L'enveloppeur ....

L’enveloppeur rouge et parfumé …

Depuis quelques jours, je reçois de curieux messages mais je n’y prêtais aucune attention. Cela dit, je me questionnais : qui pouvait ainsi m’écrire? J’étais quelque peu intriguée et à force d’y penser, la réflexion me menait à la conclusion d’une farce.

Ce matin là, j’ouvrais une enveloppe papier rouge, parfumée d’une odeur typiquement masculine. Un mot m’indiquait le nom d’un bar, son adresse et une heure. C’était un rendez-vous. Je rangeai négligemment le courrier dans mon panier et partis pour accomplir ma journée.
Assise dans un métro direction boulot, au milieu d’un magma d’anonymes, je sortis la lettre singulière afin de l’observer et tenter de deviner l’expéditeur à travers son écriture. Mais n’étant ni graphologue, ni profiler, je devais renoncer très vite à cette pseudo enquête et j’insérais l’enveloppe parfumée dans un livre.
Vint l’heure du déjeuner. Comme chaque midi, je me rendais dans un jardin public. Constituée de bons réflexes , j’ouvrais le livre qui portait désormais, l’odeur attirante de l’enveloppe rouge. J’approchais l’ouvrage de mes narines pour en humer les pages marquées de quelque chose de masculin. Je me sentais pénétrée par l’odeur singulière, attirante et enivrante. Pour la troisième fois de la journée, je me mettais en face à face avec une énigme, en face à face avec un mystère, ce dernier évoluant au fil de la journée en une véritable intrigue.
Et si c’était un homme ? Cette idée me faisait rougir du même rouge que l’enveloppe. Et si c’était sérieux ? Je tentais de me plonger dans la lecture du roman, mais la ténacité de l’odeur me perdait dans une étrange rêverie : celui de l’inconnu qui pourrait se révéler plus tard.
Je repris mon travail sans y être véritablement car j’étais perturbée par la simplicité du bout de papier.

Après la sortie du travail, je repris le métro direction dodo. A bien y réfléchir, pourquoi ne pas me rendre au rendez-vous ? Qu’ai-je à y perdre ? La raison, mais je ne suis pas raisonnable. Alors après quelques changements de rame, j’arrivai Place des Laitiers, au Café de la Bourse avec quelques minutes de retard conséquence de mon indécision !

J’entrai dans ce bar, je ne vis personne, en tout cas personne ne retint mon regard, si ce n’est le barman auquel je commandai un café et un verre d’eau. Je ressortis pour m’installer sur la terrasse. La nuit tomba rapidement en cette saison et la fraîcheur hivernale se fit vite ressentir. Emmitouflée dans un manteau de laine, les gants à la main, je pris place. Les jambes croisées, j’attendais avec patience... un café. Je ne repèrais toujours personne dans l’horizon immédiat et urbain. Le bras accoudé sur la table, je retenais mon visage observant dans cette posture les allers et venues des passants pressés. Personne ne se manifesta. L’enveloppe pourrait être un signe de reconnaissance mais il n’y fait rien. Je m’impatientais, un peu beaucoup et beaucoup trop! Je me lèvai pour repartir, contrariée, il me faut l’avouer car ma venue n’était en aucun cas désespérée. J’ajustai mon béret décidant d’abandonner l’enveloppe sur la table , y jetant un ultime regard gorgé de mépris féminin. D’un pas pressé, je regagnai le métropolitain, direction DODO. Au milieu des badauds , je me retenais à la barre métallique quand soudainement, j’entendis une voix suave. La voix d’un homme à l’élocution parfaite. " Ne vous retournez pas" me dit-il. C’est exactement ce que je tentais de ne pas faire. Les yeux écarquillés , je tentai de retourner la situation. Mais l’homme n’etait pas dupe et posa ses mains sur les deux cotés de mon visage pour m’empêcher de le regarder. Surprise, j’eus un peu peur et les battements de mon cœur se multiplierent sous l’effet du stress soudain. Mes narines étaient titillées par un parfum que je reconnaissais, l’odeur enivrante de l’enveloppe. Je me rassurai et tentai une seconde fois de tourner la tête mais l’homme mystérieux s’obstina dans le refus d’être vu et exerça une pression plus forte de ses mains cammouflées dans des gants de cuir. J’en perdis mon béret...

..le temps de ramasser mon béret , le métro s’arrêtait sur une station, les portes s’ouvraient, les sortaient et entraient et l’inconnu parfumé n’était plus là.
Je me retournais tentant de m’approcher des portes qui fermement devaient se refermer après un bruit de sirène désagréable.
Je regardais à travers les vitres mais au grand désespoir, je ne pus voir qui avait été derrière moi ! Le béret à la main, collée contre la vitre, je devais afficher une triste mine.

L’auteur de mots étranges était une réalité qui m’échappait et je n’aimais pas du tout cela.

Rentrant bredouille, je regardais ma boite aux lettres remplies de factures et rien d’autre que des factures qu’il me faudra appréhender plus certainement que "l’enveloppeur rouge et parfumé". Il ne s’était rien passer et ce rien me laissait la pesanteur d’un tout insaisissable, invisible. Qui pouvait-il être?
L’enveloppeur rouge et parfumé m’intéressait sans que je ne le connaisse, sans que je ne lui donne l’intérêt qu’on porte au , gentilhomme ou autre.
Qui était-il ? Le saurais-je seulement ? Remplie de doute, j’allais passer une soirée à m’interroger sur cette curieuse mésaventure. Etait-il possible que ce soit un voisin ? ou encore un collaborateur ou que sais-je ? J’avais une certitude, l’enveloppeur rouge et parfumé me connaissait !

Durant quelques jours, tous aussi ressemblants aux autres dans le cycle infernal du métro/boulot/dodo mon comportement devait apparaître comme étrange auprès de ceux que je fréquentais. Observant les dans le métro, soupçonnant tout à chacun et à tour de rôle. Chaque personne que je saluais était humée afin de percer leur parfum. Mais personne n’avait l’odeur dont j’étais imprégnée de l’enveloppeur rouge.

Le temps passait et ce souvenir aussi quand un matin à l’identique des autres matins, je trouvais une autre enveloppe rouge et parfumée déposée sur le tapis de mon entrée !

Une autre farce sans doute ! Mais l’effet fut incontestable et radical, mon cœur battait d’impatience de lire et de sentir. Je déchirai sauvagement l’enveloppe pour y trouver…..


..une feuille rouge avec l’inscription : " Regarde sous ton paillasson". Réflexe presque conditionné, je pose le papier sous mon nez et l’odeur épicé de ce parfum m’envahie une nouvelle fois.
Effervescence, mon esprit est en effervescence et mon corps aussi. Je regarde dans la cage d’escalier si quelqu’un ne se serait pas dissimulé mais personne.

Disciplinée , je soulève ma paillasse pour y découvrir une petite clef ! et rien d’autre. Métro/bouleau/dodo. Je m’attends à chaque instant à trouver un indice supplémentaire mais rien, ni personne et c’est ainsi que ma journée se solde avec rien et personne. Encore et plus intriguée qu’auparavant, je m’empresse d’aller questionner le petit cordonnier du coin. Qui ne me donne comme indication "la clef d’un verrou, pour sûr mais duquel, j’sais pas, j’peux pas vous dire!". Je ne suis guère plus avancée.
Quel est donc ce fou? Suis-je en danger? Non parce qu’il y a un je ne sais quoi de rassurant.

Le lendemain, je me réveille un peu plus tard et trainasse au lit. J’observe mon précieux trésor déposé la veille sur la table nuit. En déposant, le papier sous mes narines je titille mes neurones et décide de laisser l’enveloppeur rouge et parfumé venir à moi mais un tantinet de provocation viendra pimenter et accélérer le processus….

Je me lève d’un pied très décidé, attrape un papier quelconque, le parfume pour lui attribuer une signature personnelle et y écrit de ma plus belle plume : " Enveloppeur rouge et parfumé, le courage est d’aller jusqu’au bout, sans hésitation, vous avez effleuré mon visage, mon âme et ma curiosité. Le respect vous impose maintenant de vous présentez, n’en faite rien et je vous nierai !!! bien à vous mais plus pour longtemps. Je vous impose donc un compte à rebours…". Je lèche du bout de la langue l’enveloppe, y indique " à l’attention de …???", et l’accroche sur ma porte.

Je me prépare pour faire mon marcher, le panier à la main, j’ouvre mon entré pour sortir. Le mot n’est plus là, mais une rose m’attendait. Je la prends et je parts…..faire mon marcher.



Et histoire, que l’enveloppeur rouge et parfumé comprenne que je suis sérieuse, je dépose la fleur sur les poubelles de l’immeuble. Mais en revenant, la rose n’y était plus. Détail insignifiant, sans doute et pourtant, j’imagine que l’enveloppeur rouge et parfumé serait passé la ramasser. Le week-end passe comme il se doit de passer. Rien sur la porte, ni dans la boite aux lettres. Je pense avoir mis un terme au mystère à jamais mystère. Et en partant dans un programme redondant je lâche un grand soupir ….

Ce matin là, le métro est plein à craquer, nous sommes les uns contre les autres trop rapprocher à mon goût . Je sentis bien quelqu’un derrière moi dont l’odeur ressemble étrangement à celle des mots avec quelque chose en plus….Une molécule de lui. Malgré des tentatives pour retourner la situation, il m’est impossible de me déplacer et de regarder le porteur du parfum…Dans la cohue d’un métro bondé, une voix chuchote à mon oreille " c’est un bien joli béret , ne vous y trompez pas, viendra l’heure des présentations, acceptez cette fleur comme maigre consolation". Ces mots interviennent au moment précis ou le métro s’arrête et bien que me retournant avec violence, il avait disparu. Les mécontents de la bousculades me font savoir leur mécontentement auquel je réponds d’un regard coléreux. Il avait cependant déposé une autre rose que je me résignais à conserver.
J’accomplissais le rituel du déjeuner dans le même jardin public et en fouillant dans mon panier, je trouvais une autre enveloppe rouge et parfumée. Je l’ouvre et y découvre une adresse, un étage, un numéro de porte, une date et une heure……..et la même odeur.



….Cette odeur qui avait la capacité d’enivrer tout mes sens et déjouer ma raison. Je n’allais pas me réfugier dans la lecture de mon Disque Monde, j’allais , au contraire penser, divaguer dans cette aventure au combien mystérieuse et envoûtante car envoûtée, je l’étais certainement. Je me précipitais dans mon bureau pour rechercher un plan et situer le lieu. J’avais une idée dans laquelle je m’obstinée car, si en effet, l’enveloppeur rouge et parfumé était un prince peut-être était-il un assassin et moi sa victime dans quelques jours.

Le soir venu, je rentrais à mon domicile, une autre rose m’attendait sur le pallier. Je savais que l’enveloppeur rouge et parfumée déposerait un encouragement à le retrouver.

Le jour du rendez-vous venu, je me préparais mais prise entre la crainte et le désir, je décidais de ne pas me laisser emporter par un plaisir incertain. Je décidais de ne pas me rendre directement dans le piège supposé et présumé. Cependant, je fis un effort de coquetterie . Je descendais les marche une à une avec un enthousiasme réservé. Ouvrant ma boite aux lettres, de manière systématique, une autre enveloppe rouge et parfumée se fit découvrir. Un mot tout simple y était inscrit " les instants deviennent des siècles à vous attendre". J’étais flattée, comme, sans doute, toutes les femmes l’auraient été en pareil circonstance.
Je pris le métro en direction de l’inconnu. Mes mains étaient moites, j’avais le bouche sèche, l’estomac noué…J’étais indécise, allais-je, voulais-je démasquer le mystère ?
Après quelques rues et maison, j’étais face à l’immeuble désigné par l’enveloppeur rouge et parfumé. Il me fallait pousser une énorme porte de bois et de ferraille pour apercevoir un étrange et long couloir qui de plus était obscure. Aucun bruit ne se laisser entendre. J’entrais tout de même. La porte devait se refermé sur un claquement qui me fit sursautée. Je posais une main sur mon cœur battant. L’excitation était de plus en plus forte. Sur la droite, se dressait une série de boites aux lettres susceptibles de me donner des indications sur le nom de mon enveloppeur rouge et parfumé. Mais rien , juste des nom sans précision des étages et numéros d’appartement. Il me fallait soit monter , soit partir. Il me fallait de toutes les façon, prendre une décision rapide……




….où était passée ma raison ? Pourquoi ne me dictait-elle pas plus de prudence, ne m’indiquait-elle pas d’être, en outre d’une extrême vigilance ? Ma curiosité avait pris en autage ma raison mais la méfiance pointait le bout de son nez.
Ainsi, je parcourais pas à pas le long couloir qui s’assombrissait dans mon avancée. Le sol était fait de parquait qui me dénonçais par ses craquements successifs. Il me fallait donc avancer d’un pas plus léger, sur la pointe des pieds.
Je devais monter un gigantesque escalier en colimaçon. Je le fis mais dans une lenteur intrigante. Les étages n’en finissait pas, et j’arrivais presque sous les toits. La porte de l’appartement 13 était face à moi. Je me sentais essoufflée non pas par l’effort des escaliers mais par l’émotion. C’est à ce moment précis que la lumière éclairait cette étrange décore. Je me penchais discrètement sur la rampe d’escalier et je pus observer le panier très rempli d’une vielle dame. Une occupante de l’immeuble, à l’évidence. Ces instants détournaient r mon attention du mystère et ma raison faisait son apparition. Ainsi, elle me suggérais de tendre l’oreille à la porte visée. Je vis, en outre, la serrure du verrou car la porte ne tenait, apparemment qu’avec un verrou.
Je décidais de faire marche arrière et je descendis les escaliers à toute vitesse. Je m’enfuyais, ouvrant la lourde porte d’un geste déterminé à décamper….



….J’allais me réfugier dans un bistrot en face de l’immeuble. Je m’installais face à la porte pour regarder les occupants sortir et entrer. Mais rien ni personne ne ressemblait à l’image inconsciemment construite de mon enveloppeur rouge et parfumé. Je me donnais raison d’être partie, car il pouvait être " l’étrangleur rouge et parfumé". Je me donnais aussi tord d’être en fuite parce que je me souvenais alors de ses mains gantées sur mon visage, de sa voix suave, de ses roses et ses mots et surtout de son odeur.

Je me dirigeais vers ma demeure quand prise de réels remords, je repartais en direction de l’appartement 13 de l’enveloppeur rouge et parfumé.

Il était tard, certainement minuit quand j’ouvris la lourde porte. Je grimpais l’escalier d’un pas vif et déterminé. Je sortis la clef du verrou que je glissais dans le serrure du verrou. Je retenais mes mouvement un instant car une voix de chanteuse lyrique émanait de l’appartement. Assez d’hésitation ,j’y vais, j’ouvre doucement cette porte grinçante .

Il s’agissait d’une garçonnière aménagée d’un lit , d’un fauteuil et d’un bureau. La pièce était éclairée d’une lampe de chevet recouverte d’un tissu pour tamiser la lumière La voix lyrique était celle d’une chanteuse d’opéra

Un homme gisait sur le lit. Il était profondément endormi. Certainement que les vapeurs d’alcool n’étaient pas innocentes à son état comatique. Sa veste était négligemment posée sur le fauteuil en velours vert. C’était une veste rapiécée au niveau des coudes.
Lui était beau dans son sommeil forcé. Les cheveux ébouriffés, il était allongé sur le ventre. Habillé d’un pantalon noir et d’une chemise blanche dont il avait retroussé les manches.
Il ressemblait à un étudiant mais son âge laissait supposer qu’il ne devait plus être sur les bancs d’une faculté depuis quelques années. Je déposais, sans un bruit, le rose à coté de son visage. Dans une extrême discrétion, je refermais la porte et glissais la clef du verrou dans le bâillement de celle-ci.

Je repartis dans une course folle afin de ne par manquer le dernier métro…Je me sentais comme libérée du mystère. L’enveloppeur rouge et parfumé devait me connaître. Ce soir là, je l’avais reconnu mon ancien amant disparu et que je n’attendais plus. J’aurais pu venir en temps et en heure suivant mon instinct et pensant que je n’avais rien à craindre. Nous nous serions retrouvés, je l’aurais certainement encore aimé et il est certains que nous aurions étaient pris d’une irrésistible envie de faire l’amour comme nous le faisions avant ….A l’ époque où j’avais été sa muse car il était un écrivain déchu des maison d’édition et déçu de ne pas être édité. J’étais sa seule et unique lectrice….mais un jour, il s’en est allé, il a disparu me laissant une amère incompréhension. Au fil des mois, mon chagrin s’atténuait pour être oublié. Mais lui, jamais, je n’aurais pu l’oublié.Et, dans le fond, je n’ignorais pas son prochain retour …
Il n’avait pas changé, seulement pris des années. Si, il avait changé de parfum


Sur ce délicat souvenir, je me suis endormie…

Au matin, en retournant dans mon interminable quotidien, je regardais le contenu de ma boite aux lettres, il n’y avait rien. J’ouvrais la porte de mon immeuble, je le découvrais, se reposant sur le luminaire, les mains dans les poches, les cheveux ébouriffés, la barbe de la veille, les cernes du lendemain , un journal sous le bras. Je plongeais mon regard dans les yeux de cet homme ..Il me sourit. J’étais prise d’un immense sentiment, le plaisir des retrouvailles . Je m’approchais de sa personne et déposais une main sur son visage. Il sortit les main de ses poches pour me prendre dans ses bras. J’avais une larmes au coin d’un œil . Nous nous sommes embrassés comme autrefois, et à tout jamais.
L’enveloppeur rouge et parfumé était mon envoûteur tant aimé. Le détenteur de mon cœur….Je glissais mon bras autour du sien et nous sommes partis sans rien se dire…Je l’aimé comme au dernier jour car ce jour devenais le premier
Lun 10 Mai 2004, 14:50 par Imaginative sur Un monde parfait

Réponse

Je ne voulais pas vraiment attaquer, mais défendre Musset qui est une personne que j’admire. Mais je n’ai jugé personne, et excusez-moi si cela a été pris ainsi.
En fait, je suis un océan rempli par les larmes de mes déceptions amoureuses. J’ai été déçu comme j’ai déçu. Et c’est pour cela que je me retrouve tant dans ces lignes de Musset.

J’aime beaucoup également la suite du texte, rajoutée par Melkaena, et qui, comme elle le dit si bien, ne pouvait être omis :
Citation:
On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j’ai aimé. C’est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. "

Y-a t’il plus fort message d’espoir en ce monde pour tous les qui pleurent et rient d’amour ?
Ces lignes m’ont porté dans les moments les plus bas, m’ont aidé quand j’étais rongé par la culpabilité d’avoir fait souffrir.


PetitPrince, désolé de n’avoir pas pris de gants pour un premier post, mais dans un topic qui parle de Musset je pense qu’il vaut mieux jeter ses idées comme cela, pour sa mémoire et pour sa vie qui fût toujours ainsi.
ange
Jeu 22 Avril 2004, 18:04 par Gothik159 sur Citations

Paix et amour

Bonjour Gothik et bienvenu ici, sur le forum d’écriture des âmes tendres.

Tu fais fort en attaquant directement un membre dis donc. C’est fort peu courtois de ta part de critiquer quelqu’un que tu ne connais pas et dont tu te fais une opinion via seulement un seul de ses textes... A tort, il va de soi.

Laisse-moi un peu t’expliquer pourquoi j’ai crée le forum des âmes tendres. Je souhaite que les qui s’inscrivent ici, le fassent parce qu’ils ont envie d’écrire sur des jolis thèmes suggérés par l’amour. Je souhaite que ces -là viennent surtout exercer leur plumes, la faisant parler avec la légèreté qui leur sied, sans redouter la critique souvent trop dure de leurs lecteurs. Tu me suis ?

Alors pour donner à chacun sa muse, nous avons plusieurs rubriques, sur lesquelles nous nous employons à réagir en respectant le principe du forum : écrire sans juger, ni les autres, ni soi-même, écrire juste pour la beauté des mots. La citation d’Alfred de Musset s’y prète bien, de même qu’une quantité d’autres d’ailleurs.

Ici, c’est un havre de paix, du moins je m’y emploie pour que ce soit ainsi. Viens avec nous écrire de jolies choses, découvre des textes inédits, émouvants souvent, parfois maladroits, parfois malicieux, ou même carrément audacieux.

Mais ne sème pas les mots de la discorde.

Je pense qu’un joli texte de ta part trouverait bien sa place aprés celui-ci, pour nous faire découvrir comment tes mots réagissent avec splendeur à la remarque d’Alfred.
Jeu 22 Avril 2004, 16:00 par PetitPrince sur Citations

Avorton de texte....

C’est la course folle et effrénée,
C’est la vie qui, un instant, a dérapé,
Les qui m’entourent commencent par m’exaspérer,
Serait-ce si impossible d’utiliser le verbe apprécier
A sa juste valeur,
Les essences du bonheur ?
Fixer ces moments fugaces
Arrêter ceux là, les plus cocasses.

Mais les choses il faut dire
Et c’est aussi conjuguer le verbe rire
Rire parce qu’on est vivant
Vivre parce qu’on fait semblant....

Boire à grandes gorgées
Les petits plaisirs moments partagés
S’encenser des effluves épicées
Se fondre dans le décor calciné...


pfffff inspiration arrêtée nette, je sais pas pourquoi...
Bisous de moi
(...tiens, je re re-rime !!!)
Mar 20 Avril 2004, 10:16 par à mon étoile sur L'amour en vrac

le jour de mes nuits

Elle m’appelle souvent la nuit
Raconte des histoires, des blasphèmes
Des romances de qui s’aiment
Si elle savait ce qu’elle sème
En m’avouant ses envies de tandem

J’en oublierais presque mes problèmes
Quand jusqu’au petit matin blème
Au fond de mon lit, je lui écris des poèmes

Je l’écoute au milieu de la nuit
Quand dans son coeur les larmes sont pluies,
Elle cherche une âme et une épaule pour appui
Me veut exorciste de ses démons de minuit,
Optimiste que l’amour n’est pas encore cuit

Elle n’entend pas dans ma poitrine ce bruit
Qui me donne envie de fermer le huis
Et même me jeter au fond du puits

"le jour s’est levé
plein de perplexité
si ce n’était pas un rêve..."
Sam 27 Mars 2004, 18:29 par la_tulipe_noire sur L'amour en vrac

un 14 juillet à Paris (3)

Passage devant le Panthéon. Court arrêt. Quelle est la dernière personne introduite en ce haut lieu ? Bof …passons.

Le jardin du Luxembourg. Un peu de temps devant nous, une chaleur qui s’affirme et les jambes un peu lourdes nous conseillent de profiter de la beauté de l’endroit et de ses recoins ombragés. Une fanfare joue sous le kiosque, devant une foule attentive. Quatre chaises libres et nous nous posons là, sous la protection de platanes bienfaiteurs. Quelques instants de répit après une matinée de marche. Douce somnolence musicale. Mes yeux se ferment, mes pensées s’envolent. Je nous imagine ici-même, mon rêve t’ayant déposé sur mes genoux. Mes bras encerclent ta taille, les tiens s’enroulent autour de mon cou. Tu as laissé reposé ta tête sur mon épaule. Nous profitons nonchalamment des notes mélodieuses qui se perdent dans l’air.
Réveil …il est temps de reprendre notre chemin. Nous flânons à travers le Jardin. Sous ce soleil lumineux, l’herbe apparaît plus verte que jamais. Les semblent plus heureux les uns que les autres. Des amoureux enlacés, des vieux couples attendrissants, des enfants qui s’essoufflent dans de folles chevauchés. Les silences succèdent aux éclats de rire qui s’envolent avec les pigeons. Contrefaçon de paradis. Nous nous sommes d’ailleurs arrêté de nouveau pour nous imprégner de cette atmosphère apaisante.
Accoudés à cette rambarde en pierre blanche qui surplombe les parties les plus basses du jardin, nous avalons la douceur ambiante, nous respirons la joie de vivre éparpillée dans chaque recoin. Tu joues avec tes lunettes de soleil. Tu nous dit qu’elle t’ont coûté assez cher, que ce sont les mêmes que celles portées par je ne sais qui , sans doute très célèbre. Tu les replaces sur ton nez et prends cette expression mutine qui m’anéantit. Une vraie star, ma star. Je t’aimais aussi comme ça.
Passage au milieu des terrains de boules et nous quittons les lieux, non sans avoir jeté un œil au Palais.

Nous approchons maintenant de notre but mais, Chronos, généreux en ce dimanche, nous accorde le droit de prendre un verre dans un café proche de la gare. Le soleil, toujours, inonde la terrasse. Je me suis assis en face de toi. Je profite des derniers instants, je n’ai pas envie de te quitter. Je voudrais tes yeux en carte postale souvenir de ces dernières heures. Tu as commandé un Perrier menthe mais des particules étrangères s’ébrouent au milieu des bulles. Nous en profitons pour te taquiner gentiment. Dans un sourire gêné tu demandes au serveur de te le changer. Je t’observe du coin de l’œil …ce sourire ! je t’aimais aussi comme ça.

Nous voici enfin à la gare Montparnasse. Calme comme un dimanche d’été en fin d’après-midi. Je ne l’avais jamais connu aussi peu fréquentée. Elle me semble déserte. Les voyageurs qui déambulent m’apparaissent comme des spectres. Usé par cette journée, magnifique et horrible à la fois, un voile blanc affaiblit ma vue. J’ai les yeux embués de tristesse. Montée vers les quais Grandes Lignes. Je rêve à un adieu de cinéma. Film en noir et blanc, baiser langoureux et séparation déchirante. Un « je t’aime » dans un soupir de départ. Je n’aurais que deux bises sur la joue que je recevrais comme une paire de claques, un « au-revoir-à-bientôt » comme une lame plantée dans l’estomac.
Je monte dans le train, départ pour l’amertume…

Ce 14 juillet un extrémiste de la politique a voulu tuer le président. Il l’a raté. Il est en prison.
Ce 14 juillet un extrémiste de l’amour a voulu tuer ses souffrances. Il s’est raté. Son cœur est en prison.
Dim 21 Mars 2004, 23:08 par la_tulipe_noire sur La vie à deux

Aimer et connaître...

la marquise de sade a écrit:
Est-ce vraiment indispensable de comprendre et de connaître l’autre totalement pour pouvoir l’aimer?


Sabine Azéma ferait écho à ta question avec une réplique dans "Huit jours en juin", quand elle lance le fameux "L’important c’est pas de se connaître, c’est de se rencontrer" ouin
D’un coté je trouve cet aphorisme d’une telle beauté, d’une telle vérité que je serai tenté de m’y vouer tout entier amen , et d’un autre côté, vous aurez senti comme moi le danger d’une telle doctrine.

Dans une autre approche, je me suis rendu compte que c’est bien souvent en voulant approfondir sa connaissance de l’autre, que l’amour s’estompait. Et en mon for intérieur, la maxime "Pour aimer les , il vaut mieux ne pas les connaître" s’est lentement sédimentée, et se révèle raisonnable.

Entretenir le mystère, et par là même le désir ne reste-il pas un moteur de la relation amuse ?

Si on s’était tout dit, on aurait peut être plus rien à se dire cling , alors il faudrait peut-être que je me taise pour laisser parler les autres !

D’accord, mais avant, pour te répondre marquise, je te dirais "Non, il n’est pas du tout nécessaire de connaître quelqu’un pour l’aimer". En fait, je ne pense pas que ce soit nécessairement lié : tu peux tout d’un coup aimer quelqu’un que tu croises dans la rue, et par là même l’aimer sans le connaître. Et d’un autre coté, tu peux au fur et à mesure que tu connais et comprends quelqu’un d’anodin sentir un sentiment d’amour qui monte, qui monte, qui monte ...
Lun 16 Fév 2004, 12:39 par PetitPrince sur Citations

C'est pas toujours aussi beau

Déja dans un premier temps bien mon salut à tout le monde

J’ai lu avec attention les posts dans cette rubrique. J’ai été agréablement surprise mais je voulais quand même rajouter quelques petites choses.

Toutes ces histoires d’amour j’y ai cru aussi. Room, mp, mail, sms et les heures passées au téléphone (d’ailleurs vla les factures tsur ) .J’y ai cru une première fois puis une deuxième et une troisième. Après j’ai dit ça suffit. Car même si il y a eu de bons moments je crois que le retour à la réalité n’en a été que plus douloureux. Si j ai des regrets ? oui énormes, car en fait ce qu il ne faut pas oublier de dire c’est que la plupart du temps sur le net on trouve des hommes d’un soir et quand ils vous complimentent en mp il faut savoir qu’à côté il y a d’autres mp dans le même style. Je ne dis pas que tous les mecs sont comme ca car j’ai bien eu des copains qui pleuraient car il s’étaient fait avoir aussi.

Je dis ça pour les qui ne sont pas habitués aux tchats. Les histoires précédentes sont très belles et je suis contente pour ces internautes mais n’allez pas croire que vous trouverez forcément l’homme de votre vie sur internet.

Bon j’espère que vous m’en voudrez pas trop ouin mais j’avais besoin de le dire.
Mar 10 Fév 2004, 21:13 par pyjama sur Amour internet

Recette gastronomique: l'Homme

Prenez un Homme très tendre, plongez-le dans la Mer, pas n’importe laquelle, une de celles salées à point avec beaucoup d’iode pour parfumer le bain, laissez-le tremper un bon quart d’heure, le ressortir et sans l’égoutter, le déguster. Goût subtil d’huître, d’océan et d’Homme...
Un petit muscadet sur cette recette, bien frais, c’est à se pâmer... rolleyes

Si la température extérieure est trop forte voici une version plus épicée de la recette:
Enduire l’Homme d’une huile de monoï parfumée à la fleur de tiaré, le goût est plus affirmé plus exotique...
Cette dernière s’accompagne d’un punch coco. grin
Essayez et dites-moi ce que vous en pensez! :o)

Bisous
Isabel


"Si vous jugez les , vous n’avez pas le temps de les aimer"
( Mère Thérésa )
Sam 07 Fév 2004, 23:41 par Isabel sur Le grimoire d'amour

Retour au bureau

Si je la vois le matin, c’est irrémédiable: la journée est foutue.

C’est idiot, je pourrais faire semblant, utiliser un ton social impersonnel, lui demander comment ça va sans en avoir rien à faire, et tout ça et tout ça. Mais non ça ne passe pas.

Je lui dit bonjour et son éclat me brûle, mon cœur s’emballe et il faut que je donne le change, si possible en essayant de faire progresser les choses où d’en prendre la mesure. Je suis à peine capable de lui dire bonjour…

Ce sentiment d’échec me mine, non pas parce que je ne gagne pas, mais parce que je suis peut-être en train de perdre. Je me dis qu’au moins je fais passer un message bien malgré moi. Ma gène ne doit pas être invisible surtout aux yeux d’une femme, qui, à mon sens, doit savoir repérer ça. C’est amusant, je me doutais qu’après cette soirée, où finalement on s’est un peu rencontré, nos bonjours seraient emprunts de cette même gène qui se dégageait quand on se rencontrait dans les couloirs. Comme j’aurais préféré avoir tort. Comme j’aurais préféré. Je me dis que si à ce stade, il fallait se dévoiler, ce serait quasi impossible. Trop violent. Il manque cette multitude de petits repères qui permettent de prendre la mesure de l’autre, de savoir où il en est dans ses émotions et de faire ou dire ce qu’il faut pour rester dans son sillage. Je veux quand même croire qu’il n’est nul besoin de petits repères pour savoir que chacun de nous à localisé l’autre sur son petit radar affectif. Je ne dis pas ici que nous convergeons vers une hypothétique liaison, mais plutôt que je sais qu’elle sait. Ce que je ne sais pas, c’est si elle veut.

Et c’est ça qui m’empêche de dormir et c’est ça qui est bon. Ce doute, que finalement je ne veux pas lever violemment que je veux supposer stupide comme tous ces doutes d’amoureux, ce doute je veux que nous le dissipions ensemble. Que main dans la main, nous nous attelions à cette tâche, de la façon la plus belle qu’il soit. En somme, c’est mon impatience qui me rend malheureux, pas elle. Sera-t-elle s’en servir, mais surtout voudra-t-elle le voir ? Fasse que si elle le veuille, elle comprenne les milliards d’erreurs que je vais faire. Et pour comprendre il faut connaître. Mais pourquoi est ce qu’on ne prend pas des jours de vacances qu’on se concocte un petit programme en tout bien tout honneur. Juste pour se connaître. Ca serait doux. Si ça colle pas on s’en rendrait compte doucement et ça ne ferait pas mal. Et si ça colle, on éclairerait tout doucement les zones d’ombre à la flamme de notre désir.

Ca, c’est un rêve. La réalité est toute autre. Se connaître sera possible par le biais de rencontres informellements organisées. Ce genre de soirée ou on vient pour un motif qui est totalement différent de celui qui nous anime. Un motif derrière lequel on peut se cacher, se protéger. A ce moment il faut peut-être utiliser un vocabulaire ambigu, au milieu de dont on veut cacher notre réelle motivation. Quel paradoxe ! Etre obligé de cacher ce que l’on voudrait voir éclater au grand jour. Et vu comment je suis volubile quand je l’ai devant moi, c’est pas gagné du tout. Je me suis rendu compte que mes extrapolations me menaient sur des sentiers hasardeux, où l’illusion se jouait de moi, me prenait dans ses bras, pour me rendre à cette réalité trop froide ensuite. Alors je ne veux plus espérer, ça fait mal. Je veux juste rêver. Juste imaginer ce que pourrait générer la satisfaction du besoin qui me ronge.

Si auparavant mes erreurs me la faisaient percevoir comme promise, mon recalage me la fait voir comme possible.

Et mon cœur s’emballe de la même façon.
Mer 04 Fév 2004, 10:57 par PetitPrince sur L'amour en vrac

J'irai au bout de ce rêve - Partie 2

Je me dirige alors vers une une lourde porte en bois précieux. Quelques ferronneries anciennes lui donnent l’aspect de l’entrée de ces hôtels particuliers que l’on découvre parfois au hasard de promenades insouciantes dans Paris. Tout ici dégage d’ailleurs une impression de luxe ordonné, chaud et parfumé… accueillant en somme. Pas ce luxe ostentatoire dont raffolent parfois les qui gagnent trop d’argent.

Dans le même mouvement je frappe et j’entre dans le bureau. Une femme d’environ 35 ans s’approche de moi et me tend la main :

-« Bonjour Monsieur L….., Sandrine Myriam, enchantée de vous rencontrer ! »
-« Tout le plaisir est pour moi, merci de m’accueillir dans vos bureaux »

La pièce est vaste et lumineuse. Le mobilier plutôt moderne et sobre. Une bibliothèque bourrée de livres égaye un pan de mur. Une toile colorée et géométrique apporte une petite touche de fantaisie à l’ensemble. Au sol, une épaisse moquette gris souris donne l’impression enivrante de marcher sur des nuages.
Après quelques échanges de politesse je suis invité à m’asseoir dans un fauteuil confortable. Elle s’installe en face de moi, de l’autre côté de son bureau, dans un fauteuil identique au mien. Je remarque ce détail car souvent les qui veulent se donner trop d’importance se permettent un fauteuil surdimensionné et luxueux, laissant à leurs invités de vulgaires chaises défraîchies.

Ainsi installé, je peux alors m’attarder sur son visage. Et si jusqu’à présent je considérais cette affaire comme une corvée, la beauté de ma future collaboratrice me fit comprendre que la lourdeur prévue du travail serait beaucoup plus agréable à supporter.
Des cheveux couleur charbon tombant sur ses épaules encadrent des yeux en amandes d’une noirceur tout aussi profonde. Ceci lui donne un air assez strict malgré une bouche gourmande et des fossettes rieuses.

L’importance de l’affaire en cours me fit vite oublier cette délicieuse impression, et nous commençâmes notre travail selon l’agenda pré-établi quelques semaines auparavant par téléphone.

Je devais tout d’abord lui présenter les aspects les plus techniques du dossier, pour lui faire découvrir les fondements de l’affaire et les rudiments d’un domaine qu’elle ne maîtrisait pas.

Un écran était prévu à cet effet dans un coin du bureau. Je pouvais y faire défiler la présentation que j’avais soigneusement préparé sur mon ordinateur portable. Je me levais pour détailler mes propos et insister sur les points importants. Elle était restée à son bureau, attentive, prenant même quelques notes sur un petit carnet. Avec sérieux et application, je poursuivais mon discours, bien décidé à démarrer cette affaire tambour battant. Seul le regard de mon unique spectatrice me perturbait. Ses yeux semblaient s’arrêter de temps à autre sur moi, ou devrais-je dire sur certaines parties de mon corps qu’elle examinait avec délectation. Je me disais que tout ça n’était que le fruit de mon imagination, ce qui provoqua chez moi un sourire intérieur. Je n’étais que plus détendu malgré l’importance du moment. J’allais même jusqu’à soupçonner Madame Myriam de noter sur son carnet des commentaires sur mes yeux ou mes fesses au lieu de se concentrer sur l’écran.

Ma présentation terminée, après qu’elle m’eut posé quelques questions sur un vocabulaire un peu obscur pour elle, nous échangeâmes alors les rôles. Je repris ma place alors qu’elle se leva pour se placer à gauche de l’écran et démarrer sa présentation.
Elle n’était pas très grande, 1m65 tout au plus, mais dégageait pourtant une classe et une assurance indéniable. Elle était vêtue d’un pantalon et d’un pull noir, ce qui avec ses cheveux lui donnait un côté très sombre. L’ensemble mettait néanmoins en valeur une étole de soie rose orangé, élégamment enroulée autour de son cou.

De mon côté, ne maîtrisant en rien le langage juridique j’essayais de me concentrer sur ses explications. Mais mon attention s’attardait surtout sur des détails beaucoup moins sérieux. Là, son pull légèrement serré qui laissait deviner une poitrine mesurée mais ferme. Ou encore ses mains, fines et sans sophistication, les ongles subtilement recouverts d’un vernis translucide.
Le moment passa très vite bien qu’ayant duré presque une heure. J’attendis qu’elle reprenne sa place sur son siège pour lui poser quelques questions. Elle me répondit clairement bien que paraissant un peu lasse. Cela faisait deux heures maintenant que nous avions commencé à travailler. Un léger silence suivit.
Mar 13 Jan 2004, 22:27 par la_tulipe_noire sur Les liaisons sulfureuses

Tiens, un peu de philosophie

soleye a écrit:
La seduction n’est pas forcement un jeu,je crois que l’on essaye de charmer de facon consciente ou inconsciente son interlocuteur,c’est avoir l’esprit ouvert à mon sens et ca reste naturel,peux t’on forcer son talent à telle ou telle occasion, je n’en suis pas sur car on ne connait pas le ressenti de "l’autre",et etre "sur" de son talent n’est ce pas se considerer et etre un coq lol .De plus par definition si c’est un jeu,n’est ce pas une forme de mepris envers sa partenaire et chacun sait qu’il n’y a pas que des bons joueurs... hihi


Ah, c’était inévitable que les questions existentielles à caractère philosophique viennent, portées par le vent du doute dont nos cerveaux avides se repaissent, souffler sur les roses pâturages littéraires de ce site. Dur, dur, de philosopher et à la fois l’écrire en des termes qui plaisent, dont la seule vocation est d’exister pour leur naturelle beauté, leur prédisposition à flatter, inciter nos sentiments des plus tendres aux plus extatiques. Ca tombe bien, c’est la vocation de ce forum: la beauté des mots !

Tel le troubadour, qui plusieurs fois a été accusé de sorcellerie, tant ses mots portaient comme des traits précis dans le coeur des jouvencelles, je séduis par mes mots, ou du moins, soyons plus exact, tente de confectionner des plats de sonorités, dont le rythme quelque fois étudié, quelque fois naïf, vous séduit ... Séduire, nous y revoilà donc.

Séduire, d’après les de l’Académie, signifie "attirer", "plaire irrésistiblement", etc. Faire des pieds et des mains pour attirer le regard de la belle, jouer de ruse pour la faire vaciller ... dans mes bras !

Etre emporté par une tourmente sans fin parce qu’elle ne me regarde pas, faire de l’humour au lieu de l’amour, être chaud, être tendre, être froid, nu, bien habillé, ou cool, que d’attitudes, feintes ou non, pour attirer l’être aimé ... dans mes bras.

On y revient toujours, et si cette chasse plait, autant que sa prise, autant que sa proie, alors la pratiquer devient un plaisir, que je qualifie de ludique ... Un jeu, n’ayons pas peur des mots ...
Lun 22 Déc 2003, 17:23 par PetitPrince sur La séduction

in "Aurore" de Jean Paul Enthoven (grasset)

J’aurais pu mettre ce post dans la catégorie "citations"
--> ben voilà c’est fait grin

Mais la dernière perle de Hugo offerte par Petitprince mérite à mon avis de rester plus longtemps en première page clin
--> ben ça aussi c’est fait amuse

Victor Hugo a écrit:
"Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux et ailleurs"


Alors comme ici nous sommes dans le "monde parfait", (ben non on n’y est plus andouille va ! debile ) où l’on doit évoquer des croisés au hasard de notre vie, je voudrais remercier un écrivain pour des mots qui m’ont permis de comprendre que l’amour est chose compliquée.
Rien de nouveau là dedans me direz vous ...sauf que l’on a parfois l’impression d’être seul sur Terre à ressentir des sentiments que l’on juge inacessible au commun des mortels. A travers cette lecture, je me suis rendu compte que ce que j’avais pu ressentir n’était en fait que de l’amour (ou devrais je dire de la passion), et en tout cas, quelque chose d’apparemment bassement universel. Alors, grâce aux mots de cet auteur, qui décortique avec talent les tourments de l’esprit, je me sens moins seul ... et surtout moins fou passur2

Désolé enfin d’être toujours un peu sombre alors que certains s’évertuent ici à distiller de la bonne humeur. Mais j’espère que ceux qui manient avec habileté l’introspection trouveront là matière à cogiter. Désolé aussi d’être un peu long ....

Avant de rencontrer Aurore, je ne savais pas que l’amour était un long processus d’anéantissement. Et je ne savais pas davantage, avant qu’elle ne me l’apprît, qu’il y avait, au terme de ce processus, un miroir dans lequel le hasard impose de s’observer, puis de découvrir avec dépit qui l’on est. Ce fut, dans mon cas, une intoxication méticuleuse. Une noyade. Un enchevêtrement de chaînes mentales, de causes et d’effets, dont l’ensemble précipita des évènements où je me suis cru subjugué par un ennemi habile alors que j’y étais mon seul tyran.
Certains prétendent que, dans cette expérience, on meurt utilement, et afin d’accéder à un destin mieux accompli. Ils se trompent. Ou ils mentent. Car j’ai pu vérifier, à la faveur d’une histoire singulière, que l’amour n’impose que la compagnie d’une part inutile de soi-même. Et que l’on s’y mesure à une déchéance qui aurait pu, aussi bien, en choisir un autre.
Cette déchéance, que j’ai d’abord accueillie sans déplaisir, ne mérite aucun égard. Elle est cruelle, orgueilleuse, détestable. Elle trouve sa source dans des arrière-mondes où il vaut mieux ne pas s’attarder. C’est un mauvais maître dont le pouvoir tient à l’avidité de celui qui lui réclame sa dose d’humiliation. Est-il même indispensable, après tout, de découvrir qui l’on est ? Et n’y a-t-il pas plus de joie à se méconnaître, et à se perdre de vue ?
Avant de rencontrer Aurore, je n’avais de moi-même, qu’une perception vague mais heureuse. J’avançais à mon rythme. Je posais sur les êtres et les choses un regard indifférent. J’étais inachevé, mais une vie m’attendait dans cet inachèvement. Je ne savais pas, à cette époque, que l’amour dévore par prédilection ceux qui exigent chacun des supplices qu’il promet.


Bouquin à lire absolument pour ceux qui aiment ... l’amour aime
Sam 13 Déc 2003, 12:33 par la_tulipe_noire sur Citations

Je sais pas, un peu tout et rien doit etre une déception

Bonjour, je me lance............. Il est joli ce site !!

tsur Rien ne doit etre une deception... Et pourquoi pas ... Pourquoi a-t-on inventé le mot déception, si rien ne doit etre une déception.

passur2 Peut être que c’est un idéal de dire qu’on est jamais décu, une facon de dire qu’on a aimé et que rien n’y peut changer. Mais pourtant qui n’a jamais été décu ?

content Qui n’a jamais cru et a finalement été cuit ...

hihi Finalement peut etre oui, que comme dit le poete "je garde des séquelles et je sais qu’elle sait que le silence est d’or, alors je me tais"...

debile J’aimerais me taire mais je n’y arrive pas, combien j’admire ces qui ne regrettent ni ne sont décus, quelle force ou quelle liberté renferment-ils, quelle vérité ont ils compris que je n’ai pas encore touché du doigt.

confuse Parfois je me demande si je souffre plus que d’autres ou si les autres souffrent autant. Sommes tous tous égaux devant l’amour ? Sommes nous si libres que cela ? Je sais pas.

furax L’amour enfant de bohème nous balade au gré du vent sans nous demander notre avis, il nous pénétre et s’échappe, oh le vilain !!

timide Courant de vie, courant d’air, courant de rien et pourtant courant de tout qui part parfois en courant ...

huh Et si je pouvais décider que j’aime ou pas, si je maitrisais ce zigoto qui viens et qui s’en va ... Courant d’air, parts pas par la !! A quoi servirais de pouvoir cela.

aime L’amour c’est une fleur, un arbre, le fruit d’une graine qui germe... Une pulsion de vie, la lumière d’un jour clair. Il égaie l’existance et demande ardemment d’être arrosé. Deux arrosoirs a amour s’échinent alors a l’entretenir, a le faire pousser tantot au goutte a goutte, tantot a grande eau quand la sécheresse survient. Deux arrosoirs qui s’usent, que l’on raccomode, que l’on essaie tant bien que mal de garder étanches. Deux arrosoirs de tailles différentes, de débits différents, deux arrosoirs qui se vident petit à petit, vivement l’aide de la pluie.

baille Bon et le net !!! Journal d’un poilu atteint : Dans leurs complets bleus sur le front, blottis dans le terrier humide d’une tranchée certains soldats écrivaient. Ils écrivaient a une bien aimée, une personne qu’ils aimaient a travers un courrier. J’ai entendu dire que certaines de ces couples épistolaires ne s’étaient jamais vus. Que leurs lettres avaient été un lien vital, un espoir, une source de vie. Pourtant la rencontre, la confrontation avec la réalité parfois remettait tout en question. De ce coté Internet, n’a rien inventé... Pourquoi je pense à ca ohhh .

aime Et oui !! Ce qui manque dans tout ces paragraphes c’est plaisir. Je n’y voit que la peur de l’éphèmère, la peur du vivant, du début, de la fin... L’amour est vivant !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

aime L’amour c’est du plaisir. C’est un miroir arrangeant qui nous dit je t’aime !!!!!!! Parfois plus que ce que nous nous le disons. Mais notre amour aussi est un miroir pour l’autre dans lequel, espérons-le ils se sent aimé. Bon All We Need Is Love. PAPADAM PADAM...
Sam 15 Nov 2003, 23:49 par Calimero,Steph & Cie sur Amour internet

une histoire exceptionelle... le meme rêve que tant d'autres

Des MP, j’en ai partagé des milliers, avec des de tout bord, de tout milieux, de toute profession, de tout âge, de tout pays. Au fil des conversations, des liens se lient, plus ou moins forts, plus ou moins intenses. Si mon humour les domine généralement, arrive souvent un jour ou un soir, où les langues se délient. On est plus nostalgique, on se pose des questions, et on raconte une histoire, une aventure. Combien de fois ai-je entendu cette même histoire. La rencontre de l’être complémentaire! Celui ou celle qui pense comme vous, ressent les mêmes choses, au même moment. La complicité parfaite. Cette histoire on me l’a raconté mille fois, et je l’ai vécue aussi mille fois.
Comment expliquer que chacun notre tour nous avons eu cette impression? La magie du net? Pourquoi pensons-nous tous avoir rencontré à quelques centaines de kilomètres de nous, celui qui nous est destiné? Moi je dirais ...l’imagination...le fantasme... le désir d’y croire.. le rêve... Nous recevons des mots et nous les transcrivons, les adaptons à ce que nous attendons. Nous imaginons sa voix, ses sourires, ses émotions, ses envies... comme nous les aimerions...
Puis arrive l’appel téléphonique tant attendu, le rendez-vous tant désiré ... et là... l’imagination fait place à la réalité... les rêvent deviennent moins intenses, la complicité se perd, les sourires moins tendres ... le rapprochement nous éloigne... irrémédiablement.
Pierre, Paul, Jacques, Elise ou Carine, tous ont vécu cette histoire qu’ils pensaient unique ... mais il restera une chose... tous ces mails, tous ces mots, tous ces instants de bonheur n’auront pas été vain, ils nous auront fait croire au bonheur, sourire à la vie, ils nous auront fait croire en nos rêves...

La marquise de Sade qui continue de rêver...
Dim 02 Nov 2003, 23:38 par la marquise de sade sur Amour internet
Page 9 sur 9 Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9

Ecrire sur gens

Ecrire sur gens L'enveloppeur ...., Réponse, Paix et amour, Avorton de texte...., le jour de mes nuits, un 14 juillet à Paris (3), Aimer et connaître..., C'est pas toujours aussi beau, Recette gastronomique: l'Homme, Retour au bureau, J'irai au bout de ce rêve - Partie 2, Tiens, un peu de philosophie, in "Aurore" de Jean Paul Enthoven (grasset), Je sais pas, un peu tout et rien doit etre une déception, une histoire exceptionelle... le meme rêve que tant d'autres,
Il y a 135 textes utilisant le mot gens. Ces pages présentent les textes correspondant.

Bonne lecture !

Derniers textes

Livres recommandables

On ne badine pas avec l'amour à 1,55 euros
Alfred de MUSSET
Pocket
Éloge des femmes mûres: Les souvenirs amoureux d'András Vajda
Stephen Vizinczey
Folio
L'Ile des Gauchers
Alexandre Jardin
Gallimard
CARNET DE RROSE
ALINA REYES
Pocket
Grammaire érotique
Laurin Jacques
La Musardine
La Pharmacienne
Esparbec
La Musardine
Infidèles : Nouvelles érotiques
Martin Laliberté
J'ai lu
Journal intime de mon sexe
ANONYME
Pocket
Les fables de l'Humpur
Pierre Bordage
J'AI LU
Cinquante nuances de Grey (Fifty Shades, Tome 1)
E L James
JC Lattès


Retrouvez toutes nos bonnes lectures sur : La boutique des âmes tendres

La citation d'amour

L'amour n'as pas de meilleur ministre que l'occasion.

Cervantès.

Qui est en ligne ?

  • Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
  • La date/heure actuelle est Jeu 25 Avril 2024, 16:15
  • Nos membres ont écrit un total de 4446 textes
    Nous avons 1234 membres enregistrés
    L'utilisateur enregistré le plus récent est brancher
  • Il y a en tout 34 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible, 33 Invités et 1 Bot   [ Administrateur ]   [ Modérateur ]
  • Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 311 le Sam 21 Juil 2012, 20:22
  • Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun
    Bots : Google
  • Ces données sont basées sur les utilisateurs actifs des cinq dernières minutes
  Connexion
Nom d'utilisateur:
Mot de passe:
Se connecter automatiquement à chaque visite