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ORIGINAL ET EXISTENTIEL
Ven 15 Mai 2015, 21:04 par inlove sur Mille choses

Qui veut la peau d'agatha christie ?

Je viens une dernière fois rendre grâce à ce site pour m’avoir permis plus ou moins régulièrement toutes ces années de rêver et de créer du beau (au moins l’ai-je essayé bien humblement) tout en me régalant d’écriture et de relecture.

Dois-je citer toutes les oeuvres qui ont nourri mes textes bien que ces derniers en soient indignes ? Je risque fort de me montrer ingrate et d’en oublier parmi les plus importants : "Les confessions d’un enfant du siècle" d’Alfred de Musset, "La promesse de L’ange" de Frédéric Lenoir qui relate les amours tragiques entre un homme consacré et une guérisseuse (la structure romanesque est merveilleuse), sans oublier le "Manifeste pour une renaissance" : parmi les ouvrages de Bernard Besret qui m’ont été donnés de lire, c’est ce dernier qui m’a sans doute le plus marquée (de par sa proximité avec mon propre cheminement sans doute).

Je ne viendrai plus pour plusieurs raisons, ces écrits qui n’avaient pour but que de me récréer tout en me tenant lieu parfois d’exutoire ont été profanés un peu comme ces tombes par des personnes malveillantes et qui pour couvrir leurs frasques cherchent dans l’écriture les preuves d’une culpabilité de l’auteur qu’il savent chimériques... C’est un procédé fort astucieux que de vouloir déplacer le centre de gravité d’une affaire : mettre sous le feu des projecteurs non plus l’assassin mais le bouc émissaire. C’est courant, Combien de violeurs protestent de leur innocence en montrant du doigt leurs victimes : ces viles aguicheuses... A qui profite le crime ?! Ces honnêtes hommes (ou femmes) qui au demeurant ont parfois pignon sur rue, ne manqueraient pas, tout couverts du sang de leur dernier forfait, de pointer le même index accusateur : regardez, c’est Agatha Christie, coupable de crime avec préméditation, elle a même couché ses (nombreux) aveux par écrit. Ce faisant, ils ajoutent à leur scélératesse, la calomnie...

La seconde raison, et bien ! Il s’agissait pour moi de venir sublimer un célibat imposé par un divorce qui perdura durant dix longues années de solitude (encore un ouvrage merveilleux : cien anos de soledad de Gabriel Garcia Marquez)...

Le temps est un sérum de vérité, il renforce et grandit l’âme de ceux qui ont le coeur droit - dans l’épreuve - et montre la vraie nature de qui est vil. S’il m’est arrivé de m’indigner, de pleurer voire de tempêter devant l’aveuglement des hommes et des femmes qui portent la charge de rendre la justice, je n’ai jamais trahi la rectitude qui est ma marque de fabrique et si j’ai le verbe haut, j’ai le coeur droit (certains ne se sont donnés que la peine de naître et de naître nantis cela leur tient lieu d’honneur et de probité. ceux-là ne sont pas mes cousins).

Une fois de plus, je ne peux que rendre hommage à Gisèle Halimi que j’ai eu la grâce de rencontrer et qui me confiait lors d’une interview (à l’occasion de la sortie de son livre "L’étrange Monsieur K") combien il est difficile de défendre un innocent. Ce dernier est de fait indéfendable, il n’a que lui, que la vérité et cette dernière ne porte pas un label spécial qui la distingue des contrefaçons. Il crie, il pleure, il gronde, il a peur et tout cela indispose. Prenez un coupable : il dispose de tout une batterie : mensonge, abus de pouvoir, manipulation, faux et usage de faux, il sourit, il affiche un calme olympien et sourit d’autant mieux qu’il sait ses mauvais procédés couronnés de succès.

Mais quelle que soit l’issue des procès et que l’on condamne ou pas Agatha ou K, mes frères, pour les crimes qu’ils n’ont pas commis, aucune erreur judiciaire ne changera la nature réelle de l’homme, celui qui est bon et droit ne peut être avili. Celui qui juge et qui se trompe peut en son âme et conscience en éprouver des regrets et peut-être un tourment secret : ne me suis-je pas trompé, mon intuition était-elle bonne, n’étais-je pas sous influence ? Quelle charge faisons-nous porter sur des épaules humaines ! Mais qu’ils se rassurent, l’homme coupable porte en lui le germe de sa condamnation et lui se connaît intimement, il n’est pas dupe de sa noirceur. Son propre jugement n’en sera que plus éclatant.

Il ne me reste plus qu’à tirer ma révérence d’un hommage appuyé à l’administrateur du site, mon bien cher et respecté Petit Prince pour sa confiance et sa bienveillance durant ces longues années. Un clin d’oeil à vous chères âmes tendres que j’ai eu la joie de lire et de relire, avec qui, parfois, les fils fragiles de l’amitié épistolaire se sont tissés.

Je vous souhaite de belles et tendres heures d’écriture avec la pulsation de vos coeurs à la pointe de vos plumes.

Bien scripturalement vôtre,

Dolce Vita
Mer 20 Juin 2012, 15:13 par dolce vita sur L'amour en vrac

Pensées sur l'amour

Que reste-t-il de l’amour dans notre époque marqué moralement par la croissance parfois démesurée de l’individualisme, la guerre des égoïsmes et des intérêts? Reste-t-il cet idéal vers lequel chacun aspire, et à travers qui la réalisation de soi devient légitime et universel?
L’amour comme chaque phénomène humain ancré dans un contexte historique et culturel, subit les changements de l’époque dans laquelle il se réalise.
Sa face actuelle s’exprime par une volonté ardente de se retrouvé à travers l’autre, à travers une altérité qui émancipe le moi et le rend plus subtil et plus élégant. Le moi est ouvert a des possibilités que l’autre seulement peut apporter et créer, des possibilités qui peuvent déséquilibrer la conception qu’on a de soi même, mais qui ont comme but la redéfinition d’un ego cherchant à être plus profond et plus satisfait. Vu de cet angle, l’amour paraît comme une recherche égoïste, suivant les obligations d’un désir de plus en plus assoiffé à de nouvelles expériences, nouvelles satisfactions.
De tels désirs, ne sont pas souvent choisis librement avec un raisonnement indépendant et souvrain, mais plus ou moins imposés dés l’enfance par les valeurs que la société adoptent et protègent. sortir de ces valeurs pour rechercher soi même ses propres valeurs devient plus difficile quand à l’adolescence, les jeunes sont bombardés par une machine médiatique qui impose et décrit certaines formes de l’amour comme étant les seules légitimes et souhaitables. À travers les chansons, les films, les séries, les magazines, la littérature, certains modèles sont érigés en exemples absolus, faisant ainsi une restriction, une marginalisation des autres formes possibles qui existent à travers le monde.
Le jeun, et après l’adulte, suivent ainsi le modèle présupposé être celui de la réussite, un modèle basé sur le calcul continuel des intérêts de l’ego; puisque le modèle économique gouverne le monde depuis l’ère de l’industrialisation, ses valeurs ont été recopiés petit à petit dans des sphères privés pour atteindre enfin le plus intims. Ce système, renforcé par la culture de la consommation d’un coté, et par la recherche du profit de l’autre, objective tous ce qui existe pour lui donner une valeur et objective par la suite l’être humain, l’autre, pour ne voir en lui que des possibilités de profit et de consommation émotionnelle. On recherche les atouts de l’autre, qui nous manquent nous même : un jolie corps, une beauté attirante, des sensations chaleureuses...etc. L’utilitarisme règne en maitre :» tant que tu correspond à mes attentes, à mes souhaits, à mes désirs, je te désire». commence ainsi le chemin de consommation de l’autre, de ses capacité et ses atouts. Le tout est masqué par les métaphores de l’amour et l’attachement. On est dans l’arène de l’éros grec: le dieu en manque cherche la satisfaction de ses manques, mais quand la satisfaction est là, le manque n’y plus,quand l’objet-ou le sujet- est là, sous le contrôle et disponible à toute demande, il nous manque plus. Il faut d’autre objet, d’autres sujets qui apportent d’autres dimensions. Et c’est remarquable comment ces idées sont abondantes dans la culture de la consommation: on a des choses, mais il nous faut d’autres, car ceux qu’on a sont démodé, dépassé, et il y a tout le temps des nouveautés, tout le temps des choses à découvrir et à exploiter.
Quand la routine s’installe, le démon de la séparation sort sa tète dans les cœurs. Mais de la routine il y en aura toujours, de la répétition aussi. Chose qu’a remarqué le philosophe anglais Bertrand russel, qui a écrit «on peut tomber amoureux et rester pendant plusieurs années à la dévotion d’un seul être, mais tôt ou tard l’habitude émousse la passion et il faut chercher ailleurs le retour des premières voluptés. Il est naturellement possible de dominer cet instinct, mais il est difficile d’en empêcher l’existence».
mais aussi le philosophe français Christophe schaeffer; quand il a écrit: «quand un couple rencontre des difficultés, le remède est le plus souvent recherché dans une logique de rupture, mais ce que sous tend cette logique, c’est ce qui nous pousse à la consommation compulsive de personnes...en vient-on finalement à jeter la relation , donc la personne, comme on jetterait un produit devenu obsolète. On change de partenaire avec le fantasme de trouver mieux, comme si, dans le domaine des rapports humains, il devenait possible d’acquérir le dernier modèle, plus innovant, plus séduisant»
et cette quête se répète indéfinement jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que la conscience se rende compte que la jeunesse est passée, que le champ de possibilités devient nettement étroit avec l’age qui continu son chemin vers la fin. Car comme tout système consumériste, il y a des critères qu’il faut avoir pour pouvoir rivaliser et avoir sa place, des critères sans pitié, excluant les faibles, les malades, les handicapés, les pauvres, les étrangers...etc .ça ne veux pas dire que ces tranches entières de l’humanité n’ont pas de vie sentimentale ou charnelle, mais que leurs choix sont nettement limités et rares, et que même ces choix durent très peu dans le temps face au nombre incalculable de problèmes et d’obstacles.
Dans un système de concurrence généralisé, chacun évalue chacun, et si la comptabilité des être est positive, l’ego s’ouvre pour chercher la réussite tant voulu et convoitée; c’est un symbole de réalisation qui essai de convaincre les autres qu’on arrive mieux qu’eux à se satisfaire.



Mais heureusement, le monde n’est pas si noir que ça, s’il y a des valeurs dominantes, il y a toujours des hommes et des femmes courageux d’esprit qui cherchent leur chemin par eux même, qui construisent leur univers indépendamment de la culture de masse dominante. Des gens qui comprennent qu’éros ne dure pas. Éros s’use au fur et à mesure qu’il est satisfait, éros ne renait que pour mourir de nouveau. Quand «philia» (amour d’amitié), avec le temps, ne cesse de se renforcer, de s’approfondir, de s’épanouir. Au début, on n’aime que ses propres désirs, qu’on assouvis à travers l’autre, c’est l’amour qui prend, l’amour qui consomme. Mais un autre passage est possible, d’autre formes peuvent exister. On apprend à voir l’autre comme il est, de l’aimer pour lui même, de l’amour qui prend à l’amour qui donne, de l’égoïsme à la bienveillance, du manque à la joie de vivre ensemble, d’éros à philia. L’humanité par là assume une ascension; qui sort de l’étroitesse, à la générosité de faire et donner le bien, de se réaliser à travers le bonheur de l’autre qui nous comble aussi, puisqu’il est celui qu’on aime et qu’on veut protéger, même de soi..l’amour est un chemin à faire, si la volonté d’être plus qu’un égoïste est là, un chemin qui commence par le manque, par la passion brulante parfois, par le désir, mais qui ne doit pas finir comme toute flamme sur laquelle on jette l’eau froide de la satisfaction, on doit la protéger contre l’hiver pour atteindre le printemps, on doit essayer de penser l’amour autrement qu’en terme de satisfaction et d’intérêt. Il faut que l’amour apporte des vertus, et pas des vices. Qu’il fait renaitre la générosité,l’amitié,la miséricorde, et pas la cupidité, le culte de soi, l’indifférence.
André comte sponville, a très bien résumé ça dans un passage sur l’amour, dans son fameux livre, petite traité des grandes vertus, : « il faut citer la bouleversante formule de pavese, dans son journal intime: tu seras aimé le jour où tu pourra montrer ta faiblesse sans que l’autre s’en serve pour affirmer sa force. Cet amour là est le plus rare, le plus précieux, le plus miraculeux. Vous reculez d’un pas? Il recule de deux. Simplement pour vous laisser plus d’espace, pour ne pas vous bousculer, pour ne pas vous envahir, pour ne pas vous écraser, pour vous laisser un peu plus d’espace, de liberté, d’air, et d’autant plus qu’il vous sent plus faible, pour ne pas vous imposer sa puissance, pas même sa joie ou son amour, pour ne pas occuper tout l’espace disponible.....c’est une idée que Spinoza n’aurait jamais eue, qu’Aristote n’aurait jamais eue, et qui parle pourtant à notre fragilité, à notre fatigue, et même à cette force en nous, me semble-t-il, si légère, si rare, le peu d’amour vraiment désintéressé dont parfois nous sommes capables...non plus le manque, la passion ou la convoitise(éros), non plus la puissance joyeuse et expansive, l’affirmation commune d’une existence réciproquement augmentée, l’amour de soi redoublé par l’amour de l’autre, mais le retrait, mais la douceur, mais la délicatesse d’exister moins, de s’affirmer moins, de s’étendre moins, mais l’auto limitation de son pouvoir, de sa force, de son être...l’amour qui n’augmente pas la puissance mais qui la limite ou la nie, l’amour qui ne redouble pas l’amour de soi mais qui le compense ou le dissout,l’amour qui conforte pas l’ego mais qui en libère»
c’est beau, sublime, mais possible malgré tout. Difficile à appliquer ou à penser, mais réalisable si le bon choix est fait.

NB: mes excuses s’il y a des fautes d’orthographe ou de grammaire.
Ven 30 Juil 2010, 16:23 par youssefy sur Articles
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L'amour n'as pas de meilleur ministre que l'occasion.

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