La biche et moi (ecrit au masculin re-travaillé)

LA BICHE ET MOI

En ce temps-là, j’avais acheté, pour une bouchée de pain, un grand terrain laissé depuis longtemps à l’abandon et retourné quasiment à l’état sauvage. Enfin, si l’on peut appeler cela un terrain d’une étendue hétéroclite de prairies, marécages et bois disséminés pêle-mêle sur un domaine au relief chaotique que surplombait l’antique coupole d’un vieux moulin en ruine. Personne ne semblait pouvoir me renseigner sur le contenu exact de la propriété et les papiers officiels ne faisaient mention que d’une surface et de la "probabilité d’une habitation". Une telle description sur un acte de vente s’expliquait par un accès plus que difficile, prodigieusement malaisé et très dangereux. On ne s’y prendrait pas autrement pour en interdire l’entrée. C’était, sans toutefois l’affirmer : Vous entrez à vos risques et périls ! Ce qui en rebuta plus d’un et fit mon bonheur tant sur le plan pécunier que sur le plan satisfaction : L’endroit était exactement ce dont j’avais rêvé !Je trouvai, dans la propriété, un vieux moulin à eau entouré d’une forêt d’orties, de fleurs champêtres, de ronces et d’arbres rabougris couverts de fougères. J’avais besoin d’un endroit comme cela, à l’écart de toute civilisation, mais pas, pour autant, au bout du monde, pour y séjourner en paix et méditer au calme.

Un héritage impromptu, placé à bon escient, me rapportait suffisamment que pour vivre de mes rentes. N’ayant nul besoin de travailler, je passais mon temps partagé entre mes loisirs, la découverte de mon domaine et la restauration de l’ancien bâtiment. J’étais ainsi toujours occupé et je ne connaissais pas l’ennui. Étant un solitaire, j’avais appris à me débrouiller seul et n’avais besoin d’aide même pour des travaux de force que j’accomplissais en me référant aux anciennes méthodes de construction. Celles d’un temps où l’homme était la seule puissance motrice disponible pour exécuter ce genre de travail. Je restaurai ainsi un vieux four dans lequel je faisais cuire mon pain. Remis en état l’ancienne roue à aubes du moulin pour disposer de sa force pour les gros travaux ainsi que de son énergie pour alimenter un circuit d’eau, sommaire, pour la cuisine et la salle d’eau. Réparai la toiture pour être au sec, rebâtis la partie de façade effondrée, consolidai le reste et refis quelques crépis internes pour que l’ensemble soit propre et agréable à vivre. Je m’octroyais de larges plages horaires pour lire et méditer et me surpris à plusieurs reprises à lire à la lueur du feu de bois crépitant joyeusement dans la cheminée. J’aimais cette atmosphère intimiste que je préférais à la lumière froide des ampoules électriques.

Mon garde-manger se remplit bien vite des légumes variées en provenance du petit jardinet que j’avais défriché et des nombreux fruits en provenance d’un verger revigoré par l’élimination de la prolifération des mauvaises herbes qui l’avaient envahi. Mon nouveau cadre partiellement aménagé, j’aimais beaucoup m’étendre sous un arbre ou au bord de l’eau et dans cette tranquillité champêtre, je dévorais quantité de livres. Parfois, le soir, inspiré par le cadre et le chant des cigales, j’improvisais sur le piano des mélodies pastorales ou, quand le temps menaçait d’orage, une envolée lyrique qui n’aurait déplu à Wagner.
Les rares amis qui s’étaient invités étaient repartis aussi vite que l’éclair au manque d’eau chaude courante, de radio et de la reine télévision dont la place restait ostensiblement vide. Contrairement à l’adage qui veut qu’un ami arrive trop tard et reparte trop tôt, chez moi, il arrivait toujours trop tôt et repartait, malgré sa célérité, toujours trop tard. Ce qui me valut, auprès d’amis et connaissances, en un temps record, le sobriquet de sauvage. Pas de réveille-matin non plus ! Je me réveillais chaque matin, la fenêtre ouverte, avec le doux murmure d’une petite cascade dont l’eau s écoulait paresseusement en un gros ruisseau qu’accompagnaient les chants joyeux d’une dizaine d’espèces différentes d’oiseaux : Un pur moment de bonheur !

Après une installation plus que sommaire, bien que suffisante à mes faibles exigences, je décidai de faire le tour complet du propriétaire pour avoir une idée aussi précise que possible de l’état et des besoins de la propriété. Je pris un sac à dos, y fourrai de quoi tenir une semaine de provisions, ma tente et mon sac de couchage, résidus des camps de vacance de ma jeunesse, une machette et une corde d’alpiniste, souvenir d’un vieux voyage au Mexique, un ciré, cadeau d’un ami breton, l’indispensable équipement de l’explorateur, boussole, lampe, couteau et mon inévitable livre de chevet. Pour l’occasion, j’avais trouvé fort à propos d’emporter les aventures de Robinson Crusoé. Une fois traversée la savane sauvage entourant mon havre de paix, je m’enfonçai vite dans une sorte de brousse boisée aux ramures inextricables traversée par une espèce de pâture marécageuse. Un infect bourbier que je décidai de contourner de peur d’y rester coincé. C’est au détour d’une énième masse de ronces que je la vis : Une biche s’était empêtrée, dans cette surface spongieuse, et malgré tous ses efforts ne parvenait pas à s’en extraire. Quand mon regard croisa ses grands yeux angoissés, elle semblait supplier : Sauve-moi !

Je n’étais pas équipé pour une telle péripétie mais sans y réfléchir davantage, je sortis mon inséparable corde de rappel qui ne me quittait plus pour mes randonnées depuis que son absence avait failli me coûter la vie lors d’un trip dans les Andes. J’attachai solidement un bout à un arbre et en ayant une pensée pour mes toutes nouvelles bottines de marche je m’enfonçai résolument en direction de la bête apeurée. Comme si elle fut consciente du but de mon action, elle arrêta de se débattre et se laissa entraver docilement. Relevant la biche d’une main et tirant la corde de l’autre, le corps à moitié enfoui dans la boue, après un temps qui me parut une éternité, je parvins à dégager la bête de l’emprise de la vase. Il ne me resta plus qu’à m’y soustraire pour remarquer que la biche, loin d’éprouver de la crainte à mon égard, faisait montre d’une gratitude inhabituelle pour cette hôtesse des bois. Une fois ses entraves ôtées, je l’exhortai à partir mais elle n’en fit rien. Que du contraire, elle se mit à me suivre comme un toutou. L’aventure et l’effort consenti m’avaient donné faim et m’arrêtai pour manger, assis à califourchon sur une victime des terribles tempêtes ayant secoué la région. Le vieux tronc me servait à la fois de chaise et de table et déployant un essuie j’installai mon repas.

Je commençai à me restaurer quand, à ma grande surprise, la biche s’invita à la collation en subtilisant timidement quelques feuilles de salade. Mi-perplexe, mi-amusé, je réalisai que la pauvre bête devait mourir de faim. Qui sait depuis combien de temps elle se débattait dans cette boue ? Je songeai que son attachement inhabituel devait provenir du parfum que dégageaient les victuailles que recelait mon sac à dos. Je me surpris à lui parler comme à une personne et l’inviter à la noce du geste et de la parole. Je m’amusais à voir son joli museau s’avancer vers la nourriture et l’attraper de sa petite langue tandis que ses grands yeux semblaient dire : Je peux ? Je lui présentai salades, légumes et fruits divers auxquels elle ne se priva pas de faire honneur. Au point que, le casse-croûte fini, je dus constater qu’il ne m’en restait plus assez pour continuer l’exploration de mon domaine. Je me voyais contraint de rentrer au bercail, faire le plein de provisions car je doutai fort de trouver quelque chose de comestible dans cette brousse. Le soir tombant n’en hâta que plus ma décision de faire demi-tour. Je me dis que, rassasié, l’animal allait sans doute poursuivre sa route.
Elle n’en fit rien et continua de me suivre docilement.

Le débroussaillage de l’aller se révéla un précieux gain de temps pour le retour et me félicitai intérieurement de ne pas avoir lésiné sur les coups de machette : Le chemin était tout tracé. Malgré cela, l’arrivée d’un orage impromptu vint obscurcir prématurément le peu de lumière dispensée par un soleil mourant. C’est à ce moment que je me rendis compte que, tout à l’étude du comportement de la bête, j’avais oublié de refaire mon paquetage. Ma lampe se trouvait quelque part dans ces ombres qui gonflaient et je ne dus de retrouver mon chemin qu’à la lueur de quelques éclairs annonciateurs de tempête. Accélérant le pas, je me retrouvai vite chez moi ; la biche toujours sur mes traces. Je m’engouffrai dans l’entrée au moment même où, les nuages, crevant, déversèrent la pluie à pleins seaux. J’allais refermer la porte sur les éléments déchaînés quand je croisai le regard attristé de la biche. Imagination, me direz-vous ! N’empêche que je n’eus pas le cœur de la laisser dehors et lui fis signe d’entrer. Ce qu’elle se pressa de faire d’un trottinement que je qualifierais de joyeux. Je ne pus m’empêcher de noter les dégâts occasionnés au hall d’entrée par mes bottes boueuses, ses sabots fangeux et sa fourrure dégoulinante d’eau mais j’étais exténué de ma journée et remis le nettoyage au lendemain. Je filai, sans tarder, au lit laissant l’animal se choisir un coin pour dormir.

Malgré l’orage qui grondait et grésillait, je ne tardai pas à m’endormir et à faire un de plus étranges rêves qui soit : Une lueur insolite semblait émaner de l’animal, prendre de l’ampleur jusqu’à devenir une lumière éblouissante, l’entourant et le soustrayant totalement à la vue. Quand le rayonnement se fit moins intense, je constatai qu’une créature d’une beauté inouïe avait pris la place de la biche. Une femme à la superbe chevelure d’un rouge flamboyant et aux magnifiques yeux noisette, que de longs cils mettaient en relief, sortit de ce halo et se mit à explorer l’endroit. Sa nudité et son corps aux courbes parfaites en faisaient une déesse irréelle, fascinante, captivante. Je contemplai l’apparition et en suivai chaque mouvement et geste : Tout semblait l’intéresser et l’intriguer. Après sa petite visite, elle revint s’asseoir près de mon lit et nous nous dévisageâmes longuement. Si longuement que, dans le rêve, nous nous endormîmes en nous regardant. Le lendemain matin, un poids me gênant, me réveilla de bonne heure. Je fus surpris de trouver la biche recroquevillée au bout de mon lit et pensai au singulier rêve de la nuit que je mis sur le compte de ma longue abstinence. Bien que m’obligeant à de longues veillées, je ne constatai rien d’inhabituel chez l’animal si ce n’est son inexplicable fascination pour mon logis qu’il invariablement de quitter me suivant partout comme un quelconque familier domestique.

Au point que je m’y affectionnai et, à l’instar de Robinson, je cherchais un nom pour mon étonnant Vendredi. J’écartais d’office les bichettes et autres bibiches pour explorer les différentes mythologies à la recherche d’un nom qui lui conviendrait. Après différents essais, mon choix se fixa sur Eowyn, princesse guerrière du cycle tolkinien de la saga du Seigneur de l’anneau. Quelque chose dans sa description et dans mon imagination faisait queje lui trouvais la même allure altière et par la force des choses, le même mutisme glacial, la même difficulté à s’exprimer. Le temps passa. À l’Automne et ses couleurs variées, succéda le noir et blanc de l’Hiver qui fit place à l’éclatement lumineux d’un Printemps triomphant, et je me surpris à ressentir un manque étrange, comme une sombre appréhension, lorsque la biche partait en balade pendant de longues heures. Je ne saurai dire si c’était une grande inquiétude ou une sorte de stupide jalousie envers ce milieu qui m’enlevait le seul être que je supportais avec grâce à mes côtés., mais ce malaise était bel et bien réel. Je commençai à craindre pour mes facultés mentales. À intervalles réguliers, je refaisais ce même rêve étrange d’une merveilleuse déesse nue visitant la maison et me regardant dormir en se demandant quel rêve pouvait ainsi dessiner un sourire sur mon visage bourru. Je la voyais humer les draps, presque m’ausculter comme si elle voulait imprimer dans son esprit les traits de mon visage et mon odeur.

Une nuit, l’impensable se produisit : L’apparition se risqua à m’embrasser et ce baiser me parut si réel, si chaud, si excitant que je m’éveillai en sueur. Perturbé, désorienté, j’allai dans la cuisine et ouvris le frigo dans le but de me servir un grand verre de jus de fruit quand, dans le reflet d’un plat d’inox, je la vis derrière moi. Je me retournai aussitôt et lâchai mon verre de stupeur : La Venus de mon rêve était là en chair et en os. ! Aussi nue qu’un ver ! Aussi belle qu’une déesse ! Aussi irréelle qu’une fée et pourtant.....Toute aussi stupéfaite que moi, l’apparition était figée, interloquée par cette rencontre. Puis, alors que je n’étais pas encore totalement revenu de ma surprise, elle me raconta son histoire. Un magicien jaloux lui avait lancé un enchantement la changeant en biche. Elle ne reprenait sa forme primitive que les nuits de pleine lune et ne retrouverait son aspect que lorsque son cœur rencontrerait son alter ego et partagerait, en même temps, les mêmes sentiments. J’étais tellement ébahi que je mis un moment à me rendre compte qu’elle peinait à couvrir, de ses frêles bras, sa nudité . Me confondant en excuses, je filai lui chercher de quoi se couvrir. Bien sûr je ne puis lui donner que quelques uns de mes habits et malgré l’incongruité de ces vêtements trop amples, sa ravissante beauté transpirait toujours.

Je m’inquiétai qu’elle eut faim, soif et lui préparai un en-cas rapide. Mais lorsque je voulus lui présenter le plateau, l’apparition avait disparu. Pour un rêve, c’était le songe le plus terriblement réaliste que j’avais jamais fait. Je restai un moment à y réfléchir puis, vaincu par la fatigue m’en retournai coucher. C’est là que je la retrouvai et que je me convainquis de ne pas rêver. Elle était couchée dans mon lit. Sa longue chevelure rousse faisant comme l’ombré d’un tableau. Ses formes sculptant les draps de ses courbes généreuses. Elle avait l’air d’un ange. C’était un ange ! Était-ce la situation ? La fatigue ? Le rêve ? Le manque ? La folie ? Je n’aurais su dire mais j’avais le cœur palpitant et débordant d’un sentiment que je croyais ne plus devoir connaître. L’émotion me submergeait et me vis chevalier protégeant son bonheur.
C’est au matin suivant que les affres de l’inquiétude commencèrent à me tourmenter. Elle avait repris sa forme animale signe que nos cœurs n’étaient pas au diapason des sentiments ou, plus probablement, que la solitude avait altérée ma perception de la réalité. La biche, quant à elle, ne changea pas ses habitudes et me gambadait autour « naturellement » si ce n’est qu’elle était encore plus familière que d’habitude. Enfin, je mis cela sur le compte de mon affabulation.

La nuit suivante, elle revint. Toujours aussi terriblement belle et attirante et nous passâmes la nuit à discuter de tout et de rien. Juste heureux d’être là, l’un en face de l’autre. Je buvais ses paroles comme un flot de nectar et m’enivrai de son rire pareil à une source cristalline. Sa voix me berçait d’une mélodieuse mélopée et je me réveillai le matin suivant endormi sur une chaise, la tête posée sur la table de la cuisine, le dos et les fesses en compote à me demander quel grain de folie germait dans mon cerveau. La nuit d’après, partagé entre certitudes et perplexités, nous échangeâmes de longs discours en de longs silences où seuls nos regards brûlants déclaraient cette flamme qui nous consumait. J’avais une envie folle de connaître le goût de ces merveilleuses lèvres qui s’agitaient en un joyeux babil. Comme si elle voulait rattraper les années de silence. Je les imaginais ayant l’arôme de pétales de rose et la saveur de la cerise. Aussi douces que les uns, aussi tendres que l’autre....Comme lisant dans mes pensées, elle déposa soudain un baiser fugitif sur mes lèvres enflammant tout mon corps d’une douce chaleur irradiante. J’en étais à réaliser ce qui m’arrivait lorsqu’elle revint à la charge d’une ferveur plus animale écrasant ses lèvres sur les miennes et cherchant le contact de ma langue pour ensuite l’aspirer. J’avais le corps en feu, tendu à l’extrême. Le sang battant aux tempes, le cœur cognant dans la poitrine, le ventre faisant des nœuds et le mâle rouant dans le pantalon.

L’envie de la prendre, là, tout de suite et le désir de protéger sa fragilité. Jamais je n’avais ressenti ce sentiment de faire passer le bonheur de l’autre avant mon seul plaisir propre. Je me sentais prêt à affronter le monde pour un seul de ses sourires. Nous échangions des baisers passionnés et des caresses torrides sans pour autant aller plus loin que l’éveil des sens. Chacun ayant peur que la magie de nos rencontres ne s’envole en franchissant le pas. Pourtant on était tellement serrés qu’elle ne pouvait ignorer l’état de tension qui m’agitait au point d’en avoir mal de turgescence. Et je ressentait son envie à ses mamelons durcis cognant ma poitrine. Le jour en biche câline, la nuit en tigresse affamée, j’en mourais de l’appétence qu’elle soit mienne et m’immolais à ses caprices pourvu qu’elle soit heureuse. On jouait à cet énivrant et excitant jeu dangereux lorsque survint l’accident. Ce matin-là, comme souvent, je mouillais une ligne dans l’espoir d’en retirer ma pitance tout en savourant les extravagantes aventures du Baron de Münchhausen que je ne me lassai de relire. Amusée ou intriguée par le jeu des poissons autour de l’appât, la biche se pencha. Un peu trop ! Et tomba à l’eau. La seconde suivante, un cri désespéré de femme me vrilla les tympans, me retourna le cœur et me propulsa à l’eau en même temps.

Mon amour se noyait ! Je la sortis aussi vite que possible de l’onde et l’étendis inanimée sur la berge. Le cœur serrant la gorge et l’âme au bord des lèvres j’entrepris de la ranimer. Je pratiquai le bouche-à-bouche mais le geste professionnel se changea vite en baiser amoureux. L’attrait de son corps, ses seins insolents, ses hanches affriolantes, son ventre invitant eurent raison de mes hésitations lorsqu’elle répondit à mon baiser. Des lèvres, je tombai sur son cou, glissai sur sa gorge et m’arrêtai sucer goulument ses seins. Ses tétons étaient aussi durs que roche. Tout son corps se tordait d’offrande. Pendant que je l’embrassais et la caressais, je sentais ses mains s’activer à m’ôter le pantalon. Je posais une main sur son ventre et la fis glisser juste au dessus de sa toison dorée. Elle desserra aussitôt ses cuisses, et je pus glisser mes doigts dans ses plis intimes. Elle soupira longuement. Elle était déjà moite de désir, prête pour l’amour...............
Tout en embrassant son corps, j’atteignis son jardin d’Eden et lui arrachai un gémissement de plaisir en écrasant délicatement le pistil de sa rose. Ma langue allait et venait entre ses lèvres énervant son bouton rose pendant que mes mains parcouraient cuisses, ventre et fesses en une ronde caressante et impudique. Elle haletait et soupirait, et je redoublais d’ardeur dans les attouchements, les baisers et les caresses. Le plaisir et le désir la tordant en spasmes jouissifs jusqu’à ce qu’elle parvienne enfin à l’orgasme dans un long râle extatique.

Je goûtais à son bonheur lorsque, d’un brusque coup de rein, elle inversa la position se retrouvant de monture à cavalière. Dans le même mouvement, s’emparant de mon membre, elle s’empala et partit au galop. Sa chaleur intime m’enflamma au point que je crus exploser en elle tellement vite que j’en fus désolé mais à son sourire triomphal je sus qu’elle avait atteint son but. Je ne sais combien de fois elle revigora mon ardeur mais je sais que jamais je ne me serai cru capable d’un tel exploit. Nous nous arrêtâmes à bout de forces mais non à bout d’envie et nous nous endormîmes, enlacés, épuisés, sur la berge. La fraîcheur du soir qui tombait nous réveilla et, nus comme Adam et Eve, nous nous dirigeâmes vers cette maison où l’amour, que depuis je lui prodiguais, devait la convaincre de ne jamais plus la quitter.
Jeu 14 Nov 2013, 11:12 par caressedesyeux sur Histoires d'amour

Une guerriere

Assis, ce matin, à la terrasse de ce café, je me sens serein et je goutte la calme tiédeur de cette matinée qui n’a pas encore commencé. Hier soir, je me suis couché tôt, refusant de ne pas éteindre la télé après le journal. Je ne fume plus, et j’ai réussi à ne plus boire à l’ivresse, même légère. Quand je me suis levé, je me sentais propre de l’intérieur, plein d’une énergie que je ne suis pas sûr n’avoir jamais vraiment eu. Je suis parti à pieds vers le centre du village, à l’heure où l’on est sous sa douche. J’étais heureux de mes choix, je n’avais plus peur de vieillir, avec cette impression au cœur que tout est encore possible, comme quand j’étais l’adolescent au cheveux noirs et bouclés, qui posait pour sa première carte d’étudiant, regardant confiant l’avenir au travers de l’objectif les yeux arrogants et posés comme un air de défi. Ce matin, j’étais ce jeune homme vert, à la peau douce, au visage sans mollesse.
Le ciel est clair, le vent a chassé les nuages. La journée commence dans la douceur. Je regarde la rue animée par les artisans qui rejoignent leur chantier. Je tourne la cuillère dans ma tasse de café, ne sachant ou la poser. Le patron du bistrot, derrière son comptoir est occupé de mille taches dont j’ignore le sens. Un vieux, au visage de parchemin est absorbé par la lecture de la rubrique hippique d’un journal qu’il a sorti de la poche intérieure de sa veste. Le temps passe sans but avec lenteur et je n’ai pas encore porté la tasse à mes lèvres. J’attends, et pourtant je sais que bientôt je me lèverai pour reprendre le chemin de ma location. On se croirait comme en Afrique, ou dans le sud de l’Espagne, quand la chaleur écrasant l’air, immobilise la vie.

C’est à ce moment que je l’ai vue passer devant moi. Habillée court, chaussée de talons hauts, elle m’apparaissait dans la minceur triomphante de celles pour qui leur silhouette est le fruit de l’entreprise d’une vie. Elle marchait en roulant ses fesses, le regard fixé vers la boulangerie. Je me suis senti attiré vers elle, ne pouvant détacher mes yeux de ce cul hypnotique. Quand elle n’était plus là, j’avais son image encore au fond de mes yeux. Qui était donc cette femme ? Il ne faut pas être devin pour imaginer qu’elle devait porter un lourd bagage psychologique. Je me sentais à la fois amusé et excité par cette poupée de cinquante ans, qui pour être certaine d’accrocher le regard des hommes avait du passer plus de deux heures à s’apprêter dans le silence de sa salle de bain afin de se présenter dans les atours les plus caricaturaux de la féminité, simplement pour aller chercher son pain.

Elle exprimait une telle volonté d’être séduisante, qu’elle en devenait émouvante. Je l’imaginais fragile et inquiète, passant probablement le plus clair de son temps à scruter les signes de l’âge, qu’elle tentait avec obstination d’endiguer méthodiquement. Elle avait la chance d’avoir su garder la finesse de sa silhouette, conservant un corps fin et musclé qu’elle devait mettre en valeur pour que l’on oublie de regarder son visage qui, malgré sa science du maquillage ne pouvait plus faire impression. Dans l’excès de l’obsession de son apparence, elle en faisait trop. Vêtue comme une chasseuse, elle avançait d’une démarche étudiée, uniquement attentive aux regards qui se posaient sur elle. Je l’ai sentie blessée, comme une femme qui a pris la décision de se donner les moyens de refaire sa vie. Chez elle, la fêlure allait au-delà de la simple campagne de séduction. On sentait que son corps était le terrain d’un champ d’une bataille qui se livrait quotidiennement. Elle , elle niait, elle luttait. Elle savait qu’il ne lui restait que peu de temps avant que les brèches ne soient trop nombreuses pour colmater les fuites toujours plus puissantes, qu’elle scrutait chaque jour, que bientôt elle ne saurait plus endiguer. Elle craignait ce jour, refusant d’y penser, mais investissant dans sa lutte chaque instant de sa vie. Cet instant arriverait trop tôt. Vaincue par le temps, dans sa solitude désœuvrée, Elle n’aurait plus alors de but et n’aurait plus qu’à contempler ses souvenirs au hasard des albums de photos, se remémorant le temps où elle faisait encore se retourner les hommes. Ce jour arriverait trop tôt, le temps où elle ne serait plus qu’une vieille au statut de beauté déchue durerait trop longtemps.

Perdu dans mes divagations, je la vis repasser. Le vieux leva la tête et l’observa en affichant un sourire gourmand. Il ne put s’empêcher de lancer une remarque salace, sur ses fesses et ses jambes. Ce vieux crabe, qui ne devait pas être plus vieux que cette guerrière la considérait comme si elle lui devait quelque chose. Elle au moins se battait, tandis que lui avait depuis longtemps abandonné tout espoir de paraitre. Il avait parlé suffisamment fort et elle était assez proche pour entendre sa parole crue. Elle avançait toujours en roulant ses fesses, et en dansant sur ses escarpins, sans tourner la tête, fière d’être là dans la couleur de sa séduction outrageuse. Elle savait qu’au moins un regard ne se détachait pas de ses fesses. Elle se sentait inaccessible, excitée par le fait qu’elle nourrirait les fantasmes de ce vieux bonhomme. Moi, je la suivais des yeux, sous le regard complice de mon voisin. Dans la rue un volet s’ouvrait. Une vieille dame, en peignoir arrosait ses géraniums.

J’aurais voulu la suivre, juste pour savoir et aussi m’imprégner de son hallucinante démarche de danseuse. J’aurais voulu lui parler, tenter d’attirer son attention. Mais je savais bien que ce genre de femme ne se nourrit que de la jeunesse. Je payais mon café, et repartais, sous le soleil déjà haut qui m’écrasait la nuque. Je me sentais vieux. Bien loin du jeune homme aux cheveux bruns et bouclés qu’elle aurait tant désiré à présent, qu’elle n’aurait pas remarqué dans sa jeunesse car bien trop vert pour elle.
Lun 28 Mai 2012, 14:26 par francisco varga sur Mille choses

Une guerriere

Assis, ce matin, à la terrasse de ce café, je me sens serein et je goutte le calme et la tiédeur de cette matinée qui n’a pas encore commencé. Hier soir, je me suis couché tôt, refusant de ne pas éteindre la télé après le journal. Je ne fume plus, et j’ai réussi à ne plus boire à l’ivresse, même légère. Quand je me suis levé, je me sentais propre de l’intérieur, plein d’une énergie que je ne suis pas sûr n’avoir jamais vraiment eu. Je suis parti à pieds vers le centre du village, à l’heure où l’on est sous sa douche. J’étais heureux de mes choix, je n’avais plus peur de vieillir, avec cette impression au cœur que tout est encore possible, comme quand j’étais l’adolescent au cheveux noirs et bouclés, qui posait pour sa première carte d’étudiant, regardant confiant l’avenir au travers de l’objectif les yeux arrogants et posés comme un air de défi. Ce matin, j’étais ce jeune homme vert, à la peau douce, au visage sans mollesse.
Le ciel est clair, le vent a chassé les nuages. La journée commence dans la douceur. Je regarde la rue animée par les artisans qui rejoignent leur chantier. Je tourne la cuillère dans ma tasse de café, ne sachant ou la poser. Le patron du bistrot, derrière son comptoir est occupé de mille taches dont j’ignore le sens. Un vieux, au visage de parchemin est absorbé par la lecture de la rubrique hippique d’un journal qu’il a sorti de la poche intérieure de sa veste. Le temps passe sans but avec lenteur et je n’ai pas encore porté la tasse à mes lèvres. J’attends, et pourtant je sais que bientôt je me lèverai pour reprendre le chemin de ma location. On se croirait comme en Afrique, ou dans le sud de l’Espagne, quand la chaleur écrasant l’air, immobilise la vie.

C’est à ce moment que je l’ai vue passer devant moi. Habillée court, chaussée de talons hauts, elle m’apparaissait dans la minceur triomphante de celles pour qui leur silhouette est le fruit de l’entreprise d’une vie. Elle marchait en roulant ses fesses, le regard fixé vers la boulangerie. Je me suis senti attiré vers elle, ne pouvant détacher mes yeux de ce cul hypnotique. Quand elle n’était plus là, j’avais son image encore au fond de mes yeux. Qui était donc cette femme ? Il ne faut pas être devin pour imaginer qu’elle devait porter un lourd bagage psychologique. Je me sentais à la fois amusé et excité par cette poupée de cinquante ans, qui pour être certaine d’accrocher le regard des hommes avait du passer plus de deux heures à s’apprêter dans le silence de sa salle de bain afin de se présenter dans les atours les plus caricaturaux de la féminité, simplement pour aller chercher son pain.

Elle exprimait une telle volonté d’être séduisante, qu’elle en devenait émouvante. Je l’imaginais fragile et inquiète, passant probablement le plus clair de son temps à scruter les signes de l’âge, qu’elle tentait avec obstination d’endiguer méthodiquement. Elle avait la chance d’avoir su garder la finesse de sa silhouette, conservant un corps fin et musclé qu’elle devait mettre en valeur pour que l’on oublie de regarder son visage qui, malgré sa science du maquillage ne pouvait plus faire impression. Dans l’excès de l’obsession de son apparence, elle en faisait trop. Vêtue comme une chasseuse, elle avançait d’une démarche étudiée, uniquement attentive aux regards qui se posaient sur elle. Je l’ai sentie blessée, comme une femme qui a pris la décision de se donner les moyens de refaire sa vie. Chez elle, la fêlure allait au-delà de la simple campagne de séduction. On sentait que son corps était le terrain d’un champ d’une bataille qui se livrait quotidiennement. Elle , elle niait, elle luttait. Elle savait qu’il ne lui restait que peu de temps avant que les brèches ne soient trop nombreuses pour colmater les fuites toujours plus puissantes, qu’elle scrutait chaque jour, que bientôt elle ne saurait plus endiguer. Elle craignait ce jour, refusant d’y penser, mais investissant dans sa lutte chaque instant de sa vie. Cet instant arriverait trop tôt. Vaincue par le temps, dans sa solitude désœuvrée, Elle n’aurait plus alors de but et n’aurait plus qu’à contempler ses souvenirs au hasard des albums de photos, se remémorant le temps où elle faisait encore se retourner les hommes. Ce jour arriverait trop tôt, le temps où elle ne serait plus qu’une vieille au statut de beauté déchue durerait trop longtemps.

Perdu dans mes divagations, je la vis repasser. Le vieux leva la tête et l’observa en affichant un sourire gourmand. Il ne put s’empêcher de lancer une remarque salace, sur ses fesses et ses jambes. Ce vieux crabe, qui ne devait pas être plus vieux que cette guerrière la considérait comme si elle lui devait quelque chose. Elle au moins se battait, tandis que lui avait depuis longtemps abandonné tout espoir de paraitre. Il avait parlé suffisamment fort et elle était assez proche pour entendre sa parole crue. Elle avançait toujours en roulant ses fesses, et en dansant sur ses escarpins, sans tourner la tête, fière d’être là dans la couleur de sa séduction outrageuse. Elle savait qu’au moins un regard ne se détachait pas de ses fesses. Elle se sentait inaccessible, excitée par le fait qu’elle nourrirait les fantasmes de ce vieux bonhomme. Moi, je la suivais des yeux, sous le regard complice de mon voisin. Dans la rue un volet s’ouvrait. Une vieille dame, en peignoir arrosait ses géraniums.

J’aurais voulu la suivre, juste pour savoir et aussi m’imprégner de son hallucinante démarche de danseuse. J’aurais voulu lui parler, tenter d’attirer son attention. Mais je savais bien que ce genre de femme ne se nourrit que de la jeunesse. Je payais mon café, et repartais, sous le soleil déjà haut qui m’écrasait la nuque. Je me sentais vieux. Bien loin du jeune homme aux cheveux bruns et bouclés qu’elle aurait tant désiré à présent, qu’elle n’aurait pas remarqué dans sa jeunesse car bien trop vert pour elle.
Lun 28 Mai 2012, 14:24 par francisco varga sur Mille choses

Album photos

Redécouvrant ces images oubliées depuis si longtemps je m’abandonne à leur contemplation attentive, faisant renaitre celui que j’étais à vingt ans.

Premiers mots, dans le train

Ça, c’est dans le train qui nous conduisait à Marseille. Nous ne nous connaissions pas encore. J’avais remarqué cette fille qui sur le quai m’observait. C’est elle qui m’a adressé la parole en premier. Sa tête me disait bien quelque chose, mais je ne la remettais pas. Je ne me souviens plus des premiers mots que nous avons échangés. Le train était bondé et nous n’avions pas trouvé de places où nous assoir. Debout sur la plateforme, nous nous sommes racontés ; elle souriait tout le temps, faisant comme si elle me trouvait passionnant ; moi, je faisais la roue....Elle a voulu me montrer , un petit reflex argentique autofocus, que son père lui avait offert pour son anniversaire et dont elle était très fière, en le manipulant elle a photographié la porte des toilettes. Le flash s’est déclenché automatiquement..... L’image est remarquablement nette.

Quand à Vienne, le Wagon a commencé à se vider, nous nous sommes installés, côte à côte....Elle me parlait, de sa vie, de ses parents, de ses études....Nous fréquentions la même école. Elle entamait sa première année, moi ma troisième. Je me souviens juste de ses yeux qui brillaient et des reflets roux qui courraient sur le Rhône ce matin de décembre entre neige et soleil.

* * *

Neige de février la nuit.

Ça, c’est une drôle de photo toute floue. La neige tombait à gros flocons. C’était la nuit. Nous avions fait l’amour pendant des heures, probablement plusieurs fois de suite.
C’est elle qui m’a réveillé pour que je voie tomber la neige. Je me souviens m’être dit que c’était un peu idiot... La neige à Lyon en février, ça ne me semblait pas un spectacle inhabituel.
Toute nue, elle regardait la neige qui recouvrait le jardin en contrebas en me disant c’est beau non ? Moi j’étais derrière son dos, et je regardais ses petites fesses qui reflétaient la lumière jaune des lampadaires de la rue. J’ai saisi l’appareil posé sur la table du salon. C’est à cet instant qu’elle s’est retournée pour me sourire. Je n’ai pas interrompu mon geste, et j’ai pris la neige à travers la fenêtre. Elle s’est mise à genoux pour me prendre dans sa bouche. Elle n’avait jamais fait cela. Elle voulait me faire plaisir, elle s’y prenait plutôt mal. Nous avons encore une fois fait l’amour....
La photo est ratée et le labo ne nous l’a pas facturée, si l’on regarde attentivement, encore faut-il le savoir, on distingue vaguement le reflet de son dos..

* * *

Premières vacances à Biarritz

Celle-ci c’est mon frère qui l’a prise. On est au début de l’été sur la promenade qui longe la plage de Biarritz. Le ciel est bleu lumineux. Je me souviens de l’odeur des frites et de l’ambre solaire qui évoquait le temps des vacances. Les couleurs de la photo sont chaudes et saturées.
Le vent rabat ses cheveux vers l’avant, couvrant une partie de son visage. Elle ne pose pas et rit de toutes ses dents.
Nous nous étions baignés, l’eau était encore un peu fraiche. Elle porte une jupe rouge légère qui lui arrive un peu au-dessus des genoux. Prétextant que l’eau était très salée et qu’elle avait oublié emporter de quoi se changer, elle était restée nue sous ses vêtements.
Par jeu ou par défi, et sans que je le lui demande, elle est restée toute la journée dans la même tenue.
C’est la semaine ou elle a voulu emprunter avec moi de nouvelles voies sensuelles.


* * *

Le collier de perles

C’est l’hiver, toujours à Biarritz. Le regard buté et la lèvre tremblante, elle ne veut pas me parler.
Mes parents nous ont invités au restaurant. À la fin du repas, ma mère remarque qu’elle porte le collier en perles que je lui ai offert deux mois plus tôt. C’est à cet instant qu’elle découvre mon mensonge... le premier... en le lui offrant, je lui avais fait croire que je l’avais acheté lors d’une vente aux enchères. Ma mère lui apprend qu’il s’agit du collier de ma grand-mère. Ma mère parle toujours trop. J’aurais voulu qu’elle se taise. J’aurais voulu être ailleurs. Le choc est d’autant plus rude que le cadeau l’avait surprise.
Elle apprendra un an plus tard que ce n’était même pas de vraies perles.
C’est ce soir, je crois qu’elle à appris à ne plus m’aimer autant.

* * *

Festival d’Avignon

Photo de groupe, quelques mois plus tard. Un stage de théâtre à Avignon. Nous assistions à une ou deux représentations par jour et avions droit à l’explication de texte détaillée de l’artiste. Nous ne nous connaissions pas auparavant et ne sommes jamais revus depuis. Je ne parviens pas à mettre un nom ou un prénom sur le moindre visage.
Le cliché a été pris à la terrasse d’un café proche du palais des papes. Nous sommes côte à côte, sans tout à fait me tourner le dos, elle ne semble pas me prêter attention. Elle a sympathisé avec un garçon qui ressemble à un moniteur de ski ou de planche à voile. Il est grand, blond, les yeux clairs, l’allure assurée des hommes que les femmes recherchent ; j’ai l’air d’un môme à ses côtés.
Elle lui propose de venir nous voir à Lyon et insiste pour qu’il note le numéro de téléphone. Je sais que si elle le revoit, ce ne sera pas pour parler théâtre... Nous n’avons jamais évoqué cet épisode par la suite. Je ne suis pas certain qu’elle aurait souhaité m’associer à la réalisation de son fantasme.

* * *

Nouvel An dans le Jura

Sur celle-ci, on la voit, en train de danser. Nous sommes dans un gite dans le Jura et fêtons le Nouvel An avec un groupe d’étudiants que nous connaissons depuis quelques semaines seulement et ne reverrons jamais.
La musique est forte... tout le monde a déjà beaucoup bu. La pièce est enfumée, nous ne pouvons pas ouvrir les fenêtres, dehors il fait -20° ou moins encore.
Je la savais opposée à toute consommation de stupéfiant, mais ce soir-là, elle s’est servi une énorme part de space cake et peut être un cachet d’ectazy également.
Elle est devenue très câline, m’a attiré dans un coin un peu à l’écart, m’a pris la main, dégrafant elle-même un bouton de son jean pour dégager sa taille et m’a demandé de la caresser jusqu’à l’orgasme. Elle me regardait droit dans les yeux, tandis que ma main s’activait... je l’ai sentie se détendre comme un ressort cassé. Elle venait de jouir. Après cela, elle est partie danser, puis je l’ai perdue de vue pendant une heure ou deux jusqu’au moment où elle est venue me chercher, pour que je lui fasse l’amour sous la douche. Son sexe était humide au point que je me demande encore si je n’ai pas confondu son excitation intime avec le sperme d’un autre.
Un mois plus tard, nous étions séparés. Il me semble que c’est à cette occasion que nous avons fait l’amour pour la dernière fois.

* * *

Nuit de féria à Nîmes

Là, c’est moi de nuit, le crâne rasé, l’œil sombre, marchant dans les rues de Nîmes en pleine feria. Je suis militaire, à l’époque on disait bidasse.
Nous sommes séparés depuis plusieurs mois. Nous n’avons plus que quelques rares contacts téléphoniques.
Je sais qu’elle vit à présent dans cette ville.
J’ai l’air préoccupé et sérieux..., je me souviens que j’étais en fait à la fois triste que notre histoire soit terminée et inquiet de la rencontrer accompagnée d’un autre, qui serait forcément plus grand et plus beau que moi.
Mon ami, qui m’a invité se moque de moi.... La rue est en fête. Tout le monde rit et danse autour de nous, tandis que nous marchons en parlant du sens de la vie.

* * *

En revenant de Nîmes, un matin.....

Dans cette photo, prise d’un radar routier, à l’entrée de Nîmes, on me voit seul au volant de ma voiture. Je suis pressé d’arriver à destination.
Elle m’avait invité à venir lui rendre visite dans son deux pièces à Nîmes, pour diner.
Je n’étais plus militaire et nous ne nous étions pas revus depuis une année.
Elle m’attendait chez elle. Je suis venu les mains dans les poches, sans une bouteille ni même un bouquet de fleurs. Elle semblait heureuse de me revoir, me gratifiant de son sourire magnifique.
Tous deux assis à même le tapis de son salon, je l’écoutais me parler de son travail, de sa vie, de sa mère. Le téléphone a sonné. Elle a décroché, j’ai compris qu’elle parlait à son nouvel amoureux. Adossée à un mur, ses talons posés à plat, elle lissait sa jupe et la rajustait en me regardant sans cesser de parler. Elle a légèrement entrouvert ses genoux d’un geste faussement involontaire, me dévoilant un court instant une tache blanche entre ses cuisses.
Après qu’elle ait raccroché sur un mot tendre chargé de promesses érotiques, nous avons repris notre discussion. Il faisait chaud ce soir-là, mais la température était supportable. Elle s’est levée d’un geste nerveux, me déclarant que son string la grattait et lui rentrait dans les fesses, l’a retiré rapidement en me tournant le dos. Sagement installée sur son canapé en toile, elle est nue sous sa jupe. Elle joue, prenant garde à ce que je n’interprète aucune de ses attitudes comme un signal érotique.
J’aurais dû l’embrasser, me jeter sur elle, la prendre, sans même la déshabiller, ramper sous elle pour la dévorer. Mais ce soir, je suis resté assis sur son tapis carré... j’ai continué à parler et à boire ; à parler encore et à boire aussi.
Nous avons dormi ensemble. Je n’étais de toute façon pas en état de reprendre la route. Allongée, dos contre mon ventre dans son lit, elle était nue. J’étais saoul et m’en voulais de ne pas avoir su réfréner ma pulsion alcoolique. Comprenant qu’il ne pouvait désormais plus y avoir que de la tendresse entre nous, elle s’est saisi de ma main droite afin de couvrir son sein gauche et s’est rapidement endormie.

* * *

Photo sur le net


Je ne l’ai plus jamais croisée. Récemment, en tapant son nom sur un moteur de recherche, j’ai vu son visage apparaitre sur une photo qui semblait avoir été scannée à partir d’une pièce d’identité.
Près de trente ans plus tard, elle n’a pas changé. Elle est toujours aussi souriante et ne fait pas son âge.
En revoyant cette image, me revenaient en mémoire les deux années que nous avions passées ensemble. Elle était toujours célibataire et vivait encore dans le sud. Je me suis demandé ce qu’il serait passé si je ne lui avais pas menti à propos du collier de perles. Peut-être aurions-nous prolongé notre histoire. Nous aurions certainement eu des enfants et la séparation n’en aurait été que plus douloureuse. Nous n’étions pas destinés à rester ensemble toute notre vie.
J’ai quelques remords, mais aucun regret. Je conserve un souvenir attendri de ma première histoire d’amour.

* * *

Elle n’a pas tout oublié

Ma mère est passée à la maison hier soir. Après quinze ans de célibat, elle a enfin décidé de refaire sa vie dans une autre ville avec son nouveau compagnon. C’est fou ce que l’on peut jeter quand on déménage. Je lui avais dit que je ne voulais pas qu’elle se débarrasse de quoi que ce soit qui m’appartient sans me le dire. Elle a tenu parole et m’a rapporté hier, une malle pleine de vêtements d’enfants et une surprise. La surprise c’est cette boite en carton qui déborde de vieux souvenirs que je suis en train d’effeuiller, seule, sur la table de mon salon.
Au fond de la boite, une enveloppe rose. Dans l’enveloppe, quelques photos de moi, encore adolescente. Mes sœurs et moi fêtant mes dix-huit ans, mon chat, mes premiers et derniers essais de photographie artistique. Puis retournée, parmi d’autres ; je suis sûr qu’elle a ouvert l’enveloppe, un cliché, ou je m’adonne au plaisir naturiste au bord d’une rivière par une claire journée d’été. Je suis debout, bien sûr toute nue, et la photo a été prise de surplomb. Mon corps est un peu déformé par la perspective plongeante. Je suis bronzée des pieds à la tête, sans la moindre marque de maillot de bain. J’avais encore mes petits seins, qui me complexaient tant, que je me suis fait refaire pour mes trente ans.
J’avais oublié l’existence de cette image, mais je me souviens de cette journée. Je ferme les yeux et elle revit en moi.
Nous avions décidé de nous baigner dans le Gardon. Ma sœur avait voulu nous accompagner avec son petit ami iranien. Lui nous conduisait, dans sa 504 décapotable rouge.
Il faisait très chaud, et nous voulions nous baigner. Il ne supportait pas la promiscuité et toutes les plages que nous lui proposions, nous avons roulé, puis marché longtemps pour trouver un endroit qui ne soit pas envahi de familles.
Il était beau ce jour-là, très brun, ses cheveux bouclés flottaient au vent. Ses lunettes de soleil lui donnaient un air absent. J’avais envie de le toucher, de gouter sa peau que je devinais salée. Lui, conduisait, sans dire un mot le regard fixé sur la route.
C’est moi qui après notre baignade ai pris l’initiative de me débarrasser de mon slip de bain, pour bronzer toute nue. Il ne s’est pas fait prier longtemps et s’est lui aussi complètement dévêtu. Ma sœur était dans l’eau en compagnie de son invité. Visiblement gênés, ils n’osaient plus nous rejoindre.
Allongée sur le ventre, je somnolais, goutant l’odeur des pins, la douceur du soleil et le chant des cigales. Je me sentais bien dans mon corps, j’ai senti sa main huilée d’abord se poser sur mon épaule puis investir le reste de mon corps. J’avais envie qu’il continue sa caresse, qu’il l’a précise et de ses doigts me fasse jouir maintenant.
Je me suis levée et d’un geste de la tête l’ai invitée à me suivre. Sous un arbre, je me suis assise face à lui, tournant le dos à la rivière. Écartant légèrement les genoux, je n’ai pas eu besoin de dire pour qu’il comprenne ce que je désirais. Je voulais me sentir fouillée, caressée, excitée... Je n’ai jamais retrouvé un homme qui sache aussi bien me faire jouir de ces doigts. Il m’a caressée, longuement, lentement, avec la précision et la douceur d’une femme. Je le regardais dans les yeux et sentait son trouble alors que le plaisir rapidement montait de mon ventre d’abord par vagues, puis comme un flot continu. C’est à ce moment que sans cesser sa caresse, il s’est penché vers moi, me soufflant une parole obscène et souriante. J’ai senti mon sexe inondé de plaisir. Un petit cri m’a échappé... Je ne l’ai pas touché. Il n’a pas insisté. Il n’a jamais compris que j’attendais qu’il prenne sans attendre mon autorisation
C’est avec lui que je me suis peu à peu affranchie de mes inhibitions et du poids du regard de ma mère. Un soir, j’ai eu l’impression que je faisais l’amour avec mon frère. Je n’ai plus supporté de voir son visage face à moi. Je me suis retournée, et m’imaginant avec un autre je me suis faite jouir sans attention pour son plaisir. Je savais que notre histoire était finie. Je n’avais plus envie de lui. Il me fallait d’autres corps, d’autres odeurs, ressentir les émotions du début.
Nous nous sommes quittés sans qu’il insiste pour me retenir. Il avait l’air triste des amants révoqués. Je ne l’admirais plus.
Nous nous sommes revus peu après notre séparation. Je voulais qu’il me prenne, qu’il me maltraite et me baise.... mais, il n’a rien compris et a passé toute la soirée à boire et à parler.
Je ne sais plus où il vit. Il a dû vieillir et perdre sa brune beauté juvénile. Peut-être ses cheveux ont-ils blanchi. Peut-être a-t-il pris du ventre ou perdu l’éclat de son regard. Je voudrais ne jamais le recroiser. Et puis que lui dire à présent ?
Lun 12 Mars 2012, 22:57 par francisco varga sur Histoires d'amour

La croisière bleue...

La croisière bleue

….Dés le lendemain de cette croisière, j’ai repris mes marches, sur les bords de Mer : Tout en me récitant des vers ! Et passant par le port, il m’a repris des envies de … Croisière !

Le jeudi, donc, je me suis retrouvé à nouveau sur une vedette pour une journée de mer avec deux escales : Ile de Port-Cros, puis île de Porquerolles. J’ai embarqué dans les premiers. Cela m’a permis l’accès du Pont supérieur, côté proue. Sous le Poste de commandement, il y avait un capot en pointe, vers l’avant, et de chaque côté un petit banc latéral. J’ai choisi celui de bâbord, qui permettait d’être durant tout le voyage, face aux cotes que nous allions longer. Plus à l’avant, face à la proue, il y avait trois rangées de bancs.

Sur le dernier, côté bâbord, juste devant moi, s’est installé tout un groupe d’Allemands, aux bruyants : « Ya, ya, ya » habituels. Tout au bord, une petite silhouette m’a captivé, et quand elle s’est retournée, j’ai été sidéré : Incroyable mais vrai ! C’était le sosie d’une certaine Brunette amie, mais telle, que pour la première fois j’avais vu celle-ci, vingt ans auparavant ! Même taille approximativement, même silhouette quoique qu’avec un peu plus d’ampleur, pour celle-ci, des hanches vers le bas…Chevelure aile de corbeau, dont la frange raccourcit un petit front bombé ; frisée, grands yeux de biche, noirs et brillants, petit nez qui jappe à la lune, à croire qu’elle se l’était fait ‘raboter’, elle aussi ? Même petit visage régulier, très mat mais tavelé de fines tâches de rousseur…la ressemblance ne s’arrêtait pas là. Comme l’autre, elle était aussi vive qu’un farfadet. Elle s’est levée plusieurs fois, et a virevolté pour choisir un bon emplacement d’où filmer la côte.

Ce bateau rapide est sans roulis ni tangage, mais quand il a viré pour longer la côte de l’Ile du Levant, par petit jeu habituel, l’Homme de barre, a renversé brusquement le courant d’eau propulseur, et ce freinage intempestif l’a fait piquer du nez puis se redresser, comme un cheval qui se cabre…
La jeune femme filmait debout, juste devant moi. Elle a d’abord été déséquilibrée, partant en avant
[ son cri, s’est perdu dans celui de toutes les Dames du bord ! ]
Ensuite, la remontée du bateau, l’a renvoyée en arrière …
J’ai eu alors un geste machinal et non prémédité : Mettant mes mains en avant, j’ai saisi chacune de ses hanches et l’ai retenue. Seulement mon geste a été aussi familier et affectueux qu’il l’eut été avec la Brunette Amie, précitée !

Le bateau glissait à nouveau tranquillement sur son erre, mais mes mains, elles, sont restées en place, un peu plus longtemps que nécessaire. Elle filmait à nouveau, puis elle s’est retournée et m’a souri !
Quel choc, Bon Dieu : ces lèvres bien ourlées quand elles s’entrouvraient sur de petites dents blanches, c’était encore l’Autre, celle d’il y a vingt ans ! Elle m’a dit :
- Merci, Monsieur, et excusez-moi ! »
Constatant que sa voix s’approchait plus du soprano que du contralto de l’autre, j’ai répondu :
- Oh ! Tout le plaisir a été pour moi…

Son sourire s’est alors accentué…et elle est allée se rasseoir. Pendant ce temps, un marin dans la dunette faisait un commentaire continuel au micro ; et les haut-parleurs diffusaient, bien trop fort ses explications : passe-temps supplémentaire des passagers !
J’ai retenu que cet hydrojet était muni de trois moteurs Diesels de 100 chevaux chacun, consommant 100 litres de gas-oil par heure, soit 300 litres auxquels s’ajoutait…1 litre de Pastis à l’heure pour l’équipage !
…Ensuite nous sommes passés à la description des côtes que nous longions, ainsi que le panégyrique de ces deux Docteurs qui étaient frères ayant fondé dés 1930 ce « Paradis Naturiste » sur une partie de l’Ile du Levant. Le reste de l’Ile, les 7/10ème étant occupés par l’Armée de Mer qui y a installé un centre d’essais pour fusées…etc., etc.…

Pas d’escale cette fois, la vedette avait repris sa vitesse de croisière. Peu après, elle s’est mise à longer les côtes de l’Ile de Port Cros, avant de s’en approcher. La brunette était à nouveau debout, et elle filmait encore la côte. C’est alors que le petit jeu des marins a repris, mais cette fois j’ai anticipé. Je me suis levé, et placé derrière elle, saisissant le bastingage de la main gauche, ma main droite, elle, s’est d’abord posée sur sa hanche… J’ai senti qu’elle se raidissait à mon contact, mais le bateau refaisant son piqué, je l’ai solidement agrippée et retenue !
Quand la proue a fait sa remontée, repartant en arrière, elle a été soudain contre moi…tout contre ! Elle s’est alors appuyée sur moi en toute confiance, continuant à filmer…J’ai pensé que l’autre aurait fait de même « au temps ou nous étions amis… » Elle m’a encore remercié d’un sourire. L’œil pétillant de malice, elle allait parler, quand une touriste depuis son banc, l’a hélée en Allemand. Nous étions déjà séparés : je me suis assis !
Le bateau est entré au port : Je suis descendu dans les premiers. Longeant déjà le quai, je l’ai vue derrière son groupe qui se préparait à débarquer. Nos yeux se sont croisés, et…elle m’a encore souri. La ressemblance aidant, j’ai trouvé cela presque normal, alors que je suis tellement habitué maintenant, à tous ces regards Féminins qui se détournent avec dédain !

*

Il était 10h passées, nous avions quasiment deux heures avant le départ pour l’étape suivante. J’ai pris de suite la direction du col des Quatre chemins, repéré sur la carte : 115m d’altitude et un point de vue périphérique sur la mer…
C’est un très bon chemin ombragé que je connaissais déjà en partie, mais cette fois j’ai poursuivi l’ascension, et, c’est essoufflé que j’ai atteint le point haut. J’ai enlevé ma casquette et essuyé mon front ruisselant…La vue au loin, vers les côtes de France, entre autres, valait bien cette suée !

Ayant marché assez vite, il y avait longtemps déjà que j’étais seul... J’ai ôté mon petit sac à dos, et bu une longue rasade d’eau citronnée, appréciée bien que déjà plus très fraîche. Ensuite j’ai repris rapidement la descente car l’heure s’avançait et je voulais acheter un pain ‘banian’ dans un des établissements qui fleurissent sur le port. Le manger ici, avant de rembarquer me donnerait plus de temps libre sur l’Ile de Porquerolles où je voulais, comme deux ans auparavant, louer un VTC pour faire le tour de l’Ile tout en me baignant souvent sur les Plages et criques déjà connues de moi !
C’est à la hauteur du petit barrage, sans eau, que je l’ai rencontrée. Elle était seule, sac à dos, short, tee-shirt, lunettes foncées et petit ‘bob’ rigolo, en toile blanche, posé comiquement sur la tête qui m’a rappelé les moments d’après courses, du passé…
Le temps de penser :
- Çà aussi ? C’est dingue…tiens, elle est seule ?
Elle me demandait déjà :
- Vous venez du col des 4 chemins, non ? C’est encore loin, non ?
- Assez ! Et c’est très pentu surtout. Vous avez vu l’heure ? Si vous allez jusque là, il vous faudra redescendre en courant pour ne pas rater l’embarquement…

Elle s’est mise à rire en répondant :
- Courir avec le sac à dos ? Moi, vous savez, le jogging, j’en fais un peu dans un Parc pour le souffle…mais mon seul Sport et en dilettante seulement, c’est le tennis. Vous, vous êtes monté très vite, non ? Les Gens du bateau, eux, vont encore moins vite que moi ! Si vous voulez bien, il vaut mieux que je redescende avec vous, non ?
Remarquant sa propension à utiliser des : non ? En fin de phrases, je lui ai répété encore
- Tout le plaisir sera pour moi…

J’étais sincère, déjà conquis et fier qu’elle accepte ma présence. Nous sommes redescendus assez vite. Pourtant elle n’a pas cessé de babiller gentiment comme le faisait l’autre…Ainsi j’ai appris qu’elle était Suissesse. Que son Père était Suisse Alémanique, et sa Mère Genevoise. Qu’elle avait vécu toute sa ‘jeunesse’ (sic) à Bâle. Qu’elle était bilingue depuis toujours ; que c’était peut-être ce qui l’avait incitée à se spécialiser en langues. Anglais et Italien, ajoutés au Français et à l’Allemand, en plus des langues mortes : Grec et Latin…
J’ai pensé :
-Mazette, une érudite !
Elle a continué son monologue . Il lui restait à vivre une année d’application à la Fac de Genève avant d’y présenter sa thèse de Docteur es lettres… « Bigre ! ais-je pensé ! » Mais quand elle a annoncé 26 ans, je n’ai osé en avouer que 62 ( dix ans de moins ! ) sans que cela la fasse sourciller le moins du Monde ! Elle a continué : Son prénom était Birgitte, mais sa Mère l’appelant toujours Brigitte, la Famille avait opté pour Bibi …
Je lui ai dit alors, que chez nous un Bibi, c’était un petit cheval ou un petit chapeau, et cela l’a fait bien rire !

La suite, je l’attendais : Il y avait un Ralph dans sa vie…il était son Prof. de langues à la Fac, et il était depuis deux ans son ‘Ami’. Pour une préparation anticipée de la rentrée en Fac, il était reparti, alors qu’elle séjournait encore chez des Amis à Antibes…ceux-ci occupés et connaissant déjà ces Iles, elle était venue seule faire cette croisière. Et enfin
( j’ai eu l’impression qu’elle insistait là dessus ) que le Groupe avec lequel elle s’entretenait sur le bateau, était bien composé d’Allemands, rencontrés devant le guichet ce matin là…

Nous arrivions au Port, quand j’ai appris que Ralph avait 43 ans…
J’ai aussitôt pensé :
-Pour elle, c’est déjà un ‘vieux’ ?
Elle continuait :
Il était peu sportif ! Joueur occasionnel de tennis, malgré une bedaine qu’elle trouvait exagérée, il obstinément de l’accompagner à la salle de gym où elle se rendait elle-même, trois fois par semaine…
Mais comme elle a ajouté qu’elle avait du poids à perdre, je me suis récrié, disant que çà ne se voyait pas ! Et elle a souri encore…
Oh ! Ce sourire qui m’interpellait, et me rappelait ces vers de Baudelaire, que j’ai murmuré :
- « Ta tête, ton geste, ton air – sont un beau paysage – le rire joue en ton visage – comme un vent frais dans un ciel clair… »
- Vilain flatteur ! m’a-t-elle dit. Mais elle l’était…flattée !

J’ai derechef débité toute ma litanie sur le Sport, que j’ai pratiqué toute ma vie, qui ne m’a apporté que du positif sur tous les plans. Et que je pratique encore sous forme principalement d’une longue marche quotidienne pour la Santé !

Et sans idée préconçue, je le jure, j’ai expliqué le petit programme que je m’étais fixé pour jouir au mieux de ces six heures d’escale à Porquerolles…
J’avoue avoir été surpris quand elle m’a dit alors :
-Vous connaissez déjà cette Ile. Est-ce que je pourrais vous accompagner en louant moi aussi une bicyclette ?
Et comme un idiot je n’ai su encore que répondre :
-Tout le plaisir sera pour moi !
Puis :
-Il vaut mieux manger sur cette île. On aura plus de temps à passer là-bas. Tenez, ici, ils ont des pains banians, savoureux. Avec une boisson, çà vous va ? On s’installe à la terrasse ?

Face à une : « mer mêlée au soleil » dans un ciel aussi bleu qu’elle, des bateaux immobiles dans le port, des mouettes criardes, planant, et plongeant de façon désordonnée un peu partout, nous avons dévoré notre énorme sandwich : thon, œuf dur, tomates, etc.…
Moi, devant une bière, elle, devant un bol de thé comme le faisait l’autre, à qui je disais :
« Tu aimes çà ? Bon thé - Divine ? »

Et tout comme, elle, elle ne l’a pas sucré ! J’étais à la fois tiré par le passé et émerveillé du présent : La présence confiante de cette gentille petite Compagne, m’enchantait ! Je n’avais aucune arrière pensée malgré les souvenirs brûlants qu’elle évoquait pour moi, à son corps défendant… Nous étions assis sagement, l’un en face de l’autre : elle aurait pu être ma Petite Fille ( !) Et pourtant j’ai surpris le regard dubitatif ou goguenard de certains voisins de table !

*

… A midi moins le quart, il était de retour au Port notre grand bateau blanc. Elle l’a filmé un peu depuis le quai, puis nous avons embarqué dans les premiers. Cette fois, elle s’est mise à côté de moi sur le petit banc sous la dunette, côté bâbord. Au fur et à mesure de l’embarquement sur l’avant, on retrouvait à peu prés les mêmes têtes…

J’ai encore surpris des regards furtifs et réprobateurs de quelques vieilles pies, parce qu’on bavardait et qu’on riait : crime de lèse société, à leurs yeux ! Moi je pensais à ces vers de Verlaine : « On parlait de choses et d’autres - Et mes yeux recherchaient les vôtres… »
Des yeux brillants et gais qui ne se dérobaient pas, à croire que la casquette de tennis que j’avais enfoncée sur ma tête, visière sur le front, mettait mon visage et mes rides dans l’ombre…ou alors, tout comme l’autre, elle était très myope !


*


2ème partie :

Porquerolles


Cette fois, en abordant la côte Nord de Porquerolles, pas d’embardée : le bateau a ralenti doucement…Comme elle filmait à nouveau, j’avais encore prévu de la soutenir.
J’ai posé ma main droite sur sa hanche, et…elle s’est appuyée légèrement sur moi : Une onde de Bonheur m’a alors submergé !
De même, quand dans la cohue du débarquement, je l’ai protégée des autres. J’ai senti encore son petit corps chaud contre le mien. Oh ! Quelques instants seulement, alors que j’aurais voulu que çà dure un siècle …

De ce coin de Port jusqu’à la ville, les quais sont très longs, et nous avons marché au pas de gymnastique, dépassant tous les touristes débarqués de notre bateau. Je savais que chez les loueurs de cycles, ce serait vite la foire d’empoigne… Arrivés dans la rue principale, j’ai obliqué à gauche, avant d’atteindre la Place du Village. J’y avais déjà loué une machine deux ans avant, content de l’engin comme du service.
Il n’y avait pas de « bicyclette bleue » disponible. J’ai choisi un VTT noir pour moi, un rouge au cadre plus petit, pour elle. Puis pour régler sa hauteur de selle, je l’ai fait monter sur l’engin, une pédale au plus bas. Moi, je tenais le guidon et la manette du réglage de la tige de selle : J’avais ma petite idée…J’ai desserré brusquement cette manette : la selle a chuté brusquement, et…elle avec ! Elle s’est accrochée à mon cou avec un petit cri, sous l’œil goguenard du loueur…puis, je l’ai fait se tendre sur une jambe pour régler la selle. Elle a dit
- Cà va ! Mais vous êtes un coquin, vous, non ? »

Les réglages terminés, nous sommes sortis de la rue, alors que nos voisins de pont sur le bateau, arrivaient à peine. Mais dans les rues du village et sur la route de sortie, c’était une cohue de cyclistes mélangés aux piétons : d’autres bateaux avaient déversé leurs touristes avant le nôtre. Aussi après la Plage d’Argent, ou nous avons mis deux fois, pied à terre pour admirer son sable blanc et la côte en face : la presqu’île de Giens, la ville d’Hyères et plus à droite jusqu’au Cap Bénat,.Nous avons obliqué par un chemin sous les arbres en direction de la pointe du grand Langoustier.
Là, on trouve une Plage noire, celle-là. Son sable est plus grossier, jamais nettoyé depuis l’époque du minerai qui transitait jadis par-là. Encore une fois, je n’avais aucune idée préconçue, mais dés l’arrivée, je me suis souvenu que deux ans avant, j’y avais vu, déjà, quelques Naturistes isolés, en bout de plage, vers les rochers. Cette fois, il n’y avait qu’eux, sur la plage entière…

Elle est de loin plus petite que la Plage d’Argent. Avec la location de VTT, les Touristes étrangers, s’y sont regroupés, imposant les mœurs de leurs Pays. Ils étaient nombreux déjà. Cela m’a rendu perplexe, car après 40 minutes de vélo, nous avions chaud, et j’avais prévu une halte-baignade en ce point…
C’est alors qu’elle a dit :
-Vous êtes Naturiste, Vous ?
-Pas un fanatique, mais au milieu d’eux, çà ne me dérange pas ! Ais-je répondu,
pensant en même temps : « Hypocrite, va ! »
Mais déjà elle répondait :
-Moi, c’est tout pareil. On se baigne ?
Et moi toujours faux – cul :
- ça va nous rafraîchir…mais pas plus de 20 minutes, si on veut faire le tour complet de l’Ile.

Nous avons accolé nos deux VTT et je les ai réunis avec les deux antivols fournis par le loueur. Ensuite nous nous sommes avancés sur la plage, posant nos sacs, puis posant nos serviettes de bain sur le sol…
Une chose est de faire du Naturisme en couple ou si l’on est seul au milieu d’inconnus, une autre était de se déshabiller côte à côte, alors qu’on se connaissait à peine…
J’ai compris qu’elle attendait que j’en prenne l’initiative ! Je me suis dit :
-Après tout, puisqu’on en a parlé…


Regardant la mer, j’ai enlevé, casquette, souliers, chaussettes, tee shirt…puis j’ai jeté un coup d’œil de son côté : elle m’avait imité, pièce à pièce…elle était donc torse nu et ses deux beaux petits ‘lutteurs’ étaient bronzés, signe qu’elle se baignait, au moins en mono, habituellement.
Au vu de ces aréoles très brunes et de ces ‘tétins’ arrogants, j’ai pensé :
- Houa ! Les mêmes, mais supérieurs en quantité…
Les souvenirs affluaient…pour y couper court, j’ai rapidement enlevé short et slip. Elle était nue aussi quand on a marché de concert vers l’eau, un peu gênés tout de même. Ma pensée pastichait Shakespeare : « Songe d’une nudité…»

La comparaison s’imposait encore à moi, un peu plus négative cette fois : hanches plus larges, fesses un peu plus volumineuses, ventre un peu plus bombé…
Dame l’autre était Marathonienne ! J’ai pensé :
- Un joli petit Tanagra, tout de même…Ah ! Si j’avais vingt ou trente ans de moins…
Et une bribe d’une chanson de Brel s’est imposée à mon esprit :
« Etre une heure, une heure seulement – beau, beau, beau et con à la fois ! »

L’eau clapotait sous nos pieds, tiède et délicieuse : il était temps que je m’y enfonce totalement…Elle ne nageait que la brasse. J’ai donc crawlé autour d’elle et batifolé à mon habitude, sans trop m’en approcher, mais… Mais, au-dessus, comme au-dessous, quand je plongeais, mes yeux hypocritement inquisiteurs m’ont tout révélé de son anatomie. Un jeune corps bronzé, à peine moins à l’emplacement du maillot et combien appétissant. J’ai automatiquement évoqué Baudelaire :

« Volupté, sois toujours ma Reine
Prends le masque d’une Sirène
Faite de chair et de velours … »

Cette chair veloutée, je l’ai vue encore de prés quand nous nous sommes allongés sur nos serviettes de bain respectives, à moins d’un mètre l’un de l’autre…Une fraction de seconde m’est apparue une petite touffe ébouriffée, pas taillée celle-là ( ! ) qui m’a fait saliver bien plus que celle de la grosse Dame blonde sur le quai de l’île du Levant !

Brutalement, une onde de désir m’a envahi, et j’ai eu une érection intempestive, incontrôlable…Heureusement j’étais couché sur le ventre, à ce moment-là ! J’avais une envie folle de m’approcher d’elle, qu’heureusement ma volonté réprimait, que mon esprit repoussait, et je me suis dit :
- Espèce d’idiot, ne gâche pas tout !
Nous étions à peu prés secs, il fallait repartir. On s’est rhabillés, très vite, toujours un peu gênés !

VTT libérés, j’ai dit :
- La prochaine étape, c’est le phare d’où on domine toute l’île et bien au-delà. Mais le sentier qui longe les falaises est interdit aux VTT, il nous faut revenir en arrière par la route…
Nous sommes donc repassés quasiment au village puis nous avons emprunté la route large qui s’élève peu à peu vers le pied du phare. Sur l’esplanade, le coup d’œil valait les efforts consentis pour y parvenir. Elle a filmé, faisant un tour d’horizon…

Bucolique, j’ai murmuré Mezzo voce :
- « L’Eternité…la mer allée - Avec le Soleil… »
Elle s’est tournée vers moi, disant :
-Rimbaud a du passer par-là, non ?
J’ai acquiescé, ajoutant :

-La Mer, l’a toujours inspiré…d’autres aussi, Valéry à Sète :
« La mer toujours renouvelée… »
Et Baudelaire après son grand voyage :
« Qui a doté la mer, rauque chanteuse
De cette fonction sublime de berceuse… »
Et Trenet, avec « La Mer… »
Elle m’a coupé :
- Vous aimez la poésie, non ? C’est rare de nos jours…
Puis, pragmatique :
- Il faisait très chaud sur cette route. J’allais ‘exploser’ dans la côte ! ‘On’ peut retourner nous baigner, non ?
-Oui, mais à l’Oustaou de Diou, une petite crique enchanteresse, vous verrez…

Nous sommes redescendus par le sentier littoral qui cette fois n’était plus interdit aux VTT. Nous avons vite atteint cette petite crique qui s’ouvre au pied des falaises. Pas de sable, mais des graviers et des petits galets ronds. Des algues sèches, aussi, un vrai matelas déposé par la mer qui m’a rendu nostalgique d’une certaine crique d’Algérie et de ‘Celle’ qui m’accompagnait alors…plus d’un demi-siècle s’est écoulé, mais rien n’est oublié !
Il n’y avait qu’un tandem appuyé aux rochers, puis deux vélos un peu plus loin et quelques affaires étalées au soleil. Dans l’eau deux couples dans le plus simple appareil s’y ébattaient.
Bibi m’a dit :
- On ne va pas les gêner, on se rebaigne nus, non ?
Moi :
-Ici ne viennent que des Naturistes…

Inutile d’épiloguer. Sans ‘chichis’ cette fois on s’est déshabillé rapidement, une fois les VTT accolés, et les serviettes posées côte à côte sur les algues. C’est à l’entrée dans l’eau que çà s’est gâté : des petits rochers pointus, des trous pleins d’algues. Je savais qu’après quelques mètres et il y a de quoi nager. Je le lui ai dit, car elle n’avançait pas…
J’ai ensuite pris sa main, mais çà n’a rien changé…Alors, sans réfléchir, comme dans un passé dont je n’ai rien oublié, je l’ai soulevée et prise dans mes bras : Elle a poussé un petit cri et s’est accrochée à mon cou. J’ai commencé à avancer : elle s’était d’abord raidie un peu, puis au fur et à mesure, elle s’est détendue… moi, cela a été l’inverse !

Ce petit corps de Femme, brûlant, un peu suant [ Peut-être ais-je senti les phéromones qu’exhalaient ses aisselles ? ] m’inspirait ! Avec ce poids supplémentaire, j’ai tangué un peu. Un peu plus loin, mon pied s’est enfoncé dans un trou, du coup, j’ai baissé un peu les bras, et ses fesses ont glissé vers mon bas-ventre… Oh ! Ce fut bref. Mais mon érection, elle, ne le fut pas !

Heureusement que dans cette ‘mare aux grenouilles’, j’avais déjà de l’eau jusqu’aux…
Hum ! ouille… Je me suis tourné vers le large et me suis laissé aller dans l’eau, pour prendre la position horizontale, mais çà n’a rien arrangé, car elle s’est retrouvée couchée sur moi… alors, je me suis laissé couler, parcouru par une onde de désir intense, et un sentiment de honte à la fois !
Ressorti à ses côtés, elle s’est à son tour retournée pour nager en brasse : elle riait à gorge déployée…elle n’était donc pas fâchée ! J’ai batifolé autour d’elle, de plus prés cette fois. Plus loin, j’ai vu qu’on avait pied à nouveau sur un haut fond plein d’algues douces.

Plongeant entre ses jambes, je l’ai juchée, sur mon cou, et me suis redressé la soulevant hors de l’eau. Piaillant, mais visiblement amusée…moi, j’ai réalisé que c’était encore une incongruité puisque c’était son sexe à nu que je sentais sur mon cou !
Pourtant, tels Paul et Virginie, nos jeux sont restés enfantins : Elle essayait d’aller au fond, mais ses fesses et ses jambes restaient en surface…j’ai essayé de lui enseigner les apnées, le crawl ou simplement de se laisser couler, yeux ouverts. Elle m’a dit :
-Vous êtes un vrai Dauphin, non ?
D’autres ‘nudistes’…oh ! pardon : naturistes, arrivés après nous, entraient dans l’eau, nous, nous en sommes sortis…mais à l’horizontale, cette fois, en nous servant des mains presque jusqu’au bord !

Ensuite nous nous sommes allongés sur les serviettes. D’abord couchés sur le ventre, puis sur le dos, car le soleil tapait dur. Et nous avons échangé des considérations sur le Sport en général et la natation en particulier. Comme elle s’esbaudissait sur mes ‘prouesses’ ( sic) sur, et sous, l’eau, je lui ai parlé longuement d’une plage d’Algérie prés de laquelle s’est passée toute ma jeunesse…
Elle m’a dit, songeuse :
- Moi, malgré deux ou trois séances par semaine en salle, du footing et du tennis le week-end, je n’arrive pas à perdre ma cellulite…
J’étais sur le ventre, elle sur le dos. Sans plus réfléchir, j’ai osé poser ma main sur sa cuisse, pincé très légèrement la peau, et l’ai fait rouler sous mes doigts, disant :
- La cellulite fait des bourrelets, vous n’en avez pas !
Elle a alors poussé un soupir, et…j’ai perdu la tête. Ma main délibérément s’est mise à lui caresser la cuisse, puis elle est remontée vers le ventre ou j’ai fait encore rouler la peau…
Et, j’ai entendu ma voix devenue rauque, lui dire :
- Sur le ventre non plus…vous êtes musclée : Vous avez de bons abdominaux !
Déjà la même main, glissait vers la hanche…Elle a soupiré encore ! Insensiblement je m’étais rapproché d’elle. J’étais contre elle maintenant. Ma main est redescendue vers l’autre cuisse…elle ne se crispait pas, s’ouvrant même un peu quand j’ai caressé l’intérieur des cuisses…

J’avais perdu la notion du réel, et de tout ce qui nous séparait : Comme elle est nettement plus petite que moi [ 1m62, su après ] mes lèvres se sont posées sur des mèches de sa chevelure mouillée, puis, me pliant un peu, j’ai embrassé sa joue ! Elle a tourné son visage vers moi : ses yeux de biche étaient ouverts, brillants !
Elle a murmuré, la voix changée elle aussi :
- Quel coquin, non ? Votre main est si douce et si dure à la fois…ce matin déjà, j’ai été très troublée par vos mains sur moi…

J’ai alors fermé sa bouche d’un chaste baiser, pensant comme l’a dit Musset :
« Un baiser, qu’est-ce ? – un point sur le I du verbe aimer… »
Mais dans ‘Désir’ aussi, il y a un I ? Mes lèvres s’appuyaient maintenant à des lèvres consentantes, ouvertes : Ma langue a pénétré sa bouche ouverte, la fouaillant, entourant sa langue à elle…Dans mon esprit enfiévré, une seule pensée me taraudait :
-C’est pas possible ?
Car en même temps, ma main en était venue au pubis, descendant à plat sur un petit sexe broussailleux, chaud, humide où mon majeur s’appuyait un peu …J’ai retrouvé des sensations, des égarements, que je n’aurais jamais cru revivre…


C’est alors qu’une bande de cyclistes est arrivée. Ils étaient encore un peu loin de nous heureusement. Ils sifflaient et s’exclamaient bruyamment dans un jargon incompréhensible pour moi. Reprenant nos esprits et…nos souffles, nous nous étions complètement séparés ! Elle a traduit :
- Ils disent : « On les a dérangés, ces deux là ! »
Posant leurs vélos, ils se sont égaillés dans la crique, se déshabillant, aussi vite que nous en faisions autant pour nous rhabiller, nous ! L’esprit complètement tourneboulé, n’arrivant pas à réfléchir, j’ai dit :
- Cette fois on va vers le sémaphore…

La montée au sortir de la crique est très raide. Poussant les vélos, nous avions bien chaud, avant même d’attaquer le sentier littoral….
En haut de la côte, elle a ressorti son caméscope, disant :
- Jamais je ne pourrais oublier ce petit coin, je veux en garder tous les détails…
Et avant de repartir, elle a dit :
- çà monte à nouveau, non ? on va encore avoir chaud, mais c’est boisé… cette fois on se ‘reposera’ à l’ombre, non ?
Elle a baissé la voix, j’ai à peine compris :
-J’ai ce qu’il faut dans mon sac !
Ahuri, je n’osais pas comprendre ! Puis une immense joie m’a envahi : J’allais refaire l’amour, après six ans d’abstinence ? Et avec cette adorable petite Nana !

Je rapporte bien je crois, les idées qui étaient miennes pendant qu’on poussait les VTT pour remonter de la crique :
- C’est un coup « d’c’est pas possible ! » comme au jeu de Dames…Dame, ma carcasse est intacte, mais ma ‘gueule’ ? On a joué… elle s’est ‘chauffée’ ? Et elle a ce qu’y faut dans son sac ? Les Filles maintenant, elles prévoient çà ? ‘P…’ ! Tu vas encore savoir ? Bof, c’est comme le vélo, çà s’oublie pas ?

Pendant ce temps là, nous avancions lentement : petit plateau à l’avant, grosse soucoupe à l’arrière, mais ils pèsent 14 kg ces VTT, et avec en plus un chemin empierré, bosselé, peu praticable, car prévu pour des pédestrians…Quand on a retrouvé un chemin plus large et mieux entretenu, mais encore plus pentu, elle a calé !
Nous n’étions plus très loin du sommet ; je me suis placé à sa gauche, et poussant mon engin de la main gauche, j’ai enserré sa taille de la droite, pour l’aider, tandis qu’elle poussait sa machine à droite…

J’ai alors eu un flash : Vingt ans avant, dans la très dure côte d’un Semi-Marathon Lyonnais, je poussais ainsi la brunette précitée, qui n’en pouvait plus ! Mais en même temps, je vivais, aussi, o combien, le présent ! Bibi avait remonté et noué son tee-shirt pour avoir moins chaud. Mon avant-bras contre ses reins, ma main tenant sa hanche, je sentais cette peau moite, brûlante… d’instinct je l’ai attirée à moi ! Pas une crispation, et même il m’a semblé qu’elle frissonnait !

Nous ne parlions pas, chacun dans ses pensées. Et les miennes, c’était :
- Ah ! Ces p’tites ‘Nénettes’…un préservatif ? J’espère qu’ils ont fait des progrès…
Nous sommes arrivés au mont Salin. Point de vue sur la mer : Elle a filmé vers l’est en direction des îles de Port Cros et du Levant. Nous dominions le sémaphore maintenant. L’esplanade était entourée de grands arbousiers et de buissons.

Dés qu’arrêtés, elle m’a dit :
- Ouf ! Je n’en pouvais plus ! j’ai très chaud…Sous ces arbres il y a de l’ombre, non ? On va se reposer un peu, non ?
J’ai fait : « Oui » de la tête, et nous avons poussé les VTT dans une trouée du taillis. Je les ai attachés ensuite, et nous nous sommes enfoncés un peu plus loin : Invisibles de partout…nous nous sommes regardé et nous avons éclaté de rire !

Transcendé, je me sentais incroyablement jeune…qui a dit le premier :

« Quand on aime, on a toujours vingt ans … »

Nous avons commencé par manger quelques arbouses, fruits qu’elle ne connaissait pas : Bien rouges, bien mûres…la coquine en avait une qui sortait à moitié de sa bouche, et elle a tendu son visage vers le mien ! J’ai pris l’autre moitié, et lèvres contre lèvres, nos dents ont malaxé le fruit…
Ses yeux rieurs étaient un appel impérieux : Je l’ai serrée dans mes bras…le fruit avalé, nos bouches ne se sont pas séparées pour autant, et mes mains se sont fait caressantes : L’une dans son dos, l’autre descendant vers les fesses dodues…Elle se collait encore plus à moi…moi dont le sexe en érection s’appuyait sans vergogne sur son bas ventre !
Rejetant la tête en arrière, elle a dit :
-Il fait si chaud…mettons-nous vite à l’aise sur nos serviettes, ‘on’ y sera mieux, non ?


*

Le Miracle…

Les sacs posés à terre, les serviettes de bain, étalées côte à côte, on s’est prestement déshabillé pour la troisième fois, loin de la mer, cette fois !
Dés qu’allongés, j’ai complètement perdu la tête et la notion du temps…Je sais que je l’ai ‘mangée’ de baisers, partout…partout, sauf à l’intérieur de ce petit maquis broussailleux, humide de transpiration et de désir apparent qui sourdait d’elle : le cuni lingus, ce n’est pas mon truc ! Ma bouche est remontée vers un ventre frissonnant, puis un sein au tétin en érection, lui aussi ou je me suis de nouveau abouché tandis que mes mains ne restaient pas inactives, elles non plus. La voix chavirée, elle m’a murmuré : « Maintenant, non ? » J’allais la chevaucher, quand elle m’a présenté le préservatif qu’elle avait du sortir de son petit réticule et garder dans la main…

Relevé sur un coude, j’ai placé cette ‘chose’ contre mon sexe en érection et l’ai fait rouler…çà, non plus, je n’avais pas oublié, mais pourtant c’est dans ma tête que çà s’est gâté : çà m’avait dégrisé ! J’ai pensé :
-çà y est, tu vas faire Gancho ! »
[ Faire Gancho, suprême déshonneur pour un ‘pied-noir’, car le gancho en langue Espagnole est un hameçon recourbé : Inutile de faire un dessin ! ]
J’ai failli me relever en disant, rageur :
-C’est plus d’mon âge, restons en là !
Mais la pensée suivante a été :
-Ce n’est pas de sa faute, après tout. Avec toutes ces MST maintenant, elles font ‘gaffe’…mon doigt peut remplacer ma ‘queue’ pour lui permettre une jouissance clitoridienne !

Allongé contre elle, main sur son sexe, mon majeur s’est appuyé, s’enfonçant entre des lèvres accueillantes, pendant que je lui disais à l’oreille :
- Tu sais, il y a six ans que je n’ai plus fait de câlins…J’ai peur d’être maladroit…guides mon doigt, et caresses toi avec, comme tu aimes ?

Je sais par expérience (s) qu’elles aiment ainsi se masturber avec le doigt du partenaire !
Et de fait, c’est ce qui s’est passé : Je suis sûr qu’elle n’a pas singé sa jouissance et les spasmes qui l’ont secouée…
Elle a ensuite arrêté d’activer mon doigt. Moi j’avais oublié le p’tit ‘chapeau’ qui enserrait ma barre d’acier Suédois…Cette fois, je l’ai chevauchée et pénétrée illico : Enfin Homme, comme on ne l’est jamais qu’en un corps de Femme qu’on besogne…Je ne puis traduire ce plaisir intense qui me submergeait, mais, paradoxalement mes pensées, étaient :
-Je nique… P… ! Je nique…C’est bon, p…! Qu’est-ce que c’est bon…mais j’vais pas pouvoir me retenir longtemps… de toutes façons avec ce tuyau de caoutchouc, j’risque pas d’lui donner du plaisir, à elle !

Je ne l’ai pas secouée longtemps ma petite partenaire. Déjà sourdait le geyser salvateur…ma gorge a éructé la joie indicible qui me submergeait !

‘Popaul’ ayant fini de ‘pleurer’ ( Joie et dépit à la fois ! ) Je ne me suis guère laissé aller, ni attardé en elle, du fait de cette ‘chose’, une vraie tunique de Nessus…
Je me suis retiré, et à nouveau sur un coude, de ma main libre, j’ai fait rouler dans l’autre sens cette ‘cochonnerie’ ou des poils s’étaient coincés… çà m’a rendu encore plus furieux : Foin d’écologie, j’ai jeté ‘çà’ en direction des arbousiers qui n’en pouvaient mais !

En même temps, j’ai dit à voix haute, presque méchamment :
-Eh ! ‘ben’, mes pauvres Enfants, je vous plains d’être obligés de vous contenter de ces ersatz…être si prés, et si loin, l’un de l’autre à la fois, c’est un supplice de Tantale, non ?
[ Je commençais à utiliser cette ponctuation qui terminait presque toutes ses phrases ! ]

*

Je voulais me relever, mais elle m’a enserré de ses bras, visage prés du mien, yeux brouillés de larmes, et d’une pauvre petite voix qui m’a fait mal, elle m’a dit :
- Attends ! Je t’en supplie…moi aussi, j’ai été frustrée, non ? Tu comprends, j’ai arrêté la pilule parce que je prenais du poids. Ralph était d’accord, c’est pour çà que j’avais ce préservatif dans mon sac. Et puis j’ai pensé aussi aux MST, non ?
Puis, après un instant :
- Tu m’as dit que tu n’as pas fait de câlin depuis six ans, même pas avec ta Femme ? Je ne comprends pas, mais tu m’expliqueras, non ? Si tu étais plus jeune ( !) Je ne t’aurais pas cru…Toi, je te crois ! Je ne comprends pas ce qui m’arrive ? D’habitude je suis tellement méfiante et un peu sauvage, même !
J’étais décontenancé, honteux de ma colère injustifiée, vis à vis d’elle…C’est elle, qui maintenant prenait l’initiative : elle m’a embrassé, et caressé, comme je l’avais fait pour elle précédemment, puis… c’est elle qui m’a chevauché !
Mais qu’elle était maladroite ma petite amazone : J’ai du l’aider pour cette nouvelle pénétration qu’elle recherchait. Ensuite une main sur sa hanche, l’autre tenant sa fesse, j’ai guidé des mouvements qu’elle a vite compris, et… repris à son compte !
Mes mains sur ses hanches n’ont alors plus servi qu’à l’empêcher, par un recul excessif, de perdre l’objet de son plaisir ! Ses frissons, puis ses spasmes quasi violents avant de s’abattre sur moi, heureuse, comblée, çà ne pouvait être une jouissance simulée…
Cette fois, j’ai complètement perdu la tête, c’est avec une joie sauvage que je l’ai retournée comme une crêpe et besognée comme un furieux !
Lamartine a écrit :
« L’Homme est un Dieu qui se souvient des Cieux… »

Moi, je l’avais retrouvé ce Paradis. Ma merveilleuse petite proie consentante gémissait par à coups ! A un moment, elle a même grincé des dents, ce qui a encore déclenché un flash dans mon esprit :
- Elle aussi ? Pas croyable…
Mais déjà je me répandais en elle, avec des mugissements de taureau en rut !
Après quelques derniers va et vient, très lents, encore dans une extase devenue douloureuse, je me suis calé au plus profond d’elle…

*

Reprenant lentement mes esprits je me suis soulevé sur les coudes, sentant que je l’écrasais de tout mon poids. Son ventre toujours contre le mien, ses seins ont repris forme : je ne sentais plus que les deux pointes sur ma poitrine…Elle était essoufflée, ma bouche glissant de ses cheveux vers son oreille, j’ai murmuré :
-Pardon, mon petit cœur : Refaire l’amour, et avec une si jolie petite ‘Minette’, çà m’a rendu fou, tu comprends ?
Mais elle :
-Oh ! Mon Chéri, c’était tellement merveilleux…Je ne croyais pas çà possible : J’ai eu encore du ‘plaisir’ …Tu es un véritable Bonobo, Toi, non ?
Moi, en riant :
-Dans le temps jadis, je n’aimais pas qu’on m’appelle Tarzan…parce que c’était l’Homme Singe, et Toi, tu me traites carrément de Chimpanzé !
Elle, navrée :
-Pardon, mon Chéri…j’ai dit Bonobo, parce que c’est le seul mammifère qui peut faire l’Amour trois fois de suite et trente fois en 24 heures !
Alors, moi, goguenard :
-Comme tu y vas ? Trois fois de suite, je ne croyais plus çà possible : ‘Le Miracle’, c’est Toi ! Mais trente fois en 24 h, çà ne risque pas….Je suis donc un demi-Bonobo : un ‘No-beau’, quoi !
Elle s’est écriée :
- Oh ! J’ai vu tout de suite que tu faisais des complexes avec ton âge…bien sûr, tu as des rides d’expression (sic) mais quand tu ris et que tes yeux rient aussi, tu es incroyablement jeune, non ?
Puis, pensive :
-Tes mains, d’abord, je te l’ai déjà dit, elles m’ont surprise: douces et fermes à la fois, affectueuses et fraternelles, comme si nous étions des Amis de toujours…Je t’avais bien regardé avant déjà, et moi si prude, j’ai eu envie de m’appuyer sur ton corps d’Athlète (sic)…Après, j’ai eu envie de les retrouver ces mains qui m’avaient électrisée ! Et je suis
revenue filmer les côtes de Port Cros, juste devant toi…
Un grand sourire a éclairé tout son visage, ses yeux étaient rieurs quand elle a dit malicieusement :
-Tu sais, à peine débarquée à Port–Cros, je t’ai cherché des yeux : Tu as vite dépassé tout le monde, alors, moi aussi, j’ai marché vite dans la même direction, espérant te retrouver sur ce chemin, quand tu reviendrais ! Je t’ai ‘draguée’, comme on dit en France, non ?
Front plissé, elle a continué :
-J’ai été si heureuse de redescendre avec toi, et j’ai osé te demander ton programme pour l’escale de Porquerolles et la permission de rester avec Toi…déjà, ce n’était plus moi, la Bibi habituelle ! Et quand tu m’as pris dans tes bras pour aller vers l’eau profonde, à la crique, que j’ai senti sur ma fesse, l’effet que je te faisais, je n’ai plus pensé qu’à être à toi !
En bonne Suissesse, elle parlait lentement, déversant de l’ambroisie dans mes veines. J’étais en elle, plié sur elle pour que ma bouche se promène, caressante, sur son front, ses yeux, son petit nez, et enfin sa bouche qui reprenait son monologue, entre deux baisers. Elle m’enserrait de ses bras, et…de ses jambes ! Alors, paroles brûlantes et chair itou, pas étonnant que ‘Popaul’ ait voulu être de nouveau à la fête…
J’ai donc repris de très, très lents va et vient…et senti qu’elle serrait les muscles de son sphincter vaginal…
J’ai dit alors, voix rauque, sans doute comminatoire :
- Oui, serres…serres…empêches moi de sortir…empêches moi de rentrer…
- Oui, j’essaye…mais c’est pas possible, non ? Et…c’est trop bon…mon chéri, comment
tu peux encore ?…oui…oui…
C’était reparti… et j’ai pensé :
- Bon Dieu ! Moi aussi, j’croyais pas çà possible… et c’est bon, putain ! c’que c’est bon !
Cette fois, çà a duré, duré, duré…

Longtemps aprés, collé à elle, ses bras et ses jambes m’enserrant, j’ai réalisé que nous étions essouflés tous les deux, et que je l’écrasais…Je me suis retiré d’elle, disant :
- Moi aussi, je ne pensais plus çà possible…ce n’est plus le mont Salin, ici, mais le mont Câlin !
Nous avons ri… à part les cigales et les oiseaux, nous étions seuls au Monde ! Puis, doucement, voix posée, heureuse, elle a repris son soliloque :
-J’ai eu encore un orgasme ( l’autre disait : « J’ai joui ! » ) Je ne croyais pas çà possible, et je ne me reconnais plus…Tu sais, ‘mon Amour’, je peux compter ‘mes Hommes’, ceux qui m’ont fait l’Amour, sur les doigts d’une seule main ! Et çà avait très mal commencé…

Après un silence forcé, à cause de mes baisers, elle a continué :
- C’était à Genève ou il y a un Frère de ma Mère qui habite là encore…J’avais douze ans, j’étais naïve, bête on peut dire : une éducation stricte, sévère ou il n’y a aucun dialogue !J’aimais beaucoup cet Oncle, je crois que je cherchais en lui le Père affectueux que je n’avais pas à la maison…
En vacances, chez eux, j’étais toujours sur ses genoux, trop câline, j’ai compris après…Un matin, il m’a emmené à la pêche, avec lui. Ils ont un petit chalet au bord du lac. Quand il a commencé à me caresser, j’ai laissé faire…mais vite, j’ai compris que ce n’était pas bien, trop intime ! J’ai eu peur, je le lui ai dit…mais il s’est mis à rire, répondant : « Tu vas y passer, ma Petite, tu m’as assez allumé ! ici tu peux toujours crier… » Il m’a jeté sur le vieux canapé, j’ai pleuré, supplié, je me suis débattue, mais comment résister à un homme de trente et un ans ?Il m’a enlevé la culotte et m’a violé une première fois !
Après il m’a dit : « J’avais mis de la vaseline, tu vois que çà s’est bien passé…et tu n’as pas encore tes ourses ( !) tu ne risques rien ! »
En hoquetant, elle a continué :
- Il m’a complètement déshabillée et il a recommencé à me caresser de force et m’a encore violée…Je lui disais en pleurant qu’il irait en prison, mais il ricanait : « Personne ne te croira…tu es toujours collée à moi ! Je dirai que c’est toi qui a voulu. C’est toi qui sera punie… »
Elle pleurait à gros sanglots, maintenant : J’étais sidéré !

Elle a continué :
- J’ai eu trop honte, pour moi, pour ma Mère ( c’était son frère !) Je n’ai jamais plus voulu lui parler. Je crois qu’à la longue, elle a compris, ma Mère ? Mais elle s’est bien gardée de me poser des questions ! J’avais eu très mal. Le mal au ventre a persisté, mais c’était mes premières règles que çà avait déclenché !
Et après un silence :
-C’est depuis ce temps là que je suis devenue méfiante, réticente. Vers seize ans, j’ai eu un petit Copain. Je croyais y tenir…Pour ne pas le perdre, je l’ai laissé faire, et puis dans le fond, j’étais curieuse de recommencer, autrement…mais avec un préservatif, je n’ai pas apprécié du tout ! Plus tard, à vingt ans, en Fac, j’ai eu un Ami de vingt ans lui aussi : Etudiant ensemble, sortant ensemble, mais chacun sa chambre…Quelquefois je lui faisais plaisir, pour le garder, toujours avec ces préservatifs dont tu as horreur, je comprends maintenant pourquoi…
Il y a trois années, maintenant, Ralph est devenu mon professeur : J’ai de suite été amoureuse, je le croyais sincèrement, mais c’était de l’admiration, surtout ! Il est brillant, prévenant, il est devenu affectueux : Enfin le Père que je recherchais, non ? Lui, c’est le samedi soir, parce que le lendemain on peut dormir plus longtemps… Quelquefois en semaine, si on sort et qu’il boit un peu ! J’ai pris longtemps la pilule, mais vaginalement, je me croyais frigide…
J’ai pensé :
- Une de plus !
Elle continuait :
- J’ai honte, mais Fred ( l’étudiant ) il m’avait appris les caresses du clitoris…des fois, je le fais toute seule ! Ralph, je ne l’ai jamais trompé, même pas tentée de le faire ! Je ne comprends pas du tout ce qui est arrivé aujourd’hui…Toi, tu es le Diable, non ?
Moi :
-Oh ! Un pauvre Diable alors : Si tu savais ! Même pas ce vieux Faust qui avait vendu son âme au Diable…C’est Cervantès, je crois, qui a écrit quelque part : « L’Homme est de feu, la Femme d’étoupe…et le Diable souffle sur les deux… » Je ne crois plus depuis longtemps au hasard, et pourtant ? Un beau jour de croisière, le soleil, la mer, ces îles en vue, et ce bateau qui te déséquilibre devant moi…Je croyais revivre d’autres moments disparus à jamais ! Ensuite, ta présence à mes côtés, et nos corps dénudés entièrement, même au milieu d’autres Naturistes, j’ai perdu les pédales, et osé ! Paul et Virginie sur la Plage noire… Mais à l’Oustaou de Diou, au nom prédestiné, les autres n’existaient plus, il n’y avait plus que nous : Adam et Eve au paradis, non ?
[ Par mimétisme verbal, je me mettais à utiliser son : non ? ]
Pendant tout ce temps, allongé prés d’elle, ma main droite n’était pas restée inactive. Sur mon bras gauche, elle avait posé son cou, ma bouche à hauteur de son visage ne restait pas inactive, elle non plus…, et « il me venait des idées… » comme chantait le ‘vieux’ Sardou…Quand je lui ai chuchoté à l’oreille ce que je voulais faire, elle a eu un petit rire nerveux :
-Mais…je vais être ridicule dans cette position, non ?…
Toujours en chuchotis, j’ai plaidé ma cause : « La guerre du feu… » les Centaures, etc…malgré sa réticence, je lui ai fait prendre la position de la ‘prière arabe’…
Elle s’est alors écriée :
- Oh ! J’ai la tête dans le sable, je ne vois rien : comme une autruche !
Mais je l’avais déjà pénétrée, et tenant ses hanches, tirant avec les mains quand je m’enfonçais en elle…c’était de vrais coups de bélier qui lui ont tiré un : « Ooh ! » Etonné…puis des : « Haaa ! » plus aigus, mais très doux !
Je savais par multiples expériences, qu’après avoir éjaculé trois fois, cette position de la partenaire me ferait ‘bander’ indéfiniment grâce au mental possessif habituel qui s’affichait dans ma tête dans en jargon ‘pied–noir’ :
- Putain ! J’lui donne bien l’ compte, comme çà…tant qu’elle en veut…tiens…tiens…C’est bon tout l’temps, mais ‘j’crache’ pas…
Et d’une voix rauque, impérieuse :
- C’est bon ?
Elle, encore plus fort :
-Oui…Oui…Oui…
Dix minutes, peut–être plus, se sont passées ainsi…Subrepticement, du coin de l’œil, j’ai regardé ma montre : Il fallait en finir ! Je me suis arrêté et penché vers elle, soufflant un peu, j’ai dit à son oreille :
-Tu veux bien te retourner ? Je vais continuer en ‘Missionnaire’…je veux te sentir tout contre moi…
Elle m’a dit, très fort :
- Oh ! Oui, mon Chéri, toi tu sais tout…tu m’apprends tout !
Retournée, je l’ai mignotée d’abord, mais quand j’ai pris sa bouche et l’ai fouillée impérativement, le désir, à nouveau m’a fait reprendre possession d’elle…Après un ‘staccato’ de mitrailleuse lourde, j’ai joui longuement, continuant des va et vient, lents, presque douloureux !

A cent mètres de là, sur l’esplanade, si des quidams étaient passés à ce moment là, ils auraient cru entendre un barrissement d’éléphant ! Essayant de moins peser sur elle, nos corps encore épousés, nous avons lentement repris notre souffle…et j’ai pu parler :
-Il est 15 h passées, si tu veux voir le sémaphore, il est plus que temps… après on descendra sur Notre Dame de la Repentance, la bien nommée, pour demander la rémission de nos pêchés, non ?
Mais elle :
- Tant pis ! J’ai été et je suis trop heureuse pour bouger…restes encore un peu en moi : je ne peux me faire à l’idée que çà va être bientôt fini, nous deux ! Tout à l’heure, j’ai été un peu vexée, humiliée de ce que tu m’avais demandé…Je n’ai pas osé dire non, heureusement : quel plaisir tu m’as donné encore…c’est çà la Furia Francese, non ? Ce n’est pas les Italiens mais les Italiennes qui ont trouvé cette expression lors de leur conquête par les chevaliers de François 1er !

*


J’étais soudain très, très fatigué ( on le serait à moins ? ) J’ai pensé au vieux Père Graziani qui disait souvent, à l’âge approximatif que j’ai atteint à mon tour ( !) :
-Ah ! Si je pouvais mourir en ruant dans les ‘brancards’ !
Mais ma pensée suivante a été :
-La Petite ne mérite pas çà, que d’emmerdes ce serait pour elle…
Puis, je me suis endormi !
Oh ! Pas longtemps, quelques minutes seulement comme le Marin à la barre de son voilier…Réveil aussi soudain : J’ai réalisé que j’écrasais de tout mon poids ce petit corps brûlant, qui me supportait bravement !
Je me suis redressé sur les coudes, je me suis à nouveau plié en point d’interrogation pour embrasser son front, ses yeux, sa bouche…Bouche contre bouche, j’ai murmuré :
- « Fermes sur moi ton bras qui tremble – Nos deux corps, nos deux cœurs, nos deux bouches…Ah ! Je vis…tout est chaud… »
- Pierre Louys, a-t-elle murmuré… J’ai lu les poèmes saphiques, mais Toi, comment se fait-il ?
Mes lèvres ont pesé sur les siennes pour ne pas évoquer un passé si lointain…et présent à la fois !
Ma langue l’a fouaillée, mon ‘vit’ encore gonflé dans cette grotte de la Nativité d’où nous sommes tous issus, s’est complètement raidi…J’ai recommencé de longs va et vient avec cette pensée lancinante :
- C’est sans doute la « Toute, toute dernière fois… »
Mais elle a dit, presque humblement :
- Moi…Je peux ?
Toujours unis, nous avons roulé…Une fois sur le dos, j’ai senti les inégalités du terrain, ébloui par un rayon de soleil qui perçait la sylve ou nous nous étions caché…
Elle était à genoux, le torse relevé un peu…je l’ai observée dans sa danse désordonnée à la recherche du plaisir ! Mes mains sur ses hanches veillaient à ce qu’elle n’échappe pas à mon pivot, tandis que repassaient vaguement en mon esprit les images de celles qui, dans la même position, m’avaient dit, aimer çà, parce qu’elles « Tiraient leur coup à l’envers ! »
Bien plus adroites et averties que la pauvre petite Lady Chatterley qui se tortillait sur moi…J’étais crispé, tendu de toute ma volonté à ne pas exploser, et la priver d’une partie de son plaisir…
Mais elle s’est énervée de sa propre maladresse : Se laissant aller sur moi, elle a embrassé ma poitrine, disant :
- Tu fais tellement mieux que moi, mon Chéri…Toi, donnes moi du plaisir !
Encore une fois retournée, je l’ai besognée à mon rythme : c’était ‘autrement bon’…Souffles mêlés nous avons partagé notre extase ! à mes bruits de gorge, rauques, répondaient les siens, plus aigus !

Depuis six ans j’avais fait mon deuil de tout çà, et je n’avais pas imaginé connaître à nouveau un tel embrasement partagé…Après un final de 14 juillet, nous avons prolongé ce Nirvana, encore de longues minutes, sans bouger, dans un profond recueillement que j’ai du interrompre :
-Il n’est que temps de lever le camp, mon petit chou !
Mais elle :
-Un chou à la crème, alors, non ? Si demain je n’achète pas une pilule du lendemain je risque bientôt de devenir un Bibendum, non ?
Je ne l’aurais pas cru capable de ce genre d’humour à la Française…
J’ai toujours des kleenex dans les poches, j’en ai sorti plusieurs pour qu’on puisse s’essuyer, mais elle a dit :
- On aurait besoin d’un autre bain, non ?
- Du sémaphore on peut descendre rapidement vers la plage de la Courtade, on pourra très vite se rincer. Mais en maillots, cette fois, autant les mettre de suite !
Rhabillés rapidement, VTT récupérés, on a fait une trop courte pause devant le sémaphore d’ou la vue est admirable, puis nous sommes descendus sans un coup de pédale, vers la Plage de la Courtade : Immense, familiale, sans Naturistes…
Ma mémoire pêche peu d’images précises de ce petit bain ou pourtant nous nous sommes amusés, riant comme des gosses du bon tour qu’on venait de jouer à la vie de tous les jours…
Au rhabillage, pendant que je tenais la grande serviette de bain autour d’elle, elle m’a dit en riant encore :
- Je vois que çà te fait encore envie, non ? Ah ! Si on avait du temps ?
Mais il n’était que temps ! Les VTT rendus, une bouteille d’eau fraîche achetée en passant, nous avons terminé le parcours en courant sur les quais…
Le bateau était là, mais la montée à bord n’avait pas commencé. En vraie petite souris, elle s’est infiltrée dans la file d’attente [ çà m’en a rappelé une ‘autre’ qui se glissait ainsi dans la cohue des Coureurs avant un départ de course à pied…] Elle a embarqué avec les tout premiers passagers et a retenu notre place sur le pont avant : banc en biais, côté bâbord, sous la cabine de pilotage.

En attendant le départ, nous avons tiré de nos sacs, des barres de Mars ( un coup de barre ? Mars et çà repart ) pour moi…et d’Ovomaltine chocolatée (marque Suisse ) pour elle. L’exercice nous avait creusés ! Retour en cabotage le long des côtes : Presqu’île de Giens, Hyèrres, La Londe, le Fort de Brégançon ou nous avons fait une boucle au ralenti, Cap Bénat…
Le marin continuait à donner des explications au micro, le sens des paroles nous échappait.
Elle n’a plus filmé : Lovée contre moi, elle me parlait à l’oreille, vu le bruit, ou reposait sa tête sur mon épaule…Les mêmes commères, ont ricané et fait des commentaires à voix haute, qu’elle m’a traduits :
- Elles disent : « Les Filles maintenant, rien ne les arrête…Ce matin, elle était seule, celle là, et ce soir elle est collée contre ce vieux type… » Moi, je leur souhaite de connaître le Bonheur que j’ai connu dans tes bras aujourd’hui…
A son oreille, j’ai répondu :
- Tu es une merveilleuse Petite Princesse, et comme a dit Gabin à notre Michèle Nationale :
« T’as d’beaux yeux, tu sais… » De grands yeux parfois rêveurs, parfois très vifs, selon, mais tu m’as dit être myope et avoir perdu une de tes lentilles ? C’est pour cela que tu n’as eu aucun recul devant mon masque de Vieil Indien déplumé , qu’elles dissèquent, ride à ride, elles…
J’ai vu que ses yeux s’étaient embués, je les ai embrassés : Tant pis pour la galerie !
Et de nouveau, contre son oreille :
- Chut ! Ne dis rien…ne pleure surtout pas, c’est une immense joie que tu m’as procurée aujourd’hui : un vrai miracle ! Excuses mon étonnement, moi qui il y a déjà six ans, ai amalgamé, malaxé et adressé ces vers lus je ne sais ou :
« Dans la clarté de tes prunelles – J’ai vu, ironie cruelle – Que j’étais vieux, que j’étais laid – Que je n’ai rien à espérer – Plus d’Espoir… plus d’Aventure – Il me faut revêtir l’armure – De la triste réalité –Affalé, découragé – l’Ombre descend et me submerge – Elle roule sur moi et gamberge – S’amusant à me faire languir – le Noir Oubli qui doit venir… »
Elle s’est serrée contre moi, disant :
- Il est beau ce poème, mais qu’il est triste…
J’ai arrêté la suite, d’un baiser, puis recommencé dans son oreille à cause des haut-parleurs :
- Souviens-toi toujours…De ce beau jour….ou tu m’as redonné….ma fierté !
Grâce à Toi, chaque matin, je vais moins haïr, ce vieux visage… que je rase !
Elle a bien voulu sourire ! Il me serait impossible de rapporter, dans l’ordre, et dans leur intégralité, la teneur de ces chuchotis à l’oreille sur le bateau !

*

Débarqués au Lavandou à 17h30, comme prévu, il nous est resté une heure de battement avant le départ de son car pour Antibes : le glas de cette incroyable journée, hors du temps, avant l’adieu aux… larmes, comme je n’en ai, hélas ! Que trop connus !
Nous nous sommes d’abord assis sur un bloc de rocher, au bout de la jetée du Port, et là, ont repris les dialogues ou parfois, de longs monologues, pour répondre aux questions posées…
-Plus rien avec ta Femme…Comment est-ce possible ?


Cela l’intriguait à juste titre et elle m’avait tellement parlé d’elle, que je me suis lâché un peu : je lui devais bien çà pour m’avoir fait confiance et accepté la copulation sans protection, au péril de sa jeune vie ! Je lui ai donc fait un résumé, en regardant la mer, elle aussi, la tête sur mon épaule :
- Mes jeunes années, ont été illuminées par un être de lumière qui m’a été arraché brutalement par le Destin. Ce premier Amour n’a pas ainsi subi l’écume des jours et ne s’est pas érodé avec le temps ! Après ce que j’avais connu, j’ai sans doute trop demandé, trop espéré d’une Femme… Une lune de miel qui devient vite une lune de fiel ! A la loterie du mariage, encore faut-il être un bon numéro soi-même…On tombe dans les non-dit, les blocages, les reniements, les acceptations d’un état de choses par lâcheté et veulerie…
A ce moment là elle m’a interrompu, avec véhémence :
- Ce n’est pas possible, tu te dénigre trop…
J’ai répliqué :
- Mais si, avec tous les bons prétextes habituels qu’on se donne : Famille, entre autres. De vrais Parents adoptifs, qu’on adore et qui ont tellement misé sur ce mariage…puis les Enfants ! Oui, deux, à 11 ans d’intervalle…à cause des huit années de guerre d’Algérie…années terribles vécues en commun : la meilleure image, c’est une paire de bœufs attelés au même joug et qui s’efforcent de tirer le char dans la bonne direction, malgré les ornières et les pièges du chemin…de la Vie !
Elle m’a coupé :
- Je commence à mieux comprendre…
J’ai continué :
- Pour ce qui t’intrigue, le sexe, cela compte beaucoup pour l’Homme, moins pour la Femme ! A l’époque il n’y avait pas la pilule…J’abrège : Chambre à part, sous prétexte que je ronfle la nuit. Dés lors, mes élans (sic) sollicitations, prières, exigences…qui pour l’autre sont devenus obligations et corvées du mariage ( !) Acceptées avec de plus en plus de réticences…Madame se faisant attendre pour ce qu’elle appelle le passage à ‘l’abattoir’, traînant interminablement dans la salle de bains…puis se prêtant, tendue, crispée, à mon unique assaut ! Le pire, quand je me risquais à quelques préliminaires, c’était d’entendre invariablement : « allez, grouille ! » J’en termine, par le soir ou il m’a été répondu : Je ne suis pas ton tiroir à… saucisse ! Je ne l’accable pas pour autant. Il y a le reste, tout le reste : elle a porté la Famille sur les épaules. La maison, les Enfants, le travail, et…un mari qui s’investissait trop dans le sport !
- Tu en parles avec respect, et admiration, non ? Mais tu as du avoir des aventures, non ?
- Oui, mais je ne les ai pas spécialement recherchées…surtout pas ce qui pouvait devenir sérieux…mais quelquefois, c’est plus qu’un droit, presque un devoir de se prouver qu’on est encore un Homme, capable de donner du plaisir à une Femme ! Quant à y donner suite, j’en ai eu l’occasion, mais cela eut été au détriment de bien des choses…
- Tu n’as jamais songé à divorcer ?
- Il y a 6 ans, nous y étions presque…c’est elle qui en avait pris l’initiative…Avant cela, sur des années et des années, il y a eu d’abord, celle qui n’a pas su attendre, preuve qu’elle ne tenait guère à moi ! Puis, à la fin des évènements d’Algérie, une Amie autant qu’Amante, qui s’est effacée devant la grossesse non désirée de l’Epouse, et pas par la faute du chat !


Un soupir et j’ai repris :
-Plus tard, une Minette qui avait vingt ans de moins que moi…[ J’aurais pu lui dire qu’elle en était le sosie, 20 ans après ! ] Celle-la, a trop écouté sa famille, ses collègues, et.…je ne sais qui, pour notre différence d’âge ! Comme disait Bedos, sur scène : « Une différence d’âge ? C’est jamais qu’une différence d’âge… »
Nous avons éclaté de rire et j’ai continué :
-Tu as vu que je pouvais ‘assurer’ aussi bien que je l’aurais fait à ton âge…oui mais voilà, la Société nous rappelle chaque jour ses normes et ses tabous !
J’ai évoqué aussi la dernière, une ‘poupée Barbie’, qui avait 14 ans de moins que moi, et qu’ensuite j’avais baptisée « La Reine Néfertiti » sur la plage naturiste de Pampelone où nous avions campé tout un mois…
Bibi, voulait en savoir plus, j’ai continué :
- Elle ? Un corps à la plastique impeccable, une blonde naturelle, des yeux bleus qui savent se faire langoureux, un visage quasi inconnu sous les fards et les apprêts ! J’y ai cru, jusqu’à ce que je m’aperçoive en ce mois de vie à deux, que j’étais pour elle une ‘occasion’ de se sortir d’une matérielle étriquée…A l’inverse de chez moi, j’avais une poupée Barbie, toujours prête aux câlins, les appelant même, mais pour le reste : Rien ! Désillusions…. Décalage entre le concret de ce qu’on a et la galère de ce qui sera forcément ! Finalement, divorce arrêté d’un commun accord…Pas de saut dans l’inconnu au risque de perdre le peu de confort matériel et de sécurité, qu’une longue vie de labeur, et de thésaurisation difficile, nous a procurés !
Main dans la main, nous avons marché sur ce long quai qui borde la grande jetée du Port. C’est elle qui parlait maintenant et j’ai du résister à son plaidoyer, pour qu’il y ait au moins une suite épistolaire à cette belle aventure que nous venions de vivre…J’ai cité Nerval :
« Heure frivole – qu’il faut saisir – Passion folle – qui s’envole – après le Plaisir… »
Mais elle n’était pas convaincue : L’Homme fantasme auparavant, la Femme construit après…
Que de ‘Si’ elle a débité ! Entre autres :
- Si mes Amis n’avaient pas projeté un voyage à Avignon et aux Baux de Provence, pour me faire connaître cette région, j’aurais pu revenir demain, non ?
- Si cette croisière avait eu lieu en juin, j’aurais pu m’inscrire à la Fac de Lyon, pour ma dernière année, avant ma thèse, c’était possible. On aurait pu se voir, non ?
Je l’ai coupé :
- Cela eut été jouer à qui se fatiguerait le premier, non ? Tu sais, Sartre l’a bien dit : « L’Enfer, c’est les autres… » Notre Société nous fait payer jour après jour, une vie hors normes… Ce qui est Merveilleux aujourd’hui t’apparaîtrait peut-être désuet et déraisonnable, avec le temps…Demain pour moi, c’est le seul Avenir que je peux envisager : J’ai eu un ‘pépin’ de santé, inexpliqué et inexplicable ! Demain ? Je serai peut-être mort !

Voilà qu’elle pleurait : De grosses larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues Décidément comme à la Minouche du passé, j’avais l’art de lui tirer des larmes, et comme elle, elle essayait de se reprendre en brave petit soldat !
J’ai enserré sa taille, l’ai attirée à moi, et bu ses larmes, embrassé ses yeux avant de continuer :
- Tu sais dans ma jeunesse, j’entendais une vieille chanson, les scies d’alors, qui commençait ainsi : « Ramona, j’ai fait un rêve merveilleux… »
- Oui, du répertoire classique, même…
- Une chanteuse à voix de l’époque, détaillait aussi : « Il ne faut pas briser un rêve… » ce que doit rester cette journée ! Dans trois jours, tu vas retrouver Ralph et…la Réalité des choses…
-Je ne sais pas si je vais être la même ? L’Admiration pour lui s’est depuis longtemps perdue dans les petits incidents de la vie de tous les jours…
…Maintenant que tu m’as appris l’amour : un embrasement dont je n’avais pas idée, je crois que je vais lui demander un break de réflexion, en lui en donnant la raison !
Moi, j’ai pensé à ce monsieur je ne sais plus qui, qui a écrit : « Les Femmes prennent un Amant par Amour, ensuite elles prennent des Amants pour l’Amour… » Et j’ai espéré ne pas l’avoir trop perturbé, cette Petite…mais que dire ? Que faire ? Je n’y pouvais plus rien !


*


On arrivait sur le boulevard du Front de mer, elle m’a dit soudain, tournée vers moi :
-Tu sais que tu es encore en moi ? Et çà tu n’y peux plus rien ! Si je n’avais pas à réussir la dernière année importante de mes études, je ne prendrais pas de pilule dans l’espoir d’avoir un petit Sportif…le plus beau souvenir possible pour perdurer ce qu’on vient de vivre, non ?
Mais devant ma tête, elle a éclaté de rire disant :
- Je plaisante un peu, non ?
Et j’ai complètement oublié cette phrase qui s’est avérée prémonitoire...
Je connaissais, sur ce boulevard, un établissement qui fabrique d’excellentes glaces italiennes, mais elle n’a pas voulu que nous nous installions dans la salle :
- On est si bien à l’extérieur, encore un peu face à la mer… » m’a-t-elle dit. On s’est fait servir le même double cornet pour chacun : Vanille et…fruits de la ‘passion’, ce qui nous a fait éclater de rire, comme des gosses !
Sur ce boulevard, bien sûr face à la mer, nous nous sommes assis sur un banc pour déguster nos cornets. Je savais mon ‘associée de la Vie’ à Toulon [ Pour moi, merci bien : « laisses béton ! » ] Donc qu’elle rentrerait bien plus tard. Il m’eut été égal qu’elle me voie en compagnie de cette jolie petite Princesse [Pas des « Mille et une nuits » mais d’un seul jour, hélas ! ] dont j’étais très fier, mais à quoi bon la vexer, et réanimer des discussions obsolètes…
Par contre, nous avons subi des regards peu amènes de certains flâneurs qui déambulaient, et elle s’est mise à chantonner : « Les Amoureux qui se bécotent sur les bancs publics – se foutent pas mal du regard oblique, des passants honnêtes… »
Puis :
- Se ‘foutent’…c’est un vilain mot, non ?
- Brassens se voulait anarchiste jusque dans ses chansons, mais c’est un grand Poète…

Ont suivi des mots, des débuts de phrase, qu’on débutait dans un bel ensemble, sans se concerter, du genre :
- Jamais je n’oublierai…
Ou avec un seul mot différent... Elle :
- Je ne croyais pas çà possible…
Moi :
- Je ne croyais plus çà possible…
Ou un seul mot : « Merci ! … » qui se concluait par un baiser !

Une nuée d’oiseaux blancs, criards, tournoyait au-dessus d’un bateau de pêche qui rentrait au Port. Elle a dit :
- Ce sont des Albatros, non ?
- Des mouettes rieuses seulement, et pas « Le Prince des nuées – Qui hante la tempête et se rit de l’archer… »
- Baudelaire est ton Poète préféré, non ?
-J’aime le parfum vénéneux des fleurs du mal, mais ce qu’il a écrit sur la mer est très beau, très propre…Quand je vois ces oiseaux dans le ciel, je pense à : « Derrière les ennuis et les vastes chagrins – Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse – Heureux, celui qui peut d’une aile vigoureuse – S’élancer vers des champs lumineux et sereins… »
Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présen
Ven 31 Août 2007, 14:07 par jan goure sur Les liaisons sulfureuses

Ma voisine

URL d’origine :http://www.angesetelfes.dyndns.org/Textes/ma_voisine.php

Ma voisine, c’est la petite brune qu’habite la porte en face, à côté de l’escalier. Ma voisine, c’est un rayon de soleil qui vient prendre le café tous les matins des week-ends et aussi les jours fériés. Elle dit qu’elle trouve cela agréable chez moi, elle dit qu’elle aime s’enfoncer dans le canapé et s’imaginer les yeux fermés qu’elle habite au cœur de la forêt. Ça lui fait cet effet-là mon petit jardin d’intérieur que je passe mon temps à arroser.
Ma voisine, je l’ai rencontrée un jour en fin de matinée, en allant faire mes courses au marché d’à côté. Je venais d’emménager. Enervée, elle montait l’escalier les bras chargés des quelques trois ans qu’elle avait passé avec un être qu’elle se refuse à nommer désormais. Ça y allait de deux sacs de fringues et d’un carton débordant de bibelots et d’objets féminins qui viennent toujours encombrer les salles de bains quand Elles décident d’envahir nos quotidiens avec des airs d’espérer un jour définitivement s’y installer.
- J’peux vous aider ?
Elle n’était qu’à la moitié des marches quand je l’ai interpellée. Elle avait vraiment l’air d’en baver.
- Poussez-vous ! elle a dit méchamment, la voix pleine de rancoeur, en fonçant droit devant et en m’envoyant m’écraser contre le mur pour la laisser passer.
L’escalier est très étroit faut préciser, du genre vieil escalier de vieille maison bourgeoise dans un style purement parisien qu’on ne rénove jamais. Evidemment, à nous deux et avec son barda qu’elle s’obstinait à vouloir porter seule, ça pouvait pas coller.
- Mais poussez-vous, merde ! elle s’est énervée.
Je l’ai trouvée ravissante avec ses traits tirés, mais c’était pas trop le moment de la complimenter. Bloquée, elle a voulu tirer un de ses sacs brusquement quand j’ai essayé de dégager. Je me suis pris le pied dedans sans faire exprès. Rouge marteau, elle a pivoté et le carton débordant est tombé. J’ai tendu un bras, un deuxième, mais avec un seul appui sur le plancher des vaches je pouvais pas lutter. Je suis parti en arrière, le carton attrapé à la volée mais la rampe ratée. Je me suis écrasé dix marches plus bas entre les produits de beauté, trois ou quatre babioles, une brosse et une brochure de pubs sur des canapés. Elle adore les canapés. Elle dit souvent que si elle pouvait, elle les collectionnerait. Elle a posé ses sacs, a dévalé les escaliers, a ramassé son bordel, m’a traité de crétin et puis elle est remontée.
J’ai halluciné.

Ma voisine, c’est le samedi suivant qu’elle est venue s’excuser. Elle a sonné à ma porte les bras encore chargés, tout sourire, une verseuse de café dans une main et dans l’autre des croissants tout un paquet. Elle m’a réveillé. La grâce matinée, le week-end, pour moi, c’est sacré. Et puis j’ai jamais trop pris l’habitude d’ouvrir les yeux dès le soleil levé.
Ma voisine, c’est elle qui a halluciné quand elle m’a découvert emplâtré du bras les yeux écarquillés.
- C’est moi ? elle a demandé.
J’ai haussé les épaules et je l’ai invitée à entrer.

Ma voisine, elle aime bien venir chez moi, elle a sa place sur mon canapé. Elle est comme un oiseau, comme ceux qui chantent sur le CD « ambiance forêt » qu’elle m’a achetée. Elle dit que ça me va bien, elle dit que j’aurais dû être garde forestier.
Ma voisine et moi, on a discuté des heures entières quand elle est venue s’excuser. Elle parlait, elle parlait… et puis elle allait nous refaire un café et puis elle revenait. Elle me racontait sa vie comme si elle avait besoin de se confier. Elle était un peu ailleurs, elle parlait les yeux fermés.
Ma voisine, elle ne veut plus d’amour, elle dit qu’elle en a trop bavé. Elle voudrait juste un ami et puis vivre un peu à ses côtés, avoir un peu de temps à lui consacrer et puis se sentir juste un peu aimée. Elle dit qu’après tout, c’est l’essentiel, et qu’on n’est pas forcément toujours obligé d’aller chercher ce que de toute façon on est plus capable de donner. Elle dit que ça disparaîtra l’amour, elle dit que c’est à cause de la société. Alors elle croit que ça suffit largement l’amitié, et que ça peu combler le reste du vide que l’amour peut apporter. Elle ne croit plus pouvoir trop aimer. Elle dit peut-être vrai.
Ma voisine, elle est un peu étrange, elle a comme ça des idées sur la vie qu’elle veut toujours me faire partager. Alors je l’écoute, je l’écoute des heures entières, et c’est tout un plaisir dont je ne saurais me rassasier, surtout quand dans sa voix elle met de la gaieté. On y passe tous nos matins de week-ends et aussi les jours fériés, moi à l’écouter, elle à nous raconter. On en a fait un rituel que l’on entame au café et que l’on termine à déjeuner. Je lui fais des petits plats qu’elle me dit forts apprécier.

Ma voisine, elle a de longs cheveux ondulés et bruns qu’elle laisse reposer sur ses épaules légèrement halées. Elle a un regard profond, des yeux noirs fantastiques dans lesquels je n’ose jamais trop me plonger. Je suis souvent trop intimidé.
Ma voisine, elle a cette légèreté des abeilles qu’elle affine comme des ailes dans de jolies petites robes d’été pleines de fleurs que vient souligner le soleil qui la caresse quand elle s’installe dans mon canapé. C’est parce que j’ai une grande baie vitrée. Elle dit qu’elle adore quand le soleil vient la caresser. Elle dit que ça vaut bien toute la tendresse dont on pourrait la combler.

Ma voisine, elle est venue un soir chez moi très attristée. Dans mon lit, moi j’attendais le sommeil en regardant la télé. C’était une émission débile que je n’oserais citer, mais c’est une salle habitude que j’ai de ne pouvoir m’en passer. Alors je lui ai fait une petite place et nous avons discuté. Elle en avait après tous les mecs qu’elle disait qu’il ne pense toujours qu’à draguer pour baiser. Ça venait de lui arriver. Elle avait rencontré un beau jeune homme qui l’avait invité à dîner. Puis il l’avait raccompagnée, avait voulu entrer et avait commencé à l’embobiner. Mais c’était pas ça qui l’avait dérangée. A la rigueur, elle savait comment ç’aurait pu se terminer. Elle avait vu et elle savait comment il aurait pu la désirer. Non, ce qui l’avait gêné c’est qu’elle en avait eu aussi envie et qu’elle se le .
Ma voisine, elle a dit qu’elle ne comprenait plus, elle a dit qu’elle ne voulait plus y penser mais que ça finissait trop par l’obséder. Et puis elle a dit qu’elle en avait mare de se caresser, comme ça, tout à coup, sans oser me regarder.
Ma voisine, elle m’a demandé comment moi je faisais. Elle a voulu savoir comment je vivais seul, comment je pouvais faire pour ne pas désirer quelqu’un à aimer. J’ai dit que j’avais été comme elle, qu’un jour j’en avais trop bavé, et que la solitude, on finit toujours par s’y habituer.
Ma voisine, elle a voulu alors savoir si je pouvais réellement m’en passer. Elle parlait du sexe évidemment, et moi, je faisais comme si de rien n’était. Je paraissais ne pas comprendre et ça la gênait un peu de préciser. Faut dire que ça m’amusait de la voir embarrassée.
Ma voisine, elle a finit par demander carrément si je me branlais. Elle en était rouge pivoine et ça m’a fait rigoler. J’ai dit que ça m’arrivait quelquefois, que quand on se réveille le matin et qu’on a le membre dressé on peut pas trop résister. J’ai dit aussi que pour peu qu’on a quelqu’un dans nos pensées on peut pas trop lutter, mais j’ai pas précisé de qui il s’agissait.
Ma voisine, ça l’a un peu rassurée. Elle s’est excusée de m’avoir importuné comme ça un soir et elle est rentrée chez elle se coucher. Moi, tout cela m’a fait rêver.

Ma voisine, elle est venue comme d’habitude pour le café le samedi suivant, installée confortablement dans le canapé, habillée joliment d’une ravissante petite robe d’été. Moi, en caleçon et tee-shirt, je sortais tout frai de la douche et quand elle m’a vu j’ai fait encore comme si de rien était. Elle avait les clés de chez moi, j’ai oublié de préciser. J’avais fini par les lui donner, pour qu’elle fasse chez moi comme si elle y habitait. Alors elle y venait quand elle le voulait. Parfois même, elle arrivait quand j’étais pas encore prêt. J’ai pas été m’habiller et je suis venu m’asseoir à ses côtés.
Ma voisine, après une première gorgée de café, encore d’un coup elle m’a demandé si je venais de me masturber. J’ai voulu savoir ce que ça pouvait bien lui faire, mais j’ai finalement déclaré que je ne l’avais pas fait. Quand elle m’a demandé pourquoi, j’ai dit que ça dépendait de l’heure à laquelle je me réveillais, qu’en général le week-end je dormais moins (parce que c’était elle qui me réveillait) et que de ce coup-là j’ouvrais les yeux avant l’heure de bander.
Ma voisine, elle a eu une idée curieuse, elle m’a demandé si ça me dérangerait pas si on se caressait. Parce que j’étais au moins un minimum intéressé, j’ai pas voulu lui paraître choqué. J’ai dit que si ça lui plaisait, on pourrait faire ce qu’elle voudrait. Elle a ajouté qu’avec moi ce serait moins compliqué et que, puisqu’on était ami, elle aurait pas vraiment à s’attacher. Ma voisine, elle a levé d’une main légère sa petite robe et entre ses jambes ma main elle y a posée. Puis d’un soupir elle a pris mon sexe entre ses doigts, a baissé la tête et elle a commencé à me sucer.

Depuis, quand elle débarque chez moi tous les matins des week-ends et aussi les jours fériés, ma voisine et moi on n’arrête pas de baiser.
Moi, ce qui me dérange dans tout ça, c’est qu’elle veut pas se laisser sodomiser.
Lun 26 Sep 2005, 23:01 par B-Lolo sur Histoires d'amour

Une histoire d'amour

Martin ferma la porte de sa boutique. La journée avait été longue et chaude. Il s’appuya le dos sur la porte. Il n’avait pas envie d’entrer chez lui. Depuis quelques mois, ça n’allait pas bien entre lui et sa femme. Elle était froide et distante envers lui. Il avait essayé de lui parlé mais elle lui répondait qu’il se trompait, elle l aimait tout comme avant. Qu’il s’en faisait pour rien. "Peut-être que c’est moi qui ne tourne pas rond ?" "Qu’est ce que je ressens envers elle ?" "Suis-je encore amoureux d’elle" "Peut-être ai-je peur de répondre a mes propres questions".

Les voitures passaient dans la rue soulevant la poussière. Des papiers virevoltaient ici et là. Il se sentait bien seul. Il n’arrêtait pas de chercher pourquoi il n’était plus heureux. Une petite voix au fond de lui savait pourquoi. Mais il de l’écouter. Il finit par faire quelques pas. Il passa devant les autres boutiques qui fermaient. Le soleil déclinait à l’horizon. Même ce spectacle merveilleux ne réussissait a lui donner un sourire. Les gens passaient autour de lui si pressés d’entrer chez eux. Il vit un café au coin de la rue. Il décida d’y entrer.

Le café était sombre et enfumé. Les toiles avaient été tirées pour empêcher le soleil d’y entrer. Des ventilateurs projetaient avec peine une fraîcheur. Quelques clients étaient assit aux tables. Ils semblaient tous fatigués. Une chanson de Joe Dassin roulait dans le juke-box. Il reconnu le titre ! Et si tu n’existait pas" Il s’approcha du comptoir service pour commander.

Quand il leva les yeux et rencontra des yeux si verts et profond que son coeur se mit a battre.

- Que puis-je pour vous ?

Il était suspendu, comme si il était dans un autre monde. Incapable de répondre. Il elle regardait, ses cheveux châtain descendant sur ses épaules entourant son visage ovale. Sa petite bouche semblait attendre de nombreux baisers. Il la dévisageait comme un adolescent. Des frissons électriques lui parcouraient le corps. Il n’avait pas ressentit chose de pareil depuis, depuis....si longtemps qu’il ne savait quoi en faire sauf qu il ne pouvait détacher son regard de cette inconnue......

-Monsieur ? Elle lui tendit une tasse de café.

-Oui ? finit-il par dire.

Pendant qu’elle lui versait le breuvage. Il se mit à rêver qu’il lui demandait à quelle heure elle finissait son travail et s’il elle pourrait envisagé d’aller marché avec lui ou prendre un verre quelque part.

-Dans 30 minutes monsieur et ca me ferait plaisir fit elle avec sourire.
-Quoi ? fit-il ne sachant de quoi elle parlait.
-Vous ne semblez pas être dans votre assiette. Je m appelle Sandra fit le jeune femme.
-Martin fit-il en attendant la main. Heu vous disiez ?
-Vous venez de me demandez si je voulais aller marcher avec vous et oui ça me plairait pourquoi pas !

***************************************************************


Il attendait à la sortie des employés se demandant qu’es qu il faisait là.
"Mais a quoi je pensais bordel " Il s’apprêtait a partir quand la porte s’ouvrit. Elle était la. Belle comme un lever de soleil. Son coeur battait à la folie. Il pouvait sentir son parfum qui lui enivrait le corps.
-Bonsoir fit-elle de sa voix chaude.

Il murmura un bonsoir. Il regardait ses lèvres avec un envie folle des les couvrir. Puis leva lentement les yeux pour se perdre dans l océan vert.

Elle fit un mouvement de tête ce qui le tira de sa stupeur.
-Un café où nous marchons fit il d’une voix mal assurée.
-Marchons un peu, ça va me faire du bien après une journée dans ce bar.

Ils marchèrent cote à cote. Dans un silence chacun dans ses pensées. "Elle est tellement belle Je me demande qui est-elle "
-Vous faites quoi dans la vie demande t-elle
Martin ce tourna vers elle
-Conseillé en orientation de la clientèle. "je ne peux quand même pas lui dire vendeur"
-Vous êtes marié ?
Martin détourna la tête et répondit
-Non et vous

-Non, j’ai pas rencontré celui qui fera battre mon coeur.
"Tant mieux" se dit-il
-Cela m’étonne vous êtes fort jolie Sandra. J’ai du mal a concevoir que vous n’ayez pas de petit ami.

-Les gens de mon age ne m intéresse pas. Il ne pense qu’à vous sauter en premier. Et vous Martin ?

-Moi, c’est une longue histoire qui n’est pas intéressante.

Ils arrivent à la marina. Quelques vagues remuaient sur le lac poussé par une brise chaude. Il regarda Sandra dont les cheveux volaient au vent. Elle avait fermé les yeux et semblait être presque en transe. Il n’osait faire de geste. Une pulsation lui montait à l’esprit. Il voulait l’embrasser. Il s approcha quand son téléphone cellulaire sonna. Tous les deux faillir mourir.

-Allo fit il avec une certaine rage.


**************************************
La soupe mijotait. Il préparait un boeuf a l ancien. Une recette qui venait de sa mère. La table était mise. Une jolie nappe de dentelle, des bougies. Il avait mise de la musique douce. Tout, lui paraissait parfait il ne manquait plus qu’elle.
"19h45 dans quelques minutes elle sera la. Juste le temps de prendre une douche." Il se dirigea vers la salle de bain quand le téléphone sonna. Une appréhension lui vint a l’esprit. Il secoua la tête en se disant qu’il devenait parano.

-Oui ? fit-il
-Chéri ! Je vais entrer tard, Nancy et moi, avons des petits problèmes à régler au bureau. Alors ne m’attend pas.
"Salope" pensa t-il
-Tu es là ? demanda t-elle
-Oui oui ok je vais lire un peu et me coucher fit-il
-Bye et elle raccrocha sans dire un seul mot d’amour ou autre chose.

"Putain de salope j’en ai rien a faire moi de ton crisss de bureau à la con, je t’emmerde puis tiens ton souper de merde" Il tira le boeuf et la soupe dans l’évier. Eteignit les chandelles et les foutu à la poubelle, prit la nappe la déchira. Quand il fut calmé il regarde la désastre.
"Qu’est qui m’arrive suis-je en train de devenir fou ?"

Il s’écrasa sur la chaise et pleura....

***********************************************

Sandra prit son service à 20h00 comme d’habitude le café était bondé à cette heure la. Les filles étaient sur les genoux. Il avait fait très encore aujourd’hui. L’intérieur du café était confortable. Elle travaillait depuis 2 ans dans ce café enfin de payé ses études. Elle rêvait de devenir enseigne au primaire et de voyager a travers le monde. Les gens qui la côtoyait disait d’elle que c’était une bonne personne, aimable toujours prête a aider.

Depuis quelques jours Sandra avait l’esprit tourmenté par sa rencontre avec cet inconnu. Si bref fut-elle, avait éveillé une émotion en elle. Elle guettait chaque client qui entrait espérant secrètement que ce serait lui. Elle regarde par la grande vitrine qui donnait sur la rue principale. Des travailleurs étaient à finir l installation du terrain de volley-ball. Bientôt il y aurait une grande foule. Cette année la ville avait décidé de tenir un tournoi sur le boulevard principal de la municipalité. Du sable avait été déposé en grande quantité au centre de la place.

"Je ne connais que son nom. Je suis vraiment idiote d’attendre comme ça. Et j’attends quoi et qui ?"La petite clochette d’entrée la ramena de ses pensées. Elle se retourna pour voir qui venant d’entrer. Hélas, la déception ce n’est pas celui qu’elle attendait. Elle ragea un peu contre elle-même et reprit son travail avec plus de vigueur.

La clochette raisonna encore. Sandra leva la tête ne pouvant résisté. "Grrr" fit-elle dans un murmure.
Une femme venait d’entrer. En faits, on aurait pu dire des yeux venait d entrée tant le bleu était pur azur. Ses cheveux noirs et longs semblaient voler autour de son visage rond. Un petit nez retroussé deux petites pommettes et une bouche tout a fait exacte avec des lèvres pulpeuses. Cette femme devait faire des ravages sur son passage.

Elle se dirigea vers le coin le plus sombre du café. Sa démarche montrait une certain classe. Elle faisait contraste avec les clients habituels. Si elle voulait passer inaperçu, elle avait très mal choisis l’endroit. Ce genre de femme sophistiquée n’était pas coutume. Elle s’assit et d un mouvement de la main nettoya la table. Déjà Sandra ne l aimait pas sans même la connaître. Elle s approcha d’elle.

-Vous désirez ! lui demanda Sandra

La femme prit tout son temps pour dévisager Sandra. C’était comme-ci elle la mettais à nue. Avec un haussement d épaule qui signifiait qu elle l avait mesuré pesé et jugé insignifiante.

-J’attends quelqu’un, alors je commanderai qu’a son arrivé. Mais avant serait-elle trop d’avoir un verre d’eau propre dit elle d’une voix sec et perché.

"Pétasse " pensa Sandra

-Bien sur madame fit Sandra en souriant de toutes ses dents.

***************************************************
Mar 07 Juin 2005, 22:52 par JonPeters sur Histoires d'amour

Tgv

Fabrice somnolait, doucement bercé par l’ambiance feutré du TGV qui le ramenait de la capitale. Le vague colloque, auquel il avait du participer, fut ennuyeuse au possible. Cela ne lui convenait pas d’être obligé de sourire sur commande. Il n’avait jamais apprécié la foule et la promiscuité qu’elle engendre. Il avait hâte de rentrer et de retrouver Cécile et sa mère. Surtout sa chère maman. Il se sentait coupable de l’avoir laissée. Il était mal à l’aise loin d’elle. Cécile avait du mal à comprendre cet attachement.

Cela faisait de longues années qu’il était seul. Il avait bien eu une liaison, il y a une dizaine d’années. Mais elle l’avait finalement abandonné, lui conseillant de retourner chez sa mère.

Comme un soleil
Comme une éclaircie
Comme une fleur que l’on cueille entre les orties
Elle doit venir, comme vient le beau temps
Elle doit venir, comme vient le printemps


La chanson de Fugain le percuta violemment, le prenant à dépourvu. Il ne comprit pas, sur le coup, pourquoi elle surgissait ainsi. Il croyait l’avoir bien enfoui au fond de lui. Florence disait que c’était leur chanson. Il y avait tellement cru.

Demandez moi tout ce que vous voulez
Et sans regret je vous le donne


Après toutes ces années, il avait perdu espoir de trouver une âme sœur. Désespéré, vivant sa quarantaine comme une croix.

Mais dites moi où je la trouverais
Celle qui comprendra
Celle qui me dira :
Où que tu aille, je vais avec toi,
Quelque soit le chemin, je te suis pas à pas
Mais s’il m’arrivait de tomber
C’est elle qui me relèverait


Cécile représentait cet espoir. Ils se connaissaient depuis des années. Petit à petit ses sentiments pour elle s’étaient développés. Il mis trois ans à devenir profondément amoureux.
Il avait fallu ce soir de retour de vacances. Il avait traversé la moitié du pays en voiture. Il était fatigué. Il voulait à tout pris la voir. Un homme était en train de surgir dans sa vie. Il l’avait déjà invitée au restaurant. Quand il s’en était inquiété, Cécile lui avait répondu en riant que ce n’était qu’un copain. Mais il n’avait pas confiance.
Il réussit à la voir, sa fatigue aidant, elle l’avait d’abord consolé gentiment, puis….

Demandez moi tout ce que vous voulez
De ne plus jamais voir personne.
De renoncer aux parfums de l’été.
Aux accords de guitares
Aux fumées de la gloire.


Mais l’avenir était sombre. Cécile de rencontrer sa mère. Lui reprochant d’être trop casanier. Pourtant il menait une vie tout à fait normale. Ce n’est pas de sa faute, s’il a besoin d’une bonne nuit de sommeil, et d’une vie régulière. Il était prêt à faire des efforts, et il avait commencé. Il n’allait plus manger trois fois par semaine chez sa mère. Ce n’était pas facile, et de plus sa mère s’en inquiétait. Il ne pouvait pas lui parler de Cécile, car elle aurait aussitôt voulu la rencontrer.

Demandez moi de ne plus croire en rien
Pourvu que je la vois au bout de mon chemin.
Demandez moi tout ce que vous voulez
Mais dites moi où la trouver.


Il avait demandé à Cécile de lui accorder un peu de temps. Il avait du mal à changer ses habitudes. Mais elle l’aimait, il en était sur. Il ne fallait pas qu’il la brusque. Ne plus lui faire de remarque, qu’elle s’habillait trop court, que les hommes lui tournaient trop autour.

L’arrêt vigoureux du train le réveilla. Il se senti nauséeux, troublé. Sa relation avec Cécile n’en était quand même pas encore arrivé à ce point.

Le train reparti. Dans une demi-heure il sera arrivé. Il sorti son téléphone.

Il sauta du train le premier, plongea dans le passage souterrain, émergea et se précipita dans les bras de la femme qui avait répondu à son appel.
Lun 30 Août 2004, 22:34 par Zub sur La vie à deux
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Ecrire sur refusait

Ecrire sur refusait La biche et moi (ecrit au masculin re-travaillé), Une guerriere, Une guerriere, Album photos, La croisière bleue..., Ma voisine, Une histoire d'amour, Tgv,
Il y a 8 textes utilisant le mot refusait. Ces pages présentent les textes correspondant.

Bonne lecture !

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