Des voiliers sur le monde

Je briserai le destin qui interdit d’élever son cœur plus haut et plus loin que les affreux pleurs désenchantés de tous les cris de toutes les faims.
L’océan qui m’emporte est couleur de cette lumière qui déferle impétueuse sur nos vies éteintes en renversant tout (sans que l’on n’en voit l’appel, sans que l’on sonne l’alerte), mais c’est pour moi la douceur inconnue qui se diffuse scintillante dans l’élan nouveau de mon corps, et y déborde les étoiles.
Et la non violence faite à l’ombre, dans ce duel avec le faux qui n’a pas eu à commencer. Dans le cœur un exploit, celui d’atteindre la rive qui n’existait pas. D’y éprouver une présence, que je ne saurais dire, à la source de l’amour, que je ne sais décrire.
Elle est pourtant bien là, radieuse dans la clairière, amusée de te voir si ému, te frôlant de son cœur.
Croyant, tu n’aurais pu y croire. Mais tu n’as eu ni à croire ni à voir, tu as su sans savoir.
Je t’ai vue avec tes yeux, je t’ai sentie dans ton souffle.
Et parfois mes pensées s’élevant à la verticale de mon âme volent vers toi et s’y recueillent, et tu me les retournes en ensoleillée, en gouttes de clarté émerveillées, en vagues folles qui enroulent ma vie dans cette tendresse qui n’a pas de trêve.
Vous verrez des voiliers sur le monde.
Ils seront pour vous comme le signal des élans nouveaux de vos âmes interdites.
Jeu 16 Fév 2006, 23:21 par Iris sur Un monde parfait

Volare... 2

Elle s’était décidée à retourner vers la petite crique. L’hiver s’était installé et il ne voulait pas quitter la place. Le mistral soufflait dans un rire étourdissant. Elle tenait ses cheveux à deux mains pour qu’ils ne retombent pas en sur son visage, l’empêchant d’y voir clair. Les escaliers abruptes et disjoints pouvaient se révéler dangereux si l’on n’y prêtait pas attention : et puis, ce vent qui poussait dans le dos, comme pour l’encourager à descendre plus vite : « va, va », soufflait-il au creux de son oreille, « zou, zou »! ! ! Pour sûr, il était bien du midi ce drôle de mistral qui chantait le patois de Provence ! Elle descendait d’un pas régulier, trop absorbée par sa progression pour répondre aux yeux qui fixaient l’intruse. Lorsqu’elle Le vit, il était trop tard. Trop tard pour faire demi tour. « Shout » songea-t-elle, la plage, la mer, le vent, elle les voulait pour elle seule. Elle avait envie de tremper ses pieds dans l’eau, sans témoin, s’étendre sur le sable et le laisser grain par grain l’embrasser de ses mille bouches éphémères, sans témoin... Elle voulait plonger ses doigts dans la crinière blonde de la plage... Mais il était là. Visiblement, il n’était pas plus heureux qu’ils soient mis en présence l’un de l’autre et la regardait sans aménité. Tous deux se jetèrent des regards courroucés. Lui, d’enfant jaloux, elle, de chat sauvage... Elle avait fait des kms pour se retrouver là sur cette plage, « sa » plage, et ce n’était pas un inconnu qui allait l’en chasser... Elle se dit qu’il finirait bien par en avoir marre et partirait. Elle prit son mal en patience et alla s’étendre sur le sable bien décidée à faire abstraction de cette présence et du regard importun. Mais elle ne le pouvait pas, il lui semblait entendre jusqu’à sa respiration qui se fondait dans le mouvement régulier des vagues. Dans le souffle chaud qui caressait sa nuque. Rêvait-elle ? Elle fut prise de vertige et ferma les yeux... Elle le vit avec ses cheveux en bataille, ses yeux de et le pull col roulé qui épousait son torse. Elle revit ses sourcils qui se rejoignaient sous l’effet de la colère... Elle sentit malgré elle une irrépressible envie de rire ; ils étaient aussi stupides l’un que l’autre ou aussi sentimental ou... Elle entrouvrit les yeux. Une silhouette faisait écran entre le soleil timide encore et sa pupille. Il était à 1 mètre d’elle et il la regardait comme un entomologiste à l’étude. Rien en lui n’était hostile, elle ne ressentit pas d’appréhension ; au contraire, il lui semblait qu’il faisait partie de la plage et comme elle, il ne pouvait pas lui faire de mal, du reste ses yeux ne révélaient plus que la surprise.
« Qui es-tu ? On ne voit guère de monde sur cette plage et surtout pas en cette saison. Je ne te connais pas. Tu es d’ici ? ». « Oui et non », répondit-elle, "elle n’avait rien à lui dire après tout. Il sourit comme s’il s’attendait à la réponse qu’elle venait de faire et qu’il n’en demandait pas plus. « Je m’appelle... » dirent-ils ensemble dans un accord si parfait qu’ils se mirent à rire. Décidément ! Seuls deux fous pouvaient se retrouver en plein hiver alors que le vent vous lance au visage de pleines poignées de sable et se mettre à rire avec le premier inconnu venu (nul doute qu’en pleine ville cela ne serait pas arrivé) ! Ils se regardèrent comme s’ils cherchaient en l’autre un indice, une clef. Ils ne parlèrent plus. Il s’assit à côté d’elle et ils contemplèrent la mer longuement, en silence. Ensemble, ils firent des châteaux de sable, ensemble, ils se jetèrent des poignées d’eau glacée comme des enfants espiègles avant qu’elle ne se mette à trembler de froid... Délicatement, il l’enveloppa du pull chiné qu’il portait à la taille. Et il mit ses mains sur ses épaules. « Je t’attendais », dit-il...
Jeu 09 Fév 2006, 21:35 par dolce vita sur Histoires d'amour

Un petit bateau.

Je fus le capitaine de mon bateau, et je suis là sur mon radeau debout dans la tempête. C’est fou ce qu’on croise alors comme radeaux avec un petit mousse pour seul équipage.

Si les courants le permettent, on s’accroche l’un à l’autre et on se raconte nos bouteilles à la mer : que de caps vers l’amer hic, de naufrages en vue des terres promises, de continents dépeuplès et d’amours en dérive laissées dans un port !

A deviser ainsi tout nu ballottés par la houle de nos sentiments passés, on évoque des paquebots de tendresse, des jet ski d’euphorie, la cabane qui serait un château, et ton sourire aussi. Comme il fait soif de confort alors.

Avec un canif sur le ponton mouillé on écrit : Naviguer sur une mer d’huile, pour que nos frêles esquifs ne se séparent jamais, mais avec des vagues, pour ne pas s’ennuyer. Du soleil comme aujourd’hui pour ne pas oublier, et de la parfois pour se laver.

Sur un radeau, on se dit dans un souffle « Vogue petit bateau ».
Lun 23 Jan 2006, 21:47 par PetitPrince sur L'amour en vrac

Polychromes

Ils s’étaient croisés à maintes reprises pour le boulot... Elle avait dû l’interviewer pour ses activités extra professionnelles. Il exposait parfois et leur goût commun pour la peinture les avait rapprochés. Il avait été surpris par la facilité avec laquelle elle avait su percer le mystère de ses polychromes. Ce jour-là, ils avaient parlé plus que d’ordinaire encore, les invités pour le vernissage étaient tous partis, la propriétaire de la galerie commençait à les regarder d’un oeil noir en louchant ostensiblement sur sa montre mais, perdus dans leur discussion, ils ne voyaient rien du monde qui les entourait, ils poursuivaient à deux un cheminement de pensée qui progressait de l’un à l’autre dans une relative souplesse... Doucement, Mrs Dean les avait dirigés vers la sortie et seul le froid nocturne du début de l’année les avait rappelés à la réalité : ils se regardèrent également surpris et se mirent à rire... D’un commun accord, ils décidèrent de poursuivre leur discussion au chaud et si possible au Clos de la V.
, devant une composition culinaire qui réjouissait la vue autant qu’elle augurait de plaisir pour le palais, tout un univers de saveurs en perspective... Par chance, il restait de la place. Ils en étaient au chapitre de l’intériorité indispensable pour tout artiste qui, pour être créateur ne commençait pas moins par recevoir du monde la matière sensible à transcender. Inévitablement, John en était venu à parler de lui. Sans chercher à briller, sans passer pour une victime, il savait prendre sa part de responsabilité dans ce qui lui était arrivé ; néanmoins, s’il était ressorti plus vulnérable de l’épreuve qu’il avait mise en peinture à défaut de pouvoir la mettre en mot, paradoxalement, il était à présent plus serein aussi. Plus sage d’une certaine façon. il avait appris à se connaître. Une thérapie qui avait porté ses fruits et qui l’avait conduit à la délivrance... Alma avait fini par ranger son éternel calepin... A présent, il était hors de question pour elle de prendre des notes. Et si elle l’avait interrogé, elle l’avait surtout écouté. Et puis, ce fut son tour. Pour une fois, ce n’était pas elle qui questionnait mais lui ! On aurait dit qu’il souhaitait tout savoir ! Ils se mirent à rire !!! Sans doute, d’un point de vue extérieur cela pouvait sembler rien moins que soporifique mais pour eux pas le moins du monde. Il s’étaient quittés ce soir là comme à regret. Ils avaient échangé leurs numéros de portable comme deux écoliers. Et puis, il avait offert de la raccompagner, sous la qui s’était mise à tomber...
Mer 11 Jan 2006, 21:24 par dolce vita sur Histoires d'amour

Sapin d’après Noël

Je marche sous la au milieu des rues vides,
Où seuls quelques sapins me regardent passer.
Vies simples et végétales arrachées à leur sol
Pour être travesties de lumières éphémères.

Mon cœur est tout comme eux, délaissé et prostré,
Séchant tout doucement, déposé contre un mur.
Il brillait autrefois de sourire et de charme,
Mais les fêtes passées, ses lumières éteintes,
Il a peur, il a froid, sans sève et plein de larmes.
Dim 08 Jan 2006, 21:01 par l'homme de sable sur Mille choses

Pleurs d'une bougie

Dans un monde ou tout est lumière
Ou même le noir brille et éclaire
La bougie pleure Sa lumière
Devenue solitaire

Dans un monde ou rien n’est visible que dans le noir
La bougie dans sa flamme fende et pleure
Sa lumière n’est plus que souvenir
Le genre humain..oubli

La bougie ; elle, se rappelle encore
De ses nuits qui dans le silence de l’obscur
Sa lumière inspire la poésie et l’écriture
Un peu comme l’eau d’une rivière
Alimente et arrose la plume des âmes tendres
Ces terres fertiles qui chantent la verdure
Ces fruits qui mûrissent pour nourrir
Dans un monde ou tout est noir, sauf le noir
La bougie se rappelle encore
De ses longues nuits froides de l’hiver
Où la cultive le printemps en arrosant la terre
Ou la plume n’est autre
Que cette flamme qui brûle en lumière
Le genre humain..evolu ;reve et se perd
Dans un monde de profit et de guerre
La plume tout comme la bougie fendent en pleurs
Retracent les nostalgies de l’histoire
Dans l’espoir
De rappeler a l’homme son identité et son devoir
Dans l’espoir
De pouvoir mourir avec douceur
Dans la paix et non dans les guerres
Et la plume continue d’écrire
En cherchant de la musique dans les cordes d’une vieille guitare
Pour célébrer les beaux moments d’hier
Ces belles nuits des mariages
Ou la nuit épouse la lune en lumière .


chermed
Mer 04 Jan 2006, 11:34 par chermed sur Mille choses

Barbara

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C’est une de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien

Jacques Prévert
Sam 24 Déc 2005, 13:55 par dolce vita sur Citations

La joie en vagues pures...

Ce matin, j’ai senti comme une onde d’énergie se déversant en moi en une bienheureuse. Des vagues successives enveloppent mon être et irradient bien au delà peut-être : je ne puis contenir les flots de ce vin là qui me grise et m’enchante. D’où vient-il ? Quel est-il ? Ma foi, je ne le sais pas. Ma vie était si grise qu’une fine poussière me couvrait toute entière. Et me voilà debout et la vie me sourit et de quelle magie, sans doute universelle ! ! ! J’ai envie de chanter, j’ai envie de danser, j’ai envie de laisser en moi cette joie emporter tous les flots de grisaille de mon récent passé. Je ne cessais de dire : quand verrais-je le bout ? Quand sortirais-je enfin, n’y a-t-il pas de fin ? Et quand n’y croyant plus, quand de guerre lasse, j’ai laissé les mots couler leur encre épaisse et noire, me voilà relevée et marchant tout en haut !
Ô matinée divine, ô éternels cieux, voilà que s’illumine le chemin qui m’entraîne comme un souffle glorieux...
Mais que m’arrive-t-il et quelle cohorte de sentiments soudains ; c’est comme si trop longtemps contenus ils se poussent du coude et sortent à qui mieux mieux ! ! ! Qu’importe les dérives et les débordements : je sens monter la vie en flots éblouissants ! ! ! Sur la route, en chemin, je saurais reconnaître celui qui seul m’attend et tous deux de l’amour nous ferons la conquête, buvant à la fontaine comme deux coeurs d’enfants...
Sam 10 Déc 2005, 14:04 par dolce vita sur L'amour en vrac

C'est fini

C’est cet endroit qu’elle apprécie. C’est un tout petit lac bordé de grands pins sylvestres, quelque part, tout près d’une petite ville des montagnes. Y’a deux petites îles qui se dessinent au loin, comme des fantômes surgissant de la brume flottant à la surface de l’eau chaque matin. Et puis il y a un vieux ponton de bois mal en point. Autrefois, quelques pécheurs y accostaient leur barque. Car c’est un endroit un peu oublié. On dit que son eau y est très polluée. Et puis c’est l’automne aussi, il fait frais.
Elle, elle a mal dormi. Très tôt, aux aurores, lassée d’être plongée dans ses pensées les yeux fixés sur les irrégularités du plafond, après un profond soupir elle s’est assise sur le bord de son lit. Puis elle s’est courbée, elle a plongé son visage dans ses mains, elle a pris une grande inspiration et puis elle s’est levée. Elle a marché jusqu’à la fenêtre, elle a ouvert juste un peu le rideau et elle a regardé dehors. Une fine baignait l’atmosphère de la rue. Une vieille dame promenait son vieux chien, abritée sous son para, un grand manteau juste posé sur une vieille robe de chambre aux couleurs passées.
Elle, d’un geste lent elle a ôté le tee-shirt qu’elle avait mis pour dormir, puis elle l’a abandonné sur le sol. Elle a trouvé un pull léger, l’a enfilé, un autre beaucoup plus chaud, a fait de même, puis elle s’est dégotée une vielle paire de chaussettes qui traînait dans un coin. Ça l’a laissé songeuse. Ça évoquait ces retrouvailles où l’on se jette sur l’autre, où on se déshabille sauvagement, où on squatte la chambre des jours entiers sans mettre le nez dehors. Sur une chaise près d’un mur, elle a récupéré son jean, elle a glissé ses jambes dedans lentement, elle a bouclé sa ceinture les yeux dans le vide. Puis elle a quitté la chambre, elle s’est dirigée vers le bout du couloir, elle s’est assise à même le sol de dalles froides, elle a enfilé ses chaussures, les a lassées nonchalamment, elle a pris son grand manteau d’hiver accroché près de la porte puis elle est sortie.
La fine, c’était une caresse, une caresse un peu fraîche sur son visage, un peu triste aussi, mais une caresse tout de même, tendre, rassurante. La petite ville comme le soleil semblait tarder à pénétrer la journée, comme si, tous, ils étaient fatigués chaque jour de recommencer.
Enfoncée dans son manteau, elle marchait lentement. Elle allait par une petite rue qui s’écartait plus loin des habitations, quittait définitivement cette petite ville, se faisait sinueuse, bordait une forêt de pins puis un petit lac, gravissait quelques altitudes légères, traversait de petits villages, retrouvait une nationale et puis c’était Annecy. C’était une petite route agréable.
Aujourd’hui, ce jour-là, elle la suivait comme un automate, absorbée par ses pensées, par ses doutes, mais elle savait où elle allait. Elle marchait au beau milieu du chemin. C’était pas grave. Personne d’autres n’y passait, il était encore très tôt, même si enfin le jour se levait.
Les mains dans ses poches, elle serrait son manteau contre son corps. Elle avait un peu froid. Et puis elle jouait de ses doigts avec un briquet. C’était pas le sien ce briquet. C’était un de ses restes de vie commune. Ça évoquait encore une image qui disait tout, qui résumait tout, mais c’était pas assez… pas assez… elle ne savait trop quoi !
Et puis il y eut les premiers virages, il y eut le vieux terrain de camping aujourd’hui fermé, deux immeubles en travaux jamais terminés, une petite montée, la petite forêt de pins, le petit croisement qui donne un autre chemin qui mène à la piscine plus loin, mais borde d’abord le petit lac pollué.

Ce petit lac, ce petit étang, c’est cet endroit un peu oublié que tout le monde semble bouder. Ça l’a laissé songeuse, ça lui a laissé un goût amer. Elle y voyait encore sa tendre enfance passée sur ses bords, tous les enfants qui s’y baignaient, les mères qui papotaient en les surveillant et puis les pères qui y pêchaient. C’est un endroit un peu oublié. Tous les jeunes sont partis, plus aucun vacancier ne vient non plus. Ça fait parti des souvenirs. C’est comme tout : ça se perd dans le passé, ça jaunit des photos.
Pourtant, c’était son coin préféré.
Alors elle a quitté l’autre chemin pour fouler l’herbe humide et atteindre l’eau plus bas. Un instant, elle s’est arrêtée, elle a regardé ses pieds. Le daim de ses chaussures avait pris une teinte foncé mais c’était pas grave. Elle aurait juste les pieds un peu mouillés.
Et puis elle est arrivée au ponton. En son centre, debout, elle y a retrouvé ses pensées.
Certains matins d’été ou de plein hiver, y’a de jolis levés de soleils avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face, de l’autre côté du lac, de l’autre côté de la nationale qu’on aperçoit au loin.
Elle se rappelle ce soir d’été. Elle était étendue là, avec lui, ce genre de romances qu’on oublie jamais. C’était il y a quelques années. C’était en plein été. Allongés à même les vieilles planches, ils regardaient la Grande Ourse que traversaient parfois quelques étoiles filantes à en faire des voeux d’éternité. C’était la mi-août, la période où il y en a beaucoup. Ils avaient passé la nuit à les compter. Et puis c’était la nuit où chaque année c’est la fête au bord du lac, à Annecy. C’est toujours une nuit particulière parce qu’on voit des lueurs se dessiner au haut de la montagne en face. C’est le grand feu d’artifice là-bas, sur le lac. Même à 18 kilomètres ça se laisse deviner.
Et puis il l’avait embrassée. Il avait fait de cette nuit le début d’un rêve où elle n’aurait jamais voulu se réveiller. Et ils avaient passé cette nuit ainsi, à s’embrasser, à se révéler. Et puis il y avait eu ce levé de soleil avec du ciel et des nuages oranges et rouges derrière et au dessus de la petite montagne en face. Elle avait jamais songé avant à le regarder. Ça faisait partie de son univers, de cet univers qu’on est même plus capable d’apprécier.
Parce qu’elle pensait cela, debout sur le ponton, à essayer d’apercevoir la crête de cette petite montagne que la brume lui cachait. Et puis il y avait cette petite , puis le froid.
Elle a frissonné. C’était même pas le froid qui la gênait. C’était de revenir là après toutes ces années. C’était d’être dans cet endroit et de ne plus rien y découvrir du passé, de ne plus rien pouvoir en goûter. C’était cette vie-là, ce ridicule écoulement du temps qui écrase la vie à jamais, la flétrit puis l’abandonne. Ouais ! C’était ça. Elle y pouvait rien. Personne n’y pouvait rien.
Et de cela à en vouloir trouver des raisons, expliquer, choisir les mots qui conviennent, les bons, puis parler, achever, abattre d’un grand coup de hache le petit arbre qu’on a fait pousser, écraser, piétiner. Elle aurait dit que c’était comme ça, qu’elle pouvait rien y faire. C’était ridicule. Ses yeux s’embrumaient, sa gorge se nouait, c’était ridicule. Elle pleurait. Elle pleurait parce que c’était ridicule. Parce que résumer tout cela à quelques mots, quelques lettres… Parce que c’était comme ça, parce que c’était tout cela, tout et juste cela. Parce que c’était sa vie, parce que c’était leur vie, parce qu’ils auraient voulu qu’elle soit particulière, mais parce que c’est comme dans un film, que tu remplaces les acteurs par des autres, tu les remplaces par deux autres que tu prends au hasard, un autre couple, et puis c’est pareil. Parce que c’est comme ça pour tout le monde, parce qu’il ne faudrait même pas commencer. Ouais ! C’était ça ! Il ne fallait même pas commencer. Et puis il n’y avait rien à faire, rien d’intéressant à vivre. Parce que ça servait à rien, parce que ça ne menait à rien, parce que ça se terminait de toute façon et qu’on allait cacher ça deux mètres sous terre, des photos jaunies enfermées dans une boite, une boite enfermée dans un placard, dans une armoire, avec une paire ou deux de draps posés dessus. Et puis parce que ces draps sont pareils, qu’ils accueillent l’un avec l’autre avec une uniformité dont ils se moquent éperdument, quel que soit l’autre, passé, présent, avenir… Parce qu’ils en vieillissent aussi, qu’on n’ose même pas les jeter, qu’on les conserve, peut-être juste par nostalgie, qu’on les enferme dans un placard, dans une armoire, parce qu’on s’en sert ensuite pour cacher, masquer, enfouir le passé, enfouir le passé sous le passé lui-même, tuer l’amour, l’étouffer de lui-même, par lui-même, par ce qui en conserve les traces les plus ardentes, les souvenirs les plus intenses, les marques les plus chaudes, les plus cruelles. C’était ça le briquet, même si c’était une mauvaise image : plus de gaz, plus rien à en faire d’autre que de le garder dans un coin, dans une boite, comme une photo jaunie, et puis le balancer un jour, ou le balancer tout court.
C’était ça même cet endroit. C’était un reste inutile. Un jour, on le comblerait, on y construirait quelque chose ou on laisserait l’eau croupir, pourrir, et plus personne n’y viendrait. Et puis plus personne n’y vient, plus personne n’en à rien à faire, on le laisse là parce qu’il est là mais on s’en fout. Il est fini. Ils sont finis eux aussi, tous ces instants, tous ces moments délicats et beau qui se ternissent à force d’être là, d’être comme cette eau que rien ne vient troubler, qui croupie, qui pourrie, qu’il faut oublier.
C’était cela. Elle ne l’aimait plus. Elle y pouvait rien. C’était venu comme ça, parce que ça vient toujours comme ça, à cause du temps, à cause des habitudes. C’était ridicule, mais elle y pouvait rien.
C’était fini.
Alors elle sortit le briquet de sa poche, le regarda un instant en le faisant tourner délicatement entre ses doigts, puis elle le jeta au loin, à l’eau. Ça fit des cercles concentriques qui perdirent d’intensité à force de grandir, puis il n’y en eut plus. Alors elle tourna le dos au lac et elle rentra.
Mer 05 Oct 2005, 03:22 par B-Lolo sur L'amour en vrac

Inertie

Inertie

L’esprit traversait un muret imaginaire d’ancolies.
Le doux temps virevoltait des colibris farouches sur les fleurs…
Le sentier dallé de sables et de galets
Comme un poème japonais
Marchait dans un pays insoupçonné.

On pénétrait du côté de la petite véranda.
Elle déconcertait d’accords secrets, de poésies et de musiques…
Les chaises restaient belles et silencieuses maintenant.

La grande entrée, l’indispensable passage
Baillait souvent grande ouverte près du bureau.

Une petite note parfumait l’âme d’antan :

« Le cœur de cette maison est libre et généreux,
riche de l’humanité qui l’habite et forme sa toile,
l’amitié s’est toujours trouvée à sa porte…
C’est vous qui l’habitez…
C’est vous qui bâtissez son âme…
Vivante en dedans,
rien d’autres n’a d’importance pour elle ! »

Attrapant de rares ombres au passage.
Le miroir se tenait tranquille, sans attente…

Du ventre des grandes baies et des portes carrelées…
Les planchers de forêts restaient souvent au soleil.
Ils s’imprégnaient de nonchalances tranquilles
sous un petit animal moucheté.
Il gardait la pénate de sa maîtresse,
son manteau calme, dans le ronronnement tigré,
étiré de tout son long dans un giron de lumière.

La pièce principale observait l’océan,
Étayait les lumières marines qui louvoyaient.

Il y avait au temps torride des aventures
Des aubades intentionnellement
Adaptée aux instants qu’ils faisaient;
Celles des agressivités de grands froids insoutenables
Instrumentaient les plus bienfaisantes, les plus chaudes.

Crémeux, le papier éclaboussait partout la salle d’eau…
Des roses lisses et géantes sur les murs…
Imaginées des brosses poétiques
D’une artiste à la vie affinée des Chagall.
Le bain laiteux parfaitement callé dans le plancher comme une cuve,
Des candélabres de cristaux colorés, des petits et des grands
Très occupés à enluminer les porcelaines,
Et la haute douche, vitrée,
Qui regardait ses multiples averses dans le miroir du coin,
Celui qui dérobait les larmes discrètes, les béguins et les sourires des yeux amis.

La fenêtre choyait le temps qui passait par la maison…
Rêvassait des nuits, au destin et aux résurgences nordiques des glaciers,
Connaissait des comètes et les astres.

Dans la mansarde, les aurores du matin en flammes
Enviait l’aube sur les lits en bataille.
L’air orangé, sain, pétillait le sel,
Repartait par les fenêtres et les portes
ouvertes sur l’étendue du bassin voûté.

L’influence des nuages d’eau subsistait salubre et
Tant propice aux rapports au monde et à la terre nautique…

Autre part, du fait tout beau, des œuvres éclectiques, rustiques, des diadèmes de fleurs et de fruits, des cacophonies d’oiseaux de bois et des plumes, du brun au blanc laiteux, des carreaux verts, écarlates grisés de sables, des céramiques, des bois vernis, de la broderie exagérée, des coussins joyeux, énervés, colorés de batailles amusées, du velours quadrillé lustré par les tamponnements de mains, des pierres insolites, des coquillages complexes qui sentaient encore l’origine maternelle, des plantes satisfaites, des livres curieux d’histoires, des livres ensorceleurs, des livres prenants, des écrits pensants, partout en évidence; cosmogonies, affaires, vie sociale des plantes, langues, familles, mémoire mondiale, économies du local au planétaire, des grands boums humains et des petits boums initiatiques, Vinci et milles saintes folies, l’évolution, terres autochtones, fondation, des rayonnages garnies d’artéfacts de peuples depuis longtemps, depuis toujours décimés par la mesquinerie des êtres. Et la grande horloge de gare, des objets grandeurs géants, disproportionnés et l’horloge démesurée silencieuse… l’horloge de gare… muette… taciturne…

Tant, tant d’hilarités et de larmes dans le sable,
Tant de beaux jours et d’adieux dans les yeux,
Tant de billets doux et de discours arrosés de rêves,
Tant d’hommes, de femmes et d’enfants brûlants…
Tant de fêtes bruyantes, tant de cris heureux…
Tant de tristesses et tant de douleurs…
Tant de douceurs… tant de douceurs…
… condensées…

…mais la chambre non, la chambre était distincte
La concordance furtive d’un autre entrave, une autre épave,
Un autre temps, une autre vie...

La chambre… se racontait… volubile à tous les temps…


- Notre histoire est celle pétrifiée
Qui se cherche dans la terre et dans l’eau
Et se perd à chaque courbe des écrits éloignés.
La crainte de te déposséder ou de te reprendre sous les pierres
À me mettre le vent et la sur les joues creuses du souvenir.

Mon âme qui dérive dans la terre, au sein de tes pensées
Ton âme qui peut tout l’amour du sanglot des étoiles et
Les traits des plaisirs jamais oubliés dans les flots.

Tes pas dans la déroute de mes prunelles absentes.
La vie qui revient avec les vagues de tant de…
Toi dans l’air pourtant aimer…
Le ciel qui patiente à te dire
Là…
Las de nous aimer.

J’ai façonné la tendresse et ta douceur, la force et ta raison,
Ta volonté et tes larmes dans les yeux et tes plaisirs dans les passions des minuits
Des blessures vives de désespoirs, de brûlures de colère et
Tes milliards de retour de nos mains retenues.
J’ai façonné ton âme et l’ai mis dans la mienne pour ne pas être séparée de toi.
Je l’ai espéré de tous et de ma vie, de mes pensées de toi
Dans l’air des visages et des cheveux au vent.
Je l’ai vécu certains jours plus que d’autres.
Beaucoup de nuits, je l’ai aimé, tant, tant…
Secrète, silencieuse…
Je peux le dire, tout dire, je t’ai aimé imparfait, probable.
Je n’ai façonné que ton âme… pas ton visage…
Là dans la cendre de ma vie, je l’ai marié à la mienne
Mouillée par le temps des pluies, le temps qui lave les souvenirs
Qu’on étend sur la corde du temps des grands vents…
Pour tarir les larmes qu’on ne s’est pas offertes…
Celles qu’on aurait voulu assécher à la fin de notre amour…
L’amour certain que tu es, que tu existes nombreux, véritable parmi tous…

Poésie, c’est ton nom, tu es vivant, tu es vivant… maintenant…
Je t’ai dans le sang d’encre de mes mots qui vaguent mon âme
Dans les herbes fleuries qui viennent dans les mains du printemps
Dans les cristaux givrés qui se collent aux paupières des randonnées
Dans les eaux en gouttes qui glissent des nuages pour fleurer mes nostalgies
Dans les brouillards qui cachent l’expiration des rorquals et
Des cris d’oiseaux disparus…
Dans les lumières inattendues qui zèbrent le ciel de mes aubes et des nuits,
Je t’ai aimé encore sur cette terre, mon amour loin et si près de nous
Quand l’heure viendra chercher nos âmes pour nous redonner à ce sol, à cet air,
Sache que réfugiée près de toi, j’ai tant aimé celui que tu es…
Je ne suis que toi, séparer de nous…

Les mots partout dans les tiroirs, sur les bureaux racontaient
L’étrangeté amoureuse de cœurs inconnus qui ouvrait la confession…
Qui rêvait… et pourtant… toute cette ivresse…
Qui ne quittait pas des pages et des pages chiffonnées…
Une chambre… se racontait…
Se réfugiait dans la peau d’une femme…
À jamais… blottie dans un rêve…
Jeu 09 Juin 2005, 15:03 par mOTSaRT sur La vie à deux

La pluie

Alors que le printemps approche de l’été, la chaleur androgyne dessèche, perce et fend. La terre ne trouve plus remède à sa souffrance, l’humidité lui manque avec la main de l’homme. Friable et inféconde, elle se fendille et s’ouvre. Elle est prête à offrir au premier tout-venant son amour et la fleur qu’elle pourrait nourrir. Elle se tord et elle souffre sous ce soleil austère, solitude et tristesse ravagent encore sa face. Elle brûle et blondit encore dans la chaleur qui veut la transformer en désert irréel.
Elle attend.
Elle espère.
Voit le premier nuage.
Elle soupire en rêvant mais jamais l’eau ne vient.
Le soleil assombri attise son ardeur, elle ne peut retenir sa clameur de détresse.
Elle fut faite terre pour enfanter et rire, accueillir cette vie qui aujourd’hui la fuit.
Elle dépose en offrande ses lèvres évaporées, priant que la déserte l’accablant abandon.

Et soudain vient la .

La première gouttelette perce la croûte sèche, s’introduit et pénètre dans un soupir d’extase. La terre s’ouvre un peu plus de toutes ses craquelures, pour accueillir les flèches qui la transpercent d’eau. Elle murmure son désir et s’élargit encore. De sa peau s’épanouissent des senteurs de plaisir. Soulagée, contentée, elle referme ses bras sur l’eau qui se faufile pour mieux la satisfaire. L’averse est si violente qu’elle sent ruisseler, bondir et s’infiltrer ses caresses liquides. Sur ses formes de bronze se jouent des arabesques et la terre se tord et savoure et enlace. Elle bruisse de plaisir, cherche la délivrance. Que la semence abonde au creux de ses entrailles, que la jouissance atteigne le vaste précipice où la vie rejaillit dans ses sombres artères, la terre martelée, pilonnée et aimée glisse dans l’abandon et la satisfaction. Elle reste alanguie, toute chaude de , étreignant son amant dans un dernier baiser.
Lun 09 Mai 2005, 17:35 par Cerise sur Les liaisons sulfureuses

La lumière du Destin ( 1ere partie)

Ce matin je me réveille,
Une journée ratée,
Bien loin de mes souvenirs de la veille
Car j’ai tout oublié
Mais pas elle, elle est innocente,
J’n’ai plus sommeil, devant la écrasante

Puis elle m’a vu, aurais-je tout perdu?
Un sourire nue, au départ je ne l’ai pas cru
Son regard m’éblouit soudain,
Et ma mémoire s’éclaircit enfin,
Cette nuit-là, tout était parfait,
Oui car cette nuit là, elle m’enlassait.

Ce matin je me lève alors,
Dans ses yeux un si beau matin,
Et puisse en rêver encore,
La lumière du Destin.
Ven 15 Avril 2005, 09:04 par âme en état d'âme sur La vie à deux

Le jardin de l'innocence

J’ai perdu tous mes sens
J’ai retrouvé tous les parfums
En me promenant dans le jardin de l’innocence
Pour de somptueux lendemains

J’ai même pris peur
J’ai vu de nombreux regards
En retrouvant toutes ces saveurs
Ce n’est pas le fruit du hasard

J’ai ressenti comme une magie
Tu es le dernier soleil que j’ai croisé
Quand j’ai dit oui à la vie
Prés de toi je me suis allongé

J’ai surfé sur une immense vague
Heureusement j’ai gardé l’équilibre
Parfois dans mes rêves je divague
Mais au moins je suis libre

Dans le jardin de l’innocence
Sous une incessante
J’ai revu toute mon enfance
Cette découverte me hante

Des questions inondent ma tête
Dehors tout est parfumé
Que l’on ouvre cette fenêtre
Je prends le temps de tout apprécier

J’ai encore l’âme d’un enfant
Avec le soleil et le miel
Alors soyez un peu indulgent
J’apprécie mieux ces merveilles

J’ai besoin d’autres plaisirs
Puisque tu m’accompagnes
Je ne cherche pas à m’enfuir
Nous visiterons la campagne.

zorgx ange
Sam 29 Jan 2005, 16:17 par zorgx sur L'amour en vrac

De la poésie

J’ai lu je ne sais plus trop ou que le parcourt d’un écrivain commençait par des balbutiements poétiques, puis l’étape du texte un peu plus construit sous forme de récit ou de nouvelle était atteinte, pour ensuite se diriger vers la consécration, le roman. Tout un programme. Si effectivement j’encourage aujourd’hui les membres ayant posté de la poésie à suivre mon panache (blanc ?) et s’atteler à l’exercice du récit, il n’en demeure pas moins que les textes poétiques doivent continuer à être produits sur le site. Oui, mais la poésie, c’est quoi ? Comment on s’y prend.

Il existe le principe de la rime, et du pied (nombre de syllabe d’un vers, un alexandrin fait douze pieds par exemple), ainsi que le nombre de vers dans le poème qui peut servir de base pour l’exercice d’écriture du poème.

Pour anecdote, un dialogue jouissif dans Asterix et Cléopatre, qui montre que l’habitant d’aléxandrie à du talent ( ;) ):
Numérobis à Panoramix : Je suis mon cher ami, trés heureux de vous voir.
Panoramix à Asterix : C’est un alexandrin.

Le nombre de pied dans un ver crée une émotion inhérente particulière. L’alexandrin avec ses douze pieds est propre à rendre le comique par sa faculté à faire deviner la chute de la rime, le décadrin, vers de dix syllabes comportant une césure à la quatrième syllabe, rend un effet dynamique comme le nombre de syllabes dans les deux hémistiches va croissant. On distingue aussi les vers pairs des vers impairs, comme ceux de Verlaine par exemple. Je ne vais pas tous les lister ici, mais vous trouverez plus d’informations dans "Introduction à la versification", chez Dunod.

Personnellement , j’aime à défoncer ces règles de structure et de symétrie, probablement mon esprit rebelle, et ne pas faire ce que les biens pensants poétique estiment de correct.

Pour enrichir votre opinion, je vous livre ici le lien vers un article ô combien enrichissant, puisque l’auteur Alain-Christophe Restrat, explique que "[...]Pour un poète il ne s’agit pas de dire qu’il pleut. Il s’agit de créer la [...]"

Ven 20 Août 2004, 08:11 par PetitPrince sur Articles

Obsession

Des fraises à l’étalage
Brillent comme un hommage
Une tasse de chocolat
Pas aussi bon que chez toi
Une baguette de pain
Ce si beau lendemain
Une gorgée de bière
Comme si c’était hier
Des biscuits dans du lait
Je sais que ça te plait
Même un café corsé
Pour me garder éveillé

Tout, de ma vie, me ramène vers toi

Un ciel d’été gris
Marchons sous la
De grands murs blancs
Un peu ton appartement
Ma chemise noire
Tes cheveux, mon espoir
Mon tee-shirt rouge
Ce canapé où tu bouges
Des photos un peu sombres
Tu marches dans mon ombre
Le teint de ma peau
…le teint de ta peau

Tout, ici, n’est qu’une copie de toi

La douceur de ta voix
Me renvoit mon émoi
La moiteur d’une nuit
De ta chaleur j’ai envie
Une odeur d’inconnu
Ton parfum revenu
Un rayon de soleil
Ton sourire au réveil
Un baiser par hasard observé
Tes lèvres au goût sucré
Deux yeux trop jolis
Ton regard qui m’envahit

Tout, même si loin, te fait vivre en moi

« …oh mon amour, oh mon amour,
oh mon amour je crève de ne pouvoir te toucher… »
Dim 01 Août 2004, 22:13 par la_tulipe_noire sur L'amour en vrac
Page 7 sur 9 Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9  Suivante

Ecrire sur pluie

Ecrire sur pluie Des voiliers sur le monde, Volare... 2, Un petit bateau., Polychromes, Sapin d’après Noël, Pleurs d'une bougie, Barbara, La joie en vagues pures..., C'est fini, Inertie, La pluie, La lumière du Destin ( 1ere partie), Le jardin de l'innocence, De la poésie, Obsession,
Il y a 121 textes utilisant le mot pluie. Ces pages présentent les textes correspondant.

Bonne lecture !

Derniers textes

Livres recommandables

Éloge des femmes mûres: Les souvenirs amoureux d'András Vajda
Stephen Vizinczey
Folio
ITINERAIRE D UNE SCANDALEUSE
CLARA BASTEH
Pocket
CARNET DE RROSE
ALINA REYES
Pocket
Journal intime de mon sexe
ANONYME
Pocket
Infidèles : Nouvelles érotiques
Martin Laliberté
J'ai lu
Grammaire érotique
Laurin Jacques
La Musardine
Les fables de l'Humpur
Pierre Bordage
J'AI LU
Des désirs et des hommes
Francoise Simpère
Pocket
La Pharmacienne
Esparbec
La Musardine
Cinquante nuances de Grey (Fifty Shades, Tome 1)
E L James
JC Lattès


Retrouvez toutes nos bonnes lectures sur : La boutique des âmes tendres

La citation d'amour

Dans l'amour et dans les foulures, la rechute est fréquente.

Proverbe espagnol.

Qui est en ligne ?

  • Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
  • La date/heure actuelle est Sam 27 Avril 2024, 04:30
  • Nos membres ont écrit un total de 4446 textes
    Nous avons 1234 membres enregistrés
    L'utilisateur enregistré le plus récent est brancher
  • Il y a en tout 45 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible, 45 Invités et 0 Bots   [ Administrateur ]   [ Modérateur ]
  • Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 311 le Sam 21 Juil 2012, 20:22
  • Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun
    Bots : Aucun
  • Ces données sont basées sur les utilisateurs actifs des cinq dernières minutes
  Connexion
Nom d'utilisateur:
Mot de passe:
Se connecter automatiquement à chaque visite