Nous

NOUS



A Nous, je ne dis rien.
Je fais et accepte le Don.
Celui Généreux de l’absence
Quand le Sourire Eclate.

A Nous, je nous dis TOUT.
Toutes ces envolées
De verbes et de Soleil,
Celui Généreux de présence.

Et quand le noir s’invite,
Je sais qu’il y a Nous.

Là où Nous avons créé
Notre Espace chanté
Notre Horizon de Fous.

La Folie de croire et d’engendrer
Sans nulle autre idée
Que de Savoir Néant est Source
Majestueuse de ce lumineux vide,
Vertigineux de nos âmes limpides.







Il y a Nous.
La Matière que Nous avons Faite.
Et, ce depuis notre Naissance,
Sans savoir que le beau existait.

Mais il était à Nous.

J’aime ce Nous, sans se moquer du verbe.
Cet endroit inchoisi d’une inerte,
Car le Nous n’appartient pas à l’autre.

Il est à Moi de cette Vie d’audace.
Il est à Elle de cette Vie de Race.
La Nôtre.

Celle posée au début de Nos Vies
Avec cette Pensée insolente de Bondir
De multiples et effroyables destins.

Ceux qui emmènent à l’inconnu Céleste.




[/code]
Mar 26 Mars 2013, 14:46 par Festine Lenta sur L'amour en vrac

Nous

NOUS



A Nous, je ne dis rien.
Je fais et accepte le Don.
Celui Généreux de l’absence
Quand le Sourire Eclate.

A Nous, je nous dis TOUT.
Toutes ces envolées
De verbes et de Soleil,
Celui Généreux de présence.

Et quand le noir s’invite,
Je sais qu’il y a Nous.

Là où Nous avons créé
Notre Espace chanté
Notre Horizon de Fous.

La Folie de croire et d’engendrer
Sans nulle autre idée
Que de Savoir Néant est Source
Majestueuse de ce lumineux vide,
Vertigineux de nos âmes limpides.







Il y a Nous.
La Matière que Nous avons Faite.
Et, ce depuis notre Naissance,
Sans savoir que le beau existait.

Mais il était à Nous.

J’aime ce Nous, sans se moquer du verbe.
Cet endroit inchoisi d’une inerte,
Car le Nous n’appartient pas à l’autre.

Il est à Moi de cette Vie d’audace.
Il est à Elle de cette Vie de Race.
La Nôtre.

Celle posée au début de Nos Vies
Avec cette Pensée insolente de Bondir
De multiples et effroyables destins.

Ceux qui emmènent à l’inconnu Céleste.




[/code]
Mar 26 Mars 2013, 14:43 par Festine Lenta sur L'amour en vrac

Même joueur joue encore...

Je dis que le temps passe et que les jours ne se ressemblent pas, les expériences elles, restent toujours les mêmes.
Je me dis que je ne reproduirais pas les mêmes erreurs, que cela servira de leçon pour ne plus m’y faire prendre. Malgré de bonnes résolutions prises en plein cours de l’année, il me semble tout de même qu’il est difficile d’échapper réellement à la malveillance de certains prédateurs.
Sans vouloir dénigrer la gente masculine, ni stigmatiser, le 21ème siècle a vu naître une toute autre forme de relations amoureuses. Peut on d’ailleurs parler d’Amour ? N’est ce pas plutôt une forme d’attachement passionnel menant deux personnes (souvent plusieurs), le temps d’un instant, vers un "nulle part" déconcertant de bétises et ne choquant plus personne.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le couple des temps modernes n’est plus le fruit d’un réel désir d’être ensemble mais un choix stratégique vécu comme un passe temps, pour combler l’ennui et ce, même avec une personne complètement inintéressante mais néanmois sympathique.
Nous sommes passés maître dans l’art de la manipulation sentimentale, faisant croire à l’autre et ce sans aucune conviction, qu’il est celui que l’on a attendu toute une vie, alors qu’il n’est que le "n" ième sur une liste digne de celle de Schindler.
Ce que j’entends par ces plaintes revendicatives et un brin féministe je vous l’accorde, c’est que nous vivons dans un monde où l’Amour n’a plus sa place.
Aimer n’est plus qu’un mot préhistorique, désuet de sens, que l’on balance à qui veut l’entendre au bout de quelques heures passées ensemble. L’autre, n’est jamais celui que l’on croit, il n’est même pas l’ombre de l’être aimé que l’on désire tant et derrière lequel on court veinement.
Tout le monde se mèle et se démèle, ne faisant plus qu’un, mais non un couple, plutôt un groupe d’ex et de futur.
Parlons maintenant de ce concept utopique nommé fidélité, qui lui non plus, n’est plus présent dans les relations dites amoureuses. Il n’est que poussière jetée aux yeux de l’autre afin de pouvoir mieux l’aveugler. Sombre tragédie que je vous conte aujourd’hui, cependant nul n’est dupe de cette triste réalité. A voir les couples qui vous entourent, se faire et se défaire, vous accorderez sans doute du crédit à ma .
Notre société de consommation à fait de nous des êtres jetables, que l’on évince à la moindre contrariété. Nous sommes devenus des instruments inaccordables, à la mélodie éphémère pleine de fausses notes.
Sans pour autant renoncer à mes rêves de mariage et de maternité, j’envisage avec beaucoup moins de naïveté, une future relation de partage.
Mes déceptions de plus en plus grandes au fil du temps ne m’ont rendues ni aigrie ni frigide, bien au contraire, elles m’ont apportées une force et une perception bien plus lucide et objective du monde qui m’entoure.
J’ai pris conscience de cette dimension humaine si hypocrite, que certains hommes et femmes d’aujourd’hui ont su créer sans aucun scrupule, instaurant des relations fondées sur le mensonge et la tromperie et faisant foi de loi inébranlable.
L’Amour est devenu virtuel et n’est que le paraître de ce que l’on devrait être.
J’écris ce texte sans aucune amertume et le coeur léger afin de tourner une page sur laquelle repose toute ma vie.
Mes malheurs amoureux passés font mon bonheur d’aujourd’hui et m’ont permis de prendre soin de moi, pour mieux prendre soin des autres. S’aimer soi même n’est il pas un début à l’amour de l’autre ? L’autre reste pour l’instant sur le banc de touche, estropié par la tempête d’un coeur qui a cessé d’aimer.
Sam 08 Jan 2011, 23:24 par Atina sur L'amour en vrac

La Vie ( 22 )...

Nous appellerons émotion une chute brusque
de la conscience dans le magique.

Jean-Paul Sartre

Extrait de " l’ Esquisse d’une des émotions "


La Vie sans émotions n’est pas la vie,
elle serait comme un corps sans âme...


Marie
Mer 12 Mars 2008, 18:24 par Satine sur Mille choses

Du fond des âges...

Il m’a regardée et dis : « je veux t’aimer. Combien de temps cela fait-il qu’un homme n’a posé ses mains sur toi » ? Je le regardais un peu comme un ovni, ou une tâche sur un tableau de Sisley. Je ne lui répondis pas tant sa phrase était déplacée, inconvenante : ce type que je ne connaissais même pas, qui bavait sur place, de quoi se mêlait-il, de quel droit voulait-il prendre possession de ma vie comme d’un sac de sucrerie qu’on ingurgite en regardant un navet télévisé ? J’étais allée voir une amie et ce gars était là, à trôner au milieu de la cuisine et à me débiter un monceau d’inepties au milieu desquelles émergeaient quelques mots : « douche astrale [...] Ton mec il n’a pas de ... Tu vas avoir un rendez-vous le . et tu ne t’habilleras pas comme cela, tu mettras des teintes pastels... »
J’étais fascinée et incapable d’un mouvement, il allait trop vite, il parlait trop, il était tellement loufoque, c’était tellement absurde... Il me prit dans ses bras comme une poupée de chiffon et me fit virevolter dans les airs. Certes si je m’étais retrouvée seule avec lui, il m’aurait sans doute attrapée par les cheveux et puis traînée jusqu’à sa tanière avant de me faire subir les derniers assauts de sa virilité (pour me faire plaisir, en manière de thérapie, évidemment, dans une pensée purement altruiste, pour redonner un peu de couleurs à mes joues jugées trop pâles ) : « ouba » ! ! On est poli on demande avant de se servir : enfin, de toute évidence, du gentleman c’était surtout le côté farmer de la greffe qui avait réussi ! Bonjour l’amour, le respect, la tendresse, la sensualité, la séduction, et j’en passe...
Mon amie, au comble de la délicatesse lui a même remis mon numéro (on continue) et le lendemain au réveil, une voix inconnue me fait sursauter : « je suis fou de toi, tu es la femme qu’il me faut, etc... » Du calme, mon vieux, du calme... J’explique que si je suis flattée, le trouble n’est pas réciproque, enfin, pas dans le sens où il l’entend (et la évolutionniste, alors ? ? Mon vieux Darwin si tu savais )... Ben, oui, moi j’ai bien dormi, à peu près, enfin, un peu traumatisée tout de même par la brutalité de monsieur et son effet rentre dedans qui ne prévient pas (si j’avais su j’aurais mis mon armure spéciale doublée anti-adhésion (faut ce qu’il faut)... Oui, je sais, je suis sans doute trop difficile et trop intello (forcément, il n’y a pas lieu de remettre le pithécanthrope en question, ben, non). Et oui, c’est comme ça. Non, non, le fast love c’est pas mon truc ou en tous les cas, pas avec n’importe qui, ben, oui, c’est comme cela, mon cher monsieur. Et, oui, que voulez-vous depuis la parité...

Enfin, avis aux messieurs qui n’auraient pas encore fait la différence entre une femme et une boite de chocolats : la première est la seule à pouvoir dire « encore » après avoir été mise en bouche... Ou refermer le couvercle avant même qu’on y touche.
Jeu 23 Mars 2006, 23:22 par dolce vita sur Les liaisons sulfureuses

Il avait été une fois…

Il avait été une fois…


Au commencement était l’ « énergie ». Ce n’est que bien plus tard qu’ils l’appelleraient « lumière », ou « esprit », ou « divinités ».
Elle n’avait pas conscience d’elle-même, vu qu’elle était tout et tout était elle. N’ayant pas de limite, elle n’éprouvait pas le besoin de se définir en tant qu’entité, en tant qu’unicité, puisqu’elle était tout.

Mais un jour, vint l’ennui. Il se matérialisa par un effondrement de son tout sur lui même. Se condensant à l’extrême, une nouvelle forme en sortit. « Ils » devraient encore plus tard l’appeler « matière ».

La matière, inconsciente, devrait quand même toujours garder le souvenir instinctif de son état inconscient précédent. Elle devint à certains endroits des monde-entités. Chacun différent, mais chacun une lueur des autres, un reflet dans un miroir déformé de ce que les autres auraient put être.
Contigus mais sans contacts, ils étaient des échos infinis quasi-conscients les uns des autres.

Et la matière s’organisa, se complexifia. Elle devint vies. Ces vies développèrent chacune un don. Pour certaines, c’était l’altruisme, découlant de l’air, l’eau, le feu et la douceur dont avaient besoin d’autres.
Pour d’autres, la communication afin de pouvoir se développer à un rythme raisonnable, car « ils » n’avaient pas les capacités des premiers. Les sons se firent mots, les mots se firent idées et les idées devinrent poètes pour les moins matérielles de ces formes de vies. Mais elles s’enfuirent bientôt dans les hauteurs pour devenir une légende oubliée : le peuple du ciel. « Ils » les appelleraient, pour les plus inquiets d’entre eux, Anges.

Enfin, l’énergie n’ayant pas totalement disparu, elle fit ce qu’elle savait faire, être la synthèse de son état précédent, ne retenant que le meilleur de chacun.
La forme sensible, tactile, sensuelle des seconds lui permis de s’ancrer. Elle retint les aptitudes des premiers, qu’elle trouvait plus en adéquation avec ce qu’elle avait été auparavant.
Ainsi naquirent les salamandres, les ondines, les gnomes et les sylphides.
Les salamandres réchauffaient le monde-entité, lui donnant la chaleur nécessaire à son épanouissement affectif. Sentant que cette chaleur était voulue par « eux », elles devinrent des entités indistinctes, à la lisière de ce qui est palpable. Mais parfois, elles se mêlaient à eux, afin de comprendre…
Les sylphides lui apportaient leurs souffles, permettant au peuple du ciel de rester en suspend, éloigné d’ « eux ». Ne sachant que choisir entre les différentes formes d’eux, elles convinrent que choisir, c’est renoncer, et mêlèrent tous leurs attributs. « Ils » les auraient qualifiés d’ « androgynes » s’ils avaient vraiment compris le sens caché de ce terme…
Les ondines intuitives, aimèrent la source de vie et ne cesseraient jamais de caresser leur ancêtre-créateur de leurs mains liquides. Le berçant dans leurs bras liquides afin d’effacer toute blessure, toute souillures. Elles seraient aussi à l’occasion ses larmes.
Enfin, le gnomes, sans cesse cajolés par « eux » finirent par leur ressembler. Ils étaient le berceau d’ « eux » dans certaines croyances, affirmant que ceux qui se baptisèrent « hommes » avaient étés pétris en eux. Au sens figuré, ce n’était pas totalement inexact. On pourrait donc dire qu’ « ils » étaient en partie un prolongement de la Terre. Certaines finirent même par se mêler à eux, perdant en partie leurs dons particulier de créateurs, mais partageant les balbutiement de ce don perdu, envolé avec le peuple du ciel : l’empathie. Certaines ondines et salamandres inquiètes les suivirent, faisant pour eux ce que les sylphides avaient fait pour le peuple du ciel. Ils furent protégés et s’installèrent définitivement sur leurs monde-entités.

Mais un jour, un « ange » finit, lui aussi, par s’ennuyer. L’état de béatitude perpétuel de son peuple, immobile dans les bras soyeux des sylphides, loin des autres parties de ce qu’il sentait être une partie distincte mais intégrante de ce qu’il avait été lui devint second.
Il se projeta dans un humain à naître avant que ses compagnons ne puissent lui expliquer. Le seul don qu’il reçu, nouvelle forme d’existence au milieu des autres formes fût l’oubli. Oubli de ce qu’il avait été, ne gardant que la nostalgie des bras des sylphides.
Ni homme, ni ange, il avait tout à découvrir, de même que ceux issus des autres éléments et des hommes. Il proliféra néanmoins, toujours à la recherche de cette douceur perdue, de la joie des idées, du plaisir des mots, égaré au milieux d’une réalité pas tout à fait sienne.

Les humains comprirent quand même que quelque chose n’allait pas dans ce qui était. Ils inventèrent de nouvelles religions et leur donnèrent le nom de sciences.
L’un d’eux, Heisenberg, le seul à saisir le langage du peuple du ciel, intuita que tout ne saurait être lié. Il devait exister d’autres « ailleurs », d’autres « ici ». Il fût l’origine de ce qu’on formula pompeusement « ailleurs quantiques ». C’était juste l’explication du fait que tous les monde-entités étaient uns, mais liés. Qu’ils étaient chacun des possibilités des autres.
Les descendants des anges comprirent pour certains qu’ils n’avaient pas leur place céans. Que ces extrapolations de ce qui pourraient être ne suffisaient pas par rapport à ce qui aurait dû dans l’Absolu. Ne sachant pas comment partir, le « où » étant exclus par sa , ils disparurent.

L’un d’eux, ne comprenant pas trop pourquoi restât. Il fût considéré comme la sentinelle. Il est la mémoire de ce que l’on oublie. Cette mémoire le fait souffrir mais c’est son « rôle ». Il comprend certaines choses intuitivement, car il conserve une partie de l’empathie, mais n’est pas assez humain pour savoir la communiquer vraiment.
Il rencontre parfois des êtres dans lesquels il retrouve la douceur des sylphides, leur complicité, leurs traits, mais…
Ces êtres vivant dans un des monde-entités ne sauraient se mêler au descendant des anges même s’ils lui font recouvrir une partie de ce qu’il a oublié. Qu’il leur fait intuiter des choses qu’il ne savait pas vouloir soupçonner. Touchant l’héritage des élémentaires, il réalise sa forme d’énergie. Ses premiers pas.
Il commence à déplier ses ailes.

Et puis, il comprend à la longue. Il doit partir lui aussi, comme les demi-anges, ses compagnons. Il comprend que ce ne sont pas des anges déchus, comme les « eux » les ont nommés. Il comprend. Il comprend qu’il ne peut pas expliquer car ça ferait mal aux habitants du monde-entité qu’il a approché. Il comprend que rien n’est gravé dans la pierre, tout est écrit dans le sable, un jour de vent.
L’histoire, la fin de l’histoire, elle ne s’écrit pas. Alors qu’il comprend ça, il retrouve des pans de mémoire.
Cette mémoire d’un château dans le ciel, d’un château où il vole, où il saisit ce qu’est l’énergie, où, de même que les humains réalisent des biens, des actions, des choses, il pourra même réaliser l’énergie.

Et puis, à l’aube d’un matin, il quitte son enveloppe, la laissant derrière lui, finissant de déplier ses ailes, redevenant un vrai descendant d’« ange », il s’élance pour retrouver, à mi chemin entre les anges et les hommes l’endroit qui est le sien. Suffisamment homme pour avoir besoin d’un « où ». Ils se retourne, voit les visages des humains qu’il a aimé, parmi la foule innombrable de tous ceux des monde-entités et sort de ce qui est matière pour retourner à l’état de non-souffrance. Hors du temps, il flotte.

Il nomme son univers de béatitude Uchronia. Et pour la deuxième fois, à l’envers, il oublie. Il oublie jusqu’au souvenir de tout ce qui a suivi, de tout ce qui précèdera.
Lun 23 Jan 2006, 20:17 par Ambriel sur Un monde parfait

Incidence des échanges virtuels sur les rapports humains

Les études scientifiques récentes tendent à montrer que les rapports amoureux seraient basés, en grande partie, sur des échanges chimiques (phéronomes). Il apparaît au contraire, pour qui utilise internet, qu’il est possible de tomber amoureux d’une personne située à une distance telle qu’elle exclut la proximité physique comme rapport causal.
En soi, c’est plutôt une bonne nouvelle en cela qu’elle différencie définitivement l’homme du reste du règne animal. S’il reste d’actualité le fait qu’une jeune fille, par exemple de type bimbo, se trémoussant devant un de ses congénères mâle, suscitera invariablement chez celui-ci le désir sexuel, à l’instar de la parade amoureuse chez des espèces plus primitives, observable chez la plupart des mammifères mais aussi des insectes ou des oiseaux, il n’en est pas moins vrai que l’homme reste le seul être de la création dont le siège du désir se situe au niveau de l’intellect, et pas seulement de l’affect.
Cette , que rien, a priori, n’empêchait de voir le jour lors des siècles passés, est mise en lumière par l’essor récent des échanges cybernétiques. Le projet Arpanet, développé par le département de la défense américain à la fin des années soixante, et son rejeton civil, internet, mais surtout son appropriation par le grand public au milieu des années quatre-vingt-dix (nonante) dû à la conjonction du développement du langage HTML (web) et de la réduction des coûts de production des puces de silicium (PC à mille euros), a permis à nombre d’utilisateurs (internautes) aux motivations diverses et variées (hasard, comportements inadaptés en société traditionnelle, goût du jeu, vie familiale morne, perversité) de devenir des consommateurs assidus de rencontres virtuelles.
Le principe, simple, consiste à se connecter à un serveur, lequel y trouve son compte en recettes publicitaires et analyse de méta-données comportementales recueillies à faible coût, et de choisir un(e) partenaire afin d’établir un dialogue virtuel. De ce dialogue virtuel s’ensuit parfois, et, chose curieuse, plus souvent que dans les rapports issus de contacts réels, une relation amoureuse.
Cette relation diffère toutefois de la relation classique en cela qu’elle est basée à l’exclusive de tout rapport physique. Du fait de cette orientation purement intellectuelle, il serait aisé de penser que les rapports engendrés sont plus profonds, puisque installés sur des bases plus nobles, tendant à s’approcher de l’idéal de l’amour platonique. Las, la chair étant ce qu’elle est, bien souvent la réalité reprend ses droits, et ce qui aurait pu être une fin idéale devient souvent un moyen comme un autre d’atteindre le rapprochement physique. Chez l’homme comme chez tout animal, le mâle ressent le besoin irrépréssible de pénétrer, et, bien que la femelle se satisfasse souvent de la seule certitude qu’on désire la pénétrer [MH-1991], le coït apparaît in fine comme l’objectif commun.
Passée l’étape de la séduction virtuelle, pour peu que les protagonistes se soient mis d’accord, vient le moment de la rencontre réelle. Des théories [MqS-2004] avancent que cette rencontre ne peut être que source de désillusion, due, pour l’essentiel, à un malentendu lors de la phase précédente (séduction cybernétique), malentendu né de l’idéalisation excessive de l’autre, le virtuel gommant les aspects rédhibitoires du réel.
Certes, les progrès récents en matière de compression de données, d’amélioration technique des réseaux (ADSL et autres hauts débits) permettent de s’approcher tant que faire se peut du contact réel (webcams, cyber sex). Force est de constater cependant qu’aucune solution n’est à ce jour réellement satisfaisante. La rencontre est souvent un échec. La question reste de savoir si la proportion d’échecs pour ce type de rencontres issues du web est comparable à celui de rencontres amoureuses traditionnelles (chez des amis, sur le lieu de travail, au monoprix, en discothèque, ou, pour les ruraux, lors du bal du 14 juillet).
Tout laisse à penser que le dialogue virtuel préalable a déblayé le terrain, et que les sujets de fâcherie évidents (opinions politiques divergentes, avis diamétralements opposés sur Céline Dion ou Johnny) ont été évoqués et ne constitueront pas d’obstacle imprévu. De même, l’échange de photos a atténué l’inattendu potentiel, et, si une mauvaise surprise reste toujours possible (photos truquées, dévoilement de tatouages imprévus et rigolos), l’inverse est aussi vrai (pénis plus grand en vrai que sur la webcam pour les mâles, goût pour le port du string pour les femmes). En ce qui concerne les problèmes apparaissant sur le plus long terme (belle famille envahissante, ronflements, flatulences nocturnes), leur apparition peut être également facteur d’échec, mais il en va de même pour les rencontres classiques: à ce niveau, pas d’élément discriminant de différenciation.
L’ensemble de ces éléments devraient donc donner aux rencontres physiques issues de virtuel un taux de chance de réussite sinon largement supérieur, tout au moins significatif sur les rencontres traditionnelles. L’analyse sociologique de nombreux cas comparés montre pourtant qu’il n’en est rien, car, et c’est là le paradoxe, cet avantage concurrentiel est totalement gommé par l’effet "retour au réel". La concrétisation d’une rencontre virtuelle est en fait le pendant moderne de l’assouvissement d’un fantasme : un fantasme assouvi n’est plus un fantasme. Cet effet "retour au réel" peut être vécu avec fatalisme pour les plus aguerris, ou avec violence et dépression (à l’instar de candidats de télé-réalité à leur sortie du château) pour les plus faibles.


[MH-1991]: Michel Houllebecq Rester Vivant, éditions La Différence, 1991.
[MqS-2004]: Marquise de Sade, correspondance avec l’auteur, 2004

Gavroche. lunettes
Mar 13 Juil 2004, 20:58 par gavroche sur Amour internet

Bien vu

Bien vu Melkaena, j’avais tronqué effectivement cette formidable leçon de vie afin de voir quelle polémique les membres du forum auraient été tenté d’exploiter. Ma foi, tu le constates comme moi, la polémique en question n’a pas été bien loin.

Il y a une idée chère à mon coeur qui est ici énnoncée: se retourner quand le moment sera venu de quitter cette vie.

J’y crois.

Je pense que cet instant arrive, en vers la fin de notre vie, et que à ce moment là il faut pouvoir se dire :

" J’ai été bien, et j’ai fait le bien, toujours, en mon âme et conscience. Certes j’ai aimé des femmes que je n’aurais jamais du aimer, et pourtant je suis content de l’avoir fait. Certes j’aurais pu en aimer d’autres, ou alors les aimer mieux, mais mon amour a toujours été sincère et aucunement dénaturé par les conventions des hommes. Milles oceans ne sauraient contenir toutes les larmes que j’ai payé pour ces amours, mais je ne regrette rien, et je suis fier comme un homme d’avoir vécu tout ses moments qui m’ont faconnés."

Ce moment viendra, et me trouvera en train de sourire comme le plus grand des rois.
Lun 19 Avril 2004, 22:45 par PetitPrince sur Citations

Amer est l'amour

Qu’il est douloureux d’aimer sans retour.

Cela fait trois mois que je fréquente une douce compagne, dont je suis vraisemblablement tombé amoureux. Bien que notre démarrage dans cette histoire fut d’une indélicatesse presque violente, il me semblait possible et espiègle de reporter l’étape de séduction après confirmation de notre attirance. Nos rapports avaient d’ailleurs l’ air de progresser dans ce sens durant les premières semaines de notre union. Jusqu’à un samedi matin, où pour ma part résolu à laisser le temps s’écouler selon nos désirs, elle s’est brusquement braquée, a repris ses clics et ses clacs pour retrouver le confort douillet de son petit appartement. Il était question dans la journée même de se faire un cinéma en compagnie d’une de ses copines, à qui je dois finalement le plaisir de notre rencontre, pour ensuite prendre notre dîner dans un fameux petit restaurant. Et bien entendu, il était question de dormir dans mon lit et l’idée d’une folle nuit d’amour me semblait tout-à-fait à propos après ce petit restaurant. J’ai dormi tout seul, savourant les larmes de ma déception jusqu’alors contenues sur les lignes de métro.

Il est légitime, je pense, de rester interrogatif sur ce comportement, qui s’il caractérise un manque de respect peut néanmoins trouver une explication dans une raison sensée. Il est tout aussi légitime d’envisager que la raison sensée a de fortes chances d’être laide à mon cœur, en se caractérisant par un manque de sentiment, voire la présence d’un rival…

La simple idée d’une duperie ne me rend pas agressif, mais simplement plus méfiant qu’un troupeau de lionnes protégeant leurs lionceaux. L’observation attentive de tout ce qui est dit, ou non dit d’ailleurs, fait ou non fait est mis en regard de ma suspicion. L’objectif étant bien entendu de trouver l’incohérence réfutant toute l’abracadabrante , sâchant que ce qui ne réfute pas alimente.

Et aujourd’hui, je ne suis pas plus avancé. Suite à ce regrettable incident, son travail la solicita intensément. Durant cette période nos échanges furent purement téléphoniques, ayant décidé d’un commun accord qu’il était préférable de la laisser tranquille durant cette phase délicate. J’espérais en silence que cette douloureuse concession se verrait récompensée dans de tendres et chaleureuses retrouvailles. Peut-être n’a-t-elle jamais compris à quel point sa présence me manquait en ce début d’aventure. Néanmoins, son attitude était des plus sympathique, car malgré une difficulté certaine à exprimer ses sentiments, elle me gratifiait souvent d’un coup de téléphone en fin de journée. Etant moi même sollicité dans la soirée, je retrouvai ses messages maladroits et notai ce que je supposai être un effort constructif avec un optimisme grandissant. Je reconnais ici une erreur probable de ma part, en ayant volontairement omis de la rappeler à la suite d’un message complètement désinvolte, prononcé avec une lassitude extrême, et en mâchant un bonbon ! Ce deuxième manque de respect devait être désapprouvé sur le champs. Mon absence de réponse fut bien entendu expliqué le lendemain même.

Fuyant une soirée à laquelle je n’étais pas autorisé à prendre son bras et à laquelle elle ne désirait pas aller non plus, je pris quelques jours de vacances à Rennes, chez mes amis qui m’ont donné l’affection dont j’avais tant besoin. Je concoctai cependant des retrouvailles à la gare, romantique moment s’il en est, quand on désire le vivre. Quand arrivé au bout du quai, je ne la vis pas, je pensais avec tristesse que cette histoire partait complètement a vollo. Elle était juste en retard et semblait complètement contrariée d’être là. Bon. Elle me confirma que la soirée était nulle, mais qu’elle s’était quand même bien amusée, et qu’elle avait dansé. Pour quelqu’un qui n’avait pas envie d’y aller, je trouvais ce revirement d’opinion des plus suspects. Etait-ce de la manipulation, de l’inconscience, du mensonge ? Le doute en amour est plus cruel qu’un enfant.

Sur la fin de cette période, alors que nous ne nous étions toujours pas revu, je me pris de lui donner mon point de vue sur une affaire qui la préoccupait, empiétant en fait sur la zone ô combien sacrée de son expérience et de sa compétence. Ce désir d’aide de ma part, associé à ce profond paternalisme qui me caractérise, se vit rejeté avec une violence inouïe lors d’une conversation téléphonique. Il s’en suivit une semaine de silence radio. D’un coté, j’en avais assez d’attendre et de me faire toujours envoyer paître, et d’un autre je me disais qu’il valait mieux laisser couler un peu d’eau sur cette histoire. Et depuis les rapports se dégradent, l’incompréhension s’est installée, le doute grossit, fait mal.
Mer 04 Fév 2004, 13:06 par PetitPrince sur L'amour en vrac

première fois

La toute première fois ... Ahhhhhhhhhhhh ... Patastrophe !!!!!

Oh c’est pas vraiment la première fois. C’est la première vraie copine ..... Celle qu’on dit papa maman je vous présente "son nom". timide

Ohhhhh, que de honte surmontée et que de cigarettes fumées (alors que je ne fume pas) pour faire comme si !!!!!! avec des bières en plus. La séduction consisterait-elle à être ce qu’on n’est pas ? Au début peut être.

Un copain qui dit : "vient manger chez nous on te présentera "son nom"", moi qui dit : non non non pas question !!!! Veux pas de ton aide.

On a sa dignité.

Et puis on se retrouve en face à table et on mange sa premiere pizza au fromage alors qu’on déteste çaaaaaa ... On est difficile.

Et puis on se dit, encore une occasion qui me passe sous le nez, mais j’ai l’habitude. On est philosophe.

Et puis on se dit, encore l’autre mariol qui va en profiter à ma place. On est défaitiste.

Et puis... et puis, sais pas pourquoi, c’est tombé sur moi. Ouaaaaaaaaaaahhhhhhh !!!!!!!!!!

Et puis, un jour, on s’est tout fait voler dans la voiture et puis et puis. Ca a finit un matin, au réveil, dans mon lit douillet, plein de bisous et pas plus promis. On couche pas la premiere fois...

Quelle belle petite histoire, plein d’amour et de promesses, la premiere fois qu’une jolie fille pose sa trousse de toilette sur mon bureau d’étudiant et qu’elle vient avec moi dans mon petit lit (c’est un grand en fait).

Ca fait tout chose, je me suis dit "merci, mon dieu" (pardon aux athées et aux agnostiques). Houalalalaaaaaa... Puis on entends parler pour la premiere fois de potions inconnus jusqu’alors, JP Gaulthier, Angel... De bestioles dénommées Dim up...

Ca changeait des espaces vectoriels de dimension finie, des projections canoniques sur des groupes quotient, des isomorphismes classiques des théorèmes de Noether (Cf. Théorie des groupes de Josette Calais)!

Alors ca sents bon jusque dans vos chemises. Ca met du Cosmance partout...

Ca aime pas vos docks marteens, ca aime Georges Clooney...

Je dis "Ca" mais ce n’est pas péjoratif, c’est un style narratif...

Et moi j’aimais pas G.Clooney, j’aimais pas tout ca et si j’aimais bien Bruce Willis c’était pas pour son Q. Je préfèrais encore Beetle Juice et Mr Bean.

Un monde compliqué se révélait a moi. Celui de l’altérité :

triste2 Comment, pas de fusion ? Pas de moi c’est toi et de toi c’est moi ? Pas de nous nous ?

bete Pas de petites étoiles autour de nous lorsqu’on fait crac crac ?

confuse Pas de ressentis identiques ?

cling Pas les memes goûts cinématographiques ?

atteint Pas envie de faire crac-crac au meme moment ?

tsur Pas envie des memes choses ?

furax Beurk, aller bouffer au couic !!!!!!!

snif Comment je suis de la campagne et toi de la ville ? Meuh non ?

ouin Comment je m’habille pas en costume !!!!!!

passur2 Comment ca ??????

chut Comment tu parles de ma bistouquette a tes copines !!!!!!

oh Comment ca tu mattes les mecs !!!!!!

confuse Comment ca, comment ca ???

Et puis on s’interroge, on accepte... Premières incompréhensions, premiers pleurs. Suivi d’un cortèges pas fameux, on est sur le déclin.

Et puis arrive la fin. Un jour lorsque il y a plus d’eau que de gaz ... dans le gaz.

L’amour c’est ce que chacun amène, deux rêves qui se confrontent. Deux visions qui s’affrontent, une bagarre qui séparerait si les deux êtres ne s’aimaient... Et encore faut t-il qu’ils s’aimassent !!!!!

Bon en tout cas après une rupture, on a l’air con a écouter du Cabrel je vous jure grin.

(cf. J’ai croisé le mendiant qui a perdu sa route, dans son manteau de pluie je lui ressemble un peu, et puis j’ai ton image planté dans les yeux etc.)


* Epilogue :

Merci a toi Coco de m’avoir appris ce que les mots "connasse" et "naif" voulais dire !!!!!!!!!!!!!!!

Merci de m’avoir appris que l’acharnement thérapeutique pour sauver une relation ne sert à rien.

Merci de m’avoir appris qu’on ne récolte que ce que l’on sème et qu’on ne supporte des autres que ce qu’on leur laisse nous faire.

Enfin, merci d’être partie.


* Morale de l’histoire :

La haine n’est jamais bien loin de l’amour.


* PS :

Pardon pour cette plainte narcissique, mais ca fait du bien.


* Bibliographie :

Comment rater sa vie en 11 leçons. D.Noguez (2002) chez Manuel Payot.
Mer 19 Nov 2003, 00:45 par Calimero,Steph & Cie sur La première fois
Page 1 sur 1

Ecrire sur théorie

Ecrire sur théorie Nous, Nous, Même joueur joue encore..., La Vie ( 22 )..., Du fond des âges..., Il avait été une fois…, Incidence des échanges virtuels sur les rapports humains, Bien vu, Amer est l'amour, première fois,
Il y a 10 textes utilisant le mot théorie. Ces pages présentent les textes correspondant.

Bonne lecture !

Derniers textes

Livres recommandables

Dictionnaire des idées suggérées par les mots : trouver le mot juste
Paul Rouaix
Le Livre de Poche
Le baton et la carotte
Esparbec
La Musardine
La Reine des lectrices
Alan Bennett
Folio
PROPOSITION PERVERSE
GUILLAUME PERROTTE
Pocket
La femme de papier
Françoise Rey
Pocket
Libérer son écriture et enrichir son style
Pascal Perrat
Editions Victoires
EAU A LA BOUCHE
ANNE BERT
Pocket
Le bandeau
Jean-François Mopin
J'ai lu
Écrire - un plaisir à la portée de tous: 350 techniques d'écriture créative
Faly Stachak
Eyrolles
Homo erectus
Tonino Benacquista
Gallimard


Retrouvez toutes nos bonnes lectures sur : La boutique des âmes tendres

La citation d'amour

La bouderie en amour est comme le sel ; pas trop n'en faut.

le Koural.

Qui est en ligne ?

  • Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
  • La date/heure actuelle est Ven 09 Mai 2025, 20:11
  • Nos membres ont écrit un total de 4446 textes
    Nous avons 1234 membres enregistrés
    L'utilisateur enregistré le plus récent est brancher
  • Il y a en tout 36 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible, 36 Invités et 0 Bots   [ Administrateur ]   [ Modérateur ]
  • Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 483 le Mar 25 Fév 2025, 16:25
  • Utilisateurs parcourant actuellement ce forum : Aucun
    Bots : Aucun
  • Ces données sont basées sur les utilisateurs actifs des cinq dernières minutes
  Connexion
Nom d'utilisateur:
Mot de passe:
Se connecter automatiquement à chaque visite