Un site d'écriture sur l'amour: séduction, tendresse, et façon de le dire, la délicatesse de l'expression mêlée à la violence des pulsions - Ecrire sur pieds - Page 4 sur 11
Fraise au parfum de rose
]Un samedi, comme tant d’autre... Et pourtant ....
Saint Jean beau quartier de Lyon.
Dans une rue, plutôt bien fréquentée, en effervescence, comme souvent le soir.
MARINE, qui se dépêche de rentrer chez elle comme d’habitude, sa baguette de pain à la main.
PIERRICK, tenant dans une main , le bout d’un ruban ficelé d’un prestigieux gâteau qu’il vient d’acheter chez un pâtissier renommé pour l’anniversaire de sa petite amie; et de son autre main une rose.
Ils ne se connaissent pas encore...
Ils se "percutent".Marine a une fâcheuse tendance à baisser la tête et à regarder ses pieds.PIERRICK surveille son carton oscillant, légèrement,afin surtout qu’il ne penche pas trop.
L’impact est éminent...
Comme au ralenti, la scène s’en suit
L’atterrissage du gâteau par terre, suivit de la rose, et de la baguette de pain qui se mettent à rouler, et s’échouent près d’une bouche d’égout.
Ils daignent enfin lever leurs yeux, et PIERRICK ne n’est pas insensible au charme de Marine, Marine qui rougit
Elle ne sait pas quoi dire, et, elle est vraiment désolée,de ce qu’elle a provoqué.C’est pas la première fois que cela lui arrive Marine toujours la tête dans les nuages,écrivain à ses heures, qui accumule des petites bêtises, ou qui fait tomber des choses.Il y a des jours comme ça, ou elle resterait bien chez elle; on ne l’appelle pas Miss catastrophe pour rien;Ils se penchent sur le dessert, dont les dégâts,sont tout de même pas anodin.
A défaut d’un gâteau à la fraise, c’est un gâteau tatin. Marine est vraiment ennuyée, elle propose le remboursement, et à la même occasion, lui rachète le même , bien qu’elle imagine qu’il coute cher.Et en ce moment Marine est juste, il faut dire qu’avec un salaire, pas évident; mais elle gère comme elle peut,tant pis il faut qu’elle le rembourse d’une façon ou d’une autre.
PIERRICK a une idée invraisemblable mais finalement pourquoi pas? ,il est fou à ce moment la , mais parfois la folie,ne peut qu’être grisante, et cela fait très longtemps que cela ne lui est pas arrivé.
IL lui propose, de lui laisser son numero perso juste histoire de la revoir, et refuse quelconque remboursement.,
Elle ne sait quoi dire, mais lui donne le sien.
Quelques semaines plus tard, Marine attend, Pierrick , à la terrasse d’un restaurant, un rendez vous qu’il a programmé rapidement; il, travaille beaucoup, et il est rare qu’il puisse se libérer aussi facilement. Mais il faut bien trouver une excuse, même pour un rendez vous des plus correct.
IL arrive, avec un carton à la main , oubliant le mauvais épisode, car à s’en rappeler, sa petite amie n’ avait pas trop apprécié, son gâteau d’anniversaire renversé, et il en avait même oublié la rose et maintenant il en souriait en y repensant, mais finalement ce jour la il avait fait une belle rencontre, et il voulait d’avantage connaitre Marine.Marine aux yeux noisette si expressif, si charmante, bien qu’elle ne fut pas d’ une grande beauté, elle avait les formes la ou lui il aimait, et cela promettait d’être intéressant, de part son comportement,qui supposait qu’elle était douce, gentille et brillante.
Il savait qu’il devait aller doucement avec elle,et il se trouvait même "bête" , ne trouvant pas les mots, mais rassuré de voir Marine tout à son aise, lui compter fleurette ...
Il se retrouve chez elle, naturellement comme si ils se connaissaient, quelques gouts en commun, surtout la cuisine, le bon vin, ...
Elle l’emmène à la cuisine, elle ouvre le frigo, et dépose devant lui une multitude de petit choux à la crème Saint honoré surmontées de fraise, lui il ouvre son carton et en sort un gâteau napée de chantilly et aussi des fraises.
Crise de fou rire! de quoi manger, et d’en faire même une indigestion...
Il lui tend le premier un chou, et lui met dans la bouche
Un nouveau jeu? elle accepte; c’est même amusant
Ils continuent, ne voyant pas l’heure passée.
En voila un dont la crème qui s’échappe, et coule le long de son doigt,et un peu sur son cache cœur juste à la naissance de ses seins, dont la veine, du cou palpite bien vite. Il a vu,osant s’approcher , et nettoie avec son pouce.Elle en a même pas peur, juste un peu déroutée.Puis avec sa langue il lèche son doigt, regard braqué dessus Marine est fascinée; picotement dans le bas du ventre, étrange sensation, agréable...
Ils se regardent dans les yeux,et naturellement Pierrick s’approche davantage pour l ’embrasser sur ces lèvres. Il se colle contre son corps,elle en tremble, et aura du mal à se laisser aller , mais il la met en confiance, et est très doux, car il aime donner,mais il n’a pas encore compris que Marine est pareille.
Ils se retrouvent nus, Pierrick écrasant une fraise entre ses beaux vallons et dont il boit le jus, ses pointes se figent, et des frissons parcourent son corps.Elle en veut encore ,il en pose par -ci par la , puis une dans son intimité, ou il la croque, délice calice ou il s’y niche,et dont elle plante ses doigts dans sa chevelure,et gémit...Il goute à son bouton rose,le happe, ,elle jouit...
Ils sont fous,ils se "tartinent" de crème, pâtissière, de chantilly, de sirop de rose que Marine fait couler sur son corps, ou à son tour elle prends les initiatives.Elle se délecte,telle une gourmande amante, qui prend le temps,en le léchant de partout, en l’aspirant de doux baisers, tantôt fougueux , tantôt langoureux.Il est au bord du précipice, mais se retient encore.
Elle pose sa bouche autour de son sexe,et le "dévore" goulument,puis la pointe de sa langue descend,encore plus bas et fait couler du sirop dont elle lèche avec avidité et frénésie...
La jouissance ,arrive, et explose, il est comblé,elle se sent bien, ne veut plus bouger,et rester encore un peu;Il continue de la caresser,il aime la douceur de sa peau,Il ferme les yeux.Elle le regarde, en profite encore un peu avant le départ; Car fatalement il y a un départ, à savoir si ils se reverront ?
il en restera un beau souvenir, et une rose posés sur la table séchée et conservée .. [/size]
Saint Jean beau quartier de Lyon.
Dans une rue, plutôt bien fréquentée, en effervescence, comme souvent le soir.
MARINE, qui se dépêche de rentrer chez elle comme d’habitude, sa baguette de pain à la main.
PIERRICK, tenant dans une main , le bout d’un ruban ficelé d’un prestigieux gâteau qu’il vient d’acheter chez un pâtissier renommé pour l’anniversaire de sa petite amie; et de son autre main une rose.
Ils ne se connaissent pas encore...
Ils se "percutent".Marine a une fâcheuse tendance à baisser la tête et à regarder ses pieds.PIERRICK surveille son carton oscillant, légèrement,afin surtout qu’il ne penche pas trop.
L’impact est éminent...
Comme au ralenti, la scène s’en suit
L’atterrissage du gâteau par terre, suivit de la rose, et de la baguette de pain qui se mettent à rouler, et s’échouent près d’une bouche d’égout.
Ils daignent enfin lever leurs yeux, et PIERRICK ne n’est pas insensible au charme de Marine, Marine qui rougit
Elle ne sait pas quoi dire, et, elle est vraiment désolée,de ce qu’elle a provoqué.C’est pas la première fois que cela lui arrive Marine toujours la tête dans les nuages,écrivain à ses heures, qui accumule des petites bêtises, ou qui fait tomber des choses.Il y a des jours comme ça, ou elle resterait bien chez elle; on ne l’appelle pas Miss catastrophe pour rien;Ils se penchent sur le dessert, dont les dégâts,sont tout de même pas anodin.
A défaut d’un gâteau à la fraise, c’est un gâteau tatin. Marine est vraiment ennuyée, elle propose le remboursement, et à la même occasion, lui rachète le même , bien qu’elle imagine qu’il coute cher.Et en ce moment Marine est juste, il faut dire qu’avec un salaire, pas évident; mais elle gère comme elle peut,tant pis il faut qu’elle le rembourse d’une façon ou d’une autre.
PIERRICK a une idée invraisemblable mais finalement pourquoi pas? ,il est fou à ce moment la , mais parfois la folie,ne peut qu’être grisante, et cela fait très longtemps que cela ne lui est pas arrivé.
IL lui propose, de lui laisser son numero perso juste histoire de la revoir, et refuse quelconque remboursement.,
Elle ne sait quoi dire, mais lui donne le sien.
Quelques semaines plus tard, Marine attend, Pierrick , à la terrasse d’un restaurant, un rendez vous qu’il a programmé rapidement; il, travaille beaucoup, et il est rare qu’il puisse se libérer aussi facilement. Mais il faut bien trouver une excuse, même pour un rendez vous des plus correct.
IL arrive, avec un carton à la main , oubliant le mauvais épisode, car à s’en rappeler, sa petite amie n’ avait pas trop apprécié, son gâteau d’anniversaire renversé, et il en avait même oublié la rose et maintenant il en souriait en y repensant, mais finalement ce jour la il avait fait une belle rencontre, et il voulait d’avantage connaitre Marine.Marine aux yeux noisette si expressif, si charmante, bien qu’elle ne fut pas d’ une grande beauté, elle avait les formes la ou lui il aimait, et cela promettait d’être intéressant, de part son comportement,qui supposait qu’elle était douce, gentille et brillante.
Il savait qu’il devait aller doucement avec elle,et il se trouvait même "bête" , ne trouvant pas les mots, mais rassuré de voir Marine tout à son aise, lui compter fleurette ...
Il se retrouve chez elle, naturellement comme si ils se connaissaient, quelques gouts en commun, surtout la cuisine, le bon vin, ...
Elle l’emmène à la cuisine, elle ouvre le frigo, et dépose devant lui une multitude de petit choux à la crème Saint honoré surmontées de fraise, lui il ouvre son carton et en sort un gâteau napée de chantilly et aussi des fraises.
Crise de fou rire! de quoi manger, et d’en faire même une indigestion...
Il lui tend le premier un chou, et lui met dans la bouche
Un nouveau jeu? elle accepte; c’est même amusant
Ils continuent, ne voyant pas l’heure passée.
En voila un dont la crème qui s’échappe, et coule le long de son doigt,et un peu sur son cache cœur juste à la naissance de ses seins, dont la veine, du cou palpite bien vite. Il a vu,osant s’approcher , et nettoie avec son pouce.Elle en a même pas peur, juste un peu déroutée.Puis avec sa langue il lèche son doigt, regard braqué dessus Marine est fascinée; picotement dans le bas du ventre, étrange sensation, agréable...
Ils se regardent dans les yeux,et naturellement Pierrick s’approche davantage pour l ’embrasser sur ces lèvres. Il se colle contre son corps,elle en tremble, et aura du mal à se laisser aller , mais il la met en confiance, et est très doux, car il aime donner,mais il n’a pas encore compris que Marine est pareille.
Ils se retrouvent nus, Pierrick écrasant une fraise entre ses beaux vallons et dont il boit le jus, ses pointes se figent, et des frissons parcourent son corps.Elle en veut encore ,il en pose par -ci par la , puis une dans son intimité, ou il la croque, délice calice ou il s’y niche,et dont elle plante ses doigts dans sa chevelure,et gémit...Il goute à son bouton rose,le happe, ,elle jouit...
Ils sont fous,ils se "tartinent" de crème, pâtissière, de chantilly, de sirop de rose que Marine fait couler sur son corps, ou à son tour elle prends les initiatives.Elle se délecte,telle une gourmande amante, qui prend le temps,en le léchant de partout, en l’aspirant de doux baisers, tantôt fougueux , tantôt langoureux.Il est au bord du précipice, mais se retient encore.
Elle pose sa bouche autour de son sexe,et le "dévore" goulument,puis la pointe de sa langue descend,encore plus bas et fait couler du sirop dont elle lèche avec avidité et frénésie...
La jouissance ,arrive, et explose, il est comblé,elle se sent bien, ne veut plus bouger,et rester encore un peu;Il continue de la caresser,il aime la douceur de sa peau,Il ferme les yeux.Elle le regarde, en profite encore un peu avant le départ; Car fatalement il y a un départ, à savoir si ils se reverront ?
il en restera un beau souvenir, et une rose posés sur la table séchée et conservée .. [/size]
Sam 23 Oct 2010, 10:16 par
caressedesyeux sur Les liaisons sulfureuses
Port d'attache
Tu es celui pour qui je parcours,
Mon encre, se jette à tes pieds.
Et je "vogue"sans cesse ,pour te retrouver
Et m’arrête la ou tu es passé.
Je m’ imprègne de tes passages si courts...
Mais tu nages vers d’autres rivages
A savoir si un jour tu t’arrêtera de" flotter".
Je te suis malgré tout silencieusement
Sentant comme un parfum ,se diffuser.
Algues marines,épices boisées,
Le dernier flacon, entamé...
Je jette la bouteille à la mer
Papier glissé, de mots enflammés.
Pour te dire que je suis bien arrivée
Et que je t’attends toujours .
caressedesyeux
Mon encre, se jette à tes pieds.
Et je "vogue"sans cesse ,pour te retrouver
Et m’arrête la ou tu es passé.
Je m’ imprègne de tes passages si courts...
Mais tu nages vers d’autres rivages
A savoir si un jour tu t’arrêtera de" flotter".
Je te suis malgré tout silencieusement
Sentant comme un parfum ,se diffuser.
Algues marines,épices boisées,
Le dernier flacon, entamé...
Je jette la bouteille à la mer
Papier glissé, de mots enflammés.
Pour te dire que je suis bien arrivée
Et que je t’attends toujours .
caressedesyeux
Sam 02 Oct 2010, 14:24 par
caressedesyeux sur Mille choses
Un heureux hasard
Armand avait un rendez-vous important qui n’était pas dans les proches environs. Se décidant à partir, il prit son" GPS’ , sans oublier ses échantillons, sa mallette, de l’argent et ses papiers car il n’avait pas bien sa tête à lui en ce moment. Il s’était une fois de plus disputé avec Anne- Sophie, son épouse. Elle avait bien changé Anne-Sophie, il ne la reconnaissait plus. Cette jeune femme si douce était devenue si amère, si autoritaire. Elle ne voulait pas du tout d’enfant , afin, comme elle disait, de ne pas voir son corps être déformé par les grossesses, et il avait accepté cette condition uniquement par amour pour elle, car à l’époque, il en était fou....
Ils se croisaient souvent, elle faisait partie d’une association caritative, seule occupation valorisante qui lui restait finalement et elle y consacrait tout son temps. Ne parlons plus de leurs rapports...ils faisaient chambre à part: madame avait souvent la migraine ou alors elle rentrait si tard qu’il ne l’attendait même plus.....
Elle n’avait plus ce charme et cette beauté naturelle qu’il aimait jadis, faute à un excès de liftings et de teintures et à une boulimie excessive de vêtements dernière tendance..Ce n’était plus ’sa’ Sophie, mais une inconnue, une femme qui voulait ressembler à certaines stars qui refusent de vieillir....
Il n’avait pas le temps de s’éterniser sur sa vie et déjà son esprit était à la "mission " qu’il devait accomplir.
Il prit les clefs de sa Polo et partit "illico’".
En route, il décida finalement de modifier son trajet, car les bouchons n’étaient pas trop sa tasse de thé. Après tout, il avait de l’avance et se décida à prendre des petites routes de campagne.
Il était au téléphone, quand surgit soudainement devant lui un troupeau de brebis....Il dût braquer prestement pour éviter la collision. Réagir rapidement !...c’était renverser une chèvre ou risquer de cabosser sa belle voiture contre un arbre.
Il freina et évita de justesse le choc. Un peu secoué, il descendit de sa voiture, regarda s’il n’y avait pas trop de dégâts, puis se mit à pester contre ce troupeau; enfin plutot contre le propriétaire et s’en alla lui dire deux mots...
Il entendit un sifflement au loin et décida d’aller au devant de son auteur afin de lui dire sa façon de penser....
’’Mais où est-il passé bon sang? Je n’ai pas de temps à perdre.’’
Une voie cristalline se fit entendre.
Une" Manon’’devant lui apparut... il n’en croyait pas ses yeux : cheveux noirs, le minois parsemé de taches de rousseur. Elle lui fit un grand sourire et il resta muet comme une carpe.
-"Bonjour" lui dit-elle
Désorienté, il ne sût pas quoi lui répondre. Elle tendit de nouveau sa main et en espéra un retour mais aucun son ne sortit de la bouche d’Armand.
-"Bonjour,; je m’appelle Iris..! ".
Armand était sur un petit nuage et voyait même des bulles de champagne autour de lui, à se demander si ce n’était pas ça le paradis. IL y serait bien resté un peu plus longtemps, mais une chèvre le bouscula légèrement et, vite revenu à la réalité,il vit la main d’Iris et lui tendit la sienne.
Il voulait juste lui faire comprendre qu’il allait manquer un rendez vous important à cause de ses" fichues " brebis mais elle lui parlait, et même s’en excusait. Elle l’invita à l’accompagner chez elle pour lui offrir quelque chose à boire afin de se remettre de ses émotions.
Au point où il en était, il n’avait plus rien à perdre, autant passer du temps avec cette "Ève" dont la bouche gourmande était une invitation à y poser la sienne. Il n’avait pourtant pas l’habitude d’avoir de telles pensées, mais il aimait ce qui était en train de lui arriver.
Elle habitait dans un joli hameau, sur une colline, sans voisin, une petite maison bucolique aux belles pierres apparentes dont l’intérieur semblait très douillet, chaleureux de part sa cheminée et de ses poutres rustiques et avec pour décor, des fauteuils en rotin et des coussins brodés dont le motif représentait un agneau...tout cela pouvait paraitre simpliste mais il s’y sentit bien. Elle lui proposa un petit gouter à sa façon, qu’il accepta, mais ne s’imaginait pas qu’elle sortirait autant de victuailles .
Il fit honneur au festin en finissant par du fromage qu’elle faisait elle-même, avec une lichette de confiture de figues maison, et d’un morceau de pain tout chaud qu’elle cuisait dans son propre four. Elle en vivait, et tous les mardi, elle allait vendre ses fromages, du lait, de la confiture, et même du pain. Cela lui procurait un maigre salaire, certes, mais elle paraissait heureuse et avait l’air de se contenter de ce peu. Elle respirait la joie de vivre et avait cette faculté à aimer les autres, de part sa façon de faire, en partageant ce qu’elle avait: généreuse femme pour laquelle le cœur d’Armand n’était pas insensible. L’heure tournait, la nuit était déjà bien avancée et le téléphone sonnait sans arrêt. Son patron qui l’engueulait, puis Anne -Sophie qui hurlait en lui demandant où il était passé, Armand leur raccrocha au nez.
Iris lui proposa gentiment de rester là. Il se mit à piquer un fard car il ne s’attendait pas à cette proposition, proposition honnête et sans arrière-pensée. Elle le rassura en lui montrant une chambre d’ami.
Il décida finalement de rester, quitte à dormir nu, car il n’était pas du genre à se déplacer avec des sous vêtements de rechange dans le coffre de sa voiture.
Cette chambre était petite mais coquette, possédait une salle de bain et des toilettes. Ce qui le surprit?... il pensait partager une salle de bain où des dessous féminins seraient suspendus. -"Arrêtes Armand de fantasmer !!"
Que lui arrivait-il? Cela faisait bien longtemps qu’il ne voyait plus les dessous de Anne-Sophie et sa libido s’était lentement éteinte, et là, elle ressurgissait. Iris lui proposa serviette et gant et le planta là en refermant la porte derrière elle. Ses yeux furetaient partout et il constatait que personne n’avait utilisé encore les produits sur l’étagère recouverte d’une fine pellicule de poussière. Des flacons portaient des noms de douceur tel que lactée-amande ou bien encore miel-acacia, et celui qui le fit sourire était violette des prés. Avait-il une tête à se plonger dans un bain de violette? Après tout pourquoi pas..?. mais finalement il prit douceur lactée, fit couler l’eau et se plongea dedans...
Armand n’avait pas vu l’heure passer car il s’était assoupi. Iris avait frappé la porte assez fortement et son rêve s’était envolé. Un rêve où il imaginait la bouche d’Iris sur la sienne. L’eau était froide. Il lui avait répondu que tout allait bien et n’avait pas très envie de remettre ses sous-vêtement...mais il n’avait pas le choix. Elle avait pensé à tout en lui laissant un peignoir pendu derrière la porte. Il attendit qu’elle s’en aille, ouvrit celle -ci et le récupéra. Des effluves de lavande s’en dégageaient et il aimait cette odeur qui lui rappelait tant de souvenirs.
Pieds nus, il regagna le salon. Iris avait mis un vinyl sur son tourne -disque. Elle ne possédait pas de chaine, de cd et de tout appareil d’usage courant chez la plupart des familles, mais cela ne le gênait pas. Au contraire, une plénitude régnait dans cette maison et il se sentait en osmose avec cela, avec cette vie simple car, inconsciemment , c’est ce dont il rêvait depuis toujours. Elle avait fait un bon feu et lui proposa de s’assoir à coté mais il préféra son tapis de laine, bien épais et visiblement plus doux. Il s’essaya en tailleur, perdu encore dans ses pensées, s’imaginant allongé sur Iris, à l’effeuiller doucement, à se délecter de l’odeur de sa peau, à l’embrasser ...
-"Armand!!!"
-"Oui.."
-"Avez vous faim?"
-"Pas très non..."
Elle apporta sur la table un velouté gratiné aux oignons au fumet appétissant et une compote coing-rhubarbe. Finalement il avait faim...Ils parlèrent tout en mangeant et il comprit qu’elle était seule et qu’elle assumait toutes les taches. Fille unique, ses parents décédés, elle avait ce courage que beaucoup finalement n’avaient pas. Il repensait à son travail, à les entendre toujours râler pour un oui pour un non sur leur condition, se plaignant sans arrêt. Il n’en pouvait plus de cette vie là, de sa triste vie privée aussi d’ailleurs! Il s’était jeté à corps perdu dans le travail afin d’enfouir sa douleur de ne jamais être père. A quoi bon cette vie sans avenir? toujours bosser, pour un meilleur train de vie, mais finalement l’argent ne fait pas le bonheur...
LE LENDEMAIN...
- Lui: ’’Une nuit merveilleuse , je n’avais pas dormi aussi bien depuis des lustres et là, je faisais la grasse matinée, écoutant ricocher la pluie sur la fenêtre...pas envie de me lever. Je sentais la bonne odeur du café bien frais se glisser sous la porte. J’allais sortir de mon lit mais un coup sur le battant se mit à retentir, alors je m’enfonçais bien sous la couette et Iris entra. Un petit déjeuner copieux m’attendait dans un plateau, avec jus d’orange, pain frais , beurre salé et confiture de myrtille qu’elle posa sur mes genoux. Je me mis à rougir car son petit sourire me fit comprendre que je ne lui étais pas indifférent et j’arrivais même à me dire que je ressentais quelque chose de très fort pour elle...visiblement, elle le ressentait aussi tout en ne laissant rien paraitre.
Mais l’incident arriva, si vite...le café brûlant se renversa sur la couette. Iris ne chercha pas à comprendre. De peur que je me brûle, elle enleva la couette, et....
-Elle:’’Il était nu...je devais certainement être rouge et il l’avait vu. J’aurais voulu vite sortir de cette pièce mais Armand m’en empêcha, mon cœur s’affola, ma respiration s’accéléra, j’avais si peur, peur qu’il ne se soit brulé, peur de ce que je pourrais ressentir si l’envie lui prenait de m’embrasser. Il me prit par les épaules et me parla doucement, une main apaisante sur mon visage et l ’autre qui me caressait les cheveux .
-"Chut, Iris, tout va bien, ne t’inquiètes pas..."
Je me sentais bien et je serais bien restée là, dans ses bras, mais j’avais peur. Je ne savais même pas embrasser, je me sentais stupide, gauche. Certes je lisais des livres mais ce n’était certainement pas pareil .
-Lui:’’Elle avait l’air apeurée mais j’avais posé ma main sur son visage et de l’autre, je lui caressais ses cheveux longs et soyeux pour la rassurer. J’en profitais pour enfouir discrètement ma tête dans le creux de son cou et sentir les effluves de son eau de toilette citronnée... j’avais tellement envie de gouter à ses lèvres...
Elle leva la tête et je ne pus m’empêcher de poser ma bouche sur la sienne et là, je me sentis transporté dans un autre monde...c’était tellement exaltant!!
Son baiser était hésitant, timide, alors je pris mon temps. Je la sentais trembler contre moi, je ne voulais pas aller trop vite. Je voulais profiter de ces instants mais mon cœur battait très fort et j’avais envie de la posséder... je ne voulais pas gâcher ce merveilleux moment, alors je l’a repoussais gentiment. Elle ne parut pas comprendre et fronça les sourcils...
Je dus lui expliquer que je " crevais" d’amour pour elle, quitte à me tromper et à en perdre la face, mais elle répondit qu’elle voulait, là, maintenant, sur le lit connaitre l’amour, et m’avoua qu’elle était vierge. Je restais stupéfait...J’avais un peu peur car je n’avais encore jamais fait l’amour à une femme innocente et cela m’intimidait.
Alors, fou de joie d’être le premier à l’initier, à l’amener sur le chemin du plaisir, je voulus que cela soit unique pour elle comme pour moi. Je voulus l’ancrer à jamais dans mon cœur, dans mon esprit, au fond de mon âme...
Elle était là, radieuse à côté de moi. Nous nous regardions dans les yeux et j’osais lui dire:’’ je t’aime’’ Impatient, j’attendais sa réponse qui, hésitante d’abord, puis chuchotée tout près de mon oreille, ne tarda pas... elle me dit a son tour: "je t’aime aussi "
CARESSEDESYEUX
Dim 08 Août 2010, 10:37 par
caressedesyeux sur Histoires d'amour
Reve
J’arrive, sur la pointe des pieds
Et sans faire de bruit,
Derrière toi, je suis caché.
Je t’observe, et rêve
Rêve de poser un foulard sur tes yeux.
Et d’y déposer, de doux baisers, sur ta peau couleur ambre
Tachetés de grain de beauté
Splendeur de ta féminité
Humer, tes doux recoins
De tes beaux vallons veloutés
Dont sous la coupe de mes mains tu en frissonnera
Liqueur onctueuse,
Ou je boirai à la source sans me rassasier de toi
Souffle de ton odorat qui s’accélèrera,je viendrai , cueillir le gout de ta bouche
Nos sueurs,s’emmêleront
Nos corps tourmentés de délice
Doux calice qui viendra se frotter contre toi
Mon ardeur attendra encore
Mes doigts se feront caresses
Mes gestes tendresse
Ton regard deviendra brulant
Tes yeux pétillants
Je te voudrai maintenant......
caressedesyeux
Mer 21 Juil 2010, 20:02 par
caressedesyeux sur L'amour en vrac
Reve
J’arrive, sur la pointe des pieds
Et sans faire de bruit,
Derrière toi, je suis caché.
Je t’observe, et rêve
Rêve de poser un foulard sur tes yeux.
Et d’y déposer, de doux baisers, sur ta peau couleur ambre
Tachetés de grain de beauté
Splendeur de ta féminité
Humer, tes doux recoins
De tes beaux vallons veloutés
Dont sous la coupe de mes mains tu en frissonnera
Liqueur onctueuse,
Ou je boirai à la source sans me rassasier de toi
Souffle de ton odorat qui s’accélèrera,je viendrai , cueillir le gout de ta bouche
Nos sueurs,s’emmêleront
Nos corps tourmentés de délice
Doux calice qui viendra se frotter contre toi
Mon ardeur attendra encore
Mes doigts se feront caresses
Mes gestes tendresse
Ton regard deviendra brulant
Tes yeux pétillants
Je te voudrai maintenant......
caressedesyeux
Mer 21 Juil 2010, 20:01 par
caressedesyeux sur L'amour en vrac
Je suis partie, tu ne m'as pas retenu...
- ...Personne ne me retient.
Jamais.
Mais toi tu aurais pu.
Tu aurais dut.
Tu aurais dut me dire de rester avec toi, car je t’ai accepté. Tu étais, parfait, respectueux, charmant, intimidant, je t’aies cru. Tu m’as trahi. Mais j’ai pardonné. Je regrette de t’avoir rencontré. Tu m’as fait du mal, au point qu’en l’écrivant, je ressente toujours cette intense souffrance. Je n’ai plus confiance en moi, ni en personne. Tu ne vois pas ma souffrance car tu n’es plus là...
Je n’ose plus te parler, je ne veux plus te parler, tout ce que tu fais c’est me raconter ta vie, tes passions, montrer que tu es plus heureuse que moi. Maintenant que tu as une vie, que tu as un fiancé, je n’existe plus, alors que je t’ai tant aimé. Et toi, tu n’as fait que me briser.
J’ai parlé, puis pleuré, puis hurlé jusqu’à ce que mon coeur se casse, que ce vide et ce froid l’emplisse. Je n’ai plus jamais aimé après toi. Après 3 ans. Je n’ai plus aimé. Depuis 3 ans, je n’aime plus. La blessure se rouvre, je n’en peux plus... Je suis faible, tu m’as rendu faible. Je n’y arrive plus. Depuis ton mensonge, je ne peux plus y croire. Idéalisation > remise en question.
Malgré tout, je n’arrive pas à te détester, au contraire. Je te pardonne. Mais je souffre encore. Je souffre car tu m’ignores. J’aimerais pouvoir tout effacer, mais mon passé est toujours là, je m’attarde sur ces choses car elles ont de la valeur, car à cette époque je pensais que tu étais celui que j’attendais. L’ange qui veillait sur moi.
Mais j’avais tort. Les anges existent-ils ? Suis-je encore capable d’y croire ? Je n’en sais rien, je sais par contre, que tu n’en es pas un. Que sur terre, les anges n’existent pas, car nous sommes humains. Je voudrais un ange, je le voudrais tellement...
J’en avais un autre, mais lui aussi s’en est allé.
Et tu ne m’as même pas aidé.
Quand mon père est parti, tu n’as fait que m’enfoncer. J’avais besoin de toi, j’avais besoin de vous. Mais il n’y avait personne. J’ai lutté. Seule...
Alors je ne fais plus confiance, pas seulement avec toi.
Tu n’es pas la seule.
Les autres aussi.
Les autres ne me retiennent pas.
Je m’en vais.
Je suis triste.
Pourquoi c’est toujours moi qui pleure ?
Pourquoi c’est toujours moi qui souffre ?
Je sais que la vie est injuste.
Mais le restera t-elle pour moi jusqu’à la fin de mes jours ?
Pourquoi était-elle juste pour toi ?
Et pas pour moi ?
Qu’ais-je fait ?
Je n’ai rien fait.
Pour les gens qui ne font rien, la vie est injuste...
Ou bien c’est ma perception de la vie qui l’est.
Toi tu dois trouver ça juste. Si tu trouves ça juste, c’est que la justice est propre à chaque personne, je ma définition de la justice n’est pas la même que la tienne.
Ce n’est pas la vie qui est injuste.
Ce n’est pas moi qui suis injuste.
Ce n’est pas toi qui est injuste.
C’est ma vision de la justice qui est injuste.
Mais qu’est-ce que la justice ?
La bonne fortune ?
Le destin ?
Je voudrais être la justice.
Si j’étais la justice, tu serais seule.
Si j’étais la justice, je te ferais endurer la même souffrance.
Car tu savais que je souffrirais en apprennant la vérité.
Tu avais fini de joué, tu as pris ton pieds et tu m’as enterré.
Je devrais VRAIMENT te détester.
Mais je ne ressens plus rien.
Depuis que mon père est parti, je ne ressens plus rien.
Je me suis protégé. Je n’ai plus voulu souffrir.
Je ne ressens ni haine, ni joie, ni une réelle tristesse...
Je ne sais plus ce qu’est être joyeuse, ni être malheureuse...
Parce que ma définition de la justice veut que les autres souffrent autant que je souffre. Parce qu’elle veut que je puisse avoir ce qu’ils ont... Parce qu’elle veut que je sois heureuse plus que tu ne l’aies.
Mais la roue tourne.
Un jour, je serais heureuse.
Et je te cracherais mon bonheur à la figure, te faisant comprendre que tu n’es plus rien pour moi, que tu n’es que le passé et que mon présent est plus important que mon passé.
Je vis dans le passé.
Il faut aller de l’avant.
Mais je ne peux pas.
Comment faire ?
Je l’ignore.
Dim 04 Juil 2010, 20:41 par
Nothing sur Amour internet
Abandonner jusqu'à la folie ?
Donner, c’est sacrifier pour l’autre une partie de soi. Savoir recevoir, c’est savoir apprécier le sacrifice de l’autre pour soi. Ces deux savoirs-faire sont nécessaire pour établir toute relation. L’un ne va pas sans l’autre.
Donner sans savoir recevoir blesse l’autrui. Celui qui donne se sent trahi, abandonné. Son coeur ne trouve pas de réponse à ce don. Il finit donc appauvri d’une moitié sans pouvoir la reconstituer seul.
Celui qui méconnaît le don est un aveugle du coeur. Quelle tristesse de voir un aveugle qui ne voit pas les richesses inestimables qui se trouvent à ses pieds !
Recevoir sans savoir donner détruit. Etre avare des richesses du coeur tue l’amour qu’on possède. Il devient un simple bien sans émotion ni saveur. Perdre le goût de l’amour, c’est perdre le goût de vie. Sans le don, autrui étouffe. Dépouillé d’une partie de son corps, il meurt. Etre riche de dons n’apporte rien si l’on regarde le donneur mourir sous ses yeux. C’est un homicide involontaire.
Combien d’entre nous sommes cruels ainsi ? Combien ai-je vu des personnes mourir par cette cruauté qui s’ignore !
Donner sans savoir recevoir blesse l’autrui. Celui qui donne se sent trahi, abandonné. Son coeur ne trouve pas de réponse à ce don. Il finit donc appauvri d’une moitié sans pouvoir la reconstituer seul.
Celui qui méconnaît le don est un aveugle du coeur. Quelle tristesse de voir un aveugle qui ne voit pas les richesses inestimables qui se trouvent à ses pieds !
Recevoir sans savoir donner détruit. Etre avare des richesses du coeur tue l’amour qu’on possède. Il devient un simple bien sans émotion ni saveur. Perdre le goût de l’amour, c’est perdre le goût de vie. Sans le don, autrui étouffe. Dépouillé d’une partie de son corps, il meurt. Etre riche de dons n’apporte rien si l’on regarde le donneur mourir sous ses yeux. C’est un homicide involontaire.
Combien d’entre nous sommes cruels ainsi ? Combien ai-je vu des personnes mourir par cette cruauté qui s’ignore !
Sam 26 Juin 2010, 23:54 par
Solina sur Parler d'amour
Valse
Elsa, Elsa, ton petit cul très pâle et ta petit bouche très vive, tes petits saignements de nez et des flaques un peu partout, et ce soleil qui n’est plus rond, une nuit versée dans les bocaux, aux poches trouées, aux rebords des paupières, sur la peau de fruits mûrs, dans tes mains, là on l’on vient se noyer, et des larmes soudain, comme notes de musique fânées, tombées d’ailes de corbeaux qui croissaient au dessus d’un champ immense,
Très noir,
Très grand,
Où l’on perd sa paille et ses nielles, et ses sonnailles tressées,
Ou l’on contemple l’enchevêtrement des mains fermes,
Rêches,
Où l’on danse pauvrement, pour ce soleil qui n’est plus rond, pour un homme qui ne sait plus chanter,
Et pour une voix qui ne sais plus de chansons.
Elsa, on pourra danser sur des feux indiens, et verser les appétits crépusculaires dans l’aube, où tout rougit, et te réclame, où tout a faim.
Et je ne pourrais pas dormir, parce que j’ai des nuits dissoutes dans un verre d’eau. Alors on a joué a qui tutoie le soleil naissant ;
Et les plaines sans vie, et la neige en manteau,
Ont ôté leurs prépuces à l’herbe et l’hymen aux ruisseaux.
On est retournés dans ces champs,
Ces champs immenses bercés de blés, avec les murmures de rousseur jusqu’au bout des cressons. Et je marchais, je marchais a revers de pieds ; Je te tenais à bout de bras, mes mains vidées,
moites,
Avec des souvenirs de toi placardés au front.
Mes yeux ne peuvent plus voir, Elsa, mes yeux ne peuvent plus voir mes yeux ne te voient plus, et j’ai des petits orages aux mains creusés.
On danse, on valse, on change de mesure, et on change de pied, parce qu’Elsa est morte.
Tu es morte. Et tu es M comme du sable, et tu t’évapores lentement parce qu’Elsa merde tu es morte, tu es morte, je ne te reverrais plus je ne t’embrasserais plus, et on ira plus faire l’amour dans les lauzes et tu es morte, O de rien du tout, d’un grand drap vide qui ne cache plus rien, R du coup de fusil aux épaules, T de la mitraille, et de l’orage qui ne viens pas, E de rien, de merde de rien, tu es morte bordel, tu es morte merde, il faut vite aller arracher les ailes des oiseaux, il faut vite aller éventrer les petits tonnerres, il faut vite aller briser les barrages, boucher les éviers, disperser un peu de suie dans chaque œil, un peu de plomb dans chaque pas, un peu de haine dans chaque joue.
On danse, parce qu’il faut danser.
Je déchire les mesures. Et les sels. Et les poivrières se fanent, terrifiées. Les cosses se brises, les lits se déplient, des familles entières courent vers l’avenue, le ciel noir, un glaviot d’église sur les trottoirs. Je t’aime je crois. Ton cachemire porte ton sexe ; j’ai les yeux bouclés. Alors j’irais près de la mer, les poumons ouverts aux falaises, arracher une a une les lèvres des rochers.
Très noir,
Très grand,
Où l’on perd sa paille et ses nielles, et ses sonnailles tressées,
Ou l’on contemple l’enchevêtrement des mains fermes,
Rêches,
Où l’on danse pauvrement, pour ce soleil qui n’est plus rond, pour un homme qui ne sait plus chanter,
Et pour une voix qui ne sais plus de chansons.
Elsa, on pourra danser sur des feux indiens, et verser les appétits crépusculaires dans l’aube, où tout rougit, et te réclame, où tout a faim.
Et je ne pourrais pas dormir, parce que j’ai des nuits dissoutes dans un verre d’eau. Alors on a joué a qui tutoie le soleil naissant ;
Et les plaines sans vie, et la neige en manteau,
Ont ôté leurs prépuces à l’herbe et l’hymen aux ruisseaux.
On est retournés dans ces champs,
Ces champs immenses bercés de blés, avec les murmures de rousseur jusqu’au bout des cressons. Et je marchais, je marchais a revers de pieds ; Je te tenais à bout de bras, mes mains vidées,
moites,
Avec des souvenirs de toi placardés au front.
Mes yeux ne peuvent plus voir, Elsa, mes yeux ne peuvent plus voir mes yeux ne te voient plus, et j’ai des petits orages aux mains creusés.
On danse, on valse, on change de mesure, et on change de pied, parce qu’Elsa est morte.
Tu es morte. Et tu es M comme du sable, et tu t’évapores lentement parce qu’Elsa merde tu es morte, tu es morte, je ne te reverrais plus je ne t’embrasserais plus, et on ira plus faire l’amour dans les lauzes et tu es morte, O de rien du tout, d’un grand drap vide qui ne cache plus rien, R du coup de fusil aux épaules, T de la mitraille, et de l’orage qui ne viens pas, E de rien, de merde de rien, tu es morte bordel, tu es morte merde, il faut vite aller arracher les ailes des oiseaux, il faut vite aller éventrer les petits tonnerres, il faut vite aller briser les barrages, boucher les éviers, disperser un peu de suie dans chaque œil, un peu de plomb dans chaque pas, un peu de haine dans chaque joue.
On danse, parce qu’il faut danser.
Je déchire les mesures. Et les sels. Et les poivrières se fanent, terrifiées. Les cosses se brises, les lits se déplient, des familles entières courent vers l’avenue, le ciel noir, un glaviot d’église sur les trottoirs. Je t’aime je crois. Ton cachemire porte ton sexe ; j’ai les yeux bouclés. Alors j’irais près de la mer, les poumons ouverts aux falaises, arracher une a une les lèvres des rochers.
Dim 13 Juin 2010, 10:12 par
Boris K sur Parler d'amour
Merci...
Merci...
Je sais que tu n’aimes pas ce mot là
Mais c’est ce que je pensais tout bas
ce matin...
Merci pour ton foutu caractère
Qui me remet à ma place
Merci de me résister
Quand je pars dans ma folie
Merci d’avoir les pieds sur terre
Quand je ne pense qu’à m’envoler
Merci de ta patience
Devant mon agitation
Merci pour ta douceur et tes paroles
Qui me rendent ma confiance
Merci de ta force
Dans ces moments difficiles
Merci de m’être revenue...
Je sais que tu n’aimes pas ce mot là
Mais c’est ce que je pensais tout bas
ce matin...
Merci pour ton foutu caractère
Qui me remet à ma place
Merci de me résister
Quand je pars dans ma folie
Merci d’avoir les pieds sur terre
Quand je ne pense qu’à m’envoler
Merci de ta patience
Devant mon agitation
Merci pour ta douceur et tes paroles
Qui me rendent ma confiance
Merci de ta force
Dans ces moments difficiles
Merci de m’être revenue...
Mer 21 Avril 2010, 09:42 par
Loyd sur L'amour en vrac
Une folle envie
Soirée, qui se termine tard,
je rentre me coucher,
Et j’enlève mes talons sans faire de bruit.
Malgré ce parquet qui se met à grincer sous mes pieds.
Mon homme dort paisiblement sur le ventre.
Le drap de satin blanc, ne laissant qu’entrevoir ses magnifiques cuisses musclées
J’ai envie de lui, subitement;
Alors je m’approche de lui tout doucement.
Il se retourne, et il me fait son plus beau sourire,
Pour un court instant je suis son réveil douceur.............
Je l’embrasse fougueusement sur les lèvres,
Il me déshabille rapidement,
Et je met mes mains autour de son cou.
Je sens son désir "se tendre" et il m’enlace, en m’empoignant les hanches
Et de sa main experte, il descend m’effleurer mon bouton nacré....
caressedesyeux
Dim 21 Mars 2010, 16:02 par
caressedesyeux sur Mille choses
Une violette, l'oiseau et moi
Sur ma bécane que j’enfourchais, une ballade se faisait sentir ; dans mon vieux jean élimé et troué en certains endroits, les bras nus dans un " Marcel", mes lunettes de soleil, je roulais, je roulais sans savoir ou j’allais. Le vent me fouettait le visage et j’aperçus au loin un point, un peu flou, à peine une tache. Mais je l’apercevais malgré tout et plus je me rapprochais d’elle plus elle se rapprochait. Une auto-stoppeuse avait décidé de se mettre en travers de ma route m’obligeant à m’arrêter subitement sinon mes pneus allaient être sérieusement endommagées. Une jolie brune aux taches de rousseur, petit nez retroussé, un brin sexy dans son petit haut rikiki, à damner un saint et dont le treillis taille basse laissait entrevoir un tatouage minuscule représentant une violette. Pour compléter le tout, elle était pieds nus, tenant dans sa main une paire de rangers...
Elle m’expliquait... J’écoutais attentivement et je me disais : "Je ne comprendrai jamais pourquoi ces "nanas" mettent de pareilles chaussures, machines à torture qui provoquent des ampoules". Puis elle me demanda si je pouvais l’emmener à la station la plus proche faisant office de snack-bar, boutique. Sa paire de rangers autour du cou, son petit ballot. Elle monta derrière moi. Je sentais ses bras me serrer si fort la taille que j’en avais la respiration coupée. J’avais l’impression qu’elle n’était jamais montée sur une moto, tellement elle s’accrochait. La station ne devait pas être bien loin et je la distinguais, grâce à tous ces poids lourds qui envahissaient le parking poussiéreux. Elle descendit et me proposa de boire un verre, je ne refusai pas, car je commençais à m’assécher comme le désert de l’Arizona. Gentleman, à mes heures, je lui ouvris la porte. Le grincement fit lever les yeux des chauffeurs devant leur bière, d’où pouvait s’expliquer la proéminence de leur bedaine. Elle commanda un solide petit-déjeuner et un demi pour moi. J’étais très surpris de la voir "se goinfrer", car dans mes souvenirs passés, les femmes avec qui je sortais, faisaient attention à leur ligne, mais en la regardant discrètement elle pouvait se le permettre. Une taille fine, bien proportionnée, avec de magnifiques courbes. Elle avait l’air d’une gamine, même si j’étais incapable de lui donner un âge. Pas d’alliance non plus.
Je n’avais pas besoin de lui poser de questions, car je savais déjà son prénom, le job qu’elle exerçait. Elle me fascinait et cela ne mettait pas arrivé, enfin, depuis le collège ! J’étais sur un petit nuage. Elle s’en aperçut car elle piqua un fard et scruta mes yeux, elle pouvait lire ce que je ressentais pour elle. Elle me déclara de but en blanc qu’elle avait envie de moi. Je restais perplexe et je me demandais où cela nous mènerait. Il n’y avait pas de chambre, mais je savais qu’elle avait sa petite idée, et cela m’excitait plus…
Elle me prit la main sans un mot, m’entraîna dehors, et me fit comprendre qu’il fallait reprendre la route. Nous traversâmes des champs de coquelicots et des étendues de sapin à ne plus en finir. Nous arrivâmes près d’un lac, où tout était calme, elle prit ma main dans la sienne et m’invita à nous baigner. Déjà nue. Elle n’avait pas perdu de temps. Quant à moi, j’avais gardé mon boxer, euh, un zeste de pudeur. L’eau était fraiche.
Elle commença à m’embrasser goulument sur la bouche. Puis elle descendit plus bas pour me taquiner le nombril. Je sentais dans le bas du ventre des picotements fort agréables. Puis, elle se frotta à moi et enserra ses jambes autour de ma taille. Puis soudainement elle disparut sous l’eau et passa entre mes jambes, pour s’amuser, en m’attrapant les pieds et en immergeant mon corps jusqu’au fond. Je remontai à la surface de l’eau, et ne la voyant pas, je retournais sous l’eau, j’eus beau chercher, chercher encore elle avait disparu.
Est ce que j’avais rêvé ?! Au dessus de moi, un bel oiseau au plumage violet me frôla soudainement, sans avoir peur, comme s’il me connaissait. Cette réalité était bien un rêve, un merveilleux rêve...
caressedesyeux
Elle m’expliquait... J’écoutais attentivement et je me disais : "Je ne comprendrai jamais pourquoi ces "nanas" mettent de pareilles chaussures, machines à torture qui provoquent des ampoules". Puis elle me demanda si je pouvais l’emmener à la station la plus proche faisant office de snack-bar, boutique. Sa paire de rangers autour du cou, son petit ballot. Elle monta derrière moi. Je sentais ses bras me serrer si fort la taille que j’en avais la respiration coupée. J’avais l’impression qu’elle n’était jamais montée sur une moto, tellement elle s’accrochait. La station ne devait pas être bien loin et je la distinguais, grâce à tous ces poids lourds qui envahissaient le parking poussiéreux. Elle descendit et me proposa de boire un verre, je ne refusai pas, car je commençais à m’assécher comme le désert de l’Arizona. Gentleman, à mes heures, je lui ouvris la porte. Le grincement fit lever les yeux des chauffeurs devant leur bière, d’où pouvait s’expliquer la proéminence de leur bedaine. Elle commanda un solide petit-déjeuner et un demi pour moi. J’étais très surpris de la voir "se goinfrer", car dans mes souvenirs passés, les femmes avec qui je sortais, faisaient attention à leur ligne, mais en la regardant discrètement elle pouvait se le permettre. Une taille fine, bien proportionnée, avec de magnifiques courbes. Elle avait l’air d’une gamine, même si j’étais incapable de lui donner un âge. Pas d’alliance non plus.
Je n’avais pas besoin de lui poser de questions, car je savais déjà son prénom, le job qu’elle exerçait. Elle me fascinait et cela ne mettait pas arrivé, enfin, depuis le collège ! J’étais sur un petit nuage. Elle s’en aperçut car elle piqua un fard et scruta mes yeux, elle pouvait lire ce que je ressentais pour elle. Elle me déclara de but en blanc qu’elle avait envie de moi. Je restais perplexe et je me demandais où cela nous mènerait. Il n’y avait pas de chambre, mais je savais qu’elle avait sa petite idée, et cela m’excitait plus…
Elle me prit la main sans un mot, m’entraîna dehors, et me fit comprendre qu’il fallait reprendre la route. Nous traversâmes des champs de coquelicots et des étendues de sapin à ne plus en finir. Nous arrivâmes près d’un lac, où tout était calme, elle prit ma main dans la sienne et m’invita à nous baigner. Déjà nue. Elle n’avait pas perdu de temps. Quant à moi, j’avais gardé mon boxer, euh, un zeste de pudeur. L’eau était fraiche.
Elle commença à m’embrasser goulument sur la bouche. Puis elle descendit plus bas pour me taquiner le nombril. Je sentais dans le bas du ventre des picotements fort agréables. Puis, elle se frotta à moi et enserra ses jambes autour de ma taille. Puis soudainement elle disparut sous l’eau et passa entre mes jambes, pour s’amuser, en m’attrapant les pieds et en immergeant mon corps jusqu’au fond. Je remontai à la surface de l’eau, et ne la voyant pas, je retournais sous l’eau, j’eus beau chercher, chercher encore elle avait disparu.
Est ce que j’avais rêvé ?! Au dessus de moi, un bel oiseau au plumage violet me frôla soudainement, sans avoir peur, comme s’il me connaissait. Cette réalité était bien un rêve, un merveilleux rêve...
caressedesyeux
Dim 14 Mars 2010, 15:02 par
caressedesyeux sur Parler d'amour
La paresse
Ne plus envie de me lever ,
Et de faire une longue grasse matinée
Allez je téléphone , et je dis que je suis malade
Ce sera bien la première fois.
Paresser sous ma couette
Journée rien que pour moi
Les doigts des pieds en éventail
M’étendre de tout mon long
Hum que c’est bon!
je ne me lèverais pas même si le téléphone sonne
Et ma porte restera muette.
je plonge dans des rêves,qui n’en finiront pas..........
caressedesyeux
Dim 28 Fév 2010, 11:25 par
caressedesyeux sur Mille choses
Une histoire de loup
j’étais partis pour une croisière.destination L’ÉGYPTE
Ce soir la , une soirée spéciale pour nous souhaiter la bienvenue.Beaucoup de bruit, et d’effervescence régnaient.
j’avais décidé de quitter la salle rapidement.Accoudée, à la balustrade du bateau, un joli spectacle se présenta à moi.Un clair de lune, enfin plus exactement une pleine lune, et un nuage à la forme d’un loup.Pourquoi pas après tout, mon imagination me jouait des tours.Soudain , surgit un homme d’une carrure impressionnante, aux cheveux ébènes, au regard de braise,qui tenait dans ses mains deux coupes à champagne.Il m’en tendit une sans un mot.
Puis il me raconta une très belle histoire.j’étais fascinée et "hypnotisée".................
Je sais que je ne me rappelais plus de rien car je me suis retrouvée sur un canapé moelleux.Il N’y avait personne, et je commençais à me sentir mal.Un animal entra et je ne voyais pas bien dans cette obscurité, mais je sentais une présence,qui vint se coucher à mes pieds.Je ne serais dire qu’elle race ?
Une porte s’ouvrit et un homme entra, le même que sur le bateau, le même qui m’avait tendu une coupe de champagne.Il me parla de son chien -loup, et ces histoires d’hommes qui se transforment en loup lors de la pleine lune.Je restais septique, sur ce sujet la.J’avais bien lu des romans fictifs , mais je n’avais pas vraiment l’air convaincu.Subitement son chien -loup, se leva et disparut par la porte de derrière.
Je lui demandais comment j’étais arrivée la et ce qu’il voulait.Il mit sa main sur la mienne ,très serein, et je me sentais en confiance.
Un autre homme entra par la même porte que le loup, et je vis tout de suite la ressemblance frappante , avec lui, des frères surement.Il me déclara sa flamme, et il me raconta son histoire.Déconcertée, je en savais plus ou j’en étais.Certes, il me plaisait, et j’étais très attirée par lui , je le désirais, mais étais-ce de l’amour ou juste une attirance physique? Il posa ses lèvres sur les miennes , et son baiser était si léger que je croyais que j’avais rêvé .Il recommença , mais cette fois -ci il était plein de fougue, et intense.Mon cœur battait à grand coup de tambour..............;"
La pleine lune apparut soudainement, et il m’empoigna " avec ses mains mon visage et continua de me "dévorer".J’avais juste cette peur qu’il me morde le cou, c’était fou car je ne voulais pas devenir comme lui.
Rien de tout cela ne se passa. J’étais bel et bien amoureuse et je ne voulais plus le quitter;Mon avenir était dorénavant avec lui.
caressedesyeux
Mar 23 Fév 2010, 17:30 par
caressedesyeux sur Histoires d'amour
Journal du néant
En espérant que ça vous plaise. =) Je ne poste qu’un petit peu du début, parce que je sais que les pavés ne donnent pas forcément envie de lire, mais j’en ai beaucoup plus si ça vous plait. Sinon, bah tant pis pour moi =)
PARTIE I : HIVER
"Just break the silence cause I’m drifting away, away from you."
(MUSE – New Born)
Chapitre 1 : Décembre
Je m’appelle Maël, j’ai 22 ans et je vais mourir. Je sais, je ne devrais pas commencer par vous parler de ça. Sois parce que je ruine tout le suspens, sois parce que vous n’avez aucune envie de vous taper les délires dépressifs d’un cancéreux, et quelque part je vous comprends. Mais le fait est que je vais mourir, alors je préfères le dire tout de suite. Je ne sais pas encore quand, peut-être très bientôt, peut-être pas, mais la menace est là, plane au dessus de ma tête et noircie encore un peu plus le ciel déjà gris de Paris. Je vais mourir à cause d’un mot qui ne me disait rien avant. C’est dingue comme un seul mot devient menaçant alors que vous ne l’aviez jamais entendu auparavant. Et ce mot que vous ne connaissez pas, il vous parait pourtant déjà si familier, comme si vous aviez toujours su qu’il était là au fond de vous à attendre qu’on le révèle. Non, je n’ai pas été plus surpris que ça. Je ne saurais pas vous expliquer comme ça mais c’est comme si avant que ce mec chauve m’annonce son diagnostic, je savais que j’allais mourir comme ça. Un pauvre mec que je ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam mais que j’ai hais au premier regard. Et encore plus quand il m’a annoncé que j’étais malade. "Ce que j’ai a vous dire n’est pas facile". Arrête ton cirque, mec, la raison pour laquelle je dois t’appeler "docteur" est que tu annonce une mort certaine dans les six mois à venir à vingt personnes par jour. Je n’ai jamais trop compris cet aspect là de notre société. Comme le reste d’ailleurs....
J’ai appelé Andréas. Il a décroché en quelques secondes et l’imaginer pendu à son téléphone m’arracha un sourire malgré moi.
"Alors ?
- Bonjour, ça va merci et toi ?
- Déconne pas Maël, qu’est-ce qu’il t’a dit ?
- Myélome.
- ...
- Commence pas à faire le mec triste, tu sais même pas ce que ça veut dire.
- Je fais pas le mec triste, je fais le mec qui a pas compris.
- Un cancer des os.
- ...
- ...
- Là, je fais le mec triste, tu sais...
- ...
- Maël ?
- Hum ?
- Qu’est-ce qui va t’arriver ?
- Chimio et autres traitements qui vont bousiller mon corps et mon cerveau.
- Maël ?...
- ...
- Tu vas mourir ?
- ...
- Tu... tu vas mourir ?
- Les taux de guérison sont faibles, Andréas.
- ...
- Je ne rentrerais pas ce soir, j’ai besoin de faire le point. Seul.
- Maël..."
J’avais déjà raccroché. Je savais que si je l’écoutais encore, je serais rentré, et je ne pouvais pas le voir maintenant, vraiment pas. J’ai marché. Je voulais attendre la nuit. J’ai toujours préféré pleurer la nuit. Question de pudeur peut-être. J’ai marché dans Paris et je redécouvrais la ville. Des bâtiments immenses, hostiles, froid. Des gens ternes, le visage fermé, les yeux vides et la tête rentrée dans les épaules pour échapper à la morsure du froid.
J’avais envie de hurler après eux. Une envie viscérale, dévastatrice, qui m’arrachait les boyaux alors que je la contenais, les mains serrées en poings dans mes poches. Je voulais leur hurler de vivre, d’ouvrir les yeux et de regarder autour. Le monde n’est pas si dégueulasse qu’il voudrait nous faire croire, vraiment, alors regardez, vous trouverez peut-être quelque chose pour éclairer votre quotidien et afficher un sourire sur vos tronches, mais non, vous faites la gueule parce que vous avez raté votre bus et que le RER A est encore en grève. Vous avez passé une sale journée alors le monde entier va ramasser ce soir pour ce que votre patron vous a fait endurer. Vous faites la gueule, vous marchez sur les pieds de votre voisin sans vous excuser et vous vous en moquez. Vous lui cracheriez à la gueule si vous pouviez. Mais votre vie ne s’arrête pas pour ça, non, je vous jure que non. Vous pourriez ne pas avoir de travail, pas de patron pour vous ennuyer, et Kévin et Vanessa n’aurait pas leur téléphone portable dernier cri. D’ailleurs, ils n’auraient probablement pas à manger et vous vivriez tous dans un appartement minuscule. Vous pourriez aussi avoir 22 ans et apprendre que vous avez un cancer.
La nuit tombait enfin et j’arrivais presque. Quand j’arriverais, tout serait parfait. J’allumais une autre cigarette et tournait sur le quai des Grands Augustins. La lumière du soleil laissait doucement place à celles de la ville et une idée à traversé mon esprit. "Je suis un presque-réverbère." Quel poète, me direz-vous. Les réverbères sont des papillons de nuit recyclables, vous savez. Ils meurent chaque matins et renaissent chaque soir. Ils sont les espoirs futiles des paumés de mon espèce, l’espoir mort-né que demain sera plus beau qu’aujourd’hui. Ce soir, ils ne veulent plus rien dire pour moi, et ça ne sera plus jamais le cas. Je suis un presque-réverbère qui ne renaitra pas demain. Je suis un papillon qui ne finira pas la nuit. Demain aurait été plus beau qu’aujourd’hui. Peut-être pas.
Quelque taches sur les poumons plus tard, j’arrivais. Le Pont Neuf me faisait les yeux doux et les passants me regardaient d’un sale œil. Qui était donc ce type mal rasé avec ses yeux rouges et son écharpe ridicule qui venait leur gâcher la vue ? Surement un alcoolique de plus qui pleure parce qu’il a l’alcool triste. Quoi que, regarde ces cernes, c’est peut-être un héroïnomane en manque. Tu crois qu’on devrait partir avant qu’il nous agresse ? Je n’agresserais personne messieurs dames, ne vous inquiétez pas pour ça. Par contre je vais rester un peu vous ruiner la vue, mais je me moque de ce que vous en pensez. Et puis mon écharpe n’est pas ridicule, elle est orange, et elle est à Andréas. Elle sent la vanille et l’après-rasage, et si vous saviez comme elle sent bon. Si j’avais du choisir une seule chose à cet instant, ça aurait été ses bras autour de moi, ses lèvres dans mon cou, son odeur partout. Son souffle qui me rend dingue sur ma peau glacée.
Au milieu du pont, j’enjambais la pierre et m’asseyais les jambes dans le vide. Non, personne ne vint me dire de m’enlever de là, que c’était dangereux. Vous savez, les gens voient ce qu’ils veulent voir ici, et on a d’autre choses à faire un jeudi soir de décembre que de jouer les psy avec les suicidaires du Pont Neuf. L’eau froide courait en silence sous mes pieds. Une autre cigarette, la dernière. Le vide glacé. De la fumée brûlante. Et puis plus rien.
PARTIE I : HIVER
"Just break the silence cause I’m drifting away, away from you."
(MUSE – New Born)
Chapitre 1 : Décembre
Je m’appelle Maël, j’ai 22 ans et je vais mourir. Je sais, je ne devrais pas commencer par vous parler de ça. Sois parce que je ruine tout le suspens, sois parce que vous n’avez aucune envie de vous taper les délires dépressifs d’un cancéreux, et quelque part je vous comprends. Mais le fait est que je vais mourir, alors je préfères le dire tout de suite. Je ne sais pas encore quand, peut-être très bientôt, peut-être pas, mais la menace est là, plane au dessus de ma tête et noircie encore un peu plus le ciel déjà gris de Paris. Je vais mourir à cause d’un mot qui ne me disait rien avant. C’est dingue comme un seul mot devient menaçant alors que vous ne l’aviez jamais entendu auparavant. Et ce mot que vous ne connaissez pas, il vous parait pourtant déjà si familier, comme si vous aviez toujours su qu’il était là au fond de vous à attendre qu’on le révèle. Non, je n’ai pas été plus surpris que ça. Je ne saurais pas vous expliquer comme ça mais c’est comme si avant que ce mec chauve m’annonce son diagnostic, je savais que j’allais mourir comme ça. Un pauvre mec que je ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam mais que j’ai hais au premier regard. Et encore plus quand il m’a annoncé que j’étais malade. "Ce que j’ai a vous dire n’est pas facile". Arrête ton cirque, mec, la raison pour laquelle je dois t’appeler "docteur" est que tu annonce une mort certaine dans les six mois à venir à vingt personnes par jour. Je n’ai jamais trop compris cet aspect là de notre société. Comme le reste d’ailleurs....
J’ai appelé Andréas. Il a décroché en quelques secondes et l’imaginer pendu à son téléphone m’arracha un sourire malgré moi.
"Alors ?
- Bonjour, ça va merci et toi ?
- Déconne pas Maël, qu’est-ce qu’il t’a dit ?
- Myélome.
- ...
- Commence pas à faire le mec triste, tu sais même pas ce que ça veut dire.
- Je fais pas le mec triste, je fais le mec qui a pas compris.
- Un cancer des os.
- ...
- ...
- Là, je fais le mec triste, tu sais...
- ...
- Maël ?
- Hum ?
- Qu’est-ce qui va t’arriver ?
- Chimio et autres traitements qui vont bousiller mon corps et mon cerveau.
- Maël ?...
- ...
- Tu vas mourir ?
- ...
- Tu... tu vas mourir ?
- Les taux de guérison sont faibles, Andréas.
- ...
- Je ne rentrerais pas ce soir, j’ai besoin de faire le point. Seul.
- Maël..."
J’avais déjà raccroché. Je savais que si je l’écoutais encore, je serais rentré, et je ne pouvais pas le voir maintenant, vraiment pas. J’ai marché. Je voulais attendre la nuit. J’ai toujours préféré pleurer la nuit. Question de pudeur peut-être. J’ai marché dans Paris et je redécouvrais la ville. Des bâtiments immenses, hostiles, froid. Des gens ternes, le visage fermé, les yeux vides et la tête rentrée dans les épaules pour échapper à la morsure du froid.
J’avais envie de hurler après eux. Une envie viscérale, dévastatrice, qui m’arrachait les boyaux alors que je la contenais, les mains serrées en poings dans mes poches. Je voulais leur hurler de vivre, d’ouvrir les yeux et de regarder autour. Le monde n’est pas si dégueulasse qu’il voudrait nous faire croire, vraiment, alors regardez, vous trouverez peut-être quelque chose pour éclairer votre quotidien et afficher un sourire sur vos tronches, mais non, vous faites la gueule parce que vous avez raté votre bus et que le RER A est encore en grève. Vous avez passé une sale journée alors le monde entier va ramasser ce soir pour ce que votre patron vous a fait endurer. Vous faites la gueule, vous marchez sur les pieds de votre voisin sans vous excuser et vous vous en moquez. Vous lui cracheriez à la gueule si vous pouviez. Mais votre vie ne s’arrête pas pour ça, non, je vous jure que non. Vous pourriez ne pas avoir de travail, pas de patron pour vous ennuyer, et Kévin et Vanessa n’aurait pas leur téléphone portable dernier cri. D’ailleurs, ils n’auraient probablement pas à manger et vous vivriez tous dans un appartement minuscule. Vous pourriez aussi avoir 22 ans et apprendre que vous avez un cancer.
La nuit tombait enfin et j’arrivais presque. Quand j’arriverais, tout serait parfait. J’allumais une autre cigarette et tournait sur le quai des Grands Augustins. La lumière du soleil laissait doucement place à celles de la ville et une idée à traversé mon esprit. "Je suis un presque-réverbère." Quel poète, me direz-vous. Les réverbères sont des papillons de nuit recyclables, vous savez. Ils meurent chaque matins et renaissent chaque soir. Ils sont les espoirs futiles des paumés de mon espèce, l’espoir mort-né que demain sera plus beau qu’aujourd’hui. Ce soir, ils ne veulent plus rien dire pour moi, et ça ne sera plus jamais le cas. Je suis un presque-réverbère qui ne renaitra pas demain. Je suis un papillon qui ne finira pas la nuit. Demain aurait été plus beau qu’aujourd’hui. Peut-être pas.
Quelque taches sur les poumons plus tard, j’arrivais. Le Pont Neuf me faisait les yeux doux et les passants me regardaient d’un sale œil. Qui était donc ce type mal rasé avec ses yeux rouges et son écharpe ridicule qui venait leur gâcher la vue ? Surement un alcoolique de plus qui pleure parce qu’il a l’alcool triste. Quoi que, regarde ces cernes, c’est peut-être un héroïnomane en manque. Tu crois qu’on devrait partir avant qu’il nous agresse ? Je n’agresserais personne messieurs dames, ne vous inquiétez pas pour ça. Par contre je vais rester un peu vous ruiner la vue, mais je me moque de ce que vous en pensez. Et puis mon écharpe n’est pas ridicule, elle est orange, et elle est à Andréas. Elle sent la vanille et l’après-rasage, et si vous saviez comme elle sent bon. Si j’avais du choisir une seule chose à cet instant, ça aurait été ses bras autour de moi, ses lèvres dans mon cou, son odeur partout. Son souffle qui me rend dingue sur ma peau glacée.
Au milieu du pont, j’enjambais la pierre et m’asseyais les jambes dans le vide. Non, personne ne vint me dire de m’enlever de là, que c’était dangereux. Vous savez, les gens voient ce qu’ils veulent voir ici, et on a d’autre choses à faire un jeudi soir de décembre que de jouer les psy avec les suicidaires du Pont Neuf. L’eau froide courait en silence sous mes pieds. Une autre cigarette, la dernière. Le vide glacé. De la fumée brûlante. Et puis plus rien.
Mar 23 Fév 2010, 02:15 par
June sur Histoires d'amour
Pas de calais - fiction amoureuse 1 à 5
1 – La mer
La mer est une mère qui accueuille dans ses bras qu’importe le nom, la race, l’origine ethnique. La mer ouvre ses bras et accueuille les cœurs désamparés et blessés. La mer est généreuse et donne son amour inconditionnel, qu’importe qui la demande et comment.
Je me suis jettée de plein fouet dans ls bras accueuillants de la mer du nord de la Bretagne, espérant et souhaitant que les eaux froides rafraichiraient les brûlures de mon cœur.
Les vagues roulaient comme pour mieux m’accueuillir, elles grondaient un genre de bienvenue rauque et à demi étouffé, mais mon cœur lui, comprenait le doux chant des sirènes.
« Viens, viens à nous cœur éplorée et déplorée, viens que nous te berçions dans nos bras. Nous te ferons oublier tes soucis et tes chagrins. Nous sommes tes sœurs, ta mère, ta confidente. Nous sommes là pour toi, pour appaiser ta peine. »
J’écoutai ces paroles enchanteresses et mes pas, comme guidés par une force indépendante de ma volonté, dirigeaient bon gré malgré le reste de mon corps vers les vagues qui écumaient de passion dévorante. Elles aussi ont aimé. Elles aussi ont un éternel amour déçu.
L’eau était froide. Presque glaciale contre la chaleur intime de mon corps, mais plus j’avançai, plus un bien être indescriptible me prenait et plus l’envie d’avancer plus loin devenait intensément forte.
Il me sembla que la première vague voulait me repousser vers la plage, mais c’était une petite vague immature, et la seconde, plus grande, plus autoritaire et beaucoup plus forte m’attira avec une telle puissance qu’il me fut impossible à ce moment là de reculer, de faire demi tour. La vague suivante confirma les efforts de la seconde et m’entraîna encore plus loin dans la mer houleuse. Soudain, la plage était loin, et la réalisation des efforts qu’il me faudrait pour nager vers la terre sainte et ferme de mes anciens espoirs me fit paniquer. J’étais en enfer et je ne le réalisai qu’à moitié.
Or, la seule et unique chose à ne pas faire en mer est bel et bien de ne pas paniquer. Le corps reprend le contrôle sur les désespérances du cœur et s’agite comme un poisson dans un fillet … ou plutôt comme un triste poulet jetté à la mer. La peur sauvage s’empare des sens, les bras gesticulent, les yeux se ferment, ils refusent de regarder la triste réalitée en face. Les pieds, comme dans un espace aérien liquide, perdent de leur utilité, habitude de milliers d’années acquises chèrement à marchant sur la terre solide gouvernée par une loie gravitationnelle très différente de celle de la mer.
La bouche s’ouvre, avale de l’eau salée, la recrache aussitôt, trop salée, trop froide. Trop.
Là haut, dans le ciel azur, le soleil brille et aveugle, témoin silencieux, caméraman sans équipe de plateau.
Là en bas, l’actrice principale se noie, les éléments sont contre elle, les vagues l’avalent tout rond et elle est presque foutue.
« Est-ce que tu es folle ? »
Il avait hurlé ça à qulques reprises avant que je ne l’entende.
Au début, il y avait à peine la voix lointaine, à demi étouffé par le grondement des vagues. Puis la voix devint de plus en plus présente et claire.
Contact visuel : c’était un homme, un jeune homme, blond, avec des soupçons de rouille tons pastel, délavé. Tout devient délavé après un contact aussi passioné avec la mer. Il nageait vers moi, comme s’il fonçait sur moi. Il répétait sa question, mais je ne répondais pas. De toute façon c’était clairement une évidence : oui j’étais folle. Est-ce qu’une personne saine d’esprit irait s’offrir une petite trempette dans les eaux furieuses et glaciales de la mer ?
2 – L’homme
Un bras solide et déterminé, pour ne pas dire socialement archarné, s’enroula autour de ma poitrine et une force tout aussi déterminée m’attira contre son corps. Une main d’homme solide trouva position sur ma gorge, sous mon menton et comme d’instinc ou d’expérience, poussa mon visage pour le haut – pour m’empêcher d’avaler trop d’eau salée, ce qui par le fait même me força a recracher la dernière gorgée.
Une jolie quinte de toux digne d’une bonne pneumonie me prit et sur le coup je pensais que mon bon Sammaritain avait fait sa part, féliciations, mais que peut-être il était trop tard de toute façon.
« Respire, gamine! Respire ! »
Gamine ? C’était moi qu’il appelait gamine ? Et de quel droit, Monsieur ? Je n’ai eue qu’une dizaine de seconde pour le regarder mais il n’était pas si vieux, pas plus de quelques années de plus que moi … ou plus jeune avec une maturité et une force tranquille ancienne ancrée dans son être, comme un héritage très ancien et très solide.
Son autre bras, celui qui ne s’archarnait pas à me maintenir à la surface de l’eau, faisait des mouvements rotatifs pour aider le reste de son corps à nager vers la plage. Je pouvais sentir la puissance de ses jambes qui poussaient son corps et un poids presque mort à contre courant, contre les vagues déchaînées, furieuses, froides, pour nous ramener à la terre ferme. Je me sentais totalement idiote.
Le grondement des vagues devint de plus en plus lointain, distant, presque comme un souvenir qu’on perd, qu’importent les efforts pour le garder vif. Et mon corps redevint d’une lourdeur insuportable quand mon sauveur me déposa sur le sable humide et frais, mais bien moins froid quel’eau.
Il s’était penché sur moi, son ombre me protégeait du soleil et sans le dire, j’en étais reconnaissante.
Une main derrière ma nuque me fit lever le menton, et pendant que deux doigts me pinçaient sans ménagement le nez, deux autres doigts tout aussi forts me pinceaient la bouche pour forcer mes lèvres à s’ouvrir.
Mes yeux s’ouvrirent d’un coup, comme sous une impulse électrique.
« Je vais bien. J’en ai pas besoin. »
Une quinte de toux me vint encore et il m’aida à me tourner sur le côté pour recracher le restant d’eau salée que j’avais au fond de la gorge.
« Tu n’en as pas besoin, mais tu ne vas pas bien non plus ! »
Il avait ce genre de voix mi profonde, mi tendre, très rassurant pour un homme, dont les subtilités de la variation dépendaient uniquement du ton et du contenu. Et à ce moment là, je n’étais pas en position de marchander ou de remettre son autorité en question.
Et quand on ne peut remettre en question les paroles d’un homme, on peut encore moins remettre en question ses actions.
Il se releva comme si de rien n’était et me prit avec la même souplesse et force que si je n’étais qu’une enfant en bas age et commença à marcher.
3 – L’eau brûlante
Après les aux froides de la mer, la tropicalité quasi brûlante de sa douche coulait sur ma peau comme une onction bénite. Sa voix résonnait agréablement dans ma tête; « Ne me force à venir te rejoindre. » Sur le coup j’en souris comme une adolescente qui se serait fait draguer par un garçon plus âgé, mais je savais que c’était une menace plaisantine sans fondement, ce n’était pas le genre d’homme à abuser de son statut, de l’autorité et des points d’avance juste parceque l’occasion était lui était donné sur un plateau d’argent.
Le fait qu’il cogna pour s’enquérir de l’eau, de mon état moral et physique ne me surprit donc pas.
« Je t’ai apportée des serviettes et des fringues. Je n’ai que des chemises et des pantalons d’homme … »
Je glissai la porte de verre pour le regarder, mais il me tournait le dos, regardant la porte avec une dévotion digne d’une apparition de la Sainte Vierge. Les vêtements en question étaient posés sur le couvercle descendu de la cuvette de toilette : une chemise à carraux bleu, un pantalon bleu marine sombre, des chaussettes. Pas de sous vêtements.
« Je peux te prêter un de mes caleçons si tu y tiens. »
« J’apprécirais … beaucoup. »
Petit bruit discret de la porte qui s’ouvre et se referme.
L’eau qui coulait sur ma nuque et mon dos, glissait sur les courbes de ma féminité et me fit soudain réaliser, comme une épiphanie : c’était un homme et il était beau.
Je le revoyais dans la mer, sous le soleil, les cheveux qui brillaient, même s’ils étaient mouillés, sa barbe de deux semaines … je me demandais comment ça aurait été de ne pas refuser le bouche à bouche ?
Je me laissai aller contre les tuilles de la douche. Non, c’était idiot tout ça. De toute façon, folie passagère passée, l’embassade me trouvera un hôtel confortable, mes problèmes seront vite reglés et je partirai et je l’oublierai.
C’est fou comme la vie peut vous donner des claques sur la gueule quand on se laisse aller.
4 – L’eau réconfortante
« Je me suis presque suicidée et tu me donnes du sirop contre la toux ? »
« Avec la quantité d’eau froide que tu as avalée, ca ne peut pas te faire de tort. »
Une voix posée, calme, mais autoritaire et bienveillante.
J’ouvrai la bouche, pris le contenu de la cuillière et sitôt la bouche refermée, je sentais la force de sa main contre ma bouche. Le goût était fort, atroce, dégoûtant, piquant, mais avec cette main qui pressait avec une telle fermeté, impossible de recracher. Et ses yeux me regardaient si tendrement … pourquoi ? Pourquoi ses yeux m’encourageaient-ils à aller de l’avant, même si dans le présent très concret c’était vraiment difficile pour ne pas dire épouvantable.
J’avalai finalement, pris une grande respiration par le nez et serrai l’édredon du lit comme si forcer les muscles de mes mains allaient me faire oublier ce goût de rat alcolisé dans ma bouche.
Une autre respiration. Les yeux me piquaient et j’avais envie de pleurer. Il retira doucement sa main mais ne me quitta pas des yeux quand j’eus la grande idée de prendre une goulée d’air frais qui me fait tousser d’avantage. J’avalais encore, ma salive était pourtant plus que teintée de ce goût huileux et pestinentiel.
« C’est quoi cette vacherie que tu m’as donné ? »
« Syrop contre la toux de marin. Tu auras envie de courir un marathon demain. »
Je me laissais aller contre l’oreiller. Demain, c’est demain.
Aujourd’hui j’ai envie de mourir.
« Je vais aller te faire du café ou du thé, ça va alléger le goût. »
Mais il ne bougea pas d’un pouce.
« Thé, s’il te plaît. »
Il sourit et se leva.
La chambre était typiquement cette chambre qui hantait ma mémoire et mon imaginaire depuis toujours : la fenêtre à ma gauche, la porte à quelques pas au bout du pied du lit, le mur de droite couvert comme une mosaique tout en relief de textures et de matériaux différents.
La fenêtre en bois, style ancien, avec des rideaux sombres et lourds en velours bleu fond de mer, presque noir, et les rideaux blancs légers, en dentelle travaillée – sûrement faite par des mains patientes et entrainées. J’aurais voulue savoir comment c’était de se réveiller dans ce lit, et regarder vers la fenêtre, comment ce serait d’entendre l’orage au travers de cette fenêtre, comment ce serait d’ouvrir la fenêtre en été pour laisser l’air marin rentrer dans la pièce ?
Une petite porte discrète, presque cachée par le peignoire accroché en soin coin, et que l’œil ne repérait qu’après s’être longuement perdue à regarder par la fenêtre, donnait sur une petite salle de bains privée mais pratique. Presque collé à la porte de cette fameuse salle de bains, la commode, en bois sombre et verni, d’allure officiellement européenne et ancienne, peut-être même un rescapé du siècle dernier, se tenait devant moi, l’allure fière et austère. Sur le sommet de sa tête, une petite télé moderne, à écran plat, lecteur DVD et une chaîne stéréo, les hauts parleurs se dressaient fièrement sur le sol, de chaque côté de la commode, comme des guardes encores plus fiers. Je souris à la vue d’une cravate cloué aux deux extremités du second tiroir et qui servait de corde à linge pour hameçons de différentes tailles et couleurs.
Le mur, de l’autre coté de la porte qui donnait sur le corridor, qui ensuite donnait sur le salon ou la cuisine, était le plus chargé, pour ne pas dire surchargé de décorations. Un énorme poisson verni et empaillé tenait dans sa gueule une chainette en avec un pendentif de croix en fleur de lys, tandis qu’à son aileron dorsale était accrochée une autre chaîne dont le pendentif représentait un petit petit bateau de pêcheur.
« Moi je suis pêcheur d’hommes »
L’homme qui m’avait sauvé de moi même l’était aussi.
Il revenait avec un plateau sur lequel deux tasses à thé et un pot formaient comme la petite communauté du social.
Il s’installa en face de moi, comme pour mieux me garder à l’oeil d’une nouvelle éventuelle bêtise et me tendit l’une des tasses.
5 – Mon Histoire
Il prit une grande cuillière du contenu du pot et la glissa dans ma tasse – du miel. Ohhh, comme la douceur de cet onctueux délice me donnait envie !
Il s’adossa contre la pièce de bois qui formait la tête du lit, se croisa les jambes et demande, de la même manière qu’un HR vous demanderait de lui résumer les points forts de votre carrière, il me demanda les circonstances qui m’ont pour ainsi dire, jetté dans les filets de ses bras.
« Ça va être long. Et ennuyant et très touristique.»
« J’ai pas entendue une bonne histoire depuis la mort de mon père. Éblouis-moi. »
Une première gorgée de thé, comme tout bon conteur se le doit de faire, et j’essayai de trouver le bon moment où commencer mes mésaventures.
Soupir.
« Eh bien, ça a commencé par un voyage de groupe. Nous partageons la photographie comme point commun, et sur un des nombreux forums sur lequel je m’étais éparpillée, un des membres a proposé de faire un voyage en Europe.
L’Europe en tant que tel … est bien merveilleux mais immense et ca m’a pas follement tentée. Et puis une autre femme a proposée de faire plusieurs voyages, par pays. Le processus a commencé par un vote : quelle région de l’Europe, puis quel pays. Le premier voyage était évidement en Italie. Vingt personnes ont formé le premier groupe. Succès total et incontestable. Trois mois plus tard, la Pologne a conquis un second groupe.
Et finalement, au septième tour, la Bretagne. »
« Old Lucky Seven. Et tu crois que ça t’a portée chance ? »
Un professeur d’université n’aurait pas mieux formulé la phrase, mieux modulé sa voix que lui, entre deux gorgées silencieuses.
Je souris avant de reprendre.
« J’ai assistée à un concert d’un groupe local dans un pub, j’ai mangée plus de poisson en une semaine que durant la totalité de ma vie – et ça c’est un miracle en soi – j’ai vue la mer ! »
Ton extatique malgré moi, les vagues, le bruit, la force de l’eau en mouvement, le ciel, les oiseaux. Je fermai les yeux pour mieux savourer le souvenir de cette première rencontre. C’est comme rencontrer une idole, on se sent en pamoîson, prêt à déclarer n’importe quelle imbécibilité romantique mais soudain, là, devant l’idole, on est à bout de mots. Rien ne sort. Que l’air salin qui rentre à plein régime par les narines, la bouche, par tous les pores de la peau.
Il but plus de thé. Je me demandai s’il avait envie de rajouter un commentaire, mais il ne dit rien. Pas la peine de tourner le couteau dans la plaie.
« Et puis vendredi après-midi est venu, comme un traître. La fin du rêve. Le voyage du retour. L’adieu. L’avion partait … il est parti ce matin, vers les 6 heures. Et je n’y étais pas.
« Et ton groupe ? »
« La majorité, si. Il y avait un groupuscule de moutons noirs dans le groupe. Deux autres Québecois, un Berbère, et moi. »
Commentaire tue, j’en étais certaine. Il but trois longues gorgées de thé.
« Nous avons décidé de passer la soirée dans un pub du coin, pour ne pas gâcher ces quelques heures dans notre hôtel. Nous voulions profiter au maximum de cette opportunité. »
À mon tour de prendre une longue gorgée de thé, pour mieux revivre les évenements
à suivre ;)
La mer est une mère qui accueuille dans ses bras qu’importe le nom, la race, l’origine ethnique. La mer ouvre ses bras et accueuille les cœurs désamparés et blessés. La mer est généreuse et donne son amour inconditionnel, qu’importe qui la demande et comment.
Je me suis jettée de plein fouet dans ls bras accueuillants de la mer du nord de la Bretagne, espérant et souhaitant que les eaux froides rafraichiraient les brûlures de mon cœur.
Les vagues roulaient comme pour mieux m’accueuillir, elles grondaient un genre de bienvenue rauque et à demi étouffé, mais mon cœur lui, comprenait le doux chant des sirènes.
« Viens, viens à nous cœur éplorée et déplorée, viens que nous te berçions dans nos bras. Nous te ferons oublier tes soucis et tes chagrins. Nous sommes tes sœurs, ta mère, ta confidente. Nous sommes là pour toi, pour appaiser ta peine. »
J’écoutai ces paroles enchanteresses et mes pas, comme guidés par une force indépendante de ma volonté, dirigeaient bon gré malgré le reste de mon corps vers les vagues qui écumaient de passion dévorante. Elles aussi ont aimé. Elles aussi ont un éternel amour déçu.
L’eau était froide. Presque glaciale contre la chaleur intime de mon corps, mais plus j’avançai, plus un bien être indescriptible me prenait et plus l’envie d’avancer plus loin devenait intensément forte.
Il me sembla que la première vague voulait me repousser vers la plage, mais c’était une petite vague immature, et la seconde, plus grande, plus autoritaire et beaucoup plus forte m’attira avec une telle puissance qu’il me fut impossible à ce moment là de reculer, de faire demi tour. La vague suivante confirma les efforts de la seconde et m’entraîna encore plus loin dans la mer houleuse. Soudain, la plage était loin, et la réalisation des efforts qu’il me faudrait pour nager vers la terre sainte et ferme de mes anciens espoirs me fit paniquer. J’étais en enfer et je ne le réalisai qu’à moitié.
Or, la seule et unique chose à ne pas faire en mer est bel et bien de ne pas paniquer. Le corps reprend le contrôle sur les désespérances du cœur et s’agite comme un poisson dans un fillet … ou plutôt comme un triste poulet jetté à la mer. La peur sauvage s’empare des sens, les bras gesticulent, les yeux se ferment, ils refusent de regarder la triste réalitée en face. Les pieds, comme dans un espace aérien liquide, perdent de leur utilité, habitude de milliers d’années acquises chèrement à marchant sur la terre solide gouvernée par une loie gravitationnelle très différente de celle de la mer.
La bouche s’ouvre, avale de l’eau salée, la recrache aussitôt, trop salée, trop froide. Trop.
Là haut, dans le ciel azur, le soleil brille et aveugle, témoin silencieux, caméraman sans équipe de plateau.
Là en bas, l’actrice principale se noie, les éléments sont contre elle, les vagues l’avalent tout rond et elle est presque foutue.
« Est-ce que tu es folle ? »
Il avait hurlé ça à qulques reprises avant que je ne l’entende.
Au début, il y avait à peine la voix lointaine, à demi étouffé par le grondement des vagues. Puis la voix devint de plus en plus présente et claire.
Contact visuel : c’était un homme, un jeune homme, blond, avec des soupçons de rouille tons pastel, délavé. Tout devient délavé après un contact aussi passioné avec la mer. Il nageait vers moi, comme s’il fonçait sur moi. Il répétait sa question, mais je ne répondais pas. De toute façon c’était clairement une évidence : oui j’étais folle. Est-ce qu’une personne saine d’esprit irait s’offrir une petite trempette dans les eaux furieuses et glaciales de la mer ?
2 – L’homme
Un bras solide et déterminé, pour ne pas dire socialement archarné, s’enroula autour de ma poitrine et une force tout aussi déterminée m’attira contre son corps. Une main d’homme solide trouva position sur ma gorge, sous mon menton et comme d’instinc ou d’expérience, poussa mon visage pour le haut – pour m’empêcher d’avaler trop d’eau salée, ce qui par le fait même me força a recracher la dernière gorgée.
Une jolie quinte de toux digne d’une bonne pneumonie me prit et sur le coup je pensais que mon bon Sammaritain avait fait sa part, féliciations, mais que peut-être il était trop tard de toute façon.
« Respire, gamine! Respire ! »
Gamine ? C’était moi qu’il appelait gamine ? Et de quel droit, Monsieur ? Je n’ai eue qu’une dizaine de seconde pour le regarder mais il n’était pas si vieux, pas plus de quelques années de plus que moi … ou plus jeune avec une maturité et une force tranquille ancienne ancrée dans son être, comme un héritage très ancien et très solide.
Son autre bras, celui qui ne s’archarnait pas à me maintenir à la surface de l’eau, faisait des mouvements rotatifs pour aider le reste de son corps à nager vers la plage. Je pouvais sentir la puissance de ses jambes qui poussaient son corps et un poids presque mort à contre courant, contre les vagues déchaînées, furieuses, froides, pour nous ramener à la terre ferme. Je me sentais totalement idiote.
Le grondement des vagues devint de plus en plus lointain, distant, presque comme un souvenir qu’on perd, qu’importent les efforts pour le garder vif. Et mon corps redevint d’une lourdeur insuportable quand mon sauveur me déposa sur le sable humide et frais, mais bien moins froid quel’eau.
Il s’était penché sur moi, son ombre me protégeait du soleil et sans le dire, j’en étais reconnaissante.
Une main derrière ma nuque me fit lever le menton, et pendant que deux doigts me pinçaient sans ménagement le nez, deux autres doigts tout aussi forts me pinceaient la bouche pour forcer mes lèvres à s’ouvrir.
Mes yeux s’ouvrirent d’un coup, comme sous une impulse électrique.
« Je vais bien. J’en ai pas besoin. »
Une quinte de toux me vint encore et il m’aida à me tourner sur le côté pour recracher le restant d’eau salée que j’avais au fond de la gorge.
« Tu n’en as pas besoin, mais tu ne vas pas bien non plus ! »
Il avait ce genre de voix mi profonde, mi tendre, très rassurant pour un homme, dont les subtilités de la variation dépendaient uniquement du ton et du contenu. Et à ce moment là, je n’étais pas en position de marchander ou de remettre son autorité en question.
Et quand on ne peut remettre en question les paroles d’un homme, on peut encore moins remettre en question ses actions.
Il se releva comme si de rien n’était et me prit avec la même souplesse et force que si je n’étais qu’une enfant en bas age et commença à marcher.
3 – L’eau brûlante
Après les aux froides de la mer, la tropicalité quasi brûlante de sa douche coulait sur ma peau comme une onction bénite. Sa voix résonnait agréablement dans ma tête; « Ne me force à venir te rejoindre. » Sur le coup j’en souris comme une adolescente qui se serait fait draguer par un garçon plus âgé, mais je savais que c’était une menace plaisantine sans fondement, ce n’était pas le genre d’homme à abuser de son statut, de l’autorité et des points d’avance juste parceque l’occasion était lui était donné sur un plateau d’argent.
Le fait qu’il cogna pour s’enquérir de l’eau, de mon état moral et physique ne me surprit donc pas.
« Je t’ai apportée des serviettes et des fringues. Je n’ai que des chemises et des pantalons d’homme … »
Je glissai la porte de verre pour le regarder, mais il me tournait le dos, regardant la porte avec une dévotion digne d’une apparition de la Sainte Vierge. Les vêtements en question étaient posés sur le couvercle descendu de la cuvette de toilette : une chemise à carraux bleu, un pantalon bleu marine sombre, des chaussettes. Pas de sous vêtements.
« Je peux te prêter un de mes caleçons si tu y tiens. »
« J’apprécirais … beaucoup. »
Petit bruit discret de la porte qui s’ouvre et se referme.
L’eau qui coulait sur ma nuque et mon dos, glissait sur les courbes de ma féminité et me fit soudain réaliser, comme une épiphanie : c’était un homme et il était beau.
Je le revoyais dans la mer, sous le soleil, les cheveux qui brillaient, même s’ils étaient mouillés, sa barbe de deux semaines … je me demandais comment ça aurait été de ne pas refuser le bouche à bouche ?
Je me laissai aller contre les tuilles de la douche. Non, c’était idiot tout ça. De toute façon, folie passagère passée, l’embassade me trouvera un hôtel confortable, mes problèmes seront vite reglés et je partirai et je l’oublierai.
C’est fou comme la vie peut vous donner des claques sur la gueule quand on se laisse aller.
4 – L’eau réconfortante
« Je me suis presque suicidée et tu me donnes du sirop contre la toux ? »
« Avec la quantité d’eau froide que tu as avalée, ca ne peut pas te faire de tort. »
Une voix posée, calme, mais autoritaire et bienveillante.
J’ouvrai la bouche, pris le contenu de la cuillière et sitôt la bouche refermée, je sentais la force de sa main contre ma bouche. Le goût était fort, atroce, dégoûtant, piquant, mais avec cette main qui pressait avec une telle fermeté, impossible de recracher. Et ses yeux me regardaient si tendrement … pourquoi ? Pourquoi ses yeux m’encourageaient-ils à aller de l’avant, même si dans le présent très concret c’était vraiment difficile pour ne pas dire épouvantable.
J’avalai finalement, pris une grande respiration par le nez et serrai l’édredon du lit comme si forcer les muscles de mes mains allaient me faire oublier ce goût de rat alcolisé dans ma bouche.
Une autre respiration. Les yeux me piquaient et j’avais envie de pleurer. Il retira doucement sa main mais ne me quitta pas des yeux quand j’eus la grande idée de prendre une goulée d’air frais qui me fait tousser d’avantage. J’avalais encore, ma salive était pourtant plus que teintée de ce goût huileux et pestinentiel.
« C’est quoi cette vacherie que tu m’as donné ? »
« Syrop contre la toux de marin. Tu auras envie de courir un marathon demain. »
Je me laissais aller contre l’oreiller. Demain, c’est demain.
Aujourd’hui j’ai envie de mourir.
« Je vais aller te faire du café ou du thé, ça va alléger le goût. »
Mais il ne bougea pas d’un pouce.
« Thé, s’il te plaît. »
Il sourit et se leva.
La chambre était typiquement cette chambre qui hantait ma mémoire et mon imaginaire depuis toujours : la fenêtre à ma gauche, la porte à quelques pas au bout du pied du lit, le mur de droite couvert comme une mosaique tout en relief de textures et de matériaux différents.
La fenêtre en bois, style ancien, avec des rideaux sombres et lourds en velours bleu fond de mer, presque noir, et les rideaux blancs légers, en dentelle travaillée – sûrement faite par des mains patientes et entrainées. J’aurais voulue savoir comment c’était de se réveiller dans ce lit, et regarder vers la fenêtre, comment ce serait d’entendre l’orage au travers de cette fenêtre, comment ce serait d’ouvrir la fenêtre en été pour laisser l’air marin rentrer dans la pièce ?
Une petite porte discrète, presque cachée par le peignoire accroché en soin coin, et que l’œil ne repérait qu’après s’être longuement perdue à regarder par la fenêtre, donnait sur une petite salle de bains privée mais pratique. Presque collé à la porte de cette fameuse salle de bains, la commode, en bois sombre et verni, d’allure officiellement européenne et ancienne, peut-être même un rescapé du siècle dernier, se tenait devant moi, l’allure fière et austère. Sur le sommet de sa tête, une petite télé moderne, à écran plat, lecteur DVD et une chaîne stéréo, les hauts parleurs se dressaient fièrement sur le sol, de chaque côté de la commode, comme des guardes encores plus fiers. Je souris à la vue d’une cravate cloué aux deux extremités du second tiroir et qui servait de corde à linge pour hameçons de différentes tailles et couleurs.
Le mur, de l’autre coté de la porte qui donnait sur le corridor, qui ensuite donnait sur le salon ou la cuisine, était le plus chargé, pour ne pas dire surchargé de décorations. Un énorme poisson verni et empaillé tenait dans sa gueule une chainette en avec un pendentif de croix en fleur de lys, tandis qu’à son aileron dorsale était accrochée une autre chaîne dont le pendentif représentait un petit petit bateau de pêcheur.
« Moi je suis pêcheur d’hommes »
L’homme qui m’avait sauvé de moi même l’était aussi.
Il revenait avec un plateau sur lequel deux tasses à thé et un pot formaient comme la petite communauté du social.
Il s’installa en face de moi, comme pour mieux me garder à l’oeil d’une nouvelle éventuelle bêtise et me tendit l’une des tasses.
5 – Mon Histoire
Il prit une grande cuillière du contenu du pot et la glissa dans ma tasse – du miel. Ohhh, comme la douceur de cet onctueux délice me donnait envie !
Il s’adossa contre la pièce de bois qui formait la tête du lit, se croisa les jambes et demande, de la même manière qu’un HR vous demanderait de lui résumer les points forts de votre carrière, il me demanda les circonstances qui m’ont pour ainsi dire, jetté dans les filets de ses bras.
« Ça va être long. Et ennuyant et très touristique.»
« J’ai pas entendue une bonne histoire depuis la mort de mon père. Éblouis-moi. »
Une première gorgée de thé, comme tout bon conteur se le doit de faire, et j’essayai de trouver le bon moment où commencer mes mésaventures.
Soupir.
« Eh bien, ça a commencé par un voyage de groupe. Nous partageons la photographie comme point commun, et sur un des nombreux forums sur lequel je m’étais éparpillée, un des membres a proposé de faire un voyage en Europe.
L’Europe en tant que tel … est bien merveilleux mais immense et ca m’a pas follement tentée. Et puis une autre femme a proposée de faire plusieurs voyages, par pays. Le processus a commencé par un vote : quelle région de l’Europe, puis quel pays. Le premier voyage était évidement en Italie. Vingt personnes ont formé le premier groupe. Succès total et incontestable. Trois mois plus tard, la Pologne a conquis un second groupe.
Et finalement, au septième tour, la Bretagne. »
« Old Lucky Seven. Et tu crois que ça t’a portée chance ? »
Un professeur d’université n’aurait pas mieux formulé la phrase, mieux modulé sa voix que lui, entre deux gorgées silencieuses.
Je souris avant de reprendre.
« J’ai assistée à un concert d’un groupe local dans un pub, j’ai mangée plus de poisson en une semaine que durant la totalité de ma vie – et ça c’est un miracle en soi – j’ai vue la mer ! »
Ton extatique malgré moi, les vagues, le bruit, la force de l’eau en mouvement, le ciel, les oiseaux. Je fermai les yeux pour mieux savourer le souvenir de cette première rencontre. C’est comme rencontrer une idole, on se sent en pamoîson, prêt à déclarer n’importe quelle imbécibilité romantique mais soudain, là, devant l’idole, on est à bout de mots. Rien ne sort. Que l’air salin qui rentre à plein régime par les narines, la bouche, par tous les pores de la peau.
Il but plus de thé. Je me demandai s’il avait envie de rajouter un commentaire, mais il ne dit rien. Pas la peine de tourner le couteau dans la plaie.
« Et puis vendredi après-midi est venu, comme un traître. La fin du rêve. Le voyage du retour. L’adieu. L’avion partait … il est parti ce matin, vers les 6 heures. Et je n’y étais pas.
« Et ton groupe ? »
« La majorité, si. Il y avait un groupuscule de moutons noirs dans le groupe. Deux autres Québecois, un Berbère, et moi. »
Commentaire tue, j’en étais certaine. Il but trois longues gorgées de thé.
« Nous avons décidé de passer la soirée dans un pub du coin, pour ne pas gâcher ces quelques heures dans notre hôtel. Nous voulions profiter au maximum de cette opportunité. »
À mon tour de prendre une longue gorgée de thé, pour mieux revivre les évenements
à suivre ;)
Dim 31 Jan 2010, 00:32 par
Ailime sur La vie à deux
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