Délivrance( suite du texte je m'en vais)

Enfin la mort est venue me chercher; Un 23 décembre, 2015, au petit matin Mais avant, elle m’a fait un cadeau M’a montré, comme un film au ralenti Mon enfance, entourée de ma mère, mon père, et mes trois frères. Les rires, les nombreux Noëls, les vacances au soleil, à la neige Puis à 16 ans, ou je suis partis en Inde Et les autres voyages que j’ai faits... Puis, les sorties avec les plus belles filles À boire, à fumer, à séduire... à coucher... Mon fils qui a aujourd’hui 23 ans D’une première union Ma fille qui a aujourd’hui 16 ans D’une deuxième union Et qui continue sa vie auprès de sa mère... Ma foi, j’ai eu une enfance heureuse; Une adolescence, pleine de rebondissement Une vie d’adulte avec ses comme ses bas! Mais je serais toujours là! dans le coeur et l’esprit de ma famille Et de mes amis... La mort est enfin venue me libérer Tel un pansement cicatrisant mes douleurs... Je n’ai plus peur... De mourir... Je vous aime tant aussi....

caressedesyeux
Mer 11 Déc 2019, 14:29 par caressedesyeux sur Mille choses

Ma sage , pas sage

On dit de ma sage pas sage, qu’elle aurait un beau plumage,qu’elle fait des ravages, que ses yeux pétillent, comme des bulles de champagne, que sa frimousse est pleine de tache de rousseur que le marchand de sable aurait parsemé, chaque soir dans son lit... pour la rendre un peu plus jolie...

On dit que ma sage chipie se pare d’une petite robe noire
Laissant entrevoir des bas couture noirs en nylon
Qui en ferait perdre plus d’un la raison
Perchée sur des talons
Couleur noir charbon....

On dit que ma sage , coquine
Est une mutine assoiffée de visiter le monde
Ne sait pas tenir en place!
N ’essayant même pas de la retenir
Sinon elle risque de partir.....

On dit que ma sage , aime la vie
Que très souvent elle rit
Qu’elle se transforme en femme fatale
Ou bien se la joue garçon...
Trois p’tits tours et puis s’en vont....
Lun 29 Fév 2016, 11:31 par caressedesyeux sur L'amour en vrac

Rouge-bouteille

Elle était là, posée devant moi. Elle était là, sur la table, aux trois-quarts vide de son liquide translucide dans lequel allaient cogner les rayons du soleil pénétrant par ma fenêtre pour s’y réfléchir et se pâmer sur le plafond blanc avec des allures de fantômes.
Je la regardais, amorphe, la vue trouble, la tête ballante, la bouche mollement ouverte et pâteuse, affalé sur mon lit, dos au mur, une canette à la main au bout d’un bras pendant dans le vide. Je la contemplais, je l’admirais, je la vénérais comme une déesse.

Pour que je puisse y goûter, pour que je puisse me prosterner, fallait que je termine l’autre. C’était mon rituel, c’était mon culte : alterner. J’alternais, je ne faisais que passer le temps à permuter entre l’une et l’une des autres. J’alternais entre le verre translucide et les petites bouteilles vertes. Je permutais jusqu’à ne plus pouvoir continuer, jusqu’à m’écrouler.

Mais je préférais encore ne pas sombrer dans ce sommeil terrible où il n’y a plus que les cauchemars pour te ramener à la réalité. Ce que je préférais, c’était en venir là où j’allais devoir m’exprimer. Je le sentais venir ce moment, je le sentais monter en moi comme une plainte de mon corps, un rejet, un dernier sursaut de désespoir où il repousse l’ennemi, lui, mon corps, de toutes les forces qu’il lui reste, qu’il parvient à réunir. Ça s’annonçait quelque part au fond de ma sale gueule, là où s’articulent les mâchoires, à la base de la langue, sous la naissance des oreilles. Ça sécrétait, ça avait un goût amer. Ça venait à ce moment où tu peux plus fermer les yeux, où tu peux plus non plus les ouvrir, où tu peux pas fixer un point quelque part sans que cela soit pire encore. Alors tu les balades, tu les bouges tes yeux, tu te forces à ne pas les croiser, tu cherches des parallèles. Tu ouvres très fort tes paupières, tu les fermes très fort, tu te les frottes, mais plus rien n’y fait. Et puis ça sécrète encore plus, ça devient encore plus amer, et là faut que tu bouges.
Alors je bouge. Je bouge un bras, je le traîne. Je bouge une jambe, je la tire. Pour pas changer, je me ramasse sur le sol, la gueule par terre, l’esprit embrumé, étalé sur la moquette parmi les canettes sur lesquelles je roule. Je roule et je les repousse. Je les repousse au loin, d’un grand geste circulaire, au ras du sol. Y’a leurs cliquetis inénarrables quand elles s’entrechoquent, ce putain de bruit qui te vrille le crâne au moment où tu commences à baver, où tu retiens le volcan.
Et je me traîne. Je rampe. Y’a plus que mes bras qui soient encore capables de me tirer. Alors je me tire. Je me tire et je retiens. Et ça dure, sur des distances interminables, et c’est long.
Mais enfin j’y arrive, j’atteins l’endroit. Je m’y porte. Je m’y porte et c’est crâde. C’est crâde et ça monte pire encore. Y’a des restes de bouffe, des petits morceaux collés un peu partout, qui y ont séché. Et puis j’ai pas mal pissé à côté aussi ; la bière ça fait pisser. Et la pisse, ça colle aussi. Ça laisse des traces jaunâtres sur lesquelles vient se coller la poussière. Y’a le tartre, mais le tartre c’est rien. Et y’a le pire. Y’a ces traces de merde, de merde liquide qui a séché aussi. Ça sèche aussi. C’était liquide et puis ça a séché. C’était liquide parce que je bois beaucoup plus que je ne mange.
Et puis ça pue aussi. Ça pue parce que je fais exprès de pas toujours la tirer, la chasse.
Et puis c’est là. Ça s’accélère d’un seul coup. Alors je tire sur mes bras, je tire sur mon cou, je plonge la tête. Et c’est là.
Ça part avec un bruit horrible, un truc inimitable. Ça a un goût dégueulasse aussi, surtout sur la fin parce qu’à la rigueur c’est jouissif au début. Là, j’y mets toute ma haine, j’en ai les yeux pleins de larmes. Je gémis, je crache, je racle, je crie, je hurle.
Et ça se calme, par petits spasmes. Je sens qu’il y en a encore. Je me fous le doigt dans la gorge et je l’appelle, je l’attire, je l’extirpe, j’emmène des bouts de peau avec. Je vomis.
Et puis je m’affale, je m’écroule encore, une fois de plus.


* * *

Mais là, ce beau jour ensoleillé, je n’y étais pas encore. Pourtant, c’était proche. C’était très proche.
Alors je la fixais, elle, posée devant moi. Elle était là, sur la table, aux trois-quarts vide de son putain de liquide translucide dans lequel cognaient les rayons du soleil pénétrant par ma fenêtre pour s’y réfléchir et se pâmer sur le plafond blanc avec des semblants d’éternité.

J’ai balancé la canette terminée en travers de la pièce. J’avais encore cette force-là. J’avais encore cette force-là parce que ce n’était pas encore le bon moment, le moment d’aller vider ma haine... et le reste. Pourtant, ça tournait. Ça tournait, et ça y mettait de l’ardeur.
J’ai réussi à décoller et à l’atteindre, du bout de mon lit. Du bout de mon lit j’avais juste qu’à tendre le bras. Je me suis versé sa merde incolore, son poison obscur, et j’ai regagné le mur pour m’y adosser. Il était presque l’heure. Fallait encore résister. Ces putains de gorgées à m’imbiber ça allait m’aider. Il le fallait.

J’ai reconnu son pas. J’ai reconnu le bruit de ses pas dans le couloir, ce pas régulier, décidé. C’était sa signature.
Y’a eu le bruit de la clé dans la serrure, les deux tours, comme au ralenti, la poignée appuyée, la porte qui s’ouvre. Y’a eu les clés retirées puis posées sur le meuble à côté.
J’ai entendu le sac laissé tombé à terre puis le manteau accroché.
Et j’ai souri.

Y’a eu encore deux pas, puis elle.
Car elle était là, debout devant moi. Elle était là, en face, aux trois-quarts habillée de ses fringues ridicules sur lesquels allaient cogner les rayons du soleil pénétrant par ma fenêtre pour y être absorbés par sa graisse et lui donner des reflets de bibindom à se pâmer sur une piste de danse avec des allures de grandes dames qu’elle ne serait jamais.
Je la regardais, amorphe, la vue trouble, la tête ballante, la bouche mollement ouverte et pâteuse, affalé sur mon lit, dos au mur, les mains moites au bout des bras pendant dans le vide. Je la détestais, je la haïssais, je la maudissais comme l’enfer.

Elle m’a fixé.
Elle a posé sur moi son regard de dédain, son putain de regard de dédain.
Je savais, j’étais qu’une merde, qu’une putain de merde. Peu m’importait...
- T’as encore bu ? elle s’est confirmée toute seule.
La merde.
- T’es qu’une merde ! elle a ajouté tout bas.
Le dédain.
- Tu me dégouttes ! Tu me répugnes !
Et la haine.

Ils étaient loin les "Bonsoir mon bébé" !

Elle est repartie chercher son sac. Elle est revenue. Pendant qu’elle y furetait après ses cigarettes, elle a encore posé sur moi son putain de dédain, ses pauvres yeux verts maquillés de son ridicule bleu à deux francs, un vert bouteille et un bleu sac poubelle. Sa sale gueule... Ses sales lèvres... Son putain de parfum au patchouli qui me faisait encore plus tourner la tête que toute la merde que j’avais jamais ingurgité.
Son petit jeu allait commencer.

Elle s’est tiré une chaise et y a posé ses grosses fesses. Elle s’est allumée une cigarette qu’elle s’est mise à fumer tranquillement, à la manière des grandes dames qu’elle ne serait jamais, un coude posé dans une main, avec le bras en l’air, en suspend, toute à réfléchir, toute à se creuser le crâne à ne me trouver ce que de toute façon elle ne faisait que répéter jour après jour, immuablement, égale à elle même, fidèle à ses sales habitudes.
- Alors, bitte molle, t’as fait qu’ça toute la journée ? T’as pleuré ta maman en buvant un bon petit coup ? T’as encore tellement bu que tu pourras plus bander ?
J’exécrais sa voix, sa pauvre voix nasillarde de pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché de pauvre petit quartier dans lequel elle m’avait ramassé.
- Il est malheureux le petit chéri ! Faut pas t’arrêter ! Faut pas te gêner parce que je suis revenue ! Allez ! elle s’est énervée en grinçant des dents.
Et puis elle m’a balancé la bouteille. Une fois je me la suis prise en pleine gueule. Ça l’a fait rire. Ça l’a fait rire de son putain de sale rire de pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché qui rit quand son gros plat de lard de grosse vache de patron vient lui peloter ses grosses fesses quand elle fait exprès de bien se pencher en avant parce que Mademoiselle, Mademoiselle la pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché espère de l’avancement, une promotion, monter en grade.
"Tu peux toujours aller te faire baiser, grosse merde !" j’ai pensé en souriant en débouchant l’objet. Elle a cru que je souriais pour la remercier pour la bouteille. Elle était conne en plus !
J’ai bu, j’ai avalé une grande gorgée.
- Elle est contente ma petite bitte molle ? Elle a bu son petit coup ?

Et là, son regard qui se transforme, ses petits yeux méchants. Et puis elle a chopé une canette vide qui traînait sur la table. Et puis elle me l’a lancée en pleine face. Et puis la bouteille m’a cogné la tête en même temps que ma tête a cogné le mur derrière. Putain que ça faisait du bien ! Ça m’a arraché un gémissement à éjaculer tout de suite et lui en foutre plein sur sa sale gueule.
- Espèce de petit enculé ! elle a craché.
Et puis son visage s’est éclairé.
- Et peut-être même que c’est ça qui te plaît ! Peut-être que c’est ça que tu aimes : te faire enculer ! T’es peut-être qu’un sale petit pédé ? Hein ? T’es qu’un pédé, hein ? C’est ça, hein ? T’aime te faire enculer ?
Et puis elle a éclaté de rire comme une grosse vache. Ça faisait trembler toute sa graisse, ça la faisait vibrer comme son vibromasseur qu’elle s’enfonçait tous les soirs les jambes écartées en face de moi en gémissant, en bavant comme une grosse truie qu’on n’aurait jamais voulue bouffer tellement elle ressemblait plus à rien.

Et puis elle s’est levée. Elle s’est levée poussant de ses gros bras aussi gros que mes pauvres jambes. Elle s’est approchée de moi, les mains sur les hanches, la haine dans les yeux. J’ai senti son odeur, sa putain d’odeur âcre de sueur, sa putain d’odeur âcre de transpiration que son putain de patchouli venait sucrer à me faire vomir. Elle a approché son visage du mien.
- Tu me dégouttes ! Tu me répugnes !
J’ai eu un haut le coeur. Elle l’a remarqué. Ça l’a énervé. Je l’ai vu pivoter sur la droite, tendre son bras, prendre son élan et revenir très vite sur la gauche, ouvrir sa main, sa grosse main de sale petite caissière de sale petit supermarché qui s’est abattue sur moi, sur le côté de mon visage, m’envoyant voler au bord du lit, avec le vide en dessous et pas une seule prise dans l’air.
Je me suis étalé sur le sol, la tête en avant, les pieds encore sur le lit.
- Sale petit merdeux !
Elle a chopé mes jambes et les a envoyées rejoindre le reste.
- Sale petit pédé !
Et puis elle y est allée du pied, frappant de son escarpin de Cendrillon dans lequel elle débordait, où la chair semblait vouloir s’écouler sur les côtés comme si, moins conne qu’elle, elle voulait d’elle-même quitter ce corps de merde et essayer de former quelque chose de moins ridicule à côté.
Elle a frappé, elle a frappé encore, visant mon ventre. Elle y allait gaiement de ses coups de pieds et de ses insultes, frappant mes bras repliés pour un tant soit peu me protéger : pur réflexe !
Et j’ai eu des le coeur encore, en plus de chaque gémissement à chaque coup.
- Sale petit merdeux !

Et j’y étais. C’était là. C’est monté avec une vitesse hallucinante. C’est parti directe sur la moquette avec un bruit horrible, un truc inimitable. Ça a eu un goût dégueulasse aussi. Et j’y ai mis toute ma haine, j’en avais les yeux pleins de larmes. Et plus elle frappait, plus je gémissais, plus je crachais, plus je raclais, plus je criais, plus je hurlais.

Elle m’a poussé dedans. Elle s’est baissée, pliée sur ses jambonneaux. Elle m’a pris la tête par les cheveux, elle me l’a mise dedans. Elle a frotté la gerbe avec ma tête.
- Vas-y espèce de sale merdeux ! Bouffe là, ta gerbe ! Bouffe là !
Et puis elle a commencé à cogner ma tête contre le sol, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Ma tête entre mes mains. J’avais l’odeur de la gerbe. Je voulais encore vomir, vomir et jouir à ne plus en finir.

Et puis elle m’a lâché. Elle s’est calmée sous mes hurlements. Elle s’est levée. Elle s’est levée poussant de ses gros bras aussi gros que mes pauvres jambes, poussant de ses grosses mains sur ses gros jambonneaux, hennissant comme un cheval.
Elle est retournée lentement vers la chaise.
Je me suis retourné lentement vers elle.
Elle a atteint la chaise.
J’ai vu la bouteille.
Elle s’est essuyé les mains sur sa sale blouse ridicule de pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché.
J’ai pris la bouteille.
Elle a pris une cigarette.
Je me suis levé, poussant de mes petits bras.
Elle l’a allumée.
Je me suis approché d’elle.
Elle s’est lentement retournée.
J’ai pivoté sur moi, tendant le bras, la bouteille à la main.
Alors qu’elle allait s’asseoir, alors qu’elle allait poser ses grosses fesses de sale petite caissière de sale petit supermarché, j’ai vu le doute dans ses yeux, puis l’horreur.
J’ai abattu la bouteille sur le sommet de son crâne, sur sa tête, sur ses sales cheveux gras.
Ça a fait un joli bruit mat un peu creux, un truc inimitable.
Et puis il y a eu le bruit du verre brisé aussi, éparpillé dans les airs.
Et puis il y a eu son corps qui est tombé, mollement, qui s’est affalé sur le sol.
Et j’y suis allé gaiement de mes insultes et de mes coups de pieds.
- Grosse merde ! Grosse salope ! Tu vas payer.
Et j’ai frappé, j’ai frappé, j’ai frappé.
Et puis je me suis baissé, plié sur mes petites jambes.
J’ai pris sa tête par ses cheveux où poissait déjà le sang, je l’y ai mise dedans. J’ai frotté les bouts de verre éparpillés avec sa tête.
- Vas-y espèce de grosse vache ! Bouffe-les, les bouts de verre ! Bouffe-les !

Le verre en était rouge de sang !
Mar 16 Fév 2016, 18:43 par B-Lolo sur L'amour en vrac

Délivrance



Délivrance...

Enfin la mort est venue me chercher;
Un 23 décembre, 2015, au petit matin
Mais avant, elle m’a fait un cadeau
M’a montré, comme un film au ralenti
Mon enfance, entourée de ma mère, mon père, et mes trois frères.
Les rires, les nombreux Noëls, les vacances au soleil, à la neige
Puis à 16 ans, ou je suis partis en Inde
Et les autres voyages que j’ai faits...
Puis, les sorties avec les plus belles filles
À boire, à fumer, à séduire... à coucher...
Mon fils qui a aujourd’hui 23 ans
D’une première union
Ma fille qui a aujourd’hui 16 ans
D’une deuxième union
Et qui continue sa vie auprès de sa mère...
Ma foi, j’ai eu une enfance heureuse;
Une adolescence, pleine de rebondissement
Une vie d’adulte avec ses comme ses bas!
Mais je serais toujours là! dans le cœur et l’esprit de ma famille
Et de mes amis...
La mort est enfin venue me libérer
Tel un pansement cicatrisant mes douleurs...
Je n’ai plus peur... De mourir...
Je vous aime tant aussi....
Jeu 24 Déc 2015, 11:47 par caressedesyeux sur L'amour en vrac

La colombe ou la liberté, en destinée

L’amour en vrac? c’est le mot clé de ce texte, l’amour, notre amour est en vrac.
On vit dans un monde de putes, je suis bien d’accord avec ce concept.
Et car on vit dans un monde de putes, l’argent régit le cœur de plus vils d’entre nous.
Pauvre riche, l’argent nous a séparé.
c’est ce qui m’a fait pleurer.
je n’ai pas pleuré de te perdre ou de déception, ça j’en ai l’habitude et je ne pleure plus pour personne car je me suis fortifiée.
Ce fut une obligation dans mon cursus, et mon parcours me l’a permis.
J’ai donc un cœur tendre, sensible, ouvert, tout le temps amoureux, mais désormais bien accroché.
J’ai été programmée pour aimer, programmée pour ne plus sombrer.
Je ne ferais aucune polémique ni aucun débat sur le sujet, ni sur nous deux.
Si je t’écris ce soir je ne sais pas vraiment pourquoi ni ce que j’en attends, ou si je sais, juste me soulager de ces douleurs qui nous ont gagnées.
des malentendus, des discordes, tout ce qui tue l’amour.
Tout ce qui a tué mes sentiments.
Maintenant la haine a remplacé mon amour pour toi, et ce n’est plus de l’amour mais du mépris, de la colère, de la rancune aussi.
Me venger n’est pas au programme, mais combien tu vas payer, ça je sais que tu vas le regretter, tandis que je n’aurais aucun regret.
Un jour tu te diras "ah oui elle avait raison, je réagis trop tard et ne comprends que maintenant, et je regrette: elle me manque etc."
et tu ne seras pas le premier, car dans le genre talent précurseur, j’ai le premier prix et j’ai de l’avance sur toi.
je sais avant toi, ce qui advient, sans ne savoir l’avenir pour autant.
quand je te lis, je n’y comprends rien, ton style est dépareillé, tes mots sont dé-variés, ton cœur avarié...
tu parles d’amour comme on parle du malheur et ça me donne la nausée avant même d’avoir goûté au plat...
tu pourras me rendre tout l’argent que tu me dois ça n’achètera jamais l’effacement de ma peine.
de la peine oui que du matériel nous sépare mais pas étonnant quand je vois que tu me prends pour ton objet.
moi je n’ai qu’un objet c’est les droits de l’homme, les droits de la femme, le droit des enfants, le droit des victimes, et le droit des malades à la dignité.
je me rassemble à quelques bénévoles pour venir en aide à des pauvres gens que cette société a voulu réduire à néant et au silence des plus humiliants.
Humiliation oui, quand au silence se réduit la peur, et quant à la peur se substitue l’angoisse aux tripes.
Trop de salopes courent les rues, font les trottoirs à la recherche du malheur perdu.
Stérile est ce désir suspendu au fil des désillusions.
Puérile est le caprice de l’enfant sous couvert de souffrance donne l’illusion à l’adulte devenu grand qu’il existe.
Je déteste ce que tu fais de moi: je t’insulte à tout va, je t’en veux ou pas, plus ou moins, peu importe il est trop tard pour discuter.
Raccrocher au mieux, parler à un répondeur, pour se déverser des ses non-dits.
Quelle arme brise l’indifférence?
à l’indifférence répondre par l’indifférence et surtout ne jamais verser une larme.
si je pleure ce sera pour la juste cause, pour la noble cause, pour ce monde pourri, qui donne le dégoût, même les rats n’aiment plus cette vie.
avant on parlait d’avenir, pour cette terre, ce jour on ne parle plus que de la sauver...
notre planète, ô terre-mère, pardonne les humains de leur débilité.
pardonne l’humanité d’être aussi stupide que la stupidité.
pardonne nous d’être si petits, si fragiles, si insolents et pour les pires si ingrats.
pardonne nous, car nous sommes foutus.
nous ne sommes plus de ce monde, nous errons, nous traversons notre temps, nous tuons le temps, nous bouffons la vie, nous sombrons...lentement dans ce noir...
dans cette guerre qui nous assaillit, dans la haine, non dans l’erreur mais dans la faute.
la faute de ne plus être solidaires, la faute aux égoïstes, à l’égocentrisme, qui laisse l’autre crever pour ne pas l’aider.
volontairement, certains nuisent à autrui, juste par méchanceté gratuite, et ça, c’est encore pire que la malhonnêteté.
C’est lâche et sournois.
voilà tout ce que tu m’inspires, du noir, et du noir, et encore du noir.
un peu de rouge mais juste pour le sang.
la sang du christ, le sang de ces enfants assassinés au nom d’une religion, le sang dans ton assiette, quand ta viande est saignante...
le sang, voilà ta seule couleur.

Les larmes elles n’ont pas de couleur, elles sont transparentes.
Elles sont translucides, on y voit à travers.
On y voit quoi, du cinéma ou ce qu’on a dans les veines.
Pleure un bon coup, une bonne fois pour toutes, une bonne dépression et après ça ira mieux, crois moi tu ne pleureras plus pour rien.
ah oui, pourquoi pleurais-tu déjà?
car selon toi je te devais quelque chose?
ah bon depuis quand l’amour se doit?
on peut devoir de l’argent mais devoir de l’amour, j’ai jamais vu ça.
à part dans un mariage ou à la limite dans un couple et encore, l’amour n’est pas un devoir mais un état incontrôlable et jamais acquis oui je sais tu n’aimes pas quand je dis ça mais c’est vrai.
oui je sais tu n’aimes pas la vérité.
alors tu veux que je t’en balance un peu de réalité? histoire de réveiller tes neurones qui sont fatiguées mais tiennent des nerfs?
la réalité c’est que j’étais en train de tomber amoureuse de toi, je t’ai aimé, puis après ça me passait un peu tel un coup d’amour éphémère car cela ne marchait pas.
Puis tu revenais, donc à nouveau j’espérais.
à chaque fois je t’aimais un peu plus, je te découvrais, et tu me surprenais.
tu étais comme j’attendais, tu faisais ce que je voulais, enfin à peu près car comme je viens de le souligner du début de notre rencontre à la fin il y a eu des et des bas.
et ce n’est pas parce que je me suis libérée que deux mois après non, c’est car, cela n’allait pas.
tu ne faisais pas ce que je souhaitais, alors je me dispersais j’allais voir ailleurs sans vraiment aller voir ailleurs, mais comprends que mon ressenti partait dans tous les sens.
j’étais perdue et déstabilisée et tu sais pourquoi?
parce que tu n’étais pas là près de moi.
tu étais là, tu me montrais indirectement ton attention et intérêt mais pas vraiment.
tu attendais tout de moi, que je fasse tout, tu me laissais tout te donner, sans lâcher ne serait-ce qu’un aveu.
Tu ne me disais pas que tu m’aimais, tu ne me montrais pas tes sentiments et je souffrais.
tu me laissais seule, le soir, la nuit, le jour, aux repas.
tu me laissais tout faire toute seule, faisant mine de me soutenir mais me laissant bien galérer.
tu te foutais de si j’avais à manger, si j’arrivais à manger, tu te foutais de moi.
tu ne te rendais pas compte de mon mal-être avec toi, du malaise, et du manquement.
je n’étais pas heureuse, et dans la durée.
tu voulais limite que je dorme par terre, tu te moquais que je dorme dans un lit ou dans un canapé comme une pauvre fille.
tu te foutais de m’envoyer au bagne, de me rabaisser car tu te sens toi même dans l’infériorité intellectuelle et que tu peines à comprendre mes collègues et moi.
tu voulais que je supporte tes enfants alors que déjà toi je ne te supporte pas.
je t’ai dit de rester avec tes gosses, et ce n’est pas méchant, mais je ne me vois pas avec tes gosses et toi vu les conflits entre nous deux.
déjà qu’à deux on se dispute alors former une famille harmonieuse est carrément impossible.
il n’y a aucune crédibilité à notre union et pourtant si je t’écris là encore c’est bien que j’étais sincère et que je t’aimais
car pourquoi écrire autant à quelqu’un dont on se fiche?
à ce point, tous ces mots là, ils veulent bien dire quelque chose même si ce n’est pas la quantité qui signifie tout?
pourquoi autant, de choses à te dire et toujours rien à te dire.
car te dire c’est parler à un mur, et ne rien dire, c’est impossible après tout ce qui s’est passé
mes potes me disent de ne pas me prendre la tête, mais c’est dur, de ne pas se prendre la tête, avec tout ce que tu me fais subir
tu m’as martyrisé et je le maintiens encore devant témoins.
tu voudrais que j’oublie que je pardonne et te laisse une seconde chance
que je te dise que tu es prêt.
je sais que ton père t’a manqué enfant et que tu as eu des remontées de souvenirs à ce sujet quant on s’est connus mais ce n’est pas une excuse à tes mauvais gestes à mon égard
le pardon n’a pas de prix, le pardon n’a pas de prix
pour te pardonner il me faudrait des milliers de mots doux réparateurs dont tu es bien incapable
tu ne comprends même pas mon rejet
tu crois que je me suis foutue de toi, que j’ai juste voulu profiter ou du moins me moquer de toi sans rien partager de réciproque alors que c’est totalement faux et c’est pourquoi je te dis que tu te trompes
j’étais vraiment prête à m’investir et à construire
à aller jusqu’au bout des choses avec toi
j’avais envie de toi
j’étais dans mon lit allongée vulnérable à tes formes, à tes lèvres et à tes mains
j’étais sous ton emprise et je t’attendais
j’étais heureuse de t’avoir trouvé
je te pensais mature, et avenant, attentionné, sensible, gentils...
je te pensais quelqu’un de bien.
je n’attendais qu’une chose que tu me rejoignes que je te donne la clé, de chez moi, ou bien que tu me la demandes donnée par avance
je n’attendais qu’une chose, que tu viennes, que tu me prennes dans tes bras
que tu me parles, avec ton corps si ta voix avait un bug
avec tes lèvres pour me dire je t’aime
je voulais que tu viennes là me rassurer, me sentir en sécurité contre toi quand je m’endors
je voulais me mettre en boule sous nos draps et ne plus jamais te quitter
je voulais faire un monde autour de toi, telle une protection, un bonheur entretenu, je me voulais parfaite pour toi, je voulais tout faire et tout le temps pour toi
je me levais le matin j’allais travailler pour toi
je voulais gagner beaucoup d’argent et toujours plus pour que tu sois heureuse car même si l’argent ne fait pas le bonheur je voulais pas que tu te soucies pour tes enfants et les nôtres ( j’en voulais avec toi ) de l’aspect financier
je voulais que si l’on ne travaille pas pour la gloire, qu’on travaille pour être riches, et la gloire viendra avec ou inversement
je voulais te couvrir d’or, et surtout d’amour, pour ne jamais que tu pleures
j’ai sans doute voulu trop te gâter mais je ne peux m’en vouloir si tu en as fait un caprice
je voulais que tu sois fier de moi, que nos enfants soient fiers de leurs parents, de leurs métiers, car comment me sentir une bonne mère si mes enfants ne sont pas fiers de moi?
je ne voulais pas d’un père ou d’une mère ni pauvres ni malheureux
je voulais le bonheur, tout simplement apprendre à s’aimer au fil du temps un peu plus chaque jour
une vie simple, sans préjugés, sans jugements, sans jalousies, sans envies déplacées...
et au lieu de ça la vulgarité a remplacé la douceur, et le langage soutenu
on n’a plus que le mot pute à la bouche quant on a les boules
on sent la violence nous envahir et on a envie de tout casser
de prendre un objet et de le briser
et ça, c’est bien le signe de la fin d’une relation selon moi
quand on a envie de prendre un objet et de l’exploser
puis qu’on se dit pour se rassurer jamais je ne te toucherai toi.
certes jamais je ne te toucherai mais c’est pas l’envie qui m’a manqué donc je préfère tout arrêter oui
je ne suis pas de celle qui reste dans ces conditions.
tu me rends mauvaise, mais vraiment quoi et encore je me retiens et heureusement que d’une part ça ne me fait pas ça sans causalité, d’autre part je sais que je ne suis pas comme ça quand je suis amoureuse
je ne suis plus amoureuse par malheur
je ressens encore des restes
des restes néfastes
une pilule mal digérée...
je ne me sens pas en sécurité avec toi, ni dans une relation avec toi.
tu me fais peur car tu as peur et c’est contagieux la peur.
tu as peur donc j’ai peur.
( face à toi pas les autres c’est pour ça que je vais voir ailleurs enfin que j’aimerais aller voir ailleurs car je ne cherche pas non plus )
j’aurais pu choisir n’importe qui pour te faire mourir de jalousie et je ne l’ai pas fait mais la maladie s’en est chargée et t’as fait mourir de jalousie sans que j’ai besoin d’agir
je pourrais me venger sur plein de points et facilement mais ce n’est pas mes méthodes, j’ai des techniques bien plus au point; je veux juste que justice soit faite, et surtout la paix, que tu me fiches la paix
je ne sais même pas pourquoi on se sépare ni pourquoi tu t’es énervé ainsi quand c’est parti en live entre nous, en premier lieu, car depuis je suis énervée aussi dans une certaine mesure que je tempère beaucoup malgré tout, car je sais que malgré ma colère à toute épreuve et mes forces, je suis plus calme que toi
je suis une fausse calme et toi un faux nerveux
tu t’énerves là mais c’est du cinéma ça aussi comme tes larmes.
c’est pas de la colère mais de l’hystérie
et pas de l’hystérie de conversion et l’hystérie tout court.
c’est pourquoi je n’ai plus aucune compassion envers toi
tu ne souffres pas, tu n’es pas malade physiquement, tu es juste pervers et malade sans doute oui, mais pas d’une maladie qui fait souffrir
tu es bien comme ça dans ta vie, tu te relèves aussi vite que tu tombes car tu voles bien bas...
la voilà la vérité!
je deviendrais cynique si je continue trop à dire ce que je pense de toi et sans vouloir te vexer encore une fois je ne dis que ce que je pense en bien comme en mal
toi tu me crois quand je dis du mal mais pas quand je dis du bien.
c’est ça qui est fou.
non?
moi je voulais sortir avec toi, voilà faut être clair, enfin je ne disais pas non car je ne savais pas clairement si un partage était possible tu sais maintenant que ce qui compte n’est pas le désir mais le partage donc l’amour, et que l’amour sans partage n’en est pas, enfin j’espère qu’au moins tu as compris ça.
si je t’ai appris au moins une chose, j’en suis ravie.
voilà je t’ai écrit un roman qui ne changera rien à notre sort désespéré;
je voulais sortir avec toi et au dernier moment tu m’as dégagé mais tu prétends que tu avais une bonne raison ou que c’est moi qui me suis défilée ou je ne sais pas quoi
je ne t’ai jamais dit que tu étais qu’un ami pour moi, jamais, ça aussi tu l’as inventé
j’ai peut être employé ce terme une fois à ton égard car je ne pouvais pas te dire mieux que ça sur ta ligne professionnelle comme ça.
je voulais te dire mon amour en face et en tête à tête donc seule à seul.
je ne voulais pas de tous ces gens dont tu nous entourais
je ne comprenais pas pourquoi tu avais besoin de parler de moi à tout le monde alors que je suis la première et seule concernée
et tout le monde sait mieux que moi ce que tu ressens pour moi car à moi tu ne dis jamais rien
tu es ce silence qui m’exaspère, pas celui des églises, pas celui des églises...
tu ne dis rien ou que de la merde, tu ne fais rien ou que de la merde, je ne sais même plus quand tu as fait un truc bien pour moi, ça doit faire si longtemps.
j’ai mal de voir à quel point je ne te comprends pas, de a à z, et sans parler de normal, je ne trouve pas ça bien
je sais pas tu as cru que je voulais aller voir quelqu’un d’autre alors que je n’ai eu personne d’autre depuis toute cette histoire
je ne sais pas ce que tu croyais
que je pensais qu’à mon travail, mais il me faut bien travailler pour te satisfaire, voudrais tu d’une femme sans profession?
c’est ça pour mère de tes enfants que tu veux? ou tu veux que nos enfants soient fiers de moi et de mon travail?
c’est pas pour moi et t’oublier que je faisais tout ça c’était pour nous et notre avenir
pour que notre couple soit stable comme nos emplois
je ne voulais pas faire passer le travail avant ni le reste avant mais tout passait comme priorités pour moi
car si je suis mal dans mon travail comment je pourrais être bien avec toi ou dans ma vie?
c’est mon épanouissement.
je voulais travailler avec toi en couple en plus donc bon je pense justement que je sacrifiais une partie de mon travail pour toi et pour tout partager et travailler avec toi
qui a fait des efforts et sacrifices pour me rapprocher de toi
qui a renoncé à une partie presque majeure de son emploi du temps
qui s’est rendue libre et sans jamais te faire sentir que tu étais de trop dans ma vie
qui a fait une place pour toi à mes côtés
qui bordel qui?
je ne trouve plus les mots non avec toi, et je n’y capte rien et vu que tu ne t’expliques cela restera un malentendu dans ce bas monde où l’on n’a plus de facilités à détruire qu’à construire...
c’est ce qui est triste, je suis en vrac, comme notre amour, tout part en vrille, ça part en couille, mes textes donnent la gerbe car c’est la merde....
comment te dire hein que toi sans moi ça veut dire quoi?
putain pourquoi on complique toujours tout dans cette putain de vie de merde, hein pourquoi?
ce serait si simple de se boire un petit café, de se dire ce qu’on pense et de se réconcilier, même si l’on doit en venir aux faits et donc soit se mettre ensemble soit oublier cette idée.
je n’arrive plus à aimer, enfin, je n’arrive plus à t’aimer
tu dis que tu m’aimes mais tu me maltraites alors je me dis que ta vision n’est pas la mienne
que nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes
un jour d’ailleurs le jour où tout s’est effondré, tu m’as dit nous n’avons pas les mêmes attentes et je n’ai pas compris pourquoi
maintenant je me dis que tu pensais que je ne voulais pas de toi
et je ne sais pas pourquoi tu pensais ça
ensuite concernant la fidélité, il y a bien longtemps que je suis fidèle, et ça aussi j’ai appris à gérer une situation sans tomber dans ce panneau, dans lequel on peut facilement s’adonner quant on n’a pas eu le bon coach à un moment dans sa vie.
c’est pour ça que je suis célibataire, entre autres, car je ne me vois pas encore fidèle à quelqu’un alors que je n’ai personne forcément comment pourrais-je être fidèle célibataire?
je ne trompe personne forcément car je n’ai personne
je suis seule et par choix, j’ai quitté mon conjoint car ça n’allait plus et je n’ai aucun regret
vaut mieux être seule que mal accompagnée, je dis non merci à la banalité
je dis non merci aux mensonges
je dis non merci aux enfers, et aux cauchemars, je dis non merci à tout ça
alors je suis seule oui, seule pour être libre de m’ouvrir enfin à la bonne personne un jour ou l’autre
demain, ou un peu plus loin, devant, l’horizon n’est pas tracé, l’horizon nous attend vierge et disposé à nous combler
je suis amnésique du futur, car je ne me souviendrai que du bon, que de celui que je garderai pour toujours.
ce ne fut pas toi, dommage, j’aurais bien aimé ne pas me tromper, ne pas nous tromper, ne pas se tromper, en ce sens là oui je te l’accorde nous nous sommes bien trompés.
nous avons cru changer le monde, nous avons cru trouver en l’autre ce qu’on cherchait, et en revanche nous avons souffert...
si dieu existait, il ne laisserait pas ça se passer, ou bien alors il existe et forme le destin.
tu n’es donc peut être pas destiné.
la liberté, je la concède contre un mari,

je marie ma liberté à mon futur mari.
que j’aime par avance forcément.
comment pourrais-je ne pas l’aimer?
on ne se marie pas pour se marier, enfin pas de nos jours, et pas lorsqu’on est normalement constitué
on se marie par amour, par engagement, car on pense avoir trouvé la bonne personne, et surtout car on se sent prêt
voilà la vérité
je n’ai pas d’enfants et que dieu m’en préserve tant que l’amour ne sera pas au rendez-vous et tant que la haine avortera mes enfants.
Ven 20 Juil 2012, 23:53 par inlove sur L'amour en vrac

Une guerriere

Assis, ce matin, à la terrasse de ce café, je me sens serein et je goutte la calme tiédeur de cette matinée qui n’a pas encore commencé. Hier soir, je me suis couché tôt, refusant de ne pas éteindre la télé après le journal. Je ne fume plus, et j’ai réussi à ne plus boire à l’ivresse, même légère. Quand je me suis levé, je me sentais propre de l’intérieur, plein d’une énergie que je ne suis pas sûr n’avoir jamais vraiment eu. Je suis parti à pieds vers le centre du village, à l’heure où l’on est sous sa douche. J’étais heureux de mes choix, je n’avais plus peur de vieillir, avec cette impression au cœur que tout est encore possible, comme quand j’étais l’adolescent au cheveux noirs et bouclés, qui posait pour sa première carte d’étudiant, regardant confiant l’avenir au travers de l’objectif les yeux arrogants et posés comme un air de défi. Ce matin, j’étais ce jeune homme vert, à la peau douce, au visage sans mollesse.
Le ciel est clair, le vent a chassé les nuages. La journée commence dans la douceur. Je regarde la rue animée par les artisans qui rejoignent leur chantier. Je tourne la cuillère dans ma tasse de café, ne sachant ou la poser. Le patron du bistrot, derrière son comptoir est occupé de mille taches dont j’ignore le sens. Un vieux, au visage de parchemin est absorbé par la lecture de la rubrique hippique d’un journal qu’il a sorti de la poche intérieure de sa veste. Le temps passe sans but avec lenteur et je n’ai pas encore porté la tasse à mes lèvres. J’attends, et pourtant je sais que bientôt je me lèverai pour reprendre le chemin de ma location. On se croirait comme en Afrique, ou dans le sud de l’Espagne, quand la chaleur écrasant l’air, immobilise la vie.

C’est à ce moment que je l’ai vue passer devant moi. Habillée court, chaussée de talons , elle m’apparaissait dans la minceur triomphante de celles pour qui leur silhouette est le fruit de l’entreprise d’une vie. Elle marchait en roulant ses fesses, le regard fixé vers la boulangerie. Je me suis senti attiré vers elle, ne pouvant détacher mes yeux de ce cul hypnotique. Quand elle n’était plus là, j’avais son image encore au fond de mes yeux. Qui était donc cette femme ? Il ne faut pas être devin pour imaginer qu’elle devait porter un lourd bagage psychologique. Je me sentais à la fois amusé et excité par cette poupée de cinquante ans, qui pour être certaine d’accrocher le regard des hommes avait du passer plus de deux heures à s’apprêter dans le silence de sa salle de bain afin de se présenter dans les atours les plus caricaturaux de la féminité, simplement pour aller chercher son pain.

Elle exprimait une telle volonté d’être séduisante, qu’elle en devenait émouvante. Je l’imaginais fragile et inquiète, passant probablement le plus clair de son temps à scruter les signes de l’âge, qu’elle tentait avec obstination d’endiguer méthodiquement. Elle avait la chance d’avoir su garder la finesse de sa silhouette, conservant un corps fin et musclé qu’elle devait mettre en valeur pour que l’on oublie de regarder son visage qui, malgré sa science du maquillage ne pouvait plus faire impression. Dans l’excès de l’obsession de son apparence, elle en faisait trop. Vêtue comme une chasseuse, elle avançait d’une démarche étudiée, uniquement attentive aux regards qui se posaient sur elle. Je l’ai sentie blessée, comme une femme qui a pris la décision de se donner les moyens de refaire sa vie. Chez elle, la fêlure allait au-delà de la simple campagne de séduction. On sentait que son corps était le terrain d’un champ d’une bataille qui se livrait quotidiennement. Elle refusait, elle niait, elle luttait. Elle savait qu’il ne lui restait que peu de temps avant que les brèches ne soient trop nombreuses pour colmater les fuites toujours plus puissantes, qu’elle scrutait chaque jour, que bientôt elle ne saurait plus endiguer. Elle craignait ce jour, refusant d’y penser, mais investissant dans sa lutte chaque instant de sa vie. Cet instant arriverait trop tôt. Vaincue par le temps, dans sa solitude désœuvrée, Elle n’aurait plus alors de but et n’aurait plus qu’à contempler ses souvenirs au hasard des albums de photos, se remémorant le temps où elle faisait encore se retourner les hommes. Ce jour arriverait trop tôt, le temps où elle ne serait plus qu’une vieille au statut de beauté déchue durerait trop longtemps.

Perdu dans mes divagations, je la vis repasser. Le vieux leva la tête et l’observa en affichant un sourire gourmand. Il ne put s’empêcher de lancer une remarque salace, sur ses fesses et ses jambes. Ce vieux crabe, qui ne devait pas être plus vieux que cette guerrière la considérait comme si elle lui devait quelque chose. Elle au moins se battait, tandis que lui avait depuis longtemps abandonné tout espoir de paraitre. Il avait parlé suffisamment fort et elle était assez proche pour entendre sa parole crue. Elle avançait toujours en roulant ses fesses, et en dansant sur ses escarpins, sans tourner la tête, fière d’être là dans la couleur de sa séduction outrageuse. Elle savait qu’au moins un regard ne se détachait pas de ses fesses. Elle se sentait inaccessible, excitée par le fait qu’elle nourrirait les fantasmes de ce vieux bonhomme. Moi, je la suivais des yeux, sous le regard complice de mon voisin. Dans la rue un volet s’ouvrait. Une vieille dame, en peignoir arrosait ses géraniums.

J’aurais voulu la suivre, juste pour savoir et aussi m’imprégner de son hallucinante démarche de danseuse. J’aurais voulu lui parler, tenter d’attirer son attention. Mais je savais bien que ce genre de femme ne se nourrit que de la jeunesse. Je payais mon café, et repartais, sous le soleil déjà haut qui m’écrasait la nuque. Je me sentais vieux. Bien loin du jeune homme aux cheveux bruns et bouclés qu’elle aurait tant désiré à présent, qu’elle n’aurait pas remarqué dans sa jeunesse car bien trop vert pour elle.
Lun 28 Mai 2012, 14:26 par francisco varga sur Mille choses

Une guerriere

Assis, ce matin, à la terrasse de ce café, je me sens serein et je goutte le calme et la tiédeur de cette matinée qui n’a pas encore commencé. Hier soir, je me suis couché tôt, refusant de ne pas éteindre la télé après le journal. Je ne fume plus, et j’ai réussi à ne plus boire à l’ivresse, même légère. Quand je me suis levé, je me sentais propre de l’intérieur, plein d’une énergie que je ne suis pas sûr n’avoir jamais vraiment eu. Je suis parti à pieds vers le centre du village, à l’heure où l’on est sous sa douche. J’étais heureux de mes choix, je n’avais plus peur de vieillir, avec cette impression au cœur que tout est encore possible, comme quand j’étais l’adolescent au cheveux noirs et bouclés, qui posait pour sa première carte d’étudiant, regardant confiant l’avenir au travers de l’objectif les yeux arrogants et posés comme un air de défi. Ce matin, j’étais ce jeune homme vert, à la peau douce, au visage sans mollesse.
Le ciel est clair, le vent a chassé les nuages. La journée commence dans la douceur. Je regarde la rue animée par les artisans qui rejoignent leur chantier. Je tourne la cuillère dans ma tasse de café, ne sachant ou la poser. Le patron du bistrot, derrière son comptoir est occupé de mille taches dont j’ignore le sens. Un vieux, au visage de parchemin est absorbé par la lecture de la rubrique hippique d’un journal qu’il a sorti de la poche intérieure de sa veste. Le temps passe sans but avec lenteur et je n’ai pas encore porté la tasse à mes lèvres. J’attends, et pourtant je sais que bientôt je me lèverai pour reprendre le chemin de ma location. On se croirait comme en Afrique, ou dans le sud de l’Espagne, quand la chaleur écrasant l’air, immobilise la vie.

C’est à ce moment que je l’ai vue passer devant moi. Habillée court, chaussée de talons , elle m’apparaissait dans la minceur triomphante de celles pour qui leur silhouette est le fruit de l’entreprise d’une vie. Elle marchait en roulant ses fesses, le regard fixé vers la boulangerie. Je me suis senti attiré vers elle, ne pouvant détacher mes yeux de ce cul hypnotique. Quand elle n’était plus là, j’avais son image encore au fond de mes yeux. Qui était donc cette femme ? Il ne faut pas être devin pour imaginer qu’elle devait porter un lourd bagage psychologique. Je me sentais à la fois amusé et excité par cette poupée de cinquante ans, qui pour être certaine d’accrocher le regard des hommes avait du passer plus de deux heures à s’apprêter dans le silence de sa salle de bain afin de se présenter dans les atours les plus caricaturaux de la féminité, simplement pour aller chercher son pain.

Elle exprimait une telle volonté d’être séduisante, qu’elle en devenait émouvante. Je l’imaginais fragile et inquiète, passant probablement le plus clair de son temps à scruter les signes de l’âge, qu’elle tentait avec obstination d’endiguer méthodiquement. Elle avait la chance d’avoir su garder la finesse de sa silhouette, conservant un corps fin et musclé qu’elle devait mettre en valeur pour que l’on oublie de regarder son visage qui, malgré sa science du maquillage ne pouvait plus faire impression. Dans l’excès de l’obsession de son apparence, elle en faisait trop. Vêtue comme une chasseuse, elle avançait d’une démarche étudiée, uniquement attentive aux regards qui se posaient sur elle. Je l’ai sentie blessée, comme une femme qui a pris la décision de se donner les moyens de refaire sa vie. Chez elle, la fêlure allait au-delà de la simple campagne de séduction. On sentait que son corps était le terrain d’un champ d’une bataille qui se livrait quotidiennement. Elle refusait, elle niait, elle luttait. Elle savait qu’il ne lui restait que peu de temps avant que les brèches ne soient trop nombreuses pour colmater les fuites toujours plus puissantes, qu’elle scrutait chaque jour, que bientôt elle ne saurait plus endiguer. Elle craignait ce jour, refusant d’y penser, mais investissant dans sa lutte chaque instant de sa vie. Cet instant arriverait trop tôt. Vaincue par le temps, dans sa solitude désœuvrée, Elle n’aurait plus alors de but et n’aurait plus qu’à contempler ses souvenirs au hasard des albums de photos, se remémorant le temps où elle faisait encore se retourner les hommes. Ce jour arriverait trop tôt, le temps où elle ne serait plus qu’une vieille au statut de beauté déchue durerait trop longtemps.

Perdu dans mes divagations, je la vis repasser. Le vieux leva la tête et l’observa en affichant un sourire gourmand. Il ne put s’empêcher de lancer une remarque salace, sur ses fesses et ses jambes. Ce vieux crabe, qui ne devait pas être plus vieux que cette guerrière la considérait comme si elle lui devait quelque chose. Elle au moins se battait, tandis que lui avait depuis longtemps abandonné tout espoir de paraitre. Il avait parlé suffisamment fort et elle était assez proche pour entendre sa parole crue. Elle avançait toujours en roulant ses fesses, et en dansant sur ses escarpins, sans tourner la tête, fière d’être là dans la couleur de sa séduction outrageuse. Elle savait qu’au moins un regard ne se détachait pas de ses fesses. Elle se sentait inaccessible, excitée par le fait qu’elle nourrirait les fantasmes de ce vieux bonhomme. Moi, je la suivais des yeux, sous le regard complice de mon voisin. Dans la rue un volet s’ouvrait. Une vieille dame, en peignoir arrosait ses géraniums.

J’aurais voulu la suivre, juste pour savoir et aussi m’imprégner de son hallucinante démarche de danseuse. J’aurais voulu lui parler, tenter d’attirer son attention. Mais je savais bien que ce genre de femme ne se nourrit que de la jeunesse. Je payais mon café, et repartais, sous le soleil déjà haut qui m’écrasait la nuque. Je me sentais vieux. Bien loin du jeune homme aux cheveux bruns et bouclés qu’elle aurait tant désiré à présent, qu’elle n’aurait pas remarqué dans sa jeunesse car bien trop vert pour elle.
Lun 28 Mai 2012, 14:24 par francisco varga sur Mille choses

Pastiche...

Pas vraiment une citation, mais je me suis essayé à l’exercice qui consiste à pasticher (gentiment) une œuvre connue, pour en faire un texte un peu fou...

Je vous livre évidemment la version originale en premier, qui reste la seule à avoir une vraie valeur littéraire... clin



d’après L’albatros , de Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

La version originale :

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

et ma version pastiche :

Souvent, pour s’amuser, des hommes de passage
Draguent des travelos, glabres zozos amers,
Qui rodent, insolents souteneurs de l’outrage,
Dans les allées du bois, tous venus d’outre-mer.

A peine ont-ils posé les mains sur leurs hanches,
Que ces rois du bitume, à cet endroit nombreux,
Se font piteusement trousser comme des manches
Par ceux-là mêmes qui vont se moquer d’eux.

Ces sots dragueurs zélés, comme ils sont moches et veules !
Eux, naguère si , qu’ils se sont rabaissés !
L’un menace bien haut de leur casser la gueule,
L’autre mime, ondulant, leur façon de marcher !

Le macho est ainsi de grandeur dénué
Qui chante la bébête et se rit de la raie ;
L’esprit au ras du sol et l’humour embué,
Le zèle de son gland l’empêche de penser.
Mer 04 Mai 2011, 18:18 par piertiteuf sur Citations

Ainsi font font font les petits bateaux




Ils naviguent sur l’eau,
A la queue, leu leu
Et regardent avec leurs yeux
De merveilleux paysages
ou on leur apprend à être sage en écoutant les mages
Leur narrer de belles histoires....


L’espoir de croire qu’il existe encore de beaux pays
De l’Italie en Syrie
De Tombouctou à Mandchou ...


Ainsi font font font les petits bateaux qui ne prennent jamais l’eau
Qui nous bercent de leur nonchalance, et nous balance de bâbord, à tribord.
Avec nos du cœur.
Ils jettent leur encre,pour quelques temps
Et s’endorment,avec le vent ...


Le chant des sirènes les interpelle
Ces belles qui les ensorcelle,
Et dont ils s’échouent à jamais....


Ainsi font ,font font les petits bateaux, qui naviguent sur l’eau
Sans jamais se quitter.

caressedesyeux
Mar 05 Oct 2010, 11:14 par caressedesyeux sur Mille choses

Pas de calais - fiction amoureuse 1 à 5

1 – La mer

La mer est une mère qui accueuille dans ses bras qu’importe le nom, la race, l’origine ethnique. La mer ouvre ses bras et accueuille les cœurs désamparés et blessés. La mer est généreuse et donne son amour inconditionnel, qu’importe qui la demande et comment.

Je me suis jettée de plein fouet dans ls bras accueuillants de la mer du nord de la Bretagne, espérant et souhaitant que les eaux froides rafraichiraient les brûlures de mon cœur.

Les vagues roulaient comme pour mieux m’accueuillir, elles grondaient un genre de bienvenue rauque et à demi étouffé, mais mon cœur lui, comprenait le doux chant des sirènes.

« Viens, viens à nous cœur éplorée et déplorée, viens que nous te berçions dans nos bras. Nous te ferons oublier tes soucis et tes chagrins. Nous sommes tes sœurs, ta mère, ta confidente. Nous sommes là pour toi, pour appaiser ta peine. »

J’écoutai ces paroles enchanteresses et mes pas, comme guidés par une force indépendante de ma volonté, dirigeaient bon gré malgré le reste de mon corps vers les vagues qui écumaient de passion dévorante. Elles aussi ont aimé. Elles aussi ont un éternel amour déçu.

L’eau était froide. Presque glaciale contre la chaleur intime de mon corps, mais plus j’avançai, plus un bien être indescriptible me prenait et plus l’envie d’avancer plus loin devenait intensément forte.

Il me sembla que la première vague voulait me repousser vers la plage, mais c’était une petite vague immature, et la seconde, plus grande, plus autoritaire et beaucoup plus forte m’attira avec une telle puissance qu’il me fut impossible à ce moment là de reculer, de faire demi tour. La vague suivante confirma les efforts de la seconde et m’entraîna encore plus loin dans la mer houleuse. Soudain, la plage était loin, et la réalisation des efforts qu’il me faudrait pour nager vers la terre sainte et ferme de mes anciens espoirs me fit paniquer. J’étais en enfer et je ne le réalisai qu’à moitié.

Or, la seule et unique chose à ne pas faire en mer est bel et bien de ne pas paniquer. Le corps reprend le contrôle sur les désespérances du cœur et s’agite comme un poisson dans un fillet … ou plutôt comme un triste poulet jetté à la mer. La peur sauvage s’empare des sens, les bras gesticulent, les yeux se ferment, ils refusent de regarder la triste réalitée en face. Les pieds, comme dans un espace aérien liquide, perdent de leur utilité, habitude de milliers d’années acquises chèrement à marchant sur la terre solide gouvernée par une loie gravitationnelle très différente de celle de la mer.

La bouche s’ouvre, avale de l’eau salée, la recrache aussitôt, trop salée, trop froide. Trop.

Là haut, dans le ciel azur, le soleil brille et aveugle, témoin silencieux, caméraman sans équipe de plateau.

Là en bas, l’actrice principale se noie, les éléments sont contre elle, les vagues l’avalent tout rond et elle est presque foutue.

« Est-ce que tu es folle ? »

Il avait hurlé ça à qulques reprises avant que je ne l’entende.

Au début, il y avait à peine la voix lointaine, à demi étouffé par le grondement des vagues. Puis la voix devint de plus en plus présente et claire.

Contact visuel : c’était un homme, un jeune homme, blond, avec des soupçons de rouille tons pastel, délavé. Tout devient délavé après un contact aussi passioné avec la mer. Il nageait vers moi, comme s’il fonçait sur moi. Il répétait sa question, mais je ne répondais pas. De toute façon c’était clairement une évidence : oui j’étais folle. Est-ce qu’une personne saine d’esprit irait s’offrir une petite trempette dans les eaux furieuses et glaciales de la mer ?

2 – L’homme

Un bras solide et déterminé, pour ne pas dire socialement archarné, s’enroula autour de ma poitrine et une force tout aussi déterminée m’attira contre son corps. Une main d’homme solide trouva position sur ma gorge, sous mon menton et comme d’instinc ou d’expérience, poussa mon visage pour le haut – pour m’empêcher d’avaler trop d’eau salée, ce qui par le fait même me força a recracher la dernière gorgée.

Une jolie quinte de toux digne d’une bonne pneumonie me prit et sur le coup je pensais que mon bon Sammaritain avait fait sa part, féliciations, mais que peut-être il était trop tard de toute façon.

« Respire, gamine! Respire ! »

Gamine ? C’était moi qu’il appelait gamine ? Et de quel droit, Monsieur ? Je n’ai eue qu’une dizaine de seconde pour le regarder mais il n’était pas si vieux, pas plus de quelques années de plus que moi … ou plus jeune avec une maturité et une force tranquille ancienne ancrée dans son être, comme un héritage très ancien et très solide.

Son autre bras, celui qui ne s’archarnait pas à me maintenir à la surface de l’eau, faisait des mouvements rotatifs pour aider le reste de son corps à nager vers la plage. Je pouvais sentir la puissance de ses jambes qui poussaient son corps et un poids presque mort à contre courant, contre les vagues déchaînées, furieuses, froides, pour nous ramener à la terre ferme. Je me sentais totalement idiote.

Le grondement des vagues devint de plus en plus lointain, distant, presque comme un souvenir qu’on perd, qu’importent les efforts pour le garder vif. Et mon corps redevint d’une lourdeur insuportable quand mon sauveur me déposa sur le sable humide et frais, mais bien moins froid quel’eau.

Il s’était penché sur moi, son ombre me protégeait du soleil et sans le dire, j’en étais reconnaissante.

Une main derrière ma nuque me fit lever le menton, et pendant que deux doigts me pinçaient sans ménagement le nez, deux autres doigts tout aussi forts me pinceaient la bouche pour forcer mes lèvres à s’ouvrir.

Mes yeux s’ouvrirent d’un coup, comme sous une impulse électrique.

« Je vais bien. J’en ai pas besoin. »

Une quinte de toux me vint encore et il m’aida à me tourner sur le côté pour recracher le restant d’eau salée que j’avais au fond de la gorge.

« Tu n’en as pas besoin, mais tu ne vas pas bien non plus ! »
Il avait ce genre de voix mi profonde, mi tendre, très rassurant pour un homme, dont les subtilités de la variation dépendaient uniquement du ton et du contenu. Et à ce moment là, je n’étais pas en position de marchander ou de remettre son autorité en question.

Et quand on ne peut remettre en question les paroles d’un homme, on peut encore moins remettre en question ses actions.

Il se releva comme si de rien n’était et me prit avec la même souplesse et force que si je n’étais qu’une enfant en bas age et commença à marcher.


3 – L’eau brûlante

Après les aux froides de la mer, la tropicalité quasi brûlante de sa douche coulait sur ma peau comme une onction bénite. Sa voix résonnait agréablement dans ma tête; « Ne me force à venir te rejoindre. » Sur le coup j’en souris comme une adolescente qui se serait fait draguer par un garçon plus âgé, mais je savais que c’était une menace plaisantine sans fondement, ce n’était pas le genre d’homme à abuser de son statut, de l’autorité et des points d’avance juste parceque l’occasion était lui était donné sur un plateau d’argent.

Le fait qu’il cogna pour s’enquérir de l’eau, de mon état moral et physique ne me surprit donc pas.

« Je t’ai apportée des serviettes et des fringues. Je n’ai que des chemises et des pantalons d’homme … »

Je glissai la porte de verre pour le regarder, mais il me tournait le dos, regardant la porte avec une dévotion digne d’une apparition de la Sainte Vierge. Les vêtements en question étaient posés sur le couvercle descendu de la cuvette de toilette : une chemise à carraux bleu, un pantalon bleu marine sombre, des chaussettes. Pas de sous vêtements.

« Je peux te prêter un de mes caleçons si tu y tiens. »

« J’apprécirais … beaucoup. »

Petit bruit discret de la porte qui s’ouvre et se referme.

L’eau qui coulait sur ma nuque et mon dos, glissait sur les courbes de ma féminité et me fit soudain réaliser, comme une épiphanie : c’était un homme et il était beau.

Je le revoyais dans la mer, sous le soleil, les cheveux qui brillaient, même s’ils étaient mouillés, sa barbe de deux semaines … je me demandais comment ça aurait été de ne pas refuser le bouche à bouche ?

Je me laissai aller contre les tuilles de la douche. Non, c’était idiot tout ça. De toute façon, folie passagère passée, l’embassade me trouvera un hôtel confortable, mes problèmes seront vite reglés et je partirai et je l’oublierai.

C’est fou comme la vie peut vous donner des claques sur la gueule quand on se laisse aller.

4 – L’eau réconfortante

« Je me suis presque suicidée et tu me donnes du sirop contre la toux ? »

« Avec la quantité d’eau froide que tu as avalée, ca ne peut pas te faire de tort. »

Une voix posée, calme, mais autoritaire et bienveillante.

J’ouvrai la bouche, pris le contenu de la cuillière et sitôt la bouche refermée, je sentais la force de sa main contre ma bouche. Le goût était fort, atroce, dégoûtant, piquant, mais avec cette main qui pressait avec une telle fermeté, impossible de recracher. Et ses yeux me regardaient si tendrement … pourquoi ? Pourquoi ses yeux m’encourageaient-ils à aller de l’avant, même si dans le présent très concret c’était vraiment difficile pour ne pas dire épouvantable.

J’avalai finalement, pris une grande respiration par le nez et serrai l’édredon du lit comme si forcer les muscles de mes mains allaient me faire oublier ce goût de rat alcolisé dans ma bouche.
Une autre respiration. Les yeux me piquaient et j’avais envie de pleurer. Il retira doucement sa main mais ne me quitta pas des yeux quand j’eus la grande idée de prendre une goulée d’air frais qui me fait tousser d’avantage. J’avalais encore, ma salive était pourtant plus que teintée de ce goût huileux et pestinentiel.

« C’est quoi cette vacherie que tu m’as donné ? »

« Syrop contre la toux de marin. Tu auras envie de courir un marathon demain. »

Je me laissais aller contre l’oreiller. Demain, c’est demain.

Aujourd’hui j’ai envie de mourir.

« Je vais aller te faire du café ou du thé, ça va alléger le goût. »

Mais il ne bougea pas d’un pouce.

« Thé, s’il te plaît. »

Il sourit et se leva.

La chambre était typiquement cette chambre qui hantait ma mémoire et mon imaginaire depuis toujours : la fenêtre à ma gauche, la porte à quelques pas au bout du pied du lit, le mur de droite couvert comme une mosaique tout en relief de textures et de matériaux différents.

La fenêtre en bois, style ancien, avec des rideaux sombres et lourds en velours bleu fond de mer, presque noir, et les rideaux blancs légers, en dentelle travaillée – sûrement faite par des mains patientes et entrainées. J’aurais voulue savoir comment c’était de se réveiller dans ce lit, et regarder vers la fenêtre, comment ce serait d’entendre l’orage au travers de cette fenêtre, comment ce serait d’ouvrir la fenêtre en été pour laisser l’air marin rentrer dans la pièce ?

Une petite porte discrète, presque cachée par le peignoire accroché en soin coin, et que l’œil ne repérait qu’après s’être longuement perdue à regarder par la fenêtre, donnait sur une petite salle de bains privée mais pratique. Presque collé à la porte de cette fameuse salle de bains, la commode, en bois sombre et verni, d’allure officiellement européenne et ancienne, peut-être même un rescapé du siècle dernier, se tenait devant moi, l’allure fière et austère. Sur le sommet de sa tête, une petite télé moderne, à écran plat, lecteur DVD et une chaîne stéréo, les parleurs se dressaient fièrement sur le sol, de chaque côté de la commode, comme des guardes encores plus fiers. Je souris à la vue d’une cravate cloué aux deux extremités du second tiroir et qui servait de corde à linge pour hameçons de différentes tailles et couleurs.

Le mur, de l’autre coté de la porte qui donnait sur le corridor, qui ensuite donnait sur le salon ou la cuisine, était le plus chargé, pour ne pas dire surchargé de décorations. Un énorme poisson verni et empaillé tenait dans sa gueule une chainette en avec un pendentif de croix en fleur de lys, tandis qu’à son aileron dorsale était accrochée une autre chaîne dont le pendentif représentait un petit petit bateau de pêcheur.

« Moi je suis pêcheur d’hommes »

L’homme qui m’avait sauvé de moi même l’était aussi.
Il revenait avec un plateau sur lequel deux tasses à thé et un pot formaient comme la petite communauté du social.
Il s’installa en face de moi, comme pour mieux me garder à l’oeil d’une nouvelle éventuelle bêtise et me tendit l’une des tasses.

5 – Mon Histoire

Il prit une grande cuillière du contenu du pot et la glissa dans ma tasse – du miel. Ohhh, comme la douceur de cet onctueux délice me donnait envie !

Il s’adossa contre la pièce de bois qui formait la tête du lit, se croisa les jambes et demande, de la même manière qu’un HR vous demanderait de lui résumer les points forts de votre carrière, il me demanda les circonstances qui m’ont pour ainsi dire, jetté dans les filets de ses bras.

« Ça va être long. Et ennuyant et très touristique.»

« J’ai pas entendue une bonne histoire depuis la mort de mon père. Éblouis-moi. »

Une première gorgée de thé, comme tout bon conteur se le doit de faire, et j’essayai de trouver le bon moment où commencer mes mésaventures.

Soupir.

« Eh bien, ça a commencé par un voyage de groupe. Nous partageons la photographie comme point commun, et sur un des nombreux forums sur lequel je m’étais éparpillée, un des membres a proposé de faire un voyage en Europe.

L’Europe en tant que tel … est bien merveilleux mais immense et ca m’a pas follement tentée. Et puis une autre femme a proposée de faire plusieurs voyages, par pays. Le processus a commencé par un vote : quelle région de l’Europe, puis quel pays. Le premier voyage était évidement en Italie. Vingt personnes ont formé le premier groupe. Succès total et incontestable. Trois mois plus tard, la Pologne a conquis un second groupe.

Et finalement, au septième tour, la Bretagne. »

« Old Lucky Seven. Et tu crois que ça t’a portée chance ? »

Un professeur d’université n’aurait pas mieux formulé la phrase, mieux modulé sa voix que lui, entre deux gorgées silencieuses.

Je souris avant de reprendre.

« J’ai assistée à un concert d’un groupe local dans un pub, j’ai mangée plus de poisson en une semaine que durant la totalité de ma vie – et ça c’est un miracle en soi – j’ai vue la mer ! »

Ton extatique malgré moi, les vagues, le bruit, la force de l’eau en mouvement, le ciel, les oiseaux. Je fermai les yeux pour mieux savourer le souvenir de cette première rencontre. C’est comme rencontrer une idole, on se sent en pamoîson, prêt à déclarer n’importe quelle imbécibilité romantique mais soudain, là, devant l’idole, on est à bout de mots. Rien ne sort. Que l’air salin qui rentre à plein régime par les narines, la bouche, par tous les pores de la peau.

Il but plus de thé. Je me demandai s’il avait envie de rajouter un commentaire, mais il ne dit rien. Pas la peine de tourner le couteau dans la plaie.

« Et puis vendredi après-midi est venu, comme un traître. La fin du rêve. Le voyage du retour. L’adieu. L’avion partait … il est parti ce matin, vers les 6 heures. Et je n’y étais pas.

« Et ton groupe ? »

« La majorité, si. Il y avait un groupuscule de moutons noirs dans le groupe. Deux autres Québecois, un Berbère, et moi. »
Commentaire tue, j’en étais certaine. Il but trois longues gorgées de thé.

« Nous avons décidé de passer la soirée dans un pub du coin, pour ne pas gâcher ces quelques heures dans notre hôtel. Nous voulions profiter au maximum de cette opportunité. »

À mon tour de prendre une longue gorgée de thé, pour mieux revivre les évenements


à suivre ;)
Dim 31 Jan 2010, 00:32 par Ailime sur La vie à deux

La recette du grand amour

Très bonne recette!
J’ai également toujours cru que c’était simple mais il faut se battre constamment pour son amour. Je n’en ai connu qu’un, avec des et des bas bien sur. Et bizarrement, il correspond à ta recette!!
Mar 17 Nov 2009, 21:44 par Elixane sur Le grimoire d'amour

Pas de retour.

Chapitre 1

En sueur et essoufflé, Arthur n’en avait pas moins le sourire.

Un sourire franc et lumineux, qui ne manquait jamais d’étonner. Si Patrick Brun le connaissait bien, ce sourire, jamais il ne s’en lassait. « Décidément - pensait-il en regardant son élève - ce gosse a tout pour lui : talentueux, intelligent, gentil comme tout, beau gosse et jamais la grosse tête. Comme j’aimerais qu’ils soient tous comme lui… »

Patrick Brun était instructeur de taekwondo depuis une quinzaine d’années, déjà. Il avait la chance d’exercer son métier par passion et non pas, uniquement, pour recevoir son chèque en fin de mois. A l’âge de 20 ans, désœuvré comme la plupart de ses acolytes de la cité, il a découvert le taekwondo par pur hasard, dans un minuscule dojang (nom donné aux centres d’entraînement dédiés) de sa ville, Bagnolet. Le maître des lieux était un Coréen, ne payant pas de mine, sachant au plus 10 mots de français mais qui excellait pour communiquer la technique et la philosophie de cet art martial. Dès sa première session, Patrick sut que le taekwondo ferait partie intégrante de sa vie, comme la drogue, l’alcool ou la violence gratuite formaient le lot quotidien d’une grande majorité des jeunes de son âge. Il avait trouvé sa voie et avait investi sa vie dans la pratique de cet art qui commençait a peine à se développer, à l’époque. Il participait aux tournois organisés en France et en Europe et gagnait très souvent. Il a même eu l’occasion de séjourner en Corée du Sud pendant un mois et de se mesurer aux champions du coin. Il avait été loin d’être ridicule et son Maître - qui l’avait accompagné pour le voyage - même s’il ne disait rien était fier de son disciple et du fait d’avoir reçu les félicitations des grands pontes de la World Taekwondo Federation pour le travail accompli hors des frontières. A 25 ans, Patrick Brun a décidé d’arrêter la compétition pour se consacrer à l’instruction. Il avait repris le dojang de son Maître - reparti dans son pays - et l’avait développé, avec le succès grandissant du taekwondo en Occident.

Par le biais de son Club, Patrick avait éduqué des centaines d’enfants, leur évitant ainsi de tomber dans les dérives trop faciles des cites ouvrières, et sorti certains d’entre eux pour alimenter son département « Elites », dédié spécifiquement à la compétition. Le nombre de médailles gagnées dans les différentes catégories de jeunes l’avait définitivement aidé à recruter de plus en plus d’élèves. A 40 ans, il vivait plutôt bien de son activité et pouvait dédier 80% de son temps au suivi des « Elites », laissant la formation de base aux mains expertes de ses différents instructeurs.

Arthur était la vedette de ce groupe d’élites, composé d’une vingtaine de pratiquants de haut niveau, âgés de 10 à 20 ans. Il pratiquait depuis l’âge de 5 ans, poussé par ses parents qui croyaient dans les vertus des arts martiaux. Très tôt, Arthur avait montré des dispositions physiques exceptionnelles pour le Taekwondo : souplesse, puissance, rapidité et coordination. A cela s’ajoutait un mental très fort, malgré son très jeune âge. Fait exceptionnel, il n’avait jamais perdu un tournoi auquel il avait participé, aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe. Depuis l’âge de 10 ans, il avait récolté 50 médailles d’or !

Bien entendu, ce parcours ne s’est pas réalisé sans sacrifices. Encore aujourd’hui, à 15 ans, il s’entraîne deux heures, après l’école ; sans compter sa participation à l’instruction des plus jeunes que Patrick impose a toutes les ceintures noires. « Les arts martiaux vous ont apporté, entre autres, une philosophie de la vie. Maintenant, c’est à vous de redonner un peu au taekwondo. Et cela passe par l’instruction », aimait-il à répéter. Mais Arthur ne se plaignait pas de cette discipline. Il adorait les compétitions et découvrait, depuis 2 ans, les joies et bienfaits personnels de l’instruction.

La salle d’entraînement était lumineuse et spacieuse. Quatre tatamis bleus de 9mètres carrés divisaient l’espace. Des punching bags pendaient à différents endroits et l’on pouvait entendre le bruit mat de chaque coup de pied lancé par les autres élites, en plein effort. Des appareils de musculation tout neufs trônaient dans le fond, à gauche, à côté du bureau de Patrick. Les murs blancs recevaient des cadres montrant toute une série de personnages, dont le créateur coréen des lieux, Grand Maître Park Chung-hee et certains jeunes champions du Club – dont Arthur. A droite de l’espace, vers la zone de sparring, les murs présentaient 5 cadres rapprochés, chacun définissant (en hangul – alphabet coréen – et en français) une des 5 vertus du taekwondo : respect, maîtrise de soi, esprit indomptable, humilité et persévérance. Patrick insistait énormément sur ces concepts, à chacune de ses sessions d’entraînement. « Je ne veux pas donner des armes à un futur criminel », répétait-il. « Si vous ne respectez pas et n’implémentez pas ces vertus, ici et dans la vie en général, vous pouvez partir » clamait-il à tous ses étudiants et il soulignait plus particulièrement la notion de « respect », qu’il estimait comme étant la base d’un homme honnête. La salle bénéficiait de plafonds très , amplifiant cette impression de grandeur.

- Alors, c’est bien vrai, coach ? Je pars pour Singapour ?
Patrick sourit, content de son effet.
- Oui, mon petit gars. Tu pars avec trois autres combattants et, bien sûr, moi. Et, je te l’ai déjà dit : arrête de m’appeler « Coach ».
- Oui, co… Euh… Patrick… C’est vraiment génial !
- Le tournoi débute dans quinze jours. Comme d’habitude, j’ai concocté un programme spécifique pour vous quatre. On commence demain.
- Pas de problème. Je serai prêt ! Au fait, qui sont les trois autres ?
- La Fédération a retenu notre club pour ce tournoi international et j’ai choisi Victor, Ali et… Mathilde…
Patrick avait fait exprès de temporiser avant d’annoncer la participation de Mathilde. Il savait bien qu’Arthur avait plus qu’un faible pour cette jeune fille qui, de son côté, ne semblait pas indifférente. Mais, à 15 ans, on ne sait pas trop comment exprimer ce genre de sentiments, tellement nouveaux…

Le visage d’Arthur s’était illuminé à l’évocation du nom de Mathilde, ce qui ne faisait que confirmer l’observation de Patrick.

Chapitre 2

Michael Ong observait l’effervescence qui régnait au siège de la STF (Fédération Singapourienne de Taekwondo). Il savait que le tournoi international débuterait dans quinze jours mais, en tant que membre de la commission d’organisation chargé de la sécurité, il n’avait aucune inquiétude à avoir : son pays était l’un des plus sûrs du monde et tout était déjà mis en place. Cela n’avait présenté aucune difficulté. En effet, sa qualité d’inspecteur du département des investigations criminelles lui permettait de faire bouger ses relations internes plus vite que n’importe qui d’autre…

Michael faisait aussi partie de la fédération en tant que détenteur d’une ceinture noire 4eme dan et instructeur au sein des forces de police. A l’occasion, plus jeune, il avait représenté son pays dans quelques tournois militaires et intra forces de police mais cela ne l’avait jamais vraiment intéressé. Ce qui le passionnait, dans le taekwondo, c’était l’aspect art martial plutôt que le côté sportif. Et, à bientôt 40 ans, il était toujours aussi engagé dans sa quête perpétuelle.

Il vit arriver vers lui Lee Boon Tat, le responsable des inscriptions. Michael perçut tout de suite son anxiété.

- Michael, je peux te parler un instant ?
- Bien sûr. Tu m’as l’air soucieux… Des problèmes avec les participations ?
Boon Tat avait le regard fuyant et Michael n’aimait décidément pas ça…
- Oui, il y a quelque chose qui me perturbe avec les inscrits…
- Quoi ? Un pays indésirable a fait une demande de participation ?
- Non, le problème vient plutôt d’ici…
Michael ne manqua pas de marquer son étonnement.
- Ici ? Dis m’en plus... Je ne vois pas, là…
- 3 athlètes du club de Geylang se sont inscrits.
- Comment ? Mais qui a permis à ces voyous de participer au tournoi ?, s’emporta Michael.
- Ils sont affiliés à la fédération et les combattants sont licenciés. Personne ne peut leur interdire de participer.
Pendant que Boon Tat parlait, Michael repensa au Geylang Fighting Team. Il se remémora les différents problèmes occasionnés par la plupart des membres de ce club, non seulement lors de tournois locaux mais, aussi et surtout, dans la rue. Le Geylang Fighting Team était notoire pour les activités illégales de ses membres : racket, prêts usuriers, contrôle de la prostitution (Geylang est LE quartier abritant la prostitution, à Singapour), trafic de cigarettes, etc… En clair, il s’agissait d’un gang bien connu des services de police. Michael les a connus lorsqu’ils ont participé à leurs premiers tournois, démontrant leur mépris des règles de fair play et n’hésitant pas à s’en prendre aux arbitres, juges ou adversaires quand les décisions ou l’issue des combats leur étaient défavorables.

Bien entendu, très vite, la fédération avait pris la décision officieuse de bannir le club mais la police lui avait demandé de n’en rien faire, arguant du fait que tant qu’ils participaient aux divers tournois organisés à Singapour, il serait plus facile de les observer. A partir de cette intervention du gouvernement, la fédération n’avait plus son mot à dire sur le sujet… De leur côté, les policiers, dont Michael Ong, avaient pris le problème à bras le corps et avaient opéré un nombre impressionnant d’arrestations mais cette activité n’avait jamais eu pour effet de désorganiser le gang qui continuait à sévir grâce au recrutement permanent de nouveaux membres, tous adeptes de taekwondo.
- Bon ! fit Michael. Je vais en parler au président de la fédération.
Boon Tat ne put réprimer un sourire de dépit.
- Je l’ai déjà vu, Michael. Il ne peut rien faire. C’est lui qui m’a demandé de voir ça avec toi… Apres tout, c’est bien vous qui avez refusé de les bannir, non ?
Boon Tat avait raison et Michael ne pouvait que l’admettre, même s’il avait été contre cette intervention de ses supérieurs.
- OK, Boon Tat. Je vais en référer à mes chefs. Je vais voir si on peut faire quelque chose. Entre-temps, as-tu la possibilité de retarder leur inscription ?
- Tu plaisantes ? La clôture a lieu ce soir !
Michael pestait intérieurement. Il pensait pouvoir regarder tranquillement le tournoi et le voilà, maintenant, à devoir gérer une situation potentiellement dangereuse…
- Qui sont les athlètes inscrits ? demanda-t-il.
Boon Tat se décida, finalement, à regarder Michael droit dans les yeux.
- Min Yi Er, Gopal Sanchin et… Azhar…
« Ben, voyons ! » réagit Michael en entendant le dernier nom. Azhar était le bras droit du chef de gang, l’exécuteur des basses œuvres. Il n’avait que 19 ans ! Un fou furieux, violent et, qui plus est, champion national de taekwondo. Ni Michael, ni ses collègues n’avaient encore réussi à l’appréhender. Il était assez malin pour faire porter le chapeau par un de ses hommes, à chaque intervention de la police. Cela ne les empêchait pas de savoir à qui ils avaient à faire… Mais, le pire pour Michael et beaucoup d’autres membres de la fédération, était qu’à cause de lui, Singapour détenait un triste record ; celui du premier pays au monde - depuis que le taekwondo est devenu sport olympique - à déplorer un mort pendant un tournoi dûment encadré par les règles de sécurité édictées par la WTF. Un incident qui a fait le tour du monde, au grand dam du gouvernement singapourien. « Un meurtre » corrigea Michael. Il y était. Il a vu Azhar s’acharner sur son adversaire pendant que l’arbitre, stupéfait devant tant de violence concentrée, ne savait comment réagir. Il a senti, avant qu’il ne se produise, le coup de pied circulaire qui visait la tempe de sa pauvre cible, tenant à peine sur ses jambes. Il a prévu l’issue fatale de ce dernier coup porté avec une énergie surnaturelle, avant que l’arbitre n’intervienne. Un frisson d’horreur l’a secoué avant que l’adversaire d’Azhar ne se relève pour s’écrouler, deux secondes plus tard, et ne jamais sortir d’un coma stade 4… Un sentiment de haine, fulgurant, est apparu lorsqu’il a regardé Azhar lever les bras en signe de victoire et faire un clin d’œil vers les membres de son gang qui applaudissaient à tout rompre et criaient son nom… Six mois ! Six mois que cet « assassinat » a eu lieu ! Personne n’a pu faire quoi que ce soit. Ni la fédération, ni le gouvernement. Après tout, le cadre du combat était tout ce qu’il y avait de plus légal ; les fameux formulaires de dégagement de responsabilité étaient proprement remplis et signés ; et, surtout, les associés d’Azhar avaient été très clairs auprès de la famille du défunt âgé d’à peine 17 ans… « Et, maintenant, le revoilà… », gambergea Michael. « Dans un tournoi international ! Et sil tue un adversaire étranger ? Qu’est ce qui va se passer ? Il faut que je trouve un moyen d’empêcher sa participation ! »

(A suivre...)
Lun 09 Nov 2009, 09:32 par Arthis sur Mille choses

La saveur des vacances

Les vacances...sujet léger s’il en est, souriant aussi mais qui peut vite tourner à l’orage quand il est synonyme de: "pas avec toi..."
Un "pas avec toi..." sous-entendu, que tu as décidé en accord avec toi-même et qui, depuis un couple de jours, génère en moi une multitude de sentiments pas franchement jubilatoires.
Tel un squatteur à la recherche d’un asile, un certain agacement m’a envahie et là, malgré ma zénitude à toute épreuve, il a su trouver la faille, s’y est faufilé, s’est installé au cœur de "là où ça fait geyser quand il y a trop plein".
Les vacances "pas toi et moi" c’est du déjà vu, ce n’est même que ça. C’est le doux refrain que l’été fredonne à mes oreilles depuis le début de notre histoire.
Et pourtant....
Premier été entre travaux et nuits chaudement sensuelles à l’abri des plafonds de ton appartement; je n’étais pas en manque d’inspiration créatrice...pendant que tu appliquais gaiement du vert, du jaune et du blanc, histoire de rafraîchir les murs, je songeais à d’autres applications tout aussi joyeuses susceptibles de nous rafraîchir nous aussi...
L’été suivant t’a vue embarquer pour une île tout au bout du monde, où le ciel n’était finalement pas plus bleu qu’ailleurs. Tu en es revenue les poches pleines de cailloux pour moi, j’aurais préféré quelques jours avec toi...tant pis, ai-je pensé, ce sera pour l’année prochaine...
...qui se révéla être tout aussi calme côté « vacances et nous » : rien, niente, nothing, nada !!!!
Vacances cette année, où en sommes-nous ? Toujours au même point, rien de nouveau sous le soleil...le soleil: tu sais, celui qui nous fait les vacances plus belles !!!!
Quatre étés...en accord avec moi-même je décide qu’il n’y aura pas de cinquième été...
Mar 08 Juil 2008, 14:02 par Lou sur La vie à deux

Dressed

Enveloppée dans sa robe de satin, elle regarde droit devant elle. Elegante, dans sa robe de satin, son regard de braise tourné vers l’avenir, elle semble défier les dieux.
Se déplaçant lentement, gracieusement, dans sa robe de satin, attirant les regards sur elle, de legers bruissements d’air témoignant de son passage, elle parle, dans son langage à elle, en ce qu’elle sait faire le mieux. Une lente chorégraphie s’installe, tout en souplesse, tout en délicatesse, la robe ne se permettant que de legers soubresauts, épousant ses formes, témoignant de sa grace.
Elle s’enivre de son oeuvre, quand la raison l’eut poussé à s’arreter elle ne donne que du mouvement en réponse, inlassablement comme si les dieux la haut lui demandaient de continuer juste pour leur simple et vaniteux plaisir. En cette douce journée de printemps, , elle a céssé de danser pour elle, ne répondant plus qu’à la volonté des très dans sa belle robe de satin
Ce ne fut qu’une fois le silence complet depuis un bon moment qu’elle s’arreta, debout, devant tous ces gens qui se trouvaient la, non pas par hasard mais tout simplement parce qu’elle les avaient appelés à elle, des admirateurs, des gardes, une armée.
Relevant lentement la tête, des mèches de cheveux collés sur un front ruisselant elle ne fit qu’esquisser un sourire puis se détourna donnant ainsi aux specateurs, dans un dernier geste d’élégance, une ultime vision de sa jolie robe, sa jolie robe de satin ...
Lun 07 Jan 2008, 09:12 par jerzy59 sur Histoires d'amour

Ne perds pas confiance

Plus les jours avancent,
Plus ils se ressemblent,
Tu ne sais plus quoi faire de toi,
Tu continues à plonger vers le bas,
Même si tu es déjà là,
Les malheurs qui s’empilent les uns sur les autres,
Mais toujours l’espoir de t’en sortir,
Ne perds pas confiance...
Ton étoile est encore là,
Et encore, elle brillera,
Il y a des jours comme ça,
Y a des , il y a des bas,
Ton tour viendra,
On t’a fait des promesses,
On t’a fait de belles façons,
Mais c’est comme des déjà vu,
On t’a redonné espoir,
A des histoires en t’a fait croire,
On t’a fait marcher.
Mais toujours la lueur,
Qui revient au bout du chemin,
Une fois de plus elle s’éteint,
Ne perds pas confiance....
Faut laisser le temps couler,
Le vent finira pas souffler,
Dans les grandes voiles désespérées,
Le vent dans les voiles,
Tu n’auras plus qu’à trouver,
Le grand phare blanc,
Pour te guider.
Ne perds pas confiance.
Mar 12 Sep 2006, 00:49 par joullia sur Mille choses
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Ecrire sur hauts

Ecrire sur hauts Délivrance( suite du texte je m'en vais), Ma sage , pas sage, Rouge-bouteille, Délivrance, La colombe ou la liberté, en destinée, Une guerriere, Une guerriere, Pastiche..., Ainsi font font font les petits bateaux, Pas de calais - fiction amoureuse 1 à 5, La recette du grand amour, Pas de retour., La saveur des vacances, Dressed, Ne perds pas confiance,
Il y a 23 textes utilisant le mot hauts. Ces pages présentent les textes correspondant.

Bonne lecture !

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