Un site d'écriture sur l'amour: séduction, tendresse, et façon de le dire, la délicatesse de l'expression mêlée à la violence des pulsions - Ecrire sur pose - Page 10 sur 15
Chicco ti amo
Qui est cette fille? Est-ce la femme de ta vie? Elle est belle... Tu as de la chance. Tu vas plutôt bien avec. Tes yeux verts s’accordent bien avec ses yeux bleus. Tes cheveux noirs s’entendent à merveille avec son blond soyeux. Elle est marrante, tu es sympa. Elle est belle, tu es mignon. Vous êtes fait l’un pour l’autre. Mais ce n’est pas aussi simple que ça. Par quoi êtes-vous passés? Quelle est votre histoire? Tu sais, le coup de foudre, on ne le rencontre qu’une seule fois.
Elle t’a déclaré sa flamme pour la première fois sur le mur de ta maison à Florence. Lorsque tu es passé à côté de son inscription, tu as tout de suite reconnu son écriture. Vous êtes allés à l’école ensemble, depuis la maternelle. Tu l’as croisée et elle t’a pris dans ses bras. Tu lui as dit: “ Ti amo Elsa”, et tu lui as posé un doux baiser sur ses jeunes lèvres, pour la première fois.
Tu te souviens de ces années où tu parcourais ces ruelles avec elle, main dans la main. Enfant inconscient de l’avenir. Insouciant de L’amour. Tu l’aimais pourtant.
L’autre jour, tu as fait l’amour pour la première fois avec elle. Vous avez savouré ce moment avec une intensité telle que vous saviez qu’il ne pourrait se reproduire. Ensuite, elle s’est blottie tout contre toi et s’est endormie, sa tête contre ta tête, ta main sur son sein. C’est tellement beau une femme qui dort. Vous ne connaîtrez plus jamais pareil moment dans votre vie, celui où vous vous êtes donnés l’un à l’autre pour la première fois.
Tu l’aimes car elle te parle, te comprend. Tu l’aimes parce qu’elle ne se soucie pas du petit tracas quotidien. Elle t’aime car tu est le seul qui parvient à la faire vibrer. Elle t’aime car tu n’es pas un autre. C’est tellement beau l’amour!
Le lendemain quand tu te réveilleras, elle dormira encore. Sa tête sera toujours sur ton épaule, et elle aura remis ta main sur son sein. Tu lui glisseras un baiser dans le cou et tu te lèveras doucement pour ne pas la réveiller. Puis tu viendras t’asseoir sur le rebord du lit, à quelques centimètres d’elle et tu contempleras le miracle de sa beauté. Tu admireras sa grâce, son corps jeune et nu, la splendeur de ses formes et la pureté de son visage. C’est tellement beau un ange qui dort!
Elle s’apercevra de ton absence auprès d’elle et ouvrira les yeux. Tu te pencheras vers elle, culpabilisant son réveil, et tu l’embrasseras, de toute la tendresse dont tu es capable. Elle te rendra ton désir et vos corps s’entremêleront de nouveau. Vous voilà drogués pour l’éternité, vous voilà dépendants l’un de l’autre. Vous avez refoulé votre duplicité dans l’unité.
Elle t’a toujours aimé et tu l’as toujours su. Elle a vu dans tes yeux, dès le premier regard qu’elle a porté sur toi, que le destin vous réunirait. La première fois que tu l’as vue, tu as fondu en larmes. Tu ne savais pas que l’amour existait. Tu étais retranché dans ta solitude, ton désarroi. Plus pervers que ta colère contre ce monde que tu haïssais. Tu avais perdu tout espoir de rencontrer un jour ce qui te permettrais de sortir de ta déprime.
Elle t’as transformé. Tout comme tu l’as transformée. Elle t’aime. Cela suffit. Il n’y a rien d’autre de plus important. Vous êtes identiques. Son visage est ton visage. Sa force est ta force. Tant que vous serez en harmonie l’un avec l’autre, dans la fidélité de votre amour, dans les liens de vos cœurs. Aime-là. C’est ton souhait, ton avenir.
Lorsqu’elle te prend dans ses bras, lorsque sa tête se pose sur ton épaule pour se reposer d’être immortelle, tu tombes dans les méandres divinement étourdissants de l’amour. Mais tout cela n’est rien comparé au baiser qu’elle te donne, si tendre, si beau... Des lèvres si douces, un parfum si envoûtant. A ce moment où son visage est collé au tien, sans un frein, sans un soupir, dans une mélopée de désir si intense qu’enlever tes lèvres serait synonyme de blasphème.
Et quand vient le jour où elle t’arrive toute triste, toute fatiguée. Lorsqu’elle te prend dans ses bras, et que des larmes coulent le long de ses joues si innocentes, c’est comme si d’un coup brusquement le soleil cessait d’exister, comme une fleur qui fanerait, comme une guerre briserait la paix. Alors, sous ses sanglots, le ciel se couvre, la terre se fâche et la vie se meurt.
Alors, te dis-tu, pourquoi prendre un tel chemin? Pourquoi chercher ailleurs ce que l’on a déjà? La complexité est inutile et ridicule. La simplicité est là et ton amour fera le reste.
Regarde le monde et dis-toi que tu aurais pu en faire parti. Tu est face à lui. Tes amis passent à tes côtés pour basculer dans la conformité de l’adulte, cet univers où la routine a remplacé l’amour. Et zou… entrez dans la danse! Tu ne veux pas de cette vie. Elsa et toi êtes en parfaite harmonie. Ta gloire s’allume en elle. Votre amour est-il commun? Sans doute, car vous vous aimez à en mourir. Tu tiens à elle plus que tout, par ta main qui se pose sur son sein, par sa tête qui se trouve sur ton épaule. Tu te plais dans la chaleur de ses yeux bleus. Embrassez-vous! Votre amour, lui, embrasse votre humilité.
Elle t’a déclaré sa flamme pour la première fois sur le mur de ta maison à Florence. Lorsque tu es passé à côté de son inscription, tu as tout de suite reconnu son écriture. Vous êtes allés à l’école ensemble, depuis la maternelle. Tu l’as croisée et elle t’a pris dans ses bras. Tu lui as dit: “ Ti amo Elsa”, et tu lui as posé un doux baiser sur ses jeunes lèvres, pour la première fois.
Tu te souviens de ces années où tu parcourais ces ruelles avec elle, main dans la main. Enfant inconscient de l’avenir. Insouciant de L’amour. Tu l’aimais pourtant.
L’autre jour, tu as fait l’amour pour la première fois avec elle. Vous avez savouré ce moment avec une intensité telle que vous saviez qu’il ne pourrait se reproduire. Ensuite, elle s’est blottie tout contre toi et s’est endormie, sa tête contre ta tête, ta main sur son sein. C’est tellement beau une femme qui dort. Vous ne connaîtrez plus jamais pareil moment dans votre vie, celui où vous vous êtes donnés l’un à l’autre pour la première fois.
Tu l’aimes car elle te parle, te comprend. Tu l’aimes parce qu’elle ne se soucie pas du petit tracas quotidien. Elle t’aime car tu est le seul qui parvient à la faire vibrer. Elle t’aime car tu n’es pas un autre. C’est tellement beau l’amour!
Le lendemain quand tu te réveilleras, elle dormira encore. Sa tête sera toujours sur ton épaule, et elle aura remis ta main sur son sein. Tu lui glisseras un baiser dans le cou et tu te lèveras doucement pour ne pas la réveiller. Puis tu viendras t’asseoir sur le rebord du lit, à quelques centimètres d’elle et tu contempleras le miracle de sa beauté. Tu admireras sa grâce, son corps jeune et nu, la splendeur de ses formes et la pureté de son visage. C’est tellement beau un ange qui dort!
Elle s’apercevra de ton absence auprès d’elle et ouvrira les yeux. Tu te pencheras vers elle, culpabilisant son réveil, et tu l’embrasseras, de toute la tendresse dont tu es capable. Elle te rendra ton désir et vos corps s’entremêleront de nouveau. Vous voilà drogués pour l’éternité, vous voilà dépendants l’un de l’autre. Vous avez refoulé votre duplicité dans l’unité.
Elle t’a toujours aimé et tu l’as toujours su. Elle a vu dans tes yeux, dès le premier regard qu’elle a porté sur toi, que le destin vous réunirait. La première fois que tu l’as vue, tu as fondu en larmes. Tu ne savais pas que l’amour existait. Tu étais retranché dans ta solitude, ton désarroi. Plus pervers que ta colère contre ce monde que tu haïssais. Tu avais perdu tout espoir de rencontrer un jour ce qui te permettrais de sortir de ta déprime.
Elle t’as transformé. Tout comme tu l’as transformée. Elle t’aime. Cela suffit. Il n’y a rien d’autre de plus important. Vous êtes identiques. Son visage est ton visage. Sa force est ta force. Tant que vous serez en harmonie l’un avec l’autre, dans la fidélité de votre amour, dans les liens de vos cœurs. Aime-là. C’est ton souhait, ton avenir.
Lorsqu’elle te prend dans ses bras, lorsque sa tête se pose sur ton épaule pour se reposer d’être immortelle, tu tombes dans les méandres divinement étourdissants de l’amour. Mais tout cela n’est rien comparé au baiser qu’elle te donne, si tendre, si beau... Des lèvres si douces, un parfum si envoûtant. A ce moment où son visage est collé au tien, sans un frein, sans un soupir, dans une mélopée de désir si intense qu’enlever tes lèvres serait synonyme de blasphème.
Et quand vient le jour où elle t’arrive toute triste, toute fatiguée. Lorsqu’elle te prend dans ses bras, et que des larmes coulent le long de ses joues si innocentes, c’est comme si d’un coup brusquement le soleil cessait d’exister, comme une fleur qui fanerait, comme une guerre briserait la paix. Alors, sous ses sanglots, le ciel se couvre, la terre se fâche et la vie se meurt.
Alors, te dis-tu, pourquoi prendre un tel chemin? Pourquoi chercher ailleurs ce que l’on a déjà? La complexité est inutile et ridicule. La simplicité est là et ton amour fera le reste.
Regarde le monde et dis-toi que tu aurais pu en faire parti. Tu est face à lui. Tes amis passent à tes côtés pour basculer dans la conformité de l’adulte, cet univers où la routine a remplacé l’amour. Et zou… entrez dans la danse! Tu ne veux pas de cette vie. Elsa et toi êtes en parfaite harmonie. Ta gloire s’allume en elle. Votre amour est-il commun? Sans doute, car vous vous aimez à en mourir. Tu tiens à elle plus que tout, par ta main qui se pose sur son sein, par sa tête qui se trouve sur ton épaule. Tu te plais dans la chaleur de ses yeux bleus. Embrassez-vous! Votre amour, lui, embrasse votre humilité.
Jeu 15 Juin 2006, 10:34 par
Neus sur La première fois
Les tartufes de l'amour
(Ils sont à l’amour ce que d’autres sont à la religion)
Ils prennent la pose, font des mines, ils se regardent dans la glace et aiment se faire admirer dans leur prétendue dévotion. Mieux, ou pire, ils se plaisent à donner des conseils et jouer les gens pieux et sages ! Fidèles ! Ils se donnent des titres et se prennent pour des anges tant ils croient à la sainteté de leurs actions. Que d’aveuglement et que d’orgueil ! Un peu d’humilité !
Mais non contents de cela, ils se permettent de juger et donner des conseils, ils prennent de haut les autres tant ils se voudraient supérieurs ! Que faut-il faire contre leur propos ? Rien sinon en rire ! Plaindre ces faux dévots du fond du cœur car à force de jouer ils vont finir par (se) perdre.
Tel ce goinfre qui passe de ripaille en beuverie et qui va avec condescendance enjoindre à l’indigent de faire maigre - quelle ironie - alors que ce dernier n’a que la peau sur les os et que faire maigre, c’est ce qu’il fait, toute l’année...
Jeu de miroir
Ils prennent la pose, font des mines, ils se regardent dans la glace et aiment se faire admirer dans leur prétendue dévotion. Mieux, ou pire, ils se plaisent à donner des conseils et jouer les gens pieux et sages ! Fidèles ! Ils se donnent des titres et se prennent pour des anges tant ils croient à la sainteté de leurs actions. Que d’aveuglement et que d’orgueil ! Un peu d’humilité !
Mais non contents de cela, ils se permettent de juger et donner des conseils, ils prennent de haut les autres tant ils se voudraient supérieurs ! Que faut-il faire contre leur propos ? Rien sinon en rire ! Plaindre ces faux dévots du fond du cœur car à force de jouer ils vont finir par (se) perdre.
Tel ce goinfre qui passe de ripaille en beuverie et qui va avec condescendance enjoindre à l’indigent de faire maigre - quelle ironie - alors que ce dernier n’a que la peau sur les os et que faire maigre, c’est ce qu’il fait, toute l’année...
Jeu de miroir
Ven 09 Juin 2006, 18:22 par
dolce vita sur L'amour en vrac
Rêve
Un oiseau se pose
Sur un nuage qui passe
L’oiseau s’envole
Le nuage continue sa route
Le soleil brille pour les deux
Sur un nuage qui passe
L’oiseau s’envole
Le nuage continue sa route
Le soleil brille pour les deux
Jeu 08 Juin 2006, 09:41 par
coupdecoeur sur Mille choses
Les Chemins de Lumière
Korkam marchait depuis trois jours, dormant peu afin de profiter de la fraîcheur de la nuit. Bamon, le soleil, cuisait sa peau tout le temps de sa traversée du ciel, comme s’il ne voulait pas que Korkam atteigne son but.
Son but ! Fou qu’il était ! Et tous le lui disaient !!! ... Korkam le Bâtisseur, l’habile artisan, certes un peu gueulard, ... PENSAIT.
Certains soirs, il abandonnait femme et enfants, non pas pour prendre du plaisir près de Jora, la veuve qui prêtait son ventre et ses mamelles rebondies contre de la nourriture ou du travail. Non pas ! Il s’agenouillait près de la rivière et il PENSAIT. Et cela amusait tout le monde. Qu’y avait-il de plus important que de bâfrer, de boire jusqu’à l’ivresse, de darder son épouse et talocher ses marmots ?
Seulement voilà, Korkam, lui, pensait ! C’était comme si une bête était entrée en lui et qu’ils parlent tous les deux, mais sans parole.
Maintenant, Korkam, marchait, depuis trois jours, parce qu’un voyageur, un va-nu-pieds, plus nu que vêtu d’ailleurs, s’était assis non loin de lui à l’ombre d’un arbre. Sans rien dire, l’homme l’avait regardé travailler le reste du jour.
Korkam s’était senti plusieurs fois irrité de se sentir observé et autant de fois il avait préparé les mots pour chasser l’intrus. Pourtant quand il se redressait et toisait l’homme, les yeux doux et le vague sourire, comme le reflet d’un bonheur calme, le désarmaient. Alors il restait muet et sa haute stature le gênait, comme une cuirasse de géant enfermant un bambin.
Mal à l’aise, il reprenait ses outils et cassait les pierres de sa lourde masse. Les aides gâchaient la terre et la nappaient sur le mur. Korkam déposait ensuite ses pierres et les parements s’harmonisaient comme par enchantement. Enfin, l’enchantement, c’était pour les autres ; lui savait que le miracle n’était que l’habitude des hivers et des étés de travail. Depuis longtemps, il aurait pu tailler et maçonner les yeux fermés, les matériaux étaient comme des morceaux de lui-même que les outils auraient séparés de son corps.
Bamon faisait suer ses muscles, la fatigue les rendait douloureux. La présence de l’inconnu le perturba tant qu’il résolut de renvoyer ses compagnons en leur donnant le pain, l’huile et les oignons convenus par journée de labeur. Bien qu’étonnés, ils ne soufflèrent mot, plutôt heureux de s’épargner des efforts supplémentaires.
Korkam plongea la tête, le torse et les bras dans un grand bac d’eau. Se relevant vivement, ruisselant, il se décida enfin à marcher vers l’étrange personnage. Quand il fût devant l’homme, celui-ci parla, calme, les yeux fixant l’âme de Korkam.
"- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ? "
Cette interrogation surprit Korkam. Etait-il fou ? Pourtant, ce n’était pas le sentiment qu’il donnait.
- Je travaille, mais que devrais-je savoir ?
- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ?
- Ton esprit s’est perdu en chemin ; tu m’ennuies.
- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ?
- Mais... Je construis une maison !
- Bien, bien… Qu’est-ce qu’une maison ?
- Enfin, inconnu, me diras-tu ce que tu me veux ? Ne me dis pas que tu ignores ce qu’est une maison.
- Qu’est-ce qu’une maison ? N’aie pas peur; je saurais comprendre ce que tu me répondras.
Korkam ressentit un frisson, surprenant dans la moiteur chaude qui remplaçait peu à peu la brûlure de Bamon. Le soleil allait s’unir aux montagnes et leur union ferait flamber le ciel. Le prêtre devait prier pour la naissance de la nouvelle étoile enfantée par le feu céleste et les neiges des monts qui ne fondent jamais.
Ainsi donc, il n’était pas seul à penser. Il n’était pas seul à sentir que les choses peuvent être autres que ce qu’elles paraissent.
- Inconnu, si je te réponds que je bâtis l’univers des hommes, seras-tu satisfait ?
- Non, car tu ne le serais pas toi-même !
- C’est vrai ! Mais je ne sais comment dire. Parfois, je me vois dans les pierres, dans la terre, dans l’eau. Plus je pense, plus je me vois dans les maisons que je construis. Plus les murs s’élèvent, plus j’ai l’impression de me rapprocher de Bamon.
- Parle-moi de lui, Bâtisseur. Dis-moi qui est Bamon.
- Vieil entêté ! Tu ne sais donc que poser des questions ! En as-tu autant dans la tête, de ces questions, qu’il y a de grains de sable dans la rivière?
- Dis-moi qui est Bamon, reprit le voyageur.
Son visage reflétait un tel calme, une telle douceur attendrissante, que Korkam, une fois de plus, se sentit désemparé.
- Bamon... Bamon, c’est le Dieu ! C’est le feu, c’est la lumière du jour. C’est le père des Etoiles, celui qui engrosse la neige des montagnes. Bamon, c’est l’union des Sages qui nous guident après leur mort. Bamon, c’est le Grand Puissant ! Vénérés soient les Grands Sages de l’Autre Monde ! Loués soient leurs desseins !
- Bien, Bâtisseur ! Es-tu satisfait de ta réponse ?
- Pas entièrement. Mes pensées s’embrouillent. J’ai toujours l’impression que le prêtre ne nous dit pas tout. Mais peut-être n’en sait-il pas plus. Tu vois, vieil homme, je me demande souvent : pourquoi Bamon nous donne-t-il la lumière en traversant le ciel toujours dans le même sens ? Est-ce un message ? Est-ce qu’il m’appelle sur les hautes montagnes, là où il rentre dans la terre ? Mais dis-moi, questionneur, as-tu des réponses dans ton sac ?
- Quelques unes, Bâtisseur, quelques unes. Je ne suis pas certain qu’elles te conviendraient, ni même si elles représentent la Vérité. Vois-tu, Bâtisseur, je suis comme toi un rêveur que l’on moque. Moi aussi je vois dans les choses un sens qu’elles me suggèrent.
Je te regardais monter tes murs et je pensais à celui qui construit le monde nous servant de maison à tous. Toi tu penses à la maison que tu es et qui abrite ton esprit. Bamon recueille l’esprit des Sages Morts. Les poissons ont l’eau pour maison et les oiseaux ont l’air. Chaque vie, chaque chose a sa maison, et sûrement qu’elle est elle-même la maison d’une autre vie ou d’une autre chose. C’est un peu comme un écho qui viendrait de Bamon, traversant tout ce qui est, pour aller jusqu’à la puce ou le grain de mil. Chaque vie, chaque chose est donc importante puisqu’elle participe de l’ordre de Bamon et qu’elle retourne à lui. Comprends-tu qu’en te regardant élever tes murs, je voyais Bamon construire le monde ?
Korkam marchait toujours sous le Feu de Bamon. Les paroles de l’étranger résonnaient toujours dans sa tête. Par quelle sorcellerie avait-il pu lui dire clairement ce que lui-même ressentait de manière confuse ? Comment avait-il su ?
- Maudite soit ma tête qui pense ! hurla Korkam, menaçant Bamon de son lourd bâton. Mais comme d’habitude, le seul résultat fût d’être douloureusement aveuglé par la trop grande lumière. Ah ! Le soleil sait punir ceux qui le défient.
Korkam avait été stupéfait des paroles du voyageur, mais surtout, il avait ressenti que le Vieux ne lui disait pas tout. La nuit était venue et la lune les éclairait suffisamment pour qu’ils se voient sans l’aide de torches.
- Vieil homme, tu sembles si savant et si sage. Pourquoi traînes-tu sur les chemins ? Beaucoup d’hommes achèteraient tes conseils. Tu peux être riche et puissant.
Le traîne-savates partit d’un grand rire. Un rire si grand qu’il en pleurait. Puis il reprit son calme et dit :
- Qu’importent les richesses, Korkam, et si je suis sage, je ne le suis que de chercher la sagesse. Je ne suis savant que de savoir qu’il faut que je m’interroge toujours pour mieux comprendre. Non, Korkam, je ne suis ni sage, ni savant, juste un mendiant qui cherche pourquoi il vit. Il y a partout des hommes bien plus sages et savants que moi.
- Et tu marches pour les rencontrer ?
- C’est vrai, je dérobe un peu du savoir de chacun et puis je reçois chaque jour un nouveau présent de Bamon : un autre paysage, différent de ceux des jours passés, d’autres hommes, eux aussi différents.
La nuit était fort avancée quand Korkam invita l’inconnu dans sa maison et le régala de pain, d’oignons et d’huile. Il avait dans l’idée de suivre le voyageur, comme le disciple suit le maître, mais à son réveil, le sage était parti.
Le bâtisseur s’assit près de la porte, ferma les yeux. Que devait-il faire ? Partir sur les chemins, ça oui, il en était certain. Pourquoi ? Pour trouver la sagesse ? Bon ! Où ? Là, c’était plus compliqué !
Voyons, le mendiant avait eu des foules de paroles dont il n’avait pas compris le sens, mais il avait pourtant ressenti qu’il y en avait un, caché sous les mots. Voyons, voyons ! Le vieux avait dit : « Il faut suivre le chemin de Bamon, mais pour comprendre, l’homme doit s’en écarter, revenir sur ses pas, croiser sa propre route et puis repartir, recommencer encore et encore puis reprendre enfin le chemin. » Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?
Bon, si je marche vers l’union du soleil et de la terre, je marcherai vers ma mort, ma fusion avec Bamon. Non, je suis trop jeune encore, ce n’est pas l’heure. Je suis plus proche de la naissance que de la mort. Et comment entrer dans Bamon, puisque je ne sais rien et ne suis pas un Sage. Non, décidément, ce n’est pas vers la mort qu’il faut aller, c’est là où naît la Lumière, là où Bamon vient s’imposer aux hommes pour les éveiller, les faire revivre, renaître.
Oui, Korkam en était sûr, il fallait aller à la naissance du jour pour comprendre.
Voila pourquoi il marchait, franchissant des plaines et des collines et des rivières, tour à tour exalté par l’espoir et se maudissant.
Vers le milieu du quatrième jour, il arriva au pied d’une falaise, qu’il longea quelques temps. Devant une grotte, un vieillard était assis, les yeux grand ouverts, fixant Bamon. Aucun mouvement ne l’animait. Korkam s’approcha et s’assit face à l’Ancien.
- Je te salue, respectable Vieil Homme. Tu dois être un grand Sage pour que Bamon te laisse le regarder en face. Je suis moi-même en quête de Sagesse. Veux-tu me dire quelle est la question qui a hanté ta vie ?
Le vieux ne répondit pas, n’eut même pas un geste.
Comprenant la réflexion de l’ancêtre, Korkam attendit, attendit très longtemps. Rien ne semblait troubler la quiétude du hiératique vieillard. Avant la venue du soir, Korkam se décida à reposer sa question.
- Quelle est la question qui a hanté ta vie, Vénérable Père ?
Cela ne troubla pas plus la méditation de l’interrogé.
Korkam ne douta pas que ce silence avait un sens. Idiot qu’il était ; la Sagesse ne se trouve qu’en soi. Le Vieux, en ne lui répondant pas, lui démontrait la sottise de sa question. Si un homme cherche le secret, il le trouvera en regardant les hommes du peuple, pas les Sages. Qu’est-ce qu’un Sage, après tout, qui le nomme ainsi ?
Le mendiant le lui avait dit. Il l’avait prévenu : « Suis la route de Bamon et tu trouveras; mais prend garde de ne jamais être loin des hommes. Celui qui s’écarte de ses semblables se coupe un bras, une jambe et s’arrache le coeur. Il ne lui reste que la tête pour être entière et ses yeux pour pleurer. Suis les Chemins de Lumière et regarde les hommes; tu te verras en eux. »
Korkam se releva et chercha du regard un abri pour dormir. Une femme s’approchait portant un plat de nourriture. Elle regarda le marcheur.
- Je te salue étranger, que fais-tu près de ce vieux répugnant ?
- Que dis-tu, femme ?
- Que fais-tu près de cet homme qui a usé sa vie à faire souffrir les siens ?
- Mais... Mais il regarde Bamon sans baisser les yeux !
- C’est le privilège des aveugles, étranger.
- Quoi ! Mais pourquoi ne m’a-t-il rien dit ?
- Les Dieux ne l’avaient sans doute pas assez puni en lui prenant les yeux. Ses oreilles n’entendent pas plus qu’il ne voit.
- Et je suis resté à le contempler comme Sage, alors qu’il n’est que moitié d’homme, murmura Korkam, et mauvais homme en plus!
- Tu sembles désemparé, étranger. Que cherchais-tu près de ce banni ?
- La Sagesse, Femme, la Sagesse ! Son attitude, son silence m’ont abusé. J’ai marché quatre courses du Dieu Soleil pour trouver un Sage et je croyais en avoir trouvé un.
- As-tu femme et enfants ?
- Oui, bien sûr.
- Et tu les as abandonnés pour trouver la Sagesse ?
- Oui... Oui !
- Alors tu chercheras longtemps la Sagesse; tu trouveras peut-être des Sages, mais toi tu n’auras que le remords de ne pas avoir tenu la main de ta femme quand la mort est venue la prendre. Tu n’auras que le remords de tes enfants qui mendient du lapin et des oignons. Crois-moi, Homme, je viens chaque jour nourrir ce fils de chien que tu as cru un Sage, parce que je pense que tous les Enfants des Hommes ont droit aux bienfaits de Bamon, même les mauvais. Un homme, une femme, un enfant est fils ou fille de ta femme ou de ta mère. Ton destin est avec eux, ta Sagesse est en eux et dans tes aïeux. Si tu es loin d’eux, tu ne seras jamais qu’un esprit de ton vivant et rien après ta mort, car tes fils maudiront ton nom. Retourne-toi, étranger, reprends le chemin qui mène aux tiens.
Korkam s’approcha de la femme, s’agenouilla et baisa ses pieds. Se relevant, il essuya un pleur, fit demi-tour et marcha dans la nuit. Korkam était l’homme revenant de l’orient vers l’occident, pour retrouver ses frères et sa famille sur le chemin de lumière.
Laissons Korkam sur son chemin de retour, pour nous retrouver ici, après ces quelques minutes de rêves, ou... d’ennui.
A quoi sert de chercher hors des limites que nous impartit le hasard, ou Dieu, ou ce que vous voudrez, à quoi donc sert de chercher hors de nos limites courantes un accomplissement ? C’est la question que pose ce conte.
Korkam (ainsi que nous) doit-il et peut-il se réaliser hors du monde tangible ?
Nous avons, pour la plupart d’entre nous, c’est-à-dire en ne comptant pas ceux qui ont seulement eu vocation de faire partie d’un groupe soi-disant élitiste, fait le choix de tenter de comprendre quel était le sens de notre vie. Eventuellement, nous avons décidé de participer au Grand Œuvre, c’est-à-dire de prendre conscience de notre grégarisme latent et de participer à la réalisation, au bonheur du collectif humain. « Bonheur » entre guillemets puisqu’il s’agit de la perfection intellectuelle et morale de l’humanité.
Cette situation amène à des ambivalences funestes. Selon les temps et les lieux, les hommes se préoccupent tantôt plus du matériel, tantôt plus du spirituel.
Se préoccuper du destin matériel de l’Homme, cela s’appelle faire de la politique.
S’occuper du spirituel, c’est souvent être religieux, au sens étymologique du terme "religare : relier", mais combien sont réellement reliés par les religions, par la spiritualité ?
Nous savons tous que dans l’un ou l’autre des cas, on nous propose sinon le bonheur, du moins des objectifs de « mieux-être » précis et des moyens d’y parvenir. Nous savons tous, que dans l’un ou l’autre cas, on se sert de l’un pour étayer l’autre. N’y a-t-il donc aucun espoir de sortir de ce cercle vicieux ? Est-il impossible qu’il y ait un accomplissement des hommes collectivement, ce qui ne nous laisserait que la possibilité de l’accomplissement personnel ?
Doit-on se contenter de l’introspection, d’une ascèse monacale ? Je ne peux m’empêcher de voir là une vision égocentrique et égoïste. Le défi lancé à l’humanité n’est-il pas d’ordonner ce champ clos qu’est la Terre ? N’y a-t-il pas quelque chose de risible, sinistrement risible, à penser à un paradis, un nirvâna, où nous irions tous, baignant dans une fraternité idéale quand nous ne sommes pas capables de montrer un iota de tolérance et d’amour pour notre prochain ?
Faut-il passer par la mort pour être bon ? Dans ce cas, laissez-moi partir tout de suite, je cours me pendre.
Non, la réalisation de l’homme est ici, dans ce monde. La béatitude est dans le bien que nous devons vouloir pour tous et non pas dans le mieux pour quelques uns, même si nous sommes de ceux-là.
Un illustre penseur a dit que le monde est une illusion. Malheureusement pour certains, le drame de la vie est tel qu’on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux que ce soit une illusion perdue.
Où sont donc les Chemins de Lumière ?
Prenons garde de ne faire que la moitié d’un chemin qui deviendrait une impasse. Trop de lumière éblouit et rend aveugle. Si, en plus, nous sommes sourds aux cris du monde... Alors là...
Son but ! Fou qu’il était ! Et tous le lui disaient !!! ... Korkam le Bâtisseur, l’habile artisan, certes un peu gueulard, ... PENSAIT.
Certains soirs, il abandonnait femme et enfants, non pas pour prendre du plaisir près de Jora, la veuve qui prêtait son ventre et ses mamelles rebondies contre de la nourriture ou du travail. Non pas ! Il s’agenouillait près de la rivière et il PENSAIT. Et cela amusait tout le monde. Qu’y avait-il de plus important que de bâfrer, de boire jusqu’à l’ivresse, de darder son épouse et talocher ses marmots ?
Seulement voilà, Korkam, lui, pensait ! C’était comme si une bête était entrée en lui et qu’ils parlent tous les deux, mais sans parole.
Maintenant, Korkam, marchait, depuis trois jours, parce qu’un voyageur, un va-nu-pieds, plus nu que vêtu d’ailleurs, s’était assis non loin de lui à l’ombre d’un arbre. Sans rien dire, l’homme l’avait regardé travailler le reste du jour.
Korkam s’était senti plusieurs fois irrité de se sentir observé et autant de fois il avait préparé les mots pour chasser l’intrus. Pourtant quand il se redressait et toisait l’homme, les yeux doux et le vague sourire, comme le reflet d’un bonheur calme, le désarmaient. Alors il restait muet et sa haute stature le gênait, comme une cuirasse de géant enfermant un bambin.
Mal à l’aise, il reprenait ses outils et cassait les pierres de sa lourde masse. Les aides gâchaient la terre et la nappaient sur le mur. Korkam déposait ensuite ses pierres et les parements s’harmonisaient comme par enchantement. Enfin, l’enchantement, c’était pour les autres ; lui savait que le miracle n’était que l’habitude des hivers et des étés de travail. Depuis longtemps, il aurait pu tailler et maçonner les yeux fermés, les matériaux étaient comme des morceaux de lui-même que les outils auraient séparés de son corps.
Bamon faisait suer ses muscles, la fatigue les rendait douloureux. La présence de l’inconnu le perturba tant qu’il résolut de renvoyer ses compagnons en leur donnant le pain, l’huile et les oignons convenus par journée de labeur. Bien qu’étonnés, ils ne soufflèrent mot, plutôt heureux de s’épargner des efforts supplémentaires.
Korkam plongea la tête, le torse et les bras dans un grand bac d’eau. Se relevant vivement, ruisselant, il se décida enfin à marcher vers l’étrange personnage. Quand il fût devant l’homme, celui-ci parla, calme, les yeux fixant l’âme de Korkam.
"- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ? "
Cette interrogation surprit Korkam. Etait-il fou ? Pourtant, ce n’était pas le sentiment qu’il donnait.
- Je travaille, mais que devrais-je savoir ?
- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ?
- Ton esprit s’est perdu en chemin ; tu m’ennuies.
- Bâtisseur, sais-tu ce que tu fais en élevant ces murs ?
- Mais... Je construis une maison !
- Bien, bien… Qu’est-ce qu’une maison ?
- Enfin, inconnu, me diras-tu ce que tu me veux ? Ne me dis pas que tu ignores ce qu’est une maison.
- Qu’est-ce qu’une maison ? N’aie pas peur; je saurais comprendre ce que tu me répondras.
Korkam ressentit un frisson, surprenant dans la moiteur chaude qui remplaçait peu à peu la brûlure de Bamon. Le soleil allait s’unir aux montagnes et leur union ferait flamber le ciel. Le prêtre devait prier pour la naissance de la nouvelle étoile enfantée par le feu céleste et les neiges des monts qui ne fondent jamais.
Ainsi donc, il n’était pas seul à penser. Il n’était pas seul à sentir que les choses peuvent être autres que ce qu’elles paraissent.
- Inconnu, si je te réponds que je bâtis l’univers des hommes, seras-tu satisfait ?
- Non, car tu ne le serais pas toi-même !
- C’est vrai ! Mais je ne sais comment dire. Parfois, je me vois dans les pierres, dans la terre, dans l’eau. Plus je pense, plus je me vois dans les maisons que je construis. Plus les murs s’élèvent, plus j’ai l’impression de me rapprocher de Bamon.
- Parle-moi de lui, Bâtisseur. Dis-moi qui est Bamon.
- Vieil entêté ! Tu ne sais donc que poser des questions ! En as-tu autant dans la tête, de ces questions, qu’il y a de grains de sable dans la rivière?
- Dis-moi qui est Bamon, reprit le voyageur.
Son visage reflétait un tel calme, une telle douceur attendrissante, que Korkam, une fois de plus, se sentit désemparé.
- Bamon... Bamon, c’est le Dieu ! C’est le feu, c’est la lumière du jour. C’est le père des Etoiles, celui qui engrosse la neige des montagnes. Bamon, c’est l’union des Sages qui nous guident après leur mort. Bamon, c’est le Grand Puissant ! Vénérés soient les Grands Sages de l’Autre Monde ! Loués soient leurs desseins !
- Bien, Bâtisseur ! Es-tu satisfait de ta réponse ?
- Pas entièrement. Mes pensées s’embrouillent. J’ai toujours l’impression que le prêtre ne nous dit pas tout. Mais peut-être n’en sait-il pas plus. Tu vois, vieil homme, je me demande souvent : pourquoi Bamon nous donne-t-il la lumière en traversant le ciel toujours dans le même sens ? Est-ce un message ? Est-ce qu’il m’appelle sur les hautes montagnes, là où il rentre dans la terre ? Mais dis-moi, questionneur, as-tu des réponses dans ton sac ?
- Quelques unes, Bâtisseur, quelques unes. Je ne suis pas certain qu’elles te conviendraient, ni même si elles représentent la Vérité. Vois-tu, Bâtisseur, je suis comme toi un rêveur que l’on moque. Moi aussi je vois dans les choses un sens qu’elles me suggèrent.
Je te regardais monter tes murs et je pensais à celui qui construit le monde nous servant de maison à tous. Toi tu penses à la maison que tu es et qui abrite ton esprit. Bamon recueille l’esprit des Sages Morts. Les poissons ont l’eau pour maison et les oiseaux ont l’air. Chaque vie, chaque chose a sa maison, et sûrement qu’elle est elle-même la maison d’une autre vie ou d’une autre chose. C’est un peu comme un écho qui viendrait de Bamon, traversant tout ce qui est, pour aller jusqu’à la puce ou le grain de mil. Chaque vie, chaque chose est donc importante puisqu’elle participe de l’ordre de Bamon et qu’elle retourne à lui. Comprends-tu qu’en te regardant élever tes murs, je voyais Bamon construire le monde ?
Korkam marchait toujours sous le Feu de Bamon. Les paroles de l’étranger résonnaient toujours dans sa tête. Par quelle sorcellerie avait-il pu lui dire clairement ce que lui-même ressentait de manière confuse ? Comment avait-il su ?
- Maudite soit ma tête qui pense ! hurla Korkam, menaçant Bamon de son lourd bâton. Mais comme d’habitude, le seul résultat fût d’être douloureusement aveuglé par la trop grande lumière. Ah ! Le soleil sait punir ceux qui le défient.
Korkam avait été stupéfait des paroles du voyageur, mais surtout, il avait ressenti que le Vieux ne lui disait pas tout. La nuit était venue et la lune les éclairait suffisamment pour qu’ils se voient sans l’aide de torches.
- Vieil homme, tu sembles si savant et si sage. Pourquoi traînes-tu sur les chemins ? Beaucoup d’hommes achèteraient tes conseils. Tu peux être riche et puissant.
Le traîne-savates partit d’un grand rire. Un rire si grand qu’il en pleurait. Puis il reprit son calme et dit :
- Qu’importent les richesses, Korkam, et si je suis sage, je ne le suis que de chercher la sagesse. Je ne suis savant que de savoir qu’il faut que je m’interroge toujours pour mieux comprendre. Non, Korkam, je ne suis ni sage, ni savant, juste un mendiant qui cherche pourquoi il vit. Il y a partout des hommes bien plus sages et savants que moi.
- Et tu marches pour les rencontrer ?
- C’est vrai, je dérobe un peu du savoir de chacun et puis je reçois chaque jour un nouveau présent de Bamon : un autre paysage, différent de ceux des jours passés, d’autres hommes, eux aussi différents.
La nuit était fort avancée quand Korkam invita l’inconnu dans sa maison et le régala de pain, d’oignons et d’huile. Il avait dans l’idée de suivre le voyageur, comme le disciple suit le maître, mais à son réveil, le sage était parti.
Le bâtisseur s’assit près de la porte, ferma les yeux. Que devait-il faire ? Partir sur les chemins, ça oui, il en était certain. Pourquoi ? Pour trouver la sagesse ? Bon ! Où ? Là, c’était plus compliqué !
Voyons, le mendiant avait eu des foules de paroles dont il n’avait pas compris le sens, mais il avait pourtant ressenti qu’il y en avait un, caché sous les mots. Voyons, voyons ! Le vieux avait dit : « Il faut suivre le chemin de Bamon, mais pour comprendre, l’homme doit s’en écarter, revenir sur ses pas, croiser sa propre route et puis repartir, recommencer encore et encore puis reprendre enfin le chemin. » Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?
Bon, si je marche vers l’union du soleil et de la terre, je marcherai vers ma mort, ma fusion avec Bamon. Non, je suis trop jeune encore, ce n’est pas l’heure. Je suis plus proche de la naissance que de la mort. Et comment entrer dans Bamon, puisque je ne sais rien et ne suis pas un Sage. Non, décidément, ce n’est pas vers la mort qu’il faut aller, c’est là où naît la Lumière, là où Bamon vient s’imposer aux hommes pour les éveiller, les faire revivre, renaître.
Oui, Korkam en était sûr, il fallait aller à la naissance du jour pour comprendre.
Voila pourquoi il marchait, franchissant des plaines et des collines et des rivières, tour à tour exalté par l’espoir et se maudissant.
Vers le milieu du quatrième jour, il arriva au pied d’une falaise, qu’il longea quelques temps. Devant une grotte, un vieillard était assis, les yeux grand ouverts, fixant Bamon. Aucun mouvement ne l’animait. Korkam s’approcha et s’assit face à l’Ancien.
- Je te salue, respectable Vieil Homme. Tu dois être un grand Sage pour que Bamon te laisse le regarder en face. Je suis moi-même en quête de Sagesse. Veux-tu me dire quelle est la question qui a hanté ta vie ?
Le vieux ne répondit pas, n’eut même pas un geste.
Comprenant la réflexion de l’ancêtre, Korkam attendit, attendit très longtemps. Rien ne semblait troubler la quiétude du hiératique vieillard. Avant la venue du soir, Korkam se décida à reposer sa question.
- Quelle est la question qui a hanté ta vie, Vénérable Père ?
Cela ne troubla pas plus la méditation de l’interrogé.
Korkam ne douta pas que ce silence avait un sens. Idiot qu’il était ; la Sagesse ne se trouve qu’en soi. Le Vieux, en ne lui répondant pas, lui démontrait la sottise de sa question. Si un homme cherche le secret, il le trouvera en regardant les hommes du peuple, pas les Sages. Qu’est-ce qu’un Sage, après tout, qui le nomme ainsi ?
Le mendiant le lui avait dit. Il l’avait prévenu : « Suis la route de Bamon et tu trouveras; mais prend garde de ne jamais être loin des hommes. Celui qui s’écarte de ses semblables se coupe un bras, une jambe et s’arrache le coeur. Il ne lui reste que la tête pour être entière et ses yeux pour pleurer. Suis les Chemins de Lumière et regarde les hommes; tu te verras en eux. »
Korkam se releva et chercha du regard un abri pour dormir. Une femme s’approchait portant un plat de nourriture. Elle regarda le marcheur.
- Je te salue étranger, que fais-tu près de ce vieux répugnant ?
- Que dis-tu, femme ?
- Que fais-tu près de cet homme qui a usé sa vie à faire souffrir les siens ?
- Mais... Mais il regarde Bamon sans baisser les yeux !
- C’est le privilège des aveugles, étranger.
- Quoi ! Mais pourquoi ne m’a-t-il rien dit ?
- Les Dieux ne l’avaient sans doute pas assez puni en lui prenant les yeux. Ses oreilles n’entendent pas plus qu’il ne voit.
- Et je suis resté à le contempler comme Sage, alors qu’il n’est que moitié d’homme, murmura Korkam, et mauvais homme en plus!
- Tu sembles désemparé, étranger. Que cherchais-tu près de ce banni ?
- La Sagesse, Femme, la Sagesse ! Son attitude, son silence m’ont abusé. J’ai marché quatre courses du Dieu Soleil pour trouver un Sage et je croyais en avoir trouvé un.
- As-tu femme et enfants ?
- Oui, bien sûr.
- Et tu les as abandonnés pour trouver la Sagesse ?
- Oui... Oui !
- Alors tu chercheras longtemps la Sagesse; tu trouveras peut-être des Sages, mais toi tu n’auras que le remords de ne pas avoir tenu la main de ta femme quand la mort est venue la prendre. Tu n’auras que le remords de tes enfants qui mendient du lapin et des oignons. Crois-moi, Homme, je viens chaque jour nourrir ce fils de chien que tu as cru un Sage, parce que je pense que tous les Enfants des Hommes ont droit aux bienfaits de Bamon, même les mauvais. Un homme, une femme, un enfant est fils ou fille de ta femme ou de ta mère. Ton destin est avec eux, ta Sagesse est en eux et dans tes aïeux. Si tu es loin d’eux, tu ne seras jamais qu’un esprit de ton vivant et rien après ta mort, car tes fils maudiront ton nom. Retourne-toi, étranger, reprends le chemin qui mène aux tiens.
Korkam s’approcha de la femme, s’agenouilla et baisa ses pieds. Se relevant, il essuya un pleur, fit demi-tour et marcha dans la nuit. Korkam était l’homme revenant de l’orient vers l’occident, pour retrouver ses frères et sa famille sur le chemin de lumière.
Laissons Korkam sur son chemin de retour, pour nous retrouver ici, après ces quelques minutes de rêves, ou... d’ennui.
A quoi sert de chercher hors des limites que nous impartit le hasard, ou Dieu, ou ce que vous voudrez, à quoi donc sert de chercher hors de nos limites courantes un accomplissement ? C’est la question que pose ce conte.
Korkam (ainsi que nous) doit-il et peut-il se réaliser hors du monde tangible ?
Nous avons, pour la plupart d’entre nous, c’est-à-dire en ne comptant pas ceux qui ont seulement eu vocation de faire partie d’un groupe soi-disant élitiste, fait le choix de tenter de comprendre quel était le sens de notre vie. Eventuellement, nous avons décidé de participer au Grand Œuvre, c’est-à-dire de prendre conscience de notre grégarisme latent et de participer à la réalisation, au bonheur du collectif humain. « Bonheur » entre guillemets puisqu’il s’agit de la perfection intellectuelle et morale de l’humanité.
Cette situation amène à des ambivalences funestes. Selon les temps et les lieux, les hommes se préoccupent tantôt plus du matériel, tantôt plus du spirituel.
Se préoccuper du destin matériel de l’Homme, cela s’appelle faire de la politique.
S’occuper du spirituel, c’est souvent être religieux, au sens étymologique du terme "religare : relier", mais combien sont réellement reliés par les religions, par la spiritualité ?
Nous savons tous que dans l’un ou l’autre des cas, on nous propose sinon le bonheur, du moins des objectifs de « mieux-être » précis et des moyens d’y parvenir. Nous savons tous, que dans l’un ou l’autre cas, on se sert de l’un pour étayer l’autre. N’y a-t-il donc aucun espoir de sortir de ce cercle vicieux ? Est-il impossible qu’il y ait un accomplissement des hommes collectivement, ce qui ne nous laisserait que la possibilité de l’accomplissement personnel ?
Doit-on se contenter de l’introspection, d’une ascèse monacale ? Je ne peux m’empêcher de voir là une vision égocentrique et égoïste. Le défi lancé à l’humanité n’est-il pas d’ordonner ce champ clos qu’est la Terre ? N’y a-t-il pas quelque chose de risible, sinistrement risible, à penser à un paradis, un nirvâna, où nous irions tous, baignant dans une fraternité idéale quand nous ne sommes pas capables de montrer un iota de tolérance et d’amour pour notre prochain ?
Faut-il passer par la mort pour être bon ? Dans ce cas, laissez-moi partir tout de suite, je cours me pendre.
Non, la réalisation de l’homme est ici, dans ce monde. La béatitude est dans le bien que nous devons vouloir pour tous et non pas dans le mieux pour quelques uns, même si nous sommes de ceux-là.
Un illustre penseur a dit que le monde est une illusion. Malheureusement pour certains, le drame de la vie est tel qu’on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux que ce soit une illusion perdue.
Où sont donc les Chemins de Lumière ?
Prenons garde de ne faire que la moitié d’un chemin qui deviendrait une impasse. Trop de lumière éblouit et rend aveugle. Si, en plus, nous sommes sourds aux cris du monde... Alors là...
Sam 03 Juin 2006, 10:09 par
Janus Bozyeux sur Mille choses
Coïncidence ou causalité ? (2)
Brève : Pendant près d’une semaine, elle ne le vit pas. Les entrepôts, sombres, restaient fermés. Ce matin, enfin, il était là... Avant même de traverser elle l’a pressenti. Le regard de l’homme la précédait, tellement insistant qu’elle a fini par lever les yeux vers lui dès qu’elle fut à sa hauteur. Juché tout en haut d’un camion citerne en compagnie d’un client, il attendait son regard, les yeux clairs la cherchaient, ils voulaient lire en elle et parler en même temps. Elle l’a senti comme une caresse. Elle a croisé son regard qui lui souriait, l’invitait à le rejoindre. Il n’a pas trouvé les mots pour dire, alors ce sont les yeux qui s’en sont chargés... Elle lui a rendu son sourire et a poursuivi sa route. Le regard qui avait tant à lui dire, ce sourire, elle l’a gardé bien à l’abris du vent qui ne cessait de souffler, bien au chaud, dans son coeur, pour qu’il ne soit pas malmené... Et, tout en s’éloignant de lui, elle sentait posé sur elle, tendre, son regard...
Ven 02 Juin 2006, 19:26 par
dolce vita sur La première fois
Pilote 555
A Mud, Granger, Mike, Todd et John
Deuxième femme du Colorado à être licenciée APA - licenciée de l’American Paragliding Association - et bien entendu, première pilote française, précédée par 553 messieurs. N’allez pas imaginer que c’est par goût du risque, juste par amour de la liberté et puis, par amour, tout court.
Locust. Au Nord de Boulder, dans les Rocheuses, pas loin des Flat Irons, quand les thermiques ne sont pas trop forts, je fais mes premiers vols sur la pente école... « Turn left, turn left, keep your brakes... » De grands fous rires à la radio et, lorsque je touche terre sans bobo, un cri d’apache, le coeur qui bat plus fort, une danse indienne improvisée sur la piste d’atterrissage : « I’ve done it ! I’ve done it ! So great ! You-ou-ou-ou-ou ! ! ! »... Un décor, semi-aride, normal pour la région, avec des cactus et autre végétation qui supporte un taux d’humidité très réduit - parfois, l’été, le taux est de 3% dans l’air, toute vie reste dans l’attente impatiente d’un « thunder storm », ces orages très violents et brefs qui déchargent l’air de toute l’électricité qu’il contenait - , les trous et nombreuses galeries des chiens de prairie, la ville autour, les roches, les cailloux, des arbres rachitiques, dans le ciel des rapaces, au loin, en haut des montagnes, de grandes bêtes cornues, deer...
Look-out Mountain. Pas loin, l’usine de bière. Des pick-up trucks avec dedans des mecs robustes, un type qui est chirurgien, un fabricant de tentes, un gars dont je ne sais rien d’autre que ses nombreuses conquêtes amoureuses, ces femmes qui défilent et qu’il fait voler ( une fois, rarement deux !), il porte sur son dos une tête d’indien avec écrit « Lafayette compagny », il a des restes de français incompréhensibles mais dont il est fier, et puis, le prof de l’école de parapente, pour lequel je fais des photos et des affiches... On attend, on plaisante. On passe le temps. Ils me disent encore et encore, « Hey, bab’, tell us « sure » ». Alors, pour leur faire plaisir, je leur dis en m’appliquant : « Sure ». Ils éclatent de rire à cause de mon « r » qui n’est pas assez américain à leur goût ; néanmoins, ils aiment les restes d’accent français de leur mascotte... Oui, c’est un peu ce que je suis pour eux : la seule femme qui vient régulièrement, minuscule au milieu de ces grandes baraques, pour jouir d’heures de liberté, de vent et de soleil, ces moments de silence où l’on est avec l’aigle haut dans le ciel. Je me sens non seulement admise mais protégée. On attend sur ce parking de sable et de lumière un temps qui semble ne plus vouloir finir... Puis, d’un coup, le cri rauque tant attendu : « Hey, dudes, it smells beer, time to go flying ! ». Le vent a tourné, on peut sentir l’odeur de bière, les pilotes ne s’y sont pas trompés. Nous voilà tous engouffrés dans le pick-up, moi devant, au milieu de mes gardes du corps et j’ai droit encore à un plein "bunch" de plaisanteries. Je sens derrière la rudesse de ces hommes, une grande tendresse. On défait le parapente, on le pose bien à plat, on vérifie les « lines », la toile, pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’accroc, de noeuds, pas de risque de finir comme cet autre, en bas, enveloppé dans sa toile, comme un paquet cadeau...
Salt Lake City. On a attendu 4 heures pour que les « thermal activities » soient moins fortes. Cependant, il faut quand même deux gars pour me tenir en haut de cette falaise. Je m’envole sans avoir à courir, ma voile est déjà droite au dessus de moi. Je prends en main mes « freins » et pars pour plus d’une heure de « ridge soaring »... Le ciel est couvert de parapentistes en tous sens, il faut bien respecter les consignes de vol pour éviter les accidents. Je m’amuse à revenir vers la falaise et même toucher le sol du bout des pieds et repartir - un peu risqué. Je sais que je ne dois pas me laisser emporter par les vents ascendants vers l’arrière de la montagne ; là, danger, on se trouve comme dans une machine à laver qui vous ferait tourner dans tous les sens avant de vous propulser au sol... Comme je suis très légère, le moindre souffle pourrait être fatal si je ne contrôlais pas la griserie que je ressens et qui me ferait perdre toute notion de danger. Mais dès que je vois que je monte très haut et que le dos de la montagne se rapproche, je « casse ma voile avec les « front lines », ainsi je perds de l’altitude et reviens dans la partie "jouable" de la falaise. En l’air, contemplation du soleil qui se couche sur Salt Lake, la ville des mormons... Les cieux sont splendides. Je finis par décider de descendre, joue encore un peu à faire des « reverse launch », avant de partir manger dans l’un des restaurants typiques de l’Ouest, où la bière, délicieuse, et les cure-dents sont sur toutes les tables. La joie bon enfant et la fatigue nous détendent et l’on savoure avec délectation notre repas chaud...
Il y a eu bien des vols y compris dans la neige, quand l’air est doux et clair comme de la glace, des ballades dans des lieux variés pour trouver de nouveaux sites, dans des coins dont j’ai oublié le nom. Il y a eu, notamment, sur le Mont Evens, ce vol avec des cailloux dans le dos pour éviter que je ne m’envole trop haut : j’avais fait des 360 pour redescendre lors d’un précédant vol, géniale comme impression, mais je remontais aussi vite ! ! Je m’étais régalée mais cela avait foutu la trouille à mon cher et tendre... Bref, je prépare ma voile, et, surprise, sortant de ma concentration, je découvre toute cette rangée de touristes américains attendant que je m’envole et qui ont hurlé de joie au décollage ; le type en bas, mon homme, trop loin pour rien voir, a néanmoins entendu ces cris à la radio... Un enthouisiasme fabuleux.
Deuxième femme du Colorado à être licenciée APA - licenciée de l’American Paragliding Association - et bien entendu, première pilote française, précédée par 553 messieurs. N’allez pas imaginer que c’est par goût du risque, juste par amour de la liberté et puis, par amour, tout court.
Locust. Au Nord de Boulder, dans les Rocheuses, pas loin des Flat Irons, quand les thermiques ne sont pas trop forts, je fais mes premiers vols sur la pente école... « Turn left, turn left, keep your brakes... » De grands fous rires à la radio et, lorsque je touche terre sans bobo, un cri d’apache, le coeur qui bat plus fort, une danse indienne improvisée sur la piste d’atterrissage : « I’ve done it ! I’ve done it ! So great ! You-ou-ou-ou-ou ! ! ! »... Un décor, semi-aride, normal pour la région, avec des cactus et autre végétation qui supporte un taux d’humidité très réduit - parfois, l’été, le taux est de 3% dans l’air, toute vie reste dans l’attente impatiente d’un « thunder storm », ces orages très violents et brefs qui déchargent l’air de toute l’électricité qu’il contenait - , les trous et nombreuses galeries des chiens de prairie, la ville autour, les roches, les cailloux, des arbres rachitiques, dans le ciel des rapaces, au loin, en haut des montagnes, de grandes bêtes cornues, deer...
Look-out Mountain. Pas loin, l’usine de bière. Des pick-up trucks avec dedans des mecs robustes, un type qui est chirurgien, un fabricant de tentes, un gars dont je ne sais rien d’autre que ses nombreuses conquêtes amoureuses, ces femmes qui défilent et qu’il fait voler ( une fois, rarement deux !), il porte sur son dos une tête d’indien avec écrit « Lafayette compagny », il a des restes de français incompréhensibles mais dont il est fier, et puis, le prof de l’école de parapente, pour lequel je fais des photos et des affiches... On attend, on plaisante. On passe le temps. Ils me disent encore et encore, « Hey, bab’, tell us « sure » ». Alors, pour leur faire plaisir, je leur dis en m’appliquant : « Sure ». Ils éclatent de rire à cause de mon « r » qui n’est pas assez américain à leur goût ; néanmoins, ils aiment les restes d’accent français de leur mascotte... Oui, c’est un peu ce que je suis pour eux : la seule femme qui vient régulièrement, minuscule au milieu de ces grandes baraques, pour jouir d’heures de liberté, de vent et de soleil, ces moments de silence où l’on est avec l’aigle haut dans le ciel. Je me sens non seulement admise mais protégée. On attend sur ce parking de sable et de lumière un temps qui semble ne plus vouloir finir... Puis, d’un coup, le cri rauque tant attendu : « Hey, dudes, it smells beer, time to go flying ! ». Le vent a tourné, on peut sentir l’odeur de bière, les pilotes ne s’y sont pas trompés. Nous voilà tous engouffrés dans le pick-up, moi devant, au milieu de mes gardes du corps et j’ai droit encore à un plein "bunch" de plaisanteries. Je sens derrière la rudesse de ces hommes, une grande tendresse. On défait le parapente, on le pose bien à plat, on vérifie les « lines », la toile, pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’accroc, de noeuds, pas de risque de finir comme cet autre, en bas, enveloppé dans sa toile, comme un paquet cadeau...
Salt Lake City. On a attendu 4 heures pour que les « thermal activities » soient moins fortes. Cependant, il faut quand même deux gars pour me tenir en haut de cette falaise. Je m’envole sans avoir à courir, ma voile est déjà droite au dessus de moi. Je prends en main mes « freins » et pars pour plus d’une heure de « ridge soaring »... Le ciel est couvert de parapentistes en tous sens, il faut bien respecter les consignes de vol pour éviter les accidents. Je m’amuse à revenir vers la falaise et même toucher le sol du bout des pieds et repartir - un peu risqué. Je sais que je ne dois pas me laisser emporter par les vents ascendants vers l’arrière de la montagne ; là, danger, on se trouve comme dans une machine à laver qui vous ferait tourner dans tous les sens avant de vous propulser au sol... Comme je suis très légère, le moindre souffle pourrait être fatal si je ne contrôlais pas la griserie que je ressens et qui me ferait perdre toute notion de danger. Mais dès que je vois que je monte très haut et que le dos de la montagne se rapproche, je « casse ma voile avec les « front lines », ainsi je perds de l’altitude et reviens dans la partie "jouable" de la falaise. En l’air, contemplation du soleil qui se couche sur Salt Lake, la ville des mormons... Les cieux sont splendides. Je finis par décider de descendre, joue encore un peu à faire des « reverse launch », avant de partir manger dans l’un des restaurants typiques de l’Ouest, où la bière, délicieuse, et les cure-dents sont sur toutes les tables. La joie bon enfant et la fatigue nous détendent et l’on savoure avec délectation notre repas chaud...
Il y a eu bien des vols y compris dans la neige, quand l’air est doux et clair comme de la glace, des ballades dans des lieux variés pour trouver de nouveaux sites, dans des coins dont j’ai oublié le nom. Il y a eu, notamment, sur le Mont Evens, ce vol avec des cailloux dans le dos pour éviter que je ne m’envole trop haut : j’avais fait des 360 pour redescendre lors d’un précédant vol, géniale comme impression, mais je remontais aussi vite ! ! Je m’étais régalée mais cela avait foutu la trouille à mon cher et tendre... Bref, je prépare ma voile, et, surprise, sortant de ma concentration, je découvre toute cette rangée de touristes américains attendant que je m’envole et qui ont hurlé de joie au décollage ; le type en bas, mon homme, trop loin pour rien voir, a néanmoins entendu ces cris à la radio... Un enthouisiasme fabuleux.
Jeu 01 Juin 2006, 08:57 par
dolce vita sur Mille choses
Re: Voyage initiatique 2
Il n’avait pas vu ses larmes alors qu’il s’éloignait. La nuit étouffait les sanglots. Il avait embarqué et regardait la rive qui s’éloignait. Il voyait une silhouette lointaine qui s’amenuisait. Déjà, il ne devinait plus qu’un point qui se fondait dans l’encre étalée sur la rive... Il la caressa du regard aussi longtemps qu’il le put. Il ne se rendait pas compte. Il ne réalisait pas encore. Il la savait fragile et tendre, il la savait présente, là, quelque part. Il quitta des yeux la falaise et porta ses regards vers la proue, vers le but de son voyage. Il repensa à cette histoire étrange de marin et de fille de la mer qu’elle lui avait conté. Oui. Etrange. Il se demandait s’il en avait bien compris le sens ou plutôt s’il savait quelle serait la fin. Une fin, il l’avait bien compris que les personnages seuls pouvaient improviser et écrire au gré de leur désir... Ils étaient libres. Pour aimer il faut être libre. Vivant et libre. Il n’était pas prêt. Il avait peur. De quoi ? Il n’aurait su le dire...
Elle s’était tenue là, aussi longtemps que ses yeux lui avaient permis de le faire, à l’accompagner sur sa route. Il lui avait murmuré combien de « je t’aime » et puis il avait posé un doigt sur ses lèvres. Il lui avait juré « à toi, pour l’éternité », l’avait écrit au plus tendre de son cœur, avant de s’enfoncer dans la nuit... Elle sentait malgré elle son cœur se déchirer, une fois de plus, une fois de trop peut-être... Elle se sentit si lasse. Elle s’allongea et fixa les cieux aux étranges fleurs lumineuses qui dansaient dans ses pupilles... Elle ne sentait plus le sol sous son corps, elle flottait perdue au milieu des étoiles, si petite, si seule, avec tout cet amour dont elle ne savait que faire... « Tout ce qui n’est pas donné est perdu », cette phrase de Dominique Lapierre lui revenait à l’esprit... « Tout ce qui n’est pas donné est perdu »... Elle s’empressa de donner à l’infini tout l’amour qui débordait de son cœur, qui saignait doucement. Puis, avec mille précautions, comme une bonne nourrice, la nuit berça son chagrin et elle ferma les yeux pour ne plus souffrir. C’est le froid du matin, de l’aube qui réveilla sa douleur. Elle était seule, trois perles contre son coeur. Elle savait qu’il ne reviendrait pas. Dans l’air léger du matin, elle lui sourit une dernière fois en sachant que jamais ce sourire ne viendrait jusqu’à lui...
Dolce Vita
Elle s’était tenue là, aussi longtemps que ses yeux lui avaient permis de le faire, à l’accompagner sur sa route. Il lui avait murmuré combien de « je t’aime » et puis il avait posé un doigt sur ses lèvres. Il lui avait juré « à toi, pour l’éternité », l’avait écrit au plus tendre de son cœur, avant de s’enfoncer dans la nuit... Elle sentait malgré elle son cœur se déchirer, une fois de plus, une fois de trop peut-être... Elle se sentit si lasse. Elle s’allongea et fixa les cieux aux étranges fleurs lumineuses qui dansaient dans ses pupilles... Elle ne sentait plus le sol sous son corps, elle flottait perdue au milieu des étoiles, si petite, si seule, avec tout cet amour dont elle ne savait que faire... « Tout ce qui n’est pas donné est perdu », cette phrase de Dominique Lapierre lui revenait à l’esprit... « Tout ce qui n’est pas donné est perdu »... Elle s’empressa de donner à l’infini tout l’amour qui débordait de son cœur, qui saignait doucement. Puis, avec mille précautions, comme une bonne nourrice, la nuit berça son chagrin et elle ferma les yeux pour ne plus souffrir. C’est le froid du matin, de l’aube qui réveilla sa douleur. Elle était seule, trois perles contre son coeur. Elle savait qu’il ne reviendrait pas. Dans l’air léger du matin, elle lui sourit une dernière fois en sachant que jamais ce sourire ne viendrait jusqu’à lui...
Dolce Vita
Mar 16 Mai 2006, 17:50 par
dolce vita sur Histoires d'amour
Voyage initiatique
La séparation
Ils s’étaient retrouvés une fois encore loin de tout et de tout le monde.
A chaque rencontre, ils se sentaient de plus en plus attirés l’un par l’autre.
Ils se voulaient libres, tout les rapprochait : les mots qu’ils savaient si bien
se dire et se murmurer tendrement, le son de leur voix qui éveillait leur sensualité,
leurs souffrances qu’ils avaient partagées, leur désir de jouir infiniment et sans tabou
Ils avaient vibré très fort ensemble, ils auraient voulu ne faire qu’un dans un orgasme
sans fin mais lui n’était pas encore totalement prêt.
Il a décidé de partir, de prendre la mer, de naviguer à la recherche de la Vérité Absolue
Elle l’a laissé partir car elle l’aimait libre, lui a offert un poême, lui a dit un dernier
« Je t’aime ».
En guise d’adieu, il a posé son doigt sur ses lèvres, lui a pris la main, l’a entrainée dans la nuit
pour rejoindre son embarcation où il l’a quittée dans le silence du soir………….
Coup de Coeur ..........
Ils s’étaient retrouvés une fois encore loin de tout et de tout le monde.
A chaque rencontre, ils se sentaient de plus en plus attirés l’un par l’autre.
Ils se voulaient libres, tout les rapprochait : les mots qu’ils savaient si bien
se dire et se murmurer tendrement, le son de leur voix qui éveillait leur sensualité,
leurs souffrances qu’ils avaient partagées, leur désir de jouir infiniment et sans tabou
Ils avaient vibré très fort ensemble, ils auraient voulu ne faire qu’un dans un orgasme
sans fin mais lui n’était pas encore totalement prêt.
Il a décidé de partir, de prendre la mer, de naviguer à la recherche de la Vérité Absolue
Elle l’a laissé partir car elle l’aimait libre, lui a offert un poême, lui a dit un dernier
« Je t’aime ».
En guise d’adieu, il a posé son doigt sur ses lèvres, lui a pris la main, l’a entrainée dans la nuit
pour rejoindre son embarcation où il l’a quittée dans le silence du soir………….
Coup de Coeur ..........
Mar 16 Mai 2006, 11:52 par
coupdecoeur sur Histoires d'amour
A l'aube du cinquième jour
Douceur d’un instant qui se pose sans un murmure.
Paix et quiétude... Après la pluie, le jour renaît, timide encore, fragile, tremblant sur ses jambes.
Tu t’es accroupie et a baigné ton visage d’eau de mer, à même l’écume, fermé les yeux, laissé le sel brûler ta peau... Parcourue de frissons, tu n’as pas bougé, respirant profondément, calmant le rythme de ton cœur, le rythme des sanglots qui te secouent encore... Tu as posé un sac, lourd, si lourd, derrière toi et tu l’offres au soleil, aux oiseaux de mer, parés d’écume... Ton dos s’est courbé vers le sol, tes mains se sont nouées au sable, les flots se sont écoulés, librement... Tes cheveux courts forment une jungle sur ton visage de garçon, aux traits saillants. Pourtant... Ton sourire est celui d’une femme, ton cœur celui d’une enfant, tes rêves ont des cheveux longs, ta fatigue celle d’une aïeule... Dans tes jeans et tes façons de garçon manqué, oserais-tu encore proclamer comme naguère par bravade, à ton père, que tu es une fille réussie ? Tes rêves de chevauché, de fuite et de combat contre le mal. Ta soif d’amour. La hardiesse de tes propos, la liberté de tes façons te laissent à part. Tes prières seule, dans les églises désertes, agenouillée devant la croix, tes larmes offertes, ta vie... On te regarde et on ne comprend pas... Tu es libre. Tes mains qui soignent. Cet envol de l’esprit vécu avec cet autre.. Toi, qui, sans le chercher a goûté à des délices spirituels avant de ressentir le manque. La soif d’unité entre toutes les composantes de ton être et vivre l’amour, l’incarner pleinement cette fois dans ton corps... Cette communion au tout si chère et si précieuse dans la joie ; si douloureuse dans la division... Oh, te sentir accueillie par l’autre, telle que tu es. Et l’accueillir pareillement. Il n’y a pas de doute, ta vie est entre les mains de Celui qui t’a ainsi voulue, qui a mis en ton cœur ces désirs et ces rêves... Tu as ouvert les yeux et plongé tes regards dans l’infini, sans ciller...
Paix et quiétude... Après la pluie, le jour renaît, timide encore, fragile, tremblant sur ses jambes.
Tu t’es accroupie et a baigné ton visage d’eau de mer, à même l’écume, fermé les yeux, laissé le sel brûler ta peau... Parcourue de frissons, tu n’as pas bougé, respirant profondément, calmant le rythme de ton cœur, le rythme des sanglots qui te secouent encore... Tu as posé un sac, lourd, si lourd, derrière toi et tu l’offres au soleil, aux oiseaux de mer, parés d’écume... Ton dos s’est courbé vers le sol, tes mains se sont nouées au sable, les flots se sont écoulés, librement... Tes cheveux courts forment une jungle sur ton visage de garçon, aux traits saillants. Pourtant... Ton sourire est celui d’une femme, ton cœur celui d’une enfant, tes rêves ont des cheveux longs, ta fatigue celle d’une aïeule... Dans tes jeans et tes façons de garçon manqué, oserais-tu encore proclamer comme naguère par bravade, à ton père, que tu es une fille réussie ? Tes rêves de chevauché, de fuite et de combat contre le mal. Ta soif d’amour. La hardiesse de tes propos, la liberté de tes façons te laissent à part. Tes prières seule, dans les églises désertes, agenouillée devant la croix, tes larmes offertes, ta vie... On te regarde et on ne comprend pas... Tu es libre. Tes mains qui soignent. Cet envol de l’esprit vécu avec cet autre.. Toi, qui, sans le chercher a goûté à des délices spirituels avant de ressentir le manque. La soif d’unité entre toutes les composantes de ton être et vivre l’amour, l’incarner pleinement cette fois dans ton corps... Cette communion au tout si chère et si précieuse dans la joie ; si douloureuse dans la division... Oh, te sentir accueillie par l’autre, telle que tu es. Et l’accueillir pareillement. Il n’y a pas de doute, ta vie est entre les mains de Celui qui t’a ainsi voulue, qui a mis en ton cœur ces désirs et ces rêves... Tu as ouvert les yeux et plongé tes regards dans l’infini, sans ciller...
Mar 09 Mai 2006, 11:04 par
dolce vita sur Un monde parfait
T'aimer
Aimer, sentir en soi le désir qui grandit
Sans pudeur et sans honte,
Avec un cœur d’enfant qui sourit à la vie.
Oh ! T’aimer et être aimée de toi !
Un chemin, mon amour, où j’ai posé mes pas !
Réinventer le jour et le vivre en geste
Et en communion d’âmes
Et le vivre, à deux...
Et le vouloir, à deux...
Et l’incarner, à deux...
Oubliant nos pourquoi
dans une belle insouciance.
Riant à l’évidence !
Tes pas, qui me précèdent, et me conduisent à toi
A chaque battement de nos coeurs débordant !
Et rire de ce rire entraînant
Qui fait chanter le monde !
Comme aux commencements...
Oh ! Accueillir et caresser l’instant.
Aimer chaque seconde !
M’abandonner,
Oui, me donner à l’homme
Qui porte l’amour
Comme on porte la joie.
Sans pudeur et sans honte,
Avec un cœur d’enfant qui sourit à la vie.
Oh ! T’aimer et être aimée de toi !
Un chemin, mon amour, où j’ai posé mes pas !
Réinventer le jour et le vivre en geste
Et en communion d’âmes
Et le vivre, à deux...
Et le vouloir, à deux...
Et l’incarner, à deux...
Oubliant nos pourquoi
dans une belle insouciance.
Riant à l’évidence !
Tes pas, qui me précèdent, et me conduisent à toi
A chaque battement de nos coeurs débordant !
Et rire de ce rire entraînant
Qui fait chanter le monde !
Comme aux commencements...
Oh ! Accueillir et caresser l’instant.
Aimer chaque seconde !
M’abandonner,
Oui, me donner à l’homme
Qui porte l’amour
Comme on porte la joie.
Sam 22 Avril 2006, 20:00 par
dolce vita sur Parler d'amour
"La voie c'est le bonheur"
Mon coeur est fou de joie et si le Ciel est encore un peu obscurci par mes yeux incertains, tu es là, tu es là !!
C’est tellement incroyable, tellement extraordinaire qu’ils en restent ouverts au milieu de la nuit et soir ou bien matin je ne sais si je dors ou encore si je veille... Comme une adolscente je me mets à chanter et je danse et je ris au milieu de ma vie !!! Que de signes ! Que de grâces ! Tu es là. Déjà la route parcourue éclaire l’aube nouvelle si lontemps attendue : tout l’annonçait. Je pose sur ton visage mes mains pour le connaître. Je te contemple et ce faisant, je m’émerveille : laisser couler l’amour, et inonder nos êtres, t’aimer entièrement. Illuminant l’instant. Tu fais chanter mon coeur.
Et je me demandais par où passait la voie : "la voix c’est le bonheur" et voilà qu’il s’arrête et repose chez moi...
Loin déjà, tu as parcouru mes criques et mes forêts secrêtes, ton désir m’a conduite au sommet de la crête ! Et nous nous sommes aimés. Le coeur dans la lumière et la douceur pour lit. Et nous avons tremblé sous le flot de l’azur qui enchante nos vies et conduit à la joie... Les blessures secrêtes ne sont pas refermées ? Qu’importe, ô bien-aimé, laissons l’amour passer et confions lui nos vies... Je ne t’aime pas hier, je ne t’aime pas demain, je t’aime, dès aujourd’hui.
C’est tellement incroyable, tellement extraordinaire qu’ils en restent ouverts au milieu de la nuit et soir ou bien matin je ne sais si je dors ou encore si je veille... Comme une adolscente je me mets à chanter et je danse et je ris au milieu de ma vie !!! Que de signes ! Que de grâces ! Tu es là. Déjà la route parcourue éclaire l’aube nouvelle si lontemps attendue : tout l’annonçait. Je pose sur ton visage mes mains pour le connaître. Je te contemple et ce faisant, je m’émerveille : laisser couler l’amour, et inonder nos êtres, t’aimer entièrement. Illuminant l’instant. Tu fais chanter mon coeur.
Et je me demandais par où passait la voie : "la voix c’est le bonheur" et voilà qu’il s’arrête et repose chez moi...
Loin déjà, tu as parcouru mes criques et mes forêts secrêtes, ton désir m’a conduite au sommet de la crête ! Et nous nous sommes aimés. Le coeur dans la lumière et la douceur pour lit. Et nous avons tremblé sous le flot de l’azur qui enchante nos vies et conduit à la joie... Les blessures secrêtes ne sont pas refermées ? Qu’importe, ô bien-aimé, laissons l’amour passer et confions lui nos vies... Je ne t’aime pas hier, je ne t’aime pas demain, je t’aime, dès aujourd’hui.
Ven 14 Avril 2006, 11:58 par
dolce vita sur Un monde parfait
Aimer d'amour
Un ami, un frère, un jour m’a posé la question qu’il se posait lui-même : « je ne sais si je l’aime ou si c’est l’amour que j’aime »... Cette question je me la suis posée sincèrement à mon tour sans pouvoir vraiment y répondre jusqu’à ce jour, tant tu étais confondu à l’amour dans mon cœur, l’amour avait ton nom, il avait ton visage. Mais aujourd’hui, je me rends bien compte que c’est l’amour que j’aime, tu en étais l’incarnation. Et puis, tu n’as plus représenté que le silence et une image jaunie du passé, de mon passé. Tu n’as plus représenté que la fuite du temps de ce qui est passé. Je t’ai aimé dans ta pauvreté, je t’ai aimé tel que tu t’es donné à connaître, je t’ai connu du plus profond de toi-même, dans ta beauté aussi. Aujourd’hui c’est l’Amour que je veux continuer d’aimer et pas son reflet plus ou moins fidèle, plus ou moins contrefait. L’Amour ne fait pas souffrir, l’amour élève l’âme. Je t’ai attendu, je t’ai espéré ; aujourd’hui, j’ai ouvert la porte sur ta liberté : pars mon amour, va, retourne à l’immensité d’où tu es né... Et cependant, en mon cœur l’amour croît à volonté.
Jeu 30 Mars 2006, 14:12 par
dolce vita sur Parler d'amour
Déjeuner
Je pose les coudes sur la table
La tête entre les mains, mes yeux se ferment
Et là,
C’est tout le poids de la Vie
Le poids de tous ces mots, dits, écrits, écoutés, lus
Le poids de tous ces mots non dits et qu’on aurait voulu écouter
Alors épuisée,
Je soupire et reprends une cuillère de riz ..
La tête entre les mains, mes yeux se ferment
Et là,
C’est tout le poids de la Vie
Le poids de tous ces mots, dits, écrits, écoutés, lus
Le poids de tous ces mots non dits et qu’on aurait voulu écouter
Alors épuisée,
Je soupire et reprends une cuillère de riz ..
Jeu 30 Mars 2006, 13:19 par
Kit sur La vie à deux
Du fond des âges...
Il m’a regardée et dis : « je veux t’aimer. Combien de temps cela fait-il qu’un homme n’a posé ses mains sur toi » ? Je le regardais un peu comme un ovni, ou une tâche sur un tableau de Sisley. Je ne lui répondis pas tant sa phrase était déplacée, inconvenante : ce type que je ne connaissais même pas, qui bavait sur place, de quoi se mêlait-il, de quel droit voulait-il prendre possession de ma vie comme d’un sac de sucrerie qu’on ingurgite en regardant un navet télévisé ? J’étais allée voir une amie et ce gars était là, à trôner au milieu de la cuisine et à me débiter un monceau d’inepties au milieu desquelles émergeaient quelques mots : « douche astrale [...] Ton mec il n’a pas de ... Tu vas avoir un rendez-vous le . et tu ne t’habilleras pas comme cela, tu mettras des teintes pastels... »
J’étais fascinée et incapable d’un mouvement, il allait trop vite, il parlait trop, il était tellement loufoque, c’était tellement absurde... Il me prit dans ses bras comme une poupée de chiffon et me fit virevolter dans les airs. Certes si je m’étais retrouvée seule avec lui, il m’aurait sans doute attrapée par les cheveux et puis traînée jusqu’à sa tanière avant de me faire subir les derniers assauts de sa virilité (pour me faire plaisir, en manière de thérapie, évidemment, dans une pensée purement altruiste, pour redonner un peu de couleurs à mes joues jugées trop pâles ) : « ouba » ! ! On est poli on demande avant de se servir : enfin, de toute évidence, du gentleman c’était surtout le côté farmer de la greffe qui avait réussi ! Bonjour l’amour, le respect, la tendresse, la sensualité, la séduction, et j’en passe...
Mon amie, au comble de la délicatesse lui a même remis mon numéro (on continue) et le lendemain au réveil, une voix inconnue me fait sursauter : « je suis fou de toi, tu es la femme qu’il me faut, etc... » Du calme, mon vieux, du calme... J’explique que si je suis flattée, le trouble n’est pas réciproque, enfin, pas dans le sens où il l’entend (et la théorie évolutionniste, alors ? ? Mon vieux Darwin si tu savais )... Ben, oui, moi j’ai bien dormi, à peu près, enfin, un peu traumatisée tout de même par la brutalité de monsieur et son effet rentre dedans qui ne prévient pas (si j’avais su j’aurais mis mon armure spéciale doublée anti-adhésion (faut ce qu’il faut)... Oui, je sais, je suis sans doute trop difficile et trop intello (forcément, il n’y a pas lieu de remettre le pithécanthrope en question, ben, non). Et oui, c’est comme ça. Non, non, le fast love c’est pas mon truc ou en tous les cas, pas avec n’importe qui, ben, oui, c’est comme cela, mon cher monsieur. Et, oui, que voulez-vous depuis la parité...
Enfin, avis aux messieurs qui n’auraient pas encore fait la différence entre une femme et une boite de chocolats : la première est la seule à pouvoir dire « encore » après avoir été mise en bouche... Ou refermer le couvercle avant même qu’on y touche.
J’étais fascinée et incapable d’un mouvement, il allait trop vite, il parlait trop, il était tellement loufoque, c’était tellement absurde... Il me prit dans ses bras comme une poupée de chiffon et me fit virevolter dans les airs. Certes si je m’étais retrouvée seule avec lui, il m’aurait sans doute attrapée par les cheveux et puis traînée jusqu’à sa tanière avant de me faire subir les derniers assauts de sa virilité (pour me faire plaisir, en manière de thérapie, évidemment, dans une pensée purement altruiste, pour redonner un peu de couleurs à mes joues jugées trop pâles ) : « ouba » ! ! On est poli on demande avant de se servir : enfin, de toute évidence, du gentleman c’était surtout le côté farmer de la greffe qui avait réussi ! Bonjour l’amour, le respect, la tendresse, la sensualité, la séduction, et j’en passe...
Mon amie, au comble de la délicatesse lui a même remis mon numéro (on continue) et le lendemain au réveil, une voix inconnue me fait sursauter : « je suis fou de toi, tu es la femme qu’il me faut, etc... » Du calme, mon vieux, du calme... J’explique que si je suis flattée, le trouble n’est pas réciproque, enfin, pas dans le sens où il l’entend (et la théorie évolutionniste, alors ? ? Mon vieux Darwin si tu savais )... Ben, oui, moi j’ai bien dormi, à peu près, enfin, un peu traumatisée tout de même par la brutalité de monsieur et son effet rentre dedans qui ne prévient pas (si j’avais su j’aurais mis mon armure spéciale doublée anti-adhésion (faut ce qu’il faut)... Oui, je sais, je suis sans doute trop difficile et trop intello (forcément, il n’y a pas lieu de remettre le pithécanthrope en question, ben, non). Et oui, c’est comme ça. Non, non, le fast love c’est pas mon truc ou en tous les cas, pas avec n’importe qui, ben, oui, c’est comme cela, mon cher monsieur. Et, oui, que voulez-vous depuis la parité...
Enfin, avis aux messieurs qui n’auraient pas encore fait la différence entre une femme et une boite de chocolats : la première est la seule à pouvoir dire « encore » après avoir été mise en bouche... Ou refermer le couvercle avant même qu’on y touche.
Jeu 23 Mars 2006, 23:22 par
dolce vita sur Les liaisons sulfureuses
Printemps
Le ciel est d’un bleu gris profond, l’air doux, sans à coups. Les nuages n’empêchent pas le soleil d’éclairer le paysage lourd de la pluie tout récemment tombée. Il fait bon. La joie remplit les poumons avec l’espoir d’un renouveau. Le printemps. Sur l’herbe une myriade de petites fleurs bleus graciles qui se mélangent aux violettes délicates dont le parfum est entêtant. Les rires et les cris des enfants. Je parcours l’espace du regard, le sourire sur mes lèvres ne veut pas mourir. Il attend. Il t’attend. Je n’ai pas encore tourné les yeux vers celui qui se tient derrière moi. Pourtant un je ne sais quoi me fais songer que tu es là. Un je ne sais quoi qui refuse que je cède trop vite au désir de savoir. Un je ne sais quoi qui réchauffe ma nuque si délicieusement. Au lieu de me tourner j’ai fermé les yeux. Longuement, j’ai respiré l’air chargé des fragrances suaves, j’ai calmé le rythme de mon coeur... J’ai laissé un soupir s’échapper. Tu es là. Je le sais. Je sais que tu attends. Le silence s’est fait au plus profond de moi, mais celui ci est doux, il appelle la paix. Les questions se sont tues. L’instant s’est imposé. Tu es là. Les yeux clos, je te vois et je sens ton sourire. Ton inquiétude aussi lentement se dessine. Comme par magie, la grille s’est ouverte : elle a grincé si lentement, si lentement pour garder le secret mais je n’en ai que faire. Des rires, des petits pas, sont passés devant moi et les lutins joyeux ont repris leurs jeux sans plus se soucier de la fée des lieux, debout, les yeux fermés... Au passage, je crois, ils ont posé sur moi une pluie de ces roses aux parfums capiteux... Les yeux clos j’ai senti dans mon dos le soleil s’approcher, une douceur de miel que je voulais garder s’est emparée de moi, bout à bout, pas à pas... Tu ne dis rien, pas un mot. Mais tu es là. Je sens ton souffle qui se pose sur moi, dans le creux de la nuque tu as posé tes lèvres... Est-ce toi ou un rêve, un de plus il est vrai ? Qu’importe ! J’ai donc ouvert les yeux, je glisse doucement pour ne pas effrayer le rêve merveilleux qui sur moi s’est posé. Et en se retournant, mon cœur se met à battre, je ne connais pas ces vêtements c’est sûr, mais le regard d’azur, ton sourire, ta stature !
Dans le ciel, les oiseaux se sont mis à chanter, les rires des enfants les ont accompagnés, tu as ouvert les bras et ton corps a tremblé. Dans le coin de tes yeux, une larme coule encore [...]
Dans le ciel, les oiseaux se sont mis à chanter, les rires des enfants les ont accompagnés, tu as ouvert les bras et ton corps a tremblé. Dans le coin de tes yeux, une larme coule encore [...]
Mer 22 Mars 2006, 14:48 par
dolce vita sur La séduction
Ecrire sur pose

Il y a 218 textes utilisant le mot pose. Ces pages présentent les textes correspondant.
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