Tendrement

[ Chapitre I : Un tendre baiser au clair de lune ]


Il fait nuit, le ciel est d’un noir des plus sinistres. Les étoiles s’étendent à perte de vue dans l’immense galaxie, aucun nuage n’est à l’horizon et ce soir, la lune est pleine. Un spectacle magnifique, un paysage relaxant qui nous permet durant une fraction de seconde de nous évader et penser à autre chose qu’à la chaleur brûlante de notre cœur. En ce mois d’hiver, où les flocons de neige recouvrent d’un épais manteau blanc la ville de Tokyo, je me retrouve accoudée sur la rambarde du balcon, chaudement vêtu d’un peignoir vermillon, mes anglaises virevoltent avec la brise légère du soir.

Mes pensées sont toutes rivées sur la femme que je porte affectueusement dans mon cœur depuis trois ans. Trois longues et tendres années à m’émouvoir avec passion et sincérité à son égard. Je ne cesse de lui porter autant de tendresse et de dévouement depuis que mon cœur s’est amouraché pour le sien. Elle et moi nous nous fréquentons depuis la quatrième avec nos sœurs jumelles et notre meilleure amie. Aujourd’hui âgées de dix-huit et dix-sept ans, nous sommes devenus deux femmes complices et fusionnelles, nous sommes sans cesse en train de faire les quatre cents coups ensemble, nous aimons elle et moi la lecture japonaise, nous sommes toujours présentes lorsque l’une ne va pas bien.

Depuis notre rencontre, elle a fait naître en moi un profond sentiment d’amour et de tendresse, plus les jours passent moins, j’imagine passer ma vie sans elle. Je désire plus que tout lui faire part de mon amour aussi vibrant que les frissons qu’elle afflige à mon être et construire au creux de ses bras un avenir tendre et sécurisant.

Nous formons un groupe de cinq filles. Il y a Michiru alias Michi, nous la considérons comme une petite sœur. Âgée de dix-huit ans, elle est quelqu’un d’affable et d’énergique, elle est sérieuse dans ses études et elle vise des études supérieures après le bac afin de devenir psychologue pour enfants. c’est notre meilleure amie depuis le collège, elle entretient une relation plus qu’élève/professeur avec Haruka, notre enseignante en mathématiques, nous leur avons fait la promesse de garder leur union jusqu’à ce que Michi puisse sortir du cursus scolaire.

Ensuite vient ma meilleure amie, Zane de son vrai nom Zanella est une Italienne de dix-huit ans espiègle et joueuse, elle est la clownesse du groupe toujours le mot pour rire et où détendre une atmosphère. Passionnée de manga et par la cuisine, si elle obtient son bac, elle désire faire des études plus poussées afin de pouvoir un jour bâtir son restaurant. Elle est également la sœur jumelle de la femme dont je suis éperdument éprise.

Par la suite arrive ma précieuse jumelle avec qui je suis très proche et fusionnelle. C’est une femme au tempérament de feu, elle n’est pas du genre à se laisser faire ni à se laisser rabaisser. Passionnée par la photographie et le voyage, Giulia est quelqu’un de sérieux dans ses études, elle désire faire de grandes études et devenir médecin.

Enfin, il y a Tessandra, nous la surnommons toute Tessa. âgée de dix-huit ans, elle est une femme merveilleuse et entreprenante dans tout ce qu’elle entreprend. Elle aime le manga ainsi que le dessin, c’est quelqu’un d’avenant et de généreux, nous pouvons toutes compter sur elle en cas de besoin, elle est un peu comme la " maman " du groupe.

Je laisse échapper un soupir, tout en me laissant enivrer par la fraîcheur du soir et par mes sentiments. Garder de tels émois en mon cœur est devenu insupportable, je n’arrive plus à la regarder sans avoir cette envie indéniable de lui sauter au cou et de l’embrasser. Toutes ses émotions qui brûlent en moi je n’arrive plus à les contenir, il faut que je trouve suffisamment de courage pour lui ouvrir enfin mon cœur.

Demain, nous partirons toutes les six à Venise pour deux semaines consécutives. Nous serons accueillis par ma famille, d’ailleurs plus j’y pense et moins j’ai hâte d’y être. Cela va faire des années que Giulia et moi sommes en discorde avec Mileny, notre sœur jumelle qui après un grave accident de la route a perdu l’usage de ses jambes. Nous n’avons jamais sué pourquoi cette querelle entre nous avait éclaté. Depuis je garde un très mauvais souvenir d’elle.

Exténuée, je finis par entrer à l’intérieur de notre chambre, Giulia et moi nous la partageons depuis notre enfance, nous dormons également dans un grand lit baldaquins n’ayant pas perdu l’habitude de dormir ensemble. J’esquive un tendre sourire en la voyant en train d’écrire. Curieuse, je me dirige vers elle et lui demande :


« - Qu’est-ce que tu écris ?
- Franchement, je n’en sais rien !
- Qu’est-ce qui ne va pas Giu ?
- J’en ai marre de me taire par apport à Zane !
- C’est vrai que ça commence à peser tout sa, moi-même j’en ai assez de garder ce que je ressens au fond de moi !
- Dis et si … on allaient les voir ?
- Il est tard tu sais.
- Lorsqu’il s’agit du cœur rien n’est jamais tard. »

Le sourire que j’arbore devient plus doux, la fin de sa phrase a pour effet de m’attendrir. Je viens tendrement lui embrasser le front puis lui dit souriante.

« - Dans ce cas, couvre toi !
- Nous y allons ??
- Oui, après tout il serait peut-être temps de leur dire !
- Que je t’aime.
- Moi aussi. »

Nous nous échangeons un doux sourire avant de nous changer. J’enfile une longue jupe noire suivie d’un chemisier blanc. Je couvre ce dernier par un pull à col roulé blanc. Je me chausse d’une paire de bottines noire à talon, puis me dirige vers notre salle bain. Je saisis une brosse et arrange mes cheveux, je me fais un demi-chignon laissant mes anglaises caresser mes épaules. Durant une fraction de seconde, je me regarde à travers le miroir et je me mets furieusement à rougir en pensant que j’allais devoir lui ouvrir mon cœur. Je me maquille légèrement, un trait fin de lainer noir vient souligner l’azur de mes prunelles derrière mes lunettes et un rouge à lèvres rouge pour faire ressortir la femme qui est en moi. Je me clipse une paire de Créoles argentés et me parfum légèrement avant de gagner l’intérieur de ma chambre.

« - C’est bon je suis …
- Tu es ?
- Adrina je te trouve très belle comme ça !
- C’est gentille !
- Si Tessa ne tombe pas sous ton charme alors je me résous à faire la cuisine toute la semaine.
- Ah ah ah, ne dit pas de bêtise voyons, allons y.
- Ouiiii ! »

La voir de nouveau requinquer me fait d’avantage sourire, je prends les clefs de la maison, puis nous sortons de notre chambre afin de nous rendre à l’extérieur. Il n’y a pas un bruit, le vent fait tinter nos boucles d’oreilles. Je ferme la maison puis m’élance à droite de ma jumelle sur le trottoir.

« - Dis, comment tu comptes lui avouer ?
- Je ne sais pas, et toi ?
- Je pense que je lui dirais lorsque je l’embrasserais !
- C’est mignon. »

Nous rions dans les rues désertes. Je me demande comment je vais lui avouer ce que je ressens, bien que je rêve de cet instant depuis trois longues années, je deviens subitement nerveuse. Au bout de quelques minutes de trajet à pied, Giulia et moi arrivons devant la maison des Kazama. La lumière de leur chambre est allumée le reflet de deux ombres se voit sur le bitume de leur balcon. J’échange un regard avec ma jumelle, j’inspire profondément puis nous nous dirigeons vers l’entrée de la demeure.

« - Attend je vais envoyer un message à zizou, Lydie doit sûrement dormir ! »

Je ne dis aucun mot et la laisse faire. Le vent joue avec mes anglaises, mon cœur se met à battre la chamade. J’ose espérer avoir assez de courage et lui déclarer ma flamme. Un bruit se fait entendre à l’intérieur, une chaleur agréable nous enveloppe lorsque la porte s’ouvre.


« - Tient salut vous deux, comment ça va ?
- Bien et toi ?
- Bah écoute on vient juste de finir nos valises pour demain.
- Tant mieux, dis Tess est en haut ?
- Oui, tu peut monter.
- Merci la brune, Giu est venue pour te parler. »

Ma meilleure amie nous adresse un sourire, puis nous fait entrer.Je lève discrètement mon pouce en l’air afin d’encourager ma jumelle. En silence, je monte l’escalier principal, mon cœur cogne de plus en plus fort. Lorsque j’arrive devant leur chambre, j’inspire une dernière fois et entre à l’’intérieur. Je peux la voir sur le balcon en peignoir, je retire mes bottes et me dirige rougissante vers l’extérieur de la chambre.

« - Tess ?
- Oui … Tient si je m’attendais à te voir, Giu est ici je suppose ?
- Oui elle est en-bas avec Zane.
- Je suis heureuse de te voir !
- Ah … ah oui ?
- Oui, je pensais justement à toi. »

Sa phrase résonne tendrement au creux de mon oreille, elle réduit la distance entre nous et plonge son regard magnifique dans le mien. Le temps se fige, je m’approche à mon tour et attrape les côtés de son peignoir. Un long frisson me parcourt l’échine lorsque je sens ses mains se poser sur mes reins. Nous nous échangeons un long regard empreint d’une grande tendresse, mon cœur bat extrêmement vite, me retrouver si près d’elle est comme un rêve. Elle m’adresse un sourire sincère, je fais un pas vers elle avant de me retrouver, presser contre son corps. Nos visages qui s’inclinent légèrement laisse nos nez se toucher. Nous entamons, de doux va et vient sans nous lâcher du regard.

« - Moi aussi, à vrai dire je n’arrête pas de penser à toi !
- Te l’entendre dire me rend tellement heureuse.
- Moi, c’est d’être avec toi qui me rend indéniablement heureuse … ma Tessa ! »

Je ferme les yeux me laissant envahir par mes émotions, je me rends bien compte des mots que je lui dis, mais je ne peux pas continuer à me mentir davantage je suis dingue d’elle. Nous resserrons notre étreinte, sans nous soucier du bruit à l’intérieur de sa chambre. Ses mains sur mes reins me caressent, elle est tellement douce et l’embaument parfum qui émane d’elle fait soulever mon cœur de quelques bons. Je monte doucement mes mains venant saisir son visage, une vague de tendresse m’enivre au moment où nos lèvres se frôlent.

Un long frisson caresse ma colonne vertébrale, mon cœur qui bat rudement vite m’abandonne à ses douces pulsions d’amour que nos corps sont en train de s’échanger. Je caresse ses joues de mes pouces, ouvrant doucement mes lèvres ainsi me prêter au jeu des siennes. Je laisse mes doigts se faufiler dans son émail onyx, je m’avance doucement la plaque contre la rambarde du balcon et je l’embrasse cette fois-ci d’un long et langoureux baiser.

Ce moment voilà trois longues années que j’en rêve, trente-six petits mois que je rêve de pouvoir me comporter comme une femme amoureuse. Nos souffles se mélangent, nous laissons nos langues se rencontrer, elles donnent plus de passion et d’intensité à notre baiser, un baiser divinement long tendre est éperdument amoureux. Mon cœur exprime le bonheur qu’elle me fait ressentir à travers notre étreinte. Nous ne sommes plus de simples petites filles, nous sommes deux femmes qui goûtent et profitent pleinement d’un moment de plaisir et de jouissance.


« - Voilà cinq ans que je rêve de ce moment avec toi !
- Je ne t’ai jamais considéré comme une simple amie. »

Elle ne peut s’imaginer qu’à travers ses mots si tendres, elle me comble d’un bonheur intense, savoir que nos cœurs sont à présent unis me fait fondre, une larme roule le long de ma joue. Nos lèvres devenues avides de tendresse se claquent doucement, je laisse mes bras s’allonger sur ses épaules tandis qu’elle me serre dans ses bras, l’une de ses mains me procure un délicieux frisson, ses doigts massent affectueusement mon crâne.

Nos lèvres se séparent à regret, mon front contre le sien, j’ouvre mes yeux qui scintillent tel un diamant et les plongent dans les siens qui à dire vrai me dévisagent amoureusement. Le vent fait voler le bas de ma jupe ainsi que son dégradé, ce qui la rend à cet instant magnifique. Je place ma main droite sous son menton, le soulève et tout en lui offrant un regard rempli de tendresse, je dépose un léger baiser sur son nez.


« - Tu ne peut t’imaginer, à quel point tu viens de me combler.
- Moi … qui été sur le point de laisser le temps faire, je suis tellement heureuse si tu savais ! »

Mon regard devient plus doux et amoureux, le froid nous gagnes, mais aucune ne veut se défaire de ce moment tellement rêvé. Je laisse mon pouce glisser tendrement sur sa joue, avant de lui offrir un second baiser.

« - Je t’aime Tessandra !
- Je t’aime aussi ma tendre Adrina. »

Mon cœur face à ses mots si tendres flanche de nouveau, il me fait comprendre à travers des battements saccadés qu’il est incapable de freiner dans ce bonheur immaculé. Alors que le chant des grillons résonne dans le jardin, nous nous embrassons avec tout l’amour et la tendresse que nous consumons depuis huit longues années. Un nouveau chemin est sur le point de s’ouvrir, je ne manquerais pas de marcher amoureusement à ses côtés sur ce chemin que nous nous apprêtons à emprunter ensemble. [/b]
Mar 10 Jan 2017, 00:58 par JadeLightnore sur Histoires d'amour

Rouge-bouteille

Elle était là, posée devant moi. Elle était là, sur la table, aux trois-quarts vide de son liquide translucide dans lequel allaient cogner les rayons du soleil pénétrant par ma fenêtre pour s’y réfléchir et se pâmer sur le plafond blanc avec des allures de fantômes.
Je la regardais, amorphe, la vue trouble, la tête ballante, la bouche mollement ouverte et pâteuse, affalé sur mon lit, dos au mur, une canette à la main au bout d’un bras pendant dans le vide. Je la contemplais, je l’admirais, je la vénérais comme une déesse.

Pour que je puisse y goûter, pour que je puisse me prosterner, fallait que je termine l’autre. C’était mon rituel, c’était mon culte : alterner. J’alternais, je ne faisais que passer le temps à permuter entre l’une et l’une des autres. J’alternais entre le verre translucide et les petites bouteilles vertes. Je permutais jusqu’à ne plus pouvoir continuer, jusqu’à m’écrouler.

Mais je préférais encore ne pas sombrer dans ce sommeil terrible où il n’y a plus que les cauchemars pour te ramener à la réalité. Ce que je préférais, c’était en venir là où j’allais devoir m’exprimer. Je le sentais venir ce moment, je le sentais monter en moi comme une plainte de mon corps, un rejet, un dernier sursaut de désespoir où il repousse l’ennemi, lui, mon corps, de toutes les forces qu’il lui reste, qu’il parvient à réunir. Ça s’annonçait quelque part au fond de ma sale gueule, là où s’articulent les mâchoires, à la base de la langue, sous la naissance des oreilles. Ça sécrétait, ça avait un goût amer. Ça venait à ce moment où tu peux plus fermer les yeux, où tu peux plus non plus les ouvrir, où tu peux pas fixer un point quelque part sans que cela soit pire encore. Alors tu les balades, tu les bouges tes yeux, tu te forces à ne pas les croiser, tu cherches des parallèles. Tu ouvres très fort tes paupières, tu les fermes très fort, tu te les frottes, mais plus rien n’y fait. Et puis ça sécrète encore plus, ça devient encore plus amer, et là faut que tu bouges.
Alors je bouge. Je bouge un bras, je le traîne. Je bouge une jambe, je la tire. Pour pas changer, je me ramasse sur le sol, la gueule par terre, l’esprit embrumé, étalé sur la moquette parmi les canettes sur lesquelles je roule. Je roule et je les repousse. Je les repousse au loin, d’un grand geste circulaire, au ras du sol. Y’a leurs cliquetis inénarrables quand elles s’entrechoquent, ce putain de bruit qui te vrille le crâne au moment où tu commences à baver, où tu retiens le volcan.
Et je me traîne. Je rampe. Y’a plus que mes bras qui soient encore capables de me tirer. Alors je me tire. Je me tire et je retiens. Et ça dure, sur des distances interminables, et c’est long.
Mais enfin j’y arrive, j’atteins l’endroit. Je m’y porte. Je m’y porte et c’est crâde. C’est crâde et ça monte pire encore. Y’a des restes de bouffe, des petits morceaux collés un peu partout, qui y ont séché. Et puis j’ai pas mal pissé à côté aussi ; la bière ça fait pisser. Et la pisse, ça colle aussi. Ça laisse des traces jaunâtres sur lesquelles vient se coller la poussière. Y’a le tartre, mais le tartre c’est rien. Et y’a le pire. Y’a ces traces de merde, de merde liquide qui a séché aussi. Ça sèche aussi. C’était liquide et puis ça a séché. C’était liquide parce que je bois beaucoup plus que je ne mange.
Et puis ça pue aussi. Ça pue parce que je fais exprès de pas toujours la tirer, la chasse.
Et puis c’est là. Ça s’accélère d’un seul coup. Alors je tire sur mes bras, je tire sur mon cou, je plonge la tête. Et c’est là.
Ça part avec un bruit horrible, un truc inimitable. Ça a un goût dégueulasse aussi, surtout sur la fin parce qu’à la rigueur c’est jouissif au début. Là, j’y mets toute ma haine, j’en ai les yeux pleins de larmes. Je gémis, je crache, je racle, je crie, je hurle.
Et ça se calme, par petits spasmes. Je sens qu’il y en a encore. Je me fous le doigt dans la gorge et je l’appelle, je l’attire, je l’extirpe, j’emmène des bouts de peau avec. Je vomis.
Et puis je m’affale, je m’écroule encore, une fois de plus.


* * *

Mais là, ce beau jour ensoleillé, je n’y étais pas encore. Pourtant, c’était proche. C’était très proche.
Alors je la fixais, elle, posée devant moi. Elle était là, sur la table, aux trois-quarts vide de son putain de liquide translucide dans lequel cognaient les rayons du soleil pénétrant par ma fenêtre pour s’y réfléchir et se pâmer sur le plafond blanc avec des semblants d’éternité.

J’ai balancé la canette terminée en travers de la pièce. J’avais encore cette force-là. J’avais encore cette force-là parce que ce n’était pas encore le bon moment, le moment d’aller vider ma haine... et le reste. Pourtant, ça tournait. Ça tournait, et ça y mettait de l’ardeur.
J’ai réussi à décoller et à l’atteindre, du bout de mon lit. Du bout de mon lit j’avais juste qu’à tendre le bras. Je me suis versé sa merde incolore, son poison obscur, et j’ai regagné le mur pour m’y adosser. Il était presque l’heure. Fallait encore résister. Ces putains de gorgées à m’imbiber ça allait m’aider. Il le fallait.

J’ai reconnu son pas. J’ai reconnu le bruit de ses pas dans le couloir, ce pas régulier, décidé. C’était sa signature.
Y’a eu le bruit de la clé dans la serrure, les deux tours, comme au ralenti, la poignée appuyée, la porte qui s’ouvre. Y’a eu les clés retirées puis posées sur le meuble à côté.
J’ai entendu le sac laissé tombé à terre puis le manteau accroché.
Et j’ai souri.

Y’a eu encore deux pas, puis elle.
Car elle était là, debout devant moi. Elle était là, en face, aux trois-quarts habillée de ses fringues ridicules sur lesquels allaient cogner les rayons du soleil pénétrant par ma fenêtre pour y être absorbés par sa graisse et lui donner des reflets de bibindom à se pâmer sur une piste de danse avec des allures de grandes dames qu’elle ne serait jamais.
Je la regardais, amorphe, la vue trouble, la tête ballante, la bouche mollement ouverte et pâteuse, affalé sur mon lit, dos au mur, les mains moites au bout des bras pendant dans le vide. Je la détestais, je la haïssais, je la maudissais comme l’enfer.

Elle m’a fixé.
Elle a posé sur moi son regard de dédain, son putain de regard de dédain.
Je savais, j’étais qu’une merde, qu’une putain de merde. Peu m’importait...
- T’as encore bu ? elle s’est confirmée toute seule.
La merde.
- T’es qu’une merde ! elle a ajouté tout bas.
Le dédain.
- Tu me dégouttes ! Tu me répugnes !
Et la haine.

Ils étaient loin les "Bonsoir mon bébé" !

Elle est repartie chercher son sac. Elle est revenue. Pendant qu’elle y furetait après ses cigarettes, elle a encore posé sur moi son putain de dédain, ses pauvres yeux verts maquillés de son ridicule bleu à deux francs, un vert bouteille et un bleu sac poubelle. Sa sale gueule... Ses sales lèvres... Son putain de parfum au patchouli qui me faisait encore plus tourner la tête que toute la merde que j’avais jamais ingurgité.
Son petit jeu allait commencer.

Elle s’est tiré une chaise et y a posé ses grosses fesses. Elle s’est allumée une cigarette qu’elle s’est mise à fumer tranquillement, à la manière des grandes dames qu’elle ne serait jamais, un coude posé dans une main, avec le bras en l’air, en suspend, toute à réfléchir, toute à se creuser le crâne à ne me trouver ce que de toute façon elle ne faisait que répéter jour après jour, immuablement, égale à elle même, fidèle à ses sales habitudes.
- Alors, bitte molle, t’as fait qu’ça toute la journée ? T’as pleuré ta maman en buvant un bon petit coup ? T’as encore tellement bu que tu pourras plus bander ?
J’exécrais sa voix, sa pauvre voix nasillarde de pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché de pauvre petit quartier dans lequel elle m’avait ramassé.
- Il est malheureux le petit chéri ! Faut pas t’arrêter ! Faut pas te gêner parce que je suis revenue ! Allez ! elle s’est énervée en grinçant des dents.
Et puis elle m’a balancé la bouteille. Une fois je me la suis prise en pleine gueule. Ça l’a fait rire. Ça l’a fait rire de son putain de sale rire de pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché qui rit quand son gros plat de lard de grosse vache de patron vient lui peloter ses grosses fesses quand elle fait exprès de bien se pencher en avant parce que Mademoiselle, Mademoiselle la pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché espère de l’avancement, une promotion, monter en grade.
"Tu peux toujours aller te faire baiser, grosse merde !" j’ai pensé en souriant en débouchant l’objet. Elle a cru que je souriais pour la remercier pour la bouteille. Elle était conne en plus !
J’ai bu, j’ai avalé une grande gorgée.
- Elle est contente ma petite bitte molle ? Elle a bu son petit coup ?

Et là, son regard qui se transforme, ses petits yeux méchants. Et puis elle a chopé une canette vide qui traînait sur la table. Et puis elle me l’a lancée en pleine face. Et puis la bouteille m’a cogné la tête en même temps que ma tête a cogné le mur derrière. Putain que ça faisait du bien ! Ça m’a arraché un gémissement à éjaculer tout de suite et lui en foutre plein sur sa sale gueule.
- Espèce de petit enculé ! elle a craché.
Et puis son visage s’est éclairé.
- Et peut-être même que c’est ça qui te plaît ! Peut-être que c’est ça que tu aimes : te faire enculer ! T’es peut-être qu’un sale petit pédé ? Hein ? T’es qu’un pédé, hein ? C’est ça, hein ? T’aime te faire enculer ?
Et puis elle a éclaté de rire comme une grosse vache. Ça faisait trembler toute sa graisse, ça la faisait vibrer comme son vibromasseur qu’elle s’enfonçait tous les soirs les jambes écartées en face de moi en gémissant, en bavant comme une grosse truie qu’on n’aurait jamais voulue bouffer tellement elle ressemblait plus à rien.

Et puis elle s’est levée. Elle s’est levée poussant de ses gros bras aussi gros que mes pauvres jambes. Elle s’est approchée de moi, les mains sur les hanches, la haine dans les yeux. J’ai senti son odeur, sa putain d’odeur âcre de sueur, sa putain d’odeur âcre de transpiration que son putain de patchouli venait sucrer à me faire vomir. Elle a approché son visage du mien.
- Tu me dégouttes ! Tu me répugnes !
J’ai eu un haut le coeur. Elle l’a remarqué. Ça l’a énervé. Je l’ai vu pivoter sur la droite, tendre son bras, prendre son élan et revenir très vite sur la gauche, ouvrir sa main, sa grosse main de sale petite caissière de sale petit supermarché qui s’est abattue sur moi, sur le côté de mon visage, m’envoyant voler au bord du lit, avec le vide en dessous et pas une seule prise dans l’air.
Je me suis étalé sur le sol, la tête en avant, les pieds encore sur le lit.
- Sale petit merdeux !
Elle a chopé mes jambes et les a envoyées rejoindre le reste.
- Sale petit pédé !
Et puis elle y est allée du pied, frappant de son escarpin de Cendrillon dans lequel elle débordait, où la chair semblait vouloir s’écouler sur les côtés comme si, moins conne qu’elle, elle voulait d’elle-même quitter ce corps de merde et essayer de former quelque chose de moins ridicule à côté.
Elle a frappé, elle a frappé encore, visant mon ventre. Elle y allait gaiement de ses coups de pieds et de ses insultes, frappant mes bras repliés pour un tant soit peu me protéger : pur réflexe !
Et j’ai eu des hauts le coeur encore, en plus de chaque gémissement à chaque coup.
- Sale petit merdeux !

Et j’y étais. C’était là. C’est monté avec une vitesse hallucinante. C’est parti directe sur la moquette avec un bruit horrible, un truc inimitable. Ça a eu un goût dégueulasse aussi. Et j’y ai mis toute ma haine, j’en avais les yeux pleins de larmes. Et plus elle frappait, plus je gémissais, plus je crachais, plus je raclais, plus je criais, plus je hurlais.

Elle m’a poussé dedans. Elle s’est baissée, pliée sur ses jambonneaux. Elle m’a pris la tête par les cheveux, elle me l’a mise dedans. Elle a frotté la gerbe avec ma tête.
- Vas-y espèce de sale merdeux ! Bouffe là, ta gerbe ! Bouffe là !
Et puis elle a commencé à cogner ma tête contre le sol, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Ma tête entre mes mains. J’avais l’odeur de la gerbe. Je voulais encore vomir, vomir et jouir à ne plus en finir.

Et puis elle m’a lâché. Elle s’est calmée sous mes hurlements. Elle s’est levée. Elle s’est levée poussant de ses gros bras aussi gros que mes pauvres jambes, poussant de ses grosses mains sur ses gros jambonneaux, hennissant comme un cheval.
Elle est retournée lentement vers la chaise.
Je me suis retourné lentement vers elle.
Elle a atteint la chaise.
J’ai vu la bouteille.
Elle s’est essuyé les mains sur sa sale blouse ridicule de pauvre petite caissière de pauvre petit supermarché.
J’ai pris la bouteille.
Elle a pris une cigarette.
Je me suis levé, poussant de mes petits bras.
Elle l’a allumée.
Je me suis approché d’elle.
Elle s’est lentement retournée.
J’ai pivoté sur moi, tendant le bras, la bouteille à la main.
Alors qu’elle allait s’asseoir, alors qu’elle allait poser ses grosses fesses de sale petite caissière de sale petit supermarché, j’ai vu le doute dans ses yeux, puis l’horreur.
J’ai abattu la bouteille sur le sommet de son crâne, sur sa tête, sur ses sales cheveux gras.
Ça a fait un joli bruit mat un peu creux, un truc inimitable.
Et puis il y a eu le bruit du verre brisé aussi, éparpillé dans les airs.
Et puis il y a eu son corps qui est tombé, mollement, qui s’est affalé sur le sol.
Et j’y suis allé gaiement de mes insultes et de mes coups de pieds.
- Grosse merde ! Grosse salope ! Tu vas payer.
Et j’ai frappé, j’ai frappé, j’ai frappé.
Et puis je me suis baissé, plié sur mes petites jambes.
J’ai pris sa tête par ses cheveux où poissait déjà le sang, je l’y ai mise dedans. J’ai frotté les bouts de verre éparpillés avec sa tête.
- Vas-y espèce de grosse vache ! Bouffe-les, les bouts de verre ! Bouffe-les !

Le verre en était rouge de sang !
Mar 16 Fév 2016, 18:43 par B-Lolo sur L'amour en vrac

Je suis là

5 heures du matin, je ne dors plus. Tout est calme, dans mon lit je pense et je repense. Et ce n’est pas une petite envie qui ne demande qu’à s’épanouir, mais bien une grosse envie qui est déjà bien épanouie. Plus possible de dormir, mon corps se rappelle et tremble de désir. Tu es loin...

Alors je tente l’impossible, l’espace et le temps ne sont plus des obstacles, je vais venir, là maintenant. Je ferme les yeux , je me concentre, et mon esprit sort de mon corps, je voyage, je vole, aspiré, attiré par les messages invisibles que ton corps envoie dans ma direction.

ET JE SUIS LA

Dans ta chambre, même heure, même obscurité. Je devine ton corps sous tes draps, j’entends ton souffle régulier, apaisée tu rêves des couleurs de l’amour. Ton bras par dessus le drap est comme une invite. Je m’agenouille par terre et je te regarde. Du noir, du gris, des ombres, et ce bras blanc posé comme une offrande. Mes lèvres se rapprochent, et doucement se posent sur cette merveille, là au pli, ce petit creux magique, tout doux, si tendre et qui raffole de la caresse. Milliers de baisers se déposent là, et je les vois partir dans toutes les directions pour porter leur message de tendresse. Un soupir, le message est passé, ton corps est prêt...

Je tire le drap et je découvre ta splendeur. Le jour se lève à peine, mais mes yeux s’habituent à la pénombre et je vois l’essentiel. Sur le dos, chemise de nuit remontée sur les cuisses, un bras vers moi, l’autre qui repose sur ton ventre. Tu profites des dernières heures de la nuit, ton sommeil est profond, tu es bien.

Je m’approche de ton visage, tu souris en dormant, tu es belle, contours flous, tout m’attire et je vole un baiser sur tes lèvres entre-ouvertes. Papillons qui se posent sur tes joues, ton front, chaque parcelle de ton visage est une fleur où ils viennent délicatement aspirer le nectar de ta peau sucrée...

Doucement et sans te réveiller, je remonte ta chemise, douce au toucher et petit rempart qui ne demande qu’à céder. Petit à petit elle dévoile ton corps tout chaud, tes cuisses, ta culotte que j’imagine violette, ton ventre plat, tes seins, et pour ne pas te bousculer, je la laisse sous ton cou. Vision de rêve, abandon total, tu es là pour moi, ma main peut faire son œuvre...

A plat sur ton ventre, cette main si douce et coquine, descend doucement, légère pression, pour atteindre la limite du tissu qui protège ton intimité. Ma tête repose sur ton épaule, mon autre main vient se poser sur ton sein, qui monte et descend au rythme de ta respiration. Je le sens, tu le permets, mes doigts s’immiscent sous l’élastique et progressent lentement. Toison fine, début de ta fente, j’atteins le paradis...

Ma main englobe ton sexe, il est chaud, il dort encore. Sous la caresse ton corps a bougé, et comme s’il savait il me facilite la tâche. Tes jambes s’écartent, tu pousses un gros soupir, ta tête tourne et s’installe confortablement sur l’oreiller...

Mon doigt long et fin, par petite poussées, entre en toi, grandes lèvres, petites lèvres s’ouvrent pour le laisser passer. Une petite vague de rosée vient arroser cet endroit si secret. Mon doigt peut alors naviguer en douceur et rechercher le petit rocher qui se dresse au milieu, fier et appelant le frisson. L’ayant trouvé, une pression plus forte fait sursauter ton corps. Chaque appui t’envoie une décharge de plaisir qui se propage jusqu’au bout de tes orteils qui se tendent...

Ma main se fait plus envahissante, comme sur un piano, mes doigts, tour à tour, jouent de ton sexe et trouvent un chemin vers le calice de ta fleur. Près de mon oreille, ta bouche libère de petits gémissements, reflets du mélange de tes rêves et de la réalité. Ma main alors insistante te pénètre profondément et parcourt ton intimité la plus . Par des mouvements de va et vient, tout en douceur, mes doigts entrent et sortent pour te donner le plaisir que tu espères...

Et tu te cambres, ma main reçoit l’eau de jouissance, tu vibres, tu laisses échapper un petit cri, bonheur à mon oreille. Ta respiration saccadée soulève tout ton corps, tu planes...

Je t’embrasse tendrement, je replace sur toi ta chemise, je remonte le drap, tu l’agrippes et te tournes en soupirant d’aise. De ma main je t’envoie un dernier baiser, et je ferme les yeux...

Et je reviens dans mon lit, quel merveilleux moment. Le plaisir, je l’ai eu aussi, dans ma tête et c’est très bien ainsi. La journée sera bonne, le jour se lève, bientôt l’heure. Je t’embrasse de loin.
Dim 15 Avril 2012, 22:22 par cocoeur sur Les liaisons sulfureuses

Pastiche d'un extrait de la comédie humaine de balzac

Je vais vous raconter l’histoire d’un personnage que vous ne pouvez pas imaginer. Il s’agit d’un Maître. Saisirez-vous bien ce visage rayonnant et souriant, à laquelle je me permets de donner le nom de face hors-norme, il ressemblait un œil de tigre truffé? Les cheveux de ce Maître étaient bouclés, aucunement brossés et d’un noir roussi. Les courbes de son visage, sérieux autant que celui d’un révolutionnaire, paraissaient avoir été coulé en cuivre.

Bruns Foncés comme ceux d’une chouette, ses yeux en amande avaient de fins cils et étaient habitués aux différences nuances de la lumière ; mais l’ombre de son béret d’Angleterre le protégeait du soleil. Son nez arrondi était si brillants que vous l’eussiez comparé à une pépite. Il avait les lèvres fines de ces savants arabes et scribes égyptiens sculptés par des chercheurs de vérité. Cet homme articulait extrêmement bien, d’un ton enchanteur et savait relativement gérer le stress.

Son âge était un mystère : on ne pouvait rien deviner s’il était âgé comme patriarche, ou s’il avait toujours vingt ans. Tout était authentique et précieux dans sa chambre, pareille depuis le globe de notre planète sur son bureau jusqu’à la peau de mouton au pied du lit, aux lumineuses clairières de ces vieux bois qui laissent le soleil éclairer la majestueuse végétation. En hiver, le vieux radiateur électrique, allumé seulement le soir, donnait un peu de chaleur suffisante à rejoindre Morphée. Ses activités journalières, depuis l’ouverture de ses yeux jusqu’à ces cônes de marie-jeanne le soir, étaient à la merci du hasard. C’était en quelque sorte un homme heureux que la terre guidait. Si vous souriez à un inconnu cheminant dans la rue, il vous sourit et continue sa route, cet homme souriait toujours à ses semblables et repartait à l’improviste de son instincts, afin de ne jamais trop s’attarder dans un endroit. A l’imitation, d’un guerrier de la lumière, il dégageait une chaleur humaine et avait des pensées positives pour tous ses frères terriens.

Aussi sa vie s’écoulait-elle sans faire plus de remoud qu’un ruisseau de campagne. Souvent ses sujets se repentaient au début, désapprouvaient puis après il se passait un moment unique, comme dans un confessionnal où le curé ordonne le nombre de prières à exécuter. Vers le soir le Maître devenait un philosophe et ses instruments de dressage se métamorphosaient en des pièces de collection. S’il avait bien fait respecter les contrats, il se lavait les mains en laissant apparaître par la bouche ovale de son visage toutes ses dents, car il est difficile d’exprimer autrement le joli sourire de ses lèvres, où se dessinait une sensation comparable au rire joyeux d’un moine tibétain. Enfin, dans ses mauvais jours, sa conversation restait très fluide, et sa contenance était toujours positive. Tel était le voisin que le hasard m’avait donné dans le manoir que j’habitais, rue des Bouchers, quand je n’étais encore qu’un apprenti bibliothécaire et que j’achevais ma dernière années en sciences de l’information documentaire.

Ce manoir, qui a un grand jardin, est sec et lumineux. Les pièces y tirent la lumière de Jean-Rosset. La construction archaïque qui divise le bâtiment en chambre d’inégale grandeur, en ne leur laissant d’autre issue qu’un grand hall polygone éclairé par des bougeoirs à cinq branches, annonce que le manoir a jadis appartenu à une société . A ce joyeux aspect, la peur d’un futur esclave expirait avant qu’il n’entrât chez mon voisin : son manoir et ce qu’il dégageait de lui se ressemblaient. Le seul être avec qui il communiquait, socialement parlant était moi ; il venait me demander des renseignements, m’empruntait un disque, une revue, et me permettait le soir d’entrer dans sa chambre, où nous philosophions quand nous étions dans un état second. Ces marques de confiance étaient le fruit d’un voisinage de quatre années et de ma sage discrétion,. qui faute d’argent me permettait de loger ici. Était-il violent ou calme? Personne n’aurait pu répondre à ses questions. Je ne voyais jamais d’objet de soumission chez lui.

Son artillerie de Maître se trouvait sans doutes dans les catacombes du manoir. Il fabriquait lui-même ses équipements en courant dans Lausanne d’un pas sur comme ceux d’un mujadhins. Un jour par hasard, il transportait un lot d’objet acquis dans une brocante ; une cravache se fit jour, on ne sait comment, à travers son sac à dos militaire , un voisin qui le suivait dans la rue ramassa la cravache et la lui présenta. « Cela ne m’appartient pas, répondit-il avec un geste de surprise. A moi un objet pour dresser les bêtes. Vivrai-je ici si j’avais des chevaux? » Le matin, il préparait son thé noir sur la cuisinière de la salle commune du manoir ; une femme de l’habitation lui apportait à dîner. Une soubrette de l’étage du bas montait à heure fixe pour nettoyer sa chambre.

Enfin, par une idée qui me traverse l’esprit, cet homme se nommait Bambüsbar. Quand plus tard je lisais ses cahiers personnels, j’appris qu’au moment où nous nous connûmes, il avait environ cinquante ans. Il était né vers 1950, dans la campagne vaudoise, d’une espagnole d’origine arabe et d’un allemand de l’est, et se nommait Marco-Severino Von Bambüsbar. Vous savez combien la presse vaudoise s’occupa de l’opération d’un travesti nommé esclave odine? Quand j’en parlais, par hasard à mon ancien voisin, il me dit, dans un air triompheur et très fiers : « C’est ma première soumise. »

Cette parole fut tout ce que lui exprima le travestissement de son premier et fidèle soumis, un panaméen devenu femme. Ses notes m’apprirent qu’esclave odine était en effet une réfugiée qu’il avait recueillie. Lorsque je lui demandais par quelle bizarrerie son premier esclave portait ce nom : «  Étant le premier, je l’ai baptisé avec un nom féminin ancien » me répondit-il avec clarté. Ce Maître hors-norme avait toujours baptisé tous ses esclaves afin de leur offrir une nouvelle identité avec laquelle il n’appartenait plus qu’à Maître Bambüsbar. Il fabriquait des esclaves et ne pensait pas que sa domination pût être perfectionnée par d’autres que lui, même après son dressage.


Jeaneck, mars 2008
Ven 28 Août 2009, 19:04 par Jeaneck sur L'amour en vrac

à tous ceux qui me ressemble

Pour celles qui, comme moi, cherchent dans ce brouillard le visage de celui qu’elles aiment,

Pour celles qui, comme moi, attendent leurs courriers avec impatience, par peur de passer à coté de celui de leurs amours,

Pour celles qui, comme moi, rêvent de leurs étreintes passées,

Pour celles qui, comme moi , espèrent et attendent le retour de l’être aimé,

Pour celles qui, comme moi, ont fait le vœu d’être heureuse cette année,

Pour celles dont, comme moi, l’espoir rime parfois avec désespoir,

Pour celles qui, comme moi, recherchont la paix intérieure,

Pour celles qui, comme moi, portont dans leurs cœur une pensée de l’être aimé et qui se disent : "quand reviendra-t-il ?"

Pour celles qui, comme moi, sont fatiguées d’être seules et veulent juste retomber amoureuse

Pour celles que, comme moi, la vie n’a pas gâtées

Pour vous qui lirez ces vers, je vous souhaite d’être les plus heureux et les plus heureuses!

Pour nous qui restons, tournons la page et soyons heureuses!
Car le cœur du prince charmant est déjà pris, il est venu chercher sa belle, alors que nous toutes nous l’attendions !

C’est ici la fin d’une histoire tendre et heureuse, c’est ici la fin et le début,

Tout commence.
Sam 30 Mai 2009, 22:17 par coeur perdu sur Histoires d'amour

La croisière bleue...

suite...

Après un silence, j’ai repris :
- Quelquefois on reprendrait bien les vers connus d’un Poète en les adaptant un peu à l’idée présente. Par exemple, j’ai envie de te dire : « Ange plein de beauté…tu ne connais pas les rides – La peur de vieillir, et ce hideux tourment – De lire la horreur du dévouement – Dans les yeux ou longtemps burent nos yeux avides ? »
Mais elle s’est encore récriée, les yeux à nouveau humides, alors je l’ai serrée plus fort et oubliant les regards des passants, j’ai couvert son visage de baisers…

Bibi, j’aurais tant voulu te garder ainsi, toute petite dans mes bras, surtout que tu as hoqueté :
- Je t’aime, je t’aime, comme je n’ai jamais aimé…dis-moi que je suis folle !
Il était temps de partir, main dans la main, vers la gare routière. Sur le parking d’attente, nous avons enlevé nos sacs à dos, et je l’ai à nouveau serrée dans mes bras, l’embrassant tendrement, affectueusement…Mais elle a voulu plus, nos bouches goulûment se sont unies : le monde autour de nous n’existait plus !
Ensuite, éperdue, elle m’a dit :
- Je t’en supplie, écris-moi…sur ce petit carton, je t’ai mis deux adresses : celle de la Fac, et celle de la maison…
- Et Ralph ?
- Rien n’a d’importance vis à vis de ces heures passées ensemble aujourd’hui…prolonges les, je t’en prie !
Elle en oubliait, ses : non ? Habituels…Elle avait l’air si malheureux que j’allais acquiescer, promettre…Heureusement, le car arrivait, on s’est dépêché d’en approcher.
Avant d’y monter, elle s’est retournée, prenant ma main elle l’a attirée sur son sein gauche, disant :
- Je t’Aime et tu resteras là, toute ma Vie !
Je n’ai pas eu le temps de lui dire :
-Bibi, je t’aime aussi, je peux te le dire ! C’est tellement plus qu’une simple coucherie, ce qui nous est arrivé aujourd’hui…
Et, je n’ai pas pu, non plus, boire ses larmes. Elle était déjà à l’intérieur...
Dans le couloir, elle s’est encore retournée, ne cachant pas ses larmes, et elle a fait avec la main le geste d’écrire…J’ai fait : « Oui » de la tête, mais le car démarrait, la secouait…
Avait-t-elle vu mon geste ? Je suis rentré le cœur et l’âme en deuils, pensant : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » Ce matin, je ne la connaissais pas, c’est fou tout çà ! Je rêve ? Je vais me réveiller…


*


Ce soir là, dans un brouillard d’idées emmêlées, j’ai à nouveau entendu parler de cars…mais aussi de Toulon, de sa rade, de son porte-avions ( le Charles de Gaulle ), etc…La télé était allumée, mais je ne voyais rien de précis, je n’entendais rien qui accroche mon entendement…Couché, je me suis vite endormi, et encore plus vite, réveillé…Une angoisse atroce, incontrôlable…des idées qui se bousculaient dans ma tête :
- J’aurais du accepter qu’elle m’écrive en Poste Restante, comme elle me l’avait proposé…Dés demain, je vais lui écrire…
J’ai continué longtemps à penser à ‘Elle’…à tout ce qui m’en séparait : Plus de quarante ans cette fois…Sa Vie dont elle était loin d’être à l’apogée, alors que j’étais en fin de périgée ! Peut-être, et çà valait mieux, m’oublierait-elle très vite, se demandant, elle aussi si elle n’avait pas rêvé tout çà ?

Le lendemain matin…

J’aurais cru être plus fatigué : Au contraire, j’étais nerveux, excité…Je suis sorti marcher, prenant mon périple habituel à l’envers. Après le Port de Bormes les Mimosas, j’ai continué, traversé la grande plage jusqu’aux rochers du Cap Bénat. J’ai chantonné Trénet :
« La mer qu’on voit danser – le long du golfe clair…a des reflets d’argent… »
Au sud est, il y avait l’Ile du Levant, plein sud, celle de Port Cros… mais cachée par le Cap Bénat, au sud-ouest, il y avait Porquerolles, c’est surtout là que se fixaient mes souvenirs…
A cette même heure, la veille, nous voguions, cap sur la première île, et le bateau n’avait pas encore piqué du nez avant de se cabrer, durant qu’elle filmait la côte…et moi, je repassais tout le film ! Je pourrais bien refaire cent croisières bleues sans rencontrer une autre ‘Bichette’ aussi charmante, ni encore moins jouer au chevalier servant ! Dans cette petite crique de l’Oustaou de Diou, quel petit Diou malin nous a accompagnés jusqu’au mont Salin ou, de Paul et Virginie, nous sommes devenus Tristan et Iseut ! Une Iseut attendue par son Roi Marc
( Ralph, en l’occurence ! ) C’est dans l’ordre des choses…

Il fallait que je la protège, fut-ce contre elle-même…J’ai rageusement déchiré le petit carton ou elle avait griffonné les deux adresses possibles ou lui écrire. J’ai éparpillé les morceaux en les lançant dans la mer, à mes pieds. Ils ont dansé un moment, surfant sur les vaguelettes qui s’écrasaient contre les rochers. Mon cœur était serré comme par un étau : Cette fois je l’avais tout à fait perdue…
Je suis revenu à grands pas, dans une fuite en avant, pensant et triturant de la poésie dans ma tête :
- A une certaine Barbara – Qu’il ne connaissait pas – Le Poète Jacques Prévert – A dit : « Que c’est con la guerre » – A Toi, ma Bibi Chérie – Je dis : Que c’est con la Vie !

J’ai ressassé tout ce qui était déjà…‘hier’ ! Grâce à Elle, je savais déjà que j’allais désormais, mieux m’accepter : Moins triste d’être maintenant le lièvre de la fable, enfermé dans la carapace de la tortue, et n’allant plus qu’au pas …

Le samedi et le dimanche, j’ai évoqué son voyage à Avignon et aux Baux de Provence, parce que je savais qu’elle penserait à moi, chaque fois qu’elle verrait un paysage et des lieux que je lui avais déjà décrits, comme à visiter…
Puis le lundi après midi, j’ai encore évoqué. L’avion de Swiss Air, en escale à Nice d’où elle devait décoller. A partir de ce moment, je me suis interdit d’ ‘imaginer’…

Je sais trop par expérience que la réalité est toujours la seule chose qu’on n’aurait su imaginer !
FIN reflexion

Jan rolleyes
Ven 31 Août 2007, 14:11 par jan goure sur Les liaisons sulfureuses

Astrid

Longtemps, je me suis permis de penser à toi
lorsque la nuit venait à moi.
La pénombre, confidente silencieuse,
cachait la pudeur de mon cœur nu.
Puis, je contemplais les étoiles,
mon corps uni aux cieux, ma chaire sublimée
par ce noir, palpable et infini qui recouvre le monde.
Le luminaire nocturne, gardienne des songes
et des rêves,
m’écouta soir après soir,
jusqu’à me convaincre de l’existence
d’une connivence .
La lune, impuissante et compatissante,
me laissa espérer,
que cette amie scrutait ces mêmes astres, aux mêmes moments,
que tous deux nous eûmes la même pensé pour l’autre,
et qu’ainsi, jamais nos âmes ne perdraient l’emprunte
que l’une laissa sur l’autre.
Comme si en regardant dans la même direction,
nous grandirions de la même façon.
Comme si, mélangé dans cette eau noire qui estompe
les différences de l’univers, jamais nos histoires ne divergeraient.

Aujourd’hui, toujours, la lune ne m’a pas parlé de toi.
Le silence qu’il y a entre toi et moi,
est celui qui règne la nuit quand nous et toute l’humanité ne faisons plus qu’un.
Aujourd’hui je suis convaincu que la lune s’est tue
pour parfaire cette histoire, car les plus belles ont une fin triste.
Shakespeare ne savait pas raconter la laideur d’une rupture.
Mar 29 Mai 2007, 00:02 par JKraus sur Histoires d'amour

Mont des brumes (5)

Un paysage urbain que l’on devine dans la brume du matin. Au loin, le bruit des bateliers. Il fait un froid humide, le soleil est loin de la ville, il ne peut percer la moiteur feutrée que l’on sent peser sur la citée... Dès l’aube, les bruits des voitures à chevaux se succèdent et envahissent la scène, se répercutent sur les immeubles à quatre étages, jusqu’au chapeau pointu de la dame de fer qui sort de son sommeil, immobile... Frédéric n’hésita pas à frapper à la porte de la maison, se sachant attendu. Il avait ajusté sa tenue, resserré son noeud de cravate, lissé sa mèche rebelle, respiré un bon coup comme avant la plongée. La porte s’ouvrit sur une ombre menue qui lui fit signe de la suivre. La pénombre des lieux ne lui permettait pas de voir qui l’invitait de la sorte. Il fut conduit ainsi jusqu’à l’atelier baigné, à cette heure, d’une lueur rosâtre qui venait de la baie vitrée, surplombante. « Je n’ai pas pu dormir », lui dit l’ombre qu’il reconnut pour l’étrange jeune femme qui l’avait reçu, il y avait moins d’une semaine. Elle portait un déshabillé et ses traits tirés prouvaient qu’elle disait vrai. Elle le regarda avec attention et à brûle-pourpoint, lança :
- « Qui a fait cette toile, ce n’est pas lui n’est-ce pas ? ».
Il la regarda à son tour, ne sachant que faire, que dire, où poser les yeux...
- « Je ne puis pas vous répondre », murmura-t-il...
- « Bien, votre silence est un aveu. Je ne sais pas encore qui a fait cette toile, ce chef-d’œuvre.. Mais croyez bien, Monsieur, qu’un jour je le saurais et... »
Elle ne pût poursuivre, mû par une énergie soudaine, il lui avait pris les mains et l’implora :
- « De grâce, Madame, quoique vous découvriez, faites-moi la promesse de n’en rien dire. »
- « Votre supplique est charmante, or, elle me prouve une fois de plus, combien le monde se trompera en adressant à l’un les éloges revenant à un autre... ». Elle ne s’était pas dégagé de l’étreinte qui les troublait tous deux. Il précisa à voix douce :
- « Oh, mais, peut-être est-ce que le peintre a d’autres motivations en peignant que la gloire... »
- « Sans doute, il s’agit d’un peintre immatériel et qui se nourrit de lumière, de beauté et de grâce », se moqua-t-elle gentiment.
Elle le regarda plus attentivement encore, essayant de deviner dans l’ombre évanescente l’homme qui lui faisait face. Ils restaient là tous deux, proches à sentir leur souffle...
- « Vous peignez, vous même n’est-ce pas ?" , chuchota-t-elle sur un ton qui se voulait anodin.
- « Oui, certes.... » souffla-t-il, soudain troublé. Malgré sa carrure impressionnante, elle le sentit rougir comme un petit enfant pris en faute. Elle n’hésita pas :
- « Ecoutez, j’ai une proposition à vous faire.... », ses yeux brillèrent avec intensité, alors qu’elle lançait sa bombe. Il resta sans voix.
Elle lui fit prendre place sur un fauteuil auprès d’elle en s’enveloppant de son mieux du long châle qui recouvrait sa nudité. Elle sentait encore ses mains toutes brûlantes de leur étreinte...
Elle allait argumenter près d’une heure avant qu’il n’accepte. Elle allait l’introduire, malgré lui, dans le tout Paris. Son idée, elle le savait, ne pouvait échouer.
Elle le raccompagna sur le pas de la porte sans qu’Augustine ne sorte de sa cuisine, trop occupée à plumer une volaille et à discuter avec Jean, l’homme de main... Ainsi, leur rencontre resterait secrête. Tant mieux. Lorsqu’il fut sorti, elle s’adossa à la porte et mit une main sur son cœur, qu’elle ne maîtrisait plus. Un sourire très doux inonda son visage.
Dehors, le jour avait pris de l’assurance. Frédéric, la toile sous le bras, ne sentait rien d’autre que la chaleur qui, de ses mains, inondait son corps, son coeur, son âme...
Ven 02 Juin 2006, 10:14 par dolce vita sur Histoires d'amour

Les sommets bleus de ton absence

Tout me parle de toi. Je reçois un dessin, et ce dessin, c’est toi. Je ne pense qu’à toi.
Dans des conditions ordinaires, je l’aurais déjà fait, ce pas vers toi, ; un petit pas de rien du tout, après tant de signes échangés entre nous, et j’aurais le cœur net. Mais comment faire ?
Ce n’est simple ni pour moi, ni pour toi. Je comprends que parfois tu doutes, je vais peut-être te perdre, qui sait ? Pourtant tu me vas bien, et moi aussi, je te vais bien, ne le sens-tu pas ainsi ? Mais si. Il y a longtemps sinon que tes yeux auraient quitté les miens.
Quand tu t’éloignes un peu, je le vois bien, comme un aimant ton pas revient, je suis la cible de tes yeux, et je veux bien. Ne le sens-tu pas ainsi ? Qui de nous deux osera ?
J’en ai assez ! Assez de ce vide où je suis plein de toi, assez des soleils sans toi, des matins sans pouvoir t’appeler, de mes mains retenues, de l’élan contenu, des sommets bleus de ton absence, de la vague creusée. T’enlacer de mes mots, m’élancer tout au bout de tes doigts, t’ouvrir la piste de mon cœur, chanter pour toi l’immensité qui se prépare, la mélodie , te l’apporter, te voir étoile, filer radieuse dans le ciel que j’ai tressé pour toi.
Tu manques à ma vie, de tous côtés. Evidence voilée, je dis ton nom, le vent attend pour toi, j’ai dessiné la mer, et sur la mer, notre voyage.
Je te dirai sur la jetée des mots que nulle n’a entendue, des mots si vrais, si purs - comme des pierres, les ricochets ; de l’amour, l’infinie ritournelle, par où nous évader. Et l’on dira de nous : c’était la mer sur la montagne, le sommet bleu des îles, l’arche amoureuse.
Et l’on nous rejoindra comme je t’ai rejointe, comme on étreint l’éternité.
Dim 26 Fév 2006, 23:44 par Iris sur Parler d'amour

Inertie

Inertie

L’esprit traversait un muret imaginaire d’ancolies.
Le doux temps virevoltait des colibris farouches sur les fleurs…
Le sentier dallé de sables et de galets
Comme un poème japonais
Marchait dans un pays insoupçonné.

On pénétrait du côté de la petite véranda.
Elle déconcertait d’accords secrets, de poésies et de musiques…
Les chaises restaient belles et silencieuses maintenant.

La grande entrée, l’indispensable passage
Baillait souvent grande ouverte près du bureau.

Une petite note parfumait l’âme d’antan :

« Le cœur de cette maison est libre et généreux,
riche de l’humanité qui l’habite et forme sa toile,
l’amitié s’est toujours trouvée à sa porte…
C’est vous qui l’habitez…
C’est vous qui bâtissez son âme…
Vivante en dedans,
rien d’autres n’a d’importance pour elle ! »

Attrapant de rares ombres au passage.
Le miroir se tenait tranquille, sans attente…

Du ventre des grandes baies et des portes carrelées…
Les planchers de forêts restaient souvent au soleil.
Ils s’imprégnaient de nonchalances tranquilles
sous un petit animal moucheté.
Il gardait la pénate de sa maîtresse,
son manteau calme, dans le ronronnement tigré,
étiré de tout son long dans un giron de lumière.

La pièce principale observait l’océan,
Étayait les lumières marines qui louvoyaient.

Il y avait au temps torride des aventures
Des aubades intentionnellement
Adaptée aux instants qu’ils faisaient;
Celles des agressivités de grands froids insoutenables
Instrumentaient les plus bienfaisantes, les plus chaudes.

Crémeux, le papier éclaboussait partout la salle d’eau…
Des roses lisses et géantes sur les murs…
Imaginées des brosses poétiques
D’une artiste à la vie affinée des Chagall.
Le bain laiteux parfaitement callé dans le plancher comme une cuve,
Des candélabres de cristaux colorés, des petits et des grands
Très occupés à enluminer les porcelaines,
Et la haute douche, vitrée,
Qui regardait ses multiples averses dans le miroir du coin,
Celui qui dérobait les larmes discrètes, les béguins et les sourires des yeux amis.

La fenêtre choyait le temps qui passait par la maison…
Rêvassait des nuits, au destin et aux résurgences nordiques des glaciers,
Connaissait des comètes et les astres.

Dans la mansarde, les aurores du matin en flammes
Enviait l’aube sur les lits en bataille.
L’air orangé, sain, pétillait le sel,
Repartait par les fenêtres et les portes
ouvertes sur l’étendue du bassin voûté.

L’influence des nuages d’eau subsistait salubre et
Tant propice aux rapports au monde et à la terre nautique…

Autre part, du fait tout beau, des œuvres éclectiques, rustiques, des diadèmes de fleurs et de fruits, des cacophonies d’oiseaux de bois et des plumes, du brun au blanc laiteux, des carreaux verts, écarlates grisés de sables, des céramiques, des bois vernis, de la broderie exagérée, des coussins joyeux, énervés, colorés de batailles amusées, du velours quadrillé lustré par les tamponnements de mains, des pierres insolites, des coquillages complexes qui sentaient encore l’origine maternelle, des plantes satisfaites, des livres curieux d’histoires, des livres ensorceleurs, des livres prenants, des écrits pensants, partout en évidence; cosmogonies, affaires, vie sociale des plantes, langues, familles, mémoire mondiale, économies du local au planétaire, des grands boums humains et des petits boums initiatiques, Vinci et milles saintes folies, l’évolution, terres autochtones, fondation, des rayonnages garnies d’artéfacts de peuples depuis longtemps, depuis toujours décimés par la mesquinerie des êtres. Et la grande horloge de gare, des objets grandeurs géants, disproportionnés et l’horloge démesurée silencieuse… l’horloge de gare… muette… taciturne…

Tant, tant d’hilarités et de larmes dans le sable,
Tant de beaux jours et d’adieux dans les yeux,
Tant de billets doux et de discours arrosés de rêves,
Tant d’hommes, de femmes et d’enfants brûlants…
Tant de fêtes bruyantes, tant de cris heureux…
Tant de tristesses et tant de douleurs…
Tant de douceurs… tant de douceurs…
… condensées…

…mais la chambre non, la chambre était distincte
La concordance furtive d’un autre entrave, une autre épave,
Un autre temps, une autre vie...

La chambre… se racontait… volubile à tous les temps…


- Notre histoire est celle pétrifiée
Qui se cherche dans la terre et dans l’eau
Et se perd à chaque courbe des écrits éloignés.
La crainte de te déposséder ou de te reprendre sous les pierres
À me mettre le vent et la pluie sur les joues creuses du souvenir.

Mon âme qui dérive dans la terre, au sein de tes pensées
Ton âme qui peut tout l’amour du sanglot des étoiles et
Les traits des plaisirs jamais oubliés dans les flots.

Tes pas dans la déroute de mes prunelles absentes.
La vie qui revient avec les vagues de tant de…
Toi dans l’air pourtant aimer…
Le ciel qui patiente à te dire
Là…
Las de nous aimer.

J’ai façonné la tendresse et ta douceur, la force et ta raison,
Ta volonté et tes larmes dans les yeux et tes plaisirs dans les passions des minuits
Des blessures vives de désespoirs, de brûlures de colère et
Tes milliards de retour de nos mains retenues.
J’ai façonné ton âme et l’ai mis dans la mienne pour ne pas être séparée de toi.
Je l’ai espéré de tous et de ma vie, de mes pensées de toi
Dans l’air des visages et des cheveux au vent.
Je l’ai vécu certains jours plus que d’autres.
Beaucoup de nuits, je l’ai aimé, tant, tant…
, silencieuse…
Je peux le dire, tout dire, je t’ai aimé imparfait, probable.
Je n’ai façonné que ton âme… pas ton visage…
Là dans la cendre de ma vie, je l’ai marié à la mienne
Mouillée par le temps des pluies, le temps qui lave les souvenirs
Qu’on étend sur la corde du temps des grands vents…
Pour tarir les larmes qu’on ne s’est pas offertes…
Celles qu’on aurait voulu assécher à la fin de notre amour…
L’amour certain que tu es, que tu existes nombreux, véritable parmi tous…

Poésie, c’est ton nom, tu es vivant, tu es vivant… maintenant…
Je t’ai dans le sang d’encre de mes mots qui vaguent mon âme
Dans les herbes fleuries qui viennent dans les mains du printemps
Dans les cristaux givrés qui se collent aux paupières des randonnées
Dans les eaux en gouttes qui glissent des nuages pour fleurer mes nostalgies
Dans les brouillards qui cachent l’expiration des rorquals et
Des cris d’oiseaux disparus…
Dans les lumières inattendues qui zèbrent le ciel de mes aubes et des nuits,
Je t’ai aimé encore sur cette terre, mon amour loin et si près de nous
Quand l’heure viendra chercher nos âmes pour nous redonner à ce sol, à cet air,
Sache que réfugiée près de toi, j’ai tant aimé celui que tu es…
Je ne suis que toi, séparer de nous…

Les mots partout dans les tiroirs, sur les bureaux racontaient
L’étrangeté amoureuse de cœurs inconnus qui ouvrait la confession…
Qui rêvait… et pourtant… toute cette ivresse…
Qui ne quittait pas des pages et des pages chiffonnées…
Une chambre… se racontait…
Se réfugiait dans la peau d’une femme…
À jamais… blottie dans un rêve…
Jeu 09 Juin 2005, 15:03 par mOTSaRT sur La vie à deux

Poème érotique

Sous sa jupe

C’est sous sa jupe que la belle,
au confin de ses cuisses blanches
enrobées de dentelles,
faisait voir ses hanches

et cette forêt brune, épaisse,
où l’on pouvait saisir
une poignée de poils (tout un empire !)
mélés de sucre et d’ivresse.

Sous ce voile plein d’odeur
la belle cache, indiscrête,
une alcove secrête
qu’on ouvre comme un voleur,
avec doigté et douceur.

C’est une bouche, une entaille,
un creux d’or rose,
fouillis d’entrailles
qu’elle expose,
entrebaille,
cerné de lèvres en prose
qu’on pouvait lire en braille.

C’est une fleur marine,
une mer glycine,
amande suave,
orchestre de lave,

source épaisse et nue
dans sa chair fendue :
plaisir éblouit où l’on plonge,
fenêtre ouverte à tout les songes...

© Cyr
Sam 02 Avril 2005, 15:52 par cyrpoete sur Les liaisons sulfureuses

Pentes abruptes dans le canal étroit des mots

Pour me hisser à sa hauteur c’est comme s’il me fallait
penser à travers le chas d’une aiguille
et jouer à cache-cache avec le temps
son rire met une pincée de sel au moindre de ses mots
et du poivre dans les miens

par étapes le désir ajoute à sa nudité
un surcroît de souplesse
on dit parfois qu’en amour
tout vient des reins
païen au départ et finalement sacré
alors la courbure de ses reins met des ailes à ses seins
comme s’ils réagissaient en choeur
à l’effet aérien et conjugué
de leur poids dans l’air et de leur couleur blanche
plus vifs qu’au théâtre
les changements de décor

dès qu’elle cesse de parler pendant un court instant
l’expression de ses traits est suspendue
comme trois points de suspension qui vont
de la pointe du nez
à celle du menton
- comme si ses silences accéléraient
la vitesse de l’idée -
puis l’expression de ses lèvres glisse
jusqu’à l’envol de ses narines
et s’échappe au-dehors
comme un voilier fendant les flots
ou une caravelle tendue loin devant nous
avec ça et là piquées dans l’océan
les bouées des cils retroussées en panaches noirs

son charme est un chapelet de tendresses
brodées sur la trame de mes sens
venus incognito
et repartis de même
elle dresse une muraille entre le monde et moi
et le monde plie finalement
combat perdu d’avance

elle mange en causant
je mange en lisant
mais les femmes ont peut-être
plus que les hommes
l’art de faire deux choses à la fois

son pull rouge du jour glisse
en mille chapelets de cerises flambant sur son buste
et tisonne en moi un souffle de forge
suspendu à chaque geste de ses bras
la soie bleue des baisers donne à ces couleurs
des gestes liquides que tendent et détendent
à mesure
les mouvements fuyants de l’étoffe
sur la chair de la soie

nue elle est habillée car son corps
se donne à l’air qui l’enveloppe
le reste vient en post-scriptum lorsque sa langue
glisse très vite des molaires aux incisives
sur le clavier des dents
pour aller sans cesse des tons graves
aux aigus
et inversement
selon le degré d’émotion
cet émail vivant resté éclatant
qui perle et luit dans le désir
et ce soleil qui scintille dans la perle
où la lune s’expose en un brasier unique

son odeur est pour moi associée
à son arme
- cette poignée de couleurs et d’ombres
qui se succèdent
comme des portes battantes
qu’on claque à volonté -
les odeurs de son corps sont tissées
dans l’étoffe douloureuse de sa peau
comme une série de fils inextricables
ses odeurs mises à nu elles aussi
et mêlées à son arme :
jusqu’à l’empalement de mes nerfs
de la pointe des cheveux
aux dernières fibres de ma peau
comme si certaines caresses d’elle
me rendaient femme de mon propre corps d’homme

il n’y a que très peu d’habitudes en elle
elle chez qui chaque geste est neuf
et rend le langage
de certaines choses muettes
un peu plus clair
et constamment renouvelé

si près de moi j’ai trop appris d’elle
pour ne pas me perdre
élégamment
dans les lexiques
je sais désormais lire
dans l’odeur de ses cheveux
la nuit

et dormir avec elle
rend mes nuits moins pénibles.
Mar 08 Fév 2005, 19:59 par avedekian sur La séduction

A celle qui se reconnaîtra ...

A force d’écrire notre fiction, je me suis retrouvé au milieu du Parc aux Mille Arbres. Il frémissait de ses millions de feuilles nouvelles, promesses de fleurs et de fruits. Tu es là, assise sur mon banc favori au milieu de cet espoir de beauté, de vie et de moments heureux. Tu es là, un peu mélancolique, tes jours heureux se sont fait attendre. Moi, je n’écris jamais sur un autre banc et c’est toi qui l’occupe.

Nous sommes en plein été, il fait chaud, tu as choisi une blouse et une jupe amples, une jupe légère, évasée, un t-shirt qui ne révèle pas trop que tes seins n’ont guère besoin d’être soutenus. Toute la journée, ton corps nu sous le tissu a savouré les caresses d’une brise légère.

Tu aimes les mains des hommes sur tes chairs sensibles et inflammables. Tu aimes leur rudesse, leur force, leurs étreintes. Cependant, tu rêves aussi d’une douceur inégalée, la douceur jamais oubliée des mains de ce pianiste qui a été le premier à te dénuder, à dessiner ton corps à même ta peau. Tu avais quinze ans, il t’a laissée intacte, t’a rhabillée et s’est enfui, taraudé par la peur que tu le dénonces. Comme tu t’es moquée de lui avec tes premiers amants! Depuis plusieurs années, tu le regrettes.

Le Parc aux Mille Arbres est le plus beau parc de la ville, son fleuron. Tu t’y sens redevenir pleinement toi-même. Tu avais seize ans la première fois que tu as réellement pris conscience de l’attrait que tu exerces sur les hommes quand tu déploies les ailes de ta beauté.

Aujourd’hui, ce sont les ailes de la nuit qui nous envelopperont. Quelques minutes avant l’heure de la fermeture, je t’entraîne dans un recoin qui était ma planque quand je n’étais qu’un enfant qui aimait se dissimuler.

Mes mains se glissent sous tes vêtements, ta peau est si douce ... Tu te serres contre moi, je t’enlace par derrière, mes bras sur ton ventre nu. Je mange ton cou à grande bouche, ma langue redessine ton menton et tes lèvres, plus longuement. Tu te laisses aller sur moi, tête en arrière, yeux fermés ... Tu savoures ce moment de calme avant la tornade qui nous emportera bientôt.

Débarrassée de tes frusques, la chaleur de tes fesses nues m’embrase jusqu’au ventre. Ce parc s’appellera-t-il un jour le Parc aux Mille orgasmes?
Mer 26 Jan 2005, 12:55 par Franck d'Yseult sur Les liaisons sulfureuses

La première fois

Il travaillait au service contentieux d’une importante compagnie d’assurance. Il s’était installé dans une routine aussi confortable qu’ennuyeuse tant professionnellement qu’affectivement. Sans que sa vie conjuguale soit catastrophique, il n’y trouvait plus toujours le sel du plaisir. Son épouse, au demeurant modèle, lui avait donné un merveilleux enfant. Et leur attention se focalisait sur ce bambin. Sans le moindre effort, il se savait lancé sur le rail du confort affectif et matériel. Sa tendre moitié lui avait apporté cette stabilité à laquelle il aspirait après de trop nombreuses années d’égarement. Pourtant, depuis peu, il s’en lassait quelque peu de cette routine. Sa soif de vie reprenait peu à peu consistance dans l’esprit de cet épicurien un peu artiste. Il éprouvait de plus en plus l’envie de séduire. Comme pour se prouver qu’il était encore capable de plaire. Mais sa conscience lui interdisait le moindre faux pas.

Sa vie bascula le jour où elle fit éruption dans son environnement. Elle venait de décrocher un contrat temporaire dans la boîte d’assurance. Elle n’était pas grande mais son corps était sculpté divinement. Une poitrine généreuse sans excès, une taille séduisante laissant apparaître une chute de reins finement modelée et une paire de jambes bien galbées. Paradoxalement ce n’est pas tant ce physique alerte qui le mit en émoi mais plutôt ce visage doux et souriant d’où émergeaient de beaux yeux d’un bleu perçant et d’où fusaient d’incomparables éclats de rires. Elle avait tout pour plaire.En plus d’être jolie, elle avait un charme fou. Elle le savait et visiblement, elle aimait la vie et savait y faire pour attirer les regards, masculins de préférence. Son arrivée dans la boîte ne passa pas inaperçue. Lui était tombé sous le charme de cette créature. Cette indescriptible attirance le troublait profondément. « Celle-là, elle doit être sagittaire », pensait-il lui qui était du premier décan de ce signe. Ce n’est que bien plus tard qu’il apprit qu’il ne s’était pas trompé.

Ce petit bout de femme bouillonnant avait littéralement transformé son quotidien. Il ne tenait plus en place. Toutes les occasions étaient bonnes pour descendre à l’accueil y réceptionner un courrier, y entendre un client mécontent. Toutes ces tâches qu’ils réfutaient depuis bien longtemps étaient devenues prétexte pour croiser son regard, attirer son attention. En attendant la venue de l’ascenseur, ses yeux pouvaient mieux mirer celle qu’il trouvait si énergique. Parfois, elle ne le voyait même pas. En d’autres occasions elle lui décrochait un large sourire qu’il emportait avec lui après avoir répondu sur le même ton. En grand maladroit qu’il était, il n’osait pas trop l’aborder. Quand bien même il l’aurait fait. Comment aurait-elle réagi? Il ne connaissait rien d’elle. Que cherchait-elle ? Une belle et longue histoire ou une passion ? Il était déchiré entre l’envie de la séduire et la crainte des conséquences que cela aurait pu avoir sur sa vie de famille qu’il ne tenait aucunement briser. Ces atermoiements prirent fin le jour où il eut confirmation des rumeurs circulant dans l’entreprise. « La petite nouvelle avait trouvé chaussure à son pied », disait-on. Elle passait son temps de midi avec un collègue de bureau qui finit par la préférer à sa femme. En cherchant une place de parking, il tomba par hasard sur ces deux amants. Leur position était sans équivoque et ils ne l’aperçurent même pas, trop occupés à goûter aux joies du plaisir.

De la fenêtre de son bureau, il les aperçut un peu plus tard revenant hilares de leur « heure de table ». Visiblement, elle rayonnait de l’amour qu’elle venait de recevoir de ce compagnon. Il demeura contemplatif devant ce tableau, partagé entre l’image de cette fille ravissante que lui désirait tant et le dédain pour ce collègue qu’il appréciait pourtant. Ce sentiment de jalousie s’estompa très vite en se disant que cette fille n’était pas faite pour lui. Au fil du temps, il devint même admiratif de ce garçon qui la rendait si heureuse. Cette fille transpirait l’amour de plus en plus, sa beauté et son charme n’en étaient que plus appréciables.
Mar 07 Sep 2004, 16:01 par robinson sur La première fois

Les souffrances du jeune Werther.

Oh quel feu court dans toutes mes veines lorsque par hasard mon doigt touche le sien, lorsque nos pieds se rencontrent sous la table! Je me retire comme du feu; mais une force m’attire de nouveau...il me prend un vertige...le trouble est dans tous mes sens. Ah! son innocence, la pureté de son âme, ne lui permettent pas de concevoir combien les plus légères familiarités me mettent à la torture. Lorsqu’en parlant elle met sa main sur la mienne, que dans la conversation elle se rapproche de moi, que son souffle céleste peut atteindre mes lèvres...alors je crois que je vais m’anéantir, comme si j’étais frappé par la foudre...

Goethe
Mer 01 Sep 2004, 01:31 par syolann sur Citations
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Ecrire sur secrète

Ecrire sur secrète Tendrement, Rouge-bouteille, Je suis là, Pastiche d'un extrait de la comédie humaine de balzac, à tous ceux qui me ressemble, La croisière bleue..., Astrid, Mont des brumes (5), Les sommets bleus de ton absence, Inertie, Poème érotique, Pentes abruptes dans le canal étroit des mots, A celle qui se reconnaîtra ..., La première fois, Les souffrances du jeune Werther.,
Il y a 18 textes utilisant le mot secrète. Ces pages présentent les textes correspondant.

Bonne lecture !

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