Sur le rebord de la fenêtre

Sur le rebord de la elle s’est assise...
Elle regarde les volutes de fumée
Dans son manteau elle s’est enveloppée
Elle croyait ne pas se laisser surprendre
Elle ne pensait pas devoir s’y attendre
Elle s’est plantée
Sur le rebord de la elle regarde les ronds de fumée
Comme l’amour qu’elle espérait
Comme la tendresse qu’elle attendait
Et tous ces gestes déjà mort nés
Surtout ne pas relire surtout ne pas penser
Elle s’est assise sur le rebord de la
Pour ne pas voir son cœur planer entre deux ronds de fumée
Ven 05 Jan 2007, 17:17 par dolce vita sur L'amour en vrac

Ombres et lumières

Ombre et lumière. Les tambours résonnent. Ombres chinoises sur un mur blanc. Sanglots étouffés. Vagues de sable cheminent le désert, elles escortent le vent.

Il la prise sous son aile.

Bruit et silence. Les sabots des chevaux martèlent le sol. Peupliers en pleurs sur ciel azuré. Rivière à l’orée du bois s’abandonne à travers les prairies.

Il lui dessine un abri.

Blanc et noirs. Les sabres châtient l’air. Nuages étriqués sur un ciel feutré. Nomades des dunes taisent leurs visages au soleil.

Il lui forge un lit.

Liberté et cage. Costumes de théâtre trichent avec les émotions. Fleurs d’acacia. Éclat de rire embaume les plaies rebelles.

Il lui crayonne la lune.

Eau et feu. Un vol d’étourneaux assombrit la clarté d’une . Vent de mélancolie. Un bracelet s’incruste sur un poignet. Il pleut.

Il la couvre d’une châle.

Plénitude et embolie. Chimères harponnées dans un imaginaire trop à vif. Des joues rondes d’enfants violacées par le vent glacial de Mongolie. Profondeur d’un voile qui flotte à l’air du temps. Une bague posée sur un meuble blanc. Rien n’est égaré, tout est perdu.

Il a oublié de mettre de la couleur.
Et tout s’écroule.

Fille du peuple.
Mer 03 Jan 2007, 12:26 par Fille du peuple sur L'amour en vrac

Ma main quitta la sienne

Ma main quitta la sienne. Allongés tous les deux, sur son grand lit, j’ai tout à coup réalisé. Je ne l’aimais pas. Je me suis levée avec la plus grande des douceurs, je me suis glissée hors des draps. J’entendais sa respiration lente et régulière. Je pris mes affaires et m’en alla, en laissant un mot sur la commode. Il était bref, dénué d’émotions que ce soit la compassion ou la tendresse. Je ne l’aimais pas. Ce sont des choses contre lesquelles on ne peut lutter. Comment aurais-je pu savoir que je partais à un moment critique de sa vie ? Peut être aurais-je du faire semblant encore un peu ? Aurais-je du lui dire en face, d’une plus douce et moins blessante ?
Mon cœur s’est serré quand j’ai passé le seuil, que je suis parti. Mon cœur s’est noué très fort lorsque, le lendemain, j’ai vu son corps pendre à ma .
Jeu 26 Oct 2006, 20:26 par Lindsey sur Histoires d'amour

La chambre d' enfant à jamais rénovée

La commode

La commode en noyer, dans ma chambre d’enfant.

Ma chambre d’enfant.

Une grande pièce dans la maison des champs, la sur RU qui file le long du chemin, la baignoire que Pa Steph a posée et cueillie avant tout dans un champ,

… la commode qui m’a limite cassé le nez de par un impact d’une gifle énorme, précise, faisant cogner mon visage contre mon meuble de chambre.

…. Le résultat, instant T est que j’ai mal, que je me sais petite, que le sang coule de mes narines, et que mon Père n’est pas là pour me protéger.

Si vous saviez à quel point il a fait des efforts, à Gueuler sur ma mère en lui disant « laisse les se réveiller en douceur » plutôt que de leur bêler «  DEBOUT ! », Non ! mouton de panurge !

Et je le dis à Toi, j’ai après le choc, et mon sentir du sang qui coulait de mes narines regardé ma mère droit dans les yeux, avenir.

hmpf
Dim 08 Oct 2006, 20:12 par Chogokinette sur Mille choses

LA BEAUTE N'A PAS DE DEMEURE

Ma vierge indécente ce soir, quelle importance que tu sois invisible comme le Saint Esprit du ciel ?
L’Amour que je Te porte est comme la Perle enfermée dans un coquillage
Pur, discret et a l’abri des êtres a la jalousie immense.
La Beauté n’a pas de visage, je T’aime d’un Amour sans ombrage
Et Vers Toi seule mon esprit jette son cri.
Ecoute, ô bien-aimé !
je suis plus prés de toi que de toi-même, que ton âme, que ton soufle
je marche vers mon extérieu, est recherche dans les feuilles d’été, ton sein! qui s’ouvre et dessine le ciel de nos nuits blanches et nues.
Et dans ce qui reste de l’aube, je marche vers mon intérieur, ou se cache dans mes rêves le feux de ton flambeau.


karim B
Jeu 17 Août 2006, 21:48 par ricko sur Histoires d'amour

Mon ange auprés de moi

J’attends ce soir, la venue de mon ange. Il frappera de sa douce main sur le carreau trempé de ma . Comme il pleut ce soir, les goûtes perlent. A qui peuvent bien être toutes ses larmes ?
J’allume une bougie pour que mon ange voie la lumière depuis ma . La douce flamme le guidera à moi. Comme elle frémit ce soir, je m’inquiète. Est-ce bon ou mauvais signe ?
Comme tous les soirs, mon ange vient et passe ici la nuit. J’embrasse son front humide et le déshabille. Comme l’orage gronde, mon ange est trempé jusqu’au os. Je le fais asseoir prés du feu tandis que j’essore ses beaux cheveux couleur d’or.
Sur la , les goûtes dansent et glissent tout le long. A qui peuvent être toutes ses larmes ?
Mon ange a froid, on s’allonge prés du feu. Comme sa peau est belle à la lueur des flammes, je frémis quand ses doigts frôlent la mienne. Ses lèvres, si chaudes, se posent alors sur les miennes, puis sur mon cou et mes épaules, cette tendre chaleur m’envahit alors, je frissonne.
La flamme, au bord de la , chancelle aussi. Les gouttes de pluie frappent à la . Elles dégoulinent tout le long. A qui peuvent bien être toutes ces larmes ?
Ce sont, m’a dit mon ange, les larmes de tous les autres anges, tristes et jaloux que ton cœur m’ait choisi moi et non eux. Ils frappent aux carreaux de ta pour que tu les laisses entrer. Je ferme les yeux, mon ange dort auprès de moi. Son souffle doux sur mon cou. La chaleur du feu sur nos peaux. Cette nuit, sous l’orage mon ange auprès de moi
Mar 15 Août 2006, 15:24 par Lindsey sur Histoires d'amour

La jeune fille du train

Moi, les femmes, je les ai toujours aimées. Leurs charmes, leur gentillesse, leurs beautés... Je ne dis pas par-là que je suis un véritable Don Juan mais je dois admettre que j’ai toujours beaucoup apprécié la compagnie des femmes. Parfois ce n’était que de petites aventures sans lendemain, des flirts comme on les appelle. Mais quelque fois la relation durait plus longtemps.
En revanche, je n’ai réellement été amoureux qu’une seule fois. Le destin applique sa sentence à bien des situations inexplicables. Inutile d’être expert en la matière pour voir que la vie nous cache le bonheur. Elle a ses plans, ses ambitions. Nous avons beau essayer de les contourner elles nous rattrapent à chaque fois.
Alors, si je suis amoureux, on peut trouver cela bien. Car l’on va pouvoir se nourrir de mon bonheur. D’un bonheur qui ne m’a jamais sourit. Du bonheur que je n’ai jamais eu avec elle. Celle dont j’ai été amoureux.

Je suis un jeune homme. Ni beau, ni laid. Sans autre actuelle pensée que celle d’être heureux, comme tous les jeunes hommes de mon âge. L’âge de l’amour? Non. L’âge d’un pseudo-bonheur.
Je suis au lycée, j’ai ma routine hebdomadaire. Je suis à l’internat. Chaque lundi matin, je prends le train qui m’emmène auprès de mon école. Chaque matin, dans ce train, je vis autre chose que ma routine. Chaque matin, dans ce train, je ne suis personne, tout comme les autres personnes dans ce même train ne sont personne. Ce train est un lieu de théâtre. Une scène où se jouent des pièces silencieuses, muettes et intimes. Un endroit où toutes les semaines je revis la même pièce.

Merveilleuse histoire que celle qui ne dure pas. Elle s’engouffre par une fissure de notre vie. Un instant où nous sommes coupés du reste du monde. Un moment où nous nous retrouvons seuls, confrontés et accompagnés par des centaines de personnes qui ne sont personne. Une bribe de temps où nous sommes vulnérables, mais réceptifs à certaines sensations inconnues à la vie ordinaire.

Le jeune garçon de 16 ans que j’étais, attend sur le quai. Le vent glacé de la région lui donne la chair de poule et l’envie que le train arrive. Il attend encore un peu. Il arrive. La porte coulissante du wagon s’ouvre et le jeune garçon entre à l’intérieur. Le train est remplit mais il reste encore quelques places ici et là.
Il en choisit une et s’assied. Il y a une femme en face de lui. Une jeune femme, plutôt, se dit-il après un nouveau coup d’œil. En fait, elle a peut-être le même âge que lui. Ou est-elle plus jeune? Il ne sait pas. Curieux qu’il ne puisse pas s’empêcher de la regarder! Elle n’est pas tellement belle. Mais elle a un charme inouï. En fait elle est magnifique. Ses longs cheveux rouges sombres tombent dans une cascade aphrodisiaque de chaque côté de son corps et de part et d’autre de sa tête. Son visage, quoique d’apparence neutre, semble figé dans une expression de modestie naturelle. Son regard est fixé sur le sol, ses yeux sont noirs, intenses et leur maquillage n’est ni trop gras, ni trop fin. Ce noir marque un regard violent, mais doux à la fois... il est vide, désespérant. Il possède une fougue si triste, si enfouie. D’une lividité emplit de mélancolie et d’amertume. Mais neutre. Son nez n’est ni long ni court, il est magnifique. Il appartient lui aussi au miracle.
Pendant une fraction de seconde leurs regards se croisent. Elle aussi l’a remarqué, elle non plus ne le connaît pas. Elle aussi le trouve ni beau ni laid, magnifique. L’instant de se premier regard est unique, éternel. Dépourvu de tout sens moral. Un laps de temps éphémère où ni l’un ni l’autre n’avait cherché à se cacher. Une force invisible s’était installée entre eux durant la longue durée de cet infime instant.
La bouche de la jeune fille s’entrouvrit, puis se referma aussitôt. Inutile, il n’y a rien à dire.
Le voyage est court, à peine plus d’une demi-heure. Les deux jeunes gens n’ont pas arrêté de se titiller du regard. A chaque fois que l’un posait les yeux sur l’autre, ce dernier détournait les yeux. Ils jouaient spontanément et inconsciemment à un jeu. Un jeu où il n’y avait aucun perdant. Mais que des gagnants. Le train s’arrêta. Le jeu était terminé.

Je n’aime pas dire que ce que j’éprouve à quelqu’un. Je n’est jamais dit "je t’aime" à une femme. Sauf à une, je ne pense pas que je l’aimais au début. A ce moment, elle devait être pour moi semblable à toutes les autres. Mais j’ai appris à l’aimer, j’ai appris à aimer. Je ne savais pas ce que c’était. J’aurais voulu ne jamais le savoir.
Aimer quelqu’un, c’est tout remettre en question. Sa vie, ses amis... soi-même. Aimer c’est être tellement attiré par une personne que l‘on touche la mort du doigt. On vit pour désirer la mort. Je l’ai aimée, je l’ai trop aimée, je l’ai aimée à l’en tuer. Et elle m’a aimée à s’en tuer, à en vouloir que je la tue. Elle est celle pour qui il vaut encore la peine de rester ici, même si elle est déjà partie.

Je la rencontre au lycée. Elle, un an de moins que moi. Elle n’a pas connu ce lycée sans moi autant que je ne l’ai connu sans elle. Elle est apparue pour moi, semblable à des dizaines d’autres qui arrivent tous les ans. Elle m’a découvert en même temps que l’immensité d’une nouvelle vie. Dès le premier instant, elle m’avait aimé. Au bout de trois semaines je l’avais repérée. Du haut de mon arrogance. Accompagné par des dizaines d’amis. Recherchant la fraîcheur de la jeunesse. C’est trop! Je me dégoûte. Qui suis-je pour pouvoir traiter cette jeune fille de cette façon? Qui suis-je pour revendiquer mes droits au sein de cette communauté dans le seul but de trouver une fille avec qui je passerai du bon temps et à qui je croirais faire passer du bon temps?
La jeune fille que j’avais repérée était discrète et incroyablement jolie. Parfaite. Elle parlait avec ses copines. Des filles superficielles. Non. Des filles normales. Je n’avais pas le droit de les juger par référence à ce que j’étais.
Je fis sa connaissance. Il s’agira d’une relation prometteuse. Je pensais à l’époque que je ne m’en lasserais pas avant au moins 2 mois. Imbécile!

Tous les matins, le jeu recommence, toujours les mêmes titillements. Toujours ces expressions vides, ne pouvant refléter ce qui se passait dans la vie extérieure. Il la regarde, elle le voit, tourne les yeux. Il les détourne à son tour. Merveilleux. Il oublit tout. Il oublit qu’il est un coureur de fille. Il oublit qu’il veut sortir avec la jeune fille moins âgée que lui, celle qu’il apprendra à aimer, celle qui le fera changer. La seule, l’unique.

Je suis pressé. Depuis le temps que je la connais, si seulement je pouvais l’embrasser. C’est la première fois qu’une fille me donne autant de fil à retordre. J’ai déjà passé suffisamment de soirées en tête à tête avec elle. J’aurais déjà dû passer à l’action.
Mes amis commencent à se poser des questions. Pourquoi ne se passe t-il rien? Pourquoi n’y a t-il eu rien de fait encore? J’ai honte. La réputation qui me précède désormais devient de plus en plus ridicule. Il faut que je la lâche pour en trouver une autre moins difficile.
Non. Je ne peux pas. Je suis attiré. C’est avec elle que je veux être ! Cela fait maintenant deux mois que nous nous connaissons. C’est long. Elle trouve des excuses. Elle veut être sûre. Mais je le suis déjà. Elle est timide. Je ne le suis pas.

Aujourd’hui, elle est bien au rendez-vous. Elle y est toujours d’ailleurs. Elle n’en manque jamais. Elle est toujours dans le même wagon, toujours mais cette fois elle n’est pas à la même place. Il y a quelque chose d’anormal. Elle est là, la symbiose se déroule toujours selon le même plan, cependant il y a une différence il ne sait pas se que c’est mais quelque chose ne va pas, il en est certain. Ce n’est pas chez la jeune fille du train, c’est plutôt dans sa véritable vie.
Mais pire que tout, il a vu un autre détail surprenant. Dans les yeux de la jeune fille normalement vide de toute expression, il a trouvé une larme.

Je suis seul avec elle, encore une fois. Je commence à douter qu’une relation entre nous deux puisse existée.
Il fait noir. Nous sommes au sous-sol, sous un escalier. Nous aimons cet endroit. Nous parlons. Peu, mais nous parlons. Je ne la vois pas. Je distingue juste ces traits dans la pénombre. Je l’entends renifler. Je lui demande ce qu’elle a. Elle me répond qu’il n’y a rien. Ça va passer. Et puis elle éclate en sanglots. Elle m’attrape. Je la prends dans mes bras. Je la serre et l’entend pleurer. Je sens la chaleur de son corps blottit contre moi. C’est la première fois que nous sommes aussi proches. Je lui demande une nouvelle fois ce qui ne va pas et elle me dit qu’elle m’aime. Elle dit qu’elle n’a jamais aimé personne autant que moi. Elle dit encore qu’elle en est malade, qu’elle m’aime à en mourir, et que c’est sans doute ce qui va finir par arriver s’y elle continue de m’aimer.
Je ne comprends pas. Je suis déconcerté. Je lui dis que nous pouvons nous aimer, je lui dis que moi aussi je l’aime...
Première défaillance, je me suis rendu compte plus tard de ce que je lui avais dit.
Elle me répond qu’elle ne peut pas m’aimer, elle me répond que je ne peux pas non plus. Et elle pleure. C’est atroce de voir son petit corps tout frêle, tout innocent dans cet état. Je lui demande pourquoi nous ne pouvons pas nous aimer? Elle me répond que toutes les excuses qu’elle m’avait dites jusqu’à présent étaient fausses. Elle me dit que si elle ne peut pas m’embrasser, c’est parce qu’elle est malade. Elle est atrocement malade. Elle risque de mourir. Et elle ne peut pas m’embrasser, sinon elle est sera certaine d’en finir. Elle saura si elle peut m’embrasser au moment où sa maladie la fera mourir si elle ne peut pas.
Je suis abattu. Quel choc ! Je remonte seul dans m’a chambre, alors que la même larme que celle qui tombait des yeux de la jeune fille du train tombe à présent sur mes joues.

Au fond de son lit, il est désorienté, confus. Il voit la lune à travers la . L’astre l’entraîne encore un peu plus dans son propre désespoir de la nuit. Elle le plonge dans son abîme pour l’y noyer dans son jus de chagrin. Il n’a jamais été comme ça. Cette épreuve n’a pas fini de le changer. Que doit-il faire? Réagir comme il l’aurait fait avant: laisser tomber cette fille et en trouver une autre ? Non. Il ne peut pas. Il a changé. A présent il a des sentiments. Il le sent, il aime cette fille. Il ne la laissera pas tomber. Il l’aime. Il lui a dit.

La jeune fille du train l’avait bien prédit, il y avait bien quelque chose d’anormal. Savait-elle ce que c’était. J’en doute. Elle n’est que la fille du train. Celle dont je suis l’unique à connaître. Elle est toujours vide d’expression. Elle ne pleure plus. L’heure est venue de se battre ; c’est ce qu’il faudra que je fasse. Me battre pour celle que j’aime. Celle à qui j’ai dit "je t’aime". La seule, l’unique. Se battre... Pour qu’elle ne meurt pas. Mais y pouvons-nous vraiment quelque chose? La fille du train est toujours là. Elle ne manque jamais à son à devoir de me guider. Pas directement. Mais juste pour que je ne quitte jamais le droit chemin de la décence.

Je suis malheureux, et je partage ma peine avec celle que j’aime. Nous avons tout de même décidé de nous aimer. Au-delà de la maladie. Au-delà de la désespérance de notre condition. Nous nous aimons. Nous nous étreignons, nous sommes constamment dans les bras l’un de l’autre. Mais jamais nous nous ne nous embrassons. Atroce. C’est une autre épreuve à traverser. Plus insoutenable encore. Mais nous tenons. Nous n’avons pas le choix.

Je la regarde, abattue, je ne vois en elle aucun espoir. Aucune force de se battre. Seulement l’envie, le désir de m’embrasser. Plusieurs fois nous avons frôlé la catastrophe. Plusieurs fois nos lèvres on faillit se toucher. Plusieurs fois la haine nous est apparue contre l’amour, la haine d’avoir à endurer cette épreuve, de devoir nous confronter à cet obstacle. De ne plus avancer, de stagner toujours au même endroit. Arrêtés à jamais sur notre chemin.
Que faire? Attendre les trois mois qui restent. Attendre et peut-être la voir mourir, sans qu’elle en ait profité. Sans qu’elle n’ait profité de mes lèvres et sans que je n’aie profité des siennes ! Où bien tenter. La vie est un jeu, après tout, mais si nous tentons, alors elle devra attendre que je la rejoigne, là-haut, vers elle.
J’ai compris. Les mots seuls ne suffisaient pas. J’ai vu au-delà du corps de la belle et innocent petite jeune fille de 15 ans. J’ai vu que je l’aimais. Elle me l’a fait comprendre. Pour la première fois de ma vie, j’aime, et je suis malheureux d’aimer.
Je ne veux pas tenter. Je ne veux pas la voir mourir. Elle ne sait pas. Elle est partagée.
Notre amour n’est pas commun. Elle m’aime. Mais elle m’aime à en mourir.

Depuis le début de cette fable, l’espoir se tarit dans l’ombre. L’avoir dans ses bras sans pouvoir la posséder, il en veut à toute l’humanité de lui avoir concédé un seul grand amour à travers celle que jamais, jamais il ne pourra embrasser.

La jeune femme aux cheveux rouges dans le train, elle, ne l’aime pas. Lui non plus d’ailleurs. Ils sont le divertissement l’un de l’autre. Ils ne s’aiment pas, ils aiment l’attrait que l’un a pour l’autre. Ils aiment l’histoire du train, le jeu du regard, du titillement.
Elle est là, vide, indifférente. Seulement en apparence, en fait elle attend la venue de l’autre, de l’homme du train. Celui avec qui elle joue à un jeu. Aujourd’hui il est triste. Il y a une larme au coin de son œil droit. Mais il fait son possible pour paraître comme d’habitude. Mais la jeune fille voit bien qu’il n’est pas pareil. Elle voit bien qu’il est désespéré.
Mais rien n’y paraît, ils jouent encore.

Il fait nuit. Il ne devrait pas être dehors. S’il se fait prendre, il sera punit. Qu’est ce qu’il s’en fout ! Il est dehors car il a besoin de crier. Il y a toujours cette lune qui le regarde. Il lui hurle sa détresse. Il lui chante sa complainte. Astre de la nuit. Piédestal de la lamentation ! Entend les cris de cet homme. Pour lui le bonheur s’arrêtera bientôt. Il a vu dans ses rêves, l’immonde faucheuse d’âmes de la mort. Elle ne le désigne pas. Elle le regarde. Elle rit. Elle chante, qu’elle est heureuse. Et le jeune garçon s’effondre sur le sol, sous le regard de la l’astre de minuit, sous les regards de millions d’étoiles. Il tombe à terre devant la puissance de ce dilemme.
Il aime. Il ne veut pas du plus beau cadeau de dieu, l’amour. Il se relève. Il hait ce dieu que vénèrent ses parents, il l’insulte, lui lance des pierres. Il veut que ce dieu reprenne son amour. Il n’en veut pas. Ou alors qu’il reprenne sa maladie, il n’en veut pas n’ont plus. Ses yeux sont rouges à cause de la colère. Il voit le sang. Le sang des innocents. Pourquoi ce même sang doit-il toujours couler ?
Il ne veut plus rejoindre ce dieu. Il préfère l’enfer. Il haïra dieu aussi longtemps qu’il vivra et même un peu plus.

Tu m’a élevé, toute ma vie tu m’a fait comprendre que seul le bonheur comptait, le bonheur qui fait des heureux, le seul bonheur, qui existe et celui dont je suis malheureux. Je t’aimais, donc je mentais. Je te mens, toi le destin, mais j’aime. J’aime réellement. J’aime cette fille, l’innocente qui m’aime, mais j’aime aussi te détester. J’aime te mépriser. Je te méprise autant que tu as essayé de m’aider. Car tu n’as pas emprunté le bon chemin. Puisse-tu être renvoyé à dieu, avec ta cousine, la fatalité. Je n’avais pas pour habitude de t’avoir en horreur mais l’éducation que tu m’as donnée m’a appris à dédaigner la médiocrité. Tu m‘arrachais le cœur, tu m’écorchais la peau, tu m’a tué... alors je t’ai tué, je t’ai écorché de ma peau, je t’ai arraché de mon cœur! Tu m’as dominé, mais je domine mon destin. Être où ne pas être amoureux de son destin, être amoureux de soi, aimer se haïr. Haïr d’être amoureux... et d’être malheureux.

Elle n’est pas là. Où est-elle? Elle qui n’a jamais raté leur rendez-vous. Où est-elle? La fille du train. L’histoire s’est donc arrêtée. Elle est partie! Que se passera t-il maintenant? Reviendra-t-elle? C’est trop tard. Elle ne peut plus revenir. Ce ne sera plus elle. La fille du train a disparu !

Je suis dans ses bras. Elle ne tient plus, elle veut m’embrasser. Nous n’avons plus que deux semaines à tenir pour avoir la réponse. Mais si cette réponse n’est pas bonne... Le dilemme. Encore là. Saleté! Je ne veux pas la voir mourir, mais nos désirs de s’embrasser sont trop forts. C’est trop dur! Elle veut m’aimer, m’aimer pour toujours, que notre baiser soit le seul témoin de notre amour. Qu’elle me quitte ! Arrachez-la moi ! Vous n’arriverez jamais à faire disparaître notre amour. Au-delà de la mort, nous sommes plus fort que vous. Prenez-moi mon malheur ! Vous ferez peut-être alors des heureux. Ignoble !
Elle tourne la tête vers moi. Je la regarde. Elle me regarde. Ses yeux sont emplis de larmes. Elle me dit qu’elle veut mourir. Elle me dit qu’elle va mourir parce qu’elle m’aime. Elle veut que je l’aime. Que notre amour persiste. Elle me redit qu’elle m’aime à en mourir, qu’elle en mourra.
Elle s’approche de moi. Ses douces lèvres se posent sur les miennes. Une détresse si belle, si pauvre, mais preuve d’un amour intangible. Nos bouches s’entremêlent dans une dernière mélopée d’amour, dans le requiem du désir de deux jeunes adolescents qui s’aiment au-delà de la mort. Nous nous embrassons. Personne ne pourra alors plus nous dire que nous ne nous aimons pas. Nous sommes liés par le temps et l’espace. Par la fatalité.
Je sens le goût de ses lèvres jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses lèvres froides lâches les miennes. Jusqu’au moment où sa tête tombe en arrière. Où je la retiens. Où je la regarde dans les yeux. Pour la voir partir, définitivement. Pour nous. Graver dans mon âme les derniers instants de celle que j’aimerais toujours. Celle que j’ai aimée au-delà de la mort. Celle qui est morte dans mes bras. Elle, la seule que j’ai jamais aimée et que j’aimerais jamais

La jeune fille du train n’a sans doute jamais existé. Sans doute n’est-elle que le produit de mon imagination. Mais elle subsiste en moi, en tant que ma création. Ce serait trahir son ego que de prétendre qu’elle est une personne semblable à des dizaines d’autres dans ce train. Elle est ma muse, mon inspiration. Je l’adore, mais ne l’aime pas. Je ne veux pas connaître sa personnalité, son regard me suffit. Elle n’a pas influencé mes choix sentimentaux, elle m’a seulement permis d’y voir plus clair. Et c’est déjà beaucoup…

Cette image n’aurait jamais dû existée. L’image d’un jeune homme de 16 ans qui porte dans ses bras la jeune fille de 15 ans qu’il a tuée. Celle qui lui avait dit qu’elle voulait mourir pour lui, pour eux. La fille innocente. La fille qu’il a aimé à l’en tuer. L’image de ce jeune garçon, et de cette jeune fille, morte d’amour.
Jeu 15 Juin 2006, 10:36 par Neus sur Histoires d'amour

Mont des brumes (4)

Un paysage urbain que l’on devine dans la brume du matin. Au loin le bruit des bateliers. Il fait un froid humide, le soleil est loin de la ville, il ne peut percer la moiteur feutrée que l’on sent peser sur la citée... Dès l’aube, les bruits des voitures à chevaux se succèdent et envahissent la scène, se répercutent sur les immeubles à quatre étages, jusqu’au chapeau pointu de la dame de fer, immobile... Les volets de la chambre sont restés ouverts, la aussi. Les rideaux volent et retombent sous le souffle léger du vent... La chambre est baignée d’une lumière nacrée. Le lit se prolonge doucement sur le sol recouvert des draps tendres et autre duvet... Elle dort. Sur le ventre. Il la regarde. Il parcourt ses courbes, il la sent abandonnée. Dans son sommeil, elle soupire. Il sourit. [...]

- « Ainsi, votre noble ami me soumet une énigme ? Cela tombe bien, j’adore jouer. » Il lui avait tendu le billet et elle avait usé de tout son temps pour en prendre connaissance : « Je me fie à ton talent d’expert pour identifier la paternité de cette œuvre... Merci de remettre au jeune homme qui t’apporte la toile la réponse. Bien à toi, Jean-François ».
Il l’avait suivie jusqu’à son atelier dont le désordre ne parvenait pas à occulter la divine lumière qu’il recevait... Frédéric en était resté bouche bée. Il se reprit en se disant qu’elle finirait par le prendre pour un sot s’il ne cessait de garder la bouche ouverte. Elle était surprenante. Fine certes, mais qui ne s’encombrait pas de manière pour dire son fait au gens et aux choses. Il la sentait entière, volontaire et passionnée. Discrètement, alors qu’elle usait de son œil comme d’un scalpel avec la toile, il la regardait avec une plus ample liberté. Oui, elle le surprenait, avec ses cheveux roux ramenés en grosses boucles à l’arrière du crâne. La tendresse de ses formes presque fragiles. Son air d’autorité et une sensibilité à fleur de peau qui faisait contraste avec un dynamisme félin... Et avec tout ça un rien sensuelle, un zeste de provocation qui lui aiguisait les nerfs. Quel drôle d’oiseau, se disait-il.
- « J’ai hésité, dit-elle enfin... Il y a bien des peintres qui envieraient le père d’un tel chef-d’œuvre, car assurément, on parlera de cette toile. Néanmoins... La technique, les couleurs, le geste, tout me fait penser à un Millet, un Millet si j’ose dire, plus Millet que Millet, car enfin, il y a bien un petit quelque chose dans cette toile d’indéfinissable. Oui, l’âme de ce tableau semble autre. Or, je ne vois pas d’autre peintre capable d’un tel génie ».
- « Votre verdict ? »
- « Oh, oh ? Un verdict ? Y aurait-il un coupable ? Monsieur, vous m’effrayez ! ! ! Et bien, soit, s’il vous faut un nom, ce sera, en désespoir de cause, Millet. Vous pouvez transmettre, Monsieur, ma réponse à qui la demande... Hélas, vous pouvez reprendre cette merveille, cependant, si son auteur était présent je saurais bien le contraindre à me la laisser quelques jours. »
- « Oseriez-vous user de la force ? , demanda avec amusement Frédéric.
- « Qui sait ? », soupira-t-elle, « Il émane une telle grâce de cette toile, une telle beauté, une délicatesse si rare chez un homme que l’on ne saurait y demeurer insensible... Oui, voilà qui me surprend fort de Jean-François. Il peint avec son sang, avec ses émotions mais pas avec une telle âme... Enfin... , se reprit-elle, j’avoue que je ne l’en aurais pas cru capable. Ne lui en dites rien n’est-ce pas ? Ainsi cette toile est bien de lui ? Votre silence semble le confirmer. Vous lui en ferez mes compliments» [...]
Il était revenu chercher la toile quelques jours plus tard. Il s’était bien gardé de tout commentaire lorsqu’il avait donné à Millet la réponse tant attendue. Ainsi, il avait en moins de trois heures réalisé un chef d’oeuvre que tous attribueraient à son ami. Il avait réussi son pari. Chacun des protagonistes avait juré de garder le secret. En sonnant à la porte de l’oiselle - comme il l’appelait -, il sentit un trouble, une sorte de rougeur s’emparer de lui. Allons, donc, voilà qu’en revenant ici je redeviens idiot, songea-t-il...
Mar 30 Mai 2006, 13:09 par dolce vita sur Histoires d'amour

2 ème épisode de : l'Amour tarifé...

« Maguy, par opportunité… »

Convoqué un premier avril, drôle de farce, j’ai été appelé pour service militaire obligatoire d’un an à la base aérienne d’Oran – La Sénia. L’aviation m’a récupéré parce que j’avais commencé la préparation militaire parachutiste, mais au moment des sauts, Maman très malade, n’avait pas voulu signer. Pour ne pas la faire souffrir encore plus, je n’avais pas insisté…
J’avais été nommé en début d’année, contrôleur des transmissions avec effet rétroactif. J’ai encaissé une belle somme juste avant mon départ, et j’ai emporté cinq mille fr ( à peu prés l’équivalent de nos euros actuels ) avec moi : Une fortune pour un ‘bidasse’…
Nous étions astreints à l’horaire d’été : lever à cinq heures trente. Exercices jusqu’à treize heures. Déjeuner puis sieste obligatoire, et… plus rien, sinon, soupe, appel du soir et extinction des feux ! Et interdiction de sortir pour les ‘bleus’, cela va sans dire…
Relations humaines difficiles entre ces trente ‘clampins’ , réunis en deux rangées de 15 lits dans une chambrée. Elles étaient nulles durant les évolutions en extérieurs aux ordres d’un Sergent et d’un caporal instructeurs, tous deux mécaniciens air, engagés.
Mais ces après midi d’ennui m’ont vite rapproché de ceux qui sont devenus très vite de vrais amis. D’abord Antoine L… Un Oranais, grand, costaud, cheveux noirs frisés et moustache à la Clark Gable… Dans le civil il avait été forgeron dans son village avant de quitter sa famille à dix huit ans et de venir à Oran où il avait essayé 12 métiers et vécu 13misères ! Cela l’avait mûri. C’était un calme qu’il ne fallait pas chatouiller et qui comme moi se demandait ce qu’on faisait avec ces ‘gamins’…
Puis Gilbert S… Un Algérois, grand mais très mince quoique bien bâti. Noir de poils et de peau, visage quelconque mais des yeux vifs et un sourire franc et éclatant. Fils d’un entrepreneur de ferronnerie, on sentait que lui, n’avait jamais manqué de rien. Après trois ans d’école technique il avait rejoint l’entreprise familiale. Antoine fut de suite Tonio, Gilbert Gil ou Gigi… Et moi ‘Djouane’ !
Au lieu de faire cette sieste ‘obligatoire’, dés que nous avons touché les tenues de sortie, nous avons utilisé le mur pour passer sur la base, côté pistes et hangars. De là, petite marche jusqu’au village de la Sénia. Au ‘bistrot’ un café noir ‘à l’eau douce’ ( Le préciser, car les oranais le buvaient fait avec l’eau saumâtre qui coulait des fontaines ) Un bus civil un peu plus tard, direction Oran où l’on s’est balladé d’abord en ville que Tonio connaissait comme sa poche ; mais on s’y est vite ennuyés. Ensuite, ce fut les plages et la baignade, car en cette fin avril, l’eau était à 20 ° au moins !
Trois jeunes aviateurs bien bâtis, à « Moulin bleu » une de ces plages magnifiques qui jouxtent la ville. Nous y avons été remarqués, puis ‘dragués’ gentiment par un groupe de petites Nénettes qui séchaient les cours pour la plage, elles aussi. Jeux de ballons, jeux de mains, jeux de vilains ? Pas pour moi, cette fois ! Copain seulement avec une petite Denise qui m’a fait de vraies avances…. C’était des chics filles : on ne leur aurait pas manqué de respect pour tout l’or du monde, et encore moins essayé de leur ravir ce ‘petit capital’ qui comptait tellement pour elles à l’époque !
Mais ces ‘fleurts’ plus ou moins poussés, ça ne faisait pas l’affaire « des ‘amygdales’ du ‘bas’ ventre » comme disait Tonio ! Et il nous a parlé de « la villa des roses » une maison de rendez-vous à Ekmul sur les hauteurs d’Oran :
-C’est pas des vraies ‘putes’. Des ‘bonnes’ femmes divorcées ou même mariées qui viennent arrondir leur fin de mois…
Et il a précisé :
-Moi, y a ma copine Lulu. Je la connaissais d’ailleurs quand elle était mariée…
Elle avait divorcé depuis…et qu’il la voyait souvent à cette villa des roses, avant d’être mobilisé, en ajoutant :
-Sans payer, moi ! Elle s’arrange avec la patronne qui est une dame très chic et bien sympa. J’y ai mes entrées…
- Eh ! il est un peu ‘mac’ (souteneur ! ) le Tonio, ais-je pensé, sans imaginer la suite !
Pour pouvoir nous y rendre en soirée, on s’est ‘arrangé’ avec trois autres de la troisième chambrée. Un soir sur deux, dés que l’appel était passé dans notre chambre, pendant que le sous off de service passait à la chambre suivante, nous par la du fond, on rejoignait la troisième chambrée et occupions leur lit. Le soir suivant c’était l’inverse. Et ça marchait !!
Ainsi nous avons pu aller à cette villa des roses, la fameuse maison de rendez-vous.
Encore une fois, j’étais curieux et assez dubitatif malgré tout ce qu’en disait Tonio… Il nous en avait tellement parlé que le processus ne m’a pas étonné. Petit salon-bar désert à cette heure où les maris sont encore chez eux ? L’hôtesse, une dame de cinquante ans au moins, était encore très appétissante, ais-je jugé avec mes vingt ans ! Rien de vulgaire dans ses attitudes ou sa voix…
La petite Lulu, de Tonio, une jolie brunette d’une trentaine d’années est arrivée dare-dare. Après les présentations elle s’est assise à notre table et a pris comme nous… une menthe à l’eau. Puis les deux se sont éclipsés en riant. Gil et moi, nous savions qu’à droite, sur le mur, la grande glace était sans tain et que les ‘dames’ pouvaient nous voir, évitant ainsi de rencontrer des personnes connues.
Sur le mur de gauche, à l’inverse, une grande glace, sans tain aussi. Mais à l’inverse, car dés qu’éclairé le salon d’à côté nous est apparu avec son grand canapé qui nous faisait face. Trois dames en déshabillé rose, tout comme Lulu, sont venues s’y installer. Je n’ai eu d’yeux que pour la blonde… Une belle femme, la trentaine ( 28, su après ) bien bâtie, pas mal dodue, et de ce fait, un visage lisse aux traits réguliers, des yeux bleus foncés, une belle chevelure dorée… Avant que Gil me brûle la politesse, je me suis levé, doigt pointé vers elle !
La ‘taulière’, pas madame Claude, mais madame Emma, a souri en me disant :
-C’est Maguy, vous allez pouvoir la rejoindre directement à sa chambre …
Je savais par Tonio qu’il fallait poser sur le comptoir cinq billets de cent francs. Je me rappelle que je trouvais cette somme exorbitante et je m’étais dit :
-Une fois passe, mais je ne vais pas gaspiller tout mon ‘fric’ comme çà !
Gil a désigné une autre des dames que je n’avais même pas remarquée. Billets posés, l’hôtesse nous a guidé vers le couloir ou la domestique ( jupe noire, chemisier blanc, très stylée ) nous a emmenés au premier. Et Maguy vue de prés, encore plus belle avec son sourire éblouissant m’a accueilli par :
-Ah ! voilà mon bel aviateur… je suis heureuse de t’avoir plu, tu sais ?
Tonio m’avait dit, qu’à peine entré, ‘elles’ nous demandaient leur « petit cadeau »…
-Tu lui donnes au moins deux cent francs si tu veux le grand jeu et qu’elle prenne son temps sans te presser…
A mon étonnement, elle ne m’a dit que :
-Mets toi à l’aise. Déshabilles toi dans la salle de bains, fais ta petite ‘toilette’ et viens me rejoindre, on fera connaissance au lit…
Rien à voir avec le rituel dont on m’avait rabattu les oreilles pour ce qui concernait les « bordels »…
Pudeur instinctive, j’ai remis mon slip. Elle avait entrouvert son déshabillé… j’ai vu ses gros lutteurs à bout très clair, le ventre un peu bombé, la jolie peau, et j’ai senti l’odeur discrète de son parfum : Mon érection a été immédiate !!
Aussi, nous avons vite fait une connaissance assez poussée, et pas avec beaucoup de paroles… Caresses, mains actives, la bouche aussi, j’ai pensé qu’avec une amante ça se serait passé pareillement ! Assez rapidement, elle m’a dit :
-Je sens que tu en as très envie… Après tu seras plus calme et on prendra notre temps …
De fait je l’ai pénétrée et besognée avec un plaisir qui a vite été aussi grandissant qu’égoïste… Ne m’occupant que de moi, il ne s’était pas écoulé un quart d’heure depuis mon entrée dans la chambre quand j’ai éructé en éjaculant !
Ce qui l’a fait s’esclaffer et dire :
-Il s’est régalé ( !) le petit chéri…il en avait besoin ce jeune homme… On va prendre la douche ( Il n’y avait pas de clim à l’époque et j’avais transpiré ! ) après on pourra parler un peu avant de recommencer la danse, si tu veux ? Je m’occuperais de toi, cette fois ci…
La douche à deux ! C’était une belle femme, une vraie blonde car son pubis doré avait déjà attiré mon œil, un peu avant. Nous nous sommes savonné mutuellement : Un jeu que je connaissais bien et j’ai vraiment oublié que nous étions en amour tarifié…
A nouveau très excité, elle m’a dit en riant :
-Viens ! Le ‘jeu’ est meilleur dans le lit…cela m’a rappelé la réplique de la « Grosse Margot » du Sire François Villon…
Et nous y sommes retournés, au lit… Elle a pris les initiatives, m’a caressé et embrassé en véritable experte ! J’ai toutefois, à mon habitude, arrêté ce qui devenait une fellation, et elle m’a dit, je me souviens :
-Tu aimes mieux ‘tringler’, toi ? mais attends, moi aussi, à l’envers, tu vas voir…
J’ai compris ! Et de fait c’était une excellente cavalière ; mais à sa surprise, là j’ai résisté à la montée de la jouissance et c’est elle qui s’est « prise au jeu » comme elle m’a dit ensuite. Il y a eu une autre suite, pour moi à nouveau, quand je l’ai ‘retournée’ comme une crêpe…avec des petits cris et des petits rires !
Cette fois nous sommes restés enlacés ( emboîtés on peut dire ! ) et nous avons enfin parlé…

J’ai entendu les histoires racontées par les autres, Lulu, Lydie… mais je m’en tiens à celle de Maguy qui dés ce premier soir m’en a raconté un bout, en ajoutant à chaque fois, jusqu’à ce que finalement je connaisse toute sa vie passée !

En réalité elle s’appelait Paule D…, originaire du sud ouest. Un village des Landes dont je ne retrouve plus le nom. Père artisan boulanger, mère au comptoir. Le brevet élémentaire passé, elle avait ajouté une année d’école Pigier : sténo et comptabilité. Des cours à Mimizan
Où elle allait en car. Mais servant dans la boulangerie familiale dés qu’ayant un instant de liberté, elle s’était résignée à cet emploi…
……………………………………………………………………………………………….

J’abrège, car on n’en sortirait plus, tellement il me revient tout ce qu’elle m’a raconté sur sa vie…
Son mari officier pilote, avait été affecté à l’escadrille de chasse de la Sénia prés d’Oran. Voilà comment elle s’était retrouvée dans cette ville. Je la cite :
-Armand depuis qu’il était lieutenant n’était plus le même. Notre ménage a ‘battu de l’aile’
[ C’est le cas de le dire pour un pilote ? ]
Quand il a été muté en Allemagne. Je n’ai pas voulu suivre et nous avons convenu de divorcer. J’avais déjà un ‘ami’, mais quand il s’est rendu compte que je redevenais libre, il s’est défilé… C’est par une ‘Copine’ la femme d’un capitaine qui venait arrondir ses fins de mois pour se payer des extra, elle, que j’ai connu l’existence de la villa des roses. Je n’avais pas envie de retourner dans ma famille, et pas de métier. Ce que nous avons fait comme ambulancières militaires ne m’ouvre qu’aide infirmière et pas une grosse paye. Comme ça, j’ai la pension payée par mon ex, capitaine maintenant qui a déjà refait sa vie. Et sur ce que je gagne ici, rien à déclarer …
*

J’en reviens à cette première soirée à Ekmull. Un peu avant 22 h, la chère Maguy m’a dit :
-Tu m’as fait passer un bon moment. Ce qui m’attend me paraîtra encore moins drôle que d’habitude… Tu reviendras bientôt ?
Mon « oui » n’était pas très convaincu. Je me disais : dommage mais trop cher…
Elle m’a accompagné au rez de chaussée, et m’a quittée de l’autre côté du couloir devant une petite pièce qui donnait sur l’arrière de la villa. J’y ai retrouvé mes deux compères… en pleine mastication ! Il y avait un comptoir, et derrière officiait l’employée qui nous avait piloté vers les chambres
[ Une petite ‘grosse’ au visage ingrat : un air de deux airs qui ne lui permettait pas de faire partie de ces ‘Dames’ ! ]
Mes copains étaient hilares et devant un verre de mascara ( rouge, genre Bordeaux titrant 14° au moins ) ils dégustaient ce qu’on appelle en Espagne des tapas, et là bas, des Kémias
( mot dérivé de l’arabe dialectal : petite quantité )

Nous n’avions pas soupé, c’est vrai. J’ai préféré une orangeade mais quel régal ces petits pâtés, toasts à la ‘soubressade’ ( chorizo ) sardines grillées, petits calmars en sauce piquante… etc…
A la fin, j’ai cru bon de demander combien l’on devait :
-Non, non, c’est madame Emma qui m’a dit de vous servir tout çà…

Nous avons quitté les lieux. Il était plus de vingt deux heures trente. Nous savions que le dernier car pour la Sénia était parti depuis longtemps… Tonio nous a dit :
-D’en ville c’est 11 km à pied… mais en partant d’ici on coupe par ‘le village nègre’ et on contournera la ‘chebka’ ( grand lac salé bordé de berges plates, rocailleuses, sans végétation ) : 6 km au plus !

La pleine lune éclairait l’étendue pierreuse à reflets blanchis par le sel. Au loin, de l’autre côté on voyait la mer : impossible de se tromper ! Durant cette traversée, mes souvenirs de lecture des « carnets de René Mouchotte » me sont revenus… Il s’était envolé de la Sénia en 1940 dans un Goéland, avion bimoteur dans des conditions rocambolesques. Sans faire chauffer les moteurs et avec une hélice bloquée au petit pas, cette ‘chebka’ sur laquelle l’avion avait rebondi plusieurs fois, avait failli être son linceul trois ans avant la Manche où ce héros qui commandait une escadrille de chasse française dans la RAF s’y engloutisse…

Nous avons fini par atteindre le remblai de la voie de chemin de fer. De l’autre côté, c’était la route de la Sénia et encore un dernier kilomètre, s’introduire en douce sur la base et rentrer par mur habituel ! Il était 1 h du matin, le réveil se faisait à cinq heures trente, et la sortie de la chambrée pour le ‘dérouillage’ immédiate… Quelle forme ce matin là !

L’après midi la sieste fut réparatrice…surtout que le lendemain matin était prévu le challenge du nombre pour le C. I. (centre d’instruction ) des courses, des sauts et des lancers de poids !
Après la sieste, petite marche sous les arbres car l’ambiance enfumée et bruyante du foyer de la troupe ne nous convenait pas. Nous avons pu enfin nous faire part de nos satisfactions réciproques des deux bonnes heures passées la veille…. Sans trop de détails, par pudeur et respect aussi pour celles que nous jugions déjà de « Chics filles… »
-Rien à voir avec les ‘putes’ de bordel, avait conclu Gil.
Mais lui et moi, trouvant que c’était trop cher nous n’avions pas l’intention d’y retourner.

Tonio, lui, avait le numéro de téléphone de sa Lulu. Il est allé l’appeler chez elle depuis la cabine du foyer. Et elle lui a dit :
-Dis moi quand vous revenez ? mais directement, et nous ( les filles ) on viendra plus tôt à la ‘barraque’ (sic) …
Il ne la rejoignait jamais chez elle où il y avait une dame qui lui gardait son fils
Et quand il l’a rappelée, c’est là que ça s’est corsé. Il lui a fait part de notre réticence pour cause de solde d’appelés à y retourner… mais elle :
-Dis leur que les ‘copines’ ( Lydie et Maguy ) m’ont dit qu’elles veulent qu’ils reviennent sans s’occuper de la ‘mère’ Emma qui est au courant et le leur retiendra sur leur solde, t’en fais pas !

Grosses discussions, je me rappelle. Gil et moi nous étions décontenancés : pourquoi cette offre ? Elles n’en avaient pas assez de faire ‘l’amour’ avec leurs ‘clients’ ?
-çà les amuse de ‘jouer’ un peu avec des jeunes ‘bidasses’ ! C’était l’opinion de Tonio qui avait ajouté :
-D’après Lulu, les deux lui ont dit qu’elles avaient passé un bon moment avec « ces jeunes, sains et pas vicieux ( ? ) » et qu’elles voulaient les revoir…Et puis, on leur a parlé de la plage, alors elles veulent nous proposer de les accompagner de temps en temps l’après midi à ‘Paradis Plage’ dans un établissement avec sa plage privée, et avec nous, elles seront sûres de ne pas être emmerdées si des vieux ‘cons’ les reconnaissent…

Nous étions en début du mois de mai. Il faisait déjà très chaud mais les plages étaient formidables et la mer rafraîchissante… C’est ce qui nous a décidés !
Tonio a rappelé Lulu chez elle. Le week end, ça ne leur était pas possible, mais ils ont convenu du lundi où on se retrouverait directement à la plage…
Gil et moi, cela nous enlevait l’impression pénible d’être les profiteurs, pire, les ‘souteneurs’ de ces dames, puisqu’on sortirait avec elles comme gardes du corps, et que somme toute on leur rendrait service !

Nous avons fait des ‘infidélités’ à nos petites copines de Moulin bleu qui ont du se demander où nous étions passés. Nous retrouvions vers quinze heures nos ‘amies’ au « Paradis-plage » le bien nommé établissement d’Aïn el Turc. Elles étaient déjà à nous attendre sous leurs deux parasols. Lulu et Maguy, toujours là. Lydie pas chaque fois because occupations familiales…
Maguy nageait très bien mais elle était ‘flemmarde’ et quelques fois je la laissais rentrer au bord et se vautrer sur sa serviette pendant que j’allais nager au large… Au retour elle ‘piaillait’ que « je la laissai tomber … » mais avec des rires et une gentillesse totale qui me touchait !

Et vers dix sept heures nous repartions directement à la villa des roses, en 11chv citroën ; c’était la voiture de madame Emma que Maguy, ancienne ambulancière pilotait avec maestria. D’ailleurs deux ou trois fois, je ne sais plus, la dite dame Emma a été du voyage, se contentant d’un moment de détente, restant habillée sous son parasol. A l’arrivée par la ruelle arrière, garage, puis la montée vers les chambres…

Sur injonctions de la patronne, nous redescendions un peu avant vingt heures dans la petite pièce du bas. Nous soupions copieusement. Des trois, seule Lydie fumait et comme Gil, sportif était réticent à l’odeur du tabac, je ne l’ai jamais vue allumer une cigarette en notre présence ! Elles ne buvaient pas d’alcool non plus, disant « on sera obligées de le faire plus tard ! » Et avant vingt et une heures, nous repartions, souvent avec des tranches de rôti froid pour nos lendemains à la caserne…

Nous savions qu’il y avait un dernier car militaire qui partait de la place centrale d’Oran pour ramener les permissionnaires. Et les ‘anciens’ nous y ont toujours accueillis parmi eux sans faire de commentaires… Ainsi à vint trois heures au plus, nous étions au lit, ce qui nous donnait six heures de sommeil, c’était déjà mieux !

Maguy quand je l’évoque, c’était pour moi une amoureuse lascive, un peu flemmarde ce qui l’avait conduit là, mais d’une gentillesse à toute épreuve. Sa conversation était intéressante, car elle était cultivée. Cela me faisait oublier que sortie de mes bras, elle en accepterait d’autres… Dans nos baisers échangés, je n’avais plus l’ombre du souvenir de ce que faisait cette bouche, hors moi ! C’était des plaisirs partagés, diversifiés, entrecoupés de longues discussions chuchotées avec parfois des rires et parfois des pleurs à l’évocation de notre vécu précédent… Elle n’avait pas toujours été à la fête, elle non plus !

Fin mai, Tonio, Oranais, a été muté aux ateliers mécaniques de la base. Gil et moi, direction la 5ème région aérienne à Alger pour y recevoir une affectation. Pour revenir, croyons nous, à la Sénia pour le peloton d’élèves gradés. Gil s’y était inscrit aussi. Aussi nos adieux ne furent pas déchirants (sic)… quelques larmes de Maguy et quelques mots : « A bientôt ! écris moi vite…»
Chez Madame Emma R… à la villa des Roses, évidemment !


Fin du deuxième épisode

Jan mouah
Mer 15 Mars 2006, 11:57 par jan goure sur Les liaisons sulfureuses

Novembre

Il pleut sur la
Les larmes s’écoulent des montants
Glissent sur le verre gris
Gris, le ciel est gris
Les toits ondulent sous la pluie
Je regarde tomber les dernières feuilles
Mortes et humides
Humide, la maison, le coeur
J’ai comme des douleurs dans le corps
L’Esprit s’embruine et s’effroit
Froid, j’ai tellement froid ...
Sam 04 Mars 2006, 09:50 par Kit sur L'amour en vrac

Il pleure sur mes vitres...

Le soir tombe et j’ai soif, soif de toi. Soif que tu viennes enfin. Que tu sonnes à ma porte. Soif de regarder par la , de te découvrir, de descendre l’escalier extérieur quatre à quatre et de me jeter dans tes bras : laisser le temps s’immobiliser aussi longtemps qu’il nous plairait. Que je suis lasse de notre séparation ! Lasse de ce si grand silence entre nous. Te voir, te toucher, te sentir, t’entendre, caresser ton visage, tes lèvres, tes yeux, laisser tes mains faire leur chemin, ne plus les retenir, jamais. Ne plus bouger, rester là, contre toi. Il pleure sur mes vitres toutes les larmes de mon chagrin. Il crie sur la ville toute la souffrance de mon cœur déchiré. Qui l’entendra ? Qui y répondra si ce n’est toi ? Le vent l’emporte comme feuille morte qui disparaît sous les pas des passants ignorants. Ne plus rien faire, ne pas bouger. Attendre, attendre que le printemps renaisse et que la pluie disparaisse. Attendre la dernière ondée et après, après, espérer...
Jeu 23 Fév 2006, 18:54 par dolce vita sur Un monde parfait

Si le soleil renaît

Si le soleil renaît


Je l’ai tellement ouvert
Mon cœur
La simple ondée l’émeut

Et l’onde
Du monde

Une peau douce
Une ombre
Que je vois s’éloigner

Monte de la profondeur
Un souvenir terrible
J’étais heureux
Et tes bras me tenaient

Je tombe
Qu’ai-je fait

Parfois
Je voudrais m’en aller
Je reste ici
Me tiens tranquille
Sous le rouleau liquide

A quoi me sert de désirer
Si chaque fois j’échoue
Ou si dessous
La vague se dérobe

Je ne retrouve ni l’amour
Ni l’amitié
Qui m’appelaient

Mon désir est défait

Tristesse
Tu es plus grande que mon cœur
Tu me voles la forme du bonheur
Tu dérobes mes pleurs

Qu’en faire
La mer est haute
Mon âme écope

Plonge
Me dit-elle

Atteins le courant chaud
Remonte le corail
Rouge et mauve
Déchirant tes entrailles

C’est là-bas que la patrie espère
Aucun visage pour te sourire
Mais la lumière te dira oui

Parfois je pense
En regardant par la
La silhouette familière
J’aurais aimé
Lui dire

Pourquoi rêver encore
Pourrais-je éteindre mes désirs
Et je ne garderais que toi
Flamme infinie
J’y étendrais mon cœur
Et pas de plainte
Tu me dirais ce qu’il faut faire
Comment aimer dans la lumière
Eteinte

Laisse-moi m’en aller
Décline-moi

Dis-moi que c’est pour rien
Qu’en moi se déroulaient
Les lianes hautes qui servaient
A toucher l’étendue
Du destin de ton cœur
Et que tes doigts de lune
N’y ont pas déposé
La moindre fleur

Et qu’à présent je peux rentrer

Qu’en ma mémoire est close
La porte de l’aimée

Si c’est ainsi
Tant pis
Montre-le moi
J’irai où il fait froid

Où je suis seul
Les dieux sont invités
Et rien ne me fait peur
Que de perdre l’étoile

Il y a une place
Pour ma façon d’aimer
Et l’on s’en souviendra
Si le soleil renaît
Sam 18 Fév 2006, 01:14 par Iris sur L'amour en vrac

Mon aventure

Comme je vous l’ai dit, les matins qui suivirent furent beaucoup moins difficiles à supporter que les précédents, et tout particulièrement celui de ce mercredi, où je décidais donc de mettre en pratique tout ce que j’avais imaginé la veille. Une fois les tâches du matin accomplies (avec un entrain qui m’était inhabituel !), je pris donc le chemin de la gare. En réalité, je me questionnais encore, cherchant à savoir si je trouverais assez de courage pour livrer bataille à la morosité des habitants du train. Et c’est un fait qu’il me fallut attendre deux stations avant de pouvoir me lever et leur dire :
« Je vous souhaite le bonjour gentes gens ». La plupart des personnes qui n’avaient pas de walkman levèrent la tête, mais à voir leur visage où se mêlaient la curiosité, la peur et déjà quelques traces de pitié, je me sentis obligé de les rassurer rapidement :
« Ne craignez rien, mon père n’est pas parti, ma mère n’est pas malade, et je n’ai pas huit frères et six sœurs ! Non madame, laissez ce porte-monnaie dans votre sac. Je vous promets de ne pas vous demander d’argent, ce qui ne veut pas dire que je ne vous demanderai rien... Mais tout d’abord, laissez-moi me présenter : je m’appelle Renaud ; mais faites comme tout le monde, appelez-moi "No". J’ai dix-huit ans, je suis en bonne santé, merci, et tous les matins je vous croise sur le chemin de l’université. Je suis sûr que vous ne l’aviez jamais remarqué, mais ça fait déjà trois ans que je voyage chaque matin à vos côtés ! A partir de là on pourrait presque dire qu’on est de vieilles connaissances, non ? ».
Ceux qui n’avaient pas encore relevé la tête l’avaient fait à présent, ainsi que certaines personnes qui venaient d’éteindre leur walkman. Désormais, tout le wagon me regardait d’un oeil interrogateur, ne sachant pas s’il devait se débarrasser de son sentiment craintif envers mon humble personne. De toutes façons, dans la situation qui était mienne, je n’aurais pu leur faire bien mal. En effet, si j’avais relâché mon attention ne serait ce qu’une petite seconde, je ne pense pas que ma petite nature, d’habitude si timide (si ! si !), aurait pu encaisser le fait de voir tous ces visages tournés vers moi. Je serais vite aller me planquer sous un siège, ou j’aurais bien trouvé une ouverte afin de m’éjecter. Au lieu de tout cela, emporté par mon élan et mon culot spontanés, je continuais mon improvisation (car j’avais bien sûr tout oublié de mes plans de la veille !) :
« Figurez-vous que pendant ces trois ans, je n’ai pas cessé de vous observer, et croyez-moi, si vous étiez à ma place, vous seriez arrivés à la même conclusion que moi ! Faut les sortir de là !! que j’me suis dit hier matin. Je m’explique. Ah, attendez, il y a de nouvelles personnes qui montent. Bonjour ! Entrez, je vous en prie, je n’ai encore détroussé personne ! Non, non je rigole, je ne vous emprunterai que quelques instants et quelques paroles (on peut toujours rêver) ».
Les quelques sourires (cinq ou six, mais c’est toujours un bon début !) que je vis en écho à mes plaisanteries eurent un effet double : tout d’abord, ils rassurèrent les passagers qui n’osaient toujours pas rentrer dans le wagon, et d’autre part… Ben, je dois avouer, ça m’a fait vachement plaisir quand même !
J’enchaînais donc :
- « J’étais justement en train d’expliquer à tous ces gens pourquoi je suis debout, à parler comme un détraqué, au lieu d’être assis et d’attendre patiemment que je sois arrivé. Où j’en étais d’ailleurs ? ... Ah, ouais ! Je disais que ça faisait trois ans que je vous observais et que ce que je vois tous les jours, c’est une somme d’individualités, au sein de laquelle aucune communication n’existe. C’est vrai quoi, à vous regarder, on vous croirait tous sous hypnose ! Au fait, je dis vous, mais avant ce matin j’étais encore sous le même effet hypnotique ! Enfin, en gros, voilà les raisons qui m’ont poussé à vous parler ce matin. En fait, ... Oups, bonjour messieurs dames, entrez donc vous asseoir au chaud avec nous, on était justement en train de parler de vous ! Non, je vous fais marcher, excusez-moi. Mais c’est vrai qu’on discute un peu et si vous écoutez ce que je raconte, vous verrez que je ne mentais pas totalement quand je disais que vous faisiez partie de la conversation ; on en fait tous un peu partie en réalité. En fait donc, mon but est que le matin lorsque vous prendrez le train, vous ne ressentiez plus cette étrange impression que tout le monde autour de vous représente un ennemi potentiel. Ce que je veux dire, c’est qu’on sent souvent dans les transports en commun une certaine gêne. On se retrouve entouré d’inconnus et le malaise s’installe immédiatement. Alors, en réfléchissant, vous comprendrez que pour éliminer cette gêne, il suffit que toutes ces mêmes personnes cessent d’être des inconnus. On est d’accord jusque là ? »
(aucune réponse, faut pas pousser non plus)
« Et pour ça, il suffit d’un petit bonjour, d’une poignée de main pour commencer, et puis au fur et mesure, les discussions commenceront peut-être, non ? Enfin vous me direz, je rêve sûrement un peu trop, mais si la situation n’était si désespérée, croyez bien que je ne vous aurais pas interpellé ce matin ».
Mon petit monologue avait réduit au silence quatre-vingt-dix-neuf pourcents des passagers. Sachant que j’étais le petit pourcent qui restait, autant dire que tout le monde se taisait. J’étais même persuadé que la plupart des gens m’écoutaient avec attention. Bien entendu, j’avais remarqué que quelques personnes avaient quitté le train avant leur arrêt habituel, mais la plupart des passagers était encore là, et m’écoutait patiemment, me faisant redoubler d’ardeur :
« Et comme je suis tout de même un minimum réaliste, j’avais prévu que les discussions ne seraient pas très très vives aujourd’hui. Ce qui m’oblige donc à parler tout seul. Mais ne vous inquiétez pas, je suis persuadé que dès demain matin, vous aurez plein de sujets de conversation à offrir à tous vos voisins ! Ah ouais, j’avais oublié de vous prévenir, dorénavant, si vous choisissez ce wagon, préparez vos répliques, parce qu’ici, on va discuter un brin. Enfin moi, je vous oblige pas hein ?! Si vous voulez continuer de garder le masque de cire que je viens de vous décrire, libre à vous ! ».
C’est alors qu’un vieux monsieur se leva, l’air furibond, se dirigeant vers l’autre wagon en marmonnant une phrase dont l’intonation me laissait supposer qu’il n’était pas forcément en accord avec ma manière d’agir. De cette phrase, je ne retins que la dernière partie :
- ... cet espèce de clown ! ».
« Exactement monsieur, vous n’avez qu’à me considérer comme un clown qui se donne pour mission de rendre vos voyages matinaux plus agréables. Ainsi que les miens, je vous assure ! ».
Et ben, c’est triste à dire, mais il n’était pas convaincu !
Ven 02 Déc 2005, 15:34 par l'homme de sable sur Un monde parfait

C'est fini

C’est cet endroit qu’elle apprécie. C’est un tout petit lac bordé de grands pins sylvestres, quelque part, tout près d’une petite ville des montagnes. Y’a deux petites îles qui se dessinent au loin, comme des fantômes surgissant de la brume flottant à la surface de l’eau chaque matin. Et puis il y a un vieux ponton de bois mal en point. Autrefois, quelques pécheurs y accostaient leur barque. Car c’est un endroit un peu oublié. On dit que son eau y est très polluée. Et puis c’est l’automne aussi, il fait frais.
Elle, elle a mal dormi. Très tôt, aux aurores, lassée d’être plongée dans ses pensées les yeux fixés sur les irrégularités du plafond, après un profond soupir elle s’est assise sur le bord de son lit. Puis elle s’est courbée, elle a plongé son visage dans ses mains, elle a pris une grande inspiration et puis elle s’est levée. Elle a marché jusqu’à la , elle a ouvert juste un peu le rideau et elle a regardé dehors. Une pluie fine baignait l’atmosphère de la rue. Une vieille dame promenait son vieux chien, abritée sous son parapluie, un grand manteau juste posé sur une vieille robe de chambre aux couleurs passées.
Elle, d’un geste lent elle a ôté le tee-shirt qu’elle avait mis pour dormir, puis elle l’a abandonné sur le sol. Elle a trouvé un pull léger, l’a enfilé, un autre beaucoup plus chaud, a fait de même, puis elle s’est dégotée une vielle paire de chaussettes qui traînait dans un coin. Ça l’a laissé songeuse. Ça évoquait ces retrouvailles où l’on se jette sur l’autre, où on se déshabille sauvagement, où on squatte la chambre des jours entiers sans mettre le nez dehors. Sur une chaise près d’un mur, elle a récupéré son jean, elle a glissé ses jambes dedans lentement, elle a bouclé sa ceinture les yeux dans le vide. Puis elle a quitté la chambre, elle s’est dirigée vers le bout du couloir, elle s’est assise à même le sol de dalles froides, elle a enfilé ses chaussures, les a lassées nonchalamment, elle a pris son grand manteau d’hiver accroché près de la porte puis elle est sortie.
La pluie fine, c’était une caresse, une caresse un peu fraîche sur son visage, un peu triste aussi, mais une caresse tout de même, tendre, rassurante. La petite ville comme le soleil semblait tarder à pénétrer la journée, comme si, tous, ils étaient fatigués chaque jour de recommencer.
Enfoncée dans son manteau, elle marchait lentement. Elle allait par une petite rue qui s’écartait plus loin des habitations, quittait définitivement cette petite ville, se faisait sinueuse, bordait une forêt de pins puis un petit lac, gravissait quelques altitudes légères, traversait de petits villages, retrouvait une nationale et puis c’était Annecy. C’était une petite route agréable.
Aujourd’hui, ce jour-là, elle la suivait comme un automate, absorbée par ses pensées, par ses doutes, mais elle savait où elle allait. Elle marchait au beau milieu du chemin. C’était pas grave. Personne d’autres n’y passait, il était encore très tôt, même si enfin le jour se levait.
Les mains dans ses poches, elle serrait son manteau contre son corps. Elle avait un peu froid. Et puis elle jouait de ses doigts avec un briquet. C’était pas le sien ce briquet. C’était un de ses restes de vie commune. Ça évoquait encore une image qui disait tout, qui résumait tout, mais c’était pas assez… pas assez… elle ne savait trop quoi !
Et puis il y eut les premiers virages, il y eut le vieux terrain de camping aujourd’hui fermé, deux immeubles en travaux jamais terminés, une petite montée, la petite forêt de pins, le petit croisement qui donne un autre chemin qui mène à la piscine plus loin, mais borde d’abord le petit lac pollué.

Ce petit lac, ce petit étang, c’est cet endroit un peu oublié que tout le monde semble bouder. Ça l’a laissé songeuse, ça lui a laissé un goût amer. Elle y voyait encore sa tendre enfance passée sur ses bords, tous les enfants qui s’y baignaient, les mères qui papotaient en les surveillant et puis les pères qui y pêchaient. C’est un endroit un peu oublié. Tous les jeunes sont partis, plus aucun vacancier ne vient non plus. Ça fait parti des souvenirs. C’est comme tout : ça se perd dans le passé, ça jaunit des photos.
Pourtant, c’était son coin préféré.
Alors elle a quitté l’autre chemin pour fouler l’herbe humide et atteindre l’eau plus bas. Un instant, elle s’est arrêtée, elle a regardé ses pieds. Le daim de ses chaussures avait pris une teinte foncé mais c’était pas grave. Elle aurait juste les pieds un peu mouillés.
Et puis elle est arrivée au ponton. En son centre, debout, elle y a retrouvé ses pensées.
Certains matins d’été ou de plein hiver, y’a de jolis levés de soleils avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face, de l’autre côté du lac, de l’autre côté de la nationale qu’on aperçoit au loin.
Elle se rappelle ce soir d’été. Elle était étendue là, avec lui, ce genre de romances qu’on oublie jamais. C’était il y a quelques années. C’était en plein été. Allongés à même les vieilles planches, ils regardaient la Grande Ourse que traversaient parfois quelques étoiles filantes à en faire des voeux d’éternité. C’était la mi-août, la période où il y en a beaucoup. Ils avaient passé la nuit à les compter. Et puis c’était la nuit où chaque année c’est la fête au bord du lac, à Annecy. C’est toujours une nuit particulière parce qu’on voit des lueurs se dessiner au haut de la montagne en face. C’est le grand feu d’artifice là-bas, sur le lac. Même à 18 kilomètres ça se laisse deviner.
Et puis il l’avait embrassée. Il avait fait de cette nuit le début d’un rêve où elle n’aurait jamais voulu se réveiller. Et ils avaient passé cette nuit ainsi, à s’embrasser, à se révéler. Et puis il y avait eu ce levé de soleil avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face. Elle avait jamais songé avant à le regarder. Ça faisait partie de son univers, de cet univers qu’on est même plus capable d’apprécier.
Parce qu’elle pensait cela, debout sur le ponton, à essayer d’apercevoir la crête de cette petite montagne que la brume lui cachait. Et puis il y avait cette petite pluie, puis le froid.
Elle a frissonné. C’était même pas le froid qui la gênait. C’était de revenir là après toutes ces années. C’était d’être dans cet endroit et de ne plus rien y découvrir du passé, de ne plus rien pouvoir en goûter. C’était cette vie-là, ce ridicule écoulement du temps qui écrase la vie à jamais, la flétrit puis l’abandonne. Ouais ! C’était ça. Elle y pouvait rien. Personne n’y pouvait rien.
Et de cela à en vouloir trouver des raisons, expliquer, choisir les mots qui conviennent, les bons, puis parler, achever, abattre d’un grand coup de hache le petit arbre qu’on a fait pousser, écraser, piétiner. Elle aurait dit que c’était comme ça, qu’elle pouvait rien y faire. C’était ridicule. Ses yeux s’embrumaient, sa gorge se nouait, c’était ridicule. Elle pleurait. Elle pleurait parce que c’était ridicule. Parce que résumer tout cela à quelques mots, quelques lettres… Parce que c’était comme ça, parce que c’était tout cela, tout et juste cela. Parce que c’était sa vie, parce que c’était leur vie, parce qu’ils auraient voulu qu’elle soit particulière, mais parce que c’est comme dans un film, que tu remplaces les acteurs par des autres, tu les remplaces par deux autres que tu prends au hasard, un autre couple, et puis c’est pareil. Parce que c’est comme ça pour tout le monde, parce qu’il ne faudrait même pas commencer. Ouais ! C’était ça ! Il ne fallait même pas commencer. Et puis il n’y avait rien à faire, rien d’intéressant à vivre. Parce que ça servait à rien, parce que ça ne menait à rien, parce que ça se terminait de toute façon et qu’on allait cacher ça deux mètres sous terre, des photos jaunies enfermées dans une boite, une boite enfermée dans un placard, dans une armoire, avec une paire ou deux de draps posés dessus. Et puis parce que ces draps sont pareils, qu’ils accueillent l’un avec l’autre avec une uniformité dont ils se moquent éperdument, quel que soit l’autre, passé, présent, avenir… Parce qu’ils en vieillissent aussi, qu’on n’ose même pas les jeter, qu’on les conserve, peut-être juste par nostalgie, qu’on les enferme dans un placard, dans une armoire, parce qu’on s’en sert ensuite pour cacher, masquer, enfouir le passé, enfouir le passé sous le passé lui-même, tuer l’amour, l’étouffer de lui-même, par lui-même, par ce qui en conserve les traces les plus ardentes, les souvenirs les plus intenses, les marques les plus chaudes, les plus cruelles. C’était ça le briquet, même si c’était une mauvaise image : plus de gaz, plus rien à en faire d’autre que de le garder dans un coin, dans une boite, comme une photo jaunie, et puis le balancer un jour, ou le balancer tout court.
C’était ça même cet endroit. C’était un reste inutile. Un jour, on le comblerait, on y construirait quelque chose ou on laisserait l’eau croupir, pourrir, et plus personne n’y viendrait. Et puis plus personne n’y vient, plus personne n’en à rien à faire, on le laisse là parce qu’il est là mais on s’en fout. Il est fini. Ils sont finis eux aussi, tous ces instants, tous ces moments délicats et beau qui se ternissent à force d’être là, d’être comme cette eau que rien ne vient troubler, qui croupie, qui pourrie, qu’il faut oublier.
C’était cela. Elle ne l’aimait plus. Elle y pouvait rien. C’était venu comme ça, parce que ça vient toujours comme ça, à cause du temps, à cause des habitudes. C’était ridicule, mais elle y pouvait rien.
C’était fini.
Alors elle sortit le briquet de sa poche, le regarda un instant en le faisant tourner délicatement entre ses doigts, puis elle le jeta au loin, à l’eau. Ça fit des cercles concentriques qui perdirent d’intensité à force de grandir, puis il n’y en eut plus. Alors elle tourna le dos au lac et elle rentra.
Mer 05 Oct 2005, 03:22 par B-Lolo sur L'amour en vrac

La petite fille au chapeau

Chaque jour depuis une éternité peut être
Chaque jour à la pendule sonnant
Ses cinq coups cristallins
A ma semble voguer
Un superbe bouquet d’anémones arc-en-ciel
Enrubanné d’azur.

Chaque jour à la pendule sonnante
Vient effleurer ma
Le doux parfum de la blancheur enivrante
D’une enfant de ma rue
Revenant de l’école.

Chaque soir avant l’éveil de la nuit
J’attends patient le retour fleuri
Des rires innocents de ce frêle esquif
Au pavillon du printemps.

Et mon cœur se perd dans ses rêves d’enfant
Et mon cœur se plaît à offrir à l’enfant
La pérennité de ce chapeau
Qu’elle porte avec tant de finesse
D’amour infantile
Sur ce fleuve ondulé de mèches vermeilles
Cascadant sur son long manteau incarnat.

Quelle noble pensée sur ce visage serein
Quel noble avenir d’une princesse de ma rue.

Et si les ans qui déjà s’amoncellent
Ternissent l’éclat de ma
Je n’oublierai jamais
La petite fille au chapeau fleuri.
Ven 19 Août 2005, 12:28 par Kurodo sur Un monde parfait
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