Après midi

En cet après-midi, flânant sans but précis,
Je parcourais les rues désertes de Paris
Au mois d’Aout vidé de ses âmes,
Ainsi on y remarque mieux la silhouette des dames
Habillées de l’été par de légers tissus
Qui cachent à peine parfois le nu…

Non que je sois chasseur d’un bout d’ sein ou d’une fesse,
Mes yeux clignent toujours à la vue de l’ivresse
D’une opportune chair apparente,
Ou d’un rond postérieur dans une robe transparente
Au travers de laquelle se devine, m’en contente,
Une frêle ficelle entre sa fente….

La chaleur du bitume m’assoupissait un peu
Belzebuth en vigueur m’éblouissait les yeux
Un début de soif dans la bouche,
Tout ça ne me donnait au mieux l’envie d’une douche
Au pire sous un ombrage m’endormir comme une souche
Ou y compter seulement les mouches

Sur mon chemin fortuit un parc de ,
M’enjôla de céans d’allonger ma posture
Afin d’y caresser le frais.
Je savourais le calme et l’odeur du gazon,
Quand j’entendis bruisser là derrière les buissons
Quelques feuillages avaient bougés.

Curieux de quoi ou qui me troublait la quiétude,
Je m’enquis discrètement d’en trouver la raison,
Et qu’elle ne fut pas ma vision !
Culotte à ses chevilles une femme et non des prudes
Satisfaisait besoin croyant sa solitude,
La croupe offerte, sans inquiétude.

Mais que je ne fus pas au bout de ma surprise,
Quand après que cessa son fin filet doré,
Elle prit une position assise
Et de doigts malicieux se mit à caresser
Lentement, doucement, l’entrejambe écarté
Ouvert aux vents, son fruit sucré.

Reluquant sans un souffle la scène délectable
Avec la seule trouille que sonna mon portable
Qui eut révélé ma présence
Je ne perdais pas une miette, j’étais dans tous mes sens
Agité de secousses au fond du pantalon
J’ouvris braguette, pris mon bâton.

La fille était charmante ce qui ne gâtait rien
Au ballet incessant de ses belles et fines mains
Qui naviguaient jusqu’à ses seins,
Quand soudain l’entendis prononcer de sa voix
Des paroles qui ne pouvaient n’être adressées qu’à moi
J’me sentis pris, fait comme un rat

« Je vous entends Monsieur vous agiter le sang
Trouvons-nous bien malin de faire solitairement
Ce que nous pourrions faire à deux »
De go elle se leva et se saisit de moi
Par l’appendice dressé qui bientôt lui fit feu
Au fond d’sa grotte douce comme la soie

Ne me remerciez pas dit-elle en se rhabillant
J’aime à me faire surprendre par d’inconnus amants
Vous n’aurez ni nom ni adresse
Mais si en souvenir une photo de mes fesses
Vous fait plaisir Monsieur alors profitez en
Ce que je fis immédiatement

Après un bref sourire en guise de salut
Je mis en fond d’écran la photo de son cul
Et repartis seul dans les rues
Je ne vous cacherais pas que pour longtemps ému
Il m’arrive d’une main droite d’rendre grâce à l’inconnue
Que bien sur je n’ai jamais revu

Jime
Lun 25 Juin 2012, 09:58 par Jime sur Les liaisons sulfureuses

Corps-accords ( duo caressedesyeux/inconnu)


Quatre nuits par semaines
Je voudrais être avec elle
Elle qui sera caresse des yeux
parcourant mon regard troublant
puis mon corps brulant
à moité découvert
d’un drap de satin glissant...

Dis, ma douce à demi nue...
Cesse donc de jouer au garçon
Juste à voir qui titille
Tes jolis bas résille
Et ce décolleté, à l’unisson
Je sens ne pouvoir contrôler, entendu
Cet élan pour toi, ô étendue...


Elle sera le doux feuillage chaud
sa peau contre ma peau

Peau contre peau, prémices....
Avant que plus avant je ne m’immisce....


Ses doigts se feront touches de peinture
traçant des chemins de
De mes phalanges, jusqu’à mon cou
De mon cou,jusqu’à la racine de mes cheveux

Cheveux offerts aux préludes...
Sans le moindre interlude
je te ferai accoster ces rivages
Qui n’ont rien d’autres mirages....

J’aime le sensuel, l’érotique...
J’y ressens ce qu’il y a de plus sein
Antidote au névrotique
Nous voici d’une aurore ceints....

J’ai aimé ton corps
Et plus en corps ces jeux
Qui sans menu raccord
Attisent mille feu dans les yeux...
Ven 18 Nov 2011, 12:52 par caressedesyeux sur Mille choses

Singapore

La première fois où je me suis arrêté à Singapore c’était lors d’un voyage qui me ramenait de France vers l’Australie
J’avais passé en France quelques jours de vacances dans ma famille après avoir fais une expo de photo dans une galerie parisienne.
La moiteur de la ville la décontraction après les vacances, je n’ai pas dis non lorsque le portier de l’hôtel m’a proposé une "escorte"
Il me donnait le choix entre une jeune fille ou un garçon ou les deux a la fois !
Belle jeune malaise de 18 ans environ, soumise, je pouvais la garder à l’heure ou à la nuit. La nuit a suffi, trop soumise, je n’aime pas les déversoirs à sperme.
Le souvenir que je garde d’elle c’est qu’elle aimait s’inonder de mon parfum, et en asperger mon sexe et le sien.
Lors de mes autres passages à Singapore le fait d’avoir une "escorte" était si facile que je n’en éprouve plus le besoin et que mon plus grand bonheur était de me masturber.
Je me mettais nu dans cette grande chambre climatisée au Xxeme étage de cet hôtel de luxe qui dominait ce morceau de ville pays.
J’ouvrais cet immense lit et je m’allongeais savoureusement sur le drap frais, bras et jambes en croix.
Le seul frottement de mon sexe en érection sur le drap appelait immédiatement le plaisir.
Je coupais la climatisation pour que la chaleur humide monte dans la chambre, un immense whisky d’une main, mon sexe en demi-érection, je m’asseyais sur le bras du fauteuil de mon bureau face à la baie vitrée. Le contact de mon anus sur le bois dur me mettait dans une érection savoureuse mon corps prenait un mouvement de va et vient comme pour me pénétrer de ce sexe improvisé, je déglutissais mon whisky au rythme des légers spasmes que ce plaisir m’apportait.
La corbeille de fruit de bien-venue était bien tentante surtout cet ananas surmonté de cette petite touffe de qui a la rudesse de la pilosité des femmes noires.
C’est dans la partie inférieure du fruit que je perçais un trou du diamètre de mon sexe et de sa longueur, je mangeais les morceaux du fruit, le jus coulait le long de mon torse nu se mêlant à ma transpiration.
Je faisais régulièrement des essayages du trou, jusqu’à ce que je le trouve idéal. Je replaçais sur le trou l’écorce de l’ananas comme un opercule.
Il était vierge en quelque sorte !
Je plaçais précieusement ce fantasme de sexe féminin dans le frigidaire.
Une douche fraîche, une chemise de soie légère un pantalon de toile, découvrit une fois encore cette ville grouillante qui a comme symbole l’orchidée.
Les marchands ambulants vendent entre autres la banane poingeau, fruit vert qui sert à la cuisine chinoise ce fruit à la particularité d’être très dur, sa vue ma remémoré une amie qui en faisait une consommation vaginale importante.
J’ai cédé à la tentation d’en acheter quelques-unes unes, pour comprendre ce poème chinois qui dit :
Ho banane qui réjouissent le cœur de vierges, vous seules parmi les fruits êtes dotées d’un cœur pitoyable, ho consolatrice des veuves et des solitaires.
En entrant dans ma chambre je me précipitais pour couper la climatisation.
Je voulais sentir la chaleur de la nuit, par la fenêtre entre ouverte une odeur d’orchidée mouillée faisait naître en moi un désir trouble.
J’avais dîné dans une petite échoppe de quelques nems et de canard laqué le tout arrosé de la bière du tigre.
Mes vêtements étaient imprégnés de cette odeur sourde, odeur que j’aime, qui imprègne les grands cheveux noirs des asiatiques, odeur un peu sure qui peu gêner le matin au réveil, mais qui met en émoi mes sens si par hasard la rue m’apporte en effluve le souvenir de la nuit.
Les bananes étaient sur la table enroulée dans ce papier journal aux caractères chinois.
Comme une pesanteur se faisait sentir dans mes reins !
La lumière de la chambre éteinte, les rideaux largement ouverts permettaient à des milliers de fenêtres de plonger dans mon lit, que j’avais ouvert largement.
L’atmosphère était idéale pour mon intimité.
Je sortis l’ananas du frigidaire, en le posant sur la table près des bananes devant le miroir celui-ci se couvrit de buée.
J’avais là devant moi les fruits de ma passion d’un soir.
Comme par pudeur je me déshabillais dans la salle de bain !
En voyant mon érection je suis sûr que l’ananas et la banane furent fiers d’eux.
Je m’allonge au travers du lit, prenant entre mes mains le fruit jaune l’amenant vers mon sexe comme on tire la tête d’une femme vers son sexe pour qu’elle l’engloutisse.
Mon gland poussa l’opercule vers le fond de ce vagin parfaitement adapté à mon sexe plus je le pénétrais plus je sentais la fraîcheur du plaisir. La rigidité de mon sexe maintenait le fruit droit comme une tête entre mes jambes.
Doucement je glissais la banane en moi plus elle me pénétrait plus mon sexe gonflait, les spasmes commencèrent à me secouer, la jouissance fut terrible. Mon sperme empli le fruit que mes doigts écrasaient.
C’est la fraîcheur du matin qui me réveilla, le spectacle était un peu triste, mais l’odeur plus forte que l’odeur d’une "escorte".
Mar 04 Jan 2011, 00:24 par antoine sur Les liaisons sulfureuses

L'île du Levant la bien nommée...

L’île du Levant


Comme disait Devos : « J’ai voulu voir la mer… » L’arrivée a eu lieu, en fin septembre au Lavandou. Occupation des lieux de location : Il faisait beau, il faisait chaud…la mer était belle, la vie serait plus belle aussi pendant ces trois semaines ! J’en oubliais ces vers de G. de Nerval qui me taraudent l’esprit trop souvent :
« L’Homme a un pied dans la tombe quand l’Espoir ne le soutient plus… »
En cette fin de samedi, organisation et installation habituelles, mais le dimanche matin, dés sept heures, sortie à la marche : Après quelques centaines de mètres, j’ai atteint le boulevard front de mer. J’ai repris rituellement mon périple habituel en direction du Port du Lavandou. Ce boulevard est plat, vivant car déjà parcouru par les Touristes, et surtout il jouxte les Plages et…la mer !
*
Dans le ‘beau-de-l’air’, j’ai retrouvé mes réminiscences habituelles :
« Homme libre, toujours tu chériras la mer… »
Et le ‘rein-beau’ :
« Elle est retrouvée – Quoi ? – l’Eternité – C’est la mer mêlée au soleil »
Et quand ça chatouille ‘vers-l’aine’ :
« Je ne sais pourquoi – mon esprit amer – d’une aile inquiète vole sur la mer…
mouette à l’essor mélancolique- Qui suit la vague et ma pensée… »
*
Ma promenade habituelle se prolonge après le port vers les rochers de saint Clair la crique d’Aiguebelle et retour. Ma sortie de l’après midi, à l’inverse m’amène vers le Port de Bormes les mimosas, puis la grande Plage, les premiers rochers du Cap Bénat et retour. Deux fois sept kilomètres par jour. Monotone ? Jamais… « La mer toujours renouvelée » les vagues, les bateaux, les touristes, les baigneurs, les…chiens et les oiseaux marins !
Matin et soir, en fin de parcours, je prends un petit bain de 15 à 20 minutes dans une eau à 24° de moyenne, avant de rentrer…
Au large, en direction du sud, il y a les Iles d’Or : l’Ile du Levant et celle de Port Cros paraissant bien prés ( Porquerolles elle, est cachée par le cap Bénat ) Cela m’a donné des idées, d’autant qu’à chacun de mes passages côté Port du Lavandou, sur la jetée, je côtoyais les vedettes qui assurent le service de ces Iles. Par curiosité, j’ai regardé le tableau d’affichage et les horaires des différentes rotations. Cela a conforté mes idées : D’abord l’Ile du Levant, avec un départ à 14h,arrivée à 14h30, et rembarquement à 18h30…4h à passer sur l’Ile que je connaissais déjà, c’était bien suffisant !

*

Et dés le mercredi, j’ai embarqué sur l’une de ces vedettes, chargée à ras bord de moutons bêlants…pardon de touristes bruyants ! Passant à l’avant, j’ai pu heureusement me retrouver assis sur un capot, sous le cockpit face à la proue. Les bancs devant moi étaient pleins et retentissaient de : « Ya, ya, ya » Allemands et peut-être en partie Hollandais ? Sur une mer calme, pailletée d’or, le ronron des gros moteurs diesels était presque une hérésie. Mais nous sommes vite arrivés au port d’Héliopolis quasiment désert à cette heure là…
A peine débarqués, j’ai pris le sentier de gauche qui amène côté nord, face à la côte. J’étais en short, tee-shirt, petit sac dans le dos, chaussures de course à pied et casquette blanche, vissée sur la tête, à cause du grand soleil.
Première rencontre, une grande pancarte : « Partie de l’Ile exclusivement réservée aux Naturistes » et pour mieux illustrer cette injonction, une énorme statue de pierre.
Pas de tête, ni de membres ; un dos normal, mais plus bas, une énorme paire de fesses, plus prés de la Vénus Hottentote que de la Callipyge !
Ce sentier, bien qu’étroit et caillouteux, épousant la forme des rochers, donc montant et descendant dans une garrigue fournie, ne soit pas désagréable à qui est entraîné à la marche à pied. De temps en temps, un petit embranchement donne accès vers la mer : des criques rocheuses uniquement, et allongés ou assis sur ces roches plus ou moins lisses, des grands singes nus…oh ! Pardon, des Naturistes, dont j’ai plaint les ventres et les postérieurs, reposant sur des surfaces aussi peu engageantes et brûlantes en sus !
Moi, j’attendais d’arriver à la grande crique de l’Avis pour me baigner un petit moment avant de reprendre mon périple autour de l’Ile, dans sa partie Civile, les trois quarts de sa surface étant occupée par la Marine Nationale …à un moment, je suis arrivé sur une partie pentue, des pierres plates y tenaient lieu d’escaliers, et…en haut, j’ai vu une paire de fesses en gros ( !) plan, bien réelles, celles-là : Des tongs sous les pieds, les fesses précitées qui tressautaient à chaque pas, un dos brûlé de soleil, et au-dessus du tout, un grand chapeau de paille d’Italie ou d’ailleurs…
Ah ! J’oubliais, elle tenait une grande serviette à la main. Entendant mes pas précipités, elle s’est tournée, fesses côté pour me laisser passer, et…j’ai vu le côté pile : Lourds seins pendants, ventre ptosé, touffe coupée ras, naturisme oblige ! J’étais déjà à sa hauteur, et elle a dit :
- Passez donc Monsieur ! Courez vers votre Destin…
Elle avait de l’humour, cette Dame visiblement sexagénaire ( Comme…moi !) mais avec des rides plus visibles, puisque blanches sur un visage tanné, éclairé par un sourire mi-moqueur, mi-pincé…J’ai dit au passage :
- Pardon ! Je vais un peu vite…je veux me baigner à l’Avis, avant de continuer le sentier jusqu’au Port…
Elle m’a coupé la parole :
- Vous savez que c’est strictement Naturiste dans cette partie de l’Ile ? D’ailleurs vous auriez moins chaud…
A mon tour, déjà loin, j’ai crié :
- ‘A poils’, quand je cours ou quand je nage, çà me les coince !
D’encore plus loin, j’ai entendu nettement :
- ‘Pôvre con’ !
Arrivé à la crique de l’Avis, sur les grandes plaques de ciment lisse, il y avait déjà toute une brochette de Naturistes que j’ai contournés, ignorant de nombreux regards réprobateurs…un peu plus loin, je savais trouver une crique plus petite, et chance : il n’y avait personne. Pierres et rochers, il fallait faire avec. Je me suis ‘dépoilé’, puis j’ai souffert des pieds sur ces petits rochers pointus, avant de trouver une eau assez profonde pour nager. J’étais bien, j’avais eu si chaud…
J’ai nagé longtemps et c’est d’un peu loin que j’ai vu arriver un groupe familial : Grand-Père, Grand-Mère, Fille et Petite Fille, sans doute ?
Tous ‘à poils’ bien sûr, sauf la petite qui n’en avait pas encore ! Grand-Papa, à peu prés de mon âge, mais ventripotent, l’air réjoui, m’a rejoint en nageant, vite disert et bavard :
- ‘Elle’ est bonne, hein ! Depuis vingt cinq ans nous venons ici en famille. Notre petite maisonnette est à peine à cinq cent mètres d’ici…
Et patati, et patata !
Quand je me suis rapproché du bord, ces Dames pas gênées, jouaient avec la Petite, lui cherchant des galets ronds et plats pour lancer en ricochets. J’arrivais en nageant jusqu’au plus prés du bord à cause des pointes de rochers sous l’eau.
Elles me tournaient le dos, se baissant et se relevant, tour à tour. Comment mes yeux ne se seraient pas appesantis sur le spectacle : Grand-Maman, ‘moule’ à l’ancienne…et ma pensée a été
- Bof !
Mais pour ce qui était de la jeune Femme, la quarantaine, peut-être ? Il n’en a pas été de même…Sa ‘fourrure’ bien taillée, laissait visible, une ‘fente’ appétissante, qui m’a fait saliver…
En bon ‘Pied-noir’, j’ai pensé :
- Bon sang ! Dans cette position, je lui en mettrai bien une ‘giclée’…et même deux, sans sortir…depuis le temps que Popaul n’a pas été à pareille fête !
Mais ma pensée suivante a été :
- Arrêtes de fantasmer…ce n’est pas du ‘millet’ pour ton ‘canari’ !

Furtivement, j’ai vu aussi le petit ‘minou’ fendu et dénudé de la gamine. Gêné, mes yeux se sont alors fixés, volontairement, au centre…sur la Maman ! Mains en appui sur le fond, je suis arrivé presque sous son ‘poster’…en me disant :
- ‘Putain’ ! C’est beau quand même…
Elle s’est tournée vers moi : le soleil dorait ses cheveux châtains, et son visage était aussi bronzé que…le ‘reste’ ! Sa bouche pulpeuse s’ouvrait sur des dents très blanches : elle me souriait !
Comme le Papy précédemment, la Mamy m’a dit, elle aussi :
- Elle est bonne, hein !
Et j’ai répondu, faisant un lapsus involontaire :
-Oui, elle est ‘magnifique’ !

J’allais sortir de l’eau, quand j’ai réalisé que j’étais en érection … Que faire ?
Je me suis éloigné un peu, l’air faussement intéressé, par la recherche d’une rive plus accueillante…Assez vite la honte aidant, j’ai retrouvé un appendice caudal, presque normal, et je suis sorti, me rhabillant très vite sous les yeux réprobateurs de ces Dames et de Grand-Papa qui m’avait suivi…Aussi, j’ai vite filé sans demander mon reste !

*

A nouveau le sentier : qui monte et serpente, jouxtant assez vite le grillage de séparation avec la partie militaire de l’Ile. Les arbousiers qui bordaient les côtés regorgeaient de baies bien mûres : Je me suis régalé de fruits, encore plus de souvenirs ( Arbousiers d’Algérie – Et Yoyo, ma tendre amie !) Je suis vite arrivé au village, peu occupé à cette période de l’année. Maisons, hôtels, commerces, tous nichés dans la , mais les volets fermés…

Aux terrasses des deux cafés ouverts, qui se font face, des Touristes. De belles Gretchens reconnues aux classiques : « Ya, ya, ya » le torse nu comme il se doit, et la plupart en strings !
Les serveurs étaient habillés, eux, et çà c’était nouveau ! En tout cas, le spectacle m’a fait adopter un ton égrillard pour l’envoi de mes cartes postales…

Ensuite je suis redescendu vers le Port, et j’ai croisé un ‘Spectre’ : une vieille Dame décatie, flageolante dans la montée, mais bien dans la lignée et l’esprit naturiste … Pitié ! Je n’en dirai pas plus !
Sur le Port, côté sud, il y a une grille ouverte une partie de l’année, et cette pancarte :
« Domaine Maritime. Plage ouverte de juin jusqu’en septembre. Non surveillée. Naturisme toléré » et côté Nord, celui du « Naturisme only »
J’ai repéré une longue jetée non occupée par les bateaux, mais par trois Grâces qui s’y étaient alignées sur leurs serviettes, nez vers la mer et fesses en l’air, côté Port…Je m’y suis bien sûr dirigé !

Il me restait moins d’une heure avant le rembarquement, j’avais chaud et je voulais me retremper…Du Port, il m’a fallu monter quelques marches. J’ai soudain émergé en perspective arrière sur ces grâces qui étaient plutôt des grasses…
Pour celle du milieu dont les fesses n’avaient rien à envier à la statue de pierre, symbole de l’entrée au Zoo, ma pensée a été :
- Oh ! ‘Calcutta’…
Ses jambes étaient très écartées, sans doute à cause des plis et replis entourant une ‘bouche’ édentée, aux lèvres africaines qui ont semblé sourire à ma pensée :
- Berk !
Mais déjà mes yeux, tels ceux des caméléons, biglaient entre les fesses de gauche et celles de droite. Blonde à gauche, Brune à droite : ‘barbus’ bien taillés, ‘tire-lire’ apparentes… Ma pensée vagabondait toujours à pleine vitesse :
- Am-stram-gram, pic et pic, et colle gram…
Et comme disait Nerval : « Sois Brune ou Blonde – le Dieu du Monde –C’est le plaisir … »

Je les dépassais déjà, mais mon ‘Brigadier’, qui lui, aurait bien frappé les trois coups d’une pièce de théâtre, ancienne comme le Monde ou Adam et Eve jouaient les premiers rôles. Ouais ! Ce n’est pas avec une pomme qu’elle l’a séduit l’Adam, mais bien avec ce que je venais de voir !
Mon ‘bâton de feu’, donc, a mis du temps pour reprendre une forme décente. Heureusement que j’étais habillé, moi !

La Blonde de gauche, à mon passage, s’est soulevée sur les avant-bras, redonnant forme à ses grosses ‘doudounes’ et elle m’a jeté un regard furtif, sans aménité. Une fraction de seconde nos yeux se sont croisés : Elle a fixé mon visage buriné, et s’est instantanément détournée, dédaigneusement !

J’ai avancé encore de quelques mètres. J’avais repéré des rochers lisses, propices à un plongeon sans problème dans la mer. J’étais côté Naturiste : Je me suis donc à nouveau dépoilé. Je sentais sur moi, les yeux furtifs et hypocrites de ces trois Gorgones qui devaient penser :
-Encore un ‘Q’…blanc de touriste !
Pour plonger, j’ai du me tourner vers elles, en partie…et comme l’a chanté Brassens :
« La Bandaison, Papa, çà ne se commande pas ! »

Mes idées folles au vu du spectacle précité avaient gonflé un certain corps caverneux, et j’ai vu nettement leurs yeux loucher sur cette flèche aux dimensions surfaites pour un. Vieil ‘Eros déplumé’ ?
L’une des trois, la Blonde je crois, a dit, je ne sais quoi, à voix haute, et elles se sont esclaffées bruyamment toutes les trois !

Vexé, furieux, j’ai plongé et nagé vigoureusement, pensant :
- Pauvres ‘conasses’…il fut un temps ou vous ne m’auriez pas fait tant d’effet !
J’ai pensé ensuite à la chanson de Brel :
« Chez ces gens là, Monsieur – On ne se regarde pas Monsieur… »
Peut-être, mais en tout cas : On s’épie… les anatomies !
Ce second bain, je l’ai apprécié encore plus que le premier. En nageant, je me suis approché des rochers Nord, encore garnis de ‘singes nus’, et… j’ai levé le nez quasiment sous un couple, debout sur un rocher. L’espace blanc des maillots manquants prouvait que c’était des touristes de passage, tout comme moi.

Mes yeux se sont vrillés sur la Dame : une Blonde Walkyrie aux formes harmonieuses, du type Vénus de Milo, auxquelles je suis plus sensible qu’au genre des trois précédentes, du type Odalisques de harems, à posters plantureux, comme ces « Femmes d’Alger » peintes par Delacroix…
J’ai envié le Tristan de cette Iseut, revoyant en fulgurance la Blonde Ophélie de ma jeunesse, et plus récemment, ma ‘Poupée Barbie’ de Pampelone et autres lieux…Me disant que pour ces spectacles là, j’étais désormais bien ‘Mal armé’, en me remémorant Brise Marine :
« La chair est triste, hélas ! »

Même, si moi, je n’ai pas lu tous les livres…

« Fuir ! La bas, fuir… »

Vers ces oiseaux, ivres d’espace et de liberté…

De retour vers le môle de départ ou gisaient ma serviette et mes habits, je me suis hissé sur le quai : Les trois Bronzées, auréolées par le soleil couchant levaient le camp. Les observant à mon tour, je me suis dit à voix basse :
- Quel dommage, Mesdames, que votre ami Phoebus vous donne cette belle couleur sans pour autant fondre votre cellulite, comme le beurre dans une poêle à frire !
Mon regard s’est-il fait par trop insistant sur votre pubis, Madame la Blonde ? Vous avez eu un petit sourire satisfait et moqueur…J’ai deviné votre pensée :
- çà te fait saliver, hein ! Vieux Schnock, mais tu peux toujours aller te rhabiller…
Ce que j’ai d’ailleurs fait, illico !

Un peu plus tard, quand le bateau virant sur son aire a quitté le Port, mes pensées étaient plus à un Adieu qu’à un au revoir pour ce berceau du Naturisme, qui n’est bien sûr pas Cythère, mais est très frustrant pour un vieux mâle solitaire…
Je n’ai rien contre cette pratique, et cette Ile peut être un Paradis pour un Couple en parfaite harmonie !

F I N
Ven 31 Août 2007, 13:57 par jan goure sur Un monde parfait

Polychromes (5)

Elle était prête. John lui avait dit qu’il passerait la prendre à la demi. Elle avait choisi sa tenue pour être à la fois élégante, douillette, un rien sensuelle... Mozart. Elle partageait son affection entre lui et Molière, connus tous deux pour leur génie et leurs grands appétits... Ce soir, on jouerait du Mozart, profane et sacré... Un ensemble vocal, un trio à corde, de la musique de chambre, le tout dans un cadre de très intimiste... Elle ne voulait pas imaginer quoique ce soit afin de ne pas générer de frustration ; juste savourer l’instant. Ses talons fins mais pas trop haut, sa robe, asymétrique, fines bretelles, gaze épousant ses formes jusqu’aux hanches, cheveux courts, boucles d‘oreilles... Elle sourit à son reflet et se dit en empoignant au passage un grand châle de mousseline que c’était parfait : « Check list OK, captain ! ». Elle entendit la cloche du portail teinter joyeusement : « pile à l’heure ! C’est ce qui s’appelle être ponctuel ! », se dit-elle.
Il était très élégant, en costume et chemise portée négligemment, le comble du raffinement, la blancheur de l’étoffe faisait ressortir agréablement le teint un peu hâlé de John. L’air était doux, chaud mais sans être étouffant. Il la regarda avec un sourire d’une grande douceur et passa sa main autour de la taille pour la conduire :
- La voiture de madame est avancée, si vous voulez bien prendre place, susurra-t-il d’une voix grave de majordome, sans oublier au passage ces attentions délicates qui charment les plus coriaces.
- John, murmura-t-elle mi joueuse, n’en faites pas trop si vous ne voulez que je ne feigne l’évanouissement...
- Oh, mais alors, je vais poursuivre, répliqua-t-il sur le même ton, avant d’éclater de rire avec Alma.
Tous deux se sentaient bien, le cœur léger, détendus et sereins, avec un sentiment de liberté indicible. Ils sentaient confusément que rien de ce qu’ils étaient, pourraient dire ou faire ne pourrait choquer l’autre, rien, et pourtant ils allaient de surprise en ravissement, dans une complicité évidente...
Ven 19 Mai 2006, 11:38 par dolce vita sur Histoires d'amour

L’enfant silencieux, le vieil homme et les aubergines

C’était un triste matin.
Gris comme la ville où habitait Noé
Gris comme les tours où habitait Noé ...
Ces tours si hautes, que dedans, on ne savait jamais où était le ciel, ni où était la terre.
La terre, Noé l’aimait bien. Celle du père André dans son jardinet, là-bas derrière la tour de Noé.
En revenant de l’école, L’enfant faisait souvent le détour par le jardin du vieil homme, il s’arrêtait et regardait par-dessus la barrière les rangées de poireaux, celles de carottes et les choux frisés.


Mais jamais Noé n’osait entrer ... Jamais il n’osait demander au père André. Noé ne parlait pas ... Noé ne pouvait pas parler...
L’enfant avait peur du vieil homme. Le père André avait les yeux pleins de colère, le regard terrible et triste à la fois. Noé se demandait toujours comment quelqu’un comme le père André pouvait cultiver un si joli jardin et écouter les salades pousser. Pourtant, Noé l’avait vu certains soirs : quand le père André n’était pas en train de bécher, quand il n’était pas en train de jeter des regards noirs à la tour de Noé, le vieil homme s’asseyait sur un vieux tonneau, fermait les yeux et, on aurait vraiment dit qu’il arrêtait le vent du Nord pour écouter les légumes pousser...


Ce matin gris, c’était mercredi. Noé n’avait rien à faire, et quand il n’avait rien à faire, Noé allait voir la terre ... La terre du père André, parce que tout autour de la tour il n’y avait que le plastique des poubelles et le béton goudronné des trottoirs.
Et ce matin, Noé avait deux graines dans la main ... Deux petites graines blanches qu’il avait trouvé sur la table de la cuisine au milieu des épluchures violettes. Noé les avait sauvées de la poubelle et les avait mises à sécher sous son lit. Il les gardait précieusement au fond de sa poche depuis des jours.
Noé savait que c’était au vieux jardinier qu’il fallait demander pour les faire germer. Mais comment demander quand on ne peut parler ? L’enfant n’osait pas pousser la porte du petit jardin.


Le père André, intrigué par ce petit bout d’homme silencieux aux yeux de la couleur de ses choux et aux cheveux de la couleur de ses carottes, l’invita : « Entre petit, et montre moi ce que tu as dans ta main ».
C’était la première fois que Noé entendait la voix du vieil homme, et elle était si douce, si profonde, si rassurante que Noé poussa la petite barrière de bois et ouvrit la main.
Le père André s’exclama : « mais ce sont des graines d’aubergine ! Ça ne pousse pas ici petit ! Il fait trop froid, on est au pays des betteraves pas au pays des aubergines, elles ne pourront pas fleurir ! »


Alors, les larmes de Noé se mirent à couler sur ses joues, il avait la gorge si serrée ... Le père André regarda ces larmes de silence et pensa à toutes celles qu’il n’avait pas voulu verser, tellement la colère l’avait emporté, il y a de ça des années, quand il avait vu construire la tour de Noé. Et les larmes de Noé, c’était comme toutes les larmes de cette terre, cette terre qu’il avait vue emprisonnée par le ciment des hommes, cette terre qu’il aimait tant ...
Alors, la colère dans les yeux du vieil homme tomba ... Il prit la main de l’enfant, lui sourit et lui dit : « On va les faire germer tes graines. Tu vois cette cloche de verre, elle sera leur maison de soleil ».
Noé regarda ce sourire, c’était déjà comme un rayon de soleil. Il sentait la chaleur de la main du vieil homme dans la sienne et la vie dans ses deux petites graines.


De matins gris en mercredis moins gris, le printemps était là, fragile mais présent. Et bientôt, les petites graines de Noé dans la terre du père André se mirent à germer.
Chaque jour Noé venait arroser délicatement sous la cloche, s’asseyait à côté du vieil homme, fermait les yeux et essayait d’écouter ses aubergines pousser ... Souvent le père André lui offrait une pomme pour le goûter et lui racontait la terre, celle des champs de blé, celle des pommiers, celle des prés ... Celle d’avant les tours ... Le jardinier lui racontait aussi les carottes, les poireaux et les choux frisés. Il racontait les aubergines : « Solanum on les appelle en latin, « Sol » ça veut dire soleil ... Des fruits du soleil, des fruits de l’amour, comme les tomates qui sont de la même famille, voilà ce qu’elle seront tes aubergines, petit ... »
Des petites feuilles vertes étaient enfin apparues sous la cloche. Noé les comptait chaque soir toujours plus nombreuses.


L’été avec les vacances arrivait, les mercredis gris étaient rares et un matin Noé et le père André enlevèrent la cloche débordante de : « Elle vont devoir se débrouiller toutes seules maintenant » dit le vieil homme, « il faut croire en elles, si tu veux qu’elles fleurissent un jour ».
Oui, croire en elles ... Chaque matin, chaque soir, Noé leur parlait dans son cœur ... Et chacune des deux graines donna une petite fleur toute rose de timidité avec un cœur jaune de soleil. L’enfant était émerveillé, il fermait les yeux, assis sur le tonneau du père André et les écoutait fleurir ...


Mais un jour Noé n’entendit plus que le silence. Les fleurs étaient mortes, fanées, brûlées, disparues... Noé était perdu ... « Sèche tes larmes enfant, cette petite mort est une grande naissance, écoute et regarde : de ces fleurs vont naître les fruits ».
Le vieil homme avait dit vrai : après quelques soirs, après quelques matins, deux petites boules brillantes et violettes apparurent l’une près de l’autre.
« Tu vois petit homme, voilà le miracle de l’amour : aimer et faire confiance ... Maintenant nous sommes deux à savoir que les mercredis ne sont pas tous gris. Si le soleil n’est pas dans le ciel, il est dans notre cœur et il est assez chaud pour faire pousser des aubergines au pays des betteraves ... »


L’été avançait. Plus les aubergines grossissaient, plus elles se rapprochaient l’une de l’autre. Les feuilles des deux plants s’entremêlaient chaque jour un peu plus ... Les grands fruits longs et violets semblaient s’embrasser, l’un tout contre l’autre. « Mais elles sont amoureuses ! » sourit le père André.
Oui, l’amour de l’enfant silencieux et du vieil homme pour la terre avait inondé les fruits sous cette cloche de verre pleine de soleil.


Et c’est ainsi que dans une banlieue grise d’une ville du nord, au pied d’une tour de béton, dans un petit potager, un vieux jardinier et un enfant muet célébrèrent le mariage de deux aubergines ...
Dim 05 Mars 2006, 10:56 par Kit sur Histoires d'amour

Pleurs d'une bougie

Dans un monde ou tout est lumière
Ou même le noir brille et éclaire
La bougie pleure Sa lumière
Devenue solitaire

Dans un monde ou rien n’est visible que dans le noir
La bougie dans sa flamme fende et pleure
Sa lumière n’est plus que souvenir
Le genre humain..oubli

La bougie ; elle, se rappelle encore
De ses nuits qui dans le silence de l’obscur
Sa lumière inspire la poésie et l’écriture
Un peu comme l’eau d’une rivière
Alimente et arrose la plume des âmes tendres
Ces terres fertiles qui chantent la
Ces fruits qui mûrissent pour nourrir
Dans un monde ou tout est noir, sauf le noir
La bougie se rappelle encore
De ses longues nuits froides de l’hiver
Où la pluie cultive le printemps en arrosant la terre
Ou la plume n’est autre
Que cette flamme qui brûle en lumière
Le genre humain..evolu ;reve et se perd
Dans un monde de profit et de guerre
La plume tout comme la bougie fendent en pleurs
Retracent les nostalgies de l’histoire
Dans l’espoir
De rappeler a l’homme son identité et son devoir
Dans l’espoir
De pouvoir mourir avec douceur
Dans la paix et non dans les guerres
Et la plume continue d’écrire
En cherchant de la musique dans les cordes d’une vieille guitare
Pour célébrer les beaux moments d’hier
Ces belles nuits des mariages
Ou la nuit épouse la lune en lumière .


chermed
Mer 04 Jan 2006, 11:34 par chermed sur Mille choses

Solène

Elle était là, devant moi, en ce début de soirée et je ne me lassais pas de la regarder. J’aimais beaucoup la détailler : la rousseur de ses longs cheveux qui lui tombaient jusqu’au reins en une cascade luxuriante, faisait ressortir le bleu de ses yeux, ombragés de cils immenses. Ses lèvres, bien dessinées et si charnues avaient la couleur d’une fraise bien mûre.

J’adorais sa prestance, la façon qu’elle avait de s’imposer et d’attirer les regards, sans s’encombrer des mille et une fantaisies dites "typiquement féminines". La sobriété de sa mise, pourtant "classe", tranchait avec les toilettes excentriques des autres femmes de l’assemblée. Elle avait choisi une robe longue, bustier, droite et fendue haut sur la cuisse, en soie beige. Je remarquai qu’elle abandonnait peu à peu ses vêtements sombres de veuve.Elle faisait des progrès car elle s’appropriait à nouveau les couleurs. A chacun de ses gestes, je pouvais voir les tiraillements du tissu sur certains endroits de son corps...et je décidai de trouver cela ravissant! La seule originalité de sa tenue résidait dans des chaussures incroyables aux vertigineux talons dorés.

Maintenant elle ondulait entre les groupes d’invités, s’attardant auprès de certains, afin de cerner leurs conversations. Sa démarche chaloupée, sensuelle s’apparentait à celle d’un félin. Ses jambes fuselées, que j’imaginais douces, se révélaient sous la fente généreuse de sa robe. Aucun débat ne semblait la captiver, elle trouvait tout cela bien sérieux. Son regard planait au loin, je la sentais vraiment ailleurs...Un ailleurs où j’aurais tant aimé avoir ma place. Au fond, je savais qu’elle n’aimait pas ce genre de soirée mondaine, mais, puisqu’elle voulait sortir de la retraite, où son statut de veuve "précoce" l’avait poussé, elle s’était promis de ne refuser aucune invitation. Il serait encore temps de faire le tri après.

Soudain, je la vis fixer avec aplomb un homme grand et brun qui parlait trop fort : il tentait d’impressionner une charmantde demoiselle, tout de blanc vêtue, enveloppée savamment dans une étole d’hermine. Je ne sais pour quelles raisons, mais celui-là elle devait le détester. Elle le toisait d’une façon si singulière. Mais même son mépris, si visible, n’entamait pas la beauté de ses traits. Elle me plaisait, je la voulais.

Lasse du bruit et de ces gens qu’elle jugeait futiles, je la vis se diriger vers le balcon pour y trouver un peu de paix. Là, elle contempla le jardin, enclave de et de fleurs dans cette immense propriété froide.

La brise fraîche de fin d’été s’intensifiait. Dans un geste icarien, elle ouvrit les bras comme pour prendre son envol, mais, je savais, c’était seulement pour mieux s’offrir à la caresse de l’air ambiant. Elle sentait le vent jouer dans ses cheveux, glisser sur ses bras nus, plaquer la soie de sa robe sur son corps. Elle s’émerveilla de la simplicité de ce plaisir et de la sensualité de l’instant. Je me demandais si un tel abandon lui était encore possible dans les bras d’un homme.

C’est là que nos regards ce sont croisés, qu’elle m’a regardé, vraiment pour la première fois.

C’est là que nous avons déclaré la soirée réussie...

Syolann
Mar 17 Août 2004, 17:20 par syolann sur La séduction

Pourquoi les oiseaux s arrêtent de chanter ?

Voyez mon port élancé,
Regardez mes feuilles danser,
En parasol, j’offre aux timides créatures,
J’étale fièrement mon ombre, mes branches, ma .

Mes rameaux jouent avec le vent,
Caressent les nuages calmement,
Le soleil elles tentent d’accrocher,
Avec la lune, n’ont de cesse de jongler.

Une à une, je compte, j’effeuille,
Je fais l’inspection de mes feuilles,
Elles frissonnent, frétillent,
Du bout de leurs brindilles.

Soudain, se réveille l’enfer,
Un cri strident déchire la forêt,
Un cri métallique, ils assassinent mon frère
Ne pourrons-nous jamais trôner en paix ?

J’ai remarqué, plus haut que mes racines,
Les funestes créatures ont apposé du chimique,
Je connais cette douleur, je la devine,
Ils vont arriver, d’un papillon à l’autre, avec leur mécanique.

Ne se rappellent-ils pas ?
Les entailles, cœurs gravés sur mon tronc,
Ne se remémorent-ils pas ?
Les baisers volés sous mon cocon ?

Les créatures approchent, je sens leurs vibrations,
Empruntes de beaucoup de détermination.
Me voici à happer quelques onces d’air frais,
Rassurant mon monde, que personne ne l’effraie…

Les bébés insectes jouent à saute-nervure,
S’amusent, me chatouillent, vibrent….
Ils ne savent rien du danger qui s’aventure….
Mes locataires se sentent protégés et libres….

Je sens leur présence, ils sont là,
Leur musique ne m atteint même pas,
Ils me touchent, avec leurs drôles de branches effeuillées,
C’est étrange, pourtant, cette chaleur constatée…

Je me gonfle une dernière fois
Je capte les vibrations de mes habitants
Et tente de rassurer, mais, je crois
Qu’ils ont compris, un peu tard, ce qui m’attend.

Mes plus grandes branches j’étire vers le haut
Vers les courants de ce souffle d’air,
Je lance au ciel mon impuissance et ma haine contre cette Terre,
La résignation est le plus terrible des mots…

Les dents métalliques m’arrachent l’écorce,
Pourtant j’avais abusé de la force,
Pour grandir, m’élever au plus haut chercher la lumière,
Cruelle Mère, qu’as-tu engendré, tu les laisses faire ?

Les créatures s acharnent, mon tronc est entamé,
Une blessure mortelle, je le sens, je le sais,
Et je ne puis rien tenter
Pour les arrêter.

Aux oiseaux : trouvez un autre Prince des Bois,
L’aube fraîche cogne sur mon désarroi.
Je ne sens plus mes racines, je vais tomber
Retrouver sur cette Terre, mes feuilles mortes par milliers…

J’envoie des signaux, dans une totale indifférence
Brouhaha mécanique, les créatures semblent en transe.
Je sens, non, je ne suis pas poussé par le vent
Je perds l équilibre… je… tombe sur le sol, violemment.........

Combien de tempêtes avais-je défiées ?
Le vieux saule pleureur caresse lentement mon tronc
Avec une infinie tendresse, de ses feuilles, mon dernier frisson,
Pourquoi… les oiseaux, à l’instant…, s’arrêtent de chanter….
Lun 10 Mai 2004, 00:17 par à mon étoile sur L'amour en vrac
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Ecrire sur verdure

Ecrire sur verdure Après midi, Corps-accords ( duo caressedesyeux/inconnu), Singapore, L'île du Levant la bien nommée..., Polychromes (5), L’enfant silencieux, le vieil homme et les aubergines, Pleurs d'une bougie, Solène, Pourquoi les oiseaux s arrêtent de chanter ?,
Il y a 9 textes utilisant le mot verdure. Ces pages présentent les textes correspondant.

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