Doux_leurre...

Il pose une goutte de lune dans mon coeur,
J’ai mal fermé le robinet de mes pleurs..
Une mare de lune sous mon corps
La lune agonise, elle coule, goût d’encore
Une flaque de lune qui se couche , toute mauve
Qui se fond dans un viol et se sauve..
La lune se noie dans son lac de peur,
Et là-haut, tout-là haut,
Il en manque un morceau :
C’est que la lune se meurt ...

Je suis là, perdue à de la lune..
Jeu 16 Fév 2006, 00:25 par Luna_Lou sur Mille choses

Rue du Regard

Rue du regard

Couleurs de rêves et couleurs de féeries,
La rue de Rennes , la rue du cherche midi,
Croisent prés de Saint –Sulpice la rue du regard,
C’est là que j’aime déambuler au hasard.

Perdue dans mes pensées, à des platanes
Alors que la lumière du jour décroît, je flâne
Les coins de rues se succèdent à l’infini
Guidant mes pas, rue du regard, sans un bruit

Ma vue est flattée par une silhouette,
Le visage couvert d’une fine voilette.
La ligne est élégante, féline, racée,
Emu, troublé, mes yeux ne peuvent s’en détacher

Dans le reflet des vitrines encore éclairées
J’entr’aperçois derrière ma voilette abaissée
Celui qui, timidement m’adresse un sourire,
Son regard rivé au mien… à m’en faire rougir

Tout me revient en désordre dans ma mémoire,
Cette élégance, ce galbe et ce regard !
Intact en moi j’ai gardé , telle une empreinte,
Nos rires, nos complicités,et nos étreintes

Sans d’un doute, les souvenirs m’assaillent
C’est bien lui qui m’enlaçait tendrement par la taille
Des années en arrière, le temps des jours heureux
Me couvrant des pieds à la tête de baisers fougueux

Elle me couve du regard, ses yeux pétillent,
Là dans cette rue les souvenirs défilent.
Les frissons de son corps exalté et éperdu,
Sa peau perlée de sueur, sa bouche ingénue.

Le parfum de sa peau, je n’ai pas oublié
Alors qu’il s’approche de moi de plus en près
Son regard de braise, son souffle dans mon cou
Réveillent en moi la flamme du désir, je l’avoue

J’effleure sa main, une lueur traverse ses yeux bleus,
Je le perçois très bien, l’occurrence l’émeu !
J’ai toujours su et m’en suis douté du reste,
Elle m’a encore dans la peau c’est manifeste…

Tout mon corps en appelle aux douces caresses
Que ses mains me prodiguaient avec tendresse
Il sait très bien que je n’ai jamais pu résister
A ce feu que dans mes veines il savait distiller

Les prunelles chargées de désirs et d’audaces,
Elle dépose sur mes lèvres un baiser fugace.
Puis prends ma main dans un geste de connivence,
Sourit et me conduit vers de nouvelles outrances.

De murmures en soupirs, nos corps enlacés
S’étreignent d’une passion à peine dissimulée
Là, sous le porche, dans la rue du regard
A l’encre de feu renaissent nos espoirs.

Gemma et Vers à soi
Ven 10 Fév 2006, 17:18 par vers à soi sur Histoires d'amour

Ma chère plume

Ma chère plume,

D’où je suis, je t’écris ces mots, pour te dire ce que sans toi, je ne sais penser.

Me voici à l’orée de mon jardin secret. Mon ami est tout près de moi, mais voilà, alors que je suis si proche de lui, je ne peux lui parler de mon jardin.

Vois-tu, ma plume, je ne sais comment faire, aucun mot ne se forme dans mon cœur ! Mon jardin, vu d’ici, où je suis, me semble bien aride. Il me fait l’effet, à vrai dire, d’un terrain vague. Je n’y aperçois que de grossières ébauches à peine esquissées, d’indéfinis avant-goûts, de vagues pressentiments, de furtives espérances, d’éphémères songes, des commencements inachevés, des élans jamais pris, tout n’est qu’à l’état de graine. Je ne cesse de prendre dans ma main ces semences sèches et les regarde s’écouler entre mes doigts mais ne sais ni comment ni où les faire germer. Je me sens seule et désemparée, prisonnière de mon incapacité.

C’est pour cela, ma plume bien aimée, que je te supplie !

Sois mon guide, prends-moi par la main, et conduis-moi à travers mon jardin !

Je ne sais encore où nous irons ensemble, quels chemins encore inconnus nous prendrons, quels paysages nous traverserons et quels mystères nous sonderons. Mais je sais que tu seras là, avec moi, et que, patiente, tu recueilleras toutes les graines qui jonchent le sol de mon esprit et sauras les faire germer.

Les chemins que nous découvrirons ensemble nous mèneront dans les sous-bois de mes désirs, de mon passé, de mes rêves, je ne le sais encore, mais avec toi, quels qu’ils soient, je ne me perdrai pas. Ces chemins n’auront pas de fin, jamais ils ne nous mèneront à l’impasse, tu sauras toujours où inventer une issue, un petit sentier caché à mon regard dans les herbes folles, et je te suivrai avec confiance.

Je te prends entre mes doigts et sens ton invite à te suivre…

Où allons-nous donc ? Je suis prête, et nous ne partons pas encore ? Pourquoi me faire attendre ?

Pardonne-moi, plume bien-aimée, si je suis impatiente.

J’ai tellement hâte de pénétrer cette terre qui me semble si nue et d’y voir pousser une prairie ondoyante, une forêt luxuriante, ou qui sait, peut-être un champ de blé doré, de délicates ramures fleuries, un potager chargé de lourds fruits colorés !

Et ensuite, je pourrai y inviter mon ami ! Je le prendrai par la main et le conduirai là où il me plaira, dans mon jardin, puis je partagerai avec lui bienfaisante d’un cèdre, ou l’odeur du jasmin, qui sait…

Allons-y, ma belle plume, partons à la découverte.



Ton amie qui t’attend avec impatience.
Mar 20 Déc 2005, 16:42 par SilaU sur Mille choses

Demain...

J’ai voulu t’oublier, j’ai cru pouvoir le faire, de multiples façons ; mais chacune m’a montré que c’était une erreur de vouloir y songer. A chaque tentative, quelque chose me montrait que ce n’était que de l’amour, le pâle reflet de ce que j’espérais... Une vision déformée de nous deux. Juste un fanfasme, un espoir de renouveau et de vie. Rien qu’une chimère...
Avec toi, tout était si simple, tu étais heureux et moi, remplie de joie. Nous n’avions pas besoin de grand chose ; tout contribuait à notre félicité ! Tout faisait nos délices et nos regards plongeant dans ceux de l’autre aimaient se rencontrer...
Mon bien-aimé est pour moi et je suis à mon bien-aimé !
A quoi sert donc d’essayer un nouveau départ, il n’y a qu’à poursuivre la route, pas à pas et demain, demain, on verra... Avec toi j’ai franchi les sommets escarpés et je ne puis me résoudre à ces faux semblants d’éternité...
Les roses sont sur la route autant que les épines, je sais qu’un beau jour, tu reviendras vers moi, oui, ce jour viendra où mon coeur aura fini de saigner et mon corps de languir après toi... Et te chercher en vain.
Tu es celui que mon coeur aime, qu’il espère, tu portes la grâce et la vie toujours renouvellée, le rire et le chant du ruisseau, l’aube légère et l’espoir et l’oiseau.
Demain...
Lun 19 Déc 2005, 16:07 par dolce vita sur Mille choses

Faites moi rêver

C’est ainsi que débuta réellement ma petite aventure. Les premiers jours, je parlais seul, palabrant sur mes sentiments envers l’atmosphère morose de notre société, tout en tentant de ponctuer mes monologues par quelques plaisanteries qui déridaient les visages (en fait je pense que mes propos étaient plus tournés vers l’ironie et le cynisme que vers le discours politique !) . J’étais heureux de voir que mes « interlocuteurs » étaient assez fidèles et que d’autres voyageurs même venaient faire le trajet dans notre wagon. Ils devaient certainement me considérer comme un phénomène, mais le principal était que chaque matin, j’avais le privilège de recevoir de nombreux sourires, accompagnés de ces « bonjour » qui manquaient tant. A la fin de la première semaine, quelques passagers se joignirent à moi dans la discussion, désireux de parler de leurs démêlés avec l’administration (l’un des sujets que j’avais abordé la veille, comparant une fois de plus les fonctionnaires d’aujourd’hui avec les ordinateurs de demain ou d’hier d’ailleurs…).
Au fur et à mesure des matinées, les débats s’animaient peu à peu et on pouvait alors commencer à cerner quelques principaux traits de caractère.
Mais je constatais peu à peu que les gens commençaient à se lasser de tous ces propos qui ressemblaient de plus en plus aux disputes politiques des repas de famille. En toute franchise, je les comprenais vraiment. Il fallait changer de terrain. Un jour, j’entendis parler deux « nouvelles » dames, persuadées d’avoir affaire à un coup de pub de la part de la S.N.C.F. Les détrompant vivement, je répétais sans me lasser les raisons de mes discussions, en m’attachant cette fois-ci au manque de romance des transports en commun :
« N’avez-vous jamais remarqué, chaque matin, cette sorte de tristesse qui s’empare de nous dès qu’on pénètre dans le train ? C’est comme si chacun oubliait toutes ces belles paroles qu’ils ont prononcées un jour, sur la morosité générale, sur la lente agonie de la communication entre nous tous. Ceci est dû, et c’est mon intime conviction, à la décrépitude du romantisme. Parce que le romantisme, c’est être à l’écoute, continuellement. A l’écoute de tout son environnement, incluant les êtres humains au même titre que la nature. Et c’est justement de ça dont nous manquons actuellement. On n’ose plus s’ouvrir aux autres, craignant le ridicule ou trop fier pour accepter sa solitude. Ce qu’il faudrait en fait, c’est qu’on se ressaisisse, nous tous, ensemble, les habitants du train, que l’on regagne du terrain sur la grisaille qui nous entoure. Qui n’a jamais écrit quelques lignes, au hasard de ses pensées ? Qui n’a jamais tenu l’espoir ne serait-ce qu’un seul instant, d’être le héros d’une fabuleuse histoire, se laissant emporter dans un monde de fées ?
Ce monde auquel on rêve, ce monde dans lequel chacun est ce qu’il veut être, tous ces mondes que l’on crée, détruit puis recrée, on les porte en soi. On a tous notre côté romantique ! Vous, moi, on ne peut s’empêcher de rêver ! Et nous tous, ici, dans ce train, imaginez le nombre de mondes qu’on pourrait créer tous les jours ! ».
C’était venu comme ça, sans prévenir et ces chères dames en parurent enchantées. En cet instant, j’avais tout à fait oublié que le romantisme était sempiternellement lié à la mort et aux amours impossibles, mais c’était comme ça : le ‘romantisme’, tel qu’il est perçu de nos jours, prit donc le pas sur la politique, recevant plus de succès que celle-ci. Les habitants du train ne désiraient en fait qu’une chose, l’évasion par le rêve et le lyrisme.
Bientôt, les plus enhardis apportèrent des recueils de poèmes, les lisant aux autres passagers, avant de discuter sur leurs choix, leurs sentiments, leurs idées. Ceci me permit de comprendre que l’on apprend beaucoup plus d’une personne en lui parlant de poésie qu’en l’écoutant discourir sur tel ou tel sujet d’actualité. Même ceux qui ne parlaient pas montraient leurs sentiments : un petit sourire quand il faut, un regard pétillant, ou simplement plus brillant que d’habitude parfois ; tant de petites choses qui vous renseignent sur les pensées d’une personne. Ensemble, nous démolissions le mur que chaque personne, au fil des années, avait construit autour de son monde, désireuse de cacher ses rêves aux étrangers.
Un matin, dans la logique de ce que j’avais instauré, je me décidais à apporter mes propres poèmes. Ceux que j’avais accumulés, un à un, depuis quelques années déjà. Lorsque mon tour arriva, je ne savais toujours pas par lequel j’allais commencer. Et puis je me lançais :

« Sombre comme son âme, elle s’approchait de lui ;
Sans d’un remord, il lui offrit sa vie.

Depuis ce jour lointain, où il s’était épris
De cette tendre personne, qu’il avait tant chérie,
Jamais il n’avait pu la chasser dans l’oubli.
Elle occupait ses rêves, son cœur et son esprit,
Le hantait tous ces jours, jusque tard dans ses nuits.

Quand sur lui se posaient ses doux yeux de velours,
De son coeur jaillissaient les plus purs sentiments.
Enfouis au fond de lui comme l’était son amour,
Ils lui donnaient la vie, le tiraient en avant
Dans ce monde que pourtant il avait tant haï.

Mais silencieusement, il souffrait de la voir,
Ne pouvant la toucher, n’osant la décevoir,
Conservant ses caresses, ses baisers les plus doux,
Espérant bien qu’un jour, il lui avouerait tout.

Mais ce jour ne vint pas et la folie le prit,
L’amour se transformant en une lente agonie.
Et son dernier baiser fut pour cet ange noir :
Il lui donna sa vie, son cœur et ses espoirs. »

Je lus encore deux autres poèmes, puis me tins silencieux quelques instants. J’étais dans une sorte d’état second. Je ne sais pas comment vous transcrire le trouble dans lequel je demeurais mais si j’avais pu me regarder alors, je pense que j’aurais vu le petit garçon que j’avais été et que j’étais à nouveau. C’était comme si j’étais perdu dans la foule et que je n’osais pas demander aux gens s’ils avaient vu mes parents. Durant ces deux ou trois secondes, qui me parurent durer le temps d’une enfance, j’aurais aussi bien pu fondre en larmes ou rire à en mouiller mes chaussures tellement mes sentiments échappaient à tout contrôle. Mais au lieu de cela (et fort heureusement d’ailleurs) je remarquais le silence interrogateur des passagers. Après quelques instants, une jeune femme m’en fit comprendre la raison :
« No, dis moi si j’ai rêvé mais les trois poèmes que tu viens de nous lire se terminent par la mort ?
- Ben non, t’as pas rêvé. C’est plutôt glauque non ?
- Un peu qu’c’est glauque ! ».
Là, c’était Eric qui avait pris la parole.
« Mais c’est bizarre, t’as pas l’air d’un mec triste pourtant. Tous les jours t’es là, à nous raconter des trucs pour nous faire marrer et aujourd’hui tu nous sors que t’es un mec glauque ? Là j’te suis plus. »
Je restais un moment sans voix, n’ayant pas prévu l’effet que feraient ces poèmes. Après tout, les poèmes que j’avais entendus jusque là n’étaient pas toujours d’une gaîté à vous faire sauter la vessie ! J’avais même eu l’extrême privilège d’écouter une ode funèbre à deux poissons rouges (bon je vous l’accorde, l’exemple est mal choisi, redevenons sérieux...). Pour mes amis du train, j’étais en fait devenu un vrai clown et un clown ne doit jamais dévoiler ses conflits internes à son public. Un clown doit combattre ses pleurs par les rires de son public et faire couler ses larmes par leurs yeux pleins de joie.
Mais moi je n’étais qu’une sorte de clown par intérimaire et j’avais besoin de redevenir un passager parmi les autres, lisant ses poèmes pour crever tous mes maux, comme eux le faisaient ! Ils semblaient ne pas comprendre la situation :
« Attends Eric. Il y a trois semaines maintenant que je me suis levé pour vous parler. Au début c’est vrai, je devais faire un peu le clown, même carrément d’ailleurs. Il fallait commencer par ça, sinon, vous n’auriez jamais osé prendre la parole. Mais maintenant regarde autour de toi, tout le monde se parle, tout le monde se dit bonjour le matin. Moi, je suis redevenu comme vous, je ne veux plus être le meneur de la conversation. On la fait tous ensemble maintenant. Et sinon, pour ce qui est de mes poèmes, ben, ... l’avantage avec un clown, c’est qu’il peut toujours cacher sa tristesse derrière son maquillage. Et finalement je ne dois pas échapper à la règle.
- Et nous, on te racontait tous nos petits malheurs, ... Alors que les tiens te font penser à... Enfin, ils sont tristes, quoi !
- Mais qu’est ce qui te fait penser à la mort comme ça ?
Les rôles commençaient à s’inverser, comme je leur avais dit, mais beaucoup plus que je ne le pensais alors. Pour les faire parler, je les avais poussés à dévoiler quelques uns de leurs petits malheurs, comme disait Sylvie. Ce n’était donc que justice s’ils m’interrogeaient sur les miens.
« Si je vous dis seulement que je suis amoureux, ce sera un peu trop banal pour expliquer la mort. Alors comme il ne reste pas beaucoup de temps avant l’arrivée à la fac, je ne vous dis rien aujourd’hui, mais je vous promets que demain vous aurez droit à une jolie petite histoire... »
Ven 02 Déc 2005, 15:46 par l'homme de sable sur Un monde parfait

Adolescent amour

Sombre comme son âme, elle s’approchait de lui ;
Sans d’un remords, il lui offrit sa vie.


Depuis ce jour lointain, où il s’était épris
De cette tendre garçonne, qu’il avait tant chérie,
Il n’avait jamais pu la chasser dans l’oubli.

Elle occupait ses rêves, son coeur et son esprit,
Le hantait tous ses jours, jusque tard dans ses nuits.

Quand sur lui se posaient ses doux yeux de velours,
De son coeur jaillissaient les plus purs sentiments.
Enfouis au fond de lui comme l’était son amour,
Ils lui donnaient la vie, le poussaient en avant
Vers ce monde distant qu’il avait tant haï.

Mais silencieusement, il souffrait de la voir,
Ne pouvant la toucher, n’osant la décevoir,
Conservant ses caresses, ses baisers les plus doux,
Et rêvant bien qu’un jour, il lui avouerait tout.

Mais ce jour ne vint pas, et la folie le prit,
L’amour se transformant en une lente agonie.

Et son dernier baiser fut pour cet ange noir :
Il lui donna sa vie, son coeur et ses espoirs.


[ça fait bizarre de retrouver ses poèmes d’adolescent...]
Mer 30 Nov 2005, 19:51 par l'homme de sable sur L'amour en vrac

tout en toi est féminin..

ta féminité me bouleverse
mon amoureuse…
femme tu l’es tellement,
dans tes gestes, tes poses,
ton allure aussi.

Tu es là, mon amante…
mes yeux n’ont pas fini leur voyage…et déjà
voilà mes mains qui se tendent jusqu’à te frôler…
encore un instant…ne pas retrouver le grain de ta peau,
pas encore, pas tout de suite…
ne pas me laisser piéger par mon désir…
te posséder visuellement,
m’approprier ce que tu m’abandonnes…tout…
mon amour...tu te fais mienne,
du bout de tes doigts…
à ton premier soupir,
de ta chevelure bouclée, emmêlée,
à ce cri à peine contenu, si peu retenu…

Tu te laisses contempler…tu m’aimes…
tu me laisses abuser de la situation…
alors, j’abuse , je vais…à mon gré..
et c’est de la soie qui caresse mon regard…je t’aime…
la couleur de ta peau…dorée ici…
laiteuse là…presque transparente…
le vert de mes yeux s’y refléterait bien…oui,
une empreinte verte sur chacune des sommités sombres
qui couronnent tes seins…lourds, dis-tu…non,
ajustés à mes mains…faits pour leurs caresses…pas déjà…
je laisse mes yeux les dessiner,
les sculpter, apprécier chaque détail…
c’est selon la lumière, ta posture, ta respiration.
toi, tu me regardes…troublée,
tu suis mes yeux baladeurs…oui, suis moi…
j’ai envie de t’emmener là…
je veux que tu te voies à travers moi,
comme jamais tu ne t’es vue…
comme jamais tu ne te verras…
lis-moi, accroche-toi à mon regard…
viens…d’abîmes en cimes…
ici, je te chemine, inlassablement…
je cerne ce grain de beauté,
sur le côté de ton sein droit…
un îlot où mes lèvres se poseront…pas encore…
là, je m’arrête…un clair-obscur m’interpelle...
tes deux seins radieusement lumineux,
et plongé dans , entre ces deux-là,
un sillon que trace mon doigt…
de haut en bas…
encore plus bas…
jusqu’à se perdre…en toi
jusqu’à te trouver…mon impatiente
jusqu’à me troubler…infiniment…oui,
le faire durer ce voyage…longtemps…

Tes yeux ne quittent pas les miens..
mon amour, là c’est toi qui me tiens…
j’ai envie de te savoir…tellement…
besoin de te lire…de ton regard
sur le mien…laisse-le me dire
ton désir de moi…
reste là…attarde-toi…
je veux profiter de tout…
de chaque battement…
de tes cils…de ton cœur…
de chaque tressaillement…
de tes paupières…les effleurer…
de ta cambrure…à peine frôlée…
je veux t’apprendre…
sur le bout de mes doigts…
du bout de ma langue…
je veux te connaître…complètement…
telle que tu es…
telle que tu t’offres…
telle que je t’aime…

Délicieusement alanguie,
tu poses ton amour…
tu me demandes…sans un mot…
du noisette de tes yeux,
au vert des miens…te saisir…oui,
te toucher, te vouloir…maintenant..
une douce souffrance, parfois,
ce désir et cette tendresse confondus…
qui me tiennent, ne me lâchent pas…
oui, mon bonheur…je veux
t’aimer pour les jours où tu n’es pas là..
t’aimer pour ces nuits sans toi avec moi…
t’aimer pour toi…te le dire…
te dire que j’aime ma vie avec toi...
t’aimer…oublie tes craintes…
te tenir…laisse-moi les apaiser…
t’aimer...te savoir dans ces états là…
te sentir…j’ai envie de toi…
t’aimer…te regarder avec douceur…
te goûter…encore et encore…
t’aimer…surprendre ton plaisir…
te deviner, te trouver…voilà…
j’aime quand, ton corps sous le mien,
tu commences par rire…
tu finis par jouir…
Sam 24 Sep 2005, 16:39 par danslalune sur La vie à deux

Fait divers… la vie

Un porche à minuit
Festoie à d’un néon
Entre deux poubelles, rats et souris
Soulagent le pavé de son étrange feston.

Une ruelle à minuit
Entre ombres et clartés trace son sillon,
Vers le porche, dessine sa sortie
Delta précaire d’asphalte et de goudron.

Quelque chose scintille
Au fond de ce trou hideux.
Un bras, une lame… et un cri se faufile
Jusqu’aux portes des cieux.

Le silence s’est tu.
Dans la sente ensanglantée,
Martèle le sol une cape ventrue
Et la nuit, ce spectre et ses pas dévorés.

Entre les deux poubelles
Rats et souris dérangés un moment
Retournent à leur festin et de plus belle
Rongent la nuit vers le matin, innocents.
Ven 19 Août 2005, 12:26 par Kurodo sur Mille choses

L'ombre d'un doute.

Xavier regardait Daphné endormie à ses côtés. L’étreinte qu’ils venaient de partager était extraordinaire, c’était bon, comme toujours. Que de sensations, que d’émotions et de plaisir ressentait-il dans ses bras. Xavier ne sa rappelait pas avoir connu tant de sensualité. Il aimait le corps de Daphné, non seulement beau, mais lascif, offert et si réceptif sous ses mains. Il ne se lassait pas de regarder ses cheveux sombres étalés sur l’oreiller, son visage lisse et épanoui, son corps figé dans le sommeil...Il soupira cependant en pensant à...Sophie! Sophie qui portait si bien son nom: "sagesse"! Avec elle, la vie était si simple, si facile. Xavier savait combien elle l’aimait et l’admirait, elle ne désirait qu’une chose, le suivre partout, devenir son ombre. Dans ses yeux, il se voyait "un homme", il la chérissait comme une petite fille, fragile, dépendante mais tellement charmante. A l’heure des choix, il faudrait bien trancher entre une vie tranquille, sans histoire, et un tourbillon de folies sans aucune garantie.

Comment "construire" avec Daphné? Comment ne pas s’ennuyer avec Sophie? Comment renoncer au plaisir avec un grand P, et se contenter de câlins un peu fades? Comment vivre dans le flou pas toujours artistique et comment ne pas s’étioler dans un quotidien bien réglé? Tellement de questions et pas d’une réponse...et le temps qui passait...qui pressait!

Daphné remua un peu sous le drap. Tous les doutes de Xavier, elle les connaissait, elle les avait deviné et redouté. Ils en avaient parlé, et elle avait compris, elle L’avait compris, sans doute mieux que lui-même! Aujourd’hui, repue de tendresse et d’amour, elle rêvait de demain, d’ailleurs...et elle était déjà très loin.

Syolann
Ven 24 Déc 2004, 14:55 par syolann sur L'amour en vrac

Lui

Lui
Écrire sur lui… Le coucher sur le papier
Comme si Comme si… Il est le pied
Sur lequel s’érige les strophes et les versets
Indélébiles de notre poème.. IL est
Lui
Tout simplement

Un sentiment Une vague Un sourire Un regard
Qui doucement divague et envole le hasard
Quand tout s’écroule Ivre de bruits et d’odeurs
La violence repue de coups et de sueurs

Mais lui
Tout doucement
Endort les plaies et ravale les larmes amères
Des souvenirs laids pareils à des galets vulgaires
Jetés sur la grève du passé si loin, si loin, si là
Il caresse les épines traversées par le doute, si las

Lui
Oui

Me protège dans la vallée de
Abat les falaises emballées qui font la nuit sombre
Etend un manteau de velours noir dans les catacombes
Pour y coucher nos peurs jumelles pétries d’absence
Sème des oasis luxuriantes dans les déserts de l’indifférence
Fait jaillir des cascades verdoyantes où gît l’ignorance
Allume des feux de joie sur les neiges éternelles
Réécrit les textes de la loi en un seul et même poème fraternel
Qui chante sur des mélodies universelles

Lui
Le connaître c’est me connaître
Le voir dans tout ce que l’univers crée
Jour après jour au fond de chaque être
Et appréhender l’Infini qui est sacré
Le savoir c’est me savoir
Quand tout s’obscurcit…
Que les enfants n’ont qu’un bavoir
Désespérément vide et aux lèvres un cri
Aussi muet que la mort
Triste agonie d’un bonheur à peine éclos
Qui garde jalousement ses trésors
Pour d’autres… car le sort choisit ses maux
À l’aveuglette… Clown du destin grotesque et torve

Mais lui
Certainement
Il survole les sept océans indomptables
Il foule l’écume des jours Il est capable
De tout ça et de tant d’autres choses
Quand son cœur bat à l’unisson des roses
Et qu’il arrache le mien de sa cage doré
Pour en faire un Eden de douceur sucrée

Lui

L’encre qui parle de lui coule de mes veines
Les mots qui le décrivent me font sienne
à travers les lignes lactées des antiennes
Que l’écriture murmure comme un divin amen…

Lui…
Jeu 25 Nov 2004, 19:05 par doody sur Parler d'amour

Regrets

J’étais en vacances, assise à d’un palmier, sirotant un énorme verre de jus de fruit. De la terrasse de l’hôtel, j’observais la mer, la plage du sable fin et la foule colorée. Il faisait assez calme et la vision de carte postale qui s’étalait devant moi m’incitait à la rêverie...Ce n’était pas forcément une bonne idée, car dès que je revenais "sur terre" et que je confrontais mes rêves et la réalité, le blues m’envahissait. Il faut dire que j’avais encore eu le chic pour tomber amoureuse d’un "inaccessible" et qu’il occupait toutes mes pensées...même dans cet endroit idyllique.

Malgré tout, cette histoire me faisait sourire, tellement de contretemps, de rendez-vous manqués, d’imprévus, c’était à se demander pourquoi le destin ne voulait pas nous rassembler. Je me rassurais en pensant que d’autres, à notre place, auraient tourné la page...

Les rares moments partagés étaient si intenses, si magiques que je me refusais à les nommer "souvenirs"! Je les voulais "préambule", "introduction", "commencement", me persuadant que le plus beau restait à venir.

J’avais rarement désiré autant quelqu’un, tout chez lui m’intriguait. J’aimais son calme, sa discrétion, sa façon d’être ailleurs parfois. Je ne tarissais pas de mots pour décrire ses yeux: bleus marine, bleus saphir très exactement. Ce que je connaissais de son corps, de sa peau éveillait en moi des tourments que je ne savais comment apaiser!

J’avais souhaité le voir, même l’instant d’un baiser seulement avant de partir et une fois encore je fus obligée d’annuler, et une fois encore je l’avais amèrement déploré. Ainsi emplie de regrets, je m’efforçais de me fondre dans l’atmosphère pourtant reposante des vacances et d’en tirer le meilleur! Trois semaines de patience encore, trois semaines à le rêver et aprés? Ses bras enfin?...

Syolann
Mar 07 Sep 2004, 20:59 par syolann sur La séduction

Bel inconnu.

Midi. Heure de table, agitation partout, sursaut dans la ville. J’ai rendez-vous avec Catherine, nous avons décidé de manger ensemble. Il fait beau et chaud, les terrasses sont bondées. Catherine m’attend déjà attablée, je la rejoins, nous commandons.

Je suis assise face à la porte d’entrée, vitrée que le soleil inonde. Soudain une silhouette, grande, massive nous fait de . Forcément, avec une telle prestance, l’homme qui vient d’entrer attire tous les regards, et le mien en particulier, s’y attarde volontiers. Je détaille avant tout ses yeux: bleus, rieurs, francs, comme j’aime. Ensuite son visage : des traits virils, quelques petites rides d’expression, ô combien charmantes, un sourire...à tomber. Ses cheveux coupés très courts lui donnent une allure juvénile qui tranche un peu étrangement avec son costume strict d’homme d’affaires.

J’essaie de me concentrer sur la conversation de Catherine mais je ne peux m’empêcher d’observer l’occupant de la table voisine. Il est plongé dans la lecture d’un magazine et semble vraiment absorbé par les articles. Dommage! J’ai tellement envie d’attirer son attention. Je me refuse quand même à renverser mon verre ou à feindre un fou rire nerveux mais je brûle d’envie de croiser son regard azur. Son repas arrive, il pose son périodique et s’applique sur son assiette! Décidémment, il s’implique vraiment dans tout ce qu’il fait! Vraiment dans tout? Oh mes pensées vagabondent de façon insensées. Je réalise que je ne le quitte pas des yeux. Catherine monologue quasiment et moi j’en oublie de manger. En plus l’heure tourne, je vais devoir regagner mon bureau sans avoir été honorée d’un seul coup d’oeil, j’en ai bien peur. Et comme un écho à ma crainte, il se lève après avoir regardé sa montre, échange quelques mots avec le serveur en réglant sa note et sort. Je suis dépitée et m’en veut de n’avoir finalement rien tenté.

Catherine et moi avons encore le temps de commander un café et c’est tant mieux car je vais enfin accorder de l’attention à mon amie que j’ai honteusement délaissée. Mais je me découvre réellement troublée et mes songes ont repris leur cours effréné, frivole et tendancieux. Pourquoi m’attire-t-il tellement?

Il est l’heure de partir et ma journée va continuer banalement mais...je reviendrai demain, seule et audacieuse. Je croise les doigts pour qu’il soit là!

Syolann
Sam 28 Août 2004, 23:51 par syolann sur La séduction

Le petit paradis

Lorsque Nina arriva au petit paradis, elle perdit ce qu’elle croyait être le plus solide chez elle. Ainsi, son assurance et sa verve s’envolèrent spontanément au contact de ce monde qui paraissait aussi tentant qu’agréable. Nina n’avait pas encore vu le petit paradis, si ce n’est en photo sur des cartes postales à peu près très grossières.

Elle fut éblouie, et décontenancée aussi, ce qui ne lui permit pas de traverser les terres du petit paradis avec autant d’assurance et de fierté qu’elle en avait eu à regarder ces cartes postales enchanteresses.

Mais Nina ne croyait pas, ne savait pas.

A l’office du tourisme du petit paradis, on peut découvrir quels sont les endroits pour dormir, les meilleures places pour manger, les promenades à ne pas rater. On y devine au travers des descriptions, et avec un peu d’intuition aussi, une richesse historique certaine: comment un tel lieu aurait-il pu être construit en un seul jour. Il est des capitales qui assurément ne le furent pas aussi vite, alors le petit paradis, vous pensez bien.

Le petit paradis, c’est une destination que nulle agence de voyage ne peut proposer: on y bronze trop fort là-bas, ça ferait de aux destinations terrestres les plus prisées du la monde servile. Par ailleurs, aucune compagnie aérienne ne possède d’avion assez beau ni assez puissant pour vous y transporter. Et comme l’océan tout entier ne saurait être à la mesure des distances de ce monde fabuleux, les faiseurs de croisières et voyages maritimes baissent le nez devant l’impossibilité de la conquête.

Et pourtant Nina y pénétra sans effort.

Elle arriva sans visa, et goûta la douceur d’un soleil de parme. Alangui, son corps s’assouplit et devint plus leste et gourmand de jour en jour. Elle prit des couleurs, et malgré son appétit tout d’un coup redoublé, son corps prit les formes que celui ci souhaitait. Elle se redécouvrit des talents oubliés, et connut ses désirs enfouis et cachés.

Elle fut transportée.

Le monde est ainsi fait, que lorsque l’on commence quelque chose, un jour ou l’autre, on arrête. Partir pour Venise, ou partir pour le petit paradis, un jour ou l’autre il faut revenir !

Et Nina de pleurer les instants de rêve ainsi goûtés.

Et sourire de ce que nulle autre ne sait.
Ven 09 Juil 2004, 16:33 par PetitPrince sur L'amour en vrac

Manon

Manon se tenait devant moi, et nous étions aussi surpris l’un que l’autre. Parti me promener sur les collines du Mont Struc, je marchais depuis le début de l’après-midi a me repaître des saveurs et des paysages enchanteurs de ces vieilles terres. Tantôt longeant des collines ou se rangeait des pieds de vigne soigneusement entretenu, tantôt gravissant les sentiers de pierres grises et plates, je m’étais finalement retrouvé dans l’ancienne foret domaniale.

Les odeurs de feuillus se succédaient aux quelques pins épars, et au milieu de ses fragrances, celles d’un buisson de mures vers lequel je me dirigeais pour faire bombance de ces délices.

Manon, c’est un peu l’enfant sauvage de notre pays. Elle ne dit jamais rien, mais elle fait énormément parler d’elle. Il court beaucoup de légendes sur elles, des plus tristes aux plus fantaisistes. Certains prétendent que Manon a toujours vécu dans cette foret depuis des temps immémoriaux, que son immortalité a pour prix son silence. Personne n’a jamais entendu parler Manon, ni entendu quelqu’un dire avoir entendu parler Manon. C’est peut être ce mystère qui façonna toutes ces légendes. Il est dit aussi que Manon est d’une beauté sauvage a rendre fou les hommes qui la regarde. Ceci, maintenant, je peux en attester. J’avais devant moi la plus belle, la plus affolante, la plus divine de toutes les femmes que je n’ai jamais eu l’occasion de voir.

Sa chevelure noire en bataille encadrait un visage mat, peut être un peu sale, duquel perçait une paire de grands yeux noirs.
Sa bouche bien que large, était dessinée avec finesse, s’entrouvrant légèrement en son centre. Vêtue d’une robe de chiffon, elle dégageait quelque chose d’animal et de gracieux. Je devinais la naissance de ses seins dans l’échancrure de sa robe, comme elle se tenait de biais. Mon regard descendit malgré moi le long de ses reins, puis de ses hanches, tandis que ma bouche s’ouvrait tellement j’étais ébahi et stupéfait devant la perfection de ce corps. Ses jambes, musclées avec élégance étaient le socle de cette vestale vivante.
Je déglutis tant je n’arrivais pas à me faire un raison de ce que j’avais sous les yeux. Et là, j’entendis un rire cristallin percer l’air chargé de senteur. Manon visiblement se moquait de moi et de ma surprise à la vue de son corps. Elle s’arrêta, me regarda d’un air mutin et reprit de rire de plus belle. Conscient de l’absurdité de mon comportement, je me mis a rire aussi de bon coeur, sortant en même temps un mouchoir pour m’éponger le front.

Nous nous observâmes un long moment. Je devais l’intriguer, j’imagine. Peut être que tout les hommes qu’elle avait rencontré par hasard dans les bois lui avait couru après dans le but de l’étreindre, et que mon comportement l’intriguait. Célibataire, je n’étais pas spécialement porté sur les femmes en ce moment. Je savourais cette solitude intense, cette liberté sans nom que de na pas être à l’emprise ni de ses sens ni de ceux d’une ravissante compagne. Mais je pense que même sans cette période de calme, je ne me serai jamais jeté sur une femme comme un animal, fut elle aussi jolie que Manon. Finalement, nous ceuillâmes des mures en silence sans cesser de nous observer à la dérobée. Je passais ainsi une bonne heure en compagnie de notre légende locale, dans le ravissement le plus absolu. De temps en temps, Manon me regardait m’escrimer à ramasser les mures et faisait sonner son rire enfantin pour se moquer de ma gaucherie dans les mûriers. Elle, elle avait l’air d’éviter les ronces. Ses mains courraient avec agilité dans les branchages et ramenaient les baies par poignées entières. Son panier d’osier fut bientôt rempli à ras bords, tandis que j’avais a peine de quoi remplir mon chapeau.

Elle m’invita avec forces gestes de la main à venir manger ses mures sur un coin d’herbe a d’un arbre. Je m’assis a coté d’elle et me servit doucement dans son panier. Elle était a quelques centimètre de moi, et ne semblait pas avoir peur. C’est un situation particulière, que d’être a coté d’une femme aussi belle, sans lui échanger un seul mot. Communiquer se fait alors autrement, par le regard, par l’attitude.

Décidément heureux de cette après-midi merveilleuse, je me mis à contempler la colline de vigne qui faisait fasse a celle que nous occupions avec Manon.

Ma contemplation s’arrêta comme j’entendais un léger bruit a coté de moi. La robe de Manon, venait de tomber doucement sur l’herbe souple, et le corps halé de soleil comme aucun sculpteur n’eut jamais contemplé s’offrait fièrement à ma vue. Manon me regardait intensément, une sorte de fièvre semblant la gagner comme ses mains caressaient avec insistance le devant de ses cuisses. Ses seins semblaient gorgés d’un nectar lourd et épais. Sa beauté me paralysait littéralement.
Puis je sentis le désir sourdre. Ca me prit en bas du dos et me transperça le ventre. Une boule de feu descendit au plus profond de mon corps, reveillant avec fureur une érection dont je ne me croyais pas capable. Manon se rendit compte de ce changement, et voyant la turgescence orner mon pantalon, me regarda avec tant d’amour que j’en fut paralysé. Elle se jeta sur moi, et m’embrassa a pleine bouche.

Je ne me souviens que de très peu de choses ensuite. Nous arrachâmes ensemble ma chemise,tandis qu’elle se tenait a califourchon sur moi, ses seins durcis d’envie frôlant et caressant ma poitrine. Elle me couvrit le haut du corps de baisers frénétiques, frottant son bassin sur mon pantalon bossu, et attrapant mes épaules et mon dos de ses mains fiévreuses.
Manon avait le diable au corps. Et elle me le communiqua. Je me cambrai pour enlever mon pantalon ainsi que mes sous vêtements, et nous roulâmes nus tout les deux sur ce coin d’herbes ensoleillé. Sa peau était plus douce que celle d’une pêche, et ma bouche en butinait chaque parcelle. Mon sexe frottant contre le sien, je devinais qu’elle était prête a m’accueillir, sans qu’une quelconque stimulation ne fut nécessaire. Ma main sur un de ces seins chaud et doux, je tempèrais un instant mon agitation pour regarder dans les yeux de Manon.Il y brillait une supplication, un besoin d’absolu, quelque chose de déraisonnable. Manon m’implorai de l’aimer. Je reculais, tout en la regardant, et la pénétrai doucement, lentement. Elle ferma les yeux devant cette intrusion et plaqua ses mains sur mes fesses comme pour me confirmer qu’elle désirait impérativement cet instant. Nos corps s’harmonisèrent dans une douce cadence, elle devinant mes limites, moi forçant les siennes. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, ce fut pour les planter dans les miens, alors que notre plaisir commençait à s’approcher de l’insupportable.
Nous basculâmes sur l’herbe, Manon me chevaucha d’abord avec douceur et profondeur, puis avec un acharnement non pas mu par sa volonté, mais plutôt par le plaisir qui prenait entièrement possession d’elle. Elle cria tout en imprimant de violent et sensuels coups de bassin, tandis qu’elle restait droite et fière. Ses seins bien que de taille généreuse, ne s’agitaient pas dans tout les sens, et restaient dans le mouvement de son corps. Sa tête était penchées sur la droite et ses yeux clos devaient vraisemblablement regarder cet intérieur que je pouvais deviner. Elle jouit, ses petits cris résonnèrent dans la foret, comme la musique d’un matin qui se lève.
Par miracle, j’avais reussi à me retenir. Doucement, je la soulevais. Alors que nous nous desemboitames, elle me regarda avec un petit sourire coquin, puis s’avança à genou face à l’arbre qui abritai nos ébats. Tout doucement elle se cambra, m’invitant à étreindre le plus beau derrière féminin que je n’ai jamais vu. Tandis que je m’approchais, elle me jeta un regard lascif, comme si le simple fait de deviner ce qui allait se passer lui procurait déjà un plaisir fiévreux. J’attrapai le haut de ses hanches comme pour m’aggriper et prendre un appui solide, et me réintroduisît en elle. Je vis ses mains agripper le tronc avec un force telle que ses articulations en devenait blanches. Sa croupe se mit a onduler sous mon regard émerveillé, caressant mon sexe qui était en elle avec ferveur. J’imprimais quelques coups de reins pour ne pas la perdre dans sa danse, mais ce fut là ma seule contribution à cette etreinte contre l’arbre.
Ma déesse me rendait le plaisir que je lui avais donné auparavant, et m’arracha un orgasme suffoquant d’intensité. Je m’écroulais sur l’herbe. Ma compagne se rapprocha de moi et m’enlaça avec tendresse, posant sa joue sur ma poitrine essoufflée.

Je me réveillais au petit matin, seul. J’étais habillé, bien que plutôt débraillé. Je m’étais endormi contre l’arbre sous lequel j’avais aimé Manon. Mais de Manon aucune trace, a part peut être mon chapeau qui contenait plus de mures que je ne me rappelai en avoir mis la veille.
Jeu 08 Juil 2004, 18:20 par PetitPrince sur Les liaisons sulfureuses

Obscurité

Ne m’en veux pas si ma cruauté s’abat sur toi. Cette haine n’est que le reflet d’un cœur brisé. L’ange, tapi dans , panse ses blessures. L’obscurité consume peu à peu mon soleil, ta crucifixion sera mon apaisement. Ces lames que j’enfonce une à une dans ta chair me délivrent d’un trop plein d’amour. Je te déchire pour vivre avec toi ce dernier chapitre. Ton sang et mes larmes seront ce qu’il restera de nous, une trace indélébile marquant la fin d’un rêve. Ma douleur a maintenant un visage. A cause de toi mes pas vont à l’envers. Toutes ces rues sont emplies de notre image, mes souvenirs se montrent pervers. Je fuis cette ville qui me rend âcre et je prie chaque seconde de ne pas croiser ce regard qui a nourri mes illusions d’osmose. Mon cœur bat au rythme de ma haine…

La fin de l’histoire, je la connais par cœur. Dans peu de temps, je m’en irai blesser ceux qui ont tes sourires, je me vengerai lâchement sur ces âmes inconscientes de la place que tu prends. Tu m’oublieras vite, tu me fuiras même, déjà à l’affût d’une nouvelle conquête. Et moi je continuerai à nous vivre, espérant vainement que tes pas te ramènent à moi. Les mois s’écoulant, je finirai par épier ses regards qui me frôlent, me demandant lequel viendra m’ouvrir la porte d’un tout nouvel enfer.

Et puis, un jour viendra où l’indifférence aura raison de mes peurs. Et c’est le pied tremblant mais la tête pleine d’étoiles que j’attraperai cette main et que je m’embarquerai vers de nouveaux émois.
Mar 01 Juin 2004, 15:21 par JuX sur L'amour en vrac
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Ecrire sur l’ombre

Ecrire sur l’ombre Doux_leurre..., Rue du Regard, Ma chère plume, Demain..., Faites moi rêver, Adolescent amour, tout en toi est féminin.., Fait divers… la vie, L'ombre d'un doute., Lui, Regrets, Bel inconnu., Le petit paradis, Manon, Obscurité,
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