10 questions à l’administrateur des âmes tendres.

Interview réalisée par Elodie Noël.

Le site d’écriture des âmes tendres est le rendez-vous d’écrivains en herbes sur le web. Libre, il permet à qui veut de venir écrire des récits, des poèmes, ou des nouvelles mais pas sur n’importe quel thème. Et oui, c’est sur l’amour, les sentiments et même les pulsions charnelles que le texte doit porter. PetitPrince, le pseudonyme du créateur et administrateur du site, répond à dix questions pour cette interview informel.

EN : Pourquoi le site des âmes tendres ?

PP : Pour plusieurs raisons. Permettre à chacun de venir travailler son écriture dans un thème imposé et rigoureusement cadré. Le fait d’écrire prend vraiment son importance lorsqu’on montre son travail aux autres, ça change complètement l’approche de l’écriture. Ensuite, et là c’est plus philosophique, c’est pour fabriquer sur la toile une niche ou la beauté règne. C’est en cultivant le beau, que l’on fait sa propre beauté.

EN : Le thème choisi par les âmes tendres n’est-il pas un peu difficile à traiter ?


PP : Certes, un copain m’a dit que j’étais élitiste à proposer d’écrire avec une belle plume sur le thème des sentiments (rire). Ce n’est pas non plus insurmontable, nous avons quelques 100 personnes qui sont inscrites sur le site qui s’y essayent, et qui y arrivent. On a tous un truc de beau à l’intérieur, il faut juste avoir le courage de le laisser sortir. La plume, elle suit.

EN : Le site des âmes tendres est-il un atelier d’écriture ?


PP : Ce n’est pas vraiment un atelier d’écriture. Dans un atelier d’écriture, il y a des gens compétents qui dirigent les travaux, conçoivent et corrigent des exercices. De plus ils suivent les apprentis écrivains. Le site des âmes tendres, c’est un immense exercice à répétition : écrire joliment sur des jolies choses. Je conçois les thèmes, les membres écrivent dedans. Les membres peuvent aussi me suggerer un thème qui leur est cher et semble coller avec le site. Dans ce cas, je les fais bosser sur le titre et l’accroche qui doivent avoir une tournure très précise.

EN : Et pour les autres, les lecteurs ?

PP : Le site a entièrement été refait pour l’agrément de la lecture. Je me suis d’ailleurs beaucoup inspiré des tendances actuelles, des blogs notamment, ainsi que de Spip qui possède la calligraphie la plus lisible sur le web. Le visiteur accroche le site en passant pas un moteur ou un annuaire, et flâne dans les pages à lire des choses incroyablement belles, sur un thème magnifique, dans une présentation absolument délicieuse (rires).

EN : Vous parlez d’amour, mais de sexe aussi. N’est-ce pas risqué ?

PP : L’érotisme, les histoires chaudes et sensuelles, ont tout à fait leur place sur le site des âmes tendres. L’écriture d’une nouvelle érotique, d’un récit érotique demande certes une plume et un savoir faire un peu particulier. En revanche c’est dans cette rubrique des liaisons sulfureuses que les membres, même les plus timides, viennent le plus volontiers poster. Ah le sexe, ca fait tourner le monde, et la tête, alouette.

EN : Vous-même vous écrivez. Comment vous y prenez vous ?


PP : Chaque écrivain possède sa façon de faire. Personnellement, j’écris sur ordinateur, ce qui me permet de coucher rapidement la trame de mon texte, de changer l’ordre de quelques idées. Je relis, je corrige deux trois fautes de style, et dés que ca me semble bon, je le poste sur le site. Par le suite, je vais éditer mon texte environ deux ou trois fois pour corriger les quelques choses qui m’avaient échappées.

EN : Et pour cette fabuleuse imagination, vous faites comment ?

PP : C’est sur que si on se met devant une feuille blanche et qu’on se dit « je dois écrire un truc », ça ne marche pas. Je suis assez sensible à ce qui se passe autour de moi. Lorsque je ressens une émotion à la vue d’une scène dans la rue, je vais en tirer la source d’un texte, ou alors ça fera partie d’une description dans un des récits. Je ne suis pas très bon pour décrire ce que je vois, mon truc c’est plus faire naître des émotions.

EN : Ca fait longtemps que vous écrivez ?

PP : J’ai découvert l’écriture en racontant à une amie les débuts de ce que je croyais être une aventure amoureuse. Je me souviens, c’était par mail, il y a de ca 5 ans. Je voulais son soutien, et je ne voulais pas qu’elle s’ennuie de trop à lire mes doutes et mes angoisses. Alors je faisais en sorte que ce que j’écrive lui plaise, la fasse rire. C’était une finalement. Depuis j’ai toujours conservé cette approche d’écrire, faire plaisir au lecteur, ça facilite énormément le travail, et ça fait des textes très beaux.


EN : Vous n’écrivez que sur le site des âmes tendres ?

PP : Non, j’écris aussi sur d’autres sites. Ca me permet de me frotter à d’autres genres, comme le policier, le fantastique, ou même le gore. Les ambiances ne sont plus les mêmes que dans le cadre sentimental, et cette diversité est agréable. Pour ces récits là d’ailleurs, j’emploie souvent la technique de Matheson qu’il me semble avoir perçue à la lecture de ses nouvelles. Le résultat est souvent au rendez-vous. L’absurde et la science fiction me plaisent beaucoup, mais là, il faut être très fort pour ne pas sombrer dans les lieux communs ou le nombrilisme.


EN : Vous envisagez d’écrire un livre ?


PP : Oui, ça me tarabuste pas mal, mais je crois que le travail à fournir m’effraie. Aujourd’hui j’écrit pour forger ma plume en racontant des choses qui me tiennent à cœur. Les scénarios sont tout petits, souvent inexistant au moment ou je commence le texte. J’ai juste envie de faire passer quelque chose, alors je fais confiance à mon cœur et j’y vais. Pour un livre, je crois que l’approche doit être plus rigoureuse, qu’il faut faire ce que je fais mais à une échelle différente. Je ne sais pas si ça me plairait, si je serais aussi à l’aise qu’avec des textes cours. Peut-être un recueil de nouvelles, ou une courte nouvelle comme Amélie Nothomb sait si bien faire.


EN : PetitPrince, merci.
Sam 14 Août 2004, 08:59 par PetitPrince sur Articles

Les mots de l'été.

L’été, plein de lumière, n’est pas propice aux tourments de l’ame, parmi les s. Il fait beau, il fait chaud, des femmes nous voyons plus la peau, et aux lettres nous tournons le dos.

Et pourtant chaque matin, nous aurions quelque chose à raconter, ne fussent que nos désirs d’été.

Alors, à tous, j’attends vos mots avec impatience ...
Ven 09 Juil 2004, 17:47 par PetitPrince sur Edito

Le Célibataire endurci !

Comment apprivoiser un célibataire endurci ?

Surprise! Le célibataire endurci cru 2004 est tout à fait séduisant. Pour préserver son indépendance d’esprit et sa liberté enivrante il choisit délibérément une vie solo. Il n’est pas foncièrement opposé à la notion de couple, mais entend bien y fixer une certaine limite.

Sa dernière compagne habitait à New York ou à Londre; il trouvait cette situation bien commode. La relation à distance ne lui donnait pas l’impression d’être pris au piège. C’est peut-être un entre deux confortable.

Son caractère idéaliste, c’est ce qui plait chez lui, cet air absorbé, cette tendance à zapper les aspects noueux de la réalité. D’autres vont nous bassiner avec leurs trophées professionnels, lui s’intéresse à l’humain, sa vie, son œuvre, ses revendications. Et comme tout idéaliste, son désir est un désir d’obstacles. Alors semez un petit parcours avec des petites embûches dissuasives, déployez vos charmes, vos facettes d’exigences idéalistes. Car nous aussi on préfère peut être une relation à la Sartre et de Beauvoir.

Prolongez la féerie de la découverte. Rando, Ciné, Pub fun, dîner accompagné d’un bon Brouilly... Et quand heureuse femme nous l’avons bien séduite, continuez à progresser dans cet accrochage inconscient.

Il ne sait pas trop pourquoi vous lui plaisez, alors installez-le dans cette relation sans qu’il s’en aperçoive. Une bonne tactique consiste à garder la relation secrète. Un jardin privé provisoire dont on tirera une excitation romanesque.

Et oui le célibataire endurci a besoin de temps. Sensible, cœur exquis, et surtout caractère entier. Jusqu’à présent son emploi du temps, ses centres d’intérêt multiples lui ont toujours donné de bonne raisons de ne pas s’engager. Pas de problème pour une relation épisodique. Sa devise « Ne pas se laisser submerger » donc c’est à nous d’aller vers lui.

Après la 1ere nuit d’amour, c’est alors le choc de deux micro cultures personnelles. Au lieu de nous mettre une couronne de roses, il peut devenir mutique. Cherchez pas, il fait son deuil de son « vieux soi ». Cette nuit de désir fou laissera place à un besoin d’indépendance, il se sent coincé, obligé de partager sa couette.

Et si il s’est décidé d’aller faire quatre heures de VTT en forêt, c’est qu’il veut rétablir son équilibre psychologique.

Désespérons pas, le célibataire endurci est un crocodile à la peau dure mais au cœur tendre.

Muse
Dim 30 Mai 2004, 07:01 par Muse sur La vie à deux

Arthur Rimbaud, Poésies - "Ma bohème" -

Je m’en allais les poings dans les poches crevées ;
Mon patelot aussi devenait idéal,
J’allais sous le Ciel, ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvés !

Mon unique culotte avait un large trou,
- Petit Poucet rêveur, j’égrénais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais
Des gouttes de rosée à mon front, comme un vin de vigueur.

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Mar 11 Mai 2004, 17:05 par Rose sur Citations

L'enveloppeur ....

L’enveloppeur rouge et parfumé …

Depuis quelques jours, je reçois de curieux messages mais je n’y prêtais aucune attention. Cela dit, je me questionnais : qui pouvait ainsi m’écrire? J’étais quelque peu intriguée et à force d’y penser, la réflexion me menait à la conclusion d’une farce.

Ce matin là, j’ouvrais une enveloppe papier rouge, parfumée d’une odeur typiquement masculine. Un mot m’indiquait le nom d’un bar, son adresse et une heure. C’était un rendez-vous. Je rangeai négligemment le courrier dans mon panier et partis pour accomplir ma journée.
Assise dans un métro direction boulot, au milieu d’un magma d’anonymes, je sortis la lettre singulière afin de l’observer et tenter de deviner l’expéditeur à travers son écriture. Mais n’étant ni graphologue, ni profiler, je devais renoncer très vite à cette pseudo enquête et j’insérais l’enveloppe parfumée dans un livre.
Vint l’heure du déjeuner. Comme chaque midi, je me rendais dans un jardin public. Constituée de bons réflexes , j’ouvrais le livre qui portait désormais, l’odeur attirante de l’enveloppe rouge. J’approchais l’ouvrage de mes narines pour en humer les pages marquées de quelque chose de masculin. Je me sentais pénétrée par l’odeur singulière, attirante et enivrante. Pour la troisième fois de la journée, je me mettais en face à face avec une énigme, en face à face avec un mystère, ce dernier évoluant au fil de la journée en une véritable intrigue.
Et si c’était un homme ? Cette idée me faisait rougir du même rouge que l’enveloppe. Et si c’était sérieux ? Je tentais de me plonger dans la lecture du roman, mais la ténacité de l’odeur me perdait dans une étrange rêverie : celui de l’inconnu qui pourrait se révéler plus tard.
Je repris mon travail sans y être véritablement car j’étais perturbée par la simplicité du bout de papier.

Après la sortie du travail, je repris le métro direction dodo. A bien y réfléchir, pourquoi ne pas me rendre au rendez-vous ? Qu’ai-je à y perdre ? La raison, mais je ne suis pas raisonnable. Alors après quelques changements de rame, j’arrivai Place des Laitiers, au Café de la Bourse avec quelques minutes de retard conséquence de mon indécision !

J’entrai dans ce bar, je ne vis personne, en tout cas personne ne retint mon regard, si ce n’est le barman auquel je commandai un café et un verre d’eau. Je ressortis pour m’installer sur la terrasse. La nuit tomba rapidement en cette saison et la fraîcheur hivernale se fit vite ressentir. Emmitouflée dans un manteau de laine, les gants à la main, je pris place. Les jambes croisées, j’attendais avec patience... un café. Je ne repèrais toujours personne dans l’horizon immédiat et urbain. Le bras accoudé sur la table, je retenais mon visage observant dans cette posture les allers et venues des passants pressés. Personne ne se manifesta. L’enveloppe pourrait être un signe de reconnaissance mais il n’y fait rien. Je m’impatientais, un peu beaucoup et beaucoup trop! Je me lèvai pour repartir, contrariée, il me faut l’avouer car ma venue n’était en aucun cas désespérée. J’ajustai mon béret décidant d’abandonner l’enveloppe sur la table , y jetant un ultime regard gorgé de mépris féminin. D’un pas pressé, je regagnai le métropolitain, direction DODO. Au milieu des badauds , je me retenais à la barre métallique quand soudainement, j’entendis une voix suave. La voix d’un homme à l’élocution parfaite. " Ne vous retournez pas" me dit-il. C’est exactement ce que je tentais de ne pas faire. Les yeux écarquillés , je tentai de retourner la situation. Mais l’homme n’etait pas dupe et posa ses mains sur les deux cotés de mon visage pour m’empêcher de le regarder. Surprise, j’eus un peu peur et les battements de mon cœur se multiplierent sous l’effet du stress soudain. Mes narines étaient titillées par un parfum que je reconnaissais, l’odeur enivrante de l’enveloppe. Je me rassurai et tentai une seconde fois de tourner la tête mais l’homme mystérieux s’obstina dans le refus d’être vu et exerça une pression plus forte de ses mains cammouflées dans des gants de cuir. J’en perdis mon béret...

..le temps de ramasser mon béret , le métro s’arrêtait sur une station, les portes s’ouvraient, les gens sortaient et entraient et l’inconnu parfumé n’était plus là.
Je me retournais tentant de m’approcher des portes qui fermement devaient se refermer après un bruit de sirène désagréable.
Je regardais à travers les vitres mais au grand désespoir, je ne pus voir qui avait été derrière moi ! Le béret à la main, collée contre la vitre, je devais afficher une triste mine.

L’auteur de mots étranges était une réalité qui m’échappait et je n’aimais pas du tout cela.

Rentrant bredouille, je regardais ma boite aux lettres remplies de factures et rien d’autre que des factures qu’il me faudra appréhender plus certainement que "l’enveloppeur rouge et parfumé". Il ne s’était rien passer et ce rien me laissait la pesanteur d’un tout insaisissable, invisible. Qui pouvait-il être?
L’enveloppeur rouge et parfumé m’intéressait sans que je ne le connaisse, sans que je ne lui donne l’intérêt qu’on porte au gens, gentilhomme ou autre.
Qui était-il ? Le saurais-je seulement ? Remplie de doute, j’allais passer une soirée à m’interroger sur cette curieuse mésaventure. Etait-il possible que ce soit un voisin ? ou encore un collaborateur ou que sais-je ? J’avais une certitude, l’enveloppeur rouge et parfumé me connaissait !

Durant quelques jours, tous aussi ressemblants aux autres dans le cycle infernal du métro/boulot/dodo mon comportement devait apparaître comme étrange auprès de ceux que je fréquentais. Observant les gens dans le métro, soupçonnant tout à chacun et à tour de rôle. Chaque personne que je saluais était humée afin de percer leur parfum. Mais personne n’avait l’odeur dont j’étais imprégnée de l’enveloppeur rouge.

Le temps passait et ce souvenir aussi quand un matin à l’identique des autres matins, je trouvais une autre enveloppe rouge et parfumée déposée sur le tapis de mon entrée !

Une autre farce sans doute ! Mais l’effet fut incontestable et radical, mon cœur battait d’impatience de lire et de sentir. Je déchirai sauvagement l’enveloppe pour y trouver…..


..une feuille rouge avec l’inscription : " Regarde sous ton paillasson". Réflexe presque conditionné, je pose le papier sous mon nez et l’odeur épicé de ce parfum m’envahie une nouvelle fois.
Effervescence, mon esprit est en effervescence et mon corps aussi. Je regarde dans la cage d’escalier si quelqu’un ne se serait pas dissimulé mais personne.

Disciplinée , je soulève ma paillasse pour y découvrir une petite clef ! et rien d’autre. Métro/bouleau/dodo. Je m’attends à chaque instant à trouver un indice supplémentaire mais rien, ni personne et c’est ainsi que ma journée se solde avec rien et personne. Encore et plus intriguée qu’auparavant, je m’empresse d’aller questionner le petit cordonnier du coin. Qui ne me donne comme indication "la clef d’un verrou, pour sûr mais duquel, j’sais pas, j’peux pas vous dire!". Je ne suis guère plus avancée.
Quel est donc ce fou? Suis-je en danger? Non parce qu’il y a un je ne sais quoi de rassurant.

Le lendemain, je me réveille un peu plus tard et trainasse au lit. J’observe mon précieux trésor déposé la veille sur la table nuit. En déposant, le papier sous mes narines je titille mes neurones et décide de laisser l’enveloppeur rouge et parfumé venir à moi mais un tantinet de provocation viendra pimenter et accélérer le processus….

Je me lève d’un pied très décidé, attrape un papier quelconque, le parfume pour lui attribuer une signature personnelle et y écrit de ma plus belle plume : " Enveloppeur rouge et parfumé, le courage est d’aller jusqu’au bout, sans hésitation, vous avez effleuré mon visage, mon âme et ma curiosité. Le respect vous impose maintenant de vous présentez, n’en faite rien et je vous nierai !!! bien à vous mais plus pour longtemps. Je vous impose donc un compte à rebours…". Je lèche du bout de la langue l’enveloppe, y indique " à l’attention de …???", et l’accroche sur ma porte.

Je me prépare pour faire mon marcher, le panier à la main, j’ouvre mon entré pour sortir. Le mot n’est plus là, mais une rose m’attendait. Je la prends et je parts…..faire mon marcher.



Et histoire, que l’enveloppeur rouge et parfumé comprenne que je suis sérieuse, je dépose la fleur sur les poubelles de l’immeuble. Mais en revenant, la rose n’y était plus. Détail insignifiant, sans doute et pourtant, j’imagine que l’enveloppeur rouge et parfumé serait passé la ramasser. Le week-end passe comme il se doit de passer. Rien sur la porte, ni dans la boite aux lettres. Je pense avoir mis un terme au mystère à jamais mystère. Et en partant dans un programme redondant je lâche un grand soupir ….

Ce matin là, le métro est plein à craquer, nous sommes les uns contre les autres trop rapprocher à mon goût . Je sentis bien quelqu’un derrière moi dont l’odeur ressemble étrangement à celle des mots avec quelque chose en plus….Une molécule de lui. Malgré des tentatives pour retourner la situation, il m’est impossible de me déplacer et de regarder le porteur du parfum…Dans la cohue d’un métro bondé, une voix chuchote à mon oreille " c’est un bien joli béret , ne vous y trompez pas, viendra l’heure des présentations, acceptez cette fleur comme maigre consolation". Ces mots interviennent au moment précis ou le métro s’arrête et bien que me retournant avec violence, il avait disparu. Les mécontents de la bousculades me font savoir leur mécontentement auquel je réponds d’un regard coléreux. Il avait cependant déposé une autre rose que je me résignais à conserver.
J’accomplissais le rituel du déjeuner dans le même jardin public et en fouillant dans mon panier, je trouvais une autre enveloppe rouge et parfumée. Je l’ouvre et y découvre une adresse, un étage, un numéro de porte, une date et une heure……..et la même odeur.



….Cette odeur qui avait la capacité d’enivrer tout mes sens et déjouer ma raison. Je n’allais pas me réfugier dans la lecture de mon Disque Monde, j’allais , au contraire penser, divaguer dans cette aventure au combien mystérieuse et envoûtante car envoûtée, je l’étais certainement. Je me précipitais dans mon bureau pour rechercher un plan et situer le lieu. J’avais une idée dans laquelle je m’obstinée car, si en effet, l’enveloppeur rouge et parfumé était un prince peut-être était-il un assassin et moi sa victime dans quelques jours.

Le soir venu, je rentrais à mon domicile, une autre rose m’attendait sur le pallier. Je savais que l’enveloppeur rouge et parfumée déposerait un encouragement à le retrouver.

Le jour du rendez-vous venu, je me préparais mais prise entre la crainte et le désir, je décidais de ne pas me laisser emporter par un plaisir incertain. Je décidais de ne pas me rendre directement dans le piège supposé et présumé. Cependant, je fis un effort de coquetterie . Je descendais les marche une à une avec un enthousiasme réservé. Ouvrant ma boite aux lettres, de manière systématique, une autre enveloppe rouge et parfumée se fit découvrir. Un mot tout simple y était inscrit " les instants deviennent des siècles à vous attendre". J’étais flattée, comme, sans doute, toutes les femmes l’auraient été en pareil circonstance.
Je pris le métro en direction de l’inconnu. Mes mains étaient moites, j’avais le bouche sèche, l’estomac noué…J’étais indécise, allais-je, voulais-je démasquer le mystère ?
Après quelques rues et maison, j’étais face à l’immeuble désigné par l’enveloppeur rouge et parfumé. Il me fallait pousser une énorme porte de bois et de ferraille pour apercevoir un étrange et long couloir qui de plus était obscure. Aucun bruit ne se laisser entendre. J’entrais tout de même. La porte devait se refermé sur un claquement qui me fit sursautée. Je posais une main sur mon cœur battant. L’excitation était de plus en plus forte. Sur la droite, se dressait une série de boites aux lettres susceptibles de me donner des indications sur le nom de mon enveloppeur rouge et parfumé. Mais rien , juste des nom sans précision des étages et numéros d’appartement. Il me fallait soit monter , soit partir. Il me fallait de toutes les façon, prendre une décision rapide……




….où était passée ma raison ? Pourquoi ne me dictait-elle pas plus de prudence, ne m’indiquait-elle pas d’être, en outre d’une extrême vigilance ? Ma curiosité avait pris en autage ma raison mais la méfiance pointait le bout de son nez.
Ainsi, je parcourais pas à pas le long couloir qui s’assombrissait dans mon avancée. Le sol était fait de parquait qui me dénonçais par ses craquements successifs. Il me fallait donc avancer d’un pas plus léger, sur la pointe des pieds.
Je devais monter un gigantesque escalier en colimaçon. Je le fis mais dans une lenteur intrigante. Les étages n’en finissait pas, et j’arrivais presque sous les toits. La porte de l’appartement 13 était face à moi. Je me sentais essoufflée non pas par l’effort des escaliers mais par l’émotion. C’est à ce moment précis que la lumière éclairait cette étrange décore. Je me penchais discrètement sur la rampe d’escalier et je pus observer le panier très rempli d’une vielle dame. Une occupante de l’immeuble, à l’évidence. Ces instants détournaient r mon attention du mystère et ma raison faisait son apparition. Ainsi, elle me suggérais de tendre l’oreille à la porte visée. Je vis, en outre, la serrure du verrou car la porte ne tenait, apparemment qu’avec un verrou.
Je décidais de faire marche arrière et je descendis les escaliers à toute vitesse. Je m’enfuyais, ouvrant la lourde porte d’un geste déterminé à décamper….



….J’allais me réfugier dans un bistrot en face de l’immeuble. Je m’installais face à la porte pour regarder les occupants sortir et entrer. Mais rien ni personne ne ressemblait à l’image inconsciemment construite de mon enveloppeur rouge et parfumé. Je me donnais raison d’être partie, car il pouvait être " l’étrangleur rouge et parfumé". Je me donnais aussi tord d’être en fuite parce que je me souvenais alors de ses mains gantées sur mon visage, de sa voix suave, de ses roses et ses mots et surtout de son odeur.

Je me dirigeais vers ma demeure quand prise de réels remords, je repartais en direction de l’appartement 13 de l’enveloppeur rouge et parfumé.

Il était tard, certainement minuit quand j’ouvris la lourde porte. Je grimpais l’escalier d’un pas vif et déterminé. Je sortis la clef du verrou que je glissais dans le serrure du verrou. Je retenais mes mouvement un instant car une voix de chanteuse lyrique émanait de l’appartement. Assez d’hésitation ,j’y vais, j’ouvre doucement cette porte grinçante .

Il s’agissait d’une garçonnière aménagée d’un lit , d’un fauteuil et d’un bureau. La pièce était éclairée d’une lampe de chevet recouverte d’un tissu pour tamiser la lumière La voix lyrique était celle d’une chanteuse d’opéra

Un homme gisait sur le lit. Il était profondément endormi. Certainement que les vapeurs d’alcool n’étaient pas innocentes à son état comatique. Sa veste était négligemment posée sur le fauteuil en velours vert. C’était une veste rapiécée au niveau des coudes.
Lui était beau dans son sommeil forcé. Les cheveux ébouriffés, il était allongé sur le ventre. Habillé d’un pantalon noir et d’une chemise blanche dont il avait retroussé les manches.
Il ressemblait à un étudiant mais son âge laissait supposer qu’il ne devait plus être sur les bancs d’une faculté depuis quelques années. Je déposais, sans un bruit, le rose à coté de son visage. Dans une extrême discrétion, je refermais la porte et glissais la clef du verrou dans le bâillement de celle-ci.

Je repartis dans une course folle afin de ne par manquer le dernier métro…Je me sentais comme libérée du mystère. L’enveloppeur rouge et parfumé devait me connaître. Ce soir là, je l’avais reconnu mon ancien amant disparu et que je n’attendais plus. J’aurais pu venir en temps et en heure suivant mon instinct et pensant que je n’avais rien à craindre. Nous nous serions retrouvés, je l’aurais certainement encore aimé et il est certains que nous aurions étaient pris d’une irrésistible envie de faire l’amour comme nous le faisions avant ….A l’ époque où j’avais été sa car il était un écrivain déchu des maison d’édition et déçu de ne pas être édité. J’étais sa seule et unique lectrice….mais un jour, il s’en est allé, il a disparu me laissant une amère incompréhension. Au fil des mois, mon chagrin s’atténuait pour être oublié. Mais lui, jamais, je n’aurais pu l’oublié.Et, dans le fond, je n’ignorais pas son prochain retour …
Il n’avait pas changé, seulement pris des années. Si, il avait changé de parfum


Sur ce délicat souvenir, je me suis endormie…

Au matin, en retournant dans mon interminable quotidien, je regardais le contenu de ma boite aux lettres, il n’y avait rien. J’ouvrais la porte de mon immeuble, je le découvrais, se reposant sur le luminaire, les mains dans les poches, les cheveux ébouriffés, la barbe de la veille, les cernes du lendemain , un journal sous le bras. Je plongeais mon regard dans les yeux de cet homme ..Il me sourit. J’étais prise d’un immense sentiment, le plaisir des retrouvailles . Je m’approchais de sa personne et déposais une main sur son visage. Il sortit les main de ses poches pour me prendre dans ses bras. J’avais une larmes au coin d’un œil . Nous nous sommes embrassés comme autrefois, et à tout jamais.
L’enveloppeur rouge et parfumé était mon envoûteur tant aimé. Le détenteur de mon cœur….Je glissais mon bras autour du sien et nous sommes partis sans rien se dire…Je l’aimé comme au dernier jour car ce jour devenais le premier
Lun 10 Mai 2004, 14:50 par Imaginative sur Un monde parfait

De son côté à elle...

Allongé au soleil, les yeux fermés
IL aspire tout ce que le soleil a de beau
D’une main légère, il repousse ses quelques mèches
Qui descendent sur son front, frole ses yeux.

Cachée derrière sa fenêtre, dans l’ombre protégée
ELLE aspire à caresser du bout du souffle sa peau
D’un regard envieux, elle suit sa main de pêche
Qui laisse de larges sillons, replace ses cheveux.

Dans les premiers rayons de ce printemps précoce
IL a décidé de respirer la vie une nouvelle fois
D’oublier le stress de sa semaine de travail
De reprendre sa plume, guidé par les bruits de la ville.

Dans la pénombre de son petit appartement, une envie féroce
ELLE le voudrait rien qu’à elle, l’enlacer dans ses bras
Déposer sur son front un baiser, trouver la faille
L’aimer en plein jour, le rendre fébrile.

Entouré d’une olivier en pot, sur sa terrasse
IL griffonne quelques mots sur son cahier
Un début d’histoire, un poème, une romance
Une héroine comme il les aime, une belle, une .

Enfermée dans sa peur qui la terrasse
ELLE l’observe à la dérober, voudrait se manifester
Un coup d’oeil, un regard, juste voir son existence
Une ombre qu’on ne remarque pas, sa beauté qui s’use.

IL a souri, ELLE l’a vu
IL a regardé vers elle, l’a aperçue
IL a baissé les yeux, les a refermés
ELLE a rêvé encore, imaginé...
Du bout des doigts, ELLE lui envoit un baiser...




Un vent léger sur ses cheveux s’est posé
Une mèche le long de son front a glissé
Comme un souffle chaud et parfumé
Provenant de la rue, de l’autre côté...

Une nouvelle larme sur sa joue a coulé
Un revers de main l’a essuyée
Comme une pluie fine et glacée
Provenant de cet amour inavoué...
Mer 05 Mai 2004, 15:55 par la marquise de sade sur La séduction

Paix et amour

Bonjour Gothik et bienvenu ici, sur le forum d’écriture des âmes tendres.

Tu fais fort en attaquant directement un membre dis donc. C’est fort peu courtois de ta part de critiquer quelqu’un que tu ne connais pas et dont tu te fais une opinion via seulement un seul de ses textes... A tort, il va de soi.

Laisse-moi un peu t’expliquer pourquoi j’ai crée le forum des âmes tendres. Je souhaite que les gens qui s’inscrivent ici, le fassent parce qu’ils ont envie d’écrire sur des jolis thèmes suggérés par l’amour. Je souhaite que ces gens-là viennent surtout exercer leur plumes, la faisant parler avec la légèreté qui leur sied, sans redouter la critique souvent trop dure de leurs lecteurs. Tu me suis ?

Alors pour donner à chacun sa , nous avons plusieurs rubriques, sur lesquelles nous nous employons à réagir en respectant le principe du forum : écrire sans juger, ni les autres, ni soi-même, écrire juste pour la beauté des mots. La citation d’Alfred de Musset s’y prète bien, de même qu’une quantité d’autres d’ailleurs.

Ici, c’est un havre de paix, du moins je m’y emploie pour que ce soit ainsi. Viens avec nous écrire de jolies choses, découvre des textes inédits, émouvants souvent, parfois maladroits, parfois malicieux, ou même carrément audacieux.

Mais ne sème pas les mots de la discorde.

Je pense qu’un joli texte de ta part trouverait bien sa place aprés celui-ci, pour nous faire découvrir comment tes mots réagissent avec splendeur à la remarque d’Alfred.
Jeu 22 Avril 2004, 16:00 par PetitPrince sur Citations

La solitude

Cette nuit là je dormais chez toi …

Tu avais tout éteint dans l’appartement. Tu t’es couché près de moi, je faisais semblant de dormir. Timidement tu passas ta main sur mon dos avant de te retourner.

Ta présence me manque parfois (je soupire). Ton silence me fait souffrir mais surtout ton passé me fait souffrir, le manque de confiance que tu portes aux femmes te rend méfiant.

A l’intérieur de toi, il y a quelque chose qui est mort et que je ne peux pas réanimer. Tu ne veux plus aimer, tu ne veux pas m’aimer ! De peur d’avoir mal.

Je ne peux pas t’aider, parce que la porte est fermée. Le passé compte-t-il pour toi tellement plus que le présent et le futur ? C’est si facile de renoncer par nostalgie, quelle formidable douleur passive, quelle admirable mort lente.

Aux premiers jours de notre rencontre tu me racontais tes rêves, tes envies, j’ai cru que tu m’appelais, je suis venue et toi tu es resté prisonnier de ta peur, de l’amour que tu appelles solitude.

Que faire pour que tu m’aimes, te dire que mon amour pour toi est infini, que je t’aimerai pour la vie, que tu es l’homme avec qui je veux avoir des enfants…

Je te fais de la peine à ce point là ?

Beaucoup plus. Il n’est de pire solitude que celle que l’on éprouve quand on est deux. J’ai voulu te quitter alors que je t’aime, quelle incroyable incohérence!



Que faut-il faire ? Laisser faire les choses ? Je ne sais pas, je ne sais même plus si j’en ai envie.
Seul Dieu le sait !!!!

Sam 06 Mars 2004, 10:23 par Muse sur L'amour en vrac
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La citation d'amour

En amour, on plaît plutôt par d'agréables défauts que par des qualités essentielles ; les grandes vertus sont des pièces d'or, dont on fait moins usage que de la monnaie.

Ninon de Lenclos.

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