Tempête

Un vent souffle ce soir, ce matin, je ne sais plus.
Les fils du temps ont tressé une corde sans fin et je n’en trouve plus le bout.
La tempête gronde au loin, mais se rapproche vite.
Trop vite pour m’abriter… Me courber… Et subir.
Des tourbillons s’entremêlent, s’enlacent contre moi.
Ce vent mauvais de pensées écorchées me tire et me pousse
Dans cette d’atume que mes larmes ont coulé.

Si je lutte je coule, il suffit d’accepter.
Laisser passer l’orage, attendre une heure plus douce,
Où je pourrai sécher et mon cœur et ma foi.
Je me redresse enfin, j’ai essuyé le pire.
La tornade est passée, aussi brève que subite,
Et me laisse épuisé, naufragé mais debout.
Devant moi s’étend l’immensité de ce que je n’ai vécu.
Lun 02 Jan 2006, 17:38 par l'homme de sable sur Mille choses

Barbara

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C’est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien

Jacques Prévert
Sam 24 Déc 2005, 13:55 par dolce vita sur Citations

Lettres du désert

Le désert, à l’aube du premier jour.
Mon ami,
« C’est quitter Dieu pour Dieu... ». En ce dimanche d’automne, j’ai rendez-vous avec la vie. Je quitte la maison de mon Père pour m’incarner en cette petite fille qui voit le jour en un clair matin de la cité phocéenne. Tu vois, tout ce que j’ai vécu je l’ai choisi m’a-t-on dit. En attendant, ce qui est certain, c’est que j’ai commencé par accueillir ce cadeau, voilà bientôt quarante ans : naître aux pieds de Notre Dame de la Garde ! Oui, oui, déjà, elle est là, toute douce et belle à me protéger, à ne pas me quitter des yeux, petite mère du ciel silencieuse et agissant sans tambour ni trompette, mais plus sûrement qu’aucune louve ne le ferait. Dans une petite maternité, le souvenir de st François est entretenu, rue Pupa. Là, je pousse mon premier cri de vivante : j’ai mal, j’ai faim, je suis... C’est dimanche, la messe a lieu à deux pas, j’ai soif. Déjà.
De Marseille, je ne connais tout d’abord que les promenades venteuses des bords de . Un goût salé que j’aime à retrouver sur mes lèvres. Le sel et la lumière du monde sont contenus dans ma mémoire. Le cri des mouettes. Les falaises blanches sous un ciel de craie. Une lumière qui ne triche pas, une lumière impudique et joyeuse. Le sable qui vole, vole et nous ferme les yeux. Le vent, c’est aussi mon bon ami. Le coquin, il se glisse partout : il connaît tous nos parcours secrets et vient se blottir au plus tendre, jusque entre nos lèvres. Un chien aboie. Le désert. Une mouette vient fendre le mistral comme par jeu, comme pour s’en moquer et disparaître. De Marseille, j’apprends la tendresse, Mamie, Angèle, ma grand-mère. Certains, tu sais, naissent avec des grands-parents à ne plus savoir qu’en faire. Moi, je n’en avais qu’une et si petite, 1m45, la seule à être assez discrète pour avoir survécu à la guerre. La mort a décidé de l’oublier jusqu’à ce qu’elle ait 74 ans et puis, à son tour, discrètement, ma rescapée a quitté la terre pour aller dans un lieu où les hommes ne se limitent plus, où ils peuvent enfin s’étendre à l’infini.
De Marseille, avec Angèle, je garde un parfum d’amour, de liberté et de gourmandise. Un parfum de vie. Papa me ramène à mes souvenirs de premier âge en me confiant pour les vacances d’été à ma Mamie cadeau, Mamie tendresse, Mamie prière. Les roses blanches de Berthe Sylva nous font pleurer sans même avoir à les effeuiller. Ces roses de la spiritualité, je les retrouverai plus tard, sans savoir ni pourquoi ni comment elles s’imposent à moi, et dans un désir d’inspirer aux petits enfants l’envie de se jeter dans les bras de Marie, je la dessine aux crayons et pastels secs, les bras ouverts et son sein virginal recouvert des roses délicates. Bien sûr, ses fleurs admirables tu les connais, puisque c’est toi qui a décidé du lieu où déposer le sourire accueillant de Marie. Mais je reviens à l’enfance. Lorsque nous étions livrées à nous-mêmes, toutes les deux, Angèle, avait pour sa petite-fille un programme d’été bien rempli dans le but de la faire grossir avec autant de glaces et autres repas de noce qu’il se peut imaginer ! Comme je l’aime, ma Mamie, que ne ferais-je pour l’amour d’elle ?! Même me laisser gaver ! Moi qui ne suis pas matérialiste pour deux sous, je vais m’ancrer au sol de tout mon cœur. Chère Angèle, quelle joie lorsque la balance affichait le résultat tant attendu : victoire provisoire remportée avec force silence, paix et douceur. Les roses blanches, encore et toujours, mais pas seulement, toutes les musiques de sa jeunesse et de la mienne nous accompagnaient : de Maurice Chevalier à Claude François, en passant par la môme Piaf et le grand Jacques pour faire bonne mesure. Oui, et puis, « Mamie, est-ce que je peux faire de la couture pour mes poupées ? » - « Viens donc t’installer à côté de moi, sur la table de jardin, sous la tonnelle couverte de gros raisins blancs ». De gros grains blonds qui recouvraient la pâte de la tarte préparée pour le dessert du soir et dont l’arôme emplissait l’air gorgé de soleil. Mon cher ami, t’ai-je déjà parlé de nos escapades en ville ? Nous partions toutes deux, vite, vite, avec nos petites affaires : moi, un grand chapeau de paille, une capeline couverte de fleurs et de quelques cerises artificielles. Une robe en vichy rose, des petites sandalettes blanches au pied avec des socquettes à fleurs. Heureuse, joyeuses, insouciantes, nous partions. Angèle, toujours impeccable dans ses tailleurs et ses robes bleu marine et blanc. Ses beaux yeux bleus un peu tristes derrière les gros verres de myope envoyaient tant et tant d’amour que je ne me lassais pas de les chercher. Nos conversations bien sages. Les regards approbateurs des usagers de l’autobus. La joie mêlée de fierté de ma grand-mère aux compliments dont on m’abreuvait et qui me lassaient parfois, mais jamais pour l’amour d’elle.
Angèle, que j’aime regarder les deux colombes derrière les lourds verres, je suis trop petite pour comprendre qu’un jour elles prendront leur envol pour ne plus jamais revenir au nid. Il est tôt encore, laissons à l’enfant le soin de se réjouir. Les larmes viennent en leur temps et en mettent tant et tant pour sécher. Angèle, aujourd’hui, pour toujours, je t’aime. Laisse-moi toujours être ta toute petite-fille. J’aurais tant besoin de ta tendresse et de tes prières, ma petite Mamie. J’ai tant de larmes sur mon cœur et que personne ne viendra bercer...
Dim 11 Déc 2005, 08:52 par dolce vita sur Histoires d'amour

Nuit noire...

Je suis lasse de t’attendre. Lasse de l’inconsistance de nos deux solitudes. Je suis lasse de ne plus rien savoir de toi, de cette trop grande distance entre nos deux êtres... J’ai soif de cette communion si intense entre nous, de ce pont de lumière qui nous envahit et nous rejoint, cette joie si profonde et qui éclaire tout. Je suis lasse de ces ténèbres contre lesquelles je ne puis lutter lorsque le doute vient, me faisant grelotter au plus chaud de l’été. J’ai mal à toi. J’ai mal en moi. J’ai mal à nous. Pourquoi, dis, pourquoi ton silence ? Je suis lasse de lutter. D’où vient que je ne puisse guérir du mal que j’ai nommé et si bien reconnu ? Le vent emporte mes cris et seule l’immensité répond à mes questions... Seule fasse à la . Seule face aux montagnes. Viens en moi la vie, j’ai soif de toi et j’ai soif d’amour ! Viens en moi la vie, je t’appelle, pourquoi me fuis-tu ? Partout je te cherche et crois te reconnaître mais, de pardon en méprises, ma recherche me brise : je ne fais qu’entrevoir que tu es parti. Toi que je cherche dans un inconnu qui creuse en moi le manque de toi, en croyant t’oublier je te guette comme on attend l’aurore... Quand viendra le repos et la paix ? Quand de guerre lasse mon coeur va abandonner sa recherche insensée ? Quand les larmes et la tourmente vont-ils s’éloigner de ma vie ? Quand vais-je enfin me retrouver au rivage infini que rien ne trouble plus. J’ai gravi la montagne et mes forces s’épuisent... Je ne puis plus rien faire que m’abandonner à l’infini qui déjà me relève et je ne le vois pas. Non pas pour disparaître mais pour mieux rencontrer l’immensité qui m’a fait naître... Où te caches-tu, toi que mon coeur aime ? Où te caches-tu même dans la nuit noire mon coeur saura encore te reconnaître...
Ven 02 Déc 2005, 12:38 par dolce vita sur L'amour en vrac

Le sentiment d'amour.


Le sentiment d’amour est une chose immatérielle,
Pourtant il peut être doux comme de la soie,
Tranchant comme une épée,
Agité et défiguré comme la ,
Calme et serein comme le ciel,
Délicat comme tes mains,
Sanglant comme un combat,
Que l’on mène chaque jour,
A trouver son amour...
Lun 07 Nov 2005, 21:01 par leoz sur Mille choses

.. je me souviens ..

Mes mains reçoivent tes armes
Mes lèvres recueillent tes larmes
Tu es belle, penchée sur ton destin
Comme une fée, ma sorcière
Je te regarde, je te découvre
Tu renais à moi, chaque instant d’amour ..
Je me souviens..
Les ondulations du serpent
Nina surgit de ma mémoire
Les ondulations du Rio
La rivière déborde en moi
Je deviens le lac vibrant de son écume
Je deviens la
Je deviens la mère ..
Je suis la femme sauvage, aquatique, terrienne et aérienne,
Eternellement recommencée,
Ton aimée …
Ven 21 Oct 2005, 10:24 par treets sur Parler d'amour

souviens toi

Enceinte du Soleil
Caressée par la Lune
J’explore ma Mer
Fille de l’Amour
Je donne et je reçois
Le Miel, la Vie
Je me souviens ..
.. Au plus profond
Mon cœur s’élargit
Mon âme ..
Je nage, je vole
Je voyage en moi …
Sous le chant de baleines
Sous le chant des louves
Mes os reprennent vie
Je danse, je vibre, je respire
Caressée par la Lune
Enceinte du Soleil
Je cours, femme sauvage et libre
L’eau me baptise
Je nais à nouveau …
Ven 21 Oct 2005, 10:20 par treets sur Un monde parfait

Douce Laurence

Douces vacances
Douce clémence
Douce constance
Douce Laurence
Douce, douce
Dans l’onde saline,
Le safran de tes mèches méduse d’une alerte brassée.
La liberté sur les flots bleus
Souffle sa valse viennoise
Tourne, poissonne, sirène
Tourne, tourne dans l’onde saline.

A demi nue, ventre au soleil,
La te dévore en un murmure d’extase
Au fond de tes grands yeux
La perle de l’huître se noie
S’y re-noie d’un même allant.
Au fond de tes grands yeux
La et le ciel se repose.

Douce, douce
Douce Laurence
Douce constance
Douce clémence
Douces vacances

Perle de l’océan,
Cuivrée au soleil du Midi
Froufrou du vent sur la vague maîtresse
Horizon et frontière d’un point sur la plage.

Douce Laurence
Douce, Douce.
Ven 19 Août 2005, 09:25 par Kurodo sur L'amour en vrac

Au large l'amour fut

La qui nous prend
La femme que l’on aime
La qui nous vole
L’amour qu’on attendait.

Au large, des pensées
Se sont fanées sur les flots.

L’aurore au rêve glacé
Va se pencher sur la terre
Boire au jusant des larmes damnées
Sur le sable d’ocre poli
Où le désespoir attend son aimée.
Mer 17 Août 2005, 09:07 par Kurodo sur L'amour en vrac

Le baiser du sel.

L’eau fraîche les réveilla avec ce petit frisson qui prend naissance dans le creux du dos et hérisse les poils de la nuque. Délaissant la petite plage de sable fin Katy et Luc se tenaient les pieds dans l’eau face à la et prenaient le temps de s’accoutu au changement de température. Katy s’avança la première et pénétra dans l’eau jusqu’en haut des cuisses, ce qui lui arracha un cri amusé et un nouveau frisson la secoua. Dans le creux de ses mains, elle pris de l’eau qu’elle étala sur ses bras, sa nuque et les épaules. Virevoltant sur elle-même, elle se retourna vers son homme occupé par les mêmes ablutions, puis le regarda en faisant une grimace comique alors qu’elle se laissait tomber doucement dans le bain d’eau fraîche. Il rejoignit dans un plongeon courageux.

Ces deux là n’avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Ils étaient contents de leur sort, prenant les choses comme elles viennent, s’aimant simplement. La déclinaison douce du sable leur permis d’avancer loin du bord jusqu’à ce que l’eau atteigne le haut du corps de Katy. Alanguis par le soleil qui les avait léché toute l’après-midi, fatigués de leurs jeux dans les vagues ils ne prirent pas la peine de nager vers la petite bouée comme ils aimaient le faire, mais s’allongèrent sur l’eau et firent la planche. Le nez dans les nuages, et les yeux fermés, ils se laissèrent ainsi ballotter légèrement par les vagues, s’échangeant de brèves paroles pour décrire ce qu’ils éprouvaient dans cette expérience commune. Qu’il est bon d’être insouciant, loin des tracas des hommes, des bêtises du monde se disait Luc.

- Je voudrais t’ai ici, Katy dit-il soudain, toujours sur le dos.

Elle tourna la tête vers lui, amusée par les mots toujours inattendus de celui avec qui elle partageait sa vie depuis plusieurs mois.

- Je n’y vois pas d’inconvénient répondit-elle espiègle, sans changer de position.

Luc se rétablit dans l’eau et alla vers sa compagne, toujours allongée, les yeux grands ouverts, dardant avec excitation celui qui savait lui arracher des cris de plaisir. Il se tint debout un moment prés d’elle, puis posa doucement sa main sur son ventre. Il voulait la caresser sans qu’elle ne s’enfonce dans l’eau, que le poids de sa main soit suffisamment fort pour qu’elle le goûte sans briser l’ équilibre de la flottaison. C’était un jeu qui demandait une délicatesse infinie, une complicité sans faille. Elle comprit la manœuvre et se détendit pour ne goûter que les mains agiles de Luc sur sa peau. Elle sentit l’index de celui-ci glisser sous la lisière de son petit slip orange, se promener sur la lisière de son ventre, glisser vers une hanche, revenir vers le centre pour partir conquérir l’autre hanche. La caresse était aux frontières de l’érotisme, s’en approchant si prés, mais sans jamais la franchir. C’était bon, doux, simple.

Elle sentit le doigt se retirer de sous l’élastique, aussitôt remplacé par la main entière posée sur son maillot. Un petit frisson naquit au fond de son ventre tandis que les doigts de Luc survolaient au travers de son maillot la petite toison taillée pour l’été. La main descendit vers l’aine en l’effleurant, quitta la surface lisse du maillot pour se plaquer doucement sur l’intérieur de sa cuisse. Inconsciemment, ses jambes s’étaient entrouvertes, invitant ainsi son homme à continuer sa progression. La main descendit dans l’intérieur de la cuisse jusque sous le genou, puis remonta en passant sous la cuisse. Dans un frôlement les doigts remontèrent de la base des fesses vers l’entrejambe, insistant imperceptiblement sur l’entrée de son temple sacré.

Le petit séisme chaud qui la tarauda fit battre son cœur plus vite, créant un flot de désir venu du fond de son être. Elle se redressa vivement et se jeta au cou de Luc, la bouche avide de ses lèvres. Le goût du sel l’électrisa un instant, la chaleur et le goût plus sucré de la langue accueillante provoqua une autre bouffé intense de désir. Son ventre vide réclamait avec insistance qu’il fut comblé par de la chair dure et puissante. Elle se colla contre le torse de Luc, écrasant ses seins lourds et durs avec insistance. Leurs bouches tourbillonnaient avec fièvre, prises dans une valse folle et gourmande. Elle sentit une main s’emparer avidement d’un sein, passer sous le soutien-gorge pour coller sa paume contre le téton et pétrir à pleine main la forme compacte et généreuse. Autre frisson, ses yeux se voilèrent. Elle glissa prestement une main dans le maillot du jeune homme et s’empara vivement de l’objet de son désir. La chaleur de la main vint contraster avec le milieu liquide et augmenta l’intensité de l’érection. Les cœurs tambourinaient.

Un instant, ils s’arrêtèrent. La main de Katy entourait le sexe rigide de Luc, le flattant avec respect dans une caresse douce, lente, experte. Les yeux fermés, Luc goûtait ce moment de tout son corps. Il ouvrit les yeux et les planta dans ceux de Katy. Sans la quitter du regard, il posa les mains sur ses hanches et les fit descendre avec une lenteur calculée dans ses reins, et continua de la sorte jusque dans le maillot. Elles quittèrent la rondeur de ses fesses pour glisser sur les hanches, et, l’élastique du slip bloqué par ses poignets, il descendit les mains sur ses cuisses pour la libérer de cette ultime entrave à leur étreinte. Katy se plaqua contre lui, la main toujours nichée dans le caleçon qu’elle écarta. Elle se laissa glisser, et guidant le sexe du jeune homme, se planta doucement sur lui.

Elle sentit d’abord le froid envahir son ventre, et lui sentir le chaud envelopper son membre. Ce contraste de température les projeta tout les deux aux frontières du plaisir. Dans un râle il résista, et dans un cri elle se cambra pour elle aussi repousser l’issue. Lentement, au rythme des vagues, ils entamèrent ce va et vient magique. Luc sortait presque entièrement du ventre, marquant un petit temps d’arrêt pour sentir le contact froid de la sur son sexe, puis rentrait lentement pour renouer avec la chaleur brûlante du ventre en émoi. Ils renouvelèrent cette sensation sans se presser, leurs mains fébriles courant sur le corps de l’autre. Au paroxysme, les jambes de Katy enlacèrent la taille du Luc, ses bras enserrant fermement le torse de Luc. Les bras puissants de celui-ci s’étaient noués dans les reins de sa partenaire, l’écrasant contre lui avec force. Ils se figèrent au plus profond de l’étreinte, chacun cherchant à s’enfoncer encore plus loin dans le corps de l’autre, chaque infime petit mouvement dans les chairs les rapprochant de l’explosion.

Elle fut fulgurante. Katy sentit le flot chaud de la semence de Luc se déverser en spasmes puissant dans son ventre tandis qu’un point chaud et intense grossissait et se propageait au plus profond de son être. L’intensité augmenta sans répit, parcouru ses jambes, son dos, ses bras pour se planter avec force dans sa nuque. Elle se cambra, transpercée par ces pieux de jouvence, inondée par cette vague de plaisir chaud, terrassée par l’effort.

De cette union, la complice s’en souvient encore.
Sam 04 Juin 2005, 17:25 par PetitPrince sur Les liaisons sulfureuses

Poème érotique

Sous sa jupe

C’est sous sa jupe que la belle,
au confin de ses cuisses blanches
enrobées de dentelles,
faisait voir ses hanches

et cette forêt brune, épaisse,
où l’on pouvait saisir
une poignée de poils (tout un empire !)
mélés de sucre et d’ivresse.

Sous ce voile plein d’odeur
la belle cache, indiscrête,
une alcove secrête
qu’on ouvre comme un voleur,
avec doigté et douceur.

C’est une bouche, une entaille,
un creux d’or rose,
fouillis d’entrailles
qu’elle expose,
entrebaille,
cerné de lèvres en prose
qu’on pouvait lire en braille.

C’est une fleur marine,
une glycine,
amande suave,
orchestre de lave,

source épaisse et nue
dans sa chair fendue :
plaisir éblouit où l’on plonge,
fenêtre ouverte à tout les songes...

© Cyr
Sam 02 Avril 2005, 15:52 par cyrpoete sur Les liaisons sulfureuses

Cristal

Ton corps avec le mien ne forme qu’une seule silhouette qui se distingue de l’herbe dense du haut de la falaise. Elle domine l’Océan, d’un bleu cristal, parsemé des reflets rougeoyant du Soleil qui ne demande qu’à se coucher.
Le tendre palmier, contrasté par les nuages roses de l’horizon, englobe la bulle de notre corps enlacé au plus profond de notre cœur.
La lumière dorée du rivage donne à ton visage une nouvelle clarté soutenue par une douce brise qui caresse tes cheveux ; miroir de la scintillante qui, sous le Ciel orangé enrichi des premières étoiles, vient chatouiller la petite crique sableuse en contrebas.
Ta joyeuse présence arrête le temps pourtant si éphémère, instant précieux préféré de nos rêves …
Ven 21 Jan 2005, 13:14 par Ady sur Parler d'amour

10 Questions à un oulipien

Interview réalisée par PetitPrince

Obni, est un amateur d’ecriture et de bons mots. Sur son blog, vous trouverez , des mises en oeuvres d’exercices de l’oulipo, des interviews loufoques, des travaux d’images, mais aussi, un texte d’une beauté rare, intitulé "Elle s’approche" accessible ici.

Aprés l’avoir lu, vous comrendrez instantanément, que la technique lorsqu’elle est mise au service de l’évocation, permet d’aller plus loin dans la force des représentations, dans la beauté.

Obni nous tend la main pour aller dans son monde Oulipien en répondant à une petite interview de 10 questions:


PP: Obni, comment as tu découvert l’Oulipo ?

O: En lisant Raymond Queneau puis en m’intéressant à ce mouvement et à ses jeux littéraires. J’en suis très friand.

PP: Qu’est ce qui te plait dans l’écriture "à contrainte" ?

O: D’abord le défi, mais aussi l’entraînement, un peu comme les arpèges ou les vocalises le sont pour un musicien.

PP: T’en sers tu pour écrire des textes plus classiques ?

O: De temps à autre. J’aime parsemer ici et là des loufoqueries.

PP: Les exercices d’écriture permettent-ils à ton sens de progresser en écriture ?

O: Oui. Cela oblige à la rigueur et à l’inventivité. Comme je l’ai dit plus haut, c’est un peu comme des longueurs de bassin pour un nageur, des charges à soulever pour un athlète ou des gammes pour un musicien.

PP: L’écriture technique est elle froide et sans sentiments ?

O: Tout dépend de celui qui écrit. Quand on lit Perec dans la disparition, au bout d’un moment, le texte noud parait normalement écrit, les sentiments y sont exprimés avec vigueur. Pour ce qui est de Queneau, ses inventions n’ont jamais altéré la richesse de la langue qu’il écrivait.

PP: Selon toi que signifie " Bidonner le maquereau en saucissonnant son ombrelle " ?

O: C’est une expression ancienne issue du mandchou. Elle est encore utilisée de nos jours en de Chine par les marins de Koh Samui. lorsque la pêche s’effectue jonque éteinte, les filets sont dispersés au fil de l’eau, en utilisant des sortes de bidon en jonc tressé en forme d’ellipse à double spirales. Cette technique emprisonne le poisson, on pense bien sûr aux maquereaux qui sont les plus abondants dans ces eaux. Or le maquereau est véloce et lorsqu’il se sent prisonnier dans le bidon, il utilise sa nageoire caudale comme un tire-bouchon pour se libérer. Cette nageoire était appelée ombrelle par certains tenanciers de bars louches de Macao. D’où l’expression.

PP: Pourrais tu décrire ta journée d’hier sans utiliser la lettre " e ".

O: Au matin, j’ai bu un lait chaud puis j’ai couru dans la maison pour la gym. Plus tard, j’ai cru voir un babouin mais il a fui.

PP: Pourrais tu la décrire en n’utilisant que la lettre " e ".


O: Près de l’été, je pense dès le lever. Je recréé ce même rêve éternel et dressé tels des spectres : Et j’emmène des fées ! Et je m’exerce en serments. Et je mène le sel ! Et j’en perds le geste et le temps !

PP: Envisages-tu d’écrire un livre, un jour, peut être, si tu as le
temps ?


O: Pourquoi pas. Peut-être sur le Net.

PP: Quel ouvrage truculent nous conseilles tu de lire ?

O: D’abord "Les Fleurs Bleues" et "Zazie dans le métro" de Raymond Queneau, puis "La Disparition" de Perec, enfin "Si par une nuit d’hiver un voyageur" d’Italo Calvino et "L’écume des jours" de Boris Vian. Mais il y en a tant et tant... J’aime aussi Amélie Nothomb.

PP: Obni, merci !
Jeu 09 Sep 2004, 21:38 par PetitPrince sur Articles

Regrets

J’étais en vacances, assise à l’ombre d’un palmier, sirotant un énorme verre de jus de fruit. De la terrasse de l’hôtel, j’observais la , la plage du sable fin et la foule colorée. Il faisait assez calme et la vision de carte postale qui s’étalait devant moi m’incitait à la rêverie...Ce n’était pas forcément une bonne idée, car dès que je revenais "sur terre" et que je confrontais mes rêves et la réalité, le blues m’envahissait. Il faut dire que j’avais encore eu le chic pour tomber amoureuse d’un "inaccessible" et qu’il occupait toutes mes pensées...même dans cet endroit idyllique.

Malgré tout, cette histoire me faisait sourire, tellement de contretemps, de rendez-vous manqués, d’imprévus, c’était à se demander pourquoi le destin ne voulait pas nous rassembler. Je me rassurais en pensant que d’autres, à notre place, auraient tourné la page...

Les rares moments partagés étaient si intenses, si magiques que je me refusais à les nommer "souvenirs"! Je les voulais "préambule", "introduction", "commencement", me persuadant que le plus beau restait à venir.

J’avais rarement désiré autant quelqu’un, tout chez lui m’intriguait. J’aimais son calme, sa discrétion, sa façon d’être ailleurs parfois. Je ne tarissais pas de mots pour décrire ses yeux: bleus marine, bleus saphir très exactement. Ce que je connaissais de son corps, de sa peau éveillait en moi des tourments que je ne savais comment apaiser!

J’avais souhaité le voir, même l’instant d’un baiser seulement avant de partir et une fois encore je fus obligée d’annuler, et une fois encore je l’avais amèrement déploré. Ainsi emplie de regrets, je m’efforçais de me fondre dans l’atmosphère pourtant reposante des vacances et d’en tirer le meilleur! Trois semaines de patience encore, trois semaines à le rêver et aprés? Ses bras enfin?...

Syolann
Mar 07 Sep 2004, 20:59 par syolann sur La séduction

Chemin des âmes...

...Petit bonbon...
Nous débutons
Doucement, quelques mots fragiles
Lentement, quelques pensées futiles
Gauchement, quelques phrases mutines

...Fleur bleue...
Nous écrivons mieux
Consciencieusement, quelques mots bien choisis
Librement, quelques pensées sur nos vies
Subrepticement, quelques phrases d’envie

...Rivière d’amour...
Nous poursuivons notre parcours
Scientifiquement, quelques mots de concours
Méthodiquement, quelques pensées pour les sourds
Parfois, quelques phrases d’au secours

...Torrent de charme...
Nous faisons du vacarme
Innocemment, quelques mots en épigramme
Passionnément, quelques pensées contre les armes
Sciemment, quelques phrases en télégramme


... de bonheur...
Je le reçois avec honneur
Sans doute que mes mots, mes pensées, mes phrases
Distillés passionnément sans emphase
Livrés sans tabou parfois déphasent.
C’est sans prétention, que je débite
Douceur, tendresse, colère, passions qui m’habitent
Quand le soir me viennent des envies subites.
Ven 30 Juil 2004, 16:20 par la marquise de sade sur Un monde parfait
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La citation d'amour

Quand on est jeune, on aime en fou ; Quand on est vieux, qui aime est fou.

Proverbe français.

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