Je me suis fait du mal!

Je me suis fait du mal
Bien plus que tu n’aurais pu m’en faire
Je me suis mis des chaînes
Que n’aurait pas forgé ta haine
Je me suis ouvert les veines
Sur le fil de ton silence
J’en ai mis partout...

J’étais bien plus fou que ce que tu croyais
Mais bien moins de combien tu en avais peur
Pour un regard je me suis crevé un œil
Arraché les dents pour un sourire
J’ai écartelé ma voix pour un mot de toi
Pour un mot de toi...

J’ai laissé pousser ce houx dans mon cœur
Où se sont empalées tant de jolies fleurs
J’ai creusé ce gouffre dans ma poitrine
Où sont tombées tant de victimes
J’ai massacré mes amis
Ouvert la porte à mes ennemis
Et j’ai fait du bien à des vilains
Qui m’ont tous chié dans la main
J’ai pénétré la bataille
Avec juste ma bite et mon couteau
Mais je n’ai rien gagné
A ne pas vouloir tout perdre, ooh...

Et je marche dans cette nuit
Et je porte trop bien mon nom
Comme un chien migrateur
J’ai usé mes semelles
Et les cordes de ma guitare
Je me suis fait du mal
Bien plus que tu n’aurais pu m’en faire
Je me suis mis des chaînes
Que n’auraient pas forgé ta haine
Je me suis fait du mal
Je me suis mis des chaînes...

Frere misere
Sam 30 Déc 2006, 13:01 par Loyd sur Parler d'amour

Elle a vaincu

Je n’ai plus la force de me battre,
Le mammifère marin a gagné...
Tu te fiches bien de ce que je peux ressentir,
Courir après 2 lapines en même temps,
Cela ne se fait pas... surtout lorsqu’elles sont toutes deux sur le
même site.
Tu n’as même pas attendu de me rencontrer.
Que veux-tu que je te dise ce soir ?
Que mes espoirs viennent d’être brisés... Oui, ils le sont ?
Te dire mon amour pour toi ? Je pense que l’avoir assez crié.
Et cette venue à Paris pour te voir.
Le temps s’est arrêté ce soir, mais pas pour l’amour.
Le temps des amours est celui des malheurs.
J’en ai marre.
Alors j’arrête de me battre, la mort a vaincu ce soir.
Tout est noir, même la journée était sans couleur,
Je sors des urgences où tu n’étais pas là.
Alors au revoir et soies heureux avec ton dauphin.
Tu mérites sans doute d’être heureux,
Plus que moi de toute facon.
Elle aussi sûrement le mérite plus que moi.
Mer 09 Août 2006, 21:27 par joullia sur Amour internet

Grandeur et petitesse

Pourquoi mentir ? Souvent je me rends compte que l’autre se croit obligé de mentir et cela je ne le supporte pas. Voilà ma limite (enfin, une de plus). Au lieu de dire les choses comme elles sont, voilà qu’on feint, on prend des prétextes, on s’emmêle dans des mensonges qui tôt ou tard se dévoilent... Quelle tristesse ! Et moi, je prends la fuite ! ! ! Et qui prétend-on protéger ? L’autre ? Ou soi-même ? Quand on ne sait pas exprimer ses désirs, ses limites, ses craintes aussi... Le mensonge vient dare-dare s’écraser dans la bouche de sa victime... Paf ! Et on s’embourbe et on s’emmêle et en prime, on se sent petit, miteux et coupable et on en veut à l’autre de nous amener à ce genre de compromis vaseux... Ah ! Mais avoir le cran de dire : « stop », de savoir exprimer ses désirs et ses craintes sans détour, enfin, de savoir laisser parler son âme ! Voilà un homme ! Celui qui ose se montrer tel qu’il est ! Voilà l’humilité ! Et voilà la grandeur ! Poser à bas les masques de convenance et se montrer soi sans centimètres en plus ni centimètres en moins, tel que l’on est. Et quel bonheur : car si tel que vous êtes vous êtes aimé, vous avez tout gagné en vous gagnant vous-même...
Ven 05 Mai 2006, 10:01 par dolce vita sur L'amour en vrac

2 ème épisode de : l'Amour tarifé...

« Maguy, par opportunité… »

Convoqué un premier avril, drôle de farce, j’ai été appelé pour service militaire obligatoire d’un an à la base aérienne d’Oran – La Sénia. L’aviation m’a récupéré parce que j’avais commencé la préparation militaire parachutiste, mais au moment des sauts, Maman très malade, n’avait pas voulu signer. Pour ne pas la faire souffrir encore plus, je n’avais pas insisté…
J’avais été nommé en début d’année, contrôleur des transmissions avec effet rétroactif. J’ai encaissé une belle somme juste avant mon départ, et j’ai emporté cinq mille fr ( à peu prés l’équivalent de nos euros actuels ) avec moi : Une fortune pour un ‘bidasse’…
Nous étions astreints à l’horaire d’été : lever à cinq heures trente. Exercices jusqu’à treize heures. Déjeuner puis sieste obligatoire, et… plus rien, sinon, soupe, appel du soir et extinction des feux ! Et interdiction de sortir pour les ‘bleus’, cela va sans dire…
Relations humaines difficiles entre ces trente ‘clampins’ , réunis en deux rangées de 15 lits dans une chambrée. Elles étaient nulles durant les évolutions en extérieurs aux ordres d’un Sergent et d’un caporal instructeurs, tous deux mécaniciens air, engagés.
Mais ces après midi d’ennui m’ont vite rapproché de ceux qui sont devenus très vite de vrais amis. D’abord Antoine L… Un Oranais, grand, costaud, cheveux noirs frisés et moustache à la Clark Gable… Dans le civil il avait été forgeron dans son village avant de quitter sa famille à dix huit ans et de venir à Oran où il avait essayé 12 métiers et vécu 13misères ! Cela l’avait mûri. C’était un calme qu’il ne fallait pas chatouiller et qui comme moi se demandait ce qu’on faisait avec ces ‘gamins’…
Puis Gilbert S… Un Algérois, grand mais très mince quoique bien bâti. Noir de poils et de peau, visage quelconque mais des yeux vifs et un sourire franc et éclatant. Fils d’un entrepreneur de ferronnerie, on sentait que lui, n’avait jamais manqué de rien. Après trois ans d’école technique il avait rejoint l’entreprise familiale. Antoine fut de suite Tonio, Gilbert Gil ou Gigi… Et moi ‘Djouane’ !
Au lieu de faire cette sieste ‘obligatoire’, dés que nous avons touché les tenues de sortie, nous avons utilisé le mur pour passer sur la base, côté pistes et hangars. De là, petite marche jusqu’au village de la Sénia. Au ‘bistrot’ un café noir ‘à l’eau douce’ ( Le préciser, car les oranais le buvaient fait avec l’eau saumâtre qui coulait des fontaines ) Un bus civil un peu plus tard, direction Oran où l’on s’est balladé d’abord en ville que Tonio connaissait comme sa poche ; mais on s’y est vite ennuyés. Ensuite, ce fut les plages et la baignade, car en cette fin avril, l’eau était à 20 ° au moins !
Trois jeunes aviateurs bien bâtis, à « Moulin bleu » une de ces plages magnifiques qui jouxtent la ville. Nous y avons été remarqués, puis ‘dragués’ gentiment par un groupe de petites Nénettes qui séchaient les cours pour la plage, elles aussi. Jeux de ballons, jeux de mains, jeux de vilains ? Pas pour moi, cette fois ! Copain seulement avec une petite Denise qui m’a fait de vraies avances…. C’était des chics filles : on ne leur aurait pas manqué de respect pour tout l’or du monde, et encore moins essayé de leur ravir ce ‘petit capital’ qui comptait tellement pour elles à l’époque !
Mais ces ‘fleurts’ plus ou moins poussés, ça ne faisait pas l’affaire « des ‘amygdales’ du ‘bas’ ventre » comme disait Tonio ! Et il nous a parlé de « la villa des roses » une maison de rendez-vous à Ekmul sur les hauteurs d’Oran :
-C’est pas des vraies ‘putes’. Des ‘bonnes’ femmes divorcées ou même mariées qui viennent arrondir leur fin de mois…
Et il a précisé :
-Moi, y a ma copine Lulu. Je la connaissais d’ailleurs quand elle était mariée…
Elle avait divorcé depuis…et qu’il la voyait souvent à cette villa des roses, avant d’être mobilisé, en ajoutant :
-Sans payer, moi ! Elle s’arrange avec la patronne qui est une dame très chic et bien sympa. J’y ai mes entrées…
- Eh ! il est un peu ‘mac’ (souteneur ! ) le Tonio, ais-je pensé, sans imaginer la suite !
Pour pouvoir nous y rendre en soirée, on s’est ‘arrangé’ avec trois autres de la troisième chambrée. Un soir sur deux, dés que l’appel était passé dans notre chambre, pendant que le sous off de service passait à la chambre suivante, nous par la fenêtre du fond, on rejoignait la troisième chambrée et occupions leur lit. Le soir suivant c’était l’inverse. Et ça marchait !!
Ainsi nous avons pu aller à cette villa des roses, la fameuse maison de rendez-vous.
Encore une fois, j’étais curieux et assez dubitatif malgré tout ce qu’en disait Tonio… Il nous en avait tellement parlé que le processus ne m’a pas étonné. Petit salon-bar désert à cette heure où les maris sont encore chez eux ? L’hôtesse, une dame de cinquante ans au moins, était encore très appétissante, ais-je jugé avec mes vingt ans ! Rien de vulgaire dans ses attitudes ou sa voix…
La petite Lulu, de Tonio, une jolie brunette d’une trentaine d’années est arrivée dare-dare. Après les présentations elle s’est assise à notre table et a pris comme nous… une menthe à l’eau. Puis les deux se sont éclipsés en riant. Gil et moi, nous savions qu’à droite, sur le mur, la grande glace était sans tain et que les ‘dames’ pouvaient nous voir, évitant ainsi de rencontrer des personnes connues.
Sur le mur de gauche, à l’inverse, une grande glace, sans tain aussi. Mais à l’inverse, car dés qu’éclairé le salon d’à côté nous est apparu avec son grand canapé qui nous faisait face. Trois dames en déshabillé rose, tout comme Lulu, sont venues s’y installer. Je n’ai eu d’yeux que pour la blonde… Une belle femme, la trentaine ( 28, su après ) bien bâtie, pas mal dodue, et de ce fait, un visage lisse aux traits réguliers, des yeux bleus foncés, une belle chevelure dorée… Avant que Gil me brûle la politesse, je me suis levé, doigt pointé vers elle !
La ‘taulière’, pas madame Claude, mais madame Emma, a souri en me disant :
-C’est Maguy, vous allez pouvoir la rejoindre directement à sa chambre …
Je savais par Tonio qu’il fallait poser sur le comptoir cinq billets de cent francs. Je me rappelle que je trouvais cette somme exorbitante et je m’étais dit :
-Une fois passe, mais je ne vais pas gaspiller tout mon ‘fric’ comme çà !
Gil a désigné une autre des dames que je n’avais même pas remarquée. Billets posés, l’hôtesse nous a guidé vers le couloir ou la domestique ( jupe noire, chemisier blanc, très stylée ) nous a emmenés au premier. Et Maguy vue de prés, encore plus belle avec son sourire éblouissant m’a accueilli par :
-Ah ! voilà mon bel aviateur… je suis heureuse de t’avoir plu, tu sais ?
Tonio m’avait dit, qu’à peine entré, ‘elles’ nous demandaient leur « petit cadeau »…
-Tu lui donnes au moins deux cent francs si tu veux le grand jeu et qu’elle prenne son temps sans te presser…
A mon étonnement, elle ne m’a dit que :
-Mets toi à l’aise. Déshabilles toi dans la salle de bains, fais ta petite ‘toilette’ et viens me rejoindre, on fera connaissance au lit…
Rien à voir avec le rituel dont on m’avait rabattu les oreilles pour ce qui concernait les « bordels »…
Pudeur instinctive, j’ai remis mon slip. Elle avait entrouvert son déshabillé… j’ai vu ses gros lutteurs à bout très clair, le ventre un peu bombé, la jolie peau, et j’ai senti l’odeur discrète de son parfum : Mon érection a été immédiate !!
Aussi, nous avons vite fait une connaissance assez poussée, et pas avec beaucoup de paroles… Caresses, mains actives, la bouche aussi, j’ai pensé qu’avec une amante ça se serait passé pareillement ! Assez rapidement, elle m’a dit :
-Je sens que tu en as très envie… Après tu seras plus calme et on prendra notre temps …
De fait je l’ai pénétrée et besognée avec un plaisir qui a vite été aussi grandissant qu’égoïste… Ne m’occupant que de moi, il ne s’était pas écoulé un quart d’heure depuis mon entrée dans la chambre quand j’ai éructé en éjaculant !
Ce qui l’a fait s’esclaffer et dire :
-Il s’est régalé ( !) le petit chéri…il en avait besoin ce jeune homme… On va prendre la douche ( Il n’y avait pas de clim à l’époque et j’avais transpiré ! ) après on pourra parler un peu avant de recommencer la danse, si tu veux ? Je m’occuperais de toi, cette fois ci…
La douche à deux ! C’était une belle femme, une vraie blonde car son pubis doré avait déjà attiré mon œil, un peu avant. Nous nous sommes savonné mutuellement : Un jeu que je connaissais bien et j’ai vraiment oublié que nous étions en amour tarifié…
A nouveau très excité, elle m’a dit en riant :
-Viens ! Le ‘jeu’ est meilleur dans le lit…cela m’a rappelé la réplique de la « Grosse Margot » du Sire François Villon…
Et nous y sommes retournés, au lit… Elle a pris les initiatives, m’a caressé et embrassé en véritable experte ! J’ai toutefois, à mon habitude, arrêté ce qui devenait une fellation, et elle m’a dit, je me souviens :
-Tu aimes mieux ‘tringler’, toi ? mais attends, moi aussi, à l’envers, tu vas voir…
J’ai compris ! Et de fait c’était une excellente cavalière ; mais à sa surprise, là j’ai résisté à la montée de la jouissance et c’est elle qui s’est « prise au jeu » comme elle m’a dit ensuite. Il y a eu une autre suite, pour moi à nouveau, quand je l’ai ‘retournée’ comme une crêpe…avec des petits cris et des petits rires !
Cette fois nous sommes restés enlacés ( emboîtés on peut dire ! ) et nous avons enfin parlé…

J’ai entendu les histoires racontées par les autres, Lulu, Lydie… mais je m’en tiens à celle de Maguy qui dés ce premier soir m’en a raconté un bout, en ajoutant à chaque fois, jusqu’à ce que finalement je connaisse toute sa vie passée !

En réalité elle s’appelait Paule D…, originaire du sud ouest. Un village des Landes dont je ne retrouve plus le nom. Père artisan boulanger, mère au comptoir. Le brevet élémentaire passé, elle avait ajouté une année d’école Pigier : sténo et comptabilité. Des cours à Mimizan
Où elle allait en car. Mais servant dans la boulangerie familiale dés qu’ayant un instant de liberté, elle s’était résignée à cet emploi…
……………………………………………………………………………………………….

J’abrège, car on n’en sortirait plus, tellement il me revient tout ce qu’elle m’a raconté sur sa vie…
Son mari officier pilote, avait été affecté à l’escadrille de chasse de la Sénia prés d’Oran. Voilà comment elle s’était retrouvée dans cette ville. Je la cite :
-Armand depuis qu’il était lieutenant n’était plus le même. Notre ménage a ‘battu de l’aile’
[ C’est le cas de le dire pour un pilote ? ]
Quand il a été muté en Allemagne. Je n’ai pas voulu suivre et nous avons convenu de divorcer. J’avais déjà un ‘ami’, mais quand il s’est rendu compte que je redevenais libre, il s’est défilé… C’est par une ‘Copine’ la femme d’un capitaine qui venait arrondir ses fins de mois pour se payer des extra, elle, que j’ai connu l’existence de la villa des roses. Je n’avais pas envie de retourner dans ma famille, et pas de métier. Ce que nous avons fait comme ambulancières militaires ne m’ouvre qu’aide infirmière et pas une grosse paye. Comme ça, j’ai la pension payée par mon ex, capitaine maintenant qui a déjà refait sa vie. Et sur ce que je ici, rien à déclarer …
*

J’en reviens à cette première soirée à Ekmull. Un peu avant 22 h, la chère Maguy m’a dit :
-Tu m’as fait passer un bon moment. Ce qui m’attend me paraîtra encore moins drôle que d’habitude… Tu reviendras bientôt ?
Mon « oui » n’était pas très convaincu. Je me disais : dommage mais trop cher…
Elle m’a accompagné au rez de chaussée, et m’a quittée de l’autre côté du couloir devant une petite pièce qui donnait sur l’arrière de la villa. J’y ai retrouvé mes deux compères… en pleine mastication ! Il y avait un comptoir, et derrière officiait l’employée qui nous avait piloté vers les chambres
[ Une petite ‘grosse’ au visage ingrat : un air de deux airs qui ne lui permettait pas de faire partie de ces ‘Dames’ ! ]
Mes copains étaient hilares et devant un verre de mascara ( rouge, genre Bordeaux titrant 14° au moins ) ils dégustaient ce qu’on appelle en Espagne des tapas, et là bas, des Kémias
( mot dérivé de l’arabe dialectal : petite quantité )

Nous n’avions pas soupé, c’est vrai. J’ai préféré une orangeade mais quel régal ces petits pâtés, toasts à la ‘soubressade’ ( chorizo ) sardines grillées, petits calmars en sauce piquante… etc…
A la fin, j’ai cru bon de demander combien l’on devait :
-Non, non, c’est madame Emma qui m’a dit de vous servir tout çà…

Nous avons quitté les lieux. Il était plus de vingt deux heures trente. Nous savions que le dernier car pour la Sénia était parti depuis longtemps… Tonio nous a dit :
-D’en ville c’est 11 km à pied… mais en partant d’ici on coupe par ‘le village nègre’ et on contournera la ‘chebka’ ( grand lac salé bordé de berges plates, rocailleuses, sans végétation ) : 6 km au plus !

La pleine lune éclairait l’étendue pierreuse à reflets blanchis par le sel. Au loin, de l’autre côté on voyait la mer : impossible de se tromper ! Durant cette traversée, mes souvenirs de lecture des « carnets de René Mouchotte » me sont revenus… Il s’était envolé de la Sénia en 1940 dans un Goéland, avion bimoteur dans des conditions rocambolesques. Sans faire chauffer les moteurs et avec une hélice bloquée au petit pas, cette ‘chebka’ sur laquelle l’avion avait rebondi plusieurs fois, avait failli être son linceul trois ans avant la Manche où ce héros qui commandait une escadrille de chasse française dans la RAF s’y engloutisse…

Nous avons fini par atteindre le remblai de la voie de chemin de fer. De l’autre côté, c’était la route de la Sénia et encore un dernier kilomètre, s’introduire en douce sur la base et rentrer par mur habituel ! Il était 1 h du matin, le réveil se faisait à cinq heures trente, et la sortie de la chambrée pour le ‘dérouillage’ immédiate… Quelle forme ce matin là !

L’après midi la sieste fut réparatrice…surtout que le lendemain matin était prévu le challenge du nombre pour le C. I. (centre d’instruction ) des courses, des sauts et des lancers de poids !
Après la sieste, petite marche sous les arbres car l’ambiance enfumée et bruyante du foyer de la troupe ne nous convenait pas. Nous avons pu enfin nous faire part de nos satisfactions réciproques des deux bonnes heures passées la veille…. Sans trop de détails, par pudeur et respect aussi pour celles que nous jugions déjà de « Chics filles… »
-Rien à voir avec les ‘putes’ de bordel, avait conclu Gil.
Mais lui et moi, trouvant que c’était trop cher nous n’avions pas l’intention d’y retourner.

Tonio, lui, avait le numéro de téléphone de sa Lulu. Il est allé l’appeler chez elle depuis la cabine du foyer. Et elle lui a dit :
-Dis moi quand vous revenez ? mais directement, et nous ( les filles ) on viendra plus tôt à la ‘barraque’ (sic) …
Il ne la rejoignait jamais chez elle où il y avait une dame qui lui gardait son fils
Et quand il l’a rappelée, c’est là que ça s’est corsé. Il lui a fait part de notre réticence pour cause de solde d’appelés à y retourner… mais elle :
-Dis leur que les ‘copines’ ( Lydie et Maguy ) m’ont dit qu’elles veulent qu’ils reviennent sans s’occuper de la ‘mère’ Emma qui est au courant et le leur retiendra sur leur solde, t’en fais pas !

Grosses discussions, je me rappelle. Gil et moi nous étions décontenancés : pourquoi cette offre ? Elles n’en avaient pas assez de faire ‘l’amour’ avec leurs ‘clients’ ?
-çà les amuse de ‘jouer’ un peu avec des jeunes ‘bidasses’ ! C’était l’opinion de Tonio qui avait ajouté :
-D’après Lulu, les deux lui ont dit qu’elles avaient passé un bon moment avec « ces jeunes, sains et pas vicieux ( ? ) » et qu’elles voulaient les revoir…Et puis, on leur a parlé de la plage, alors elles veulent nous proposer de les accompagner de temps en temps l’après midi à ‘Paradis Plage’ dans un établissement avec sa plage privée, et avec nous, elles seront sûres de ne pas être emmerdées si des vieux ‘cons’ les reconnaissent…

Nous étions en début du mois de mai. Il faisait déjà très chaud mais les plages étaient formidables et la mer rafraîchissante… C’est ce qui nous a décidés !
Tonio a rappelé Lulu chez elle. Le week end, ça ne leur était pas possible, mais ils ont convenu du lundi où on se retrouverait directement à la plage…
Gil et moi, cela nous enlevait l’impression pénible d’être les profiteurs, pire, les ‘souteneurs’ de ces dames, puisqu’on sortirait avec elles comme gardes du corps, et que somme toute on leur rendrait service !

Nous avons fait des ‘infidélités’ à nos petites copines de Moulin bleu qui ont du se demander où nous étions passés. Nous retrouvions vers quinze heures nos ‘amies’ au « Paradis-plage » le bien nommé établissement d’Aïn el Turc. Elles étaient déjà à nous attendre sous leurs deux parasols. Lulu et Maguy, toujours là. Lydie pas chaque fois because occupations familiales…
Maguy nageait très bien mais elle était ‘flemmarde’ et quelques fois je la laissais rentrer au bord et se vautrer sur sa serviette pendant que j’allais nager au large… Au retour elle ‘piaillait’ que « je la laissai tomber … » mais avec des rires et une gentillesse totale qui me touchait !

Et vers dix sept heures nous repartions directement à la villa des roses, en 11chv citroën ; c’était la voiture de madame Emma que Maguy, ancienne ambulancière pilotait avec maestria. D’ailleurs deux ou trois fois, je ne sais plus, la dite dame Emma a été du voyage, se contentant d’un moment de détente, restant habillée sous son parasol. A l’arrivée par la ruelle arrière, garage, puis la montée vers les chambres…

Sur injonctions de la patronne, nous redescendions un peu avant vingt heures dans la petite pièce du bas. Nous soupions copieusement. Des trois, seule Lydie fumait et comme Gil, sportif était réticent à l’odeur du tabac, je ne l’ai jamais vue allumer une cigarette en notre présence ! Elles ne buvaient pas d’alcool non plus, disant « on sera obligées de le faire plus tard ! » Et avant vingt et une heures, nous repartions, souvent avec des tranches de rôti froid pour nos lendemains à la caserne…

Nous savions qu’il y avait un dernier car militaire qui partait de la place centrale d’Oran pour ramener les permissionnaires. Et les ‘anciens’ nous y ont toujours accueillis parmi eux sans faire de commentaires… Ainsi à vint trois heures au plus, nous étions au lit, ce qui nous donnait six heures de sommeil, c’était déjà mieux !

Maguy quand je l’évoque, c’était pour moi une amoureuse lascive, un peu flemmarde ce qui l’avait conduit là, mais d’une gentillesse à toute épreuve. Sa conversation était intéressante, car elle était cultivée. Cela me faisait oublier que sortie de mes bras, elle en accepterait d’autres… Dans nos baisers échangés, je n’avais plus l’ombre du souvenir de ce que faisait cette bouche, hors moi ! C’était des plaisirs partagés, diversifiés, entrecoupés de longues discussions chuchotées avec parfois des rires et parfois des pleurs à l’évocation de notre vécu précédent… Elle n’avait pas toujours été à la fête, elle non plus !

Fin mai, Tonio, Oranais, a été muté aux ateliers mécaniques de la base. Gil et moi, direction la 5ème région aérienne à Alger pour y recevoir une affectation. Pour revenir, croyons nous, à la Sénia pour le peloton d’élèves gradés. Gil s’y était inscrit aussi. Aussi nos adieux ne furent pas déchirants (sic)… quelques larmes de Maguy et quelques mots : « A bientôt ! écris moi vite…»
Chez Madame Emma R… à la villa des Roses, évidemment !


Fin du deuxième épisode

Jan mouah
Mer 15 Mars 2006, 11:57 par jan goure sur Les liaisons sulfureuses

Cinq mois ...

Je sens mon ventre se durcir
S’allourdir
Je perds de la souplesse
Je de la Vie
C’est une tempête en moi
Un nuage passe
La Vie se change
La Vie s’échange ...
Ven 03 Mars 2006, 09:15 par Kit sur Un monde parfait

Chacun doit trouver son chemin

Promenant mes errances au fil de ces écrits
qu’un ami bien veillant m’aura recommandé
je fuis la lassitude d’une journée sans envie
du coin de mon bureau d’ou j’me prends à rêver

J’ai lu avec entrain les humeurs vagabondes
de celui qui nous conte son âme d’homme des sables
tu as l’ verbe joli et la rime féconde
du goût de quelques vers le spleen reconnaissable

j’ai autrefois aussi eu des errements d’esprits
la tête dans les étoiles à réinventer la vie
à remettre à plus tard, j’ai vu passer le temps
et des moments heureux j’ai raté bien souvent

D’avoir vécu d’idées, d’avoir beaucoup écrit,
d’avoir chanter l’amour je suis fier aujourd’hui,
j’ai cru toucher le ciel et l’ai surement atteint
même si au fond du gouffre on se reveille matin

Aujourd’hui je suis là, j’ai rencontré sa mère
elle ma donné un fils et m’a ramené sur terre
je mène un train de vie un peu plus matériel
mais ne suis jamais seul et c’est bien l’essentiel

Bien sur, c’est moins facile pour vivre tous ses rêves
et je ne plus ni les cieux ni l’enfer
construisons notre vie avant qu’elle ne s’achêve
avec du bel amour à ceux qui nous sont chers

Je garderai la foi, qu’à mes moments perdus
je puisse encore souvent, m’échapper vers les nues ...
Ven 13 Jan 2006, 23:25 par La vie est un poême sur L'amour en vrac

Message à mon frère

Parfois on croit pouvoir éteindre ce qui est en sommeil,
Erreur, fatale erreur ! Plus on veut l’étouffer et plus on la réveille !!!
La passion n’est pas dans la mesure et dans la tempérance,
La morale et les règles sont lui faire violence !!!

Elle ne supporte rien : que l’objet du désir
Soit proche ou bien lointain, elle empire
à mesure qu’elle ne peut assouvir
Après quoi elle soupire !!!

Bien sûr que la folie est sa proche compagne
Puisque l’on devient fou à lutter et elle ...
La seule chose à faire, peut-être, la laisser,
Et au lieu de se battre, lâcher prise et aimer.
Mar 06 Déc 2005, 11:01 par dolce vita sur L'amour en vrac

Allez retour.

Craque allez craque, tends-toi, defends-toi, tends-moi, prends-moi. Perds tes sens à ce jeu où je , mon corps dans le sens qui me perd. Fouille-moi, fouille-moi, oh oui fouille-moi, je t’en supplie ecartele-moi, repands mon coeur et pends mon ame, tue ma tete et fais moi suffoquer.

Aime moi.
Lun 26 Sep 2005, 22:29 par PetitPrince sur Edito

La fuite d'eau

Il y a une chose qu’une femme seule met en panique, c’est une fuite d’eau dans la salle de bain. Et celle qui venait de se déclarer dans la mienne avait vraiment toutes les raisons de m’inquiéter. Elle avait du commencer au milieu de la nuit, et lorsque je me rendis dans la salle de bain pour prendre ma douche, je pataugeais dans trois bons centimètres d’eau. Je me ruais dans le salon et décrochais le téléphone tout en cherchant fébrilement dans mon carnet le numéro du plombier de l’immeuble.

« J’arrive dans cinq minutes me dit-il, coupez l’arrivée d’eau centrale, le robinet est dans le placard du cabinet »

Je n’avais pas la force de tourner ce fichu robinet, je dus me résoudre à attendre mon sauveur, assise dans l’entrée à fumer une cigarette censée me calmer.

J’entendis le bruit de l’ascenseur s’arrêter, la porte s’ouvrir, et finalement le bruit des talons se rapprocher de ma porte.

Sans attendre que la sonnette retentisse, j’ouvris la porte. Il tenait une lourde caisse à outils dans sa main droite, et dans sa main gauche une rose. Jaune avec un liseré carmin.

« Je l’ai coupée dans mon jardin en partant, ça vous consolera peut-être de votre fuite d’eau» me dit-il en me la tendant gentiment.

Surprise, je le remerciai. Sa rose était splendide, fraîche comme la rosée du matin. Son parfum emplit aussitôt l’entrée, et j’oubliais en un instant tous mes soucis. Cette attention était tellement inattendue, tellement délicate. J’arrêtais de contempler cette fleur pour voir mon plombier sortir des cabinets.

« La vache, il était vraiment dur à tourner ce robinet, mais je l’ai gagné » me dit il en souriant amusé.

Et en plus, ce type était charmant. Non seulement il était délicat, mais il était charmant. Mes yeux s’attardèrent un instant sur son corps, que le travail de force avait rendu puissant tout en restant fin.

Un frisson ma prit sous la nuque, et je sus à ce moment que ma matinée serait foute. Je le précédai pour lui indiquer le chemin de la salle de bain, profitant de ce que je lui tournai le dos pour resserrer le bas de mon peignoir, et entrouvrir le haut. Je sentais ses yeux sur mes hanches, et lorsque je le laissai passer pour contempler le désastre dans la salle de bain, je détournai un instant les yeux afin que les siens plongent sans embarras dans mon décolleté amène.

« Houlà, effectivement ! » s’ecria-t-il.

Il se démena comme un diable pour trouver finalement le joint fautif, entrepris de le changer et écopa l’eau dans la baignoire. Lorsqu’il eut finit, il était trempé, et je lui proposa de faire sécher ses affaires dans mon séchoir électrique, et que si il voulait il pouvait prendre une douche.

« Et vous, vous voulez ? » me demanda t il en me fixant droit dans les yeux.

Alors que je murmurai un « oui » courageux en fermant les yeux, je sentis ses mains faire tomber mon peignoir. Nous fîmes l’amour dans cette salle de bain, passant de la douche sur le séchoir, en faisant une petite incursion dans un énorme tas de serviettes propres.

Je réajustai sans enthousiasme mon peignoir de bain, rencontrant dans la glace mes yeux fatigués. Ce n’était pas raisonnable. Ce n’était pas raisonnable de se laisser aller avec un inconnu, mais c’était bon, oh que c’était bon.

«Tu vois» me dit il en finissant de réajuster son pantalon à présent sec, «tu ressembles à la rose que j’ai cueillie pour toi. Cette rose n’a pas d’épines, tu verras. Tu as son parfum enivrant, sa fraîcheur gourmande, et surtout tu ne te caches pas derrière d’illusoires épines.»
Je restai un peu interloquée, ne sachant pas si je devais prendre ces mots pour de la goujaterie de mauvais dragueur. Mais il s’approcha de moi, et m’embrassa avec tant de tendresse qu’il dissipa ces doutes.

« Ca fait des mois que je prie pour que tu m’appelles. Ca fait des mois que je te regarde et que je te désire. Je voudrais, enfin, si tu veux bien, je voudrais te revoir, être avec toi, essayer quelque chose quoi, enfin tu vois ». Ma bouche s’ouvrit de surprise et mes yeux ne purent contenir l’émotion provoquée par cette révélation. Je me blottis dans ses bras, comme un dernier recours, dans un merci muet.

Lorsque je le raccompagnai enfin dans l’entrée, j’observai attentivement sa rose. Effectivement, à la place des épines, elle avait des petites touffes de duvet soyeux, qui donnaient aussitôt l’envie de caresser. Je levai mes yeux et surprit les siens me contemplant avec tendresse. Il ouvrit la porte d’entrée sans un autre mot, et s’engouffra dans l’ascenseur qui semblait l’avoir attendu.

Je me précipitai sur le palier et le retint par l’épaule. Je lui pris un dernier baiser gourmand avant de le rendre à son travail. La porte de l’ascenseur se referma, me laissant seule sur le palier avec cette rose sans épines.
Jeu 14 Avril 2005, 09:41 par PetitPrince sur Textes à jalons

La fleur d'Ernest.

Quand je n’étais encore qu’une toute jeune abeille, je revais de fleurs aux parfums ennivrants, comme celles dont nous parlaient les anciens dans les couloirs méandreux de la ruche. Beaucoup racontaient de drôles d’histoires, mais celle que je preferais entre toutes, c’était celle du vieil Ernest.

Au cours de sa vie de ravitailleur, Ernest avait butiné un pistil si rare qu’il en était tombé raide dingue. Il avait rencontré sa fleur au détour d’un champs de coton, et avait su que celle-ci était celle qu’il cherchait depuis si longtemps. Il la butina, et la butina, et la butina encore, et ce des jours durant. Chaque matin, il partait guilleret voir sa fleur, et chaque soir, il rentrait avec la joie du fou au bord des antennes. Et il passait dans les rayons, donner ce qu’il avait gagné en joie à tout ceux qui en avait envie. De mémoire de reine, aucune fleur connue ne pouvait être butinée aussi longtemps, et pourtant, Ernest la butina tout le printemps. On dit que ce serait l’amour d’Ernest pour cette fleur qui aurait prolongé son existence.

Lorsq’un matin Ernest ne prit pas son envol, toute la ruche comprit que sa fleur n’était plus. Nous fûmes alors enormémént triste pour lui. Mais curieusement, alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il meurre de chagrin, Ernest continua à s’occuper de ses travaux comme à l’accoutumée. Il se défit de ses ailes, et dut donc se faire nourir par les autres abeilles qui partaient chercher la nourriture de la ruche.

Un jour, que je demandais à Ernest si ses ailes étaient tombées de chagrin, il me répondit alors mysterieusement: "Tu sais petit, je n’ai pas fait tomber mes ailes parce que j’étais triste, je l’ai fait parce que j’ai connu une fleur qui me fera voler toute ma vie, avec ou sans ailes".

Depuis, je vais toujours de fleur en fleur butiner ce nectar dont j’ai tant besoin pour vivre, avec le secret espoir de trouver moi aussi, une fleur comme celle d’Ernest.
Lun 11 Avril 2005, 19:19 par PetitPrince sur L'amour en vrac

Comptine de vie

Un déserteur de ses sentiments
Un légionnaire de leurs tourments
Une de plus ou une de moins
Pour faire avec lui un bout de chemin
Une amazone de la vie
Une maîtresse de ses nuits
Un de plus à inspirer
Un de moins à supporter

Deux êtres qui errent
A la recherche d’un nouvel adversaire
Celui qui pourra les mettre en émoi
Avec qui ils accorderont plus qu’un mois
Deux minutes partagées
Le temps d’un regard étonné
Quelle est cette sensation subjuguante
Cette envie enivrante?

Trois, elle, lui, eux
De balades tendres en jeux amoureux
De découvertes en partages d’essence
Leur vie enfin prend un sens
Trois, je ne veux que toi
Ensembles, ils passent le pas
Pour le meilleur et pour le pire
Une promesse de toujours garder le désir

Quatre kilos s’ajoutent
Son ventre, preuve de leur joute
Il s’arrondit de jour en jour
Le symbole de leur amour
Quatre pattes, maman, papa
Bébé s’endort entre leurs bras
Ils le regardent attendri
Aucun doute, tout commence ici

Cinq à sept après le bureau
Quelques galipettes, un appel, un texto
"Imprévu, rentrerai tard"
L’imprévu a 18 ans, le laisse hagard
Cinq minutes de remords
Prendre possession de son corps
Une de plus ou une de moins
Pour alléger son chemin

Six ans et ce petit garçon blond
Qui le regarde derrière la cloison
Oublier sous la douche
Le goût de sa bouche
Six fois qu’il recommence sa lettre
Il ne trouve pas les mots à mettre
Je te quitte aujourd’hui
Comprends-moi je t’en prie

Sept mois de procédure
Les menaces, les larmes, les injures
Leur amour partagé, étalé
Les week-end et les vacances d’été

Huis clos dans son malheur
Il lui faudra du temps et des pleurs
Espérer qu’un soir à sa porte
Il frappe et l’emporte

Neuf et libre de ses promesses
Il repart faire son business
Persuadé d’avoir tout gagné
Déserteur de la vérité

Dix vers pour résumer
Une histoire que vous connaissez
Une amie, une soeur, vous peut-être
Avez en vous ce souvenir funèbre.
Jeu 03 Juin 2004, 08:55 par la marquise de sade sur La vie à deux

Dur ou Mou ?

Jean Guéhenno a écrit:
On ne pourrait pas vivre si on avait tout le coeur qu’il faut. On ne vit que parce qu’on est dur.


Il existe une phrase rejoignant celle ci, qui dit que on ne rien à être gentil. A toujours dire oui, à toujours se plier aux exigences de chacun on récolte deux choses : le total manque de respect et de considération de la part de ceux envers qui on vient d’être sympa, et dans un second temps, de la tristesse ...

D’un autre coté, les pensées asiatiques rappellent que ce qui est dur et sec est mort, tels les cadavres et les cailloux et que ce qui est mou et souple est vivant, tels les nouveaux nés. Plus proche de nous, La Fontaine nous enseignera que le roseau, pliant mais ne rompant pas, est finalement plus habile que le chêne, droit et inamovible.

Cette dialectique n’a pas pour objectif de perdre les lecteurs. Elle aidera peut être chacun à trouver la voie de son juste milieu, ainsi que Herman Hesse écrivait lors du réveil de Gautama :"Si la corde est trop tendue, elle casse, si elle ne l’est pas assez, elle ne sonne pas".
Ven 09 Avril 2004, 08:47 par PetitPrince sur Citations

Retour au bureau

Si je la vois le matin, c’est irrémédiable: la journée est foutue.

C’est idiot, je pourrais faire semblant, utiliser un ton social impersonnel, lui demander comment ça va sans en avoir rien à faire, et tout ça et tout ça. Mais non ça ne passe pas.

Je lui dit bonjour et son éclat me brûle, mon cœur s’emballe et il faut que je donne le change, si possible en essayant de faire progresser les choses où d’en prendre la mesure. Je suis à peine capable de lui dire bonjour…

Ce sentiment d’échec me mine, non pas parce que je ne pas, mais parce que je suis peut-être en train de perdre. Je me dis qu’au moins je fais passer un message bien malgré moi. Ma gène ne doit pas être invisible surtout aux yeux d’une femme, qui, à mon sens, doit savoir repérer ça. C’est amusant, je me doutais qu’après cette soirée, où finalement on s’est un peu rencontré, nos bonjours seraient emprunts de cette même gène qui se dégageait quand on se rencontrait dans les couloirs. Comme j’aurais préféré avoir tort. Comme j’aurais préféré. Je me dis que si à ce stade, il fallait se dévoiler, ce serait quasi impossible. Trop violent. Il manque cette multitude de petits repères qui permettent de prendre la mesure de l’autre, de savoir où il en est dans ses émotions et de faire ou dire ce qu’il faut pour rester dans son sillage. Je veux quand même croire qu’il n’est nul besoin de petits repères pour savoir que chacun de nous à localisé l’autre sur son petit radar affectif. Je ne dis pas ici que nous convergeons vers une hypothétique liaison, mais plutôt que je sais qu’elle sait. Ce que je ne sais pas, c’est si elle veut.

Et c’est ça qui m’empêche de dormir et c’est ça qui est bon. Ce doute, que finalement je ne veux pas lever violemment que je veux supposer stupide comme tous ces doutes d’amoureux, ce doute je veux que nous le dissipions ensemble. Que main dans la main, nous nous attelions à cette tâche, de la façon la plus belle qu’il soit. En somme, c’est mon impatience qui me rend malheureux, pas elle. Sera-t-elle s’en servir, mais surtout voudra-t-elle le voir ? Fasse que si elle le veuille, elle comprenne les milliards d’erreurs que je vais faire. Et pour comprendre il faut connaître. Mais pourquoi est ce qu’on ne prend pas des jours de vacances qu’on se concocte un petit programme en tout bien tout honneur. Juste pour se connaître. Ca serait doux. Si ça colle pas on s’en rendrait compte doucement et ça ne ferait pas mal. Et si ça colle, on éclairerait tout doucement les zones d’ombre à la flamme de notre désir.

Ca, c’est un rêve. La réalité est toute autre. Se connaître sera possible par le biais de rencontres informellements organisées. Ce genre de soirée ou on vient pour un motif qui est totalement différent de celui qui nous anime. Un motif derrière lequel on peut se cacher, se protéger. A ce moment il faut peut-être utiliser un vocabulaire ambigu, au milieu de gens dont on veut cacher notre réelle motivation. Quel paradoxe ! Etre obligé de cacher ce que l’on voudrait voir éclater au grand jour. Et vu comment je suis volubile quand je l’ai devant moi, c’est pas gagné du tout. Je me suis rendu compte que mes extrapolations me menaient sur des sentiers hasardeux, où l’illusion se jouait de moi, me prenait dans ses bras, pour me rendre à cette réalité trop froide ensuite. Alors je ne veux plus espérer, ça fait mal. Je veux juste rêver. Juste imaginer ce que pourrait générer la satisfaction du besoin qui me ronge.

Si auparavant mes erreurs me la faisaient percevoir comme promise, mon recalage me la fait voir comme possible.

Et mon cœur s’emballe de la même façon.
Mer 04 Fév 2004, 10:57 par PetitPrince sur L'amour en vrac

Paris, la nuit

Hmmmm, Paris la nuit, quand elle se livre, enfin seule, à mes regards espiegles.

Parée de tous ses bijous, elle scintille. Elle se detend de sa journée trop dure.

Je reste longtemps avec elle, à l’écouter, à la regarder. Je me dis que j’ai de la chance d’avoir rien que pour moi une chose aussi belle.

Je ne veux plus rentrer, je reste à déambuler avec elle. Elle est si fraiche, si gentille, si généreuse.

Et quand le sommeil me , que je dois me coucher, je suis heureux d’avoir passé tout ce temps avec celle, que bientôt je reverrais.
Mar 03 Fév 2004, 11:44 par PetitPrince sur Citations

Le bréviaire du Carabin

N’ayant pas votre talent littéraire, mon premier post sur ce magnifique Forum sera un extrait d’un recueil de 1802 intitulé " le Bréviaire du Carabin" En espérant qu’il vous amusera...

    Un jour étant en diligence
    Sur une route entre deux bois,
    Je branlais avec assurance
    Une fillette au frais minois ;
    J’avais retroussé sa chemise
    Et mis le doigt sur son bouton,
    Et je bandais malgré la bise,
    A déchirer mon pantalon.
    Pour un quart d’heure entre ses cuisses
    Un prince eût donné un trésor,
    Et, moi, j’aurais, Dieu me bénisse,
    J’aurais donné cent louis d’or !
    Las de branler sans résistance
    La tête en feu, la pine aussi,
    Je pris sa main, quelle indécence !
    Et la mis en forme d’étui,
    Je jouissais à perdr’haleine,
    Je déchargeais, quel embarras !
    Sa main, sa robe en étaient pleines,
    Et ça ne me suffisait pas.
    Sentant rallumer ma fournaise,
    Je lui dis : "Tiens, fais plus encore !
    Sortons d’ici que je te baise,
    Je te promets cent louis d’or !
    La belle, alors toute confuse,
    Me répondit ingénument :
    "Pardon, monsieur, si je refuse
    Ce que vous m’offrez galamment,
    Mais j’ai juré de rester sage
    Pour mon fiancé, pour mon mari,
    De conserver mon pucelage,
    Il ne sera jamais qu’à lui."
    " - Tu n’auras pas le ridicule,"
    Dis-je, "d’arrêter mon essor,
    Permets au moins que je t’encule,
    Je te promets cent louis d’or ! "
    Au premier relais sur la route,
    Nous descendîmes promptement
    Au cul, il faut que je te foute
    Ne pouvant te foutr’ autrement.
    Dans une auberge, nous entrâmes,
    Tout s’y trouvait, bon feu, bon lit,
    Brûlants d’amour, nous nous couchâmes,
    Je l’enculai toute la nuit.
    Afin de changer de jouissance, je lui dis :
    "Tiens, fais plus encor,
    Livre ton con et tout d’avance,
    Je te promets cent louis d’or !
    "Je veux bien, sans plus de harangue,"
    Dit-elle en me suçant le gland,
    "Livrer mon con à votre langue
    Pour ne pas trahir mon serment"
    Aussitôt, placés tête-bêche,
    Comme deux amoureux dans le lit,
    Avec ardeur, moi je la lèche,
    Pendant qu’elle me suçait le vit.
    Mais la voyant bientôt pâmée,
    Je pus lui ravir son trésor
    Et je me dis, la pine entrée
    Je mes cent louis d’or !
    Huit jours après cette aventure,
    J’étais de retour à Paris,
    Ne prenant plus de nourriture,
    Restant tout pensif au logis.
    A la gorge ainsi qu’à la pine,
    J’avais, c’est inquiétant,
    Chancres, bubons, et, on l’devine,
    Un’ chaud’ pisse en même temps.
    Prenant le parti le plus sage
    Je me transportais chez Ricord,
    Qui me dit : "Un tel pucelage,
    Vous coûtera cent louis d’or !
Jeu 15 Jan 2004, 10:57 par leclub666 sur Les liaisons sulfureuses
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Ecrire sur gagne

Ecrire sur gagne Je me suis fait du mal!, Elle a vaincu, Grandeur et petitesse, 2 ème épisode de : l'Amour tarifé..., Cinq mois ..., Chacun doit trouver son chemin, Message à mon frère, Allez retour., La fuite d'eau, La fleur d'Ernest., Comptine de vie, Dur ou Mou ?, Retour au bureau, Paris, la nuit, Le bréviaire du Carabin,
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