Vous, vous deux.

Elle t’attend. Si tu savais depuis combien de temps elle t’espère. Soif. Indicible soif à s’en croire vivante. Encore. Elle ferme les yeux et elle sent la douceur de tes doigts sur son visage. Elle devine tes mots qui se glissent jusqu’au creux de son oreille. Elle a envie de tes regards et de tes sourires. De ta . Tu la prends par la main et vous dansez dans le soleil comme deux adolescents, riant de tout, émerveillés d’être là, tous les deux. Vous vous touchez de peur que ce ne soit qu’un rêve pour vous assurer de la véracité de la chose. Non, vous ne rêvez pas, tout est bien réel. Vous courez jusqu’à ce que vos souffles courts vous obligent à reprendre haleine. Et vous vous regardez et vous riez, vous riez… Les passants vous regardent d’un air courroucé. Vous n’en riez pas moins sinon davantage. « Je t’aime », chantent vos cœurs. Vous êtes heureux et vous avez raison. Que vous importe ? Que craignez-vous ? Le temps ? Non, vous n’avez plus rien à redouter. Vous vivez tous vos instants et vous avez raison. Les baisers sous le soleil ou sous la pluie, vous les goûtez à chaque seconde et aucuns de vos gestes ne sont indécents, ils sont le fruit de votre amour et de votre désir, ils chantent et vous enchantent. Et vous avez raison.
Mer 17 Fév 2010, 16:36 par dolce vita sur Histoires d'amour

Le seul péché, c'est de ne pas se risquer à vivre son désir

Si l’amour n’a jamais connu de loi, il en va autrement du désir...
Celui là ne sait pas mentir...
Comment peut-il s’écrire?
Il cherche une voix/e, dans ce silence
pour ne pas frôler l’indescence.
Et c’est la ronde des sens
qui me met en transe.
Les mots se taisent,
quand nos regards de braise
cherchent à se dire...
A traduire...
Je cherche sans cesse ta ,
même dans le creux de ton absence.
Quand nous déclarerons-nous?
Quand nous dévoilerons-nous?
Pourquoi les mots nous font-ils si peur
lorsqu’il y a tant d’ardeur?

évènement
Jeu 24 Déc 2009, 09:28 par évènement sur La vie à deux

Le cockpit d'un airbus...

L’Airbus A 340 avait maintenant atteint depuis plus d’une heure son premier niveau de croisière. Sur ce Francfort – San Francisco nocturne, le personnel de cabine avait déjà desservi les plateaux repas et préparé la cabine pour cette longue nuit. L’Atlantique était au dessous, la lumière céleste s’y réfléchissait car le ciel était parfaitement dégagé. Il y avait bien longtemps que Karl, pilote aux commandes, avait enclenché le pilote automatique, réglé l’altitude de croisière et asservi la trajectoire sur le FMS, « Flight management System », qui calcule et optimise en permanence la route de l’avion. Sa clearance transocéanique affichée, il avait calculé qu’il y en avait encore pour au moins une heure avant qu’il puisse, par allègement de l’avion, demander au contrôle un niveau de croisière supérieur.

Pilote confirmé sur « court courrier », Karl avait depuis un an été qualifié sur cette belle machine destinée aux vols à grande distance, et appréciait ces moments de calme et de solitude. Les instruments réglés à leur luminosité minimale, il contemplait la double immensité qui lui faisait face : celle de l’océan au dessous, et la voute céleste au dessus. Ce spectacle lui procurait un plaisir dont il ne se lassait pas. Il se sentait à la fois tout petit face à cette immensité, et puissant car il avait entre les mains la vie de plusieurs centaines de passagers. Il se disait qu’il avait vraiment choisi le plus beau métier qui soit, il aimait d’ailleurs dire en plaisantant qu’il avait « le plus beau bureau du monde »…

Son commandant de bord, sur le siège à côté, s’était assoupi. Les règles de la compagnie étaient claires : sur ces vols « long range », trois pilotes étaient embarqués, l’un étant allongé sur une couchette séparée, les deux autres à leur poste de pilotage. Mais dans ces phases de croisières nocturnes longues, lorsque que la météo est excellente, il n’était pas si rare que l’un des deux pilotes aux commandes reculât son siège, en inclinât le dossier, pour s’assoupir quelques instants. Pas vraiment dans les règles, mais l’autre pilote sanglé sur son siège, le pilote automatique enclenché… Pour la circonstance, il avait même gardé son casque sur les oreilles pour limiter le bruit pourtant feutré qui régnait dans le cockpit
Les deux hommes se connaissaient bien, se respectaient et se faisaient une confiance absolue. Karl avait bien noté l’assoupissement profond de son compagnon, mais tout allait bien, la machine ronronnait de ses quatre réacteurs… Pour être sur de ne pas s’endormir, il avait demandé à une hôtesse de lui apporter un café, qui n’allait sans doute pas tarder. Il n’avait évidemment plus le droit d’ôter les sangles de son siège : en effet, une turbulence brusque pourrait alors mettre l’avion dans une situation difficile, si le seul pilote éveillé se retrouve collé au plafond…

Et effectivement, l’hôtesse se signala bientôt, car les portes blindées des cockpits ne s’ouvrent que sur validation de l’équipage. Après avoir préparé les cabines pour la nuit, les hôtesses aimaient à venir partager un instant l’atmosphère si particulière d’un cockpit en vol de nuit. La compagnie n’y voyait d’ailleurs pas d’inconvénient, car pendant ces phases de croisières, favorables à l’assoupissement des pilotes, la d’une autre personne permet une meilleure vigilance.
Karl avait déployé la tablette centrale (luxe suprême des Airbus qui, par leur mini-manche latéral, dégagent cette place en face du pilote…) et posé sa tasse devant lui. Elle était restée, assise sur la banquette latérale, à contempler le paysage extérieur, d’une beauté sublime malgré la monotonie de la mer. Il avait des notions d’astronomie, et commençait à lui expliquer les principales constellations visibles… Elle écoutait, autant sous le charme de sa voix, que sous celui de sa chevelure blonde à peine éclairée par les instruments de bord…

Elle s’était maintenant placée derrière son siège, de manière à mieux voir la direction que lui montrait son bras… Orion, Cassiopée : il avait du plaisir à les reconnaitre et les nommer… Mais elle pensait déjà à autre chose… Sa longue chevelure, qu’elle avait maintenant dénouée, frôla ainsi la joue du pilote qui se tût… Sans un seul mot, ils avaient tous deux compris l’attirance exercée chez l’autre, sans doute exacerbée par cette situation, presque seuls dans le cockpit, la porte blindée refermée derrière eux…

La situation était rendue encore plus particulière, car lui ne pouvait pas prendre le risque de se détacher son harnais… Et elle comprit vite qu’il était ainsi à sa merci, sans doute tout aussi excité de ne pouvoir, ni vouloir, bouger de son siège. Elle joua quelques minutes à frôler sa joue avec la sienne, puis déposa quelques baisers dans son cou. Sa main s’enhardit à ouvrir sa chemisette et caresser son torse, entre les deux sangles formant les bretelles de son harnais… Sans dire un mot, sans même vraiment se distinguer dans la pénombre du cockpit, ils s’étaient communiqué un désir farouche de faire l’amour… ce qui lui était déjà arrivé dans la couchette de repos, mais jamais encore dans un cockpit…

Leurs gestes suffirent à se comprendre sans un seul mot : elle desservit la tasse de la tablette, Karl replia cet accessoire sous le tableau de bord. Il recula très légèrement le siège, de manière à dégager un peu plus de place devant lui, tout en gardant un accès aux commandes… Elle sentit ce mouvement du siège et comprit immédiatement ses intentions. Un coup d’œil sur la silhouette du Commandant de bord qui dormait maintenant comme un nouveau-né… Et elle eu tôt fait de faire glisser sa jupe stricte d’hôtesse, dévoilant ainsi un string dont la blancheur, éclairée par les instruments de bord, accrocha le regard de Karl. Furtivement d’ailleurs, car ce dernier vêtement eut vite fait de rejoindre la jupe sur la banquette latérale. Souple comme une liane, elle fut en deux mouvements à califourchon sur ses genoux, ses mains habiles à ouvrir un pantalon bien qu’il fut sous le harnais… Il faut dire que Karl, sans se détacher, avait bien accompagné ce mouvement….
Jamais elle n’avait ressenti cette excitation… les circonstances, bien sur… mais finalement « dominer » ainsi un pilote, qui reste pour beaucoup d’hôtesses un homme d’un statut particulier…
Et lui-même se plaisait, dans ce rôle contraint à la passivité… avec le harnais comme bonne excuse, et toujours le magnifique spectacle de la voute céleste en toile de fond !

Leur excitation avait atteint un tel niveau qu’elle n’eut aucun mal à s’empaler sur sa chair tendue, lui ayant posé les mains sur ses reins pour mieux la guider dans ses mouvements… Elle se cambra, ce qui amena la froide boucle du harnais contre son pubis lisse… Curieusement, ce contact froid et métallique redoubla encore son plaisir. Leur excitation s’était tellement amplifiée pendant qu’ils se mettaient silencieusement en place, qu’ils partagèrent un orgasme presque simultané, violent… Après quoi elle se laissa retomber sur lui… reprenant ses esprits, il jeta rapidement un coup d’œil aux instruments : rien à signaler…

Après quelques petites minutes d’apaisement, l’hôtesse entreprit de quitter cette position qu’elle trouvait maintenant un peu dérangeante, une fois l’excitation retombée. Pendant qu’elle retrouvait ses vêtements dans la pénombre, lui rajusta rapidement son pantalon, puis la position du siège. Un autre coup d’œil aux instruments : il allait être temps de recontacter le contrôle pour demander le changement de niveau, et préférait réveiller son commandant de bord pour cela. Il attendit donc que l’hôtesse ait évacué le cockpit, avec la tasse vide.

Une fois la manœuvre effectuée, les deux hommes maintenant réveillés entamèrent un dialogue paisible pendant une dizaine de minutes, quand le commandant dit à Karl sur un air entendu :
- Elle est bien, hein ?
- Euh.. je ne comprends pas…
- Ne te fatigue pas… Je dormais effectivement, et quand je me suis réveillé j’ai compris la situation…
- Euh…
- Tu vois, j’ai toujours rêvé que cela m’arrive un jour. Je pars en retraite dans un an, cela ne se produira sans doute jamais… Alors, j’ai jeté un coup d’œil aux instruments, vu que tout allait bien et continué de faire semblant de dormir… Au moins, toi, tu l’auras vécu, et moi un tout petit peu « par procuration »…

Les deux hommes éclatèrent de rire, simplement interrompus par un message radio qui leur demandait de changer d’organisme de contrôle : ils étaient presque au milieu de l’Atlantique.
Mer 23 Déc 2009, 05:58 par piertiteuf sur Les liaisons sulfureuses

Elle… et le taxi

A Magali…



Vendredi matin, à Roissy… L’avion qui me ramenait d’Asie toucha la piste à 5h30, comme prévu. La mission avait été courte, mais intense : nos clients étaient âpres dans les discussions, et leur attitude confirmait bien la puissance grandissante de leur pays…

Par les hublots, on distinguait la piste mouillée par cette pluie froide de novembre, et un peu moins les installations aéroportuaires noyées dans la brume automnale. Décalage horaire mal digéré, et à peine dormi dans cet avion bondé : j’avais donc décidé de rentrer chez moi dormir quelques heures avant de passer au bureau, pour initier les actions que j’avais promises à nos clients. La brume n’était pas qu’à l’extérieur, j’avais aussi bien du mal à fixer mes pensées…

Pourtant, pendant les onze heures de vol, j’avais passé beaucoup de temps à penser à Elle. Elle que j’avais miraculeusement rencontré an auparavant, Elle qui sut me révéler à moi-même, me faire découvrir des sensations que je ne connaissais pas. Fixer mes pensées sur elle m’était doux, et tellement plus agréable que d’essayer de tuer le temps en visionnant quelques films sur les écrans de mauvaise qualité du système vidéo de bord.

Je n’avais pas de bagage en soute : j’avais cru que le débarquement serait ainsi plus rapide. C’était sans compter avec la nonchalance de la police de l’aéroport, qui n’ouvre à cette heure là que quelques postes de filtrage, créant ainsi une immense file d’attente dans le petit matin… Enfin mon tour… Avoir attendu un quart d’heure, pour finalement qu’un policier jette un coup d’œil à peine éveillé sur mon passeport… mais cela faisait maintenant partie du rituel d’un voyage que j’avais fait assez souvent.

Enfin, le hall pour rejoindre les taxis… Et là, surprise… je n’avais pas révélé mon heure de retour, mais Elle était là, je l’avais reconnue de loin dans son imperméable clair. Sa grande taille aussi, encore mise en valeur par ses talons hauts… Un court instant, mes sentiments s’entrechoquèrent… La joie de la revoir, bien sur, mais comment savait elle mon vol retour ? Auprès de qui s’était elle renseignée, alors que je souhaitais notre relation discrète ? Soudain, ce fut elle qui m’aperçut, et le sourire qui apparut alors eut définitivement raison de l’hésitation de mes sentiments….

Il y avait beaucoup de monde dans ce hall : nous échangeâmes un baiser furtif, peu de mots et sa main prit la mienne, pour cheminer ensemble vers les taxis. Nos regards s’étaient croisés, s’étaient compris, nul besoin de paroles…

« Porte de Saint Cloud » : je crois que ce furent les seules paroles que j’énonçai à pleine voix ce matin là… Installés tous deux à l’arrière du taxi, nous nous lovâmes l’un contre l’autre pour oublier la froideur du cuir des sièges. Déjà, sa main était sur mon genou, et la mienne par-dessus pour sentir la douceur de cette peau … Sa tête reposait sur mon épaule, et j’aimais le contact retrouvé avec sa chevelure que mes lèvres parcouraient…Sa main avait déjà dégrafé ma ceinture, et j’avais même rentré un peu le ventre pour faciliter cette manœuvre. Je me surprenais moi-même, si pudique, à m’abandonner sous sa main…en du chauffeur de taxi ! Certes, il faisait sombre malgré l’éclairage de l’aéroport… Certes, j’avais installé mon imperméable pour masquer un peu la scène… mais comment imaginer qu’il n’en percevait rien… les petits mots qu’elle me glissait à l’oreille, parvenaient ils à l’avant ? Que devinait-il, dans son rétroviseur, de nos silhouettes mêlées ? Je ne croyais rien avoir d’exhibitionniste dans mon caractère, mais cette incertitude commençait à exacerber mon esprit… Quelques contorsions que je voulus discrètes aidèrent la manœuvre qu’Elle avait commencé, et sa main me parcourait délicieusement.

C’est alors que je me rendis compte de la situation… Comment, dans tout au plus une demi heure, allais-je pouvoir descendre de ce taxi ? Malgré l’obscurité, il me serait maintenant impossible de réajuster un minimum mes vêtements… Et ses caresses qui redoublaient pour mon plus grand plaisir… Et sa bouche qui me suggéra si tendrement dans l’oreille de m’abandonner…

Alors, j’inclinai franchement mon corps vers la portière pour que son autre main trouve elle aussi son passage depuis le bas de mon dos, et je me calai dans l’appuie-tête, pour ainsi mieux m’abandonner, selon son désir… Sa main droite avait déjà largement contribué à mon excitation, sa main gauche s’y ajouta alors pour me prodiguer ses caresses magiques qu’Elle seule savait m’offrir.

Les sons que j’entendais m’indiquaient que nous passions sous un tunnel : nous allions donc rejoindre le périphérique… j’avais perdu toute notion de temps. Sa bouche avait parfois remplacé sa main : qu’en avait perçu le chauffeur de taxi ? Cette incertitude décuplait mon plaisir, mais m’interdisait d’ouvrir les yeux. Sans doute avait Elle bien perçu cette excitation encore grandissante… car ses gestes étaient maintenant bien déterminés à me porter jusqu’au summum de la jouissance, tout retour en arrière étant devenu impossible… Très délicatement, elle me pénétra d’un doigt habile tandis que ma semence chaude ne tarda pas à inonder son autre main…J’aurais aimé crier, je ne crois pas l’avoir fait, tout juste un peu gémi. Il était, d’après moi, impossible que le chauffeur n’ait pas compris ce qui se passait…

J’avais fermé les yeux par abandon, je n’osais les ouvrir par crainte du regard du chauffeur… Combien de temps restait-il ?

Elle était prévoyante… Je sentis ses mouchoirs en papier m’essuyer délicieusement, avant de les entendre se froisser et finir en boule dans le cendrier…

J’ouvris un œil, Porte d’Auteuil… plus que trois minutes !

Une contorsion rapide, Elle m’aida encore dans ce mouvement pour réajuster mon pantalon dont je n’osais trop imaginer l’état. Heureusement, cet imperméable sur mes genoux m’a donné l’illusion de la discrétion… Arrêt du taxi, un reçu, un pourboire, et le chauffeur descend ouvrir la porte : rituel pour retrouver la terre ferme après un voyage d’une demi-heure hors du temps, mais qui restera à jamais un délice gravé dans ma mémoire…
Ven 18 Déc 2009, 21:41 par piertiteuf sur Les liaisons sulfureuses

L'amour en vrac, l'amour en miettes

Pourquoi l’aimait-il ? Aux yeux de tous, c’était une amitié de franche camaraderie. Mais aux yeux de son amant, qu’en était-il ? Il ne savait pas si ces caresses reflétait un amour sincère ou un simulacre. Dans les coulisses de la vie privée, il cherchait sa . Parfois, il se montrait affectueux ; d’autres fois, il l’était moins. Sa violence, son dédain le blessaient. Sa froideur le faisait douter. Cependant, il demeurait auprès de lui.
"Comment l’aimer ?", se disait-il.
Comment aimer un autre qui le menait à sa guise dans les extrêmes ? Il le détestait autant qu’il l’aimait.
Mais entre l’amour et la haine, n’y a-t-il pas qu’un pas ? Oui, celui de la mort.
Ainsi, décida-t-il de mourir pour mieux renaître... en tuant son coeur par des mots.
Des mots. Un mort. Des morts. Une mort : la sienne.
Mar 08 Déc 2009, 03:10 par Solina sur L'amour en vrac

Là où le silence est assourdissant.

Entrer dans le monde du silence,
Se croire seule,
Penser s’y habituer,
Y prendre même son parti...

Et entendre audelà du silence,
Et voir audelà de l’obscurité,
Et sentir autrement...

Ta .
Dim 06 Déc 2009, 21:35 par Asma sur L'amour en vrac

Liberté infinie de l'amour

Présence invisible qui comble nos manques
Vibration de notre coeur qui réchauffe l’être
Main qui dessine le contour de notre âme
Souffle qui emporte notre imaginaire
Au pays de la tendresse
Regard qui dépasse notre vision
Instant unique qui se répète mais jamais pareil

Coupdecoeur
Lun 16 Nov 2009, 08:33 par coupdecoeur sur L'amour en vrac

Pas de retour. chapitre 5 (première partie)

Chapitre 5

Comme convenu le groupe se retrouva à la réception. Un employé de l’hôtel leur avait gentiment indiqué la direction d’un restaurant typique du coin, sur Geylang road. Il ne leur fallut que cinq minutes pour aborder la voie en question.

Les rues étaient noires de monde. Des shop houses se dressaient de chaque côté de l’artère, la plupart abritant un restaurant au rez-de-chaussée. Une foule bigarrée se bousculait devant les multiples échoppes, dans l’attente de se décider à s’installer à une table ou de voir plus loin si les offres étaient plus alléchantes.

Tout en marchant, Arthur s’amusait à observer cette cohue multiraciale.Grâce aux effluves émanant des cuisines offertes au regard du public, son appétit commençait à s’aiguiser : satay, curry, laksa, fondue chinoise, barbecue ou soupe improbable ; c’était un véritable festival de couleurs les plus variées et d’odeurs chatoyantes. Soudain, il vit Victor revenir en courant vers le groupe en se bouchant grossièrement le nez.
- Qu’est ce qu’il y a, Victor ?, demanda Ali.
- Pouah ! 10 mètres plus loin, ils vendent chais pas quoi qui pue le vomi !
Les cinq voyageurs se dirigèrent vers une étale placée à une intersection. Imposante par sa taille, elle était remplie de ce qui semblait être des fruits. En s’approchant, ils purent constater que Victor n’avait pas exagéré. Une véritable odeur de degeulis submergea leurs narines. Mathilde s’arrêta net et mit les mains sur son nez. Arthur regarda autour de lui et fut étonné de voir que personne, à part les membres du club, ne semblait gêné par la puanteur. Patrick entama une discussion avec un des marchands malais, tandis que les autres s’activaient afin de servir leurs nombreux clients. Lorsqu’il revint vers le groupe resté en retrait, il expliqua :
- Ce que vous voyez là – et qui sent si bon – c’est des durians. Un fruit qu’on ne trouve qu’en Asie du sud-est. Il paraît que c’est délicieux !
Les autres le regardèrent, les yeux ronds d’incrédulité.
- Le vendeur m’a dit, continua le coach, qu’ici, le durian équivaut - en termes de réputation culinaire - à la truffe ou au caviar chez nous ; même si ce n’est pas aussi rare et cher. Pour apprécier sa chair, il faut faire abstraction de « l’arôme » et là, c’est un petit Jésus en culotte courte. L’expression n’est pas de lui mais vous voyez ce que je veux dire... Etonnant, hein ? Il m’a gentiment offert d’en goûter, en précisant que ses durians venaient tout droit de Thaïlande et que c’était les meilleurs dans tout Singapour. C’est pour ça que tout le monde se précipite chez lui, comme vous pouvez en juger par vous-mêmes…
- Et t’en as goûté ? demanda Mathilde
- Euh… Une autre fois peut-être, sourit Patrick. Allez, on continue ?

Apres s’être éloignés du marchand de « délices » de l’Asie du sud-est, ils trouvèrent le fameux restaurant dont leur avait parlé le réceptionniste de l’hôtel. Il s’agissait d’une autre fameuse shop house, ouverte sur la rue. De grandes tables occupaient la façade. A l’intérieur se trouvait la cuisine ou s’affairaient un vieux couple et deux adultes dans la force de l’âge, tous Chinois. Patrick et ses élèves s’installèrent, pas très rassurés malgré l’agréable fumet qui emplissait l’air. Un serveur leur tendit un menu avant de débarrasser une table à côté. Devinant qu’ils étaient touristes et voyant leur embarras, un client de la shop house s’approcha et leur proposa de les aider. Ils en furent ravis. Grâce à cette âme charitable, il commandèrent une grande variété de plats qu’ils partagèrent au fur et à mesure de leur apparition : poulet au gingembre, riz de Hainan, bœuf sauté aux champignons, crabe sri lankais au poivre noir, baby kai lan à la sauce d’huître et côtes de porc au poivre et sel. Le tout était arrosé d’un excellent thé rouge. Pendant le repas, ils s’étaient amusés à juger qui maniait le mieux les baguettes. Ils étaient assez fiers de leur prestation menée sous le regard amusé de la clientèle locale et des serveurs.

Pendant que Patrick réclama l’addition, Mathilde se leva pour demander où se trouvaient les toilettes. Le serveur lui expliqua qu’il n’y en avait pas dans le restaurant mais qu’elle pouvait utiliser celles du centre commercial, situé sur l’autre trottoir. Elle s’excusa auprès de ses compagnons et traversa prudemment la rue. Elle entra dans le « mall » et apprécia la fraîcheur apportée par l’air conditionné. Elle vit le panneau indiquant la direction des « ladies » et s’y rendit. Avant d’ouvrir la porte, elle entendit des coups sourds, accompagnés de gémissements. Intriguée, elle pénétra. Ce qu’elle aperçut la sidéra.Un homme s’acharnait sur une fille, asiatique, en la rouant de coups de pied. Torse nu, les muscles de son dos, fins et fermes, se contractaient à chaque coup qu’il portait sur la créature à terre, en position du fœtus, essayant vainement de se protéger. Sentant une derrière lui, il se retourna promptement. Mathilde tressaillit en voyant l’agresseur : jeune, de taille moyenne, le regard noir rempli de haine, les lèvres menaçantes, le visage anguleux et osseux, le crâne rasé qui exposait une large cicatrice partant du front pour finir vers l’oreille droite. Son corps, sombre, était couvert de sueur. Il était taillé en V, faisant apparaître des abdominaux et des pectoraux saillants. Pendant que sa victime continuait de gémir de douleur, il s’adressa à l’intruse :
- Qu’est-ce que tu fous ici, salope ? Tu veux la remplacer ?
Mathilde resta interdite.
- Casse-toi, sale chienne ! Ou je t’envoie au turbin à sa place !, continua-t-il avant de l’insulter en malais.
La Française se ressaisit.
- Pourquoi tu t’attaques à elle comme ça, espèce de lâche ? répliqua-t-elle en montrant l’Asiatique, mal en point.
Le malais, sans crier gare, se propulsa vers Mathilde qui eut le réflexe d’ouvrir la porte derrière elle. Alors qu’elle sortait précipitamment en refermant, un choc fit trembler les murs. Prise de panique, elle courut dans le centre commercial, à la recherche d’un policier ou une vigie. Elle remarqua un garde vers l’entrée du « mall ». Celui-ci, reconnaissable à sa chemise blanche estampillée du logo de la compagnie de sécurité, la regarda, inquiet, se précipiter vers lui. Elle s’adressa au vieil indien, ayant visiblement dépassé l’âge de la retraite. De façon décousue, Mathilde lui expliqua ce qu’elle avait vu et vécu dans les toilettes pour dames et lui demanda d’intervenir. Le pauvre homme - qui, malgré sa fonction, semblait n’avoir jamais été confronté à ce type de situation - parut dépassé par les évènements et feignit de ne pas comprendre. Mathilde, qui ne pouvait contenir ses larmes de rage et de peur, décida de laisser tomber et se précipita dehors. L’indien la suivit du regard, éberlué et sûrement soulagé.

Apres avoir traversé la rue sans prêter attention au trafic, elle fonça vers ses amis.
- Mathilde !, fit Patrick en se levant d’un bond. Qu’est-ce qui se passe ?
Arthur réagit tout de suite et entoura instinctivement sa petite amie, comme pour la protéger. En quelques mots, elle expliqua les raisons de son état au groupe.
- Bon ! Ali, tu essayes de trouver un policier et tu restes avec Victor. Nous trois, nous allons voir ce qui se trame là-bas.
Ali demanda à un des clients, qui observait l’agitation des Français, comment il pouvait contacter la police. Le Chinois prit son portable et composa le 999 avant de le lui passer. Au bout de deux sonneries, le service d’urgence décrocha. Brièvement, Ali expliqua la raison de son appel après avoir décliné son identité. A la demande de son interlocuteur, il donna le nom et l’adresse du restaurant. Le fonctionnaire de police le remercia et lui assura qu’une équipe d’intervention arriverait dans les cinq minutes.

Le vieux vigile indien eut à peine le temps de reconnaître la jolie adolescente qui l’avait interpellé peu de temps auparavant. Elle courait, accompagnée de deux autres personnes. Il se décida à les suivre. Patrick se rua dans les toilettes, suivi d’Arthur et de Mathilde. L’Asiatique gisait par terre, à demi consciente. L’Indien apparut sur le seuil et, voyant la scène, se mit à pousser des cris en se tenant la tête. Il repartit aussitôt. Patrick s’agenouilla et se pencha vers la blessée :
- Mademoiselle ! Où avez-vous mal ?
Elle poussa un gémissement pour toute réponse.
- Elle a l’air d’être salement amochée, constata l’entraîneur, tout haut. J’espère que la police va se pointer dare-dare.
A peine eut-il fini sa phrase, 3 policiers en uniforme apparurent, accompagnés du brouhaha des conversations transmises par leurs radios. Ali et Victor suivaient. L’un des fonctionnaires appela tout de suite une ambulance tandis que ses collègues se penchèrent vers la fille. Mathilde regardait avec horreur son visage à la fois tuméfié par les coups et barbouillé par un maquillage trop lourd qui avait cédé aux larmes et à la douleur. D’autres officiers, arrivés en renfort, balisaient les lieux tout en repoussant la foule de curieux.

Apres que deux brancardiers eurent emmené la victime, le responsable de la patrouille expliqua à Patrick qu’ils devaient attendre l’arrivée d’un inspecteur qui les interrogerait en tant que témoins. En patientant, Patrick, avec l’aide d’Arthur et d’Ali, faisait son possible pour calmer Mathilde et Victor, choqués.
Lun 16 Nov 2009, 07:28 par Arthis sur Mille choses

Instinct

Rentrer dans le monde du silence,
Se croire seul,
Penser s’y habituer,
Voire y prendre son parti.
Et entendre audelà du silence,
Et voir audelà de l’obscurité,
Et sentir autrement

Ta .
Dim 15 Nov 2009, 19:55 par Asma sur L'amour en vrac

C’était le printemps

Je t’ai aperçu un beau jour de printemps
Déjà mon cœur te devins dépendant
C’était sans doute le jour le plus important
Quand le temps c’est arrêté pendant un instant
Ton visage parfait te donnait l’allure d’un enfant
Le regardait n’était plus une envie mais une obsession
Après, ma vie s’est transformée en un feuilleton
Toujours la même image, toujours la même passion
Quand tu parle, moi je crie pour que tu m’entend
Quand tu marche, moi je cour interminablement
Rien que pour sentir ton odeur de femme charmant
Je serais ton esclave enchaîné dans ton rêve insolant
Avec ton regarde aussi vaste que l’océan
Ainsi que ton sourire broder comme un feston
Tu ma fais renaître de ce corps de charbon
Et avec tes flammes tu la brûlé tel un volcan
Le vent d’été souffle et me prive de la belle saison
Qu jadis te revoir était ma seule raison
Aujourd’hui ta me manque terriblement
Et le charme de ton visage rayonnant
Sache que mon cœur t’appartient éternellement
Toi qui l’as libéré de tout ces sentiments
Jeu 12 Nov 2009, 09:45 par Radski sur Parler d'amour

Nouvelle (1er essai...)

Bonjour à tous et à toutes, voici le premier récit que je poste, je ne sais pas s’il a sa place ici mais pour ceux qui prendront le temps de le lire, j’espère avoir quelques commentaires positifs ou négatifs avant de mettre éventuellement la suite.
Merci d’avance et bonne lecture

Le pêché original: vendredi 6 novembre 2009

Le vieux port de Dunkerque ressemblait toujours à une zone sinistrée quand arrivait le mois de novembre.
Quand la brume le recouvrant le rendait si triste et déprimant.
Il n’y avait qu’en été qu’on pouvait en se forçant un peu, imaginer un beau paysage estival, quand les cafés sortaient leurs tables en terrasses et les ménagères leurs trois géraniums sur les balcons.
Non, Dunkerque n’avait rien de la Côte d’Azur… même sa mer n’était plus bleue.
S’il y avait des touristes, ils venaient en automne pour les fêtes traditionnelles… et encore.
Maxence était né là, dans cette petite bourgade à côté de la ville. Malo les bains. Malo pour ceux qui y vivent. Sans doute le quartier de Dunkerque le plus…, le moins… bref. Malo les Bains.
Tous les matins, il enfourchait son vélo pour aller étudier au lycée, le samedi, il rangeait les rayons liquides du supermarché près de chez lui et trois fois par semaine, il allait s’entraîner au foot dans le club du village.

Si vous demandiez à un habitant du village comment il qualifierait Maxence Galbert, un seul adjectif lui viendrait à l’esprit : seul.
Maxence n’avait ni frère ni sœurs, discutait et déconnait avec les autres à l’école sans vraiment s’en faire des amis et on ne l’avait vu qu’une ou deux fois en compagnie d’une demoiselle.
Pourtant, tout en lui imposait sa de sorte qu’il ne passait jamais inaperçu.
Une carrure de sportif, une voix rauque modelée par la cigarette, et de beaux yeux bleus. Si profonds. Et pourtant tellement vides.
Tout le monde au village de Malo, vous dirait que Maxence était un garçon simple et sans histoire, et même que ses parents avaient de quoi être fiers, que c’était sûr, il deviendrait quelqu’un ce petit gars.
Le petit gars aimait étudier, il aimait le vélo et le football et s’accommodait de sa vie.
Comment dit on déjà dans les histoires ? Vous savez… une fois que l’auteur a situé le cadre, présenté son premier personnage, l’intrigue arrive. Comment fait-on la transition ? « Jusqu’au jour ou »…, mais était ce bien un jour précis ? « Quand tout à coup » non. Il faut se souvenir du contexte. Rien n’a de sens sans lui. Bon aller, transitionnons, va pour le « Et un jour ».

Un jour son entraineur lui téléphona.
-Je suis désolé Maxence, je ne peux pas te laisser en équipe deux si tu n’es même pas présent aux matchs de la saison.
-Mais coach, je viens tous les lundis et mercredis…
-Je sais que tu suis les entraînements, mais je sais aussi que tu ne peux pas laisser tomber ton job au magasin… qu’est ce que tu veux que je te dise, Max ça me fait chier moi aussi… mais l’équipe 3 est bonne cette année…, et comme ça tu pourras au moins jouer les dimanches…
Maxence raccrocha sans insister.
Il entendait en bas sa mère pleurer, sans doute à cause de son abruti de père, il y avait cette interro à préparer pour le lendemain et il venait d’être rétrograder au foot.
C’était une mauvaise journée.


Très souvent les joueurs qui avaient été admis en équipe 2 avaient une véritable chance de jouer en équipe 1 un jour dans leur vie.
C’était ce à quoi pensait Maxence en contemplant depuis les gradins l’équipe 3 s’entraîner sur la pelouse.
Les joueurs de l’équipe 3 étaient soit trop nuls et stagnaient à ce niveau, soit plutôt doués mais n’en avait strictement rien à foutre.
Emmanuel faisait parti de cette dernière catégorie.
Trop occupé qu’il était par le conservatoire de musique et ses cours, il aimait venir jouer pour se détendre et avouons le, parce qu’il ne vous le dira pas, pour se muscler un peu.
Il descendait les marches des tribunes, en retard comme à son habitude pour l’entraînement quand Maxence se leva pour rentrer et sans vraiment regarder ou il allait, manqua de le bousculer au passage.
-Désolé, bougonna t’il en continuant son chemin.
Mais l’autre répondit dans un petit rire moqueur :
-Faut ouvrir les yeux !
Alors il les leva, se retourna pour regarder le type et le détailla un instant.
Il n’était pas bien grand, pas bien costaud non plus.
Ses cheveux noirs étaient en bataille et supportaient un énorme casque de mp3.
Il portait un long manteau fourré noir au-dessus d’un jogging bleu marine et un sac en bandoulière vert au lieu du grand sac de sport traditionnel.
Voilà, c’est comme ça qu’il le vit.
La première fois.
-Tu veux t’inscrire dans l’équipe ? demanda l’inconnu.
Maxence pensa que ce petit merdeux se la jouait un peu trop, mais ce n’était pas dans ses habitudes, - du moins il essayait – de s’énerver contre quelqu’un.
Il chercha alors simplement à le remettre à sa place
-Ouais, lança t’il, j’étais en équipe 2 avant.
Mais voilà que l’autre prit un air compatissant.
-Recalé ?
-Non… j’étais pas libre pour les matchs c’est tout… je dois voir Monsieur… Shesko.
-Ouais, c’est not’ coach, il est là en bas.
Emmanuel regarda sa montre, il était plus en retard qu’il ne le croyait.
-L’entraînement se termine dans 20 min, t’ as qu’à l’attendre.
-Non, j’allais rentrer et puis ça presse pas… merci.
-… Salut.
Quand Maxence fut de retour chez lui, il s’allongea en essayant de penser à autre chose qu’à l’interro qu’il avait raté le matin, autre chose qu’au visage de sa mère qui n’avait même pas oser le regarder quand il était entré et autre chose qu’à l’équipe de foot dans lequel il était obligé de jouer…
-Recalé ?
Ouais c’est ça ouais…
Ses journées se ressemblaient toutes et celles ou il ne passait rien étaient toujours meilleures que les autres.
Parce qu’il était très rare que quelque chose de bien ne lui arrive.
Il chercha à occuper son esprit et repensa à ce type au walkman qu’il avait croisé, il ne se souvenait pas de l’avoir déjà vu au lycée ni même de le connaître d’ailleurs
De toute façon, il ne connaissait pas grand monde.

Dans le même village, approximativement au même moment, le garçon au walkman était lui aussi allongé sur son lit et regardait la rediffusion du film M. Le Maudit.
Comme il le connaissait par cœur, son esprit se perdit à repenser à ce type croisé dans les gradins.
S’il jouait en équipe 2 alors c’était normal qu’il ne lui disait rien.
Il avait l’air spécial, pas très causant en tout cas.
Un gars de la campagne avait-il pensé, comme il en croisait tous les jours depuis qu’il habitait ce coin perdu.
Il s’était penché jusque sous son lit ou s’amoncelait une pile de paperasse et y avait extirpé le carnet de l’équipe de Dunkerque.
De petites photos en noir et blanc présentaient aux supporters les joueurs de la saison et il trouva effectivement la photo du jeune homme dans les pages de l’équipe 2.
Il s’appelait Maxence Galbert, et ils avaient le même âge.












Le bruit d’une basket qui donne des coups sur le carrelage d’un lycée résonne jusqu’au fond du couloir.
Si Maxence était pourtant de nature assez patiente d’habitude, il s’énervait un peu que son professeur de français le fasse poireauter ainsi depuis plus d’une demi-heure devant la salle des profs.
Quand enfin celui ci en sortit, transpirant et exténué, Maxence se recomposa un visage de circonstance.
-Ah! Monsieur Galbert, excusez-moi de vous avoir fait attendre… les réunions de rentrée sont toujours longues…
-Aucun problème
Le prof agita sa mallette pour en sortir une feuille aussi soigneusement pliée que lorsque Maxence le lui avait remise.
-Alors j’ai lu votre lettre de motivation pour intégrer l’école en tant qu’intervenant stagiaire pour le mois de juin et si vous voulez, je peux la transmettre moi-même à la directrice…
-Ce serait super.
-Elle est très bien seulement, vous devriez peut-être insister sur le fait que vous souhaiter présenter l’IUFM après votre diplôme, comme ça…
-Oui, d’accord…
-Je dois vous prévenir que compte tenu de votre âge vous aurez sûrement en charge les petites sections… en tout cas pour cette année.
Maxence sourit même si d’avoir en charge des touts petits ne l’enchantait guère.
-Aucun problème.
Maxence n’avait jamais de problème.
-Bien monsieur Galbert, je … oh là là déjà 18h30, le vendredi c’est la folie pour les métros, je dois vous laisser…
Maxence ouvrit des yeux ronds :
-On est vendredi ?
-Jusqu’à demain oui
-Oh… mes horaires ont changé, je… je suis en retard pour l’entraînement …
Maxence s’élança dans les escaliers, il entendait encore la voix de son professeur résonner dans les étages :
-En tout cas continuer comme ça monsieur Galbert, vous faites du bon travail…


Si Maxence était arrivé essoufflé dans les vestiaires du stade et se dépêchait de se changer pour rejoindre les autres sur le terrain, le joueur qui venait d’entrer en laissant tomber son sac dans un casier n’avait pas l’air aussi pressé.
Maxence reconnu le gars au walkman… à son casque de walkman.
-Tiens salut, fit ce dernier, le reconnaissant à son tour.
-Salut…
Les deux jeunes hommes se fixaient, un peu gêné que l’autre ne dise rien dans ce moment de contemplation muette et ridicule.
Emmanuel coupa court rapidement au silence en posant la question à laquelle il connaissait déjà la réponse.
-C’est comment ton nom déjà ?
-Maxence.
-Ravi de te connaître Maxence, moi c’est Emmanuel, mais on m’appelle Manu.
-… moi… on m’appelle Max.
C’était vrai, peu de gens l’appelaient mais quand ils l’appelaient, ils l’appelaient Max.
Emmanuel sourit en retroussant son sweat-shirt :
-Et ben, on est en retard Max.

Une fois l’entraînement terminé et une fois que Maxence avait largement prouvé ses compétences à sa nouvelle équipe, les joueurs retournèrent au vestiaire.
Maxence y trouva une ambiance bon enfant, bien différente de la fierté et du sérieux de l’équipe 2.
-Dis donc le nouveau, je sais pas si t’as ta place dans c’t’équipe… t’es balaise !
En règle générale, Maxence parlait peu, répondant au minimum pour la politesse mais ne se laissait pas faire… loin de là.
Il dévisagea le garçon qui se tenait tout nu devant lui.
Plutôt petit par rapport à lui mais assez grassouillet, il se rendit compte que ce petit caïd ne cherchait pas à le provoquer mais plutôt à l’accueillir de façon maladroite.
Comme tout un chacun dans le vestiaire le scrutait en s’habillant, il ne voulut pas non plus se faire remarquer.
En regardant autour de lui, il vit Emmanuel sortir son visage de dessous de son pull.
Comme les autres il le regardait, comme les autres il attendait une réponse.
Ah, oui une réponse…
- Ouais, je joue depuis longtemps, j’étais en équipe 2 mais je suis redescendu.
- Et bien bienvenue en tout cas… tu verras, on est peut-être pas des flèches mais nos troisièmes mi-temps, au moins elles valent le coup.
Fou rire de l’assistance, Maxence se surprit à sourire.
Il se retourna et entreprit de se rhabiller tandis qu’Emmanuel de l’autre coté, continuait de le regarder.

Un quart d’heure plus tard, alors que tous étaient déjà repartis, Emmanuel était toujours assis sur un banc du stade en face de l’entrée.
Il avait vu Maxence entré dans le bureau du coach probablement pour signer sa nouvelle licence.
Et il n’était pas rentré chez lui tout de suite.
Pourquoi il l’attendait là dans le froid, il ne le savait pas
Il l’avait observé tout au long de l’entraînement, son jeu était parfait, cette rapidité et cette concentration sur le ballon l’avait impressionné.
Mais ce qui l’avait le plus troublé était probablement lorsqu’il avait enlevé son maillot dans les vestiaires, là au milieu de tous les autres.
Des joueurs à poils, il en avait déjà vu à la pelle… mais jamais il n’avait eu cette sensation là.
Au point de ne plus pouvoir décrocher son regard de ce mec.
Il avait secoué la tête pour recouvrer ses esprits et était sortit en trombe.
Pourquoi il l’attendait… non vraiment il ne le savait pas.
Est-ce qu’il l’attendait en fait ?
Etant donné qu’il scrutait la porte du bâtiment… il se pourrait que oui.
Il sentit son cœur bondir quand celle ci s’ouvrit laissant échapper un halo de lumière que le grand corps de Maxence recouvrait d’une zone d’ombre.
Il le sentit tressauter dans sa poitrine quand celui ci se mit à avancer dans sa direction.
Emmanuel cracha par terre comme pour se vider de tout ce qui se passait en lui et quand Maxence fut à 2 mètres de lui, il engagea le premier la conversation pour se donner une contenance.
-Je croyais que tu ne t’étais pas fait recaler…
Maxence fut surpris une seconde puis finit par sourire… il ne pensait pas qu’il s’en souviendrait.
-C’est pas le cas, mais je pensais qu’il valait mieux leur faire croire…, je voulais pas être mal vu…
Emmanuel ria
-T’inquiètes, je suis une vraie tombe… et puis c’est un petit mensonge.
Le silence s’installait, mais aucun ne se décidait à partir.
-Qu’est ce que tu fais encore là, t’attends ta copine ?
-Ouais… mentit Emmanuel, mais je crois qu’elle m’a posé un lapin.
-Dommage pour toi. répondit Maxence.
-Tu rentres à pieds ?
-Ouais, mon vélo est à plat.
-Je te ramène si tu veux, je suis en voiture.
-… Ok.
Ven 06 Nov 2009, 15:32 par marina sur Histoires d'amour

L'amour, cette drogue ?!

Bonjour Loyd,

Ce qui me gène avec ce type de propos c’est notamment l’interprétation qui est faite de la souffrance. Selon moi, elle ne provient pas d’une addiction à l’autre mais d’une situation de déséquilibre. L’un aime et donne, l’autre a donné et d’un coup sans transition s’est détourné de l’autre. S’il n’y avait pas d’amour, de sentiment, la belle affaire pour celui qui est éconduit, on oublie la personne qui nous procurait des sensations avec des substituts ou un autre humain. Non, je pense que la cause de la souffrance n’est pas dans une quelconque addiction mais du fait d’une unilatéralité dans les attentes, les désirs et leur réalisation et du fait d’une frustration. L’un souhaite seul la de l’autre : au contraire l’autre s’est éloigné. L’un se donne et l’autre se refuse. L’amour est fondé sur l’échange il est évident qu’une telle situation de déséquilibre crée la souffrance. Attention à ces théories qui présentent l’amour humain comme un amour inférieur à celui qui unie l’humain à une quelconque divinité... C’est facile, là on est à fond dans le virtuel, le fantasme, la sublimation du désir, mais pour l’amour incarné, à deux, la Vie, on repassera... C’est un peu présenter les plaisirs solitaires comme la quintessence de l’amour. Mouais. Je ne partage pas du tout du tout ce point de vue. Et le trouve même dangeureux...
Lun 12 Oct 2009, 17:59 par dolce vita sur La vie à deux

Sondage : que veut dire "aimer"

Tu aimes lorsque tu sens ton coeur battre plus fort en voyant l’autre
Lorsque tu as envie
Lorsque tu as besoin de sa
Que tu sens que désormais ta vie ne peut plus se conjuguer seule
Tu aimes lorsque tu te réveilles en pleine nuit avec le manque de l’autre
Tu aimes lorsque ton coeur est plein de son image
Lorsque tu te surprends grisé comme un adolescent lorsque l’autre répond à cet amour
Tu aimes lorsque tout soudain se pare de saveurs nouvelles
Lorsque l’objet de ta flamme répond à ce que tu ressents et que tu donnes à tes gestes d’amour une signification nouvelle, une dimension jusque là esquissée.
Tu aimes lorsque tu trouves en l’autre celui, celle que confusément tu attendais et tu sais que ta vie ne sera plus jamais pareille...
Tu aimes lorsque tu ne l’idolâtres pas lorsque conscient de ce qui le la constitue tu continues de dire "oui"...
Dim 04 Oct 2009, 02:54 par dolce vita sur L'amour en vrac

L'air du temps...

Qu’y a-t-il de meilleur, lorsque l’air commence à fraîchir que les bras d’un homme pour s’y blottir ? Quoi de plus doux que la voix suave et grave d’un amant lorsque la vie vous force au combat. Le repos de la guerrière. Entendre dans cette voix proche la tendresse sans fard. Savoir qu’avec lui, il n’y a pas besoin de se battre, que l’on peut se départir de son armure. Que l’on peut reprendre souffle et vie. Se présenter à lui sans arme, dans sa fragilité de femme. Respirer son parfum qui rassure. Ses petits mots à lui dont il vous enveloppe comme d’une lé de mohair. Sa force douce et protectrice. Savourer sa au détour d’un chemin, à l’angle d’une rue, dans la vibration des ondes, au coeur de la nuit. Présent et libre. Comme moi. "Je suis là", me dit-il. Le savoir et s’en souvenir. L’appeler en sâchant que le plaisir sera partagé... Et plonger dans l’infini de ses regards, répondre à leur invitation, à leur jeu amoureux, gourmand aussi... Et oublier ce qui fait mal. Une trêve.
Mer 23 Sep 2009, 18:35 par dolce vita sur L'amour en vrac

Un amour à jamais…

Intermédiaire d’un amour impossible mais d’un amour fort, intense, sincère et magnifique…
je t’ai jamais vu
je t’ai jamais entendu ta voix
j’ai jamais lu un seul mot écrite par toi
quand même tu m’as trouvée
dans d’autre monde
depuis 07.06.2009
mon amour, mon ange mon âme sœur
mon âme jumelle
je sens ta
je sens ton esprit
jour par jour
nuit par nuit
ça monte monte
je t’aime
tu garde de moi
je garde de toi
de notre amour à jamais
tu me manque
parfois c’est la sentier de la peine
parfois c’est lumière et bonheur
sur notre l’autoroute de l’amour
je t’aime
mon cœur crie de toi
me coupe en deux
mais comme nous sommes réunis
mon ange mon âme
la monde devient un paradis
je t’aime
Jeu 27 Août 2009, 19:31 par Live sur Histoires d'amour
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Ecrire sur présence Vous, vous deux., Le seul péché, c'est de ne pas se risquer à vivre son désir, Le cockpit d'un airbus..., Elle… et le taxi, L'amour en vrac, l'amour en miettes, Là où le silence est assourdissant., Liberté infinie de l'amour, Pas de retour. chapitre 5 (première partie), Instinct, C’était le printemps, Nouvelle (1er essai...), L'amour, cette drogue ?!, Sondage : que veut dire "aimer", L'air du temps..., Un amour à jamais…,
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