’ont plus. Ses yeux sont rouges à cause de la colère. Il voit le sang. Le sang des innocents. Pourquoi ce même sang doit-il toujours couler ?
Il ne veut plus rejoindre ce dieu. Il préfère l’enfer. Il haïra dieu aussi longtemps qu’il vivra et même un peu plus.

Tu m’a élevé, toute ma vie tu m’a fait comprendre que seul le bonheur comptait, le bonheur qui fait des heureux, le seul bonheur, qui existe et celui dont je suis malheureux. Je t’aimais, donc je mentais. Je te mens, toi le destin, mais j’aime. J’aime réellement. J’aime cette fille, l’innocente qui m’aime, mais j’aime aussi te détester. J’aime te mépriser. Je te méprise autant que tu as essayé de m’aider. Car tu n’as pas emprunté le bon chemin. Puisse-tu être renvoyé à dieu, avec ta cousine, la fatalité. Je n’avais pas pour habitude de t’avoir en horreur mais l’éducation que tu m’as donnée m’a appris à dédaigner la médiocrité. Tu m‘arrachais le cœur, tu m’écorchais la peau, tu m’a tué... alors je t’ai tué, je t’ai écorché de ma peau, je t’ai arraché de mon cœur! Tu m’as dominé, mais je domine mon destin. Être où ne pas être amoureux de son destin, être amoureux de soi, aimer se haïr. Haïr d’être amoureux... et d’être malheureux.

Elle n’est pas là. Où est-elle? Elle qui n’a jamais raté leur rendez-vous. Où est-elle? La fille du train. L’histoire s’est donc arrêtée. Elle est partie! Que se passera t-il maintenant? Reviendra-t-elle? C’est trop tard. Elle ne peut plus revenir. Ce ne sera plus elle. La fille du train a disparu !

Je suis dans ses bras. Elle ne tient plus, elle veut m’embrasser. Nous n’avons plus que deux semaines à tenir pour avoir la réponse. Mais si cette réponse n’est pas bonne... Le dilemme. Encore là. Saleté! Je ne veux pas la voir mourir, mais nos désirs de s’embrasser sont trop forts. C’est trop dur! Elle veut m’aimer, m’aimer pour toujours, que notre baiser soit le seul témoin de notre amour. Qu’elle me quitte ! Arrachez-la moi ! Vous n’arriverez jamais à faire disparaître notre amour. Au-delà de la mort, nous sommes plus fort que vous. Prenez-moi mon malheur ! Vous ferez peut-être alors des heureux. Ignoble !
Elle tourne la tête vers moi. Je la regarde. Elle me regarde. Ses yeux sont emplis de larmes. Elle me dit qu’elle veut mourir. Elle me dit qu’elle va mourir parce qu’elle m’aime. Elle veut que je l’aime. Que notre amour persiste. Elle me redit qu’elle m’aime à en mourir, qu’elle en mourra.
Elle s’approche de moi. Ses douces lèvres se posent sur les miennes. Une détresse si belle, si pauvre, mais preuve d’un amour intangible. Nos bouches s’entremêlent dans une dernière mélopée d’amour, dans le requiem du désir de deux jeunes adolescents qui s’aiment au-delà de la mort. Nous nous embrassons. Personne ne pourra alors plus nous dire que nous ne nous aimons pas. Nous sommes liés par le temps et l’espace. Par la fatalité.
Je sens le goût de ses lèvres jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses lèvres froides lâches les miennes. Jusqu’au moment où sa tête tombe en arrière. Où je la retiens. Où je la regarde dans les yeux. Pour la voir partir, définitivement. Pour nous. Graver dans mon âme les derniers instants de celle que j’aimerais toujours. Celle que j’ai aimée au-delà de la mort. Celle qui est morte dans mes bras. Elle, la seule que j’ai jamais aimée et que j’aimerais jamais

La jeune fille du train n’a sans doute jamais existé. Sans doute n’est-elle que le produit de mon imagination. Mais elle subsiste en moi, en tant que ma création. Ce serait trahir son ego que de prétendre qu’elle est une personne semblable à des dizaines d’autres dans ce train. Elle est ma muse, mon inspiration. Je l’adore, mais ne l’aime pas. Je ne veux pas connaître sa personnalité, son regard me suffit. Elle n’a pas influencé mes choix sentimentaux, elle m’a seulement permis d’y voir plus clair. Et c’est déjà beaucoup…

Cette image n’aurait jamais dû existée. L’image d’un jeune homme de 16 ans qui porte dans ses bras la jeune fille de 15 ans qu’il a tuée. Celle qui lui avait dit qu’elle voulait mourir pour lui, pour eux. La fille innocente. La fille qu’il a aimé à l’en tuer. L’image de ce jeune garçon, et de cette jeune fille, morte d’amour.
Jeu 15 Juin 2006, 10:36 par Neus sur Histoires d'amour

Chicco ti amo

Qui est cette fille? Est-ce la femme de ta vie? Elle est belle... Tu as de la chance. Tu vas plutôt bien avec. Tes yeux verts s’accordent bien avec ses yeux bleus. Tes cheveux noirs s’entendent à merveille avec son blond soyeux. Elle est marrante, tu es sympa. Elle est belle, tu es mignon. Vous êtes fait l’un pour l’autre. Mais ce n’est pas aussi simple que ça. Par quoi êtes-vous passés? Quelle est votre histoire? Tu sais, le coup de foudre, on ne le rencontre qu’une seule fois.
Elle t’a déclaré sa flamme pour la première fois sur le mur de ta maison à Florence. Lorsque tu es passé à côté de son inscription, tu as tout de suite reconnu son écriture. Vous êtes allés à l’école ensemble, depuis la maternelle. Tu l’as croisée et elle t’a pris dans ses bras. Tu lui as dit: “ Ti amo Elsa”, et tu lui as posé un baiser sur ses jeunes lèvres, pour la première fois.

Tu te souviens de ces années où tu parcourais ces ruelles avec elle, main dans la main. Enfant inconscient de l’avenir. Insouciant de L’amour. Tu l’aimais pourtant.
L’autre jour, tu as fait l’amour pour la première fois avec elle. Vous avez savouré ce moment avec une intensité telle que vous saviez qu’il ne pourrait se reproduire. Ensuite, elle s’est blottie tout contre toi et s’est endormie, sa tête contre ta tête, ta main sur son sein. C’est tellement beau une femme qui dort. Vous ne connaîtrez plus jamais pareil moment dans votre vie, celui où vous vous êtes donnés l’un à l’autre pour la première fois.
Tu l’aimes car elle te parle, te comprend. Tu l’aimes parce qu’elle ne se soucie pas du petit tracas quotidien. Elle t’aime car tu est le seul qui parvient à la faire vibrer. Elle t’aime car tu n’es pas un autre. C’est tellement beau l’amour!
Le lendemain quand tu te réveilleras, elle dormira encore. Sa tête sera toujours sur ton épaule, et elle aura remis ta main sur son sein. Tu lui glisseras un baiser dans le cou et tu te lèveras doucement pour ne pas la réveiller. Puis tu viendras t’asseoir sur le rebord du lit, à quelques centimètres d’elle et tu contempleras le miracle de sa beauté. Tu admireras sa grâce, son corps jeune et nu, la splendeur de ses formes et la pureté de son visage. C’est tellement beau un ange qui dort!
Elle s’apercevra de ton absence auprès d’elle et ouvrira les yeux. Tu te pencheras vers elle, culpabilisant son réveil, et tu l’embrasseras, de toute la tendresse dont tu es capable. Elle te rendra ton désir et vos corps s’entremêleront de nouveau. Vous voilà drogués pour l’éternité, vous voilà dépendants l’un de l’autre. Vous avez refoulé votre duplicité dans l’unité.

Elle t’a toujours aimé et tu l’as toujours su. Elle a vu dans tes yeux, dès le premier regard qu’elle a porté sur toi, que le destin vous réunirait. La première fois que tu l’as vue, tu as fondu en larmes. Tu ne savais pas que l’amour existait. Tu étais retranché dans ta solitude, ton désarroi. Plus pervers que ta colère contre ce monde que tu haïssais. Tu avais perdu tout espoir de rencontrer un jour ce qui te permettrais de sortir de ta déprime.
Elle t’as transformé. Tout comme tu l’as transformée. Elle t’aime. Cela suffit. Il n’y a rien d’autre de plus important. Vous êtes identiques. Son visage est ton visage. Sa force est ta force. Tant que vous serez en harmonie l’un avec l’autre, dans la fidélité de votre amour, dans les liens de vos cœurs. Aime-là. C’est ton souhait, ton avenir.
Lorsqu’elle te prend dans ses bras, lorsque sa tête se pose sur ton épaule pour se reposer d’être immortelle, tu tombes dans les méandres divinement étourdissants de l’amour. Mais tout cela n’est rien comparé au baiser qu’elle te donne, si tendre, si beau... Des lèvres si douces, un parfum si envoûtant. A ce moment où son visage est collé au tien, sans un frein, sans un soupir, dans une mélopée de désir si intense qu’enlever tes lèvres serait synonyme de blasphème.
Et quand vient le jour où elle t’arrive toute triste, toute fatiguée. Lorsqu’elle te prend dans ses bras, et que des larmes coulent le long de ses joues si innocentes, c’est comme si d’un coup brusquement le soleil cessait d’exister, comme une fleur qui fanerait, comme une guerre briserait la paix. Alors, sous ses sanglots, le ciel se couvre, la terre se fâche et la vie se meurt.

Alors, te dis-tu, pourquoi prendre un tel chemin? Pourquoi chercher ailleurs ce que l’on a déjà? La complexité est inutile et ridicule. La simplicité est là et ton amour fera le reste.
Regarde le monde et dis-toi que tu aurais pu en faire parti. Tu est face à lui. Tes amis passent à tes côtés pour basculer dans la conformité de l’adulte, cet univers où la routine a remplacé l’amour. Et zou… entrez dans la danse! Tu ne veux pas de cette vie. Elsa et toi êtes en parfaite harmonie. Ta gloire s’allume en elle. Votre amour est-il commun? Sans doute, car vous vous aimez à en mourir. Tu tiens à elle plus que tout, par ta main qui se pose sur son sein, par sa tête qui se trouve sur ton épaule. Tu te plais dans la chaleur de ses yeux bleus. Embrassez-vous! Votre amour, lui, embrasse votre humilité.
Jeu 15 Juin 2006, 10:34 par Neus sur La première fois

Hymne à la vie

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.


Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.


Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
comme les hautbois, verts comme les prairies,
Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,


Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.


Charles Baudelaire
Sam 10 Juin 2006, 23:15 par Satine sur Citations

Chère Dolce Vita

C’est avec un peu de retard que je découvre votre prière
Et vos mots délicats me touchent en mon secret repère
Le temps m’attache souvent à des ports moins
Que les lignes des âmes tendres où j’ai semé tant de cailloux
De belles histoires, des larmes amères ou mes passions enivrantes.
Je vous lis néanmoins, avec autant de candeurs innoncentes
Quand je découvre les plumes exquises se livrer sans gêne
Aux partages de l’amour et des plaisirs suprêmes...

Je ne suis jamais bien loin
Entre deux courants d’air
Deux coups de reins
Je reprends ici mon souffle
Et mes souvenirs en cas de tempète



La marquise ...
Sam 10 Juin 2006, 21:44 par la marquise de sade sur Un monde parfait

Ultra Moderne Solitude

Comme il est de se lever à 11 heures sans que personne ne vous dise : «Bon… Tu te lèves ?…»
Comme il est de manger quand vous avez faim, ou de vous faire un, deux, trois ti-punch sans craindre d’œil réprobateur…
Comme il est de traîner en sportswear, pas sexy du tout, et de ne pas se laver avant… le soir…
Comme il est de se sentir décalé par rapport à la vie des gens bien-comme-il-faut…
Comme il est de contacter ses chéris préférés quand on est prêt et qu’on en a envie, sans jamais subir…
Comme il est de ne pas subir les habitudes, le quotidien, mais au contraire de vivre à fond les meilleurs moments…

Mais, mais, mais… Le luxe de cette liberté a un prix…

Personne à qui parler quand vous êtes mal.
Personne pour s’occuper de vous quand vous êtes malade et cloué au lit.
Personne pour vous réconforter quand vous avez le spleen…
Personne pour partager sur un film, une musique, un bon repas, une discussion…
Personne pour faire évoluer une relation dans le partage de choses plus profondes, de qui l’on est, de ce que l’on veut donner à l’être aimé…
Personne à qui dire « Je t’aime »…

Dilemme, dilemme.

Spleen et idéal, comme dirait mon ami Baudelaire, dont j’aurais aimé être la muse...
Lun 05 Juin 2006, 17:55 par Lorely sur La vie à deux

Croire ou ne pas croire

Lorsque je regarde autour de moi, de loin comme de près, l’amour vécu comme un « oui », chaque jour, plein, entier : vraiment, vraiment, ma raison me dit, il n’existe pas.

Lorsque je lis toutes ces histoires où il est le héros, le soldat, le guerrier, le vainqueur, l’espéré, je me dis : vraiment, vraiment, c’est lui, je le reconnaîs.

Lorsque je me tourne vers mon passé et les leurres et les pleurs, la raison me questionne : vraiment, vraiment, n’en as-tu pas assez ?

Et lorsque, au hasard, je contemple du livre de ma vie tous les instantanés, tous ces éclats de rire, ces promesses comblées, ces clairs temps partagés ; vraiment, vraiment, je n’ai qu’une hâte, c’est de continuer...

Oh, il y aura bien encore quelques épines aux roses ; mais pour tous ces sourires, pour ces gestes d’amitié, chaque once de tendresse, les mots , les pensées, pour tout ce qui beau et qui me fait rêver : vraiment, vraiment, il est bon d’espérer.

Si le soleil se couche c’est pour mieux se lever...
Sam 03 Juin 2006, 21:13 par dolce vita sur L'amour en vrac

Les Chemins de Lumière

Korkam marchait depuis trois jours, dormant peu afin de profiter de la fraîcheur de la nuit. Bamon, le soleil, cuisait sa peau tout le temps de sa traversée du ciel, comme s’il ne voulait pas que Korkam atteigne son but.

Son but ! Fou qu’il était ! Et tous le lui disaient !!! ... Korkam le Bâtisseur, l’habile artisan, certes un peu gueulard, ... PENSAIT.

Certains soirs, il abandonnait femme et enfants, non pas pour prendre du plaisir près de Jora, la veuve qui prêtait son ventre et ses mamelles rebondies contre de la nourriture ou du travail. Non pas ! Il s’agenouillait près de la rivière et il PENSAIT. Et cela amusait tout le monde. Qu’y avait-il de plus important que de bâfrer, de boire jusqu’à l’ivresse, de darder son épouse et talocher ses marmots ?

Seulement voilà, Korkam, lui, pensait ! C’était comme si une bête était entrée en lui et qu’ils parlent tous les deux, mais sans parole.

Maintenant, Korkam, marchait, depuis trois jours, parce qu’un voyageur, un va-nu-pieds, plus nu que vêtu d’ailleurs, s’était assis non loin de lui à l’ombre d’un arbre. Sans rien dire, l’homme l’avait regardé travailler le reste du jour.

Korkam s’était senti plusieurs fois irrité de se sentir observé et autant de fois il avait préparé les mots pour chasser l’intrus. Pourtant quand il se redressait et toisait l’homme, les yeux et le vague sourire, comme le reflet d’un bonheur calme, le désarmaient. Alors il restait muet et sa haute stature le gênait, comme une cuirasse de géant enfermant un bambin.

Mal à l’aise, il reprenait ses outils et cassait les pierres de sa lourde masse. Les aides gâchaient la terre et la nappaient sur le mur. Korkam déposait ensuite ses pierres et les parements s’harmonisaient comme par enchantement. Enfin, l’enchantement, c’était pour les autres ; lui savait que le miracle n’était que l’habitude des hivers et des étés de travail. Depuis longtemps, il aurait pu tailler et maçonner les yeux fermés, les matériaux étaient comme des morceaux de lui-même que les outils auraient séparés de son corps.

Bamon faisait suer ses muscles, la fatigue les rendait douloureux. La présence de l’inconnu le perturba tant qu’il résolut de renvoyer ses compagnons en leur donnant le pain, l’huile et les oignons convenus par journée de labeur. Bien qu’étonnés, ils ne soufflèrent mot, plutôt heureux de s’épargner des efforts supplémentaires.

Korkam plongea la tête, le torse et les bras dans un grand bac d’eau. Se relevant vivement, ruisselant, il se décida enfin à marcher vers l’étrange personnage. Quand il fût devant l’homme, celui-ci parla, calme, les yeux fixant l’âme de Korkam.

"- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ? "

Cette interrogation surprit Korkam. Etait-il fou ? Pourtant, ce n’était pas le sentiment qu’il donnait.

- Je travaille, mais que devrais-je savoir ?
- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ?
- Ton esprit s’est perdu en chemin ; tu m’ennuies.
- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ?
- Mais... Je construis une maison !
- Bien, bien… Qu’est-ce qu’une maison ?
- Enfin, inconnu, me diras-tu ce que tu me veux ? Ne me dis pas que tu ignores ce qu’est une maison.
- Qu’est-ce qu’une maison ? N’aie pas peur; je saurais comprendre ce que tu me répondras.

Korkam ressentit un frisson, surprenant dans la moiteur chaude qui remplaçait peu à peu la brûlure de Bamon. Le soleil allait s’unir aux montagnes et leur union ferait flamber le ciel. Le prêtre devait prier pour la naissance de la nouvelle étoile enfantée par le feu céleste et les neiges des monts qui ne fondent jamais.

Ainsi donc, il n’était pas seul à penser. Il n’était pas seul à sentir que les choses peuvent être autres que ce qu’elles paraissent.

- Inconnu, si je te réponds que je bâtis l’univers des hommes, seras-tu satisfait ?
- Non, car tu ne le serais pas toi-même !
- C’est vrai ! Mais je ne sais comment dire. Parfois, je me vois dans les pierres, dans la terre, dans l’eau. Plus je pense, plus je me vois dans les maisons que je construis. Plus les murs s’élèvent, plus j’ai l’impression de me rapprocher de Bamon.
- Parle-moi de lui, Bâtisseur. Dis-moi qui est Bamon.
- Vieil entêté ! Tu ne sais donc que poser des questions ! En as-tu autant dans la tête, de ces questions, qu’il y a de grains de sable dans la rivière?
- Dis-moi qui est Bamon, reprit le voyageur.

Son visage reflétait un tel calme, une telle douceur attendrissante, que Korkam, une fois de plus, se sentit désemparé.

- Bamon... Bamon, c’est le Dieu ! C’est le feu, c’est la lumière du jour. C’est le père des Etoiles, celui qui engrosse la neige des montagnes. Bamon, c’est l’union des Sages qui nous guident après leur mort. Bamon, c’est le Grand Puissant ! Vénérés soient les Grands Sages de l’Autre Monde ! Loués soient leurs desseins !
- Bien, Bâtisseur ! Es-tu satisfait de ta réponse ?
- Pas entièrement. Mes pensées s’embrouillent. J’ai toujours l’impression que le prêtre ne nous dit pas tout. Mais peut-être n’en sait-il pas plus. Tu vois, vieil homme, je me demande souvent : pourquoi Bamon nous donne-t-il la lumière en traversant le ciel toujours dans le même sens ? Est-ce un message ? Est-ce qu’il m’appelle sur les hautes montagnes, là où il rentre dans la terre ? Mais dis-moi, questionneur, as-tu des réponses dans ton sac ?
- Quelques unes, Bâtisseur, quelques unes. Je ne suis pas certain qu’elles te conviendraient, ni même si elles représentent la Vérité. Vois-tu, Bâtisseur, je suis comme toi un rêveur que l’on moque. Moi aussi je vois dans les choses un sens qu’elles me suggèrent.

Je te regardais monter tes murs et je pensais à celui qui construit le monde nous servant de maison à tous. Toi tu penses à la maison que tu es et qui abrite ton esprit. Bamon recueille l’esprit des Sages Morts. Les poissons ont l’eau pour maison et les oiseaux ont l’air. Chaque vie, chaque chose a sa maison, et sûrement qu’elle est elle-même la maison d’une autre vie ou d’une autre chose. C’est un peu comme un écho qui viendrait de Bamon, traversant tout ce qui est, pour aller jusqu’à la puce ou le grain de mil. Chaque vie, chaque chose est donc importante puisqu’elle participe de l’ordre de Bamon et qu’elle retourne à lui. Comprends-tu qu’en te regardant élever tes murs, je voyais Bamon construire le monde ?

Korkam marchait toujours sous le Feu de Bamon. Les paroles de l’étranger résonnaient toujours dans sa tête. Par quelle sorcellerie avait-il pu lui dire clairement ce que lui-même ressentait de manière confuse ? Comment avait-il su ?

- Maudite soit ma tête qui pense ! hurla Korkam, menaçant Bamon de son lourd bâton. Mais comme d’habitude, le seul résultat fût d’être douloureusement aveuglé par la trop grande lumière. Ah ! Le soleil sait punir ceux qui le défient.

Korkam avait été stupéfait des paroles du voyageur, mais surtout, il avait ressenti que le Vieux ne lui disait pas tout. La nuit était venue et la lune les éclairait suffisamment pour qu’ils se voient sans l’aide de torches.

- Vieil homme, tu sembles si savant et si sage. Pourquoi traînes-tu sur les chemins ? Beaucoup d’hommes achèteraient tes conseils. Tu peux être riche et puissant.

Le traîne-savates partit d’un grand rire. Un rire si grand qu’il en pleurait. Puis il reprit son calme et dit :

- Qu’importent les richesses, Korkam, et si je suis sage, je ne le suis que de chercher la sagesse. Je ne suis savant que de savoir qu’il faut que je m’interroge toujours pour mieux comprendre. Non, Korkam, je ne suis ni sage, ni savant, juste un mendiant qui cherche pourquoi il vit. Il y a partout des hommes bien plus sages et savants que moi.

- Et tu marches pour les rencontrer ?

- C’est vrai, je dérobe un peu du savoir de chacun et puis je reçois chaque jour un nouveau présent de Bamon : un autre paysage, différent de ceux des jours passés, d’autres hommes, eux aussi différents.

La nuit était fort avancée quand Korkam invita l’inconnu dans sa maison et le régala de pain, d’oignons et d’huile. Il avait dans l’idée de suivre le voyageur, comme le disciple suit le maître, mais à son réveil, le sage était parti.

Le bâtisseur s’assit près de la porte, ferma les yeux. Que devait-il faire ? Partir sur les chemins, ça oui, il en était certain. Pourquoi ? Pour trouver la sagesse ? Bon ! Où ? Là, c’était plus compliqué !

Voyons, le mendiant avait eu des foules de paroles dont il n’avait pas compris le sens, mais il avait pourtant ressenti qu’il y en avait un, caché sous les mots. Voyons, voyons ! Le vieux avait dit : « Il faut suivre le chemin de Bamon, mais pour comprendre, l’homme doit s’en écarter, revenir sur ses pas, croiser sa propre route et puis repartir, recommencer encore et encore puis reprendre enfin le chemin. » Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?

Bon, si je marche vers l’union du soleil et de la terre, je marcherai vers ma mort, ma fusion avec Bamon. Non, je suis trop jeune encore, ce n’est pas l’heure. Je suis plus proche de la naissance que de la mort. Et comment entrer dans Bamon, puisque je ne sais rien et ne suis pas un Sage. Non, décidément, ce n’est pas vers la mort qu’il faut aller, c’est là où naît la Lumière, là où Bamon vient s’imposer aux hommes pour les éveiller, les faire revivre, renaître.

Oui, Korkam en était sûr, il fallait aller à la naissance du jour pour comprendre.

Voila pourquoi il marchait, franchissant des plaines et des collines et des rivières, tour à tour exalté par l’espoir et se maudissant.

Vers le milieu du quatrième jour, il arriva au pied d’une falaise, qu’il longea quelques temps. Devant une grotte, un vieillard était assis, les yeux grand ouverts, fixant Bamon. Aucun mouvement ne l’animait. Korkam s’approcha et s’assit face à l’Ancien.

- Je te salue, respectable Vieil Homme. Tu dois être un grand Sage pour que Bamon te laisse le regarder en face. Je suis moi-même en quête de Sagesse. Veux-tu me dire quelle est la question qui a hanté ta vie ?

Le vieux ne répondit pas, n’eut même pas un geste.

Comprenant la réflexion de l’ancêtre, Korkam attendit, attendit très longtemps. Rien ne semblait troubler la quiétude du hiératique vieillard. Avant la venue du soir, Korkam se décida à reposer sa question.

- Quelle est la question qui a hanté ta vie, Vénérable Père ?

Cela ne troubla pas plus la méditation de l’interrogé.

Korkam ne douta pas que ce silence avait un sens. Idiot qu’il était ; la Sagesse ne se trouve qu’en soi. Le Vieux, en ne lui répondant pas, lui démontrait la sottise de sa question. Si un homme cherche le secret, il le trouvera en regardant les hommes du peuple, pas les Sages. Qu’est-ce qu’un Sage, après tout, qui le nomme ainsi ?

Le mendiant le lui avait dit. Il l’avait prévenu : « Suis la route de Bamon et tu trouveras; mais prend garde de ne jamais être loin des hommes. Celui qui s’écarte de ses semblables se coupe un bras, une jambe et s’arrache le coeur. Il ne lui reste que la tête pour être entière et ses yeux pour pleurer. Suis les Chemins de Lumière et regarde les hommes; tu te verras en eux. »

Korkam se releva et chercha du regard un abri pour dormir. Une femme s’approchait portant un plat de nourriture. Elle regarda le marcheur.

- Je te salue étranger, que fais-tu près de ce vieux répugnant ?
- Que dis-tu, femme ?
- Que fais-tu près de cet homme qui a usé sa vie à faire souffrir les siens ?
- Mais... Mais il regarde Bamon sans baisser les yeux !
- C’est le privilège des aveugles, étranger.
- Quoi ! Mais pourquoi ne m’a-t-il rien dit ?
- Les Dieux ne l’avaient sans doute pas assez puni en lui prenant les yeux. Ses oreilles n’entendent pas plus qu’il ne voit.
- Et je suis resté à le contempler comme Sage, alors qu’il n’est que moitié d’homme, murmura Korkam, et mauvais homme en plus!
- Tu sembles désemparé, étranger. Que cherchais-tu près de ce banni ?
- La Sagesse, Femme, la Sagesse ! Son attitude, son silence m’ont abusé. J’ai marché quatre courses du Dieu Soleil pour trouver un Sage et je croyais en avoir trouvé un.
- As-tu femme et enfants ?
- Oui, bien sûr.
- Et tu les as abandonnés pour trouver la Sagesse ?
- Oui... Oui !
- Alors tu chercheras longtemps la Sagesse; tu trouveras peut-être des Sages, mais toi tu n’auras que le remords de ne pas avoir tenu la main de ta femme quand la mort est venue la prendre. Tu n’auras que le remords de tes enfants qui mendient du lapin et des oignons. Crois-moi, Homme, je viens chaque jour nourrir ce fils de chien que tu as cru un Sage, parce que je pense que tous les Enfants des Hommes ont droit aux bienfaits de Bamon, même les mauvais. Un homme, une femme, un enfant est fils ou fille de ta femme ou de ta mère. Ton destin est avec eux, ta Sagesse est en eux et dans tes aïeux. Si tu es loin d’eux, tu ne seras jamais qu’un esprit de ton vivant et rien après ta mort, car tes fils maudiront ton nom. Retourne-toi, étranger, reprends le chemin qui mène aux tiens.

Korkam s’approcha de la femme, s’agenouilla et baisa ses pieds. Se relevant, il essuya un pleur, fit demi-tour et marcha dans la nuit. Korkam était l’homme revenant de l’orient vers l’occident, pour retrouver ses frères et sa famille sur le chemin de lumière.

Laissons Korkam sur son chemin de retour, pour nous retrouver ici, après ces quelques minutes de rêves, ou... d’ennui.

A quoi sert de chercher hors des limites que nous impartit le hasard, ou Dieu, ou ce que vous voudrez, à quoi donc sert de chercher hors de nos limites courantes un accomplissement ? C’est la question que pose ce conte.

Korkam (ainsi que nous) doit-il et peut-il se réaliser hors du monde tangible ?

Nous avons, pour la plupart d’entre nous, c’est-à-dire en ne comptant pas ceux qui ont seulement eu vocation de faire partie d’un groupe soi-disant élitiste, fait le choix de tenter de comprendre quel était le sens de notre vie. Eventuellement, nous avons décidé de participer au Grand Œuvre, c’est-à-dire de prendre conscience de notre grégarisme latent et de participer à la réalisation, au bonheur du collectif humain. « Bonheur » entre guillemets puisqu’il s’agit de la perfection intellectuelle et morale de l’humanité.

Cette situation amène à des ambivalences funestes. Selon les temps et les lieux, les hommes se préoccupent tantôt plus du matériel, tantôt plus du spirituel.

Se préoccuper du destin matériel de l’Homme, cela s’appelle faire de la politique.

S’occuper du spirituel, c’est souvent être religieux, au sens étymologique du terme "religare : relier", mais combien sont réellement reliés par les religions, par la spiritualité ?

Nous savons tous que dans l’un ou l’autre des cas, on nous propose sinon le bonheur, du moins des objectifs de « mieux-être » précis et des moyens d’y parvenir. Nous savons tous, que dans l’un ou l’autre cas, on se sert de l’un pour étayer l’autre. N’y a-t-il donc aucun espoir de sortir de ce cercle vicieux ? Est-il impossible qu’il y ait un accomplissement des hommes collectivement, ce qui ne nous laisserait que la possibilité de l’accomplissement personnel ?

Doit-on se contenter de l’introspection, d’une ascèse monacale ? Je ne peux m’empêcher de voir là une vision égocentrique et égoïste. Le défi lancé à l’humanité n’est-il pas d’ordonner ce champ clos qu’est la Terre ? N’y a-t-il pas quelque chose de risible, sinistrement risible, à penser à un paradis, un nirvâna, où nous irions tous, baignant dans une fraternité idéale quand nous ne sommes pas capables de montrer un iota de tolérance et d’amour pour notre prochain ?

Faut-il passer par la mort pour être bon ? Dans ce cas, laissez-moi partir tout de suite, je cours me pendre.

Non, la réalisation de l’homme est ici, dans ce monde. La béatitude est dans le bien que nous devons vouloir pour tous et non pas dans le mieux pour quelques uns, même si nous sommes de ceux-là.

Un illustre penseur a dit que le monde est une illusion. Malheureusement pour certains, le drame de la vie est tel qu’on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux que ce soit une illusion perdue.

Où sont donc les Chemins de Lumière ?

Prenons garde de ne faire que la moitié d’un chemin qui deviendrait une impasse. Trop de lumière éblouit et rend aveugle. Si, en plus, nous sommes sourds aux cris du monde... Alors là...
Sam 03 Juin 2006, 10:09 par Janus Bozyeux sur Mille choses

Le baiser...

Un baiser tendre
Un baiser
Un baiser sucré
Un baiser sensuel
Un baiser câlin
Un baiser affectueux
Un baiser charnel
Un baiser excitant
Un baiser hot...

Un baiser reste un baiser....
Ven 02 Juin 2006, 18:00 par Satine sur Mille choses

Mont des brumes (5)

Un paysage urbain que l’on devine dans la brume du matin. Au loin, le bruit des bateliers. Il fait un froid humide, le soleil est loin de la ville, il ne peut percer la moiteur feutrée que l’on sent peser sur la citée... Dès l’aube, les bruits des voitures à chevaux se succèdent et envahissent la scène, se répercutent sur les immeubles à quatre étages, jusqu’au chapeau pointu de la dame de fer qui sort de son sommeil, immobile... Frédéric n’hésita pas à frapper à la porte de la maison, se sachant attendu. Il avait ajusté sa tenue, resserré son noeud de cravate, lissé sa mèche rebelle, respiré un bon coup comme avant la plongée. La porte s’ouvrit sur une ombre menue qui lui fit signe de la suivre. La pénombre des lieux ne lui permettait pas de voir qui l’invitait de la sorte. Il fut conduit ainsi jusqu’à l’atelier baigné, à cette heure, d’une lueur rosâtre qui venait de la baie vitrée, surplombante. « Je n’ai pas pu dormir », lui dit l’ombre qu’il reconnut pour l’étrange jeune femme qui l’avait reçu, il y avait moins d’une semaine. Elle portait un déshabillé et ses traits tirés prouvaient qu’elle disait vrai. Elle le regarda avec attention et à brûle-pourpoint, lança :
- « Qui a fait cette toile, ce n’est pas lui n’est-ce pas ? ».
Il la regarda à son tour, ne sachant que faire, que dire, où poser les yeux...
- « Je ne puis pas vous répondre », murmura-t-il...
- « Bien, votre silence est un aveu. Je ne sais pas encore qui a fait cette toile, ce chef-d’œuvre.. Mais croyez bien, Monsieur, qu’un jour je le saurais et... »
Elle ne pût poursuivre, mû par une énergie soudaine, il lui avait pris les mains et l’implora :
- « De grâce, Madame, quoique vous découvriez, faites-moi la promesse de n’en rien dire. »
- « Votre supplique est charmante, or, elle me prouve une fois de plus, combien le monde se trompera en adressant à l’un les éloges revenant à un autre... ». Elle ne s’était pas dégagé de l’étreinte qui les troublait tous deux. Il précisa à voix douce :
- « Oh, mais, peut-être est-ce que le peintre a d’autres motivations en peignant que la gloire... »
- « Sans doute, il s’agit d’un peintre immatériel et qui se nourrit de lumière, de beauté et de grâce », se moqua-t-elle gentiment.
Elle le regarda plus attentivement encore, essayant de deviner dans l’ombre évanescente l’homme qui lui faisait face. Ils restaient là tous deux, proches à sentir leur souffle...
- « Vous peignez, vous même n’est-ce pas ?" , chuchota-t-elle sur un ton qui se voulait anodin.
- « Oui, certes.... » souffla-t-il, soudain troublé. Malgré sa carrure impressionnante, elle le sentit rougir comme un petit enfant pris en faute. Elle n’hésita pas :
- « Ecoutez, j’ai une proposition à vous faire.... », ses yeux brillèrent avec intensité, alors qu’elle lançait sa bombe. Il resta sans voix.
Elle lui fit prendre place sur un fauteuil auprès d’elle en s’enveloppant de son mieux du long châle qui recouvrait sa nudité. Elle sentait encore ses mains toutes brûlantes de leur étreinte...
Elle allait argumenter près d’une heure avant qu’il n’accepte. Elle allait l’introduire, malgré lui, dans le tout Paris. Son idée, elle le savait, ne pouvait échouer.
Elle le raccompagna sur le pas de la porte sans qu’Augustine ne sorte de sa cuisine, trop occupée à plumer une volaille et à discuter avec Jean, l’homme de main... Ainsi, leur rencontre resterait secrête. Tant mieux. Lorsqu’il fut sorti, elle s’adossa à la porte et mit une main sur son cœur, qu’elle ne maîtrisait plus. Un sourire très inonda son visage.
Dehors, le jour avait pris de l’assurance. Frédéric, la toile sous le bras, ne sentait rien d’autre que la chaleur qui, de ses mains, inondait son corps, son coeur, son âme...
Ven 02 Juin 2006, 10:14 par dolce vita sur Histoires d'amour

Pilote 555

A Mud, Granger, Mike, Todd et John

Deuxième femme du Colorado à être licenciée APA - licenciée de l’American Paragliding Association - et bien entendu, première pilote française, précédée par 553 messieurs. N’allez pas imaginer que c’est par goût du risque, juste par amour de la liberté et puis, par amour, tout court.

Locust. Au Nord de Boulder, dans les Rocheuses, pas loin des Flat Irons, quand les thermiques ne sont pas trop forts, je fais mes premiers vols sur la pente école... « Turn left, turn left, keep your brakes... » De grands fous rires à la radio et, lorsque je touche terre sans bobo, un cri d’apache, le coeur qui bat plus fort, une danse indienne improvisée sur la piste d’atterrissage : « I’ve done it ! I’ve done it ! So great ! You-ou-ou-ou-ou ! ! ! »... Un décor, semi-aride, normal pour la région, avec des cactus et autre végétation qui supporte un taux d’humidité très réduit - parfois, l’été, le taux est de 3% dans l’air, toute vie reste dans l’attente impatiente d’un « thunder storm », ces orages très violents et brefs qui déchargent l’air de toute l’électricité qu’il contenait - , les trous et nombreuses galeries des chiens de prairie, la ville autour, les roches, les cailloux, des arbres rachitiques, dans le ciel des rapaces, au loin, en haut des montagnes, de grandes bêtes cornues, deer...
Look-out Mountain. Pas loin, l’usine de bière. Des pick-up trucks avec dedans des mecs robustes, un type qui est chirurgien, un fabricant de tentes, un gars dont je ne sais rien d’autre que ses nombreuses conquêtes amoureuses, ces femmes qui défilent et qu’il fait voler ( une fois, rarement deux !), il porte sur son dos une tête d’indien avec écrit « Lafayette compagny », il a des restes de français incompréhensibles mais dont il est fier, et puis, le prof de l’école de parapente, pour lequel je fais des photos et des affiches... On attend, on plaisante. On passe le temps. Ils me disent encore et encore, « Hey, bab’, tell us « sure » ». Alors, pour leur faire plaisir, je leur dis en m’appliquant : « Sure ». Ils éclatent de rire à cause de mon « r » qui n’est pas assez américain à leur goût ; néanmoins, ils aiment les restes d’accent français de leur mascotte... Oui, c’est un peu ce que je suis pour eux : la seule femme qui vient régulièrement, minuscule au milieu de ces grandes baraques, pour jouir d’heures de liberté, de vent et de soleil, ces moments de silence où l’on est avec l’aigle haut dans le ciel. Je me sens non seulement admise mais protégée. On attend sur ce parking de sable et de lumière un temps qui semble ne plus vouloir finir... Puis, d’un coup, le cri rauque tant attendu : « Hey, dudes, it smells beer, time to go flying ! ». Le vent a tourné, on peut sentir l’odeur de bière, les pilotes ne s’y sont pas trompés. Nous voilà tous engouffrés dans le pick-up, moi devant, au milieu de mes gardes du corps et j’ai droit encore à un plein "bunch" de plaisanteries. Je sens derrière la rudesse de ces hommes, une grande tendresse. On défait le parapente, on le pose bien à plat, on vérifie les « lines », la toile, pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’accroc, de noeuds, pas de risque de finir comme cet autre, en bas, enveloppé dans sa toile, comme un paquet cadeau...
Salt Lake City. On a attendu 4 heures pour que les « thermal activities » soient moins fortes. Cependant, il faut quand même deux gars pour me tenir en haut de cette falaise. Je m’envole sans avoir à courir, ma voile est déjà droite au dessus de moi. Je prends en main mes « freins » et pars pour plus d’une heure de « ridge soaring »... Le ciel est couvert de parapentistes en tous sens, il faut bien respecter les consignes de vol pour éviter les accidents. Je m’amuse à revenir vers la falaise et même toucher le sol du bout des pieds et repartir - un peu risqué. Je sais que je ne dois pas me laisser emporter par les vents ascendants vers l’arrière de la montagne ; là, danger, on se trouve comme dans une machine à laver qui vous ferait tourner dans tous les sens avant de vous propulser au sol... Comme je suis très légère, le moindre souffle pourrait être fatal si je ne contrôlais pas la griserie que je ressens et qui me ferait perdre toute notion de danger. Mais dès que je vois que je monte très haut et que le dos de la montagne se rapproche, je « casse ma voile avec les « front lines », ainsi je perds de l’altitude et reviens dans la partie "jouable" de la falaise. En l’air, contemplation du soleil qui se couche sur Salt Lake, la ville des mormons... Les cieux sont splendides. Je finis par décider de descendre, joue encore un peu à faire des « reverse launch », avant de partir manger dans l’un des restaurants typiques de l’Ouest, où la bière, délicieuse, et les cure-dents sont sur toutes les tables. La joie bon enfant et la fatigue nous détendent et l’on savoure avec délectation notre repas chaud...

Il y a eu bien des vols y compris dans la neige, quand l’air est et clair comme de la glace, des ballades dans des lieux variés pour trouver de nouveaux sites, dans des coins dont j’ai oublié le nom. Il y a eu, notamment, sur le Mont Evens, ce vol avec des cailloux dans le dos pour éviter que je ne m’envole trop haut : j’avais fait des 360 pour redescendre lors d’un précédant vol, géniale comme impression, mais je remontais aussi vite ! ! Je m’étais régalée mais cela avait foutu la trouille à mon cher et tendre... Bref, je prépare ma voile, et, surprise, sortant de ma concentration, je découvre toute cette rangée de touristes américains attendant que je m’envole et qui ont hurlé de joie au décollage ; le type en bas, mon homme, trop loin pour rien voir, a néanmoins entendu ces cris à la radio... Un enthouisiasme fabuleux.
Jeu 01 Juin 2006, 08:57 par dolce vita sur Mille choses
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Ecrire sur doux L'hirondelle pleur de ses peurs qui fond fuire le faucon, Le faucon et l'hirondelle, Karim, Unique destinée, Ce que j’aime en toi…, La jeune fille du train, Chicco ti amo, Hymne à la vie, Chère Dolce Vita, Ultra Moderne Solitude, Croire ou ne pas croire, Les Chemins de Lumière, Le baiser..., Mont des brumes (5), Pilote 555,
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