Un site d'écriture sur l'amour: séduction, tendresse, et façon de le dire, la délicatesse de l'expression mêlée à la violence des pulsions - Ecrire sur presente - Page 2 sur 5
Amour une drogue ou amour passionnel ?!
Bonjour ou bonsoir Loyd,
Si tu le permets je vais répondre paragraphe par paragraphe...
"Je présente ce passage qui exprime toute la dureté que peut être un amour passionnel qui se dérobe à vous, vous plongeant le plus grand chaos et comparant cette situation à juste à titre à celle d’un junkie en manque de sa came ! "
Bon, pour toi, l’amour passionnel c’est ça ? Soit. Pour moi cette définition c’est celle de l’amour fusionnel ; ce type d’amour qui fait qu’on a vis-à-vis de l’autre une relation de dépendance au même titre que le junky si tu veux ou que l’enfant vis-à-vis du parent. Il conviendrait de savoir ce que tu mets exactement comme signification derrière ce concept.
"Tu me dis que la souffrance c’est
- une situation de déséquilibre
- une uni latéralité dans les attentes
- une frustration
Ce sont là tout des symptômes d’un manque donc en adéquation avec la comparaison de la drogue. Mais plus important, c’est le côté chute désespérante de l’être meurtri dans un tourbillon négatif empirant sa propre situation malgré lui. "
Bon. Une relation humaine, amicale ou amoureuse se fait dans l’échange et l’équilibre. Si l’un tend vers l’autre mais que l’autre ne tend pas vers l’un et bien, fatalement, le premier se casse la figure... Il se retrouve à tendre vers... du vide. C’est sûr que c’est frustrant. Après, si l’individu a des attentes vis-à-vis de l’autre malgré tout il va forcément y avoir souffrance. Si il a besoin de l’autre comme tu le dis contre toute logique, envers et contre tout on tombe dans le fantasme et le fantasme nuisible : puisque jamais la réalité ne lui permettra de réaliser ce fantasme. La névrose n’est pas loin... Si tu as le désir de l’autre c’est autre chose et si ce désir est réciproque alors l’amour est vécu avec plus ou moins d’intensité en fonction du sentiment mais cela génére du bien-être. La souffrance n’est pas - attention - l’apanage de l’amour c’est celle de l’unilatéralité dans les attentes ou dans le sentiment.
"Tu n’apprécies pas ce texte où ton interprétation personnelle n’y voit pas la force et la décadence que j’y perçois. Pas de problème, chacun ses goûts! "
Je vois bien la décadence et c’est bien pour cela que je n’apprécie pas... L’amour peut aussi élever... J’aime davantage...
"Pour le danger, là je ne vois pas du tout... "
"Par contre, tu parles de "Attention à ces théories qui présentent l’amour humain comme un amour inférieur à celui qui unie l’humain à une quelconque divinité... C’est facile, là on est à fond dans le virtuel, le fantasme, la sublimation du désir, mais pour l’amour incarné, à deux, la Vie, on repassera... "...
J’avoue que j’ai pas suivi et serait intéressé par quelques explications sur ces idées... "
Ce type de texte me fait penser à toute la littérature émanant d’un courant de pensée catholique. Où l’on montre l’amour humain comme une relation de dépendance et non comme quelque chose qui peut faire du bien un sentiment qui au contraire libère... Et oui !! Voilà pourquoi j’ai écrit que je trouve cela dangereux pour faire bref...
Bonne soirée, journée.
Dolce
Si tu le permets je vais répondre paragraphe par paragraphe...
"Je présente ce passage qui exprime toute la dureté que peut être un amour passionnel qui se dérobe à vous, vous plongeant le plus grand chaos et comparant cette situation à juste à titre à celle d’un junkie en manque de sa came ! "
Bon, pour toi, l’amour passionnel c’est ça ? Soit. Pour moi cette définition c’est celle de l’amour fusionnel ; ce type d’amour qui fait qu’on a vis-à-vis de l’autre une relation de dépendance au même titre que le junky si tu veux ou que l’enfant vis-à-vis du parent. Il conviendrait de savoir ce que tu mets exactement comme signification derrière ce concept.
"Tu me dis que la souffrance c’est
- une situation de déséquilibre
- une uni latéralité dans les attentes
- une frustration
Ce sont là tout des symptômes d’un manque donc en adéquation avec la comparaison de la drogue. Mais plus important, c’est le côté chute désespérante de l’être meurtri dans un tourbillon négatif empirant sa propre situation malgré lui. "
Bon. Une relation humaine, amicale ou amoureuse se fait dans l’échange et l’équilibre. Si l’un tend vers l’autre mais que l’autre ne tend pas vers l’un et bien, fatalement, le premier se casse la figure... Il se retrouve à tendre vers... du vide. C’est sûr que c’est frustrant. Après, si l’individu a des attentes vis-à-vis de l’autre malgré tout il va forcément y avoir souffrance. Si il a besoin de l’autre comme tu le dis contre toute logique, envers et contre tout on tombe dans le fantasme et le fantasme nuisible : puisque jamais la réalité ne lui permettra de réaliser ce fantasme. La névrose n’est pas loin... Si tu as le désir de l’autre c’est autre chose et si ce désir est réciproque alors l’amour est vécu avec plus ou moins d’intensité en fonction du sentiment mais cela génére du bien-être. La souffrance n’est pas - attention - l’apanage de l’amour c’est celle de l’unilatéralité dans les attentes ou dans le sentiment.
"Tu n’apprécies pas ce texte où ton interprétation personnelle n’y voit pas la force et la décadence que j’y perçois. Pas de problème, chacun ses goûts! "
Je vois bien la décadence et c’est bien pour cela que je n’apprécie pas... L’amour peut aussi élever... J’aime davantage...
"Pour le danger, là je ne vois pas du tout... "
"Par contre, tu parles de "Attention à ces théories qui présentent l’amour humain comme un amour inférieur à celui qui unie l’humain à une quelconque divinité... C’est facile, là on est à fond dans le virtuel, le fantasme, la sublimation du désir, mais pour l’amour incarné, à deux, la Vie, on repassera... "...
J’avoue que j’ai pas suivi et serait intéressé par quelques explications sur ces idées... "
Ce type de texte me fait penser à toute la littérature émanant d’un courant de pensée catholique. Où l’on montre l’amour humain comme une relation de dépendance et non comme quelque chose qui peut faire du bien un sentiment qui au contraire libère... Et oui !! Voilà pourquoi j’ai écrit que je trouve cela dangereux pour faire bref...
Bonne soirée, journée.
Dolce
Sam 17 Oct 2009, 16:36 par
dolce vita sur La vie à deux
Oui une drogue... dure et douce à la fois!
Bonsoir Dolce Vita,
Imagine un peu ma surprise de voir ta réponse sur ce texte?
Je présente ce passage qui exprime toute la dureté que peut être un amour passionnel qui se dérobe à vous, vous plongeant le plus grand chaos et comparant cette situation à juste à titre à celle d’un junkie en manque de sa came!
Tu me dis que la souffrance c’est
- une situation de déséquilibre
- une uni latéralité dans les attentes
- une frustration
Ce sont là tout des symptômes d’un manque donc en adéquation avec la comparaison de la drogue. Mais plus important, c’est le côté chute désespérante de l’être meurtri dans un tourbillon négatif empirant sa propre situation malgré lui.
Tu n’apprécies pas ce texte où ton interprétation personnelle n’y voit pas la force et la décadence que j’y perçois. Pas de problème, chacun ses goûts!
Pour le danger, là je ne vois pas du tout...
Par contre, tu parles de "Attention à ces théories qui présentent l’amour humain comme un amour inférieur à celui qui unie l’humain à une quelconque divinité... C’est facile, là on est à fond dans le virtuel, le fantasme, la sublimation du désir, mais pour l’amour incarné, à deux, la Vie, on repassera... "...
J’avoue que j’ai pas suivi et serait intéressé par quelques explications sur ces idées...
Imagine un peu ma surprise de voir ta réponse sur ce texte?
Je présente ce passage qui exprime toute la dureté que peut être un amour passionnel qui se dérobe à vous, vous plongeant le plus grand chaos et comparant cette situation à juste à titre à celle d’un junkie en manque de sa came!
Tu me dis que la souffrance c’est
- une situation de déséquilibre
- une uni latéralité dans les attentes
- une frustration
Ce sont là tout des symptômes d’un manque donc en adéquation avec la comparaison de la drogue. Mais plus important, c’est le côté chute désespérante de l’être meurtri dans un tourbillon négatif empirant sa propre situation malgré lui.
Tu n’apprécies pas ce texte où ton interprétation personnelle n’y voit pas la force et la décadence que j’y perçois. Pas de problème, chacun ses goûts!
Pour le danger, là je ne vois pas du tout...
Par contre, tu parles de "Attention à ces théories qui présentent l’amour humain comme un amour inférieur à celui qui unie l’humain à une quelconque divinité... C’est facile, là on est à fond dans le virtuel, le fantasme, la sublimation du désir, mais pour l’amour incarné, à deux, la Vie, on repassera... "...
J’avoue que j’ai pas suivi et serait intéressé par quelques explications sur ces idées...
Jeu 15 Oct 2009, 22:42 par
Loyd sur La vie à deux
La rupture de deux amants déchirés.
Elle a quitté son marin lui ayant dit "au revoir" au bout du chemin qu’elle poursuivait.
Elle s’est séparée de lui, tombant peu à peu dans l’oubli jusqu’à la fin de sa vie.
Lui ne cessait de songer à elle, cette belle hirondelle qu’il trouvait si charnelle, lui qui hallucinait à son charme sensuel qui s’était envolé avec elle, partie loin dans sa citadelle enfermée dont elle seule possédait les clefs, où elle resterait à jamais close, emmurée dans un monde éternel qui jamais ne se brisera sous le joug sempiternel de leur amour qui devint si cruel qui ne put survivre à tant de déchirements qui rongèrent incessamment leur coeur aimant rêvant au règne de l’innocence berçant les sentiments de ces deux amants dont fut éteinte l’étincelle de la flamme de leur amour.
S’effaçant dans leur esprit, les braises brulèrent leur regard devenu aveugle quand les éclairs lumineux de la foudre prirent feu enfouissant leur passion dans le cratère du vide qui comblait désormais leur coeur, qui les éloignait des deux côtés de la rive que nul ne pouvait rapprocher.
Pleurant la perte de son adorée. Gémissant. Criant. Se déchirant sans que le temps passant elle ne revienne, se libérant de son ermitage du haut de sa tour que nul n’apercevait, il se transforma en lambeaux, ne voyant que dans le vagabondage le remède à ces tortures qui le dévoraient de jour en jour. Les vagues marines voguant lentement avivaient en son âme l’apaisement dont il avait besoin. Il s’embarqua donc sur un navire où il découvrit les mystères de la mer profonde.
En secret, dans l’imaginaire de ce matelot, ces deux êtres séparés s’aimaient dans son imaginaire. Il n’avait pu l’annihiler de son esprit.
Pour elle, il regardait l’horizon. A elle seule, il racontait ses aventures. Devant lui, elle était présente. Il voyait son essence flotter devant ses yeux il l’a sentait. Il l’a ressentait. A ses côtés, elle était toujours.
Pendant ce temps, la dame se morfondait dans sa forteresse pensant au passé heureux que lui avait offert son damoiseau...
A suivre.
Ven 19 Juin 2009, 11:38 par
Nyssia sur Histoires d'amour
Une année déjà que tu es parti !
Ce soir, encore, j’hésite ! J’hésite à t’appeller, t’envoyer à nouveau un mail auquel tu ne répondras pas et pourtant, j’espère...
Parfois, je me surprends moi-même : je t’aime et je te hais à la fois !
Tu n’as jamais pris l’initiative de me reconquérir, tu attends encore et encore !
Et moi, n’écoutant que mon coeur, je revenais à toi.
Mais, cette fois, c’est décidé ; je ne reviens plus, j’attends, je fais comme toi !
C’est si difficile, je ne peux cacher ma souffrance, le manque de toi. Tout au fond de moi, j’espère, j’espère encore et encore que les Dieux voudront m’entendre et te ramener vers moi.
L’ année dernière, je me souviens de t’avoir proposé de venir passer Noël avec moi. En guise de réponse, je n’ai eu qu’un "non".
Aujourd’hui, c’est Noël, ma pensée va toujours vers toi, mais cette fois, je n’ai pas eu de nouvelles de toi. Une année bientôt. Je ne t’oublie pas : suis- je maudite ?!
Je veux bien tourner la page comme l’on me dit, mais ton image est si présente que je n’ose pas. Non, la vraie raison c’est que je ne veux pas tourner cette page, je suis heureuse que tu soies dans mes pensées, de t’aimer et si cela venait à disparaître je m’en irais avec toi.
Aujourd’hui encore, je pense à ceux qui fêtent Noël dans la joie, le bonheur ; je les envie...
Car, pour nous, les autres, c’est dans les larmes et la tristesse.
Le seul cadeau que je voudrais c’est toi mais je sais que je ne l’aurais jamais, alors je me console dans ces mots que je t’écris.
Joyeux noël, mon amour!
Parfois, je me surprends moi-même : je t’aime et je te hais à la fois !
Tu n’as jamais pris l’initiative de me reconquérir, tu attends encore et encore !
Et moi, n’écoutant que mon coeur, je revenais à toi.
Mais, cette fois, c’est décidé ; je ne reviens plus, j’attends, je fais comme toi !
C’est si difficile, je ne peux cacher ma souffrance, le manque de toi. Tout au fond de moi, j’espère, j’espère encore et encore que les Dieux voudront m’entendre et te ramener vers moi.
L’ année dernière, je me souviens de t’avoir proposé de venir passer Noël avec moi. En guise de réponse, je n’ai eu qu’un "non".
Aujourd’hui, c’est Noël, ma pensée va toujours vers toi, mais cette fois, je n’ai pas eu de nouvelles de toi. Une année bientôt. Je ne t’oublie pas : suis- je maudite ?!
Je veux bien tourner la page comme l’on me dit, mais ton image est si présente que je n’ose pas. Non, la vraie raison c’est que je ne veux pas tourner cette page, je suis heureuse que tu soies dans mes pensées, de t’aimer et si cela venait à disparaître je m’en irais avec toi.
Aujourd’hui encore, je pense à ceux qui fêtent Noël dans la joie, le bonheur ; je les envie...
Car, pour nous, les autres, c’est dans les larmes et la tristesse.
Le seul cadeau que je voudrais c’est toi mais je sais que je ne l’aurais jamais, alors je me console dans ces mots que je t’écris.
Joyeux noël, mon amour!
Jeu 25 Déc 2008, 00:53 par
coeur perdu sur Parler d'amour
On veut du sérieux
Des petits moment fugaces
D’amour un peu salace
De sexe pur, de sexe dur
De sexe pur et dur
Juste le plaisir
Pas la routine
Juste des soupirs
Pas devoir mentir
Seulement être coquine
Aimer ses yeux de biche
Le reste, on s’en fiche
On dit qu’on veut du sérieux
Mais quand une belle paire d’yeux
Se présente à nous, on craque
Adieu les rêves de baraque!
On donne son corps
Et un ptit bout d’âme
Que voulez-vous encore
Nous sommes de faibles femmes...
D’amour un peu salace
De sexe pur, de sexe dur
De sexe pur et dur
Juste le plaisir
Pas la routine
Juste des soupirs
Pas devoir mentir
Seulement être coquine
Aimer ses yeux de biche
Le reste, on s’en fiche
On dit qu’on veut du sérieux
Mais quand une belle paire d’yeux
Se présente à nous, on craque
Adieu les rêves de baraque!
On donne son corps
Et un ptit bout d’âme
Que voulez-vous encore
Nous sommes de faibles femmes...

Jeu 11 Sep 2008, 13:28 par
AFDM sur Les liaisons sulfureuses
Changement de cap.
Sur la route de mon cœur
Je me suis perdue… quelle erreur
J’ai avoué que je l’aimais
Il n’a pas compris mes souhaits
Il a eu peur et s’est sauvé vite fait
Il a eu raison tout nous séparait
Là je reste seule avec mes regrets
Et reprend le chemin de mon cœur
Pour m’accueillir avec douceur
M’offrir la compassion
Et enterrer cette nouvelle illusion
La route est devant moi
Je vais rebondir une nouvelle fois
Mon cœur ouvert à l’amour
Merci à toi, pour ces heures
Où je garde encore présente ta sensualité
Tes baisers brulant sur mes lèvres
Que mes larmes puissent éteindre ce feu.
Que je puisse avancer sereine
Laissant derrière moi peine et regrets.
Tu m’as appris la patience et le détachement
Et surtout vivre le moment présent
Là j’ai foiré, j’ai voulu contrôler
Tant pis j’ai compris
Ma place j’irai la chercher ailleurs
Merci cher toi pour ce que tu m’as donné
Le reste j’irai le chercher…….
Je me suis perdue… quelle erreur
J’ai avoué que je l’aimais
Il n’a pas compris mes souhaits
Il a eu peur et s’est sauvé vite fait
Il a eu raison tout nous séparait
Là je reste seule avec mes regrets
Et reprend le chemin de mon cœur
Pour m’accueillir avec douceur
M’offrir la compassion
Et enterrer cette nouvelle illusion
La route est devant moi
Je vais rebondir une nouvelle fois
Mon cœur ouvert à l’amour
Merci à toi, pour ces heures
Où je garde encore présente ta sensualité
Tes baisers brulant sur mes lèvres
Que mes larmes puissent éteindre ce feu.
Que je puisse avancer sereine
Laissant derrière moi peine et regrets.
Tu m’as appris la patience et le détachement
Et surtout vivre le moment présent
Là j’ai foiré, j’ai voulu contrôler
Tant pis j’ai compris
Ma place j’irai la chercher ailleurs
Merci cher toi pour ce que tu m’as donné
Le reste j’irai le chercher…….

Mar 15 Juil 2008, 09:58 par
Hécate sur Parler d'amour
Un monde
« Ma bien aimée, je ne cesse de penser a toi, et Dieu sait qu’un homme amoureux peut écrire les plus beaux vers sur la créature qu’il aime.
Je cherche encore ton odeur sur ma peau, je me perds dans mes rêves pour retrouver la douceur de tes lèvres, je m’enfonce dans les enfers pour apercevoir ton regard. Mais je ne trouve rien, je cherche en vain et vain chaque jour, mais je ne trouve plus ton visage. Mon cœur cesse alors de battre quand je ne sens plus ta peau en contact avec la mienne, il me suffit juste d’une réanimation, il me suffit juste de te revoir, de revoir une parcelle de ta peau, de tes cheveux pour qu’il rebatte encore plus fort.
Mon amour, mon cœur se nourrit de cet amour, il a besoin de tes yeux, de ta main, de ton cou, il a besoin de ton nez, de ta jambe et de tes doigts, pour faire fonctionner mon corps afin que je ne tombe pas dans l’éternelle folie. Mon amour pour toi est le carburant et mon cœur est ce moteur qui peut tomber en panne à tout moment. Il ne me suffit que de 3 mots pour qu’il devienne une fusée. Pour qu’il grimpe au sommet des étoiles les plus lointaines, s’en aille dans l’espace a la conquête du satellite rechercher par toutes les femmes, et qu’il te la ramène rien que pour toi cette lune tant désirée.
Ma chère, mon cœur me souffle à l’oreille que tu n’as guère besoin de cette lune, que tu brilles plus sur Terre que n’importent quels astres dans les cieux. Mon cœur susurre qu’il n’a plus besoin du soleil comme lumière, tu réussi a l’illuminer, a l’éclairer chaque secondes, chaque minutes et chaque heures, le jour et la nuit n’existe plus quand tu es la.
Mon souffle, mon éternel désire, mon chant d’espoir, ma passion ininterrompue, mon trésor, ma seule raison de guerre, tu es plus pour moi que tous les êtres existants dans la galaxie. Et je compte les jours où l’on serra enfin réuni, toi et moi a jamais.
Tu as déposé sur mon cœur, une fleur qui ne cesse d’éclore, qui pousse, et devient belle, qui ne fane pas. Tu as déposé sur mon cœur une flamme grandissante, qui ne brûleras pas mon cœur peut importe le destin, qui ne s’éteint pas a l’eau et renaît sans cesse de cette étincelle que tu sais rallumer.
Tu as emporté mon cœur dans ton univers, un endroit ou les oiseaux n’ont plus besoin de chanter, ou la paix n’a pas besoin d’exister, ou la colère peut être présente, tu as emporté mon cœur et tu l’as déposé sur le tien pour que je l’écoute aussi battre. Et même quand mon corps ne serra plus pourvu d’aucune vie, même quand mon esprit l’aura déserté, mon cœur continuera de battre pour toi.
Ma tendre, le sourd bruit du battement de mon cœur provoque dans mon corps des frissonnements terribles qui font bouger ma raison et mon esprit. Mon corps se lasse de ce manque, mon cœur loin, près de toi ne lui donne plus l’énergie nécessaire a son bon fonctionnement, mon corps est lui fatigué de t’attendre, et d’attendre que nos deux cœurs réunis reviennent a lui. Ma chère, quand je m’en irai de ce monde, je déposerais mon âme et ma raison dans un endroit inconnue de mon corps pour que l’on se retrouve enfin.
Mon ange, bientôt je viens te rejoindre au paradis, bientôt mon cœur s’arrêtera sur Terre, mais continueras à battre dans le monde dans lequel tu m’attends maintenant. Le seul monde qui le fait encore vibrer, qui fait secouer mes sentiments et bousculer mes émotions, un monde si vieux, et si nouveau a la fois car il est toujours autant à la mode, un monde ou le temps n’existe plus , le monde de l’amour…
Tu as capturé mon cœur et il est maintenant présent en toi, a toi et pour toi, près du tien à jamais, il mourra la bas… »
Je cherche encore ton odeur sur ma peau, je me perds dans mes rêves pour retrouver la douceur de tes lèvres, je m’enfonce dans les enfers pour apercevoir ton regard. Mais je ne trouve rien, je cherche en vain et vain chaque jour, mais je ne trouve plus ton visage. Mon cœur cesse alors de battre quand je ne sens plus ta peau en contact avec la mienne, il me suffit juste d’une réanimation, il me suffit juste de te revoir, de revoir une parcelle de ta peau, de tes cheveux pour qu’il rebatte encore plus fort.
Mon amour, mon cœur se nourrit de cet amour, il a besoin de tes yeux, de ta main, de ton cou, il a besoin de ton nez, de ta jambe et de tes doigts, pour faire fonctionner mon corps afin que je ne tombe pas dans l’éternelle folie. Mon amour pour toi est le carburant et mon cœur est ce moteur qui peut tomber en panne à tout moment. Il ne me suffit que de 3 mots pour qu’il devienne une fusée. Pour qu’il grimpe au sommet des étoiles les plus lointaines, s’en aille dans l’espace a la conquête du satellite rechercher par toutes les femmes, et qu’il te la ramène rien que pour toi cette lune tant désirée.
Ma chère, mon cœur me souffle à l’oreille que tu n’as guère besoin de cette lune, que tu brilles plus sur Terre que n’importent quels astres dans les cieux. Mon cœur susurre qu’il n’a plus besoin du soleil comme lumière, tu réussi a l’illuminer, a l’éclairer chaque secondes, chaque minutes et chaque heures, le jour et la nuit n’existe plus quand tu es la.
Mon souffle, mon éternel désire, mon chant d’espoir, ma passion ininterrompue, mon trésor, ma seule raison de guerre, tu es plus pour moi que tous les êtres existants dans la galaxie. Et je compte les jours où l’on serra enfin réuni, toi et moi a jamais.
Tu as déposé sur mon cœur, une fleur qui ne cesse d’éclore, qui pousse, et devient belle, qui ne fane pas. Tu as déposé sur mon cœur une flamme grandissante, qui ne brûleras pas mon cœur peut importe le destin, qui ne s’éteint pas a l’eau et renaît sans cesse de cette étincelle que tu sais rallumer.
Tu as emporté mon cœur dans ton univers, un endroit ou les oiseaux n’ont plus besoin de chanter, ou la paix n’a pas besoin d’exister, ou la colère peut être présente, tu as emporté mon cœur et tu l’as déposé sur le tien pour que je l’écoute aussi battre. Et même quand mon corps ne serra plus pourvu d’aucune vie, même quand mon esprit l’aura déserté, mon cœur continuera de battre pour toi.
Ma tendre, le sourd bruit du battement de mon cœur provoque dans mon corps des frissonnements terribles qui font bouger ma raison et mon esprit. Mon corps se lasse de ce manque, mon cœur loin, près de toi ne lui donne plus l’énergie nécessaire a son bon fonctionnement, mon corps est lui fatigué de t’attendre, et d’attendre que nos deux cœurs réunis reviennent a lui. Ma chère, quand je m’en irai de ce monde, je déposerais mon âme et ma raison dans un endroit inconnue de mon corps pour que l’on se retrouve enfin.
Mon ange, bientôt je viens te rejoindre au paradis, bientôt mon cœur s’arrêtera sur Terre, mais continueras à battre dans le monde dans lequel tu m’attends maintenant. Le seul monde qui le fait encore vibrer, qui fait secouer mes sentiments et bousculer mes émotions, un monde si vieux, et si nouveau a la fois car il est toujours autant à la mode, un monde ou le temps n’existe plus , le monde de l’amour…
Tu as capturé mon cœur et il est maintenant présent en toi, a toi et pour toi, près du tien à jamais, il mourra la bas… »
Dim 29 Juin 2008, 22:20 par
Arual sur La déclaration d'amour
Une édition
Chacun son édition. Moi, j’ai soif de lecture. Dans mon édition, l’Amérique n’est pas présente. Le plus grand chapitre se nomme Autriche. St Pétersbourg est aussi est très long passage.
Peut etre qu’un jour je pourrais lire, vraiment.
Peut etre qu’un jour je pourrais lire, vraiment.
Jeu 17 Avril 2008, 06:18 par
amesauvage sur Citations
Loin de moi toute idée de t'angoisser!
Sophy,
Ma chère Sophy la mort d’un amour ne donne – t – elle pas vie à un autre ?
Comme tu le voies, c’est par cette question que j’ai résumé ton point de vue. Soyons d’avis que seul la capacité à faire deuil d’un amour peut permettre à un autre de revivre.
C’est pour te dire que tu ressens aussi cruellement la rupture de ton ex qu’il t’es cependant plus dur voire inconcevable de s’abandonner à nouveau à la confiance d’une autre personne.
Sophy, à travers tes écrits on imagine très aisément que la brutalité, l’inattendu et le sentiment de trahison de cette rupture sont si forts et ont semé en toi la colère et peut être la haine. Cette colère parait si dense, si intense et si présente en toi qu’il t’es difficile d’oublier, de pardonner pour tourner la page.
Sophy même s’il te semble difficile de l’admettre, il faut que tu acceptes d’abroger cette peine, ce chagrin d’amour pour participer à la loterie du bonheur. Car en matières de sentiments et d’amour il n’y a pas de perdant ou de gagnant mais des hommes unis pour le mieux, … ainsi soit il.
J’aime à penser que l’amour reste le sentiment le plus enviable d’une existence, même s’il fait passer par tous les états d’âmes…
Je m’étonne pas parce que mes mots à ton noble égard te surprennent : je t’avoue qu’ils sont très sincères, très honnêtes et tous aussi innocents qu’involontaires. Mais ce qui m’as surpris c’est ce doute de ce que tu ne pourrais pas être la meilleure chose qui me soit arrivée tout simplement parce que nous ne nous connaissons pas, je ne sais rien de toi et toi rien de moi. Il est vrai dit-on que « l’on aime que ce que l’on voit ». Mais il y a aussi d’autres choses que nous ne connaissons et que nous n’avons jamais vues qui captivent pleinement tout notre être malgré nous. Tel est mon cas Sophy. C’est évident que nous ne nous connaissons pas, est - ce une raison de ne pas t’aimer d’un vrai amour avec tout son sens ? N’oublie pas je te cite « qu’il faut juste sentir comme une évidence que c’est la bonne relation » Pour moi la connaissons fondée sur l’âme est au dessus d’une simple connaissance ‘‘savoir des choses sur l’autre et les partager…’’. Les deux doivent aller de paire !
Je me suis fait peut être mal compris dans ma précédente note. Il n’est pas question que je te panse tes blessures. Je prétendais qu’on pouvait s’entraider, apprendre à regarder dans un même direction, de se ficeler un projet réfléchi et nourrit de vie. Au fait c’est une invite à mieux nous connaître.
Je te remercie de bien vouloir me prêter une oreille attentive et de bien vouloir m’aider à y voir clair. S’il m’est possible de me contrôler je ne t’aurais pas angoissé. Je pense humblement tout en te citant « une des clefs pour trouver la bonne personne est de ne pas la cherchée mais laisser faire le temps et le hasard des rencontres ».
Le temps peut panser la douleur mais il ne l’effacera jamais. Même si le souvenir de le douleur n’est pas la douleur il en demeure comme une tâche avec ses effets sur la mémoire et dans le comportement pour éternellement.
Pour finir je te dis merci pour le courage dont tu ne cesses de me donner, car j’en ai besoin pour te conquérir. A Bientôt
STEPHANE
Ma chère Sophy la mort d’un amour ne donne – t – elle pas vie à un autre ?
Comme tu le voies, c’est par cette question que j’ai résumé ton point de vue. Soyons d’avis que seul la capacité à faire deuil d’un amour peut permettre à un autre de revivre.
C’est pour te dire que tu ressens aussi cruellement la rupture de ton ex qu’il t’es cependant plus dur voire inconcevable de s’abandonner à nouveau à la confiance d’une autre personne.
Sophy, à travers tes écrits on imagine très aisément que la brutalité, l’inattendu et le sentiment de trahison de cette rupture sont si forts et ont semé en toi la colère et peut être la haine. Cette colère parait si dense, si intense et si présente en toi qu’il t’es difficile d’oublier, de pardonner pour tourner la page.
Sophy même s’il te semble difficile de l’admettre, il faut que tu acceptes d’abroger cette peine, ce chagrin d’amour pour participer à la loterie du bonheur. Car en matières de sentiments et d’amour il n’y a pas de perdant ou de gagnant mais des hommes unis pour le mieux, … ainsi soit il.
J’aime à penser que l’amour reste le sentiment le plus enviable d’une existence, même s’il fait passer par tous les états d’âmes…
Je m’étonne pas parce que mes mots à ton noble égard te surprennent : je t’avoue qu’ils sont très sincères, très honnêtes et tous aussi innocents qu’involontaires. Mais ce qui m’as surpris c’est ce doute de ce que tu ne pourrais pas être la meilleure chose qui me soit arrivée tout simplement parce que nous ne nous connaissons pas, je ne sais rien de toi et toi rien de moi. Il est vrai dit-on que « l’on aime que ce que l’on voit ». Mais il y a aussi d’autres choses que nous ne connaissons et que nous n’avons jamais vues qui captivent pleinement tout notre être malgré nous. Tel est mon cas Sophy. C’est évident que nous ne nous connaissons pas, est - ce une raison de ne pas t’aimer d’un vrai amour avec tout son sens ? N’oublie pas je te cite « qu’il faut juste sentir comme une évidence que c’est la bonne relation » Pour moi la connaissons fondée sur l’âme est au dessus d’une simple connaissance ‘‘savoir des choses sur l’autre et les partager…’’. Les deux doivent aller de paire !
Je me suis fait peut être mal compris dans ma précédente note. Il n’est pas question que je te panse tes blessures. Je prétendais qu’on pouvait s’entraider, apprendre à regarder dans un même direction, de se ficeler un projet réfléchi et nourrit de vie. Au fait c’est une invite à mieux nous connaître.
Je te remercie de bien vouloir me prêter une oreille attentive et de bien vouloir m’aider à y voir clair. S’il m’est possible de me contrôler je ne t’aurais pas angoissé. Je pense humblement tout en te citant « une des clefs pour trouver la bonne personne est de ne pas la cherchée mais laisser faire le temps et le hasard des rencontres ».
Le temps peut panser la douleur mais il ne l’effacera jamais. Même si le souvenir de le douleur n’est pas la douleur il en demeure comme une tâche avec ses effets sur la mémoire et dans le comportement pour éternellement.
Pour finir je te dis merci pour le courage dont tu ne cesses de me donner, car j’en ai besoin pour te conquérir. A Bientôt
STEPHANE
Jeu 29 Nov 2007, 18:21 par
STEPHANE sur Histoires d'amour
Réflexion nocturne
Réflexion nocturne (écrit dans la nuit du 01/11 au 02/11)
Un vert profond, mystique, séculaire, reposant au fond d’une fraîche coupe translucide surmontant un pied. Voir le précieux liquide, déformé par quelques effet optiques du verre finement ouvragé, se brouiller peu à peu au contact de l’eau glaciale. Observer longuement les volutes fugitive formé par la réunion du péché et de la vertu. Détourner parfois le regard pour se laisser aspirer par la lueur de la bougie. Vainement tenter d’analyser les subtil mouvements de la flamme dansant avec son propre souffle. Constater comme sa propre vie peu en faire vaciller une autre et bientôt l’éteindre par un brusque sursaut. Sentir l’ivresse monter en soi, laisser peu à peu sa tète se balancer au rythme de la troublante flammèche et savourer la caresse de ses cheveux sur ses joues. S’arrêter un instant, se poser des questions sans importance à l’échelle de l’univers ou même de l’humanité, mais tellement pleine de sens et d’une écrasante nécessité pour soi même. Croire au destin? A une naissance sous une étoile malheureuse, amener à n’avoir que la tendresse amoureuse pour préoccupation principale et en être constamment privé par sa propre faute? Au karma peut-être? A une série d’atroce crime à expier dans une vie de souffrance sans fond? S’en tenir au rationnel alors? Penser que seule ses actions présente et son être intrinsèque sont les coupables? Peut importe au final, trouver l’assassin à-t-il jamais rendu les victimes à leur famille? Retracer les faits, méthodiquement, un à un dans son esprit. Faire défiler une vie de mensonge, de regret, d’erreur volontaire et de masochisme intellectuel. Saisir un instant le visage de l’unique, de la lumière divine, se remémorer son départ, établir son échec. Graver à présent un portrait nouveau, célébrer l’espoir naissant et admirer le naufrage.
Aller se coucher, prier pour des rêves et des lendemains plus doux. Avoir un éclair de lucidité avant un autre de griserie, espérer simplement être encore en vie demain matin… Peut-être pas…
Un vert profond, mystique, séculaire, reposant au fond d’une fraîche coupe translucide surmontant un pied. Voir le précieux liquide, déformé par quelques effet optiques du verre finement ouvragé, se brouiller peu à peu au contact de l’eau glaciale. Observer longuement les volutes fugitive formé par la réunion du péché et de la vertu. Détourner parfois le regard pour se laisser aspirer par la lueur de la bougie. Vainement tenter d’analyser les subtil mouvements de la flamme dansant avec son propre souffle. Constater comme sa propre vie peu en faire vaciller une autre et bientôt l’éteindre par un brusque sursaut. Sentir l’ivresse monter en soi, laisser peu à peu sa tète se balancer au rythme de la troublante flammèche et savourer la caresse de ses cheveux sur ses joues. S’arrêter un instant, se poser des questions sans importance à l’échelle de l’univers ou même de l’humanité, mais tellement pleine de sens et d’une écrasante nécessité pour soi même. Croire au destin? A une naissance sous une étoile malheureuse, amener à n’avoir que la tendresse amoureuse pour préoccupation principale et en être constamment privé par sa propre faute? Au karma peut-être? A une série d’atroce crime à expier dans une vie de souffrance sans fond? S’en tenir au rationnel alors? Penser que seule ses actions présente et son être intrinsèque sont les coupables? Peut importe au final, trouver l’assassin à-t-il jamais rendu les victimes à leur famille? Retracer les faits, méthodiquement, un à un dans son esprit. Faire défiler une vie de mensonge, de regret, d’erreur volontaire et de masochisme intellectuel. Saisir un instant le visage de l’unique, de la lumière divine, se remémorer son départ, établir son échec. Graver à présent un portrait nouveau, célébrer l’espoir naissant et admirer le naufrage.
Aller se coucher, prier pour des rêves et des lendemains plus doux. Avoir un éclair de lucidité avant un autre de griserie, espérer simplement être encore en vie demain matin… Peut-être pas…
Lun 26 Nov 2007, 20:58 par
Maneki Neko sur L'amour en vrac
Pigeon voyageur
11h17.
Pour la quatorzième fois ce matin je composai le numéro de chez moi.
Pour la quatorzième fois aujourd’hui, une voix préenregistrée me répondit « Il n’y a plus d’abonné au numéro demandé »
Putain mais qu’est-ce qu’elle foutait cette conne ! Pourquoi est-ce que mon téléphone ne répondait pas, pourquoi cette idiote n’était pas chez nous à cirer les parquets comme tous les mardis depuis presque dix-huit ans maintenant ? Pourquoi elle ne décrochait pas ?
Je consultai la liste de mes clients.
11h30 – 145 rue Foch, appartement 2 – Madame Ribley – digicode : 14A5B
Je sortis de ma voiture, ajustai ma cravate, défroissai le bas de mon veston et remis en place la mèche qui me tombait sur le front.
Elle va me le payer cette conne. Elle a intérêt à avoir une bonne explication sinon je lui fais manger sa cire d’abeille moi.
L’immeuble de la rue Foch puait le pigeon à plein nez, de ceux qui vous font votre part de commission pour l’année entière en une seule vente. Des appartements à vieux cons friqués qui sont prêts à se vendre leurs dents en or pour offrir un coussin pur peau de tigre du Bengale à leur Yorkshire qui dilapidera l’héritage en boîte de caviar russe au grand dam des héritiers légaux qui se mangeront des petits pois en conserve en maudissant leur salope de mère. Celle de l’appartement 2 ne dérogeait pas à la règle, en un peu moins vieille malgré tout. A peine m’étais-je présenté, que son sourire décoré d’une rouge à lèvre naviguant entre l’orange et le rose bonbon me promettait déjà un bon de commande en trois exemplaires parfaitement rempli et son numéro de carte bleue.
L’immonde bestiole ne la lâchait pas d’une semelle d’escarpin. Ces aboiements stridents m’avaient répondu dès mon coup de sonnette. Sa découverte avait été au-delà de tous mes espoirs. Un ruban bleu en soie lui faisait une fontaine au dessus de la tête. Sa gueule aussi enfarinée que celle de sa maîtresse sortait d’un toilettage tout frais, et c’est tout juste s’il ne m’avait pas arraché la moitié de la main quand j’avais voulu le caresser en m’extasiant sur ce magniiiiiiiiiiiiifique bébé ! Mon pied dans ton fion ! C’est tout ce que tu mériterais mocheté ! Même un coup de bite pour l’hygiène je n’aurais pas pu ! Pourtant j’en avais testé du molosse. Des grosses chiennes poilues, la langue pendante, aussi haletantes que leur maîtresse friquée. Faut pas avoir peur de se salir les mains et la bite quand on veut être le vendeur du mois et gratifié d’une augmentation substantielle.
La vieille et son maquillage de carnaval me firent entrer dans le salon. A peine assis sur le canapé, son horreur me sauta dessus et me flaira les roustons.
« Ho ho, petite coquine, dis donc, dis-je de mon sourire Clark Gable en caressant la bête dans le cou, tu es vraiment une très jolie fifille toi. Ta maîtresse a bien de la chance d’avoir un compagnon aussi parfait que toi. »
Ca y était, la culotte mouillait. La vieille était ferrée, je pouvais lui sortir tout l’attirail, elle signait les yeux fermés. La collection printemps-été, les chaussons en cuir faits dans les ateliers italiens (une pièce unique, un peu chère, c’est vrai, mais votre enfant ne mérite-t-elle pas ce qu’il y a de mieux pour protéger ses petites papattes ? Tenez, signez ici, là, et là aussi), le collier 18 carats, incrusté de petits diamants importés directement d’Anvers (nous avons notre vendeur attitré, il nous fait des prix exceptionnels parce que lui aussi à cet amour si souvent incompris par les gens qui n’ont pas d’animaux, mais chut, ne dites rien, c’est un petit secret entre nous chère madame). Elle pissait de joie, elle gloussait comme une vieille dinde qui croit que les décorations de Noël sont là pour faire joli alors que le fermier l’appelle avec un couteau planqué dans le dos. Elle me proposa un thé que j’acceptai volontiers, très chère madame, je suis certain que vous êtes la reine du thé.
Pendant qu’elle s’excitait sur son eau chaude en cuisine, je fis un tour d’horizon du salon. Des toiles de maître - des reproductions ? – des vases de porcelaine, des statuettes en bronze, un tapis d’orient accroché au mur – pour cacher un coffre ? – la photo du mari sans doute décédé.
Et cette chienne excitée qui ne me lâche pas les couilles. C’est terrible comme ces petites choses sont sensibles aux odeurs. C’est vrai que je n’avais pas eu le temps de prendre une douche avant de quitter la cliente précédente, mais quand même ! Je repensai à ma femme, à mon numéro inaccessible. J’étais parti de la maison dimanche soir, comme chaque semaine. Quand on est représentant de commerce, on passe plus de nuits à l’hôtel que dans sa propre chambre, c’est une vie de voyageur, mais j’aimais ça. Puis faut dire aussi qu’au bout de 18 ans de mariage, j’avais d’autres envies que de me coucher à côté des bourrelets de ma femme ou de me réveiller à l’aube avec les cris des mômes qui se disputent pour voir Bob l’éponge à la télé.
Madame Ribley revint dans le salon avec un plateau de thé et des biscuits. Elle en avait profité pour remettre une couche de rouge à lèvre. Elle espérait quoi ? Entourer ma bite d’un cercle orange-rose bonbon en me suçant ?
Elle s’assit à côté de moi dans le divan, me donna ma tasse et commença sa tirade. Je les connaissais par cœur ses mots. La solitude, son pauvre mari mort trop tôt, le bébé qui lui donne tout l’amour qu’elle ne peut plus avoir autrement. Je comprenais, je comprends madame, vous êtes si jeune encore pour être seule.
Les vieilles bourges coincées, tu parles. J’avais à peine eu le temps de finir ma phrase que déjà sa main était sur ma braguette. C’était ça aussi l’avantage des représentants de commerce. Tu n’avais plus besoin de payer. Avec l’expérience, quelques mots pleins de compassion étaient plus efficaces que des billets posés sur la table de chevet.
Trente minutes plus tard, je quittais le 145 de la rue Foch, un contrat d’un montant de 7500 euros en main, et un pourboire de 200 dans la poche. Je téléphonai au bureau. Magali valida le contrat et le numéro de carte bleue, tout était ok.
« Ta femme a laissé un message pour toi ce matin. Ce serait bien que tu rentres chez toi le plus rapidement possible… je crois qu’il y a un petit problème … »
La maison était vide. Il ne restait rien. Pas un meuble, pas un objet. Elle avait tout emporté la pute. Tout exceptés mes fringues et ma collection de médailles de pongiste. Une odeur bizarre me rappela certaines de mes clientes. Ca puait le chien. La pisse de chien plus exactement. Le dernier cabot qu’on avait eu, je l’avais dézingué au fond du jardin un week-end pendant qu’elle emmenait les gosses à la piscine et j’avais joué au maître éploré en collant des affichettes sur tous les platanes de la rue pendant une semaine. C’était mes fringues qui puaient. De larges auréoles séchées recouvraient la plupart de mes pantalons. La salope, elle avait fait pisser un chien dessus, j’y croyais à peine !
Sur le dessus de la pile de vêtements, je vis quelques papiers bleus. Des papiers bleus que je reconnus très vite. C’était des bons de commande, comme ceux que je laisse dans chaque appartement que je visite. Six. Un de ces arnaqueurs de voyageurs de commerce était venu six fois chez moi. Dans ma maison à moi, vendre des arnaques à ma femme à moi. « C’est dur vous savez, mon mari est absent toute la semaine, dix-huit ans de mariage, les enfants, tout ça tout ça. Mais oui, madame je vous comprends, et vous êtes si jeune encore … »
J’empochai les bons de commande avec mon numéro de carte bleue et la signature de ma femme en dessous et je repris la route. Je suis un voyageur.
Un pigeon voyageur.
Pour la quatorzième fois ce matin je composai le numéro de chez moi.
Pour la quatorzième fois aujourd’hui, une voix préenregistrée me répondit « Il n’y a plus d’abonné au numéro demandé »
Putain mais qu’est-ce qu’elle foutait cette conne ! Pourquoi est-ce que mon téléphone ne répondait pas, pourquoi cette idiote n’était pas chez nous à cirer les parquets comme tous les mardis depuis presque dix-huit ans maintenant ? Pourquoi elle ne décrochait pas ?
Je consultai la liste de mes clients.
11h30 – 145 rue Foch, appartement 2 – Madame Ribley – digicode : 14A5B
Je sortis de ma voiture, ajustai ma cravate, défroissai le bas de mon veston et remis en place la mèche qui me tombait sur le front.
Elle va me le payer cette conne. Elle a intérêt à avoir une bonne explication sinon je lui fais manger sa cire d’abeille moi.
L’immeuble de la rue Foch puait le pigeon à plein nez, de ceux qui vous font votre part de commission pour l’année entière en une seule vente. Des appartements à vieux cons friqués qui sont prêts à se vendre leurs dents en or pour offrir un coussin pur peau de tigre du Bengale à leur Yorkshire qui dilapidera l’héritage en boîte de caviar russe au grand dam des héritiers légaux qui se mangeront des petits pois en conserve en maudissant leur salope de mère. Celle de l’appartement 2 ne dérogeait pas à la règle, en un peu moins vieille malgré tout. A peine m’étais-je présenté, que son sourire décoré d’une rouge à lèvre naviguant entre l’orange et le rose bonbon me promettait déjà un bon de commande en trois exemplaires parfaitement rempli et son numéro de carte bleue.
L’immonde bestiole ne la lâchait pas d’une semelle d’escarpin. Ces aboiements stridents m’avaient répondu dès mon coup de sonnette. Sa découverte avait été au-delà de tous mes espoirs. Un ruban bleu en soie lui faisait une fontaine au dessus de la tête. Sa gueule aussi enfarinée que celle de sa maîtresse sortait d’un toilettage tout frais, et c’est tout juste s’il ne m’avait pas arraché la moitié de la main quand j’avais voulu le caresser en m’extasiant sur ce magniiiiiiiiiiiiifique bébé ! Mon pied dans ton fion ! C’est tout ce que tu mériterais mocheté ! Même un coup de bite pour l’hygiène je n’aurais pas pu ! Pourtant j’en avais testé du molosse. Des grosses chiennes poilues, la langue pendante, aussi haletantes que leur maîtresse friquée. Faut pas avoir peur de se salir les mains et la bite quand on veut être le vendeur du mois et gratifié d’une augmentation substantielle.
La vieille et son maquillage de carnaval me firent entrer dans le salon. A peine assis sur le canapé, son horreur me sauta dessus et me flaira les roustons.
« Ho ho, petite coquine, dis donc, dis-je de mon sourire Clark Gable en caressant la bête dans le cou, tu es vraiment une très jolie fifille toi. Ta maîtresse a bien de la chance d’avoir un compagnon aussi parfait que toi. »
Ca y était, la culotte mouillait. La vieille était ferrée, je pouvais lui sortir tout l’attirail, elle signait les yeux fermés. La collection printemps-été, les chaussons en cuir faits dans les ateliers italiens (une pièce unique, un peu chère, c’est vrai, mais votre enfant ne mérite-t-elle pas ce qu’il y a de mieux pour protéger ses petites papattes ? Tenez, signez ici, là, et là aussi), le collier 18 carats, incrusté de petits diamants importés directement d’Anvers (nous avons notre vendeur attitré, il nous fait des prix exceptionnels parce que lui aussi à cet amour si souvent incompris par les gens qui n’ont pas d’animaux, mais chut, ne dites rien, c’est un petit secret entre nous chère madame). Elle pissait de joie, elle gloussait comme une vieille dinde qui croit que les décorations de Noël sont là pour faire joli alors que le fermier l’appelle avec un couteau planqué dans le dos. Elle me proposa un thé que j’acceptai volontiers, très chère madame, je suis certain que vous êtes la reine du thé.
Pendant qu’elle s’excitait sur son eau chaude en cuisine, je fis un tour d’horizon du salon. Des toiles de maître - des reproductions ? – des vases de porcelaine, des statuettes en bronze, un tapis d’orient accroché au mur – pour cacher un coffre ? – la photo du mari sans doute décédé.
Et cette chienne excitée qui ne me lâche pas les couilles. C’est terrible comme ces petites choses sont sensibles aux odeurs. C’est vrai que je n’avais pas eu le temps de prendre une douche avant de quitter la cliente précédente, mais quand même ! Je repensai à ma femme, à mon numéro inaccessible. J’étais parti de la maison dimanche soir, comme chaque semaine. Quand on est représentant de commerce, on passe plus de nuits à l’hôtel que dans sa propre chambre, c’est une vie de voyageur, mais j’aimais ça. Puis faut dire aussi qu’au bout de 18 ans de mariage, j’avais d’autres envies que de me coucher à côté des bourrelets de ma femme ou de me réveiller à l’aube avec les cris des mômes qui se disputent pour voir Bob l’éponge à la télé.
Madame Ribley revint dans le salon avec un plateau de thé et des biscuits. Elle en avait profité pour remettre une couche de rouge à lèvre. Elle espérait quoi ? Entourer ma bite d’un cercle orange-rose bonbon en me suçant ?
Elle s’assit à côté de moi dans le divan, me donna ma tasse et commença sa tirade. Je les connaissais par cœur ses mots. La solitude, son pauvre mari mort trop tôt, le bébé qui lui donne tout l’amour qu’elle ne peut plus avoir autrement. Je comprenais, je comprends madame, vous êtes si jeune encore pour être seule.
Les vieilles bourges coincées, tu parles. J’avais à peine eu le temps de finir ma phrase que déjà sa main était sur ma braguette. C’était ça aussi l’avantage des représentants de commerce. Tu n’avais plus besoin de payer. Avec l’expérience, quelques mots pleins de compassion étaient plus efficaces que des billets posés sur la table de chevet.
Trente minutes plus tard, je quittais le 145 de la rue Foch, un contrat d’un montant de 7500 euros en main, et un pourboire de 200 dans la poche. Je téléphonai au bureau. Magali valida le contrat et le numéro de carte bleue, tout était ok.
« Ta femme a laissé un message pour toi ce matin. Ce serait bien que tu rentres chez toi le plus rapidement possible… je crois qu’il y a un petit problème … »
La maison était vide. Il ne restait rien. Pas un meuble, pas un objet. Elle avait tout emporté la pute. Tout exceptés mes fringues et ma collection de médailles de pongiste. Une odeur bizarre me rappela certaines de mes clientes. Ca puait le chien. La pisse de chien plus exactement. Le dernier cabot qu’on avait eu, je l’avais dézingué au fond du jardin un week-end pendant qu’elle emmenait les gosses à la piscine et j’avais joué au maître éploré en collant des affichettes sur tous les platanes de la rue pendant une semaine. C’était mes fringues qui puaient. De larges auréoles séchées recouvraient la plupart de mes pantalons. La salope, elle avait fait pisser un chien dessus, j’y croyais à peine !
Sur le dessus de la pile de vêtements, je vis quelques papiers bleus. Des papiers bleus que je reconnus très vite. C’était des bons de commande, comme ceux que je laisse dans chaque appartement que je visite. Six. Un de ces arnaqueurs de voyageurs de commerce était venu six fois chez moi. Dans ma maison à moi, vendre des arnaques à ma femme à moi. « C’est dur vous savez, mon mari est absent toute la semaine, dix-huit ans de mariage, les enfants, tout ça tout ça. Mais oui, madame je vous comprends, et vous êtes si jeune encore … »
J’empochai les bons de commande avec mon numéro de carte bleue et la signature de ma femme en dessous et je repris la route. Je suis un voyageur.
Un pigeon voyageur.
Dim 28 Oct 2007, 21:01 par
la marquise de sade sur La vie à deux
La croisière bleue...
suite...
Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présente. Par exemple, j’ai envie de te dire : « Ange plein de beauté…tu ne connais pas les rides – La peur de vieillir, et ce hideux tourment – De lire la secrète horreur du dévouement – Dans les yeux ou longtemps burent nos yeux avides ? »
Mais elle s’est encore récriée, les yeux à nouveau humides, alors je l’ai serrée plus fort et oubliant les regards des passants, j’ai couvert son visage de baisers…
Bibi, j’aurais tant voulu te garder ainsi, toute petite dans mes bras, surtout que tu as hoqueté :
- Je t’aime, je t’aime, comme je n’ai jamais aimé…dis-moi que je suis folle !
Il était temps de partir, main dans la main, vers la gare routière. Sur le parking d’attente, nous avons enlevé nos sacs à dos, et je l’ai à nouveau serrée dans mes bras, l’embrassant tendrement, affectueusement…Mais elle a voulu plus, nos bouches goulûment se sont unies : le monde autour de nous n’existait plus !
Ensuite, éperdue, elle m’a dit :
- Je t’en supplie, écris-moi…sur ce petit carton, je t’ai mis deux adresses : celle de la Fac, et celle de la maison…
- Et Ralph ?
- Rien n’a d’importance vis à vis de ces heures passées ensemble aujourd’hui…prolonges les, je t’en prie !
Elle en oubliait, ses : non ? Habituels…Elle avait l’air si malheureux que j’allais acquiescer, promettre…Heureusement, le car arrivait, on s’est dépêché d’en approcher.
Avant d’y monter, elle s’est retournée, prenant ma main elle l’a attirée sur son sein gauche, disant :
- Je t’Aime et tu resteras là, toute ma Vie !
Je n’ai pas eu le temps de lui dire :
-Bibi, je t’aime aussi, je peux te le dire ! C’est tellement plus qu’une simple coucherie, ce qui nous est arrivé aujourd’hui…
Et, je n’ai pas pu, non plus, boire ses larmes. Elle était déjà à l’intérieur...
Dans le couloir, elle s’est encore retournée, ne cachant pas ses larmes, et elle a fait avec la main le geste d’écrire…J’ai fait : « Oui » de la tête, mais le car démarrait, la secouait…
Avait-t-elle vu mon geste ? Je suis rentré le cœur et l’âme en deuils, pensant : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » Ce matin, je ne la connaissais pas, c’est fou tout çà ! Je rêve ? Je vais me réveiller…
*
Ce soir là, dans un brouillard d’idées emmêlées, j’ai à nouveau entendu parler de cars…mais aussi de Toulon, de sa rade, de son porte-avions ( le Charles de Gaulle ), etc…La télé était allumée, mais je ne voyais rien de précis, je n’entendais rien qui accroche mon entendement…Couché, je me suis vite endormi, et encore plus vite, réveillé…Une angoisse atroce, incontrôlable…des idées qui se bousculaient dans ma tête :
- J’aurais du accepter qu’elle m’écrive en Poste Restante, comme elle me l’avait proposé…Dés demain, je vais lui écrire…
J’ai continué longtemps à penser à ‘Elle’…à tout ce qui m’en séparait : Plus de quarante ans cette fois…Sa Vie dont elle était loin d’être à l’apogée, alors que j’étais en fin de périgée ! Peut-être, et çà valait mieux, m’oublierait-elle très vite, se demandant, elle aussi si elle n’avait pas rêvé tout çà ?
Le lendemain matin…
J’aurais cru être plus fatigué : Au contraire, j’étais nerveux, excité…Je suis sorti marcher, prenant mon périple habituel à l’envers. Après le Port de Bormes les Mimosas, j’ai continué, traversé la grande plage jusqu’aux rochers du Cap Bénat. J’ai chantonné Trénet :
« La mer qu’on voit danser – le long du golfe clair…a des reflets d’argent… »
Au sud est, il y avait l’Ile du Levant, plein sud, celle de Port Cros… mais cachée par le Cap Bénat, au sud-ouest, il y avait Porquerolles, c’est surtout là que se fixaient mes souvenirs…
A cette même heure, la veille, nous voguions, cap sur la première île, et le bateau n’avait pas encore piqué du nez avant de se cabrer, durant qu’elle filmait la côte…et moi, je repassais tout le film ! Je pourrais bien refaire cent croisières bleues sans rencontrer une autre ‘Bichette’ aussi charmante, ni encore moins jouer au chevalier servant ! Dans cette petite crique de l’Oustaou de Diou, quel petit Diou malin nous a accompagnés jusqu’au mont Salin ou, de Paul et Virginie, nous sommes devenus Tristan et Iseut ! Une Iseut attendue par son Roi Marc
( Ralph, en l’occurence ! ) C’est dans l’ordre des choses…
Il fallait que je la protège, fut-ce contre elle-même…J’ai rageusement déchiré le petit carton ou elle avait griffonné les deux adresses possibles ou lui écrire. J’ai éparpillé les morceaux en les lançant dans la mer, à mes pieds. Ils ont dansé un moment, surfant sur les vaguelettes qui s’écrasaient contre les rochers. Mon cœur était serré comme par un étau : Cette fois je l’avais tout à fait perdue…
Je suis revenu à grands pas, dans une fuite en avant, pensant et triturant de la poésie dans ma tête :
- A une certaine Barbara – Qu’il ne connaissait pas – Le Poète Jacques Prévert – A dit : « Que c’est con la guerre » – A Toi, ma Bibi Chérie – Je dis : Que c’est con la Vie !
J’ai ressassé tout ce qui était déjà…‘hier’ ! Grâce à Elle, je savais déjà que j’allais désormais, mieux m’accepter : Moins triste d’être maintenant le lièvre de la fable, enfermé dans la carapace de la tortue, et n’allant plus qu’au pas …
Le samedi et le dimanche, j’ai évoqué son voyage à Avignon et aux Baux de Provence, parce que je savais qu’elle penserait à moi, chaque fois qu’elle verrait un paysage et des lieux que je lui avais déjà décrits, comme à visiter…
Puis le lundi après midi, j’ai encore évoqué. L’avion de Swiss Air, en escale à Nice d’où elle devait décoller. A partir de ce moment, je me suis interdit d’ ‘imaginer’…
Je sais trop par expérience que la réalité est toujours la seule chose qu’on n’aurait su imaginer !
FIN
Jan
Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présente. Par exemple, j’ai envie de te dire : « Ange plein de beauté…tu ne connais pas les rides – La peur de vieillir, et ce hideux tourment – De lire la secrète horreur du dévouement – Dans les yeux ou longtemps burent nos yeux avides ? »
Mais elle s’est encore récriée, les yeux à nouveau humides, alors je l’ai serrée plus fort et oubliant les regards des passants, j’ai couvert son visage de baisers…
Bibi, j’aurais tant voulu te garder ainsi, toute petite dans mes bras, surtout que tu as hoqueté :
- Je t’aime, je t’aime, comme je n’ai jamais aimé…dis-moi que je suis folle !
Il était temps de partir, main dans la main, vers la gare routière. Sur le parking d’attente, nous avons enlevé nos sacs à dos, et je l’ai à nouveau serrée dans mes bras, l’embrassant tendrement, affectueusement…Mais elle a voulu plus, nos bouches goulûment se sont unies : le monde autour de nous n’existait plus !
Ensuite, éperdue, elle m’a dit :
- Je t’en supplie, écris-moi…sur ce petit carton, je t’ai mis deux adresses : celle de la Fac, et celle de la maison…
- Et Ralph ?
- Rien n’a d’importance vis à vis de ces heures passées ensemble aujourd’hui…prolonges les, je t’en prie !
Elle en oubliait, ses : non ? Habituels…Elle avait l’air si malheureux que j’allais acquiescer, promettre…Heureusement, le car arrivait, on s’est dépêché d’en approcher.
Avant d’y monter, elle s’est retournée, prenant ma main elle l’a attirée sur son sein gauche, disant :
- Je t’Aime et tu resteras là, toute ma Vie !
Je n’ai pas eu le temps de lui dire :
-Bibi, je t’aime aussi, je peux te le dire ! C’est tellement plus qu’une simple coucherie, ce qui nous est arrivé aujourd’hui…
Et, je n’ai pas pu, non plus, boire ses larmes. Elle était déjà à l’intérieur...
Dans le couloir, elle s’est encore retournée, ne cachant pas ses larmes, et elle a fait avec la main le geste d’écrire…J’ai fait : « Oui » de la tête, mais le car démarrait, la secouait…
Avait-t-elle vu mon geste ? Je suis rentré le cœur et l’âme en deuils, pensant : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » Ce matin, je ne la connaissais pas, c’est fou tout çà ! Je rêve ? Je vais me réveiller…
*
Ce soir là, dans un brouillard d’idées emmêlées, j’ai à nouveau entendu parler de cars…mais aussi de Toulon, de sa rade, de son porte-avions ( le Charles de Gaulle ), etc…La télé était allumée, mais je ne voyais rien de précis, je n’entendais rien qui accroche mon entendement…Couché, je me suis vite endormi, et encore plus vite, réveillé…Une angoisse atroce, incontrôlable…des idées qui se bousculaient dans ma tête :
- J’aurais du accepter qu’elle m’écrive en Poste Restante, comme elle me l’avait proposé…Dés demain, je vais lui écrire…
J’ai continué longtemps à penser à ‘Elle’…à tout ce qui m’en séparait : Plus de quarante ans cette fois…Sa Vie dont elle était loin d’être à l’apogée, alors que j’étais en fin de périgée ! Peut-être, et çà valait mieux, m’oublierait-elle très vite, se demandant, elle aussi si elle n’avait pas rêvé tout çà ?
Le lendemain matin…
J’aurais cru être plus fatigué : Au contraire, j’étais nerveux, excité…Je suis sorti marcher, prenant mon périple habituel à l’envers. Après le Port de Bormes les Mimosas, j’ai continué, traversé la grande plage jusqu’aux rochers du Cap Bénat. J’ai chantonné Trénet :
« La mer qu’on voit danser – le long du golfe clair…a des reflets d’argent… »
Au sud est, il y avait l’Ile du Levant, plein sud, celle de Port Cros… mais cachée par le Cap Bénat, au sud-ouest, il y avait Porquerolles, c’est surtout là que se fixaient mes souvenirs…
A cette même heure, la veille, nous voguions, cap sur la première île, et le bateau n’avait pas encore piqué du nez avant de se cabrer, durant qu’elle filmait la côte…et moi, je repassais tout le film ! Je pourrais bien refaire cent croisières bleues sans rencontrer une autre ‘Bichette’ aussi charmante, ni encore moins jouer au chevalier servant ! Dans cette petite crique de l’Oustaou de Diou, quel petit Diou malin nous a accompagnés jusqu’au mont Salin ou, de Paul et Virginie, nous sommes devenus Tristan et Iseut ! Une Iseut attendue par son Roi Marc
( Ralph, en l’occurence ! ) C’est dans l’ordre des choses…
Il fallait que je la protège, fut-ce contre elle-même…J’ai rageusement déchiré le petit carton ou elle avait griffonné les deux adresses possibles ou lui écrire. J’ai éparpillé les morceaux en les lançant dans la mer, à mes pieds. Ils ont dansé un moment, surfant sur les vaguelettes qui s’écrasaient contre les rochers. Mon cœur était serré comme par un étau : Cette fois je l’avais tout à fait perdue…
Je suis revenu à grands pas, dans une fuite en avant, pensant et triturant de la poésie dans ma tête :
- A une certaine Barbara – Qu’il ne connaissait pas – Le Poète Jacques Prévert – A dit : « Que c’est con la guerre » – A Toi, ma Bibi Chérie – Je dis : Que c’est con la Vie !
J’ai ressassé tout ce qui était déjà…‘hier’ ! Grâce à Elle, je savais déjà que j’allais désormais, mieux m’accepter : Moins triste d’être maintenant le lièvre de la fable, enfermé dans la carapace de la tortue, et n’allant plus qu’au pas …
Le samedi et le dimanche, j’ai évoqué son voyage à Avignon et aux Baux de Provence, parce que je savais qu’elle penserait à moi, chaque fois qu’elle verrait un paysage et des lieux que je lui avais déjà décrits, comme à visiter…
Puis le lundi après midi, j’ai encore évoqué. L’avion de Swiss Air, en escale à Nice d’où elle devait décoller. A partir de ce moment, je me suis interdit d’ ‘imaginer’…
Je sais trop par expérience que la réalité est toujours la seule chose qu’on n’aurait su imaginer !
FIN

Jan

Ven 31 Août 2007, 14:11 par
jan goure sur Les liaisons sulfureuses
La croisière bleue...
La croisière bleue
….Dés le lendemain de cette croisière, j’ai repris mes marches, sur les bords de Mer : Tout en me récitant des vers ! Et passant par le port, il m’a repris des envies de … Croisière !
Le jeudi, donc, je me suis retrouvé à nouveau sur une vedette pour une journée de mer avec deux escales : Ile de Port-Cros, puis île de Porquerolles. J’ai embarqué dans les premiers. Cela m’a permis l’accès du Pont supérieur, côté proue. Sous le Poste de commandement, il y avait un capot en pointe, vers l’avant, et de chaque côté un petit banc latéral. J’ai choisi celui de bâbord, qui permettait d’être durant tout le voyage, face aux cotes que nous allions longer. Plus à l’avant, face à la proue, il y avait trois rangées de bancs.
Sur le dernier, côté bâbord, juste devant moi, s’est installé tout un groupe d’Allemands, aux bruyants : « Ya, ya, ya » habituels. Tout au bord, une petite silhouette m’a captivé, et quand elle s’est retournée, j’ai été sidéré : Incroyable mais vrai ! C’était le sosie d’une certaine Brunette amie, mais telle, que pour la première fois j’avais vu celle-ci, vingt ans auparavant ! Même taille approximativement, même silhouette quoique qu’avec un peu plus d’ampleur, pour celle-ci, des hanches vers le bas…Chevelure aile de corbeau, dont la frange raccourcit un petit front bombé ; frisée, grands yeux de biche, noirs et brillants, petit nez qui jappe à la lune, à croire qu’elle se l’était fait ‘raboter’, elle aussi ? Même petit visage régulier, très mat mais tavelé de fines tâches de rousseur…la ressemblance ne s’arrêtait pas là. Comme l’autre, elle était aussi vive qu’un farfadet. Elle s’est levée plusieurs fois, et a virevolté pour choisir un bon emplacement d’où filmer la côte.
Ce bateau rapide est sans roulis ni tangage, mais quand il a viré pour longer la côte de l’Ile du Levant, par petit jeu habituel, l’Homme de barre, a renversé brusquement le courant d’eau propulseur, et ce freinage intempestif l’a fait piquer du nez puis se redresser, comme un cheval qui se cabre…
La jeune femme filmait debout, juste devant moi. Elle a d’abord été déséquilibrée, partant en avant
[ son cri, s’est perdu dans celui de toutes les Dames du bord ! ]
Ensuite, la remontée du bateau, l’a renvoyée en arrière …
J’ai eu alors un geste machinal et non prémédité : Mettant mes mains en avant, j’ai saisi chacune de ses hanches et l’ai retenue. Seulement mon geste a été aussi familier et affectueux qu’il l’eut été avec la Brunette Amie, précitée !
Le bateau glissait à nouveau tranquillement sur son erre, mais mes mains, elles, sont restées en place, un peu plus longtemps que nécessaire. Elle filmait à nouveau, puis elle s’est retournée et m’a souri !
Quel choc, Bon Dieu : ces lèvres bien ourlées quand elles s’entrouvraient sur de petites dents blanches, c’était encore l’Autre, celle d’il y a vingt ans ! Elle m’a dit :
- Merci, Monsieur, et excusez-moi ! »
Constatant que sa voix s’approchait plus du soprano que du contralto de l’autre, j’ai répondu :
- Oh ! Tout le plaisir a été pour moi…
Son sourire s’est alors accentué…et elle est allée se rasseoir. Pendant ce temps, un marin dans la dunette faisait un commentaire continuel au micro ; et les haut-parleurs diffusaient, bien trop fort ses explications : passe-temps supplémentaire des passagers !
J’ai retenu que cet hydrojet était muni de trois moteurs Diesels de 100 chevaux chacun, consommant 100 litres de gas-oil par heure, soit 300 litres auxquels s’ajoutait…1 litre de Pastis à l’heure pour l’équipage !
…Ensuite nous sommes passés à la description des côtes que nous longions, ainsi que le panégyrique de ces deux Docteurs qui étaient frères ayant fondé dés 1930 ce « Paradis Naturiste » sur une partie de l’Ile du Levant. Le reste de l’Ile, les 7/10ème étant occupés par l’Armée de Mer qui y a installé un centre d’essais pour fusées…etc., etc.…
Pas d’escale cette fois, la vedette avait repris sa vitesse de croisière. Peu après, elle s’est mise à longer les côtes de l’Ile de Port Cros, avant de s’en approcher. La brunette était à nouveau debout, et elle filmait encore la côte. C’est alors que le petit jeu des marins a repris, mais cette fois j’ai anticipé. Je me suis levé, et placé derrière elle, saisissant le bastingage de la main gauche, ma main droite, elle, s’est d’abord posée sur sa hanche… J’ai senti qu’elle se raidissait à mon contact, mais le bateau refaisant son piqué, je l’ai solidement agrippée et retenue !
Quand la proue a fait sa remontée, repartant en arrière, elle a été soudain contre moi…tout contre ! Elle s’est alors appuyée sur moi en toute confiance, continuant à filmer…J’ai pensé que l’autre aurait fait de même « au temps ou nous étions amis… » Elle m’a encore remercié d’un sourire. L’œil pétillant de malice, elle allait parler, quand une touriste depuis son banc, l’a hélée en Allemand. Nous étions déjà séparés : je me suis assis !
Le bateau est entré au port : Je suis descendu dans les premiers. Longeant déjà le quai, je l’ai vue derrière son groupe qui se préparait à débarquer. Nos yeux se sont croisés, et…elle m’a encore souri. La ressemblance aidant, j’ai trouvé cela presque normal, alors que je suis tellement habitué maintenant, à tous ces regards Féminins qui se détournent avec dédain !
*
Il était 10h passées, nous avions quasiment deux heures avant le départ pour l’étape suivante. J’ai pris de suite la direction du col des Quatre chemins, repéré sur la carte : 115m d’altitude et un point de vue périphérique sur la mer…
C’est un très bon chemin ombragé que je connaissais déjà en partie, mais cette fois j’ai poursuivi l’ascension, et, c’est essoufflé que j’ai atteint le point haut. J’ai enlevé ma casquette et essuyé mon front ruisselant…La vue au loin, vers les côtes de France, entre autres, valait bien cette suée !
Ayant marché assez vite, il y avait longtemps déjà que j’étais seul... J’ai ôté mon petit sac à dos, et bu une longue rasade d’eau citronnée, appréciée bien que déjà plus très fraîche. Ensuite j’ai repris rapidement la descente car l’heure s’avançait et je voulais acheter un pain ‘banian’ dans un des établissements qui fleurissent sur le port. Le manger ici, avant de rembarquer me donnerait plus de temps libre sur l’Ile de Porquerolles où je voulais, comme deux ans auparavant, louer un VTC pour faire le tour de l’Ile tout en me baignant souvent sur les Plages et criques déjà connues de moi !
C’est à la hauteur du petit barrage, sans eau, que je l’ai rencontrée. Elle était seule, sac à dos, short, tee-shirt, lunettes foncées et petit ‘bob’ rigolo, en toile blanche, posé comiquement sur la tête qui m’a rappelé les moments d’après courses, du passé…
Le temps de penser :
- Çà aussi ? C’est dingue…tiens, elle est seule ?
Elle me demandait déjà :
- Vous venez du col des 4 chemins, non ? C’est encore loin, non ?
- Assez ! Et c’est très pentu surtout. Vous avez vu l’heure ? Si vous allez jusque là, il vous faudra redescendre en courant pour ne pas rater l’embarquement…
Elle s’est mise à rire en répondant :
- Courir avec le sac à dos ? Moi, vous savez, le jogging, j’en fais un peu dans un Parc pour le souffle…mais mon seul Sport et en dilettante seulement, c’est le tennis. Vous, vous êtes monté très vite, non ? Les Gens du bateau, eux, vont encore moins vite que moi ! Si vous voulez bien, il vaut mieux que je redescende avec vous, non ?
Remarquant sa propension à utiliser des : non ? En fin de phrases, je lui ai répété encore
- Tout le plaisir sera pour moi…
J’étais sincère, déjà conquis et fier qu’elle accepte ma présence. Nous sommes redescendus assez vite. Pourtant elle n’a pas cessé de babiller gentiment comme le faisait l’autre…Ainsi j’ai appris qu’elle était Suissesse. Que son Père était Suisse Alémanique, et sa Mère Genevoise. Qu’elle avait vécu toute sa ‘jeunesse’ (sic) à Bâle. Qu’elle était bilingue depuis toujours ; que c’était peut-être ce qui l’avait incitée à se spécialiser en langues. Anglais et Italien, ajoutés au Français et à l’Allemand, en plus des langues mortes : Grec et Latin…
J’ai pensé :
-Mazette, une érudite !
Elle a continué son monologue . Il lui restait à vivre une année d’application à la Fac de Genève avant d’y présenter sa thèse de Docteur es lettres… « Bigre ! ais-je pensé ! » Mais quand elle a annoncé 26 ans, je n’ai osé en avouer que 62 ( dix ans de moins ! ) sans que cela la fasse sourciller le moins du Monde ! Elle a continué : Son prénom était Birgitte, mais sa Mère l’appelant toujours Brigitte, la Famille avait opté pour Bibi …
Je lui ai dit alors, que chez nous un Bibi, c’était un petit cheval ou un petit chapeau, et cela l’a fait bien rire !
La suite, je l’attendais : Il y avait un Ralph dans sa vie…il était son Prof. de langues à la Fac, et il était depuis deux ans son ‘Ami’. Pour une préparation anticipée de la rentrée en Fac, il était reparti, alors qu’elle séjournait encore chez des Amis à Antibes…ceux-ci occupés et connaissant déjà ces Iles, elle était venue seule faire cette croisière. Et enfin
( j’ai eu l’impression qu’elle insistait là dessus ) que le Groupe avec lequel elle s’entretenait sur le bateau, était bien composé d’Allemands, rencontrés devant le guichet ce matin là…
Nous arrivions au Port, quand j’ai appris que Ralph avait 43 ans…
J’ai aussitôt pensé :
-Pour elle, c’est déjà un ‘vieux’ ?
Elle continuait :
Il était peu sportif ! Joueur occasionnel de tennis, malgré une bedaine qu’elle trouvait exagérée, il refusait obstinément de l’accompagner à la salle de gym où elle se rendait elle-même, trois fois par semaine…
Mais comme elle a ajouté qu’elle avait du poids à perdre, je me suis récrié, disant que çà ne se voyait pas ! Et elle a souri encore…
Oh ! Ce sourire qui m’interpellait, et me rappelait ces vers de Baudelaire, que j’ai murmuré :
- « Ta tête, ton geste, ton air – sont un beau paysage – le rire joue en ton visage – comme un vent frais dans un ciel clair… »
- Vilain flatteur ! m’a-t-elle dit. Mais elle l’était…flattée !
J’ai derechef débité toute ma litanie sur le Sport, que j’ai pratiqué toute ma vie, qui ne m’a apporté que du positif sur tous les plans. Et que je pratique encore sous forme principalement d’une longue marche quotidienne pour la Santé !
Et sans idée préconçue, je le jure, j’ai expliqué le petit programme que je m’étais fixé pour jouir au mieux de ces six heures d’escale à Porquerolles…
J’avoue avoir été surpris quand elle m’a dit alors :
-Vous connaissez déjà cette Ile. Est-ce que je pourrais vous accompagner en louant moi aussi une bicyclette ?
Et comme un idiot je n’ai su encore que répondre :
-Tout le plaisir sera pour moi !
Puis :
-Il vaut mieux manger sur cette île. On aura plus de temps à passer là-bas. Tenez, ici, ils ont des pains banians, savoureux. Avec une boisson, çà vous va ? On s’installe à la terrasse ?
Face à une : « mer mêlée au soleil » dans un ciel aussi bleu qu’elle, des bateaux immobiles dans le port, des mouettes criardes, planant, et plongeant de façon désordonnée un peu partout, nous avons dévoré notre énorme sandwich : thon, œuf dur, tomates, etc.…
Moi, devant une bière, elle, devant un bol de thé comme le faisait l’autre, à qui je disais :
« Tu aimes çà ? Bon thé - Divine ? »
Et tout comme, elle, elle ne l’a pas sucré ! J’étais à la fois tiré par le passé et émerveillé du présent : La présence confiante de cette gentille petite Compagne, m’enchantait ! Je n’avais aucune arrière pensée malgré les souvenirs brûlants qu’elle évoquait pour moi, à son corps défendant… Nous étions assis sagement, l’un en face de l’autre : elle aurait pu être ma Petite Fille ( !) Et pourtant j’ai surpris le regard dubitatif ou goguenard de certains voisins de table !
*
… A midi moins le quart, il était de retour au Port notre grand bateau blanc. Elle l’a filmé un peu depuis le quai, puis nous avons embarqué dans les premiers. Cette fois, elle s’est mise à côté de moi sur le petit banc sous la dunette, côté bâbord. Au fur et à mesure de l’embarquement sur l’avant, on retrouvait à peu prés les mêmes têtes…
J’ai encore surpris des regards furtifs et réprobateurs de quelques vieilles pies, parce qu’on bavardait et qu’on riait : crime de lèse société, à leurs yeux ! Moi je pensais à ces vers de Verlaine : « On parlait de choses et d’autres - Et mes yeux recherchaient les vôtres… »
Des yeux brillants et gais qui ne se dérobaient pas, à croire que la casquette de tennis que j’avais enfoncée sur ma tête, visière sur le front, mettait mon visage et mes rides dans l’ombre…ou alors, tout comme l’autre, elle était très myope !
*
2ème partie :
Porquerolles
Cette fois, en abordant la côte Nord de Porquerolles, pas d’embardée : le bateau a ralenti doucement…Comme elle filmait à nouveau, j’avais encore prévu de la soutenir.
J’ai posé ma main droite sur sa hanche, et…elle s’est appuyée légèrement sur moi : Une onde de Bonheur m’a alors submergé !
De même, quand dans la cohue du débarquement, je l’ai protégée des autres. J’ai senti encore son petit corps chaud contre le mien. Oh ! Quelques instants seulement, alors que j’aurais voulu que çà dure un siècle …
De ce coin de Port jusqu’à la ville, les quais sont très longs, et nous avons marché au pas de gymnastique, dépassant tous les touristes débarqués de notre bateau. Je savais que chez les loueurs de cycles, ce serait vite la foire d’empoigne… Arrivés dans la rue principale, j’ai obliqué à gauche, avant d’atteindre la Place du Village. J’y avais déjà loué une machine deux ans avant, content de l’engin comme du service.
Il n’y avait pas de « bicyclette bleue » disponible. J’ai choisi un VTT noir pour moi, un rouge au cadre plus petit, pour elle. Puis pour régler sa hauteur de selle, je l’ai fait monter sur l’engin, une pédale au plus bas. Moi, je tenais le guidon et la manette du réglage de la tige de selle : J’avais ma petite idée…J’ai desserré brusquement cette manette : la selle a chuté brusquement, et…elle avec ! Elle s’est accrochée à mon cou avec un petit cri, sous l’œil goguenard du loueur…puis, je l’ai fait se tendre sur une jambe pour régler la selle. Elle a dit
- Cà va ! Mais vous êtes un coquin, vous, non ? »
Les réglages terminés, nous sommes sortis de la rue, alors que nos voisins de pont sur le bateau, arrivaient à peine. Mais dans les rues du village et sur la route de sortie, c’était une cohue de cyclistes mélangés aux piétons : d’autres bateaux avaient déversé leurs touristes avant le nôtre. Aussi après la Plage d’Argent, ou nous avons mis deux fois, pied à terre pour admirer son sable blanc et la côte en face : la presqu’île de Giens, la ville d’Hyères et plus à droite jusqu’au Cap Bénat,.Nous avons obliqué par un chemin sous les arbres en direction de la pointe du grand Langoustier.
Là, on trouve une Plage noire, celle-là. Son sable est plus grossier, jamais nettoyé depuis l’époque du minerai qui transitait jadis par-là. Encore une fois, je n’avais aucune idée préconçue, mais dés l’arrivée, je me suis souvenu que deux ans avant, j’y avais vu, déjà, quelques Naturistes isolés, en bout de plage, vers les rochers. Cette fois, il n’y avait qu’eux, sur la plage entière…
Elle est de loin plus petite que la Plage d’Argent. Avec la location de VTT, les Touristes étrangers, s’y sont regroupés, imposant les mœurs de leurs Pays. Ils étaient nombreux déjà. Cela m’a rendu perplexe, car après 40 minutes de vélo, nous avions chaud, et j’avais prévu une halte-baignade en ce point…
C’est alors qu’elle a dit :
-Vous êtes Naturiste, Vous ?
-Pas un fanatique, mais au milieu d’eux, çà ne me dérange pas ! Ais-je répondu,
pensant en même temps : « Hypocrite, va ! »
Mais déjà elle répondait :
-Moi, c’est tout pareil. On se baigne ?
Et moi toujours faux – cul :
- ça va nous rafraîchir…mais pas plus de 20 minutes, si on veut faire le tour complet de l’Ile.
Nous avons accolé nos deux VTT et je les ai réunis avec les deux antivols fournis par le loueur. Ensuite nous nous sommes avancés sur la plage, posant nos sacs, puis posant nos serviettes de bain sur le sol…
Une chose est de faire du Naturisme en couple ou si l’on est seul au milieu d’inconnus, une autre était de se déshabiller côte à côte, alors qu’on se connaissait à peine…
J’ai compris qu’elle attendait que j’en prenne l’initiative ! Je me suis dit :
-Après tout, puisqu’on en a parlé…
Regardant la mer, j’ai enlevé, casquette, souliers, chaussettes, tee shirt…puis j’ai jeté un coup d’œil de son côté : elle m’avait imité, pièce à pièce…elle était donc torse nu et ses deux beaux petits ‘lutteurs’ étaient bronzés, signe qu’elle se baignait, au moins en mono, habituellement.
Au vu de ces aréoles très brunes et de ces ‘tétins’ arrogants, j’ai pensé :
- Houa ! Les mêmes, mais supérieurs en quantité…
Les souvenirs affluaient…pour y couper court, j’ai rapidement enlevé short et slip. Elle était nue aussi quand on a marché de concert vers l’eau, un peu gênés tout de même. Ma pensée pastichait Shakespeare : « Songe d’une nudité…»
La comparaison s’imposait encore à moi, un peu plus négative cette fois : hanches plus larges, fesses un peu plus volumineuses, ventre un peu plus bombé…
Dame l’autre était Marathonienne ! J’ai pensé :
- Un joli petit Tanagra, tout de même…Ah ! Si j’avais vingt ou trente ans de moins…
Et une bribe d’une chanson de Brel s’est imposée à mon esprit :
« Etre une heure, une heure seulement – beau, beau, beau et con à la fois ! »
L’eau clapotait sous nos pieds, tiède et délicieuse : il était temps que je m’y enfonce totalement…Elle ne nageait que la brasse. J’ai donc crawlé autour d’elle et batifolé à mon habitude, sans trop m’en approcher, mais… Mais, au-dessus, comme au-dessous, quand je plongeais, mes yeux hypocritement inquisiteurs m’ont tout révélé de son anatomie. Un jeune corps bronzé, à peine moins à l’emplacement du maillot et combien appétissant. J’ai automatiquement évoqué Baudelaire :
« Volupté, sois toujours ma Reine
Prends le masque d’une Sirène
Faite de chair et de velours … »
Cette chair veloutée, je l’ai vue encore de prés quand nous nous sommes allongés sur nos serviettes de bain respectives, à moins d’un mètre l’un de l’autre…Une fraction de seconde m’est apparue une petite touffe ébouriffée, pas taillée celle-là ( ! ) qui m’a fait saliver bien plus que celle de la grosse Dame blonde sur le quai de l’île du Levant !
Brutalement, une onde de désir m’a envahi, et j’ai eu une érection intempestive, incontrôlable…Heureusement j’étais couché sur le ventre, à ce moment-là ! J’avais une envie folle de m’approcher d’elle, qu’heureusement ma volonté réprimait, que mon esprit repoussait, et je me suis dit :
- Espèce d’idiot, ne gâche pas tout !
Nous étions à peu prés secs, il fallait repartir. On s’est rhabillés, très vite, toujours un peu gênés !
VTT libérés, j’ai dit :
- La prochaine étape, c’est le phare d’où on domine toute l’île et bien au-delà. Mais le sentier qui longe les falaises est interdit aux VTT, il nous faut revenir en arrière par la route…
Nous sommes donc repassés quasiment au village puis nous avons emprunté la route large qui s’élève peu à peu vers le pied du phare. Sur l’esplanade, le coup d’œil valait les efforts consentis pour y parvenir. Elle a filmé, faisant un tour d’horizon…
Bucolique, j’ai murmuré Mezzo voce :
- « L’Eternité…la mer allée - Avec le Soleil… »
Elle s’est tournée vers moi, disant :
-Rimbaud a du passer par-là, non ?
J’ai acquiescé, ajoutant :
-La Mer, l’a toujours inspiré…d’autres aussi, Valéry à Sète :
« La mer toujours renouvelée… »
Et Baudelaire après son grand voyage :
« Qui a doté la mer, rauque chanteuse
De cette fonction sublime de berceuse… »
Et Trenet, avec « La Mer… »
Elle m’a coupé :
- Vous aimez la poésie, non ? C’est rare de nos jours…
Puis, pragmatique :
- Il faisait très chaud sur cette route. J’allais ‘exploser’ dans la côte ! ‘On’ peut retourner nous baigner, non ?
-Oui, mais à l’Oustaou de Diou, une petite crique enchanteresse, vous verrez…
Nous sommes redescendus par le sentier littoral qui cette fois n’était plus interdit aux VTT. Nous avons vite atteint cette petite crique qui s’ouvre au pied des falaises. Pas de sable, mais des graviers et des petits galets ronds. Des algues sèches, aussi, un vrai matelas déposé par la mer qui m’a rendu nostalgique d’une certaine crique d’Algérie et de ‘Celle’ qui m’accompagnait alors…plus d’un demi-siècle s’est écoulé, mais rien n’est oublié !
Il n’y avait qu’un tandem appuyé aux rochers, puis deux vélos un peu plus loin et quelques affaires étalées au soleil. Dans l’eau deux couples dans le plus simple appareil s’y ébattaient.
Bibi m’a dit :
- On ne va pas les gêner, on se rebaigne nus, non ?
Moi :
-Ici ne viennent que des Naturistes…
Inutile d’épiloguer. Sans ‘chichis’ cette fois on s’est déshabillé rapidement, une fois les VTT accolés, et les serviettes posées côte à côte sur les algues. C’est à l’entrée dans l’eau que çà s’est gâté : des petits rochers pointus, des trous pleins d’algues. Je savais qu’après quelques mètres et il y a de quoi nager. Je le lui ai dit, car elle n’avançait pas…
J’ai ensuite pris sa main, mais çà n’a rien changé…Alors, sans réfléchir, comme dans un passé dont je n’ai rien oublié, je l’ai soulevée et prise dans mes bras : Elle a poussé un petit cri et s’est accrochée à mon cou. J’ai commencé à avancer : elle s’était d’abord raidie un peu, puis au fur et à mesure, elle s’est détendue… moi, cela a été l’inverse !
Ce petit corps de Femme, brûlant, un peu suant [ Peut-être ais-je senti les phéromones qu’exhalaient ses aisselles ? ] m’inspirait ! Avec ce poids supplémentaire, j’ai tangué un peu. Un peu plus loin, mon pied s’est enfoncé dans un trou, du coup, j’ai baissé un peu les bras, et ses fesses ont glissé vers mon bas-ventre… Oh ! Ce fut bref. Mais mon érection, elle, ne le fut pas !
Heureusement que dans cette ‘mare aux grenouilles’, j’avais déjà de l’eau jusqu’aux…
Hum ! ouille… Je me suis tourné vers le large et me suis laissé aller dans l’eau, pour prendre la position horizontale, mais çà n’a rien arrangé, car elle s’est retrouvée couchée sur moi… alors, je me suis laissé couler, parcouru par une onde de désir intense, et un sentiment de honte à la fois !
Ressorti à ses côtés, elle s’est à son tour retournée pour nager en brasse : elle riait à gorge déployée…elle n’était donc pas fâchée ! J’ai batifolé autour d’elle, de plus prés cette fois. Plus loin, j’ai vu qu’on avait pied à nouveau sur un haut fond plein d’algues douces.
Plongeant entre ses jambes, je l’ai juchée, sur mon cou, et me suis redressé la soulevant hors de l’eau. Piaillant, mais visiblement amusée…moi, j’ai réalisé que c’était encore une incongruité puisque c’était son sexe à nu que je sentais sur mon cou !
Pourtant, tels Paul et Virginie, nos jeux sont restés enfantins : Elle essayait d’aller au fond, mais ses fesses et ses jambes restaient en surface…j’ai essayé de lui enseigner les apnées, le crawl ou simplement de se laisser couler, yeux ouverts. Elle m’a dit :
-Vous êtes un vrai Dauphin, non ?
D’autres ‘nudistes’…oh ! pardon : naturistes, arrivés après nous, entraient dans l’eau, nous, nous en sommes sortis…mais à l’horizontale, cette fois, en nous servant des mains presque jusqu’au bord !
Ensuite nous nous sommes allongés sur les serviettes. D’abord couchés sur le ventre, puis sur le dos, car le soleil tapait dur. Et nous avons échangé des considérations sur le Sport en général et la natation en particulier. Comme elle s’esbaudissait sur mes ‘prouesses’ ( sic) sur, et sous, l’eau, je lui ai parlé longuement d’une plage d’Algérie prés de laquelle s’est passée toute ma jeunesse…
Elle m’a dit, songeuse :
- Moi, malgré deux ou trois séances par semaine en salle, du footing et du tennis le week-end, je n’arrive pas à perdre ma cellulite…
J’étais sur le ventre, elle sur le dos. Sans plus réfléchir, j’ai osé poser ma main sur sa cuisse, pincé très légèrement la peau, et l’ai fait rouler sous mes doigts, disant :
- La cellulite fait des bourrelets, vous n’en avez pas !
Elle a alors poussé un soupir, et…j’ai perdu la tête. Ma main délibérément s’est mise à lui caresser la cuisse, puis elle est remontée vers le ventre ou j’ai fait encore rouler la peau…
Et, j’ai entendu ma voix devenue rauque, lui dire :
- Sur le ventre non plus…vous êtes musclée : Vous avez de bons abdominaux !
Déjà la même main, glissait vers la hanche…Elle a soupiré encore ! Insensiblement je m’étais rapproché d’elle. J’étais contre elle maintenant. Ma main est redescendue vers l’autre cuisse…elle ne se crispait pas, s’ouvrant même un peu quand j’ai caressé l’intérieur des cuisses…
J’avais perdu la notion du réel, et de tout ce qui nous séparait : Comme elle est nettement plus petite que moi [ 1m62, su après ] mes lèvres se sont posées sur des mèches de sa chevelure mouillée, puis, me pliant un peu, j’ai embrassé sa joue ! Elle a tourné son visage vers moi : ses yeux de biche étaient ouverts, brillants !
Elle a murmuré, la voix changée elle aussi :
- Quel coquin, non ? Votre main est si douce et si dure à la fois…ce matin déjà, j’ai été très troublée par vos mains sur moi…
J’ai alors fermé sa bouche d’un chaste baiser, pensant comme l’a dit Musset :
« Un baiser, qu’est-ce ? – un point sur le I du verbe aimer… »
Mais dans ‘Désir’ aussi, il y a un I ? Mes lèvres s’appuyaient maintenant à des lèvres consentantes, ouvertes : Ma langue a pénétré sa bouche ouverte, la fouaillant, entourant sa langue à elle…Dans mon esprit enfiévré, une seule pensée me taraudait :
-C’est pas possible ?
Car en même temps, ma main en était venue au pubis, descendant à plat sur un petit sexe broussailleux, chaud, humide où mon majeur s’appuyait un peu …J’ai retrouvé des sensations, des égarements, que je n’aurais jamais cru revivre…
C’est alors qu’une bande de cyclistes est arrivée. Ils étaient encore un peu loin de nous heureusement. Ils sifflaient et s’exclamaient bruyamment dans un jargon incompréhensible pour moi. Reprenant nos esprits et…nos souffles, nous nous étions complètement séparés ! Elle a traduit :
- Ils disent : « On les a dérangés, ces deux là ! »
Posant leurs vélos, ils se sont égaillés dans la crique, se déshabillant, aussi vite que nous en faisions autant pour nous rhabiller, nous ! L’esprit complètement tourneboulé, n’arrivant pas à réfléchir, j’ai dit :
- Cette fois on va vers le sémaphore…
La montée au sortir de la crique est très raide. Poussant les vélos, nous avions bien chaud, avant même d’attaquer le sentier littoral….
En haut de la côte, elle a ressorti son caméscope, disant :
- Jamais je ne pourrais oublier ce petit coin, je veux en garder tous les détails…
Et avant de repartir, elle a dit :
- çà monte à nouveau, non ? on va encore avoir chaud, mais c’est boisé… cette fois on se ‘reposera’ à l’ombre, non ?
Elle a baissé la voix, j’ai à peine compris :
-J’ai ce qu’il faut dans mon sac !
Ahuri, je n’osais pas comprendre ! Puis une immense joie m’a envahi : J’allais refaire l’amour, après six ans d’abstinence ? Et avec cette adorable petite Nana !
Je rapporte bien je crois, les idées qui étaient miennes pendant qu’on poussait les VTT pour remonter de la crique :
- C’est un coup « d’c’est pas possible ! » comme au jeu de Dames…Dame, ma carcasse est intacte, mais ma ‘gueule’ ? On a joué… elle s’est ‘chauffée’ ? Et elle a ce qu’y faut dans son sac ? Les Filles maintenant, elles prévoient çà ? ‘P…’ ! Tu vas encore savoir ? Bof, c’est comme le vélo, çà s’oublie pas ?
Pendant ce temps là, nous avancions lentement : petit plateau à l’avant, grosse soucoupe à l’arrière, mais ils pèsent 14 kg ces VTT, et avec en plus un chemin empierré, bosselé, peu praticable, car prévu pour des pédestrians…Quand on a retrouvé un chemin plus large et mieux entretenu, mais encore plus pentu, elle a calé !
Nous n’étions plus très loin du sommet ; je me suis placé à sa gauche, et poussant mon engin de la main gauche, j’ai enserré sa taille de la droite, pour l’aider, tandis qu’elle poussait sa machine à droite…
J’ai alors eu un flash : Vingt ans avant, dans la très dure côte d’un Semi-Marathon Lyonnais, je poussais ainsi la brunette précitée, qui n’en pouvait plus ! Mais en même temps, je vivais, aussi, o combien, le présent ! Bibi avait remonté et noué son tee-shirt pour avoir moins chaud. Mon avant-bras contre ses reins, ma main tenant sa hanche, je sentais cette peau moite, brûlante… d’instinct je l’ai attirée à moi ! Pas une crispation, et même il m’a semblé qu’elle frissonnait !
Nous ne parlions pas, chacun dans ses pensées. Et les miennes, c’était :
- Ah ! Ces p’tites ‘Nénettes’…un préservatif ? J’espère qu’ils ont fait des progrès…
Nous sommes arrivés au mont Salin. Point de vue sur la mer : Elle a filmé vers l’est en direction des îles de Port Cros et du Levant. Nous dominions le sémaphore maintenant. L’esplanade était entourée de grands arbousiers et de buissons.
Dés qu’arrêtés, elle m’a dit :
- Ouf ! Je n’en pouvais plus ! j’ai très chaud…Sous ces arbres il y a de l’ombre, non ? On va se reposer un peu, non ?
J’ai fait : « Oui » de la tête, et nous avons poussé les VTT dans une trouée du taillis. Je les ai attachés ensuite, et nous nous sommes enfoncés un peu plus loin : Invisibles de partout…nous nous sommes regardé et nous avons éclaté de rire !
Transcendé, je me sentais incroyablement jeune…qui a dit le premier :
« Quand on aime, on a toujours vingt ans … »
Nous avons commencé par manger quelques arbouses, fruits qu’elle ne connaissait pas : Bien rouges, bien mûres…la coquine en avait une qui sortait à moitié de sa bouche, et elle a tendu son visage vers le mien ! J’ai pris l’autre moitié, et lèvres contre lèvres, nos dents ont malaxé le fruit…
Ses yeux rieurs étaient un appel impérieux : Je l’ai serrée dans mes bras…le fruit avalé, nos bouches ne se sont pas séparées pour autant, et mes mains se sont fait caressantes : L’une dans son dos, l’autre descendant vers les fesses dodues…Elle se collait encore plus à moi…moi dont le sexe en érection s’appuyait sans vergogne sur son bas ventre !
Rejetant la tête en arrière, elle a dit :
-Il fait si chaud…mettons-nous vite à l’aise sur nos serviettes, ‘on’ y sera mieux, non ?
*
Le Miracle…
Les sacs posés à terre, les serviettes de bain, étalées côte à côte, on s’est prestement déshabillé pour la troisième fois, loin de la mer, cette fois !
Dés qu’allongés, j’ai complètement perdu la tête et la notion du temps…Je sais que je l’ai ‘mangée’ de baisers, partout…partout, sauf à l’intérieur de ce petit maquis broussailleux, humide de transpiration et de désir apparent qui sourdait d’elle : le cuni lingus, ce n’est pas mon truc ! Ma bouche est remontée vers un ventre frissonnant, puis un sein au tétin en érection, lui aussi ou je me suis de nouveau abouché tandis que mes mains ne restaient pas inactives, elles non plus. La voix chavirée, elle m’a murmuré : « Maintenant, non ? » J’allais la chevaucher, quand elle m’a présenté le préservatif qu’elle avait du sortir de son petit réticule et garder dans la main…
Relevé sur un coude, j’ai placé cette ‘chose’ contre mon sexe en érection et l’ai fait rouler…çà, non plus, je n’avais pas oublié, mais pourtant c’est dans ma tête que çà s’est gâté : çà m’avait dégrisé ! J’ai pensé :
-çà y est, tu vas faire Gancho ! »
[ Faire Gancho, suprême déshonneur pour un ‘pied-noir’, car le gancho en langue Espagnole est un hameçon recourbé : Inutile de faire un dessin ! ]
J’ai failli me relever en disant, rageur :
-C’est plus d’mon âge, restons en là !
Mais la pensée suivante a été :
-Ce n’est pas de sa faute, après tout. Avec toutes ces MST maintenant, elles font ‘gaffe’…mon doigt peut remplacer ma ‘queue’ pour lui permettre une jouissance clitoridienne !
Allongé contre elle, main sur son sexe, mon majeur s’est appuyé, s’enfonçant entre des lèvres accueillantes, pendant que je lui disais à l’oreille :
- Tu sais, il y a six ans que je n’ai plus fait de câlins…J’ai peur d’être maladroit…guides mon doigt, et caresses toi avec, comme tu aimes ?
Je sais par expérience (s) qu’elles aiment ainsi se masturber avec le doigt du partenaire !
Et de fait, c’est ce qui s’est passé : Je suis sûr qu’elle n’a pas singé sa jouissance et les spasmes qui l’ont secouée…
Elle a ensuite arrêté d’activer mon doigt. Moi j’avais oublié le p’tit ‘chapeau’ qui enserrait ma barre d’acier Suédois…Cette fois, je l’ai chevauchée et pénétrée illico : Enfin Homme, comme on ne l’est jamais qu’en un corps de Femme qu’on besogne…Je ne puis traduire ce plaisir intense qui me submergeait, mais, paradoxalement mes pensées, étaient :
-Je nique… P… ! Je nique…C’est bon, p…! Qu’est-ce que c’est bon…mais j’vais pas pouvoir me retenir longtemps… de toutes façons avec ce tuyau de caoutchouc, j’risque pas d’lui donner du plaisir, à elle !
Je ne l’ai pas secouée longtemps ma petite partenaire. Déjà sourdait le geyser salvateur…ma gorge a éructé la joie indicible qui me submergeait !
‘Popaul’ ayant fini de ‘pleurer’ ( Joie et dépit à la fois ! ) Je ne me suis guère laissé aller, ni attardé en elle, du fait de cette ‘chose’, une vraie tunique de Nessus…
Je me suis retiré, et à nouveau sur un coude, de ma main libre, j’ai fait rouler dans l’autre sens cette ‘cochonnerie’ ou des poils s’étaient coincés… çà m’a rendu encore plus furieux : Foin d’écologie, j’ai jeté ‘çà’ en direction des arbousiers qui n’en pouvaient mais !
En même temps, j’ai dit à voix haute, presque méchamment :
-Eh ! ‘ben’, mes pauvres Enfants, je vous plains d’être obligés de vous contenter de ces ersatz…être si prés, et si loin, l’un de l’autre à la fois, c’est un supplice de Tantale, non ?
[ Je commençais à utiliser cette ponctuation qui terminait presque toutes ses phrases ! ]
*
Je voulais me relever, mais elle m’a enserré de ses bras, visage prés du mien, yeux brouillés de larmes, et d’une pauvre petite voix qui m’a fait mal, elle m’a dit :
- Attends ! Je t’en supplie…moi aussi, j’ai été frustrée, non ? Tu comprends, j’ai arrêté la pilule parce que je prenais du poids. Ralph était d’accord, c’est pour çà que j’avais ce préservatif dans mon sac. Et puis j’ai pensé aussi aux MST, non ?
Puis, après un instant :
- Tu m’as dit que tu n’as pas fait de câlin depuis six ans, même pas avec ta Femme ? Je ne comprends pas, mais tu m’expliqueras, non ? Si tu étais plus jeune ( !) Je ne t’aurais pas cru…Toi, je te crois ! Je ne comprends pas ce qui m’arrive ? D’habitude je suis tellement méfiante et un peu sauvage, même !
J’étais décontenancé, honteux de ma colère injustifiée, vis à vis d’elle…C’est elle, qui maintenant prenait l’initiative : elle m’a embrassé, et caressé, comme je l’avais fait pour elle précédemment, puis… c’est elle qui m’a chevauché !
Mais qu’elle était maladroite ma petite amazone : J’ai du l’aider pour cette nouvelle pénétration qu’elle recherchait. Ensuite une main sur sa hanche, l’autre tenant sa fesse, j’ai guidé des mouvements qu’elle a vite compris, et… repris à son compte !
Mes mains sur ses hanches n’ont alors plus servi qu’à l’empêcher, par un recul excessif, de perdre l’objet de son plaisir ! Ses frissons, puis ses spasmes quasi violents avant de s’abattre sur moi, heureuse, comblée, çà ne pouvait être une jouissance simulée…
Cette fois, j’ai complètement perdu la tête, c’est avec une joie sauvage que je l’ai retournée comme une crêpe et besognée comme un furieux !
Lamartine a écrit :
« L’Homme est un Dieu qui se souvient des Cieux… »
Moi, je l’avais retrouvé ce Paradis. Ma merveilleuse petite proie consentante gémissait par à coups ! A un moment, elle a même grincé des dents, ce qui a encore déclenché un flash dans mon esprit :
- Elle aussi ? Pas croyable…
Mais déjà je me répandais en elle, avec des mugissements de taureau en rut !
Après quelques derniers va et vient, très lents, encore dans une extase devenue douloureuse, je me suis calé au plus profond d’elle…
*
Reprenant lentement mes esprits je me suis soulevé sur les coudes, sentant que je l’écrasais de tout mon poids. Son ventre toujours contre le mien, ses seins ont repris forme : je ne sentais plus que les deux pointes sur ma poitrine…Elle était essoufflée, ma bouche glissant de ses cheveux vers son oreille, j’ai murmuré :
-Pardon, mon petit cœur : Refaire l’amour, et avec une si jolie petite ‘Minette’, çà m’a rendu fou, tu comprends ?
Mais elle :
-Oh ! Mon Chéri, c’était tellement merveilleux…Je ne croyais pas çà possible : J’ai eu encore du ‘plaisir’ …Tu es un véritable Bonobo, Toi, non ?
Moi, en riant :
-Dans le temps jadis, je n’aimais pas qu’on m’appelle Tarzan…parce que c’était l’Homme Singe, et Toi, tu me traites carrément de Chimpanzé !
Elle, navrée :
-Pardon, mon Chéri…j’ai dit Bonobo, parce que c’est le seul mammifère qui peut faire l’Amour trois fois de suite et trente fois en 24 heures !
Alors, moi, goguenard :
-Comme tu y vas ? Trois fois de suite, je ne croyais plus çà possible : ‘Le Miracle’, c’est Toi ! Mais trente fois en 24 h, çà ne risque pas….Je suis donc un demi-Bonobo : un ‘No-beau’, quoi !
Elle s’est écriée :
- Oh ! J’ai vu tout de suite que tu faisais des complexes avec ton âge…bien sûr, tu as des rides d’expression (sic) mais quand tu ris et que tes yeux rient aussi, tu es incroyablement jeune, non ?
Puis, pensive :
-Tes mains, d’abord, je te l’ai déjà dit, elles m’ont surprise: douces et fermes à la fois, affectueuses et fraternelles, comme si nous étions des Amis de toujours…Je t’avais bien regardé avant déjà, et moi si prude, j’ai eu envie de m’appuyer sur ton corps d’Athlète (sic)…Après, j’ai eu envie de les retrouver ces mains qui m’avaient électrisée ! Et je suis
revenue filmer les côtes de Port Cros, juste devant toi…
Un grand sourire a éclairé tout son visage, ses yeux étaient rieurs quand elle a dit malicieusement :
-Tu sais, à peine débarquée à Port–Cros, je t’ai cherché des yeux : Tu as vite dépassé tout le monde, alors, moi aussi, j’ai marché vite dans la même direction, espérant te retrouver sur ce chemin, quand tu reviendrais ! Je t’ai ‘draguée’, comme on dit en France, non ?
Front plissé, elle a continué :
-J’ai été si heureuse de redescendre avec toi, et j’ai osé te demander ton programme pour l’escale de Porquerolles et la permission de rester avec Toi…déjà, ce n’était plus moi, la Bibi habituelle ! Et quand tu m’as pris dans tes bras pour aller vers l’eau profonde, à la crique, que j’ai senti sur ma fesse, l’effet que je te faisais, je n’ai plus pensé qu’à être à toi !
En bonne Suissesse, elle parlait lentement, déversant de l’ambroisie dans mes veines. J’étais en elle, plié sur elle pour que ma bouche se promène, caressante, sur son front, ses yeux, son petit nez, et enfin sa bouche qui reprenait son monologue, entre deux baisers. Elle m’enserrait de ses bras, et…de ses jambes ! Alors, paroles brûlantes et chair itou, pas étonnant que ‘Popaul’ ait voulu être de nouveau à la fête…
J’ai donc repris de très, très lents va et vient…et senti qu’elle serrait les muscles de son sphincter vaginal…
J’ai dit alors, voix rauque, sans doute comminatoire :
- Oui, serres…serres…empêches moi de sortir…empêches moi de rentrer…
- Oui, j’essaye…mais c’est pas possible, non ? Et…c’est trop bon…mon chéri, comment
tu peux encore ?…oui…oui…
C’était reparti… et j’ai pensé :
- Bon Dieu ! Moi aussi, j’croyais pas çà possible… et c’est bon, putain ! c’que c’est bon !
Cette fois, çà a duré, duré, duré…
Longtemps aprés, collé à elle, ses bras et ses jambes m’enserrant, j’ai réalisé que nous étions essouflés tous les deux, et que je l’écrasais…Je me suis retiré d’elle, disant :
- Moi aussi, je ne pensais plus çà possible…ce n’est plus le mont Salin, ici, mais le mont Câlin !
Nous avons ri… à part les cigales et les oiseaux, nous étions seuls au Monde ! Puis, doucement, voix posée, heureuse, elle a repris son soliloque :
-J’ai eu encore un orgasme ( l’autre disait : « J’ai joui ! » ) Je ne croyais pas çà possible, et je ne me reconnais plus…Tu sais, ‘mon Amour’, je peux compter ‘mes Hommes’, ceux qui m’ont fait l’Amour, sur les doigts d’une seule main ! Et çà avait très mal commencé…
Après un silence forcé, à cause de mes baisers, elle a continué :
- C’était à Genève ou il y a un Frère de ma Mère qui habite là encore…J’avais douze ans, j’étais naïve, bête on peut dire : une éducation stricte, sévère ou il n’y a aucun dialogue !J’aimais beaucoup cet Oncle, je crois que je cherchais en lui le Père affectueux que je n’avais pas à la maison…
En vacances, chez eux, j’étais toujours sur ses genoux, trop câline, j’ai compris après…Un matin, il m’a emmené à la pêche, avec lui. Ils ont un petit chalet au bord du lac. Quand il a commencé à me caresser, j’ai laissé faire…mais vite, j’ai compris que ce n’était pas bien, trop intime ! J’ai eu peur, je le lui ai dit…mais il s’est mis à rire, répondant : « Tu vas y passer, ma Petite, tu m’as assez allumé ! ici tu peux toujours crier… » Il m’a jeté sur le vieux canapé, j’ai pleuré, supplié, je me suis débattue, mais comment résister à un homme de trente et un ans ?Il m’a enlevé la culotte et m’a violé une première fois !
Après il m’a dit : « J’avais mis de la vaseline, tu vois que çà s’est bien passé…et tu n’as pas encore tes ourses ( !) tu ne risques rien ! »
En hoquetant, elle a continué :
- Il m’a complètement déshabillée et il a recommencé à me caresser de force et m’a encore violée…Je lui disais en pleurant qu’il irait en prison, mais il ricanait : « Personne ne te croira…tu es toujours collée à moi ! Je dirai que c’est toi qui a voulu. C’est toi qui sera punie… »
Elle pleurait à gros sanglots, maintenant : J’étais sidéré !
Elle a continué :
- J’ai eu trop honte, pour moi, pour ma Mère ( c’était son frère !) Je n’ai jamais plus voulu lui parler. Je crois qu’à la longue, elle a compris, ma Mère ? Mais elle s’est bien gardée de me poser des questions ! J’avais eu très mal. Le mal au ventre a persisté, mais c’était mes premières règles que çà avait déclenché !
Et après un silence :
-C’est depuis ce temps là que je suis devenue méfiante, réticente. Vers seize ans, j’ai eu un petit Copain. Je croyais y tenir…Pour ne pas le perdre, je l’ai laissé faire, et puis dans le fond, j’étais curieuse de recommencer, autrement…mais avec un préservatif, je n’ai pas apprécié du tout ! Plus tard, à vingt ans, en Fac, j’ai eu un Ami de vingt ans lui aussi : Etudiant ensemble, sortant ensemble, mais chacun sa chambre…Quelquefois je lui faisais plaisir, pour le garder, toujours avec ces préservatifs dont tu as horreur, je comprends maintenant pourquoi…
Il y a trois années, maintenant, Ralph est devenu mon professeur : J’ai de suite été amoureuse, je le croyais sincèrement, mais c’était de l’admiration, surtout ! Il est brillant, prévenant, il est devenu affectueux : Enfin le Père que je recherchais, non ? Lui, c’est le samedi soir, parce que le lendemain on peut dormir plus longtemps… Quelquefois en semaine, si on sort et qu’il boit un peu ! J’ai pris longtemps la pilule, mais vaginalement, je me croyais frigide…
J’ai pensé :
- Une de plus !
Elle continuait :
- J’ai honte, mais Fred ( l’étudiant ) il m’avait appris les caresses du clitoris…des fois, je le fais toute seule ! Ralph, je ne l’ai jamais trompé, même pas tentée de le faire ! Je ne comprends pas du tout ce qui est arrivé aujourd’hui…Toi, tu es le Diable, non ?
Moi :
-Oh ! Un pauvre Diable alors : Si tu savais ! Même pas ce vieux Faust qui avait vendu son âme au Diable…C’est Cervantès, je crois, qui a écrit quelque part : « L’Homme est de feu, la Femme d’étoupe…et le Diable souffle sur les deux… » Je ne crois plus depuis longtemps au hasard, et pourtant ? Un beau jour de croisière, le soleil, la mer, ces îles en vue, et ce bateau qui te déséquilibre devant moi…Je croyais revivre d’autres moments disparus à jamais ! Ensuite, ta présence à mes côtés, et nos corps dénudés entièrement, même au milieu d’autres Naturistes, j’ai perdu les pédales, et osé ! Paul et Virginie sur la Plage noire… Mais à l’Oustaou de Diou, au nom prédestiné, les autres n’existaient plus, il n’y avait plus que nous : Adam et Eve au paradis, non ?
[ Par mimétisme verbal, je me mettais à utiliser son : non ? ]
Pendant tout ce temps, allongé prés d’elle, ma main droite n’était pas restée inactive. Sur mon bras gauche, elle avait posé son cou, ma bouche à hauteur de son visage ne restait pas inactive, elle non plus…, et « il me venait des idées… » comme chantait le ‘vieux’ Sardou…Quand je lui ai chuchoté à l’oreille ce que je voulais faire, elle a eu un petit rire nerveux :
-Mais…je vais être ridicule dans cette position, non ?…
Toujours en chuchotis, j’ai plaidé ma cause : « La guerre du feu… » les Centaures, etc…malgré sa réticence, je lui ai fait prendre la position de la ‘prière arabe’…
Elle s’est alors écriée :
- Oh ! J’ai la tête dans le sable, je ne vois rien : comme une autruche !
Mais je l’avais déjà pénétrée, et tenant ses hanches, tirant avec les mains quand je m’enfonçais en elle…c’était de vrais coups de bélier qui lui ont tiré un : « Ooh ! » Etonné…puis des : « Haaa ! » plus aigus, mais très doux !
Je savais par multiples expériences, qu’après avoir éjaculé trois fois, cette position de la partenaire me ferait ‘bander’ indéfiniment grâce au mental possessif habituel qui s’affichait dans ma tête dans en jargon ‘pied–noir’ :
- Putain ! J’lui donne bien l’ compte, comme çà…tant qu’elle en veut…tiens…tiens…C’est bon tout l’temps, mais ‘j’crache’ pas…
Et d’une voix rauque, impérieuse :
- C’est bon ?
Elle, encore plus fort :
-Oui…Oui…Oui…
Dix minutes, peut–être plus, se sont passées ainsi…Subrepticement, du coin de l’œil, j’ai regardé ma montre : Il fallait en finir ! Je me suis arrêté et penché vers elle, soufflant un peu, j’ai dit à son oreille :
-Tu veux bien te retourner ? Je vais continuer en ‘Missionnaire’…je veux te sentir tout contre moi…
Elle m’a dit, très fort :
- Oh ! Oui, mon Chéri, toi tu sais tout…tu m’apprends tout !
Retournée, je l’ai mignotée d’abord, mais quand j’ai pris sa bouche et l’ai fouillée impérativement, le désir, à nouveau m’a fait reprendre possession d’elle…Après un ‘staccato’ de mitrailleuse lourde, j’ai joui longuement, continuant des va et vient, lents, presque douloureux !
A cent mètres de là, sur l’esplanade, si des quidams étaient passés à ce moment là, ils auraient cru entendre un barrissement d’éléphant ! Essayant de moins peser sur elle, nos corps encore épousés, nous avons lentement repris notre souffle…et j’ai pu parler :
-Il est 15 h passées, si tu veux voir le sémaphore, il est plus que temps… après on descendra sur Notre Dame de la Repentance, la bien nommée, pour demander la rémission de nos pêchés, non ?
Mais elle :
- Tant pis ! J’ai été et je suis trop heureuse pour bouger…restes encore un peu en moi : je ne peux me faire à l’idée que çà va être bientôt fini, nous deux ! Tout à l’heure, j’ai été un peu vexée, humiliée de ce que tu m’avais demandé…Je n’ai pas osé dire non, heureusement : quel plaisir tu m’as donné encore…c’est çà la Furia Francese, non ? Ce n’est pas les Italiens mais les Italiennes qui ont trouvé cette expression lors de leur conquête par les chevaliers de François 1er !
*
J’étais soudain très, très fatigué ( on le serait à moins ? ) J’ai pensé au vieux Père Graziani qui disait souvent, à l’âge approximatif que j’ai atteint à mon tour ( !) :
-Ah ! Si je pouvais mourir en ruant dans les ‘brancards’ !
Mais ma pensée suivante a été :
-La Petite ne mérite pas çà, que d’emmerdes ce serait pour elle…
Puis, je me suis endormi !
Oh ! Pas longtemps, quelques minutes seulement comme le Marin à la barre de son voilier…Réveil aussi soudain : J’ai réalisé que j’écrasais de tout mon poids ce petit corps brûlant, qui me supportait bravement !
Je me suis redressé sur les coudes, je me suis à nouveau plié en point d’interrogation pour embrasser son front, ses yeux, sa bouche…Bouche contre bouche, j’ai murmuré :
- « Fermes sur moi ton bras qui tremble – Nos deux corps, nos deux cœurs, nos deux bouches…Ah ! Je vis…tout est chaud… »
- Pierre Louys, a-t-elle murmuré… J’ai lu les poèmes saphiques, mais Toi, comment se fait-il ?
Mes lèvres ont pesé sur les siennes pour ne pas évoquer un passé si lointain…et présent à la fois !
Ma langue l’a fouaillée, mon ‘vit’ encore gonflé dans cette grotte de la Nativité d’où nous sommes tous issus, s’est complètement raidi…J’ai recommencé de longs va et vient avec cette pensée lancinante :
- C’est sans doute la « Toute, toute dernière fois… »
Mais elle a dit, presque humblement :
- Moi…Je peux ?
Toujours unis, nous avons roulé…Une fois sur le dos, j’ai senti les inégalités du terrain, ébloui par un rayon de soleil qui perçait la sylve ou nous nous étions caché…
Elle était à genoux, le torse relevé un peu…je l’ai observée dans sa danse désordonnée à la recherche du plaisir ! Mes mains sur ses hanches veillaient à ce qu’elle n’échappe pas à mon pivot, tandis que repassaient vaguement en mon esprit les images de celles qui, dans la même position, m’avaient dit, aimer çà, parce qu’elles « Tiraient leur coup à l’envers ! »
Bien plus adroites et averties que la pauvre petite Lady Chatterley qui se tortillait sur moi…J’étais crispé, tendu de toute ma volonté à ne pas exploser, et la priver d’une partie de son plaisir…
Mais elle s’est énervée de sa propre maladresse : Se laissant aller sur moi, elle a embrassé ma poitrine, disant :
- Tu fais tellement mieux que moi, mon Chéri…Toi, donnes moi du plaisir !
Encore une fois retournée, je l’ai besognée à mon rythme : c’était ‘autrement bon’…Souffles mêlés nous avons partagé notre extase ! à mes bruits de gorge, rauques, répondaient les siens, plus aigus !
Depuis six ans j’avais fait mon deuil de tout çà, et je n’avais pas imaginé connaître à nouveau un tel embrasement partagé…Après un final de 14 juillet, nous avons prolongé ce Nirvana, encore de longues minutes, sans bouger, dans un profond recueillement que j’ai du interrompre :
-Il n’est que temps de lever le camp, mon petit chou !
Mais elle :
-Un chou à la crème, alors, non ? Si demain je n’achète pas une pilule du lendemain je risque bientôt de devenir un Bibendum, non ?
Je ne l’aurais pas cru capable de ce genre d’humour à la Française…
J’ai toujours des kleenex dans les poches, j’en ai sorti plusieurs pour qu’on puisse s’essuyer, mais elle a dit :
- On aurait besoin d’un autre bain, non ?
- Du sémaphore on peut descendre rapidement vers la plage de la Courtade, on pourra très vite se rincer. Mais en maillots, cette fois, autant les mettre de suite !
Rhabillés rapidement, VTT récupérés, on a fait une trop courte pause devant le sémaphore d’ou la vue est admirable, puis nous sommes descendus sans un coup de pédale, vers la Plage de la Courtade : Immense, familiale, sans Naturistes…
Ma mémoire pêche peu d’images précises de ce petit bain ou pourtant nous nous sommes amusés, riant comme des gosses du bon tour qu’on venait de jouer à la vie de tous les jours…
Au rhabillage, pendant que je tenais la grande serviette de bain autour d’elle, elle m’a dit en riant encore :
- Je vois que çà te fait encore envie, non ? Ah ! Si on avait du temps ?
Mais il n’était que temps ! Les VTT rendus, une bouteille d’eau fraîche achetée en passant, nous avons terminé le parcours en courant sur les quais…
Le bateau était là, mais la montée à bord n’avait pas commencé. En vraie petite souris, elle s’est infiltrée dans la file d’attente [ çà m’en a rappelé une ‘autre’ qui se glissait ainsi dans la cohue des Coureurs avant un départ de course à pied…] Elle a embarqué avec les tout premiers passagers et a retenu notre place sur le pont avant : banc en biais, côté bâbord, sous la cabine de pilotage.
En attendant le départ, nous avons tiré de nos sacs, des barres de Mars ( un coup de barre ? Mars et çà repart ) pour moi…et d’Ovomaltine chocolatée (marque Suisse ) pour elle. L’exercice nous avait creusés ! Retour en cabotage le long des côtes : Presqu’île de Giens, Hyèrres, La Londe, le Fort de Brégançon ou nous avons fait une boucle au ralenti, Cap Bénat…
Le marin continuait à donner des explications au micro, le sens des paroles nous échappait.
Elle n’a plus filmé : Lovée contre moi, elle me parlait à l’oreille, vu le bruit, ou reposait sa tête sur mon épaule…Les mêmes commères, ont ricané et fait des commentaires à voix haute, qu’elle m’a traduits :
- Elles disent : « Les Filles maintenant, rien ne les arrête…Ce matin, elle était seule, celle là, et ce soir elle est collée contre ce vieux type… » Moi, je leur souhaite de connaître le Bonheur que j’ai connu dans tes bras aujourd’hui…
A son oreille, j’ai répondu :
- Tu es une merveilleuse Petite Princesse, et comme a dit Gabin à notre Michèle Nationale :
« T’as d’beaux yeux, tu sais… » De grands yeux parfois rêveurs, parfois très vifs, selon, mais tu m’as dit être myope et avoir perdu une de tes lentilles ? C’est pour cela que tu n’as eu aucun recul devant mon masque de Vieil Indien déplumé , qu’elles dissèquent, ride à ride, elles…
J’ai vu que ses yeux s’étaient embués, je les ai embrassés : Tant pis pour la galerie !
Et de nouveau, contre son oreille :
- Chut ! Ne dis rien…ne pleure surtout pas, c’est une immense joie que tu m’as procurée aujourd’hui : un vrai miracle ! Excuses mon étonnement, moi qui il y a déjà six ans, ai amalgamé, malaxé et adressé ces vers lus je ne sais ou :
« Dans la clarté de tes prunelles – J’ai vu, ironie cruelle – Que j’étais vieux, que j’étais laid – Que je n’ai rien à espérer – Plus d’Espoir… plus d’Aventure – Il me faut revêtir l’armure – De la triste réalité –Affalé, découragé – l’Ombre descend et me submerge – Elle roule sur moi et gamberge – S’amusant à me faire languir – le Noir Oubli qui doit venir… »
Elle s’est serrée contre moi, disant :
- Il est beau ce poème, mais qu’il est triste…
J’ai arrêté la suite, d’un baiser, puis recommencé dans son oreille à cause des haut-parleurs :
- Souviens-toi toujours…De ce beau jour….ou tu m’as redonné….ma fierté !
Grâce à Toi, chaque matin, je vais moins haïr, ce vieux visage… que je rase !
Elle a bien voulu sourire ! Il me serait impossible de rapporter, dans l’ordre, et dans leur intégralité, la teneur de ces chuchotis à l’oreille sur le bateau !
*
Débarqués au Lavandou à 17h30, comme prévu, il nous est resté une heure de battement avant le départ de son car pour Antibes : le glas de cette incroyable journée, hors du temps, avant l’adieu aux… larmes, comme je n’en ai, hélas ! Que trop connus !
Nous nous sommes d’abord assis sur un bloc de rocher, au bout de la jetée du Port, et là, ont repris les dialogues ou parfois, de longs monologues, pour répondre aux questions posées…
-Plus rien avec ta Femme…Comment est-ce possible ?
Cela l’intriguait à juste titre et elle m’avait tellement parlé d’elle, que je me suis lâché un peu : je lui devais bien çà pour m’avoir fait confiance et accepté la copulation sans protection, au péril de sa jeune vie ! Je lui ai donc fait un résumé, en regardant la mer, elle aussi, la tête sur mon épaule :
- Mes jeunes années, ont été illuminées par un être de lumière qui m’a été arraché brutalement par le Destin. Ce premier Amour n’a pas ainsi subi l’écume des jours et ne s’est pas érodé avec le temps ! Après ce que j’avais connu, j’ai sans doute trop demandé, trop espéré d’une Femme… Une lune de miel qui devient vite une lune de fiel ! A la loterie du mariage, encore faut-il être un bon numéro soi-même…On tombe dans les non-dit, les blocages, les reniements, les acceptations d’un état de choses par lâcheté et veulerie…
A ce moment là elle m’a interrompu, avec véhémence :
- Ce n’est pas possible, tu te dénigre trop…
J’ai répliqué :
- Mais si, avec tous les bons prétextes habituels qu’on se donne : Famille, entre autres. De vrais Parents adoptifs, qu’on adore et qui ont tellement misé sur ce mariage…puis les Enfants ! Oui, deux, à 11 ans d’intervalle…à cause des huit années de guerre d’Algérie…années terribles vécues en commun : la meilleure image, c’est une paire de bœufs attelés au même joug et qui s’efforcent de tirer le char dans la bonne direction, malgré les ornières et les pièges du chemin…de la Vie !
Elle m’a coupé :
- Je commence à mieux comprendre…
J’ai continué :
- Pour ce qui t’intrigue, le sexe, cela compte beaucoup pour l’Homme, moins pour la Femme ! A l’époque il n’y avait pas la pilule…J’abrège : Chambre à part, sous prétexte que je ronfle la nuit. Dés lors, mes élans (sic) sollicitations, prières, exigences…qui pour l’autre sont devenus obligations et corvées du mariage ( !) Acceptées avec de plus en plus de réticences…Madame se faisant attendre pour ce qu’elle appelle le passage à ‘l’abattoir’, traînant interminablement dans la salle de bains…puis se prêtant, tendue, crispée, à mon unique assaut ! Le pire, quand je me risquais à quelques préliminaires, c’était d’entendre invariablement : « allez, grouille ! » J’en termine, par le soir ou il m’a été répondu : Je ne suis pas ton tiroir à… saucisse ! Je ne l’accable pas pour autant. Il y a le reste, tout le reste : elle a porté la Famille sur les épaules. La maison, les Enfants, le travail, et…un mari qui s’investissait trop dans le sport !
- Tu en parles avec respect, et admiration, non ? Mais tu as du avoir des aventures, non ?
- Oui, mais je ne les ai pas spécialement recherchées…surtout pas ce qui pouvait devenir sérieux…mais quelquefois, c’est plus qu’un droit, presque un devoir de se prouver qu’on est encore un Homme, capable de donner du plaisir à une Femme ! Quant à y donner suite, j’en ai eu l’occasion, mais cela eut été au détriment de bien des choses…
- Tu n’as jamais songé à divorcer ?
- Il y a 6 ans, nous y étions presque…c’est elle qui en avait pris l’initiative…Avant cela, sur des années et des années, il y a eu d’abord, celle qui n’a pas su attendre, preuve qu’elle ne tenait guère à moi ! Puis, à la fin des évènements d’Algérie, une Amie autant qu’Amante, qui s’est effacée devant la grossesse non désirée de l’Epouse, et pas par la faute du chat !
Un soupir et j’ai repris :
-Plus tard, une Minette qui avait vingt ans de moins que moi…[ J’aurais pu lui dire qu’elle en était le sosie, 20 ans après ! ] Celle-la, a trop écouté sa famille, ses collègues, et.…je ne sais qui, pour notre différence d’âge ! Comme disait Bedos, sur scène : « Une différence d’âge ? C’est jamais qu’une différence d’âge… »
Nous avons éclaté de rire et j’ai continué :
-Tu as vu que je pouvais ‘assurer’ aussi bien que je l’aurais fait à ton âge…oui mais voilà, la Société nous rappelle chaque jour ses normes et ses tabous !
J’ai évoqué aussi la dernière, une ‘poupée Barbie’, qui avait 14 ans de moins que moi, et qu’ensuite j’avais baptisée « La Reine Néfertiti » sur la plage naturiste de Pampelone où nous avions campé tout un mois…
Bibi, voulait en savoir plus, j’ai continué :
- Elle ? Un corps à la plastique impeccable, une blonde naturelle, des yeux bleus qui savent se faire langoureux, un visage quasi inconnu sous les fards et les apprêts ! J’y ai cru, jusqu’à ce que je m’aperçoive en ce mois de vie à deux, que j’étais pour elle une ‘occasion’ de se sortir d’une matérielle étriquée…A l’inverse de chez moi, j’avais une poupée Barbie, toujours prête aux câlins, les appelant même, mais pour le reste : Rien ! Désillusions…. Décalage entre le concret de ce qu’on a et la galère de ce qui sera forcément ! Finalement, divorce arrêté d’un commun accord…Pas de saut dans l’inconnu au risque de perdre le peu de confort matériel et de sécurité, qu’une longue vie de labeur, et de thésaurisation difficile, nous a procurés !
Main dans la main, nous avons marché sur ce long quai qui borde la grande jetée du Port. C’est elle qui parlait maintenant et j’ai du résister à son plaidoyer, pour qu’il y ait au moins une suite épistolaire à cette belle aventure que nous venions de vivre…J’ai cité Nerval :
« Heure frivole – qu’il faut saisir – Passion folle – qui s’envole – après le Plaisir… »
Mais elle n’était pas convaincue : L’Homme fantasme auparavant, la Femme construit après…
Que de ‘Si’ elle a débité ! Entre autres :
- Si mes Amis n’avaient pas projeté un voyage à Avignon et aux Baux de Provence, pour me faire connaître cette région, j’aurais pu revenir demain, non ?
- Si cette croisière avait eu lieu en juin, j’aurais pu m’inscrire à la Fac de Lyon, pour ma dernière année, avant ma thèse, c’était possible. On aurait pu se voir, non ?
Je l’ai coupé :
- Cela eut été jouer à qui se fatiguerait le premier, non ? Tu sais, Sartre l’a bien dit : « L’Enfer, c’est les autres… » Notre Société nous fait payer jour après jour, une vie hors normes… Ce qui est Merveilleux aujourd’hui t’apparaîtrait peut-être désuet et déraisonnable, avec le temps…Demain pour moi, c’est le seul Avenir que je peux envisager : J’ai eu un ‘pépin’ de santé, inexpliqué et inexplicable ! Demain ? Je serai peut-être mort !
Voilà qu’elle pleurait : De grosses larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues Décidément comme à la Minouche du passé, j’avais l’art de lui tirer des larmes, et comme elle, elle essayait de se reprendre en brave petit soldat !
J’ai enserré sa taille, l’ai attirée à moi, et bu ses larmes, embrassé ses yeux avant de continuer :
- Tu sais dans ma jeunesse, j’entendais une vieille chanson, les scies d’alors, qui commençait ainsi : « Ramona, j’ai fait un rêve merveilleux… »
- Oui, du répertoire classique, même…
- Une chanteuse à voix de l’époque, détaillait aussi : « Il ne faut pas briser un rêve… » ce que doit rester cette journée ! Dans trois jours, tu vas retrouver Ralph et…la Réalité des choses…
-Je ne sais pas si je vais être la même ? L’Admiration pour lui s’est depuis longtemps perdue dans les petits incidents de la vie de tous les jours…
…Maintenant que tu m’as appris l’amour : un embrasement dont je n’avais pas idée, je crois que je vais lui demander un break de réflexion, en lui en donnant la raison !
Moi, j’ai pensé à ce monsieur je ne sais plus qui, qui a écrit : « Les Femmes prennent un Amant par Amour, ensuite elles prennent des Amants pour l’Amour… » Et j’ai espéré ne pas l’avoir trop perturbé, cette Petite…mais que dire ? Que faire ? Je n’y pouvais plus rien !
*
On arrivait sur le boulevard du Front de mer, elle m’a dit soudain, tournée vers moi :
-Tu sais que tu es encore en moi ? Et çà tu n’y peux plus rien ! Si je n’avais pas à réussir la dernière année importante de mes études, je ne prendrais pas de pilule dans l’espoir d’avoir un petit Sportif…le plus beau souvenir possible pour perdurer ce qu’on vient de vivre, non ?
Mais devant ma tête, elle a éclaté de rire disant :
- Je plaisante un peu, non ?
Et j’ai complètement oublié cette phrase qui s’est avérée prémonitoire...
Je connaissais, sur ce boulevard, un établissement qui fabrique d’excellentes glaces italiennes, mais elle n’a pas voulu que nous nous installions dans la salle :
- On est si bien à l’extérieur, encore un peu face à la mer… » m’a-t-elle dit. On s’est fait servir le même double cornet pour chacun : Vanille et…fruits de la ‘passion’, ce qui nous a fait éclater de rire, comme des gosses !
Sur ce boulevard, bien sûr face à la mer, nous nous sommes assis sur un banc pour déguster nos cornets. Je savais mon ‘associée de la Vie’ à Toulon [ Pour moi, merci bien : « laisses béton ! » ] Donc qu’elle rentrerait bien plus tard. Il m’eut été égal qu’elle me voie en compagnie de cette jolie petite Princesse [Pas des « Mille et une nuits » mais d’un seul jour, hélas ! ] dont j’étais très fier, mais à quoi bon la vexer, et réanimer des discussions obsolètes…
Par contre, nous avons subi des regards peu amènes de certains flâneurs qui déambulaient, et elle s’est mise à chantonner : « Les Amoureux qui se bécotent sur les bancs publics – se foutent pas mal du regard oblique, des passants honnêtes… »
Puis :
- Se ‘foutent’…c’est un vilain mot, non ?
- Brassens se voulait anarchiste jusque dans ses chansons, mais c’est un grand Poète…
Ont suivi des mots, des débuts de phrase, qu’on débutait dans un bel ensemble, sans se concerter, du genre :
- Jamais je n’oublierai…
Ou avec un seul mot différent... Elle :
- Je ne croyais pas çà possible…
Moi :
- Je ne croyais plus çà possible…
Ou un seul mot : « Merci ! … » qui se concluait par un baiser !
Une nuée d’oiseaux blancs, criards, tournoyait au-dessus d’un bateau de pêche qui rentrait au Port. Elle a dit :
- Ce sont des Albatros, non ?
- Des mouettes rieuses seulement, et pas « Le Prince des nuées – Qui hante la tempête et se rit de l’archer… »
- Baudelaire est ton Poète préféré, non ?
-J’aime le parfum vénéneux des fleurs du mal, mais ce qu’il a écrit sur la mer est très beau, très propre…Quand je vois ces oiseaux dans le ciel, je pense à : « Derrière les ennuis et les vastes chagrins – Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse – Heureux, celui qui peut d’une aile vigoureuse – S’élancer vers des champs lumineux et sereins… »
Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présen
….Dés le lendemain de cette croisière, j’ai repris mes marches, sur les bords de Mer : Tout en me récitant des vers ! Et passant par le port, il m’a repris des envies de … Croisière !
Le jeudi, donc, je me suis retrouvé à nouveau sur une vedette pour une journée de mer avec deux escales : Ile de Port-Cros, puis île de Porquerolles. J’ai embarqué dans les premiers. Cela m’a permis l’accès du Pont supérieur, côté proue. Sous le Poste de commandement, il y avait un capot en pointe, vers l’avant, et de chaque côté un petit banc latéral. J’ai choisi celui de bâbord, qui permettait d’être durant tout le voyage, face aux cotes que nous allions longer. Plus à l’avant, face à la proue, il y avait trois rangées de bancs.
Sur le dernier, côté bâbord, juste devant moi, s’est installé tout un groupe d’Allemands, aux bruyants : « Ya, ya, ya » habituels. Tout au bord, une petite silhouette m’a captivé, et quand elle s’est retournée, j’ai été sidéré : Incroyable mais vrai ! C’était le sosie d’une certaine Brunette amie, mais telle, que pour la première fois j’avais vu celle-ci, vingt ans auparavant ! Même taille approximativement, même silhouette quoique qu’avec un peu plus d’ampleur, pour celle-ci, des hanches vers le bas…Chevelure aile de corbeau, dont la frange raccourcit un petit front bombé ; frisée, grands yeux de biche, noirs et brillants, petit nez qui jappe à la lune, à croire qu’elle se l’était fait ‘raboter’, elle aussi ? Même petit visage régulier, très mat mais tavelé de fines tâches de rousseur…la ressemblance ne s’arrêtait pas là. Comme l’autre, elle était aussi vive qu’un farfadet. Elle s’est levée plusieurs fois, et a virevolté pour choisir un bon emplacement d’où filmer la côte.
Ce bateau rapide est sans roulis ni tangage, mais quand il a viré pour longer la côte de l’Ile du Levant, par petit jeu habituel, l’Homme de barre, a renversé brusquement le courant d’eau propulseur, et ce freinage intempestif l’a fait piquer du nez puis se redresser, comme un cheval qui se cabre…
La jeune femme filmait debout, juste devant moi. Elle a d’abord été déséquilibrée, partant en avant
[ son cri, s’est perdu dans celui de toutes les Dames du bord ! ]
Ensuite, la remontée du bateau, l’a renvoyée en arrière …
J’ai eu alors un geste machinal et non prémédité : Mettant mes mains en avant, j’ai saisi chacune de ses hanches et l’ai retenue. Seulement mon geste a été aussi familier et affectueux qu’il l’eut été avec la Brunette Amie, précitée !
Le bateau glissait à nouveau tranquillement sur son erre, mais mes mains, elles, sont restées en place, un peu plus longtemps que nécessaire. Elle filmait à nouveau, puis elle s’est retournée et m’a souri !
Quel choc, Bon Dieu : ces lèvres bien ourlées quand elles s’entrouvraient sur de petites dents blanches, c’était encore l’Autre, celle d’il y a vingt ans ! Elle m’a dit :
- Merci, Monsieur, et excusez-moi ! »
Constatant que sa voix s’approchait plus du soprano que du contralto de l’autre, j’ai répondu :
- Oh ! Tout le plaisir a été pour moi…
Son sourire s’est alors accentué…et elle est allée se rasseoir. Pendant ce temps, un marin dans la dunette faisait un commentaire continuel au micro ; et les haut-parleurs diffusaient, bien trop fort ses explications : passe-temps supplémentaire des passagers !
J’ai retenu que cet hydrojet était muni de trois moteurs Diesels de 100 chevaux chacun, consommant 100 litres de gas-oil par heure, soit 300 litres auxquels s’ajoutait…1 litre de Pastis à l’heure pour l’équipage !
…Ensuite nous sommes passés à la description des côtes que nous longions, ainsi que le panégyrique de ces deux Docteurs qui étaient frères ayant fondé dés 1930 ce « Paradis Naturiste » sur une partie de l’Ile du Levant. Le reste de l’Ile, les 7/10ème étant occupés par l’Armée de Mer qui y a installé un centre d’essais pour fusées…etc., etc.…
Pas d’escale cette fois, la vedette avait repris sa vitesse de croisière. Peu après, elle s’est mise à longer les côtes de l’Ile de Port Cros, avant de s’en approcher. La brunette était à nouveau debout, et elle filmait encore la côte. C’est alors que le petit jeu des marins a repris, mais cette fois j’ai anticipé. Je me suis levé, et placé derrière elle, saisissant le bastingage de la main gauche, ma main droite, elle, s’est d’abord posée sur sa hanche… J’ai senti qu’elle se raidissait à mon contact, mais le bateau refaisant son piqué, je l’ai solidement agrippée et retenue !
Quand la proue a fait sa remontée, repartant en arrière, elle a été soudain contre moi…tout contre ! Elle s’est alors appuyée sur moi en toute confiance, continuant à filmer…J’ai pensé que l’autre aurait fait de même « au temps ou nous étions amis… » Elle m’a encore remercié d’un sourire. L’œil pétillant de malice, elle allait parler, quand une touriste depuis son banc, l’a hélée en Allemand. Nous étions déjà séparés : je me suis assis !
Le bateau est entré au port : Je suis descendu dans les premiers. Longeant déjà le quai, je l’ai vue derrière son groupe qui se préparait à débarquer. Nos yeux se sont croisés, et…elle m’a encore souri. La ressemblance aidant, j’ai trouvé cela presque normal, alors que je suis tellement habitué maintenant, à tous ces regards Féminins qui se détournent avec dédain !
*
Il était 10h passées, nous avions quasiment deux heures avant le départ pour l’étape suivante. J’ai pris de suite la direction du col des Quatre chemins, repéré sur la carte : 115m d’altitude et un point de vue périphérique sur la mer…
C’est un très bon chemin ombragé que je connaissais déjà en partie, mais cette fois j’ai poursuivi l’ascension, et, c’est essoufflé que j’ai atteint le point haut. J’ai enlevé ma casquette et essuyé mon front ruisselant…La vue au loin, vers les côtes de France, entre autres, valait bien cette suée !
Ayant marché assez vite, il y avait longtemps déjà que j’étais seul... J’ai ôté mon petit sac à dos, et bu une longue rasade d’eau citronnée, appréciée bien que déjà plus très fraîche. Ensuite j’ai repris rapidement la descente car l’heure s’avançait et je voulais acheter un pain ‘banian’ dans un des établissements qui fleurissent sur le port. Le manger ici, avant de rembarquer me donnerait plus de temps libre sur l’Ile de Porquerolles où je voulais, comme deux ans auparavant, louer un VTC pour faire le tour de l’Ile tout en me baignant souvent sur les Plages et criques déjà connues de moi !
C’est à la hauteur du petit barrage, sans eau, que je l’ai rencontrée. Elle était seule, sac à dos, short, tee-shirt, lunettes foncées et petit ‘bob’ rigolo, en toile blanche, posé comiquement sur la tête qui m’a rappelé les moments d’après courses, du passé…
Le temps de penser :
- Çà aussi ? C’est dingue…tiens, elle est seule ?
Elle me demandait déjà :
- Vous venez du col des 4 chemins, non ? C’est encore loin, non ?
- Assez ! Et c’est très pentu surtout. Vous avez vu l’heure ? Si vous allez jusque là, il vous faudra redescendre en courant pour ne pas rater l’embarquement…
Elle s’est mise à rire en répondant :
- Courir avec le sac à dos ? Moi, vous savez, le jogging, j’en fais un peu dans un Parc pour le souffle…mais mon seul Sport et en dilettante seulement, c’est le tennis. Vous, vous êtes monté très vite, non ? Les Gens du bateau, eux, vont encore moins vite que moi ! Si vous voulez bien, il vaut mieux que je redescende avec vous, non ?
Remarquant sa propension à utiliser des : non ? En fin de phrases, je lui ai répété encore
- Tout le plaisir sera pour moi…
J’étais sincère, déjà conquis et fier qu’elle accepte ma présence. Nous sommes redescendus assez vite. Pourtant elle n’a pas cessé de babiller gentiment comme le faisait l’autre…Ainsi j’ai appris qu’elle était Suissesse. Que son Père était Suisse Alémanique, et sa Mère Genevoise. Qu’elle avait vécu toute sa ‘jeunesse’ (sic) à Bâle. Qu’elle était bilingue depuis toujours ; que c’était peut-être ce qui l’avait incitée à se spécialiser en langues. Anglais et Italien, ajoutés au Français et à l’Allemand, en plus des langues mortes : Grec et Latin…
J’ai pensé :
-Mazette, une érudite !
Elle a continué son monologue . Il lui restait à vivre une année d’application à la Fac de Genève avant d’y présenter sa thèse de Docteur es lettres… « Bigre ! ais-je pensé ! » Mais quand elle a annoncé 26 ans, je n’ai osé en avouer que 62 ( dix ans de moins ! ) sans que cela la fasse sourciller le moins du Monde ! Elle a continué : Son prénom était Birgitte, mais sa Mère l’appelant toujours Brigitte, la Famille avait opté pour Bibi …
Je lui ai dit alors, que chez nous un Bibi, c’était un petit cheval ou un petit chapeau, et cela l’a fait bien rire !
La suite, je l’attendais : Il y avait un Ralph dans sa vie…il était son Prof. de langues à la Fac, et il était depuis deux ans son ‘Ami’. Pour une préparation anticipée de la rentrée en Fac, il était reparti, alors qu’elle séjournait encore chez des Amis à Antibes…ceux-ci occupés et connaissant déjà ces Iles, elle était venue seule faire cette croisière. Et enfin
( j’ai eu l’impression qu’elle insistait là dessus ) que le Groupe avec lequel elle s’entretenait sur le bateau, était bien composé d’Allemands, rencontrés devant le guichet ce matin là…
Nous arrivions au Port, quand j’ai appris que Ralph avait 43 ans…
J’ai aussitôt pensé :
-Pour elle, c’est déjà un ‘vieux’ ?
Elle continuait :
Il était peu sportif ! Joueur occasionnel de tennis, malgré une bedaine qu’elle trouvait exagérée, il refusait obstinément de l’accompagner à la salle de gym où elle se rendait elle-même, trois fois par semaine…
Mais comme elle a ajouté qu’elle avait du poids à perdre, je me suis récrié, disant que çà ne se voyait pas ! Et elle a souri encore…
Oh ! Ce sourire qui m’interpellait, et me rappelait ces vers de Baudelaire, que j’ai murmuré :
- « Ta tête, ton geste, ton air – sont un beau paysage – le rire joue en ton visage – comme un vent frais dans un ciel clair… »
- Vilain flatteur ! m’a-t-elle dit. Mais elle l’était…flattée !
J’ai derechef débité toute ma litanie sur le Sport, que j’ai pratiqué toute ma vie, qui ne m’a apporté que du positif sur tous les plans. Et que je pratique encore sous forme principalement d’une longue marche quotidienne pour la Santé !
Et sans idée préconçue, je le jure, j’ai expliqué le petit programme que je m’étais fixé pour jouir au mieux de ces six heures d’escale à Porquerolles…
J’avoue avoir été surpris quand elle m’a dit alors :
-Vous connaissez déjà cette Ile. Est-ce que je pourrais vous accompagner en louant moi aussi une bicyclette ?
Et comme un idiot je n’ai su encore que répondre :
-Tout le plaisir sera pour moi !
Puis :
-Il vaut mieux manger sur cette île. On aura plus de temps à passer là-bas. Tenez, ici, ils ont des pains banians, savoureux. Avec une boisson, çà vous va ? On s’installe à la terrasse ?
Face à une : « mer mêlée au soleil » dans un ciel aussi bleu qu’elle, des bateaux immobiles dans le port, des mouettes criardes, planant, et plongeant de façon désordonnée un peu partout, nous avons dévoré notre énorme sandwich : thon, œuf dur, tomates, etc.…
Moi, devant une bière, elle, devant un bol de thé comme le faisait l’autre, à qui je disais :
« Tu aimes çà ? Bon thé - Divine ? »
Et tout comme, elle, elle ne l’a pas sucré ! J’étais à la fois tiré par le passé et émerveillé du présent : La présence confiante de cette gentille petite Compagne, m’enchantait ! Je n’avais aucune arrière pensée malgré les souvenirs brûlants qu’elle évoquait pour moi, à son corps défendant… Nous étions assis sagement, l’un en face de l’autre : elle aurait pu être ma Petite Fille ( !) Et pourtant j’ai surpris le regard dubitatif ou goguenard de certains voisins de table !
*
… A midi moins le quart, il était de retour au Port notre grand bateau blanc. Elle l’a filmé un peu depuis le quai, puis nous avons embarqué dans les premiers. Cette fois, elle s’est mise à côté de moi sur le petit banc sous la dunette, côté bâbord. Au fur et à mesure de l’embarquement sur l’avant, on retrouvait à peu prés les mêmes têtes…
J’ai encore surpris des regards furtifs et réprobateurs de quelques vieilles pies, parce qu’on bavardait et qu’on riait : crime de lèse société, à leurs yeux ! Moi je pensais à ces vers de Verlaine : « On parlait de choses et d’autres - Et mes yeux recherchaient les vôtres… »
Des yeux brillants et gais qui ne se dérobaient pas, à croire que la casquette de tennis que j’avais enfoncée sur ma tête, visière sur le front, mettait mon visage et mes rides dans l’ombre…ou alors, tout comme l’autre, elle était très myope !
*
2ème partie :
Porquerolles
Cette fois, en abordant la côte Nord de Porquerolles, pas d’embardée : le bateau a ralenti doucement…Comme elle filmait à nouveau, j’avais encore prévu de la soutenir.
J’ai posé ma main droite sur sa hanche, et…elle s’est appuyée légèrement sur moi : Une onde de Bonheur m’a alors submergé !
De même, quand dans la cohue du débarquement, je l’ai protégée des autres. J’ai senti encore son petit corps chaud contre le mien. Oh ! Quelques instants seulement, alors que j’aurais voulu que çà dure un siècle …
De ce coin de Port jusqu’à la ville, les quais sont très longs, et nous avons marché au pas de gymnastique, dépassant tous les touristes débarqués de notre bateau. Je savais que chez les loueurs de cycles, ce serait vite la foire d’empoigne… Arrivés dans la rue principale, j’ai obliqué à gauche, avant d’atteindre la Place du Village. J’y avais déjà loué une machine deux ans avant, content de l’engin comme du service.
Il n’y avait pas de « bicyclette bleue » disponible. J’ai choisi un VTT noir pour moi, un rouge au cadre plus petit, pour elle. Puis pour régler sa hauteur de selle, je l’ai fait monter sur l’engin, une pédale au plus bas. Moi, je tenais le guidon et la manette du réglage de la tige de selle : J’avais ma petite idée…J’ai desserré brusquement cette manette : la selle a chuté brusquement, et…elle avec ! Elle s’est accrochée à mon cou avec un petit cri, sous l’œil goguenard du loueur…puis, je l’ai fait se tendre sur une jambe pour régler la selle. Elle a dit
- Cà va ! Mais vous êtes un coquin, vous, non ? »
Les réglages terminés, nous sommes sortis de la rue, alors que nos voisins de pont sur le bateau, arrivaient à peine. Mais dans les rues du village et sur la route de sortie, c’était une cohue de cyclistes mélangés aux piétons : d’autres bateaux avaient déversé leurs touristes avant le nôtre. Aussi après la Plage d’Argent, ou nous avons mis deux fois, pied à terre pour admirer son sable blanc et la côte en face : la presqu’île de Giens, la ville d’Hyères et plus à droite jusqu’au Cap Bénat,.Nous avons obliqué par un chemin sous les arbres en direction de la pointe du grand Langoustier.
Là, on trouve une Plage noire, celle-là. Son sable est plus grossier, jamais nettoyé depuis l’époque du minerai qui transitait jadis par-là. Encore une fois, je n’avais aucune idée préconçue, mais dés l’arrivée, je me suis souvenu que deux ans avant, j’y avais vu, déjà, quelques Naturistes isolés, en bout de plage, vers les rochers. Cette fois, il n’y avait qu’eux, sur la plage entière…
Elle est de loin plus petite que la Plage d’Argent. Avec la location de VTT, les Touristes étrangers, s’y sont regroupés, imposant les mœurs de leurs Pays. Ils étaient nombreux déjà. Cela m’a rendu perplexe, car après 40 minutes de vélo, nous avions chaud, et j’avais prévu une halte-baignade en ce point…
C’est alors qu’elle a dit :
-Vous êtes Naturiste, Vous ?
-Pas un fanatique, mais au milieu d’eux, çà ne me dérange pas ! Ais-je répondu,
pensant en même temps : « Hypocrite, va ! »
Mais déjà elle répondait :
-Moi, c’est tout pareil. On se baigne ?
Et moi toujours faux – cul :
- ça va nous rafraîchir…mais pas plus de 20 minutes, si on veut faire le tour complet de l’Ile.
Nous avons accolé nos deux VTT et je les ai réunis avec les deux antivols fournis par le loueur. Ensuite nous nous sommes avancés sur la plage, posant nos sacs, puis posant nos serviettes de bain sur le sol…
Une chose est de faire du Naturisme en couple ou si l’on est seul au milieu d’inconnus, une autre était de se déshabiller côte à côte, alors qu’on se connaissait à peine…
J’ai compris qu’elle attendait que j’en prenne l’initiative ! Je me suis dit :
-Après tout, puisqu’on en a parlé…
Regardant la mer, j’ai enlevé, casquette, souliers, chaussettes, tee shirt…puis j’ai jeté un coup d’œil de son côté : elle m’avait imité, pièce à pièce…elle était donc torse nu et ses deux beaux petits ‘lutteurs’ étaient bronzés, signe qu’elle se baignait, au moins en mono, habituellement.
Au vu de ces aréoles très brunes et de ces ‘tétins’ arrogants, j’ai pensé :
- Houa ! Les mêmes, mais supérieurs en quantité…
Les souvenirs affluaient…pour y couper court, j’ai rapidement enlevé short et slip. Elle était nue aussi quand on a marché de concert vers l’eau, un peu gênés tout de même. Ma pensée pastichait Shakespeare : « Songe d’une nudité…»
La comparaison s’imposait encore à moi, un peu plus négative cette fois : hanches plus larges, fesses un peu plus volumineuses, ventre un peu plus bombé…
Dame l’autre était Marathonienne ! J’ai pensé :
- Un joli petit Tanagra, tout de même…Ah ! Si j’avais vingt ou trente ans de moins…
Et une bribe d’une chanson de Brel s’est imposée à mon esprit :
« Etre une heure, une heure seulement – beau, beau, beau et con à la fois ! »
L’eau clapotait sous nos pieds, tiède et délicieuse : il était temps que je m’y enfonce totalement…Elle ne nageait que la brasse. J’ai donc crawlé autour d’elle et batifolé à mon habitude, sans trop m’en approcher, mais… Mais, au-dessus, comme au-dessous, quand je plongeais, mes yeux hypocritement inquisiteurs m’ont tout révélé de son anatomie. Un jeune corps bronzé, à peine moins à l’emplacement du maillot et combien appétissant. J’ai automatiquement évoqué Baudelaire :
« Volupté, sois toujours ma Reine
Prends le masque d’une Sirène
Faite de chair et de velours … »
Cette chair veloutée, je l’ai vue encore de prés quand nous nous sommes allongés sur nos serviettes de bain respectives, à moins d’un mètre l’un de l’autre…Une fraction de seconde m’est apparue une petite touffe ébouriffée, pas taillée celle-là ( ! ) qui m’a fait saliver bien plus que celle de la grosse Dame blonde sur le quai de l’île du Levant !
Brutalement, une onde de désir m’a envahi, et j’ai eu une érection intempestive, incontrôlable…Heureusement j’étais couché sur le ventre, à ce moment-là ! J’avais une envie folle de m’approcher d’elle, qu’heureusement ma volonté réprimait, que mon esprit repoussait, et je me suis dit :
- Espèce d’idiot, ne gâche pas tout !
Nous étions à peu prés secs, il fallait repartir. On s’est rhabillés, très vite, toujours un peu gênés !
VTT libérés, j’ai dit :
- La prochaine étape, c’est le phare d’où on domine toute l’île et bien au-delà. Mais le sentier qui longe les falaises est interdit aux VTT, il nous faut revenir en arrière par la route…
Nous sommes donc repassés quasiment au village puis nous avons emprunté la route large qui s’élève peu à peu vers le pied du phare. Sur l’esplanade, le coup d’œil valait les efforts consentis pour y parvenir. Elle a filmé, faisant un tour d’horizon…
Bucolique, j’ai murmuré Mezzo voce :
- « L’Eternité…la mer allée - Avec le Soleil… »
Elle s’est tournée vers moi, disant :
-Rimbaud a du passer par-là, non ?
J’ai acquiescé, ajoutant :
-La Mer, l’a toujours inspiré…d’autres aussi, Valéry à Sète :
« La mer toujours renouvelée… »
Et Baudelaire après son grand voyage :
« Qui a doté la mer, rauque chanteuse
De cette fonction sublime de berceuse… »
Et Trenet, avec « La Mer… »
Elle m’a coupé :
- Vous aimez la poésie, non ? C’est rare de nos jours…
Puis, pragmatique :
- Il faisait très chaud sur cette route. J’allais ‘exploser’ dans la côte ! ‘On’ peut retourner nous baigner, non ?
-Oui, mais à l’Oustaou de Diou, une petite crique enchanteresse, vous verrez…
Nous sommes redescendus par le sentier littoral qui cette fois n’était plus interdit aux VTT. Nous avons vite atteint cette petite crique qui s’ouvre au pied des falaises. Pas de sable, mais des graviers et des petits galets ronds. Des algues sèches, aussi, un vrai matelas déposé par la mer qui m’a rendu nostalgique d’une certaine crique d’Algérie et de ‘Celle’ qui m’accompagnait alors…plus d’un demi-siècle s’est écoulé, mais rien n’est oublié !
Il n’y avait qu’un tandem appuyé aux rochers, puis deux vélos un peu plus loin et quelques affaires étalées au soleil. Dans l’eau deux couples dans le plus simple appareil s’y ébattaient.
Bibi m’a dit :
- On ne va pas les gêner, on se rebaigne nus, non ?
Moi :
-Ici ne viennent que des Naturistes…
Inutile d’épiloguer. Sans ‘chichis’ cette fois on s’est déshabillé rapidement, une fois les VTT accolés, et les serviettes posées côte à côte sur les algues. C’est à l’entrée dans l’eau que çà s’est gâté : des petits rochers pointus, des trous pleins d’algues. Je savais qu’après quelques mètres et il y a de quoi nager. Je le lui ai dit, car elle n’avançait pas…
J’ai ensuite pris sa main, mais çà n’a rien changé…Alors, sans réfléchir, comme dans un passé dont je n’ai rien oublié, je l’ai soulevée et prise dans mes bras : Elle a poussé un petit cri et s’est accrochée à mon cou. J’ai commencé à avancer : elle s’était d’abord raidie un peu, puis au fur et à mesure, elle s’est détendue… moi, cela a été l’inverse !
Ce petit corps de Femme, brûlant, un peu suant [ Peut-être ais-je senti les phéromones qu’exhalaient ses aisselles ? ] m’inspirait ! Avec ce poids supplémentaire, j’ai tangué un peu. Un peu plus loin, mon pied s’est enfoncé dans un trou, du coup, j’ai baissé un peu les bras, et ses fesses ont glissé vers mon bas-ventre… Oh ! Ce fut bref. Mais mon érection, elle, ne le fut pas !
Heureusement que dans cette ‘mare aux grenouilles’, j’avais déjà de l’eau jusqu’aux…
Hum ! ouille… Je me suis tourné vers le large et me suis laissé aller dans l’eau, pour prendre la position horizontale, mais çà n’a rien arrangé, car elle s’est retrouvée couchée sur moi… alors, je me suis laissé couler, parcouru par une onde de désir intense, et un sentiment de honte à la fois !
Ressorti à ses côtés, elle s’est à son tour retournée pour nager en brasse : elle riait à gorge déployée…elle n’était donc pas fâchée ! J’ai batifolé autour d’elle, de plus prés cette fois. Plus loin, j’ai vu qu’on avait pied à nouveau sur un haut fond plein d’algues douces.
Plongeant entre ses jambes, je l’ai juchée, sur mon cou, et me suis redressé la soulevant hors de l’eau. Piaillant, mais visiblement amusée…moi, j’ai réalisé que c’était encore une incongruité puisque c’était son sexe à nu que je sentais sur mon cou !
Pourtant, tels Paul et Virginie, nos jeux sont restés enfantins : Elle essayait d’aller au fond, mais ses fesses et ses jambes restaient en surface…j’ai essayé de lui enseigner les apnées, le crawl ou simplement de se laisser couler, yeux ouverts. Elle m’a dit :
-Vous êtes un vrai Dauphin, non ?
D’autres ‘nudistes’…oh ! pardon : naturistes, arrivés après nous, entraient dans l’eau, nous, nous en sommes sortis…mais à l’horizontale, cette fois, en nous servant des mains presque jusqu’au bord !
Ensuite nous nous sommes allongés sur les serviettes. D’abord couchés sur le ventre, puis sur le dos, car le soleil tapait dur. Et nous avons échangé des considérations sur le Sport en général et la natation en particulier. Comme elle s’esbaudissait sur mes ‘prouesses’ ( sic) sur, et sous, l’eau, je lui ai parlé longuement d’une plage d’Algérie prés de laquelle s’est passée toute ma jeunesse…
Elle m’a dit, songeuse :
- Moi, malgré deux ou trois séances par semaine en salle, du footing et du tennis le week-end, je n’arrive pas à perdre ma cellulite…
J’étais sur le ventre, elle sur le dos. Sans plus réfléchir, j’ai osé poser ma main sur sa cuisse, pincé très légèrement la peau, et l’ai fait rouler sous mes doigts, disant :
- La cellulite fait des bourrelets, vous n’en avez pas !
Elle a alors poussé un soupir, et…j’ai perdu la tête. Ma main délibérément s’est mise à lui caresser la cuisse, puis elle est remontée vers le ventre ou j’ai fait encore rouler la peau…
Et, j’ai entendu ma voix devenue rauque, lui dire :
- Sur le ventre non plus…vous êtes musclée : Vous avez de bons abdominaux !
Déjà la même main, glissait vers la hanche…Elle a soupiré encore ! Insensiblement je m’étais rapproché d’elle. J’étais contre elle maintenant. Ma main est redescendue vers l’autre cuisse…elle ne se crispait pas, s’ouvrant même un peu quand j’ai caressé l’intérieur des cuisses…
J’avais perdu la notion du réel, et de tout ce qui nous séparait : Comme elle est nettement plus petite que moi [ 1m62, su après ] mes lèvres se sont posées sur des mèches de sa chevelure mouillée, puis, me pliant un peu, j’ai embrassé sa joue ! Elle a tourné son visage vers moi : ses yeux de biche étaient ouverts, brillants !
Elle a murmuré, la voix changée elle aussi :
- Quel coquin, non ? Votre main est si douce et si dure à la fois…ce matin déjà, j’ai été très troublée par vos mains sur moi…
J’ai alors fermé sa bouche d’un chaste baiser, pensant comme l’a dit Musset :
« Un baiser, qu’est-ce ? – un point sur le I du verbe aimer… »
Mais dans ‘Désir’ aussi, il y a un I ? Mes lèvres s’appuyaient maintenant à des lèvres consentantes, ouvertes : Ma langue a pénétré sa bouche ouverte, la fouaillant, entourant sa langue à elle…Dans mon esprit enfiévré, une seule pensée me taraudait :
-C’est pas possible ?
Car en même temps, ma main en était venue au pubis, descendant à plat sur un petit sexe broussailleux, chaud, humide où mon majeur s’appuyait un peu …J’ai retrouvé des sensations, des égarements, que je n’aurais jamais cru revivre…
C’est alors qu’une bande de cyclistes est arrivée. Ils étaient encore un peu loin de nous heureusement. Ils sifflaient et s’exclamaient bruyamment dans un jargon incompréhensible pour moi. Reprenant nos esprits et…nos souffles, nous nous étions complètement séparés ! Elle a traduit :
- Ils disent : « On les a dérangés, ces deux là ! »
Posant leurs vélos, ils se sont égaillés dans la crique, se déshabillant, aussi vite que nous en faisions autant pour nous rhabiller, nous ! L’esprit complètement tourneboulé, n’arrivant pas à réfléchir, j’ai dit :
- Cette fois on va vers le sémaphore…
La montée au sortir de la crique est très raide. Poussant les vélos, nous avions bien chaud, avant même d’attaquer le sentier littoral….
En haut de la côte, elle a ressorti son caméscope, disant :
- Jamais je ne pourrais oublier ce petit coin, je veux en garder tous les détails…
Et avant de repartir, elle a dit :
- çà monte à nouveau, non ? on va encore avoir chaud, mais c’est boisé… cette fois on se ‘reposera’ à l’ombre, non ?
Elle a baissé la voix, j’ai à peine compris :
-J’ai ce qu’il faut dans mon sac !
Ahuri, je n’osais pas comprendre ! Puis une immense joie m’a envahi : J’allais refaire l’amour, après six ans d’abstinence ? Et avec cette adorable petite Nana !
Je rapporte bien je crois, les idées qui étaient miennes pendant qu’on poussait les VTT pour remonter de la crique :
- C’est un coup « d’c’est pas possible ! » comme au jeu de Dames…Dame, ma carcasse est intacte, mais ma ‘gueule’ ? On a joué… elle s’est ‘chauffée’ ? Et elle a ce qu’y faut dans son sac ? Les Filles maintenant, elles prévoient çà ? ‘P…’ ! Tu vas encore savoir ? Bof, c’est comme le vélo, çà s’oublie pas ?
Pendant ce temps là, nous avancions lentement : petit plateau à l’avant, grosse soucoupe à l’arrière, mais ils pèsent 14 kg ces VTT, et avec en plus un chemin empierré, bosselé, peu praticable, car prévu pour des pédestrians…Quand on a retrouvé un chemin plus large et mieux entretenu, mais encore plus pentu, elle a calé !
Nous n’étions plus très loin du sommet ; je me suis placé à sa gauche, et poussant mon engin de la main gauche, j’ai enserré sa taille de la droite, pour l’aider, tandis qu’elle poussait sa machine à droite…
J’ai alors eu un flash : Vingt ans avant, dans la très dure côte d’un Semi-Marathon Lyonnais, je poussais ainsi la brunette précitée, qui n’en pouvait plus ! Mais en même temps, je vivais, aussi, o combien, le présent ! Bibi avait remonté et noué son tee-shirt pour avoir moins chaud. Mon avant-bras contre ses reins, ma main tenant sa hanche, je sentais cette peau moite, brûlante… d’instinct je l’ai attirée à moi ! Pas une crispation, et même il m’a semblé qu’elle frissonnait !
Nous ne parlions pas, chacun dans ses pensées. Et les miennes, c’était :
- Ah ! Ces p’tites ‘Nénettes’…un préservatif ? J’espère qu’ils ont fait des progrès…
Nous sommes arrivés au mont Salin. Point de vue sur la mer : Elle a filmé vers l’est en direction des îles de Port Cros et du Levant. Nous dominions le sémaphore maintenant. L’esplanade était entourée de grands arbousiers et de buissons.
Dés qu’arrêtés, elle m’a dit :
- Ouf ! Je n’en pouvais plus ! j’ai très chaud…Sous ces arbres il y a de l’ombre, non ? On va se reposer un peu, non ?
J’ai fait : « Oui » de la tête, et nous avons poussé les VTT dans une trouée du taillis. Je les ai attachés ensuite, et nous nous sommes enfoncés un peu plus loin : Invisibles de partout…nous nous sommes regardé et nous avons éclaté de rire !
Transcendé, je me sentais incroyablement jeune…qui a dit le premier :
« Quand on aime, on a toujours vingt ans … »
Nous avons commencé par manger quelques arbouses, fruits qu’elle ne connaissait pas : Bien rouges, bien mûres…la coquine en avait une qui sortait à moitié de sa bouche, et elle a tendu son visage vers le mien ! J’ai pris l’autre moitié, et lèvres contre lèvres, nos dents ont malaxé le fruit…
Ses yeux rieurs étaient un appel impérieux : Je l’ai serrée dans mes bras…le fruit avalé, nos bouches ne se sont pas séparées pour autant, et mes mains se sont fait caressantes : L’une dans son dos, l’autre descendant vers les fesses dodues…Elle se collait encore plus à moi…moi dont le sexe en érection s’appuyait sans vergogne sur son bas ventre !
Rejetant la tête en arrière, elle a dit :
-Il fait si chaud…mettons-nous vite à l’aise sur nos serviettes, ‘on’ y sera mieux, non ?
*
Le Miracle…
Les sacs posés à terre, les serviettes de bain, étalées côte à côte, on s’est prestement déshabillé pour la troisième fois, loin de la mer, cette fois !
Dés qu’allongés, j’ai complètement perdu la tête et la notion du temps…Je sais que je l’ai ‘mangée’ de baisers, partout…partout, sauf à l’intérieur de ce petit maquis broussailleux, humide de transpiration et de désir apparent qui sourdait d’elle : le cuni lingus, ce n’est pas mon truc ! Ma bouche est remontée vers un ventre frissonnant, puis un sein au tétin en érection, lui aussi ou je me suis de nouveau abouché tandis que mes mains ne restaient pas inactives, elles non plus. La voix chavirée, elle m’a murmuré : « Maintenant, non ? » J’allais la chevaucher, quand elle m’a présenté le préservatif qu’elle avait du sortir de son petit réticule et garder dans la main…
Relevé sur un coude, j’ai placé cette ‘chose’ contre mon sexe en érection et l’ai fait rouler…çà, non plus, je n’avais pas oublié, mais pourtant c’est dans ma tête que çà s’est gâté : çà m’avait dégrisé ! J’ai pensé :
-çà y est, tu vas faire Gancho ! »
[ Faire Gancho, suprême déshonneur pour un ‘pied-noir’, car le gancho en langue Espagnole est un hameçon recourbé : Inutile de faire un dessin ! ]
J’ai failli me relever en disant, rageur :
-C’est plus d’mon âge, restons en là !
Mais la pensée suivante a été :
-Ce n’est pas de sa faute, après tout. Avec toutes ces MST maintenant, elles font ‘gaffe’…mon doigt peut remplacer ma ‘queue’ pour lui permettre une jouissance clitoridienne !
Allongé contre elle, main sur son sexe, mon majeur s’est appuyé, s’enfonçant entre des lèvres accueillantes, pendant que je lui disais à l’oreille :
- Tu sais, il y a six ans que je n’ai plus fait de câlins…J’ai peur d’être maladroit…guides mon doigt, et caresses toi avec, comme tu aimes ?
Je sais par expérience (s) qu’elles aiment ainsi se masturber avec le doigt du partenaire !
Et de fait, c’est ce qui s’est passé : Je suis sûr qu’elle n’a pas singé sa jouissance et les spasmes qui l’ont secouée…
Elle a ensuite arrêté d’activer mon doigt. Moi j’avais oublié le p’tit ‘chapeau’ qui enserrait ma barre d’acier Suédois…Cette fois, je l’ai chevauchée et pénétrée illico : Enfin Homme, comme on ne l’est jamais qu’en un corps de Femme qu’on besogne…Je ne puis traduire ce plaisir intense qui me submergeait, mais, paradoxalement mes pensées, étaient :
-Je nique… P… ! Je nique…C’est bon, p…! Qu’est-ce que c’est bon…mais j’vais pas pouvoir me retenir longtemps… de toutes façons avec ce tuyau de caoutchouc, j’risque pas d’lui donner du plaisir, à elle !
Je ne l’ai pas secouée longtemps ma petite partenaire. Déjà sourdait le geyser salvateur…ma gorge a éructé la joie indicible qui me submergeait !
‘Popaul’ ayant fini de ‘pleurer’ ( Joie et dépit à la fois ! ) Je ne me suis guère laissé aller, ni attardé en elle, du fait de cette ‘chose’, une vraie tunique de Nessus…
Je me suis retiré, et à nouveau sur un coude, de ma main libre, j’ai fait rouler dans l’autre sens cette ‘cochonnerie’ ou des poils s’étaient coincés… çà m’a rendu encore plus furieux : Foin d’écologie, j’ai jeté ‘çà’ en direction des arbousiers qui n’en pouvaient mais !
En même temps, j’ai dit à voix haute, presque méchamment :
-Eh ! ‘ben’, mes pauvres Enfants, je vous plains d’être obligés de vous contenter de ces ersatz…être si prés, et si loin, l’un de l’autre à la fois, c’est un supplice de Tantale, non ?
[ Je commençais à utiliser cette ponctuation qui terminait presque toutes ses phrases ! ]
*
Je voulais me relever, mais elle m’a enserré de ses bras, visage prés du mien, yeux brouillés de larmes, et d’une pauvre petite voix qui m’a fait mal, elle m’a dit :
- Attends ! Je t’en supplie…moi aussi, j’ai été frustrée, non ? Tu comprends, j’ai arrêté la pilule parce que je prenais du poids. Ralph était d’accord, c’est pour çà que j’avais ce préservatif dans mon sac. Et puis j’ai pensé aussi aux MST, non ?
Puis, après un instant :
- Tu m’as dit que tu n’as pas fait de câlin depuis six ans, même pas avec ta Femme ? Je ne comprends pas, mais tu m’expliqueras, non ? Si tu étais plus jeune ( !) Je ne t’aurais pas cru…Toi, je te crois ! Je ne comprends pas ce qui m’arrive ? D’habitude je suis tellement méfiante et un peu sauvage, même !
J’étais décontenancé, honteux de ma colère injustifiée, vis à vis d’elle…C’est elle, qui maintenant prenait l’initiative : elle m’a embrassé, et caressé, comme je l’avais fait pour elle précédemment, puis… c’est elle qui m’a chevauché !
Mais qu’elle était maladroite ma petite amazone : J’ai du l’aider pour cette nouvelle pénétration qu’elle recherchait. Ensuite une main sur sa hanche, l’autre tenant sa fesse, j’ai guidé des mouvements qu’elle a vite compris, et… repris à son compte !
Mes mains sur ses hanches n’ont alors plus servi qu’à l’empêcher, par un recul excessif, de perdre l’objet de son plaisir ! Ses frissons, puis ses spasmes quasi violents avant de s’abattre sur moi, heureuse, comblée, çà ne pouvait être une jouissance simulée…
Cette fois, j’ai complètement perdu la tête, c’est avec une joie sauvage que je l’ai retournée comme une crêpe et besognée comme un furieux !
Lamartine a écrit :
« L’Homme est un Dieu qui se souvient des Cieux… »
Moi, je l’avais retrouvé ce Paradis. Ma merveilleuse petite proie consentante gémissait par à coups ! A un moment, elle a même grincé des dents, ce qui a encore déclenché un flash dans mon esprit :
- Elle aussi ? Pas croyable…
Mais déjà je me répandais en elle, avec des mugissements de taureau en rut !
Après quelques derniers va et vient, très lents, encore dans une extase devenue douloureuse, je me suis calé au plus profond d’elle…
*
Reprenant lentement mes esprits je me suis soulevé sur les coudes, sentant que je l’écrasais de tout mon poids. Son ventre toujours contre le mien, ses seins ont repris forme : je ne sentais plus que les deux pointes sur ma poitrine…Elle était essoufflée, ma bouche glissant de ses cheveux vers son oreille, j’ai murmuré :
-Pardon, mon petit cœur : Refaire l’amour, et avec une si jolie petite ‘Minette’, çà m’a rendu fou, tu comprends ?
Mais elle :
-Oh ! Mon Chéri, c’était tellement merveilleux…Je ne croyais pas çà possible : J’ai eu encore du ‘plaisir’ …Tu es un véritable Bonobo, Toi, non ?
Moi, en riant :
-Dans le temps jadis, je n’aimais pas qu’on m’appelle Tarzan…parce que c’était l’Homme Singe, et Toi, tu me traites carrément de Chimpanzé !
Elle, navrée :
-Pardon, mon Chéri…j’ai dit Bonobo, parce que c’est le seul mammifère qui peut faire l’Amour trois fois de suite et trente fois en 24 heures !
Alors, moi, goguenard :
-Comme tu y vas ? Trois fois de suite, je ne croyais plus çà possible : ‘Le Miracle’, c’est Toi ! Mais trente fois en 24 h, çà ne risque pas….Je suis donc un demi-Bonobo : un ‘No-beau’, quoi !
Elle s’est écriée :
- Oh ! J’ai vu tout de suite que tu faisais des complexes avec ton âge…bien sûr, tu as des rides d’expression (sic) mais quand tu ris et que tes yeux rient aussi, tu es incroyablement jeune, non ?
Puis, pensive :
-Tes mains, d’abord, je te l’ai déjà dit, elles m’ont surprise: douces et fermes à la fois, affectueuses et fraternelles, comme si nous étions des Amis de toujours…Je t’avais bien regardé avant déjà, et moi si prude, j’ai eu envie de m’appuyer sur ton corps d’Athlète (sic)…Après, j’ai eu envie de les retrouver ces mains qui m’avaient électrisée ! Et je suis
revenue filmer les côtes de Port Cros, juste devant toi…
Un grand sourire a éclairé tout son visage, ses yeux étaient rieurs quand elle a dit malicieusement :
-Tu sais, à peine débarquée à Port–Cros, je t’ai cherché des yeux : Tu as vite dépassé tout le monde, alors, moi aussi, j’ai marché vite dans la même direction, espérant te retrouver sur ce chemin, quand tu reviendrais ! Je t’ai ‘draguée’, comme on dit en France, non ?
Front plissé, elle a continué :
-J’ai été si heureuse de redescendre avec toi, et j’ai osé te demander ton programme pour l’escale de Porquerolles et la permission de rester avec Toi…déjà, ce n’était plus moi, la Bibi habituelle ! Et quand tu m’as pris dans tes bras pour aller vers l’eau profonde, à la crique, que j’ai senti sur ma fesse, l’effet que je te faisais, je n’ai plus pensé qu’à être à toi !
En bonne Suissesse, elle parlait lentement, déversant de l’ambroisie dans mes veines. J’étais en elle, plié sur elle pour que ma bouche se promène, caressante, sur son front, ses yeux, son petit nez, et enfin sa bouche qui reprenait son monologue, entre deux baisers. Elle m’enserrait de ses bras, et…de ses jambes ! Alors, paroles brûlantes et chair itou, pas étonnant que ‘Popaul’ ait voulu être de nouveau à la fête…
J’ai donc repris de très, très lents va et vient…et senti qu’elle serrait les muscles de son sphincter vaginal…
J’ai dit alors, voix rauque, sans doute comminatoire :
- Oui, serres…serres…empêches moi de sortir…empêches moi de rentrer…
- Oui, j’essaye…mais c’est pas possible, non ? Et…c’est trop bon…mon chéri, comment
tu peux encore ?…oui…oui…
C’était reparti… et j’ai pensé :
- Bon Dieu ! Moi aussi, j’croyais pas çà possible… et c’est bon, putain ! c’que c’est bon !
Cette fois, çà a duré, duré, duré…
Longtemps aprés, collé à elle, ses bras et ses jambes m’enserrant, j’ai réalisé que nous étions essouflés tous les deux, et que je l’écrasais…Je me suis retiré d’elle, disant :
- Moi aussi, je ne pensais plus çà possible…ce n’est plus le mont Salin, ici, mais le mont Câlin !
Nous avons ri… à part les cigales et les oiseaux, nous étions seuls au Monde ! Puis, doucement, voix posée, heureuse, elle a repris son soliloque :
-J’ai eu encore un orgasme ( l’autre disait : « J’ai joui ! » ) Je ne croyais pas çà possible, et je ne me reconnais plus…Tu sais, ‘mon Amour’, je peux compter ‘mes Hommes’, ceux qui m’ont fait l’Amour, sur les doigts d’une seule main ! Et çà avait très mal commencé…
Après un silence forcé, à cause de mes baisers, elle a continué :
- C’était à Genève ou il y a un Frère de ma Mère qui habite là encore…J’avais douze ans, j’étais naïve, bête on peut dire : une éducation stricte, sévère ou il n’y a aucun dialogue !J’aimais beaucoup cet Oncle, je crois que je cherchais en lui le Père affectueux que je n’avais pas à la maison…
En vacances, chez eux, j’étais toujours sur ses genoux, trop câline, j’ai compris après…Un matin, il m’a emmené à la pêche, avec lui. Ils ont un petit chalet au bord du lac. Quand il a commencé à me caresser, j’ai laissé faire…mais vite, j’ai compris que ce n’était pas bien, trop intime ! J’ai eu peur, je le lui ai dit…mais il s’est mis à rire, répondant : « Tu vas y passer, ma Petite, tu m’as assez allumé ! ici tu peux toujours crier… » Il m’a jeté sur le vieux canapé, j’ai pleuré, supplié, je me suis débattue, mais comment résister à un homme de trente et un ans ?Il m’a enlevé la culotte et m’a violé une première fois !
Après il m’a dit : « J’avais mis de la vaseline, tu vois que çà s’est bien passé…et tu n’as pas encore tes ourses ( !) tu ne risques rien ! »
En hoquetant, elle a continué :
- Il m’a complètement déshabillée et il a recommencé à me caresser de force et m’a encore violée…Je lui disais en pleurant qu’il irait en prison, mais il ricanait : « Personne ne te croira…tu es toujours collée à moi ! Je dirai que c’est toi qui a voulu. C’est toi qui sera punie… »
Elle pleurait à gros sanglots, maintenant : J’étais sidéré !
Elle a continué :
- J’ai eu trop honte, pour moi, pour ma Mère ( c’était son frère !) Je n’ai jamais plus voulu lui parler. Je crois qu’à la longue, elle a compris, ma Mère ? Mais elle s’est bien gardée de me poser des questions ! J’avais eu très mal. Le mal au ventre a persisté, mais c’était mes premières règles que çà avait déclenché !
Et après un silence :
-C’est depuis ce temps là que je suis devenue méfiante, réticente. Vers seize ans, j’ai eu un petit Copain. Je croyais y tenir…Pour ne pas le perdre, je l’ai laissé faire, et puis dans le fond, j’étais curieuse de recommencer, autrement…mais avec un préservatif, je n’ai pas apprécié du tout ! Plus tard, à vingt ans, en Fac, j’ai eu un Ami de vingt ans lui aussi : Etudiant ensemble, sortant ensemble, mais chacun sa chambre…Quelquefois je lui faisais plaisir, pour le garder, toujours avec ces préservatifs dont tu as horreur, je comprends maintenant pourquoi…
Il y a trois années, maintenant, Ralph est devenu mon professeur : J’ai de suite été amoureuse, je le croyais sincèrement, mais c’était de l’admiration, surtout ! Il est brillant, prévenant, il est devenu affectueux : Enfin le Père que je recherchais, non ? Lui, c’est le samedi soir, parce que le lendemain on peut dormir plus longtemps… Quelquefois en semaine, si on sort et qu’il boit un peu ! J’ai pris longtemps la pilule, mais vaginalement, je me croyais frigide…
J’ai pensé :
- Une de plus !
Elle continuait :
- J’ai honte, mais Fred ( l’étudiant ) il m’avait appris les caresses du clitoris…des fois, je le fais toute seule ! Ralph, je ne l’ai jamais trompé, même pas tentée de le faire ! Je ne comprends pas du tout ce qui est arrivé aujourd’hui…Toi, tu es le Diable, non ?
Moi :
-Oh ! Un pauvre Diable alors : Si tu savais ! Même pas ce vieux Faust qui avait vendu son âme au Diable…C’est Cervantès, je crois, qui a écrit quelque part : « L’Homme est de feu, la Femme d’étoupe…et le Diable souffle sur les deux… » Je ne crois plus depuis longtemps au hasard, et pourtant ? Un beau jour de croisière, le soleil, la mer, ces îles en vue, et ce bateau qui te déséquilibre devant moi…Je croyais revivre d’autres moments disparus à jamais ! Ensuite, ta présence à mes côtés, et nos corps dénudés entièrement, même au milieu d’autres Naturistes, j’ai perdu les pédales, et osé ! Paul et Virginie sur la Plage noire… Mais à l’Oustaou de Diou, au nom prédestiné, les autres n’existaient plus, il n’y avait plus que nous : Adam et Eve au paradis, non ?
[ Par mimétisme verbal, je me mettais à utiliser son : non ? ]
Pendant tout ce temps, allongé prés d’elle, ma main droite n’était pas restée inactive. Sur mon bras gauche, elle avait posé son cou, ma bouche à hauteur de son visage ne restait pas inactive, elle non plus…, et « il me venait des idées… » comme chantait le ‘vieux’ Sardou…Quand je lui ai chuchoté à l’oreille ce que je voulais faire, elle a eu un petit rire nerveux :
-Mais…je vais être ridicule dans cette position, non ?…
Toujours en chuchotis, j’ai plaidé ma cause : « La guerre du feu… » les Centaures, etc…malgré sa réticence, je lui ai fait prendre la position de la ‘prière arabe’…
Elle s’est alors écriée :
- Oh ! J’ai la tête dans le sable, je ne vois rien : comme une autruche !
Mais je l’avais déjà pénétrée, et tenant ses hanches, tirant avec les mains quand je m’enfonçais en elle…c’était de vrais coups de bélier qui lui ont tiré un : « Ooh ! » Etonné…puis des : « Haaa ! » plus aigus, mais très doux !
Je savais par multiples expériences, qu’après avoir éjaculé trois fois, cette position de la partenaire me ferait ‘bander’ indéfiniment grâce au mental possessif habituel qui s’affichait dans ma tête dans en jargon ‘pied–noir’ :
- Putain ! J’lui donne bien l’ compte, comme çà…tant qu’elle en veut…tiens…tiens…C’est bon tout l’temps, mais ‘j’crache’ pas…
Et d’une voix rauque, impérieuse :
- C’est bon ?
Elle, encore plus fort :
-Oui…Oui…Oui…
Dix minutes, peut–être plus, se sont passées ainsi…Subrepticement, du coin de l’œil, j’ai regardé ma montre : Il fallait en finir ! Je me suis arrêté et penché vers elle, soufflant un peu, j’ai dit à son oreille :
-Tu veux bien te retourner ? Je vais continuer en ‘Missionnaire’…je veux te sentir tout contre moi…
Elle m’a dit, très fort :
- Oh ! Oui, mon Chéri, toi tu sais tout…tu m’apprends tout !
Retournée, je l’ai mignotée d’abord, mais quand j’ai pris sa bouche et l’ai fouillée impérativement, le désir, à nouveau m’a fait reprendre possession d’elle…Après un ‘staccato’ de mitrailleuse lourde, j’ai joui longuement, continuant des va et vient, lents, presque douloureux !
A cent mètres de là, sur l’esplanade, si des quidams étaient passés à ce moment là, ils auraient cru entendre un barrissement d’éléphant ! Essayant de moins peser sur elle, nos corps encore épousés, nous avons lentement repris notre souffle…et j’ai pu parler :
-Il est 15 h passées, si tu veux voir le sémaphore, il est plus que temps… après on descendra sur Notre Dame de la Repentance, la bien nommée, pour demander la rémission de nos pêchés, non ?
Mais elle :
- Tant pis ! J’ai été et je suis trop heureuse pour bouger…restes encore un peu en moi : je ne peux me faire à l’idée que çà va être bientôt fini, nous deux ! Tout à l’heure, j’ai été un peu vexée, humiliée de ce que tu m’avais demandé…Je n’ai pas osé dire non, heureusement : quel plaisir tu m’as donné encore…c’est çà la Furia Francese, non ? Ce n’est pas les Italiens mais les Italiennes qui ont trouvé cette expression lors de leur conquête par les chevaliers de François 1er !
*
J’étais soudain très, très fatigué ( on le serait à moins ? ) J’ai pensé au vieux Père Graziani qui disait souvent, à l’âge approximatif que j’ai atteint à mon tour ( !) :
-Ah ! Si je pouvais mourir en ruant dans les ‘brancards’ !
Mais ma pensée suivante a été :
-La Petite ne mérite pas çà, que d’emmerdes ce serait pour elle…
Puis, je me suis endormi !
Oh ! Pas longtemps, quelques minutes seulement comme le Marin à la barre de son voilier…Réveil aussi soudain : J’ai réalisé que j’écrasais de tout mon poids ce petit corps brûlant, qui me supportait bravement !
Je me suis redressé sur les coudes, je me suis à nouveau plié en point d’interrogation pour embrasser son front, ses yeux, sa bouche…Bouche contre bouche, j’ai murmuré :
- « Fermes sur moi ton bras qui tremble – Nos deux corps, nos deux cœurs, nos deux bouches…Ah ! Je vis…tout est chaud… »
- Pierre Louys, a-t-elle murmuré… J’ai lu les poèmes saphiques, mais Toi, comment se fait-il ?
Mes lèvres ont pesé sur les siennes pour ne pas évoquer un passé si lointain…et présent à la fois !
Ma langue l’a fouaillée, mon ‘vit’ encore gonflé dans cette grotte de la Nativité d’où nous sommes tous issus, s’est complètement raidi…J’ai recommencé de longs va et vient avec cette pensée lancinante :
- C’est sans doute la « Toute, toute dernière fois… »
Mais elle a dit, presque humblement :
- Moi…Je peux ?
Toujours unis, nous avons roulé…Une fois sur le dos, j’ai senti les inégalités du terrain, ébloui par un rayon de soleil qui perçait la sylve ou nous nous étions caché…
Elle était à genoux, le torse relevé un peu…je l’ai observée dans sa danse désordonnée à la recherche du plaisir ! Mes mains sur ses hanches veillaient à ce qu’elle n’échappe pas à mon pivot, tandis que repassaient vaguement en mon esprit les images de celles qui, dans la même position, m’avaient dit, aimer çà, parce qu’elles « Tiraient leur coup à l’envers ! »
Bien plus adroites et averties que la pauvre petite Lady Chatterley qui se tortillait sur moi…J’étais crispé, tendu de toute ma volonté à ne pas exploser, et la priver d’une partie de son plaisir…
Mais elle s’est énervée de sa propre maladresse : Se laissant aller sur moi, elle a embrassé ma poitrine, disant :
- Tu fais tellement mieux que moi, mon Chéri…Toi, donnes moi du plaisir !
Encore une fois retournée, je l’ai besognée à mon rythme : c’était ‘autrement bon’…Souffles mêlés nous avons partagé notre extase ! à mes bruits de gorge, rauques, répondaient les siens, plus aigus !
Depuis six ans j’avais fait mon deuil de tout çà, et je n’avais pas imaginé connaître à nouveau un tel embrasement partagé…Après un final de 14 juillet, nous avons prolongé ce Nirvana, encore de longues minutes, sans bouger, dans un profond recueillement que j’ai du interrompre :
-Il n’est que temps de lever le camp, mon petit chou !
Mais elle :
-Un chou à la crème, alors, non ? Si demain je n’achète pas une pilule du lendemain je risque bientôt de devenir un Bibendum, non ?
Je ne l’aurais pas cru capable de ce genre d’humour à la Française…
J’ai toujours des kleenex dans les poches, j’en ai sorti plusieurs pour qu’on puisse s’essuyer, mais elle a dit :
- On aurait besoin d’un autre bain, non ?
- Du sémaphore on peut descendre rapidement vers la plage de la Courtade, on pourra très vite se rincer. Mais en maillots, cette fois, autant les mettre de suite !
Rhabillés rapidement, VTT récupérés, on a fait une trop courte pause devant le sémaphore d’ou la vue est admirable, puis nous sommes descendus sans un coup de pédale, vers la Plage de la Courtade : Immense, familiale, sans Naturistes…
Ma mémoire pêche peu d’images précises de ce petit bain ou pourtant nous nous sommes amusés, riant comme des gosses du bon tour qu’on venait de jouer à la vie de tous les jours…
Au rhabillage, pendant que je tenais la grande serviette de bain autour d’elle, elle m’a dit en riant encore :
- Je vois que çà te fait encore envie, non ? Ah ! Si on avait du temps ?
Mais il n’était que temps ! Les VTT rendus, une bouteille d’eau fraîche achetée en passant, nous avons terminé le parcours en courant sur les quais…
Le bateau était là, mais la montée à bord n’avait pas commencé. En vraie petite souris, elle s’est infiltrée dans la file d’attente [ çà m’en a rappelé une ‘autre’ qui se glissait ainsi dans la cohue des Coureurs avant un départ de course à pied…] Elle a embarqué avec les tout premiers passagers et a retenu notre place sur le pont avant : banc en biais, côté bâbord, sous la cabine de pilotage.
En attendant le départ, nous avons tiré de nos sacs, des barres de Mars ( un coup de barre ? Mars et çà repart ) pour moi…et d’Ovomaltine chocolatée (marque Suisse ) pour elle. L’exercice nous avait creusés ! Retour en cabotage le long des côtes : Presqu’île de Giens, Hyèrres, La Londe, le Fort de Brégançon ou nous avons fait une boucle au ralenti, Cap Bénat…
Le marin continuait à donner des explications au micro, le sens des paroles nous échappait.
Elle n’a plus filmé : Lovée contre moi, elle me parlait à l’oreille, vu le bruit, ou reposait sa tête sur mon épaule…Les mêmes commères, ont ricané et fait des commentaires à voix haute, qu’elle m’a traduits :
- Elles disent : « Les Filles maintenant, rien ne les arrête…Ce matin, elle était seule, celle là, et ce soir elle est collée contre ce vieux type… » Moi, je leur souhaite de connaître le Bonheur que j’ai connu dans tes bras aujourd’hui…
A son oreille, j’ai répondu :
- Tu es une merveilleuse Petite Princesse, et comme a dit Gabin à notre Michèle Nationale :
« T’as d’beaux yeux, tu sais… » De grands yeux parfois rêveurs, parfois très vifs, selon, mais tu m’as dit être myope et avoir perdu une de tes lentilles ? C’est pour cela que tu n’as eu aucun recul devant mon masque de Vieil Indien déplumé , qu’elles dissèquent, ride à ride, elles…
J’ai vu que ses yeux s’étaient embués, je les ai embrassés : Tant pis pour la galerie !
Et de nouveau, contre son oreille :
- Chut ! Ne dis rien…ne pleure surtout pas, c’est une immense joie que tu m’as procurée aujourd’hui : un vrai miracle ! Excuses mon étonnement, moi qui il y a déjà six ans, ai amalgamé, malaxé et adressé ces vers lus je ne sais ou :
« Dans la clarté de tes prunelles – J’ai vu, ironie cruelle – Que j’étais vieux, que j’étais laid – Que je n’ai rien à espérer – Plus d’Espoir… plus d’Aventure – Il me faut revêtir l’armure – De la triste réalité –Affalé, découragé – l’Ombre descend et me submerge – Elle roule sur moi et gamberge – S’amusant à me faire languir – le Noir Oubli qui doit venir… »
Elle s’est serrée contre moi, disant :
- Il est beau ce poème, mais qu’il est triste…
J’ai arrêté la suite, d’un baiser, puis recommencé dans son oreille à cause des haut-parleurs :
- Souviens-toi toujours…De ce beau jour….ou tu m’as redonné….ma fierté !
Grâce à Toi, chaque matin, je vais moins haïr, ce vieux visage… que je rase !
Elle a bien voulu sourire ! Il me serait impossible de rapporter, dans l’ordre, et dans leur intégralité, la teneur de ces chuchotis à l’oreille sur le bateau !
*
Débarqués au Lavandou à 17h30, comme prévu, il nous est resté une heure de battement avant le départ de son car pour Antibes : le glas de cette incroyable journée, hors du temps, avant l’adieu aux… larmes, comme je n’en ai, hélas ! Que trop connus !
Nous nous sommes d’abord assis sur un bloc de rocher, au bout de la jetée du Port, et là, ont repris les dialogues ou parfois, de longs monologues, pour répondre aux questions posées…
-Plus rien avec ta Femme…Comment est-ce possible ?
Cela l’intriguait à juste titre et elle m’avait tellement parlé d’elle, que je me suis lâché un peu : je lui devais bien çà pour m’avoir fait confiance et accepté la copulation sans protection, au péril de sa jeune vie ! Je lui ai donc fait un résumé, en regardant la mer, elle aussi, la tête sur mon épaule :
- Mes jeunes années, ont été illuminées par un être de lumière qui m’a été arraché brutalement par le Destin. Ce premier Amour n’a pas ainsi subi l’écume des jours et ne s’est pas érodé avec le temps ! Après ce que j’avais connu, j’ai sans doute trop demandé, trop espéré d’une Femme… Une lune de miel qui devient vite une lune de fiel ! A la loterie du mariage, encore faut-il être un bon numéro soi-même…On tombe dans les non-dit, les blocages, les reniements, les acceptations d’un état de choses par lâcheté et veulerie…
A ce moment là elle m’a interrompu, avec véhémence :
- Ce n’est pas possible, tu te dénigre trop…
J’ai répliqué :
- Mais si, avec tous les bons prétextes habituels qu’on se donne : Famille, entre autres. De vrais Parents adoptifs, qu’on adore et qui ont tellement misé sur ce mariage…puis les Enfants ! Oui, deux, à 11 ans d’intervalle…à cause des huit années de guerre d’Algérie…années terribles vécues en commun : la meilleure image, c’est une paire de bœufs attelés au même joug et qui s’efforcent de tirer le char dans la bonne direction, malgré les ornières et les pièges du chemin…de la Vie !
Elle m’a coupé :
- Je commence à mieux comprendre…
J’ai continué :
- Pour ce qui t’intrigue, le sexe, cela compte beaucoup pour l’Homme, moins pour la Femme ! A l’époque il n’y avait pas la pilule…J’abrège : Chambre à part, sous prétexte que je ronfle la nuit. Dés lors, mes élans (sic) sollicitations, prières, exigences…qui pour l’autre sont devenus obligations et corvées du mariage ( !) Acceptées avec de plus en plus de réticences…Madame se faisant attendre pour ce qu’elle appelle le passage à ‘l’abattoir’, traînant interminablement dans la salle de bains…puis se prêtant, tendue, crispée, à mon unique assaut ! Le pire, quand je me risquais à quelques préliminaires, c’était d’entendre invariablement : « allez, grouille ! » J’en termine, par le soir ou il m’a été répondu : Je ne suis pas ton tiroir à… saucisse ! Je ne l’accable pas pour autant. Il y a le reste, tout le reste : elle a porté la Famille sur les épaules. La maison, les Enfants, le travail, et…un mari qui s’investissait trop dans le sport !
- Tu en parles avec respect, et admiration, non ? Mais tu as du avoir des aventures, non ?
- Oui, mais je ne les ai pas spécialement recherchées…surtout pas ce qui pouvait devenir sérieux…mais quelquefois, c’est plus qu’un droit, presque un devoir de se prouver qu’on est encore un Homme, capable de donner du plaisir à une Femme ! Quant à y donner suite, j’en ai eu l’occasion, mais cela eut été au détriment de bien des choses…
- Tu n’as jamais songé à divorcer ?
- Il y a 6 ans, nous y étions presque…c’est elle qui en avait pris l’initiative…Avant cela, sur des années et des années, il y a eu d’abord, celle qui n’a pas su attendre, preuve qu’elle ne tenait guère à moi ! Puis, à la fin des évènements d’Algérie, une Amie autant qu’Amante, qui s’est effacée devant la grossesse non désirée de l’Epouse, et pas par la faute du chat !
Un soupir et j’ai repris :
-Plus tard, une Minette qui avait vingt ans de moins que moi…[ J’aurais pu lui dire qu’elle en était le sosie, 20 ans après ! ] Celle-la, a trop écouté sa famille, ses collègues, et.…je ne sais qui, pour notre différence d’âge ! Comme disait Bedos, sur scène : « Une différence d’âge ? C’est jamais qu’une différence d’âge… »
Nous avons éclaté de rire et j’ai continué :
-Tu as vu que je pouvais ‘assurer’ aussi bien que je l’aurais fait à ton âge…oui mais voilà, la Société nous rappelle chaque jour ses normes et ses tabous !
J’ai évoqué aussi la dernière, une ‘poupée Barbie’, qui avait 14 ans de moins que moi, et qu’ensuite j’avais baptisée « La Reine Néfertiti » sur la plage naturiste de Pampelone où nous avions campé tout un mois…
Bibi, voulait en savoir plus, j’ai continué :
- Elle ? Un corps à la plastique impeccable, une blonde naturelle, des yeux bleus qui savent se faire langoureux, un visage quasi inconnu sous les fards et les apprêts ! J’y ai cru, jusqu’à ce que je m’aperçoive en ce mois de vie à deux, que j’étais pour elle une ‘occasion’ de se sortir d’une matérielle étriquée…A l’inverse de chez moi, j’avais une poupée Barbie, toujours prête aux câlins, les appelant même, mais pour le reste : Rien ! Désillusions…. Décalage entre le concret de ce qu’on a et la galère de ce qui sera forcément ! Finalement, divorce arrêté d’un commun accord…Pas de saut dans l’inconnu au risque de perdre le peu de confort matériel et de sécurité, qu’une longue vie de labeur, et de thésaurisation difficile, nous a procurés !
Main dans la main, nous avons marché sur ce long quai qui borde la grande jetée du Port. C’est elle qui parlait maintenant et j’ai du résister à son plaidoyer, pour qu’il y ait au moins une suite épistolaire à cette belle aventure que nous venions de vivre…J’ai cité Nerval :
« Heure frivole – qu’il faut saisir – Passion folle – qui s’envole – après le Plaisir… »
Mais elle n’était pas convaincue : L’Homme fantasme auparavant, la Femme construit après…
Que de ‘Si’ elle a débité ! Entre autres :
- Si mes Amis n’avaient pas projeté un voyage à Avignon et aux Baux de Provence, pour me faire connaître cette région, j’aurais pu revenir demain, non ?
- Si cette croisière avait eu lieu en juin, j’aurais pu m’inscrire à la Fac de Lyon, pour ma dernière année, avant ma thèse, c’était possible. On aurait pu se voir, non ?
Je l’ai coupé :
- Cela eut été jouer à qui se fatiguerait le premier, non ? Tu sais, Sartre l’a bien dit : « L’Enfer, c’est les autres… » Notre Société nous fait payer jour après jour, une vie hors normes… Ce qui est Merveilleux aujourd’hui t’apparaîtrait peut-être désuet et déraisonnable, avec le temps…Demain pour moi, c’est le seul Avenir que je peux envisager : J’ai eu un ‘pépin’ de santé, inexpliqué et inexplicable ! Demain ? Je serai peut-être mort !
Voilà qu’elle pleurait : De grosses larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues Décidément comme à la Minouche du passé, j’avais l’art de lui tirer des larmes, et comme elle, elle essayait de se reprendre en brave petit soldat !
J’ai enserré sa taille, l’ai attirée à moi, et bu ses larmes, embrassé ses yeux avant de continuer :
- Tu sais dans ma jeunesse, j’entendais une vieille chanson, les scies d’alors, qui commençait ainsi : « Ramona, j’ai fait un rêve merveilleux… »
- Oui, du répertoire classique, même…
- Une chanteuse à voix de l’époque, détaillait aussi : « Il ne faut pas briser un rêve… » ce que doit rester cette journée ! Dans trois jours, tu vas retrouver Ralph et…la Réalité des choses…
-Je ne sais pas si je vais être la même ? L’Admiration pour lui s’est depuis longtemps perdue dans les petits incidents de la vie de tous les jours…
…Maintenant que tu m’as appris l’amour : un embrasement dont je n’avais pas idée, je crois que je vais lui demander un break de réflexion, en lui en donnant la raison !
Moi, j’ai pensé à ce monsieur je ne sais plus qui, qui a écrit : « Les Femmes prennent un Amant par Amour, ensuite elles prennent des Amants pour l’Amour… » Et j’ai espéré ne pas l’avoir trop perturbé, cette Petite…mais que dire ? Que faire ? Je n’y pouvais plus rien !
*
On arrivait sur le boulevard du Front de mer, elle m’a dit soudain, tournée vers moi :
-Tu sais que tu es encore en moi ? Et çà tu n’y peux plus rien ! Si je n’avais pas à réussir la dernière année importante de mes études, je ne prendrais pas de pilule dans l’espoir d’avoir un petit Sportif…le plus beau souvenir possible pour perdurer ce qu’on vient de vivre, non ?
Mais devant ma tête, elle a éclaté de rire disant :
- Je plaisante un peu, non ?
Et j’ai complètement oublié cette phrase qui s’est avérée prémonitoire...
Je connaissais, sur ce boulevard, un établissement qui fabrique d’excellentes glaces italiennes, mais elle n’a pas voulu que nous nous installions dans la salle :
- On est si bien à l’extérieur, encore un peu face à la mer… » m’a-t-elle dit. On s’est fait servir le même double cornet pour chacun : Vanille et…fruits de la ‘passion’, ce qui nous a fait éclater de rire, comme des gosses !
Sur ce boulevard, bien sûr face à la mer, nous nous sommes assis sur un banc pour déguster nos cornets. Je savais mon ‘associée de la Vie’ à Toulon [ Pour moi, merci bien : « laisses béton ! » ] Donc qu’elle rentrerait bien plus tard. Il m’eut été égal qu’elle me voie en compagnie de cette jolie petite Princesse [Pas des « Mille et une nuits » mais d’un seul jour, hélas ! ] dont j’étais très fier, mais à quoi bon la vexer, et réanimer des discussions obsolètes…
Par contre, nous avons subi des regards peu amènes de certains flâneurs qui déambulaient, et elle s’est mise à chantonner : « Les Amoureux qui se bécotent sur les bancs publics – se foutent pas mal du regard oblique, des passants honnêtes… »
Puis :
- Se ‘foutent’…c’est un vilain mot, non ?
- Brassens se voulait anarchiste jusque dans ses chansons, mais c’est un grand Poète…
Ont suivi des mots, des débuts de phrase, qu’on débutait dans un bel ensemble, sans se concerter, du genre :
- Jamais je n’oublierai…
Ou avec un seul mot différent... Elle :
- Je ne croyais pas çà possible…
Moi :
- Je ne croyais plus çà possible…
Ou un seul mot : « Merci ! … » qui se concluait par un baiser !
Une nuée d’oiseaux blancs, criards, tournoyait au-dessus d’un bateau de pêche qui rentrait au Port. Elle a dit :
- Ce sont des Albatros, non ?
- Des mouettes rieuses seulement, et pas « Le Prince des nuées – Qui hante la tempête et se rit de l’archer… »
- Baudelaire est ton Poète préféré, non ?
-J’aime le parfum vénéneux des fleurs du mal, mais ce qu’il a écrit sur la mer est très beau, très propre…Quand je vois ces oiseaux dans le ciel, je pense à : « Derrière les ennuis et les vastes chagrins – Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse – Heureux, celui qui peut d’une aile vigoureuse – S’élancer vers des champs lumineux et sereins… »
Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présen
Ven 31 Août 2007, 14:07 par
jan goure sur Les liaisons sulfureuses
Le facteur.
Le facteur.
Notre facteur, c’est le plus gentil des facteurs.
Toujours à l’heure, ou presque, je l’entends venir car il n’oublie pas
de faire résonner sa sonnette après le grand virage pour que je puisse
aller à sa rencontre. C’est un code secret entre nous deux, sauf qu’un jour,
il m’a dit qu’il faisait la même chose dès qu’il y avait des enfants.
Si vous voulez suivre notre facteur, écoutez sa sonnette, il sera là.
Il est très gentil car il présente toujours les lettres agréables en premier
et cache en dessous les factures. Il dit qu’il n’aime pas distribuer les factures.
Parfois, quand j’ai une lettre pour mon copain Philippe qui habite en haut de la côte,
il le lui remet sans le timbre. C’est un autre secret entre nous. Il ne faut pas le répéter.
Alors, pour le remercier je lui donne des pommes et des poires du jardin, parfois des radis,
des carottes et il met tout çà dans ses grandes sacoches.
Ce qu’il aime le plus, c’est quand je cueille des fleurs sur les talus et que je les dépose
aux endroits convenus sur le bord de son chemin. Il les ramène à sa femme qui est très
contente et comprend son retard pour les ramasser toutes.
En fait, le facteur est avec mon père en train de boire un p’tit coup !
Dame, après toutes les côtes, il faut bien un petit remontant.
Le chef de notre facteur n’a jamais fait le parcours en vélo et il ne peut pas s’en rendre compte.
La semaine dernière, mon père voulait donner un chaton à la voisine qui habite deux côtes
plus loin. Hé bien, c’est notre facteur qui l’a pris dans les sacoches de son vélo.
Quand je vous disais que notre facteur, c’est le plus gentil des facteurs !
Un jour, je lui ai dit que j’étais toujours heureux de le voir mais que j’étais quand même triste
parce que je ne recevais jamais de lettres.
Le lendemain, il brandissait une carte postale en ne tenant son guidon d’une seule main !
Une carte postale pour toi, une carte postale pour toi !...
Fébrile, je regardais l’objet de tous mes désirs : c’était mon facteur qui m’avait écrit !
Avec un timbre, s’il vous plaît, et oblitéré par lui-même, sûrement !
Ce jour là, je décidais que je serai toujours fidèle à mon facteur.
Et, cette promesse-là, je l’ai toujours tenue.
Hélas, un jour, le facteur est venu sans son vélo mais une 2CV.
Il était très gêné, sans savoir s’il devait être fier ou pas.
Il n’y avait plus de sonnette mais un klaxon. Pourquoi faire ?
Sa tournée avait plus que doublé et il se rendait bien compte que s’il voulait
être à l’heure à la fin de la tournée, c’est tout juste s’il avait le temps de sortir
de sa 2CV pour mettre les lettres dans la boîte. Parce que nous, nous étions obligés
d’avoir une boîte, alors qu’avant, le facteur rentrait toujours dans la cuisine,
sans son vélo, mais parfois on se demandait si le vélo n’allait pas rentrer tout seul.
Pour les pommes, les poires, les radis et les carottes, c’était plus pratique, mais encore
fallait-il qu’il ait le temps de s’arrêter. Mon père n’était pas très content de perdre
une occasion de boire un p’tit coup.
Nous avons toujours notre facteur, mais nous ne nous faisons plus qu’un petit signe
par-dessus la haie.
Notre facteur à vélo, fait partie de la grande chaîne des hommes qui relient les hommes.
Beaucoup mieux encore que les agents de l’EDF qui sont obligés de monter sur leur poteaux
pour le dire. Notre facteur, il descend juste de son vélo et on cause.
Et savez-vous de quoi on cause avec mon facteur à vélo ? Du tour de France, pardi !
Il le fait plusieurs fois, son Tour de France, avec sa tournée en vélo.
Et les côtes, il connaît !
Facteur, c’est le meilleur entraînement pour le Tour de France.
Tandis qu’en 2CV, çà ne joue pas !
Notre facteur, c’est le plus gentil des facteurs.
Toujours à l’heure, ou presque, je l’entends venir car il n’oublie pas
de faire résonner sa sonnette après le grand virage pour que je puisse
aller à sa rencontre. C’est un code secret entre nous deux, sauf qu’un jour,
il m’a dit qu’il faisait la même chose dès qu’il y avait des enfants.
Si vous voulez suivre notre facteur, écoutez sa sonnette, il sera là.
Il est très gentil car il présente toujours les lettres agréables en premier
et cache en dessous les factures. Il dit qu’il n’aime pas distribuer les factures.
Parfois, quand j’ai une lettre pour mon copain Philippe qui habite en haut de la côte,
il le lui remet sans le timbre. C’est un autre secret entre nous. Il ne faut pas le répéter.
Alors, pour le remercier je lui donne des pommes et des poires du jardin, parfois des radis,
des carottes et il met tout çà dans ses grandes sacoches.
Ce qu’il aime le plus, c’est quand je cueille des fleurs sur les talus et que je les dépose
aux endroits convenus sur le bord de son chemin. Il les ramène à sa femme qui est très
contente et comprend son retard pour les ramasser toutes.
En fait, le facteur est avec mon père en train de boire un p’tit coup !
Dame, après toutes les côtes, il faut bien un petit remontant.
Le chef de notre facteur n’a jamais fait le parcours en vélo et il ne peut pas s’en rendre compte.
La semaine dernière, mon père voulait donner un chaton à la voisine qui habite deux côtes
plus loin. Hé bien, c’est notre facteur qui l’a pris dans les sacoches de son vélo.
Quand je vous disais que notre facteur, c’est le plus gentil des facteurs !
Un jour, je lui ai dit que j’étais toujours heureux de le voir mais que j’étais quand même triste
parce que je ne recevais jamais de lettres.
Le lendemain, il brandissait une carte postale en ne tenant son guidon d’une seule main !
Une carte postale pour toi, une carte postale pour toi !...
Fébrile, je regardais l’objet de tous mes désirs : c’était mon facteur qui m’avait écrit !
Avec un timbre, s’il vous plaît, et oblitéré par lui-même, sûrement !
Ce jour là, je décidais que je serai toujours fidèle à mon facteur.
Et, cette promesse-là, je l’ai toujours tenue.
Hélas, un jour, le facteur est venu sans son vélo mais une 2CV.
Il était très gêné, sans savoir s’il devait être fier ou pas.
Il n’y avait plus de sonnette mais un klaxon. Pourquoi faire ?
Sa tournée avait plus que doublé et il se rendait bien compte que s’il voulait
être à l’heure à la fin de la tournée, c’est tout juste s’il avait le temps de sortir
de sa 2CV pour mettre les lettres dans la boîte. Parce que nous, nous étions obligés
d’avoir une boîte, alors qu’avant, le facteur rentrait toujours dans la cuisine,
sans son vélo, mais parfois on se demandait si le vélo n’allait pas rentrer tout seul.
Pour les pommes, les poires, les radis et les carottes, c’était plus pratique, mais encore
fallait-il qu’il ait le temps de s’arrêter. Mon père n’était pas très content de perdre
une occasion de boire un p’tit coup.
Nous avons toujours notre facteur, mais nous ne nous faisons plus qu’un petit signe
par-dessus la haie.
Notre facteur à vélo, fait partie de la grande chaîne des hommes qui relient les hommes.
Beaucoup mieux encore que les agents de l’EDF qui sont obligés de monter sur leur poteaux
pour le dire. Notre facteur, il descend juste de son vélo et on cause.
Et savez-vous de quoi on cause avec mon facteur à vélo ? Du tour de France, pardi !
Il le fait plusieurs fois, son Tour de France, avec sa tournée en vélo.
Et les côtes, il connaît !
Facteur, c’est le meilleur entraînement pour le Tour de France.
Tandis qu’en 2CV, çà ne joue pas !
Lun 06 Août 2007, 11:43 par
Xavier Huon sur Mille choses
Y a un truc !
Mandrex, le fameux prestidigitateur des îles,
Présente ses joyeux tours au public de la plage.
Il narre une histoire de magie, et, volubile,
Sort de son chapeau un toucan au beau plumage.
Une voix s’écrie : C’est du chiqué, y a un truc !
Mandrex bondit. Qui ose dire une telle chose ?
C’est Nadia ! Horacio répond : Mon bombyx en sucre,
On va voir de près ce chapeau à éléphants roses.
Le couple s’approche du chapeau de magicien.
Un lièvre en sort, leur tire la langue, l’impoli !
Nadia s’écrie : Tu cherches la bagarre, lapin ?
Elle veut l’attraper, mais le chapeau l’engloutit.
Horacio est soudain très inquiet pour son amie.
Dans quelle dimension Nadia est-elle partie ?
Mandrex, l’homme de l’art, a un sourire étrange.
Horacio secoue le chapeau : Où es-tu, mésange ?
Tout à coup, c’est une sorte d’œuf de dinosaure
Qui tombe du gibus dix fois plus petit que lui.
La coquille se fracasse au sol, Nadia en sort,
Ahurie, hébétée, et toute abasourdie.
J’y comprends plus rien, j’étais dans ce chapeau claque
Comme dans une grosse baraque à trente pièces.
Pendant qu’elle s’interroge, voilà qu’un macaque
Sort du gibus et, sournois, lui botte les fesses.
Le singe rentre dans le chapeau, et Nadia
Plonge à son tour dedans ; le haut-de-forme s’agite.
Entre la Belle et la Bête, on sent que ça se bat.
Pour aider Nadia, Horacio plonge bien vite.
Chapeau déformé, cabossé… Quelle bagarre !
De cette échauffourée s’échappe un gros canard
Qui dormait paisiblement dans ce chapeau de mage
Mais qui ne supporte pas ce remue-ménage.
Le public applaudit, multiplie les bravos.
Le magicien se dit que Nadia et Horacio
L’ont bien aidé à enrichir son numéro.
Il avait besoin d’assistants originaux.
La bataille touche à sa fin. Un lapin hagard
Emerge du chapeau, avec l’œil au beurre noir.
Nadia et Horacio, triomphants, ressurgissent.
Mandrex leur dit : Merci, vous m’avez rendu service.
Y avait-il bien un truc, dans ce chapeau sans fin ?
Certainement, mais lequel ? J’avoue, j’en sais rien.
Présente ses joyeux tours au public de la plage.
Il narre une histoire de magie, et, volubile,
Sort de son chapeau un toucan au beau plumage.
Une voix s’écrie : C’est du chiqué, y a un truc !
Mandrex bondit. Qui ose dire une telle chose ?
C’est Nadia ! Horacio répond : Mon bombyx en sucre,
On va voir de près ce chapeau à éléphants roses.
Le couple s’approche du chapeau de magicien.
Un lièvre en sort, leur tire la langue, l’impoli !
Nadia s’écrie : Tu cherches la bagarre, lapin ?
Elle veut l’attraper, mais le chapeau l’engloutit.
Horacio est soudain très inquiet pour son amie.
Dans quelle dimension Nadia est-elle partie ?
Mandrex, l’homme de l’art, a un sourire étrange.
Horacio secoue le chapeau : Où es-tu, mésange ?
Tout à coup, c’est une sorte d’œuf de dinosaure
Qui tombe du gibus dix fois plus petit que lui.
La coquille se fracasse au sol, Nadia en sort,
Ahurie, hébétée, et toute abasourdie.
J’y comprends plus rien, j’étais dans ce chapeau claque
Comme dans une grosse baraque à trente pièces.
Pendant qu’elle s’interroge, voilà qu’un macaque
Sort du gibus et, sournois, lui botte les fesses.
Le singe rentre dans le chapeau, et Nadia
Plonge à son tour dedans ; le haut-de-forme s’agite.
Entre la Belle et la Bête, on sent que ça se bat.
Pour aider Nadia, Horacio plonge bien vite.
Chapeau déformé, cabossé… Quelle bagarre !
De cette échauffourée s’échappe un gros canard
Qui dormait paisiblement dans ce chapeau de mage
Mais qui ne supporte pas ce remue-ménage.
Le public applaudit, multiplie les bravos.
Le magicien se dit que Nadia et Horacio
L’ont bien aidé à enrichir son numéro.
Il avait besoin d’assistants originaux.
La bataille touche à sa fin. Un lapin hagard
Emerge du chapeau, avec l’œil au beurre noir.
Nadia et Horacio, triomphants, ressurgissent.
Mandrex leur dit : Merci, vous m’avez rendu service.
Y avait-il bien un truc, dans ce chapeau sans fin ?
Certainement, mais lequel ? J’avoue, j’en sais rien.
Dim 17 Juin 2007, 08:23 par
Nadia et Horacio sur La vie à deux
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